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FĂȘtes de la Madeleine

Les fĂȘtes de la Madeleine est un Ă©vĂ©nement festif associant fĂȘte patronale et feria de Mont-de-Marsan, chef-lieu du dĂ©partement français des Landes. Alliant fĂȘte foraine, animations de rue et tauromachie, elles sont vouĂ©es Ă  Marie Madeleine, sainte patronne de la ville.

FĂȘtes de la Madeleine
Aficionado aux arĂšnes du Plumaçon portant le foulard des fĂȘtes de la Madeleine
Aficionado aux arĂšnes du Plumaçon portant le foulard des fĂȘtes de la Madeleine

Observé par Mont-de-Marsan
Type Feria
Date TroisiĂšme semaine de Juillet
CĂ©lĂ©brations Procession, Corridas, Concours landais, Corrida portugaise, FĂȘte foraine, Feu d'artifice
Lié à Sainte-Marie-Madeleine
Procession de la Madeleine
Peña taurine Los Pechos de Mont-de-Marsan

Présentation

Les fĂȘtes de la Madeleine sont une pĂ©riode de rĂ©jouissances collectives. Elles sont organisĂ©es chaque annĂ©e au mois de juillet par la RĂ©gie Municipale des FĂȘtes et Animations pour le compte de la Ville de Mont-de-Marsan.

MĂȘlant aux rĂ©jouissances populaires les spectacles de tauromachie espagnole et landaise, identitĂ© gasconne et emprunts Ă  l'Espagne, ces jours de liesse transforment littĂ©ralement le visage de la ville, qui devient en l'espace d'une semaine le thĂ©Ăątre de multiples manifestations musicales, folkloriques ou sportives. Les rues sont envahies par une foule compacte d'autochtones et de visiteurs, le paroxysme de la frĂ©quentation Ă©tant atteint les soirs de weekend.

Contrairement Ă  d'autres ferias[n 1] du sud-ouest de la France telles que les fĂȘtes de Bayonne ou les fĂȘtes de Dax, oĂč dominent les tenues blanches rehaussĂ©es de rouge, en rĂ©fĂ©rence aux fĂȘtes de San FermĂ­n, Ă  Pampelune, les fĂȘtes de la Madeleine sont placĂ©es sous les couleurs du blason de Mont-de-Marsan, le bleu et le blanc.

Dates

Les fĂȘtes de la Madeleine commencent le premier mercredi aprĂšs le 14 juillet et durent cinq jours. Avant 2012, elles commençaient traditionnellement la veille du samedi le plus proche du Ă  condition que le ne soit pas un samedi, et se terminaient le jeudi soir suivant.

ÉvĂ©nements

En prĂ©ambule, la statue de sainte Marie-Madeleine est portĂ©e en procession au dĂ©part de l'Ă©glise de la Madeleine vers la chapelle des arĂšnes du Plumaçon. Mais c'est la cĂ©rĂ©monie de remise des clefs par le maire aux jeunes de la ville, le mercredi aprĂšs-midi, sur le perron de l'hĂŽtel de ville de Mont-de-Marsan, place du GĂ©nĂ©ral-Leclerc, qui marque officiellement le dĂ©but des fĂȘtes. La veille, en nocturne, les arĂšnes du Plumaçon ont dĂ©jĂ  vu se dĂ©rouler le premier spectacle de la Madeleine : le traditionnel concours landais.

Pendant les cinq jours de leur durĂ©e, les fĂȘtes se passent essentiellement dans la rue, autour des bodegas[n 2] d'associations (clubs de sport, pompiers, infirmiĂšres etc.) oĂč les festayres[n 3] (ou hestayres, dans une variante locale), jeunes et moins jeunes, sont invitĂ©s Ă  se rĂ©unir autour d'un repas ou d'une consommation proposĂ©s Ă  des tarifs modiques. L'animation musicale est assurĂ©e par les bandas, jouant des airs folkloriques du Sud-Ouest ou d'ailleurs. La ville reçoit en moyenne, selon les estimations, 650 000 Ă  750 000 personnes sur la totalitĂ© des fĂȘtes.

Chaque annĂ©e, les fĂȘtes s'articulent autour de diffĂ©rents moments forts, tels que :

La reine des fĂȘtes et ses deux dauphines participent Ă  tous les moments forts des fĂȘtes ; depuis quelques annĂ©es une journĂ©e est spĂ©cialement dĂ©diĂ©e aux enfants : la Heste dous Pitchouns ; elle est placĂ©e sous la prĂ©sidence d'une « mini reine » qui, depuis 2007, est accompagnĂ©e d'un « mini roi ».

Historique

DĂšs la fondation de Mont-de-Marsan au XIIe siĂšcle, Marie Madeleine est choisie comme patronne de la ville. La citĂ© gasconne est en effet situĂ©e sur la via Lemovicensis, route de Saint-Jacques qui part de la basilique Sainte-Marie-Madeleine de VĂ©zelay oĂč sont conservĂ©es les reliques de la sainte depuis le XIe siĂšcle[1].

C'est le que le roi Henri IV confirme la date du 22 juillet pour fĂȘter sainte Madeleine dans son royaume[2].

Les fĂȘtes, d'origine religieuse et cĂ©lĂ©brĂ©es en juillet en l'honneur de la sainte, intĂšgrent des spectacles taurins Ă  partir du XVIIe siĂšcle. Jusqu'au dĂ©but du XIXe siĂšcle, une institution locale, celle des tenanciers, est chargĂ©e de l'organisation des fĂȘtes, de la police et de la bonne gestion des frais. Chaque annĂ©e, deux nouveaux tenanciers sont ainsi Ă©lus, l'un dans la ville, l'autre dans les faubourgs. Ceux que le vote populaire dĂ©signe considĂšrent cela comme un honneur[2].

Le programme des rĂ©jouissances s'Ă©toffe au fil des dĂ©cennies. Ainsi, en 1889 (annĂ©e de l'inauguration des arĂšnes du Plumaçon par le sous secrĂ©taire d'État EugĂšne Étienne, le dimanche 21 juillet), sont programmĂ©s un passe-rue le samedi 20 au soir, des jeux nautiques le dimanche 21 au matin, une course hispano-landaise les dimanche 21 et lundi 22, une course hispano-landaise et provençale le mardi 23, des courses de chevaux le lundi 22, une reprĂ©sentation de gala du cirque Eden Neva aux arĂšnes en nocturne pour clore les fĂȘtes, un feu d'artifice le mardi 23 au soir[2].

Le 22 juillet 1850, l'hippodrome des Grands Pins est inaugurĂ© pendant les fĂȘtes. En 1913, l'arrivĂ©e de l'Ă©lectricitĂ© Ă  Mont-de-Marsan est cĂ©lĂ©brĂ©e Ă  l'occasion des fĂȘtes de la Madeleine[3].

Les fĂȘtes sont annulĂ©es le temps des deux guerres mondiales. C'est en 1948 que la premiĂšre cavalcade est organisĂ©e et les bandas font leur apparition dans les rues en 1956. Les premiĂšres bodegas datent de 1983[2].

Au dĂ©but des annĂ©es 2000, Mont-de-Marsan opte pour une tenue en bleu et blanc, rappelant les couleurs de son blason et la dĂ©marquant ainsi des autres citĂ©s gasconnes et basques, qui prĂ©fĂšrent le rouge et blanc, copiĂ©s des fĂȘtes de San FermĂ­n Ă  Pampelune.

En 2007, Mont-de-Marsan organise son premier « encierro », consistant à conduire la traversée de vaches landaises de la Midouze.

En 2008, la ville dĂ©cide l'arrĂȘt des fĂȘtes Ă  4 heures du matin, Ă  l'exemple de Dax et Bayonne.

En 2009, la ville dĂ©cide la rĂ©duction des fĂȘtes Ă  5 jours, Ă  l'exemple de Bayonne (Dax en fera de mĂȘme Ă  partir de l'Ă©tĂ© 2013). De plus, les activitĂ©s de journĂ©e seront dĂ©veloppĂ©es. La rĂ©gie des fĂȘtes choisit l’équipe formĂ©e par Marie Sara et Simon Casas comme prestataire de service pour l’organisation les corridas[4].

En 2010, le prĂ©fet des Landes dĂ©cide l'arrĂȘt des fĂȘtes Ă  3 heures du matin et de mettre en place plusieurs espaces repos. La ville demande et obtient une dĂ©rogation jusqu'Ă  4 heures du matin pour 4 soirs sur 5.

En 2020, les fĂȘtes sont annulĂ©es dans leur intĂ©gralitĂ© en raison de la pandĂ©mie de Covid-19. En 2021, les animations de rue sont annulĂ©es, les Ă©vĂ©nements tauromachiques sont maintenus avec quatre corridas et une novillada non piquĂ©e, prĂ©sentĂ©es aux arĂšnes du Plumaçon.

Tauromachie

Les spectacles taurins Ă  Mont-de-Marsan sont attestĂ©s depuis 1636 dans une lettre du syndic de la ville ou gouverneur de Guyenne. Au cours des premiĂšres dĂ©cennies, ils prennent la forme de courses de rue, Ă  l'occasion desquelles bƓufs sauvages et vaches rustiques sont lĂąchĂ©s sur la voie publique. Elles finissent par ĂȘtre interdites Ă  la suite d'accidents. Mais par crainte que l'interdiction soit outrepassĂ©e, une ordonnance royale de 1757 dispose que "les villes de Mont de Marsan, Dax, Tartas et Saint-Sever auront Ă  construire chacune un cirque entourĂ© de barriĂšres Ă©levĂ©es et solides, environnĂ© de gradins pour les spectateurs"[2].

Les courses se tiennent consĂ©cutivement sur la place Saint-Roch dont les issues sont barrĂ©es sommairement le temps du spectacle, selon les dispositions de l'ordonnance, formant ainsi les premiĂšres "arĂšnes" de la ville. L'organisation des courses est confiĂ©e, selon les annĂ©es, soit Ă  un entrepreneur privĂ©, soit Ă  une commission mixte (jeunesse et municipalitĂ©), soit Ă  un syndicat des fĂȘtes[2].

Vers la fin du XVIIIe siÚcle, la municipalité renforce la sécurité du site en installant un amphithéùtre en bois sur le cÎté Est de la place. En 1852, elle finance, grùce à une souscription lancée auprÚs des habitants, de nouvelles arÚnes en bois démontables capables d'accueillir des spectacles taurins de premier ordre et un public de 2000 spectateurs. En 1862 a lieu la premiÚre course hispano-landaise avec mise à mort d'un taureau de combat. Cette époque marque la fusion entre les traditions de la course landaise et les rÚgles de la corrida, venues d'Espagne et importées en France dix ans plus tÎt[n 4]. L'usage se perpétue jusqu'à ce que ces arÚnes en bois brûlent le 19 juillet 1878. La ville décide de les remplacer par une construction en dur sur le site de la métairie du Plumaçon, dont le nom va se perpétuer. Les premiÚres courses de taureaux y sont données en 1889, année de leur construction et inauguration[2].

Seules deux corridas sont présentées annuellement de 1892 à 1901. De 1902 à 1908, on passe à une seule puis à une et une course hispano-landaise[2].

Le nombre de spectacles taurins (courses hispano-landaises, corridas, novilladas) varie de 1909 Ă  1950. À partir de 1951, le nombre de corridas passe Ă  deux, puis trois en 1959, quatre Ă  partir de 1982, cinq en 1987 et mĂȘme six en 1989 pour les cent ans des arĂšnes[2].

De nos jours, les arÚnes du Plumaçon attirent chaque année les aficionados pour cinq corridas, deux novilladas (piquées et non piquées), faisant d'elles un rendez-vous incontournable de la tauromachie et offre par ailleurs la traditionnelle course landaise sous forme de concours landais et une corrida portugaise à cheval. Enfin, ces derniÚres années, une formule supplémentaire a été mise en place : la course des avenirs taurins, un spectacle mixte qui donne leur chance à des débutants des deux formes de tauromachie, la landaise et l'espagnole.

Les corridas sont précédées par la remontée de la rue principale de la ville en direction des arÚnes par l'alguazil à cheval et le train d'arrastre. La ville est membre de l'Union des villes taurines françaises.


Notes et références

Notes

  1. En France comme en Espagne, le mot « feria » a d'abord Ă©tĂ© utilisĂ© pour nommer une foire commerciale et agricole avant de dĂ©signer un cycle de courses de taureaux. Feria taurine et fĂȘte sont confondues Ă  la fin du XIXe siĂšcle
  2. Une bodega est un lieu oĂč les participants aux ferias se rassemblent pour danser, discuter, boire et manger
  3. Un festayre (du gascon hestaire) dĂ©signe un fĂȘtard des ferias
  4. Le 21 août 1852 a lieu à Saint-Esprit, alors commune autonome des Landes avant de devenir un quartier de Bayonne, la premiÚre corrida sur le sol français

Références

  1. Église de la Madeleine, panneau de prĂ©sentation rĂ©alisĂ© par la Ville de Mont-de-Marsan et les Monuments Historiques, consultĂ© sur site le 21 dĂ©cembre 2021
  2. Les ArÚnes du Plumaçon de 1989 à 2018, Alain Lafourcade, 390 p, 2019
  3. Serge Pacaud, MĂ©moire en images, Mont-de-Marsan, Ă©ditions Alan Sutton, 1998.
  4. Les fĂȘtes de la Madeleine changent de peau, Sud-Ouest du 18 juillet 2009, p8

Voir aussi

Liens externes

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