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Euthanasie volontaire

L'euthanasie volontaire est le processus consistant à mettre fin aux jours d'une personne malade à sa demande ou avec son consentement explicite[alpha 1]. L'euthanasie volontaire se distingue de l'euthanasie involontaire et de l'euthanasie non volontaire. L'euthanasie volontaire et l'aide au suicide font l'objet de débats intenses dans plusieurs pays depuis plusieurs décennies ; l'euthanasie volontaire présente des enjeux bioéthiques.

Certaines formes d'euthanasie volontaire sont lĂ©gales dans des États d'Australie, en Belgique, en Colombie, aux Pays-Bas, en Espagne et dans quelques provinces du Canada.

DĂ©finitions

L'euthanasie volontaire est une euthanasie demandĂ©e ou consentie par un malade pour lui-mĂȘme, de façon explicite, au contraire de l'euthanasie involontaire et non volontaire, qui sont appliquĂ©es malgrĂ© ou sans le consentement du patient[1].

Euthanasie active et passive

D'aprĂšs Françoise Biotti-Mache, l'euthanasie est dite « active » « quand elle consistera dans un acte volontairement effectuĂ© pour donner la mort ; c’est une action directe qui sous-entend l’intention, telle l’administration d’une injection lĂ©tale ». L'euthanasie dite « passive » « consiste fondamentalement dans une omission. On s’abstient d’entreprendre un traitement ou on l’arrĂȘte. On peut Ă©galement classer ici, le fait de dĂ©brancher les dispositifs de survie artificielle (en). La mort est alors considĂ©rĂ©e comme une consĂ©quence indirecte de l’acte d’interruption du traitement ou d’arrĂȘt des moyens de survie »[1].

Refus d'alimentation et d'hydratation

Le refus volontaire d'un patient de recevoir des soins d'alimentation et d'hydratation se situe Ă  la frontiĂšre de l'euthanasie. Pour certains auteurs, il s'agit d'une forme d'euthanasie passive[2] tandis que d'autres estiment qu'il ne s'agit pas d'une forme d'euthanasie mais d'un choix moral[3].

Aide au suicide

L'aide au suicide est une pratique dans laquelle une personne reçoit une assistance pour provoquer sa propre mort ; il s'agit habituellement d'un patient souffrant d'une maladie physique grave[4] et qui orchestre activement les derniĂšres Ă©tapes de sa vie. Dans le cas d'une assistance mĂ©dicale au suicide, un mĂ©decin procure Ă  un malade apte au discernement, Ă  la demande du celui-ci et en connaissance de cause, le moyen par lequel le patient compte mettre fin ses propres jours[5]. L'aide au suicide se distingue de l'euthanasie « active » par le fait qu'un tiers procure le moyen mais n'administre pas lui-mĂȘme une substance mortelle[6]. Ainsi, la loi suisse autorise l'aide au suicide mais toute forme d'euthanasie active (comme administrer une injection mortelle) demeure interdite[7].

Histoire

Le terme « euthanasie » dĂ©rive du grec « eu- », qui signifie « bonne », et « thanatos », qui signifie « mort » ; l'euthanasie signifie donc « bonne mort » ou « bien mourir ». Hippocrate Ă©voque l'euthanasie dans le serment d'Hippocrate, Ă©laborĂ© aux alentours de 400-300 avant J-C. Le serment d'origine dĂ©clare : « Je ne remettrai Ă  personne du poison, si on m’en demande, ni ne prendrai l’initiative d’une pareille suggestion »[8] - [9]. MalgrĂ© ce fait, Ă  l'Ă©poque de la GrĂšce antique et de la Rome antique, la population ne considĂ©rait pas, en gĂ©nĂ©ral, que la vie devait ĂȘtre prĂ©servĂ©e Ă  tout prix ; par consĂ©quent, les gens se montraient tolĂ©rants envers le suicide dans des circonstances oĂč les mourants ne pouvaient espĂ©rer aucun soulagement ou, chez les partisans du stoĂŻcisme et de l'Ă©picurisme, dans le cas oĂč une personne avait perdu tout intĂ©rĂȘt envers sa propre vie[10].

Dans le Common law du droit anglais, à partir du XIVe siÚcle jusqu'au XXe siÚcle, le suicide a constitué un acte criminel. Aider autrui à se tuer demeure interdit. Néanmoins, au XVIe siÚcle, Thomas More (saint selon le catholicisme) décrit une communauté utopique en imaginant que cette communauté faciliterait la mort de ceux dont la vie est devenue un fardeau en raison de « douleurs tourmentantes et persistantes »[10] - [11].

Ère moderne

Depuis le XIXe siĂšcle, l'euthanasie nourrit par intermittence des dĂ©bats et des actions militantes en Europe et aux AmĂ©riques. D'aprĂšs Ezekiel Emanuel, historien de la mĂ©decine, une nouvelle phase de l'euthanasie a vu le jour avec l'avĂšnement de l'anesthĂ©sie. En 1928, les États-Unis voient l'adoption de leur premiĂšre loi anti-euthanasie dans l'État de New York, qui est suivie par d'autres rĂ©glementations similaires Ă  l'Ă©chelle locale ou des diffĂ©rents États[12]. AprĂšs la guerre de SĂ©cession, l'euthanasie volontaire est soutenue par des militants, y compris des mĂ©decins[13].

Un article du Bulletin of the History of Medicine (en) de l'historien Jacob M. Appel recense de vastes dĂ©bats politiques au sujet d'une Ă©volution lĂ©gislative pour lĂ©galiser l'aide mĂ©dicale au suicide dans les États de l'Iowa et de l'Ohio en 1906[14]. Appel relĂšve que la cheville ouvriĂšre de ce mouvement est la militante Anna Sophina Hall (en), une riche hĂ©ritiĂšre qui avait assistĂ© Ă  la mort de sa mĂšre Ă  l'issue d'une longue bataille contre un cancer du foie[14]. D'aprĂšs l'historien Ian Dowbiggin, des personnalitĂ©s influentes, comme Clarence Darrow et Jack London, ont soutenu une Ă©volution lĂ©gislative pour autoriser l'euthanasie[15].

En 1937, l'euthanasie médicalement assistée devient légale en Suisse à condition que le médecin procédant à l'acte n'en retire aucun avantage[9] - [16].

Enjeux bioéthiques

Depuis la Seconde Guerre mondiale, le débat sur l'euthanasie dans les pays occidentaux se concentre sur l'euthanasie volontaire dans le cadre de systÚmes de soins réglementés. Dans certains cas, des décisions judiciaires, des législations et des rÚglements ont explicitement autorisé la possibilité de l'euthanasie volontaire pour les patients ou leurs représentants. L'euthanasie soulÚve de nombreuses questions éthiques relatives à la mort du patient.

Arguments favorables

Certaines médecins déclarent que l'euthanasie est un choix rationnel chez des patients capables de discernement et qui souhaitent mourir pour échapper à des souffrances insupportables[17] - [18]. Des médecins favorables à l'euthanasie estiment que prolonger la criminalisation de l'assistance médicale au suicide constitue une atteinte à la liberté du patient. Ils considÚrent que tout patient mentalement sain, souffrant d'une maladie au stade terminal, devrait bénéficier du droit à choisir la mort ou à refuser un traitement vital[17] - [19]. Selon ces auteurs, le suicide et l'assistance d'un médecin sont l'unique recours que peuvent exercer ces patients[17]. Suivant cette idée, compte tenu des souffrances de ces malades et des connaissances du médecin, le suicide médicalement assisté représente un traitement humain à des douleurs intolérables[17].

Les personnes favorables Ă  l'euthanasie volontaire soulignent que le choix est un principe fondamental dans les dĂ©mocraties progressistes et dans les systĂšmes de libre marchĂ©[10]. Les douleurs et souffrances qu'Ă©prouve une personne au cours d'une maladie, mĂȘme avec des antalgiques, peuvent demeurer incomprĂ©hensibles aux tiers qui n'a pas pĂąti du mĂȘme sort. MĂȘme sans tenir compte de douleur physique, les patients Ă©prouvent souvent des difficultĂ©s Ă  surmonter le fardeau Ă©motionnel que reprĂ©sente la perte de leur autonomie[10]. Ceux qui assistent Ă  la mort d'autrui sont « particuliĂšrement convaincus » que la lĂ©gislation doit Ă©voluer pour autoriser l'aide au dĂ©cĂšs[20]. Certaines approches sont utilisatristes : les hĂŽpitaux manquent de lit et le personnel mĂ©dical serait mieux affectĂ© aux personnes susceptibles d'ĂȘtre sauvĂ©es plutĂŽt qu'au maintien en vie de malades souhaitant mourir, ce qui amĂ©liorait la qualitĂ© gĂ©nĂ©rale des soins et raccourcirait les listes d'attentes pour des hospitalisations.

Arguments défavorables

Les personnes s'opposant Ă  l'aide au suicide estiment qu'il s'agit d'une violation du serment d'Hippocrate, qui comporte la formule suivante : « Je ne remettrai Ă  personne du poison, si on m’en demande, ni ne prendrai l’initiative d’une pareille suggestion »[17]. Un autre argument contre l'aide au suicide et Ă  l'euthanasie est le risque d'abuser de ces possibilitĂ©s si elles deviennent lĂ©gales. Les patients pauvres ou sans couverture mĂ©dicale risquent de ne pas disposer des ressources suffisantes ou de ne pas avoir accĂšs Ă  des soins adĂ©quats, ce qui limite leur marge de manƓuvre ; ils pourraient donc subir des pressions pour accepter une mort assistĂ©e[17].

Parmi les personnes dĂ©favorables Ă  l'euthanasie volontaire, certains — dont de nombreux chrĂ©tiens — estiment que l'euthanasie est inacceptable, dans une variante prĂ©cise ou bien dans toutes les variantes possibles[10]. Cette opinion considĂšre que l'euthanasie est une forme de meurtre et que l'euthanasie volontaire est un suicide, dont la moralitĂ© est amplement dĂ©battue. Selon cet avis, s'il existe un motif de croire que la cause ayant entraĂźnĂ© la maladie ou les souffrances du patient peut ĂȘtre guĂ©rie dans un proche avenir, alors la dĂ©cision correcte est parfois d'obtenir le remĂšde ou d'entreprendre des soins palliatifs[10].

Une autre question est la faisabilitĂ© de l'exĂ©cution : l'euthanasie ne peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme volontaire que si le patient est apte Ă  prendre cette dĂ©cision, c'est-Ă -dire s'il apprĂ©hende de façon rationnelle les diffĂ©rentes options et leurs consĂ©quences. Or, la capacitĂ© de discernement est parfois difficile Ă  Ă©valuer et mĂȘme Ă  dĂ©finir[10].

Autre objection, le consentement formulĂ© sous pression : compte tenu des enjeux Ă©conomiques dans l'euthanasie volontaire, les personnes opposĂ©es Ă  cette pratique craignent que les patients ne subissent des pressions psychologiques pour les conduire Ă  accepter l'opĂ©ration car ils ne souhaitent pas devenir un fardeau financier pour leur famille[21]. MĂȘme quand les frais de soins sont largement pris en charge par l'État, comme c'est le cas dans la plupart des pays dĂ©veloppĂ©s, les opposants s'inquiĂštent Ă  l'idĂ©e que le personnel hospitalier pourrait recevoir des primes s'il conseille aux malades, ou pousse les malades, Ă  consentir Ă  l'euthanasie[22].

L'euthanasie non volontaire est parfois citée comme l'un des résultats à envisager au terme d'une pente savonneuse (pente savonneuse (en)) ; selon cet argument, permettre l'euthanasie volontaire ouvre la voie à une légalisation de l'euthanasie non volontaire et involontaire[23].

Avis religieux

De nombreux auteurs ont formulé leur avis sur l'euthanasie volontaire au regard de leurs convictions religieuses ; toutefois, le processus est largement critiqué par des théologiens.

Légalité dans le monde

Au cours du XXe siÚcle, dans plusieurs pays occidentaux, les efforts en faveur d'une évolution législative obtiennent des succÚs limités. Des politiques sont développées par divers ONG, principalement des associations médicales et des associations de plaidoyer.

Canada

En droit canadien, une euthanasie doit ĂȘtre effectuĂ©e conformĂ©ment aux rĂšgles de l'aide mĂ©dicale Ă  mourir aux articles 241.1 et suivants du Code criminel[24]. L'article 241.2 (1) e) C.cr. exige le consentement libre et Ă©clairĂ© de la personne qui s'apprĂȘte Ă  recevoir l'aide mĂ©dicale Ă  mourir[25]. Seul le personnel mĂ©dical autorisĂ© par la loi peut fournir l'aide mĂ©dicale Ă  mourir. Le personnel mĂ©dical qui fournit l'aide mĂ©dicale Ă  mourir a aussi l'obligation de confirmer Ă  nouveau le consentement du patient avant d'administrer l'aide mĂ©dicale Ă  mourir, d'aprĂšs l'art. 241.2 (3) h) C.cr.[26].

Colombie

Certaines formes d'euthanasie volontaires sont autorisées en Colombie[27].

Le , la Cour constitutionnelle dĂ©nĂ©palise l'homicide par pitiĂ© visant les malades atteints d'une maladie au stade terminal ; elle dĂ©clare que « le soignant Ă  l'origine de l'acte ne peut ĂȘtre tenu responsable en cas d'assistance au suicide pour un malade en phase terminale » et pousse le CongrĂšs Ă  encadrer l'euthanasie « dans les plus brefs dĂ©lais »[28]. En juillet 2021, l'euthanasie volontaire est lĂ©galisĂ©e en Colombie pour les personnes qui se ne sont pas atteintes d'une affection au stade terminal[29]. Le , Victor Escobar devient la premiĂšre personne du pays Ă  recevoir une euthanasie volontaire alors qu'il n'Ă©tait pas atteint d'une maladie au stade terminal ; il Ă©tait atteint de bronchopneumopathie chronique obstructive[30].

États-Unis

Aux États-Unis, le dĂ©bat sur l'euthanasie volontaire et sur la mort mĂ©dicalement assistĂ© connaĂźt un tournant lors de l'affaire Karen Ann Quinlan. L'affaire Quinlan ouvre la voie Ă  la protection lĂ©gale de l'euthanasie passive volontaire.

En 1990, Jack Kevorkian, mĂ©decin du Michigan, accĂšde Ă  la notoriĂ©tĂ© en Ă©duquant des patients et en leur prĂȘtant son concours pour des suicides mĂ©dicalement assistĂ©s, ce qui a conduit le Michigan Ă  adopter en 1992 une loi contre ces pratiques. En 1999, Kevorkian est jugĂ© et condamnĂ© pour la diffusion d'une meurtre Ă  la tĂ©lĂ©vision[9] - [16]. En 1990 Ă©galement, la Cour suprĂȘme des États-Unis accorde le recours Ă  l'euthanasie non active dans l'arrĂȘt Cruzan v. Director, Missouri Department of Health (en).

En 1994, l'Oregon se dote de la loi Oregon Death with Dignity Act (en) qui autorise les mĂ©decins Ă  aider des patients atteints d'une maladie au stade terminal si elle rĂ©duit leur espĂ©rance de vie Ă  six mois ou moins, et autorise Ă  mettre fin Ă  leurs jours. La Cour suprĂȘme avalise ces lois en 1997[10]. En 2001, dans l'affaire Gonzales v. Oregon (en), l'administration Bush Ă©choue Ă  obtenir l'abrogation de cette loi en s'appuyant sur l'usage de drogues[16].

En 2005, au milieu d'une polémique au gouvernement, la sonde naso-gastrique est retirée à Terri Schiavo (originaire de Floride), qui se trouvait en état végétatif depuis 1990. Son conjoint avait obtenu le droit de lui retirer ses appareils d'assistance vitale en soutenant que c'était ce qu'elle aurait choisi ; toutefois, il était difficile de conclure en ce sens, car Terri Schiavo n'avait pas laissé de directive anticipée et le reste de sa famille affirmait le contraire[16].

Chine et Hong Kong

L'euthanasie est un crime en Chine. Par exemple, à Shanghai, un homme de 67 ans a été condamné à cinq années d'emprisonnement aprÚs avoir euthanasié sa mÚre de 92 ans, qui aprÚs une intervention à l'hÎpital n'a conservé la mobilité que d'un doigt et un orteil. Cette condamnation est considérée comme indulgente car l'intéressé avait fait preuve de piété filiale envers sa mÚre[31]. Bien que l'euthanasie active demeure illégale en Chine, elle devient de plus en plus tolérée dans les cercles médicaux et dans la population générale[32].

À Hong Kong, le soutien Ă  l'euthanasie dans la population gĂ©nĂ©rale est plus Ă©levĂ© chez les personnes qui accordent une importance moindre aux convictions religieuses, chez les personnes qui ne sont pas chrĂ©tiennes, chez celles qui bĂ©nĂ©ficient d'un revenu familial plus Ă©levĂ©, chez celles qui ont une certaine expĂ©rience des soins envers des proches atteints d'une maladie mortelle et chez elles qui sont plus ĂągĂ©es[33].

Inde

Depuis mars 2018, l'euthanasie passive est légale en Inde sous des conditions strictes. Les patients doivent y consentir par directive anticipée et ils doivent se trouver soit au stade terminal d'une maladie, soit en état végétatif.

Europe

En 1957 en Grande-Bretagne, Patrick Devlin, Baron Devlin (en), lors du procĂšs de John Bodkin Adams, juge que provoquer la mort d'un patient par l'administration de substances mortelles, dans l'unique intention de soulager sa douleur, n'est pas un meurtre mĂȘme si le dĂ©cĂšs est une issue possible voire probable[34].

En 1993, les Pays-Bas dépénalisent l'aide médicale au suicide et, en 2002, les restrictions sont assouplies. En 2002 également, la Belgique autorise l'aide médicale au suicide[35].

L'euthanasie volontaire est autorisée en Espagne[36].

Australie

Certaines formes d'euthanasie volontaire sont lĂ©gales dans quelques États d'Australie[37] - [38].

En 1996 en Australie, le Territoire du Nord adopte la lĂ©gislation Rights of the Terminally Ill Act 1996 (en)[39]. Dans le cadre de cette loi, quatre patients sont morts par aide au suicide en utilisant des appareils (en) conçus par le mĂ©decin Philip Nitschke. En 1997, le parlement fĂ©dĂ©ral australien abroge cette lĂ©gislation[9] - [10] - [16]. En rĂ©action Ă  cette abrogation, Nitschke fonde l'association Exit International (en). En 2009, un patient tĂ©traplĂ©gique d'Australie est autorisĂ© Ă  refuser les soins d'alimentation afin de mourir[40]. La Cour suprĂȘme de l'Australie-Occidentale estime qu'il appartient Ă  Christian Rossiter (ĂągĂ© de 49 ans) de dĂ©cider s'il veut continuer Ă  recevoir des soins (sonde d'alimentation) et que les soignants doivent respecter sa dĂ©cision. Le juge Wayne Martin prĂ©cise aussi que les soignants ne seraient pas passibles de poursuites s'ils suivaient les instructions de Rossiter. Rossiter meurt le Ă  l'issue d'une infection dans la poitrine[41] - [42].

En 2019, l'euthanasie est lĂ©galisĂ©e dans deux États australiens : le Victoria adopte le Voluntary Assisted Dying Act 2017 (Victoria) (en)[37] puis l'Australie-Occidentale vote le Voluntary Assisted Dying Act 2019[38] - [43].

Nouvelle-ZĂ©lande

Lors des élections générales de 2020 en Nouvelle-Zélande, le pays propose un référendum pour demander à la population si elle souhaite adopter la loi End of Life Choice Act 2019 (en). Ce projet de loi prévoyait de légaliser d'euthanasie volontaire pour les patients atteints d'une maladie en phase terminale et dont l'espérance de vie était inférieure à 6 mois, à condition que deux médecins approuvent la procédure. Le , 65,91% des votants approuvent le projet[44].

Notes et références

Notes

  1. Selon Françoise Biotti-Mache, « On ne distingue pas seulement euthanasie volontaire (Ă  la demande de la personne intĂ©ressĂ©e ou avec son consentement exprimĂ©, par exemple par Ă©crit, mĂȘme bien avant le dĂ©but de la maladie) et involontaire (en l’absence de demande exprimĂ©e, soit que l’intĂ©ressĂ© ne se soit pas exprimĂ© sur le sujet, soit qu’il ne soit plus en mesure de le faire), mais euthanasie non volontaire (non seulement, s’il n’y a pas demande du malade, mais s’il y a opposition de sa part) »[1].

Références

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Annexes

Articles connexes

Bibliographie

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