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Aide au suicide

L'aide au suicide, ou suicide assistĂ©, est l'acte de fournir un environnement et des moyens nĂ©cessaires Ă  une personne pour qu'elle se suicide. L'aide au suicide est diffĂ©rente de l'euthanasie[1]. C'est la personne elle-mĂȘme qui dĂ©clenche sa mort et non un tiers[2]. Une approche du suicide assistĂ© pourrait permettre aux personnes suicidaires d'explorer leur dĂ©sir de mort et d'avoir des discussions franches avec des professionnels de la santĂ©, sans crainte de s'exprimer ou d'ĂȘtre opprimĂ©[3]. Alexandre Baril, professeur qui s'intĂ©resse aux discours tenus sur le suicide au sein des mouvements et Ă©tudes anti-oppression, recommande que « lorsque des personnes ressentent un besoin profond et stable de mourir, (
) que nous accompagnions ces personnes dans une dĂ©marche de suicide assistĂ©, Ă  partir d’une approche fondĂ©e sur la compassion et la rĂ©duction des mĂ©faits »[3].

Dispositif d'aide au suicide utilisé à quatre reprises en Australie entre 1995 et 1997

Il convient de distinguer, suivant les motivations et le cadre dans lequel ils se dĂ©roulent, « l'aide au suicide simple » du « suicide mĂ©dicalement assistĂ© ». Ce dernier a pour but d'aider des patients Ă  mettre eux-mĂȘmes un terme Ă  leur vie Ă  cause de souffrances jugĂ©es intolĂ©rables[4].

Le terme de suicide possédant une connotation fortement péjorative, il est fréquent que d'autres termes soient employés tels que : « aide à mourir », « aide à la fin de vie », « mourir dans la dignité », etc.

Un petit nombre de pays ont légalisé certaines formes d'aide au suicide, dans un cadre médicalisé et réglementé.

L'aide au suicide ou le suicide assistĂ© se produit lorsqu'un individu qui souhaite se donner la mort demande et obtient l'assistance d'un autre individu pour mettre fin Ă  ses jours. L'aide au suicide est le fait d'« exĂ©cuter la dĂ©cision d'un suicidant ou ne pas intervenir sur la situation dans laquelle il s'est mis s'il a clairement exprimĂ© sa volontĂ©. » Une approche de suicide assistĂ© pourrait permettre aux personnes suicidaires d'avoir un espace sĂ©curitaire et accueillant pour explorer leur dĂ©sir de mort, parler librement, ĂȘtre Ă©coutĂ©es par des professionnels de la santĂ© et ultimement ĂȘtre accompagnĂ©es dans cette Ă©tape de la vie qu'est la mort[5] - [6]. L'aide au suicide est Ă  distinguer de l'euthanasie qui est appliquĂ©e sur des personnes (ou animaux) en fin de vie. L'aide au suicide fait l'objet de dĂ©bats Ă©thiques dans la plupart des pays d'Europe ou d'AmĂ©rique du Nord. Le suicide assistĂ© est un sujet controversĂ© politiquement et moralement. Il fait l'objet de poursuites judiciaires dans la plupart des pays du monde.

Terminologie

Aide au suicide et suicide assisté

L'aide au suicide[7], ou suicide assisté, est composé des étapes suivantes :

  • la fourniture par le corps mĂ©dical d'une potion (ou autre) destinĂ©e Ă  induire la mort dans des conditions trĂšs strictes ;
  • l'auto-administration (si celle-ci est possible) reste sous contrĂŽle du ou des mĂ©decins veillant ainsi au bon dĂ©roulement de la procĂ©dure ;
  • dans le cas oĂč le patient ne peut procĂ©der lui-mĂȘme Ă  l'absorption du produit, le mĂ©decin veille Ă  ce que la procĂ©dure soit respectĂ©e ;
  • en cas de complications, le mĂ©decin intervient pour prendre les mesures nĂ©cessaires Ă  l'accomplissement de la procĂ©dure.

C'est la raison pour laquelle au terme de « suicide assisté », il est préférable d'employer « suicide médicalement assisté » et ainsi pouvoir différencier :

  • un suicide simple, sans aucun contrĂŽle ;
  • un suicide assistĂ©, sous contrĂŽle d'un ou plusieurs tiers (famille ou amis) ;
  • un suicide mĂ©dicalement assistĂ©, en prĂ©sence d'un mĂ©decin comme dĂ©crit ci-dessus.

Suicidisme

Le terme « suicidisme » est un cadre thĂ©orique ou conceptuel proposĂ© par le professeur et chercheur Alexandre Baril pour penser l'oppression des personnes suicidaires. C'est un nĂ©ologisme qui dĂ©signe « un systĂšme d’oppression (construit Ă  partir des perspectives non suicidaires) sur le plan normatif, discursif, mĂ©dical, lĂ©gal, social, politique, Ă©conomique et Ă©pistĂ©mique, dans lequel les personnes suicidaires vivent de multiples formes d’injustice et de violence (discrimination, stigmatisation, exclusion, pathologisation, criminalisation, etc.) »[3]. ReconnaĂźtre l'oppression suicidiste vĂ©cue par les personnes suicidaires permet de renouveler les stratĂ©gies d'intervention et d'ĂȘtre Ă  l'Ă©coute de leurs voix et besoins[3] - [6].

Souffrance insupportable

La « souffrance insupportable » est un critĂšre essentiel pour le suicide mĂ©dicalement assistĂ© aux Pays-Bas. Ce critĂšre n'est pas dĂ©fini dans la loi et peut se rĂ©fĂ©rer Ă  des conditions allant de la douleur physique Ă  des formes de souffrance psychologique. Une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en 2010 auprĂšs de mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes nĂ©erlandais a constatĂ© une forte concordance entre la classification de la souffrance d'un patient comme « insupportable » et la volontĂ© d'accĂ©der Ă  une demande d'euthanasie. La plupart des mĂ©decins ne sont enclins Ă  classer la souffrance d'un patient comme « insupportable » que lorsque la souffrance est directement liĂ©e Ă  une douleur ou Ă  des symptĂŽmes physiques rĂ©els et non traitables. Le jugement des mĂ©decins sur la souffrance varie fortement dans les cas oĂč les symptĂŽmes physiques sont absents et oĂč le patient souffre d'une combinaison de perte fonctionnelle irrĂ©versible et de types de souffrance « existentielle ». Bien que certains mĂ©decins (17 %) s'en tiennent Ă  l'idĂ©e que les symptĂŽmes physiques sont une condition nĂ©cessaire Ă  une « souffrance insupportable », une majoritĂ© est prĂȘte Ă  faire occasionnellement une exception. Le moment et le cas oĂč un mĂ©decin fera une telle exception sont trĂšs imprĂ©visibles[8].

Pour Frances Norwood, beaucoup de facteurs, tels que la nature et la durée de la relation médecin-patient, peuvent influencer l'application du critÚre de la souffrance[9].

Notions proches

La notion de suicide assisté est à différencier de l'euthanasie, cette derniÚre désignant une mort induite par un tiers, un médecin ou un collÚge de médecins, que ce soit par action ou par omission[10]. On parle d'euthanasie lorsque le patient est atteint de maladie incurable et est en phase de soins palliatifs, tandis que le suicide assisté concerne des patients qui souffrent mais ne sont pas en phase terminale[4].

Il faut Ă©galement distinguer le suicide assistĂ© de l'incitation au suicide : le suicide assistĂ© exige en principe la manifestation claire et libre de la volontĂ© de mourir du patient. C'est pourquoi, dans les pays oĂč la justice reconnaĂźt le suicide mĂ©dicalement assistĂ© et/ou l'euthanasie, l'existence d'un testament (ou dĂ©claration de fin de vie) rĂ©digĂ© de la main de la personne concernĂ©e est primordiale[1]. D'une part exigĂ© par le ministĂšre public comme prĂ©alable Ă  toute action de ce type, il dĂ©gage d'autre part du moindre doute le corps mĂ©dical et la famille quant Ă  la position du testataire (ou « dĂ©clarant ») sur le sujet dans le cas oĂč celui-ci serait dans l'incapacitĂ© de faire connaĂźtre son opinion (coma, altĂ©rations psychologiques, paralysie
). En l'absence d'un tel document, un simple Ă©change Ă©pistolaire entre un tiers et le patient peut parfois ĂȘtre retenu.

Le dĂ©bat sur l'euthanasie rejoint celui de la pratique de soins palliatifs, qui est mise en Ɠuvre pour traiter les douleurs et souffrances des malades en phase terminale.

Des demandes de suicide assisté (ou d'euthanasie) font cependant périodiquement leur apparition dans les médias et le débat public, comme l'affaire Vincent Humbert.

Légalité

L'aide au suicide dans l'histoire

(...) ayant opinion que la mort est plus à désirer que fuir, et qu'on s'en doit plutÎt se réjouir qu'irriter. C'est pourquoi ils gardaient publiquement en leur ville du poison composé de ciguë, pour en donner à ceux qui se voudraient faire mourir, aux misérables et chétifs, pour mettre fin à leurs misÚres, et à ceux qui jouissaient d'une trop heureuse fortune, pour prévenir les malheurs et calamités à venir. Ils avaient appris cette coutume des habitants de l'ßle de Cea.[12]

En notre Marseille il se gardait au temps passé du venin préparé avec de la ciguë, aux frais publics, pour ceux qui voudraient hùter leurs jours ; ayant premiÚrement fait approuvé par les six cens, qui était leur Senat, les raisons de leur projet ; et cela n'était possible autrement que par autorisation du magistrat, et par occasions légitimes, de mettre la main sur soi.[13]

LĂ©gislation et pratique judiciaire dans le monde
  • Suicide assistĂ© lĂ©gal
  • LĂ©galisĂ© par dĂ©cision de justice, mais non lĂ©gifĂ©rĂ© ou rĂ©glementĂ©
  • Suicide assistĂ© illĂ©gal

Les pays qui autorisent l'aide médicale au suicide

LĂ©gislation et pratique judiciaire dans l'Europe
  • Suicide assistĂ© lĂ©gal
  • LĂ©galisĂ© par dĂ©cision de justice, mais non lĂ©gifĂ©rĂ© ou rĂ©glementĂ©
  • Suicide assistĂ© illĂ©gal

MĂȘme si le suicide pris en gĂ©nĂ©ral n'entraĂźne pas de consĂ©quence pĂ©nale, le citoyen ne peut pas nĂ©cessairement faire valoir une sorte de « droit au suicide » entraĂźnant des obligations pour l’État[14]. Le suicide mĂ©dicalement assistĂ© est illĂ©gal dans la plupart des pays, avec les exceptions des pays suivants : la Suisse, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, cinq Ă©tats des États-Unis, le Canada, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et l'Autriche.

  • En Suisse, le Code pĂ©nal a Ă©tĂ© le premier, en 1942[4], Ă  autoriser l’assistance, mĂ©dicale ou non mĂ©dicale, au suicide en l’absence de « mobile Ă©goĂŻste ». Dans les faits cette autorisation du suicide assistĂ© est mise en pratique par cinq associations, et non par les mĂ©decins (voir Exit, Dignitas
). Quant aux personnes qui demandent Ă  se suicider, la loi n’exige pas qu’elles soient forcĂ©ment atteintes par une maladie en phase terminale[15]. L'article 115 du Code pĂ©nal suisse punit « celui qui, poussĂ© par un mobile Ă©goĂŻste, aura incitĂ© une personne au suicide, ou lui aura prĂȘtĂ© assistance en vue du suicide ; (il) sera, si le suicide a Ă©tĂ© consommĂ© ou tentĂ©, puni de la rĂ©clusion pour cinq ans au plus, ou de l'emprisonnement ». La ConfĂ©rence des chefs des dĂ©partements cantonaux de justice et police (CCDJP) a donnĂ© un accord de principe sur l'extension du suicide assistĂ© aux prisonniers, le [16].
  • Aux Pays-Bas : l'euthanasie aux Pays-Bas reste un crime, mais une loi du dĂ©gage de toutes poursuites les mĂ©decins qui auraient (ou auront) pratiquĂ© un suicide assistĂ© sous des conditions extrĂȘmement prĂ©cises : le MinistĂšre de la SantĂ© dĂ©clare que cette pratique « autorise une personne Ă  terminer sa vie dans la dignitĂ© aprĂšs avoir reçu tous les soins palliatifs disponibles. » Une discussion sur l'euthanasie est prĂ©sente sur le site du MinistĂšre de la SantĂ© nĂ©erlandais[17].
  • En Belgique : la loi du 28 mai 2002[18] adoptĂ©e aprĂšs deux ans de dĂ©bats[19] dĂ©pĂ©nalise l'euthanasie active. Celle-ci est dĂ©finie dans la loi comme Ă©tant « l'acte, pratiquĂ© par un tiers, qui met intentionnellement fin Ă  la vie d'une personne Ă  la demande de celle-ci ». L'acte d'euthanasie est autorisĂ© sous trois conditions :
    • le patient doit ĂȘtre majeur (ou mineur Ă©mancipĂ©), capable et conscient au moment de sa demande ;
    • celle-ci doit ĂȘtre formulĂ©e de maniĂšre volontaire, rĂ©flĂ©chie et rĂ©pĂ©tĂ©e et ne rĂ©sulte pas d'une pression extĂ©rieure ;
    • le patient se trouve dans une situation mĂ©dicale sans issue et fait Ă©tat d'une souffrance physique ou psychique constante et insupportable qui ne peut ĂȘtre apaisĂ©e et qui rĂ©sulte d'une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable. Le mĂ©decin qui pratique l'acte doit ĂȘtre volontaire, aucune personne ne peut ĂȘtre contrainte d'y participer. En plus de cela, le mĂ©decin doit, prĂ©alablement et dans tous les cas, satisfaire les conditions suivantes (art. 3, §2) :
    1. informer le patient de son Ă©tat de santĂ© et de son espĂ©rance de vie, se concerter avec le patient sur sa demande d’euthanasie et Ă©voquer les possibilitĂ©s thĂ©rapeutiques et de soins palliatifs encore envisageables. Il doit arriver, avec le patient, Ă  la conviction qu’il n’y a aucune autre solution raisonnable dans sa situation et que la demande du patient est entiĂšrement volontaire ;
    2. s’assurer de la persistance de la souffrance physique ou psychique du patient et de sa volontĂ© rĂ©itĂ©rĂ©e par plusieurs entretiens espacĂ©s ;
    3. consulter un autre mĂ©decin quant au caractĂšre grave et incurable de l’affection, qui prend connaissance du dossier mĂ©dical, examine le patient, s’assure du caractĂšre constant, insupportable et inapaisable de la souffrance et rĂ©dige un rapport concernant ses constatations. Il doit ĂȘtre indĂ©pendant, tant Ă  l’égard du patient qu’à l’égard du mĂ©decin traitant, et compĂ©tent quant Ă  la pathologie concernĂ©e. Le mĂ©decin traitant informe le patient des rĂ©sultats de cette consultation[20]
  • Aux États-Unis : le suicide mĂ©dicalement assistĂ© est lĂ©gal dans l'Oregon depuis 1998. Aux termes de la loi une ordonnance peut ĂȘtre dĂ©livrĂ©e pour un produit lĂ©tal (qui sera utilisĂ© ou non), dans des conditions prĂ©cises : la personne doit ĂȘtre dans les six derniers mois de sa vie, et passe devant un comitĂ© mĂ©dical qui dĂ©finit sa luciditĂ© et vĂ©rifie sa volontĂ©[21]. Le suicide mĂ©dicalement assistĂ© est Ă©galement lĂ©gal dans les États de Washington, Montana, Vermont et Californie.
  • Au Canada, l'aide au suicide est illĂ©gale sauf lorsqu'elle est effectuĂ©e par un mĂ©decin dans le cadre d'une lĂ©gislation sur l'aide mĂ©dicale Ă  mourir[22]. Le Ă  la suite d'une dĂ©cision de la Cour SuprĂȘme du [23]. Selon le ComitĂ© sĂ©natorial spĂ©cial sur l’euthanasie et l’aide au suicide (Canada), il existe « une diffĂ©rence fondamentale entre l'aide au suicide et la pratique de l'euthanasie : dans le premier cas, la personne qui meurt est le principal agent de la mort, alors que dans le deuxiĂšme, cet agent est une autre personne »[24]. Le dĂ©bat public autour du sujet de l’acceptation de l’aide mĂ©dicale Ă  mourir est remis de l’avant en juin 2017 avec l’affaire Jean Truchon et Nicole Gladu. Ils contestent la loi de 2016, car elle viole leurs droits garantis par la charte. Atteint de maladies dĂ©gĂ©nĂ©ratives incurables, leur objectif commun est d’obtenir l’élargissement des critĂšres d’admissibilitĂ©s afin d’y avoir accĂšs[25] - [26]. Le ministĂšre de la santĂ© du gouvernement du Canada, dĂšs dĂ©cembre 2017, fait une collecte de donnĂ©es et consulte des experts pour s’assurer que la lĂ©gislation tienne compte de l’évolution des besoins des Canadiens pour mieux satisfaire la population[27]. Le Premier rapport annuel sur l’aide mĂ©dicale Ă  mourir au Canada, 2019 est paru quelques mois aprĂšs le jugement de la Cour supĂ©rieure du QuĂ©bec en septembre 2019 qui dĂ©clare inconstitutionnelles l'exigence fĂ©dĂ©rale de mort naturelle « raisonnablement prĂ©visible » et l’exigence provinciale de personne devant ĂȘtre en « fin de vie »[28]. SantĂ© Canada, en collaboration avec les ministĂšres de la santĂ© des diffĂ©rentes provinces demande l’avis de la population afin de respecter ses besoins, son autonomie et sa libertĂ© de choix, et ce, tout en protĂ©geant les personnes vulnĂ©rables. PrĂšs de 300 000 canadiens ont participĂ© Ă  la consultation en ligne qui a conduit Ă  la rĂ©daction en mars 2020 du Rapport « Ce que nous avons entendu » : Une consultation publique sur l’aide mĂ©dicale Ă  mourir[28]. Les rĂ©sultats de ces deux rapports ont servi Ă  la rĂ©daction des modifications apportĂ©es aux rĂšgles de 2016. La nouvelle loi canadienne sur l’aide mĂ©dicale Ă  mourir est en vigueur depuis mars 2021[27].
  • En Allemagne, la Cour constitutionnelle a censurĂ© une loi « interdisant l'assistance organisĂ©e au suicide par des mĂ©decins ou associations ». Pour Andreas Vosskuhle, prĂ©sident de la Cour constitutionnelle fĂ©dĂ©rale de Karlsruhe, cette loi empĂȘchait les patients en phase terminale d'avoir le « droit de choisir (leur) mort ». « Ce droit inclut la libertĂ© de s'ĂŽter la vie et de demander de l'aide pour le faire », a ajoutĂ© le prĂ©sident de la Cour[29].
  • En Italie, une dĂ©cision de justice a dĂ©pĂ©nalisĂ© le suicide assistĂ©, le . La Cour constitutionnelle italienne a estimĂ© que le suicide assistĂ© pouvait ĂȘtre jugĂ© licite si des conditions strictes Ă©taient rĂ©unis : « consentement de la personne, pathologie irrĂ©versible provoquant des souffrances insoutenables et contrĂŽle des autoritĂ©s de santĂ© publique »[30]. Le 24 novembre 2021 une premiĂšre autorisation pour un suicide assistĂ© dans le pays est dĂ©livrĂ©e[31]. Le 16 juin 2022, un tĂ©traplĂ©gique devient le premier Italien Ă  bĂ©nĂ©ficier d'un suicide assistĂ© sur le territoire[32].
  • En Espagne, le 17 dĂ©cembre 2020, le pays est devenu le 6e au monde Ă  autoriser l'euthanasie active et le suicide assistĂ©[33]. Le Parlement a approuvĂ© Ă  198 voix pour et 138 contre, la proposition de loi « rĂ©gulation de l'euthanasie » qui devrait entrer en vigueur au printemps 2021. L'individu victime d'une « souffrance grave chronique et invalidante ou d’une maladie grave et incurable » pourra en bĂ©nĂ©ficier avec la certification d'un mĂ©decin. La loi implique un temps de rĂ©flexion de dix jours et l’avis d’une commission d’évaluation indĂ©pendante, formĂ©e de mĂ©decins et de juristes, ce qui devrait fixer un dĂ©lai minimum d’un mois pour rendre effective toute demande d’euthanasie. Celle-ci pourra ĂȘtre pratiquĂ©e dans un hĂŽpital public ou privĂ© ou Ă  domicile[34].
  • En Autriche, la Cour constitutionnelle ordonne au gouvernement de lĂ©gifĂ©rer pour lever l'interdiction du suicide assistĂ© d'ici le 31 dĂ©cembre 2021. En 2022, le suicide assistĂ© deviendra donc autorisĂ© en Autriche. Le prĂ©sident de la Cour Christoph Grabenwarter a dĂ©clarĂ© que « la dĂ©cision de se suicider en pleine conscience doit ĂȘtre respectĂ©e par le lĂ©gislateur » aprĂšs que la plus haute instance juridique du pays a Ă©tĂ© saisie par plusieurs personnes concernĂ©es dont un mĂ©decin et deux personnes atteintes de maladies incurables[35].
  • En Colombie, la Cour constitutionnelle a autorisĂ© le suicide assistĂ© par mĂ©dicament pour les patients souffrant d'une maladie grave ou incurable le 12 mai 2022. Six juges contre trois ont abrogĂ© un article du code pĂ©nal punissant toute personne fournissant une aide au suicide. La lĂ©gislation colombienne oĂč l'euthanasie est dĂ©jĂ  lĂ©gale depuis 1997 vient ainsi d'Ă©tendre la lĂ©gislation stricte qui encadre la fin de vie dans le pays. « Le mĂ©decin qui aide une personne en proie Ă  une souffrance intense ou Ă  une maladie grave et qui dĂ©cide librement de disposer de sa propre vie agit dans le cadre constitutionnel », a jugĂ© la Cour[36].

En France, le suicide assistĂ© est interdit. Le rapport Sicard publiĂ© en envisage l'ouverture de cette possibilitĂ© sous une forme proche de celle qui existe dans l'État d'Oregon[21]. Depuis 2013, le DĂ©fenseur des droits et la Fondation de France financent une Ă©tude sur les Demandes d'Euthanasie et de Suicide AssistĂ© (DESA), elle se veut « prospective, multicentrique, Ă©pidĂ©miologique et qualitative de leur frĂ©quence, leurs caractĂ©ristiques et de leurs motivations »[37]. Selon un sondage Ifop, pour La Croix et le Forum europĂ©en de BioĂ©thique, 89% des Français souhaitent aller plus loin sur la lĂ©gislation actuelle, en lĂ©galisant le suicide assistĂ© (18%), l’euthanasie (47%) ou les deux conjointement (24%), le [38].

La Cour europĂ©enne des droits de l’Homme, de jurisprudence constante, ne reconnaĂźt pas le suicide et l’aide au suicide comme des droits fondamentaux[39] – au sens de la Convention europĂ©enne des droits de l’Homme – dont les citoyens europĂ©ens pourraient se prĂ©valoir pour mettre en cause les lois de leur État respectif. MĂȘme si les patients requĂ©rants Ă©taient dans des Ă©tats pathologiques et sous des rĂ©gimes juridiques diffĂ©rents, la Cour dĂ©clarera lors d'affaires sur la question qu’« il n’existe aucun droit de mourir, que ce soit avec l’assistance d’un tiers ou celle de l’État ; le droit Ă  la vie ne comporte aucune libertĂ© nĂ©gative correspondante. L’article 3 (de la convention europĂ©enne des droits de l’homme) n’oblige en principe pas l’État Ă  garantir l’impunitĂ© pĂ©nale pour l’aide au suicide[40] ou Ă  crĂ©er une base lĂ©gale pour une autre forme d’aide au suicide ; l’État ne doit pas cautionner des actes visant Ă  interrompre la vie ».

Définir la capacité de consentir à un traitement médical

Trois exigences principales sont retenues dans le test de capacitĂ© de la common law[41]. Le patient doit ĂȘtre capable de :

  • comprendre et retenir les informations relatives au traitement ;
  • peser les informations et prendre une dĂ©cision ;
  • et communiquer la dĂ©cision.

Le test est spĂ©cifique au contexte. Il met l'accent sur la capacitĂ© du patient Ă  prendre la dĂ©cision en question. Il n'est pas spĂ©cifique au diagnostic. Le fait qu'une personne puisse souffrir de dĂ©ficits globaux en raison d'une lĂ©sion cĂ©rĂ©brale ou d'une maladie mentale n'est pas dĂ©terminant pour la question de la compĂ©tence[42]. Il a Ă©galement Ă©tĂ© dit que le test de compĂ©tence doit ĂȘtre liĂ© au risque, de sorte que si le patient prend une dĂ©cision qui implique un risque de mort ou de blessure grave, la compĂ©tence du patient doit ĂȘtre testĂ©e plus rigoureusement et un examen plus rigoureux des preuves est nĂ©cessaire[43]. Des approches similaires en matiĂšre de compĂ©tence ont Ă©tĂ© adoptĂ©es dans la plupart des pays de common law, notamment en Australie[44] et aux États-Unis.

L'une des controverses restantes concernant le test lĂ©gal de la capacitĂ© Ă  consentir Ă  un traitement mĂ©dical concerne le niveau d'information qui doit ĂȘtre compris dans le cadre du test. Stewart et Biegler ont fait valoir qu'Ă  l'Ăąge du consentement Ă©clairĂ©, cette norme est trop basse et qu'un patient doit ĂȘtre en mesure de comprendre les risques matĂ©riels liĂ©s au fait de suivre ou de refuser un traitement. L'outil le plus souvent citĂ© est le Macarthur Competency Assessment Tool for Treatment, dĂ©veloppĂ© par Grisso et Appelbaum[45]. Il est conçu pour tester la capacitĂ© du patient Ă  communiquer un choix, Ă  comprendre les faits, Ă  apprĂ©cier sa situation et ses consĂ©quences et Ă  manipuler rationnellement les informations. Bien que conçu pour l'environnement juridique amĂ©ricain, il est Ă©galement applicable Ă  l'environnement juridique d'autres pays de common law[41].

Les patients dont la force de volonté a été affaiblie par la maladie ou le traitement peuvent se trouver exposés à la pression de tiers importants pour accepter ou refuser le traitement. Les décisions qui ont été indûment influencées ne sont pas considérées en droit comme les décisions du patient et elles ne sont pas contraignantes pour les cliniciens[46].

Le cas de l'Oregon

La loi de l'Oregon sur la mort dans la dignitĂ© exige qu'un patient « capable » ait « la capacitĂ© de prendre des dĂ©cisions en matiĂšre de soins de santĂ© et de les communiquer aux prestataires de soins de santĂ©, y compris la communication par l'intermĂ©diaire de personnes connaissant la maniĂšre dont le patient communique si ces personnes sont disponibles ». Les patients qui remplissent les conditions requises pour un suicide assistĂ© par un mĂ©decin doivent Ă©galement ĂȘtre en mesure d'apprĂ©cier :

  • son diagnostic mĂ©dical ;
  • son pronostic ;
  • les risques potentiels associĂ©s Ă  la prise du mĂ©dicament Ă  prescrire ;
  • le rĂ©sultat probable de la prise du mĂ©dicament Ă  prescrire ;
  • et les alternatives possibles, y compris, mais sans s'y limiter, les soins de confort, les soins en hospice et le contrĂŽle de la douleur.

Werth, Benjamin et Farrenkopf ont élaboré un ensemble de lignes directrices exhaustives pour tester l'affaiblissement des facultés en vertu de la loi de l'Oregon[47]. Ces lignes directrices recommandaient :

  • l'examen des dossiers mĂ©dicaux et psychologiques antĂ©rieurs de la personne en liaison avec les physiothĂ©rapeutes et autres soignants du patient ;
  • l'utilisation d'instruments d'Ă©valuation appropriĂ©s, tels que l'outil d'Ă©valuation des compĂ©tences Macarthur, le mini-examen de l'Ă©tat mental et plusieurs autres ;
  • des entretiens pour tester la comprĂ©hension des patients sur leur Ă©tat, leur perception de la qualitĂ© de vie, leur capacitĂ© Ă  donner un consentement Ă©clairĂ©, les raisons pour lesquelles ils demandent un suicide assistĂ© par un mĂ©decin et leur processus de raisonnement

L'accent a également été mis sur l'état mental du patient, son humeur (et d'éventuels troubles de l'humeur), son fonctionnement général et interpersonnel et la présence d'une coercition interne ou externe ; et lorsque cela était possible, et avec le consentement du patient, la consultation des proches du patient concernant la décision du patient et leur avis sur la compétence du patient. On a fait valoir que l'exhaustivité de l'approche de Werth et al. peut avoir pour effet pratique de renverser la présomption de compétence[48] mais on peut également soutenir que des tests rigoureux constituent une garantie nécessaire pour tout projet de suicide assisté.

L'Ă©valuation psychiatrique

Les pays autorisant le suicide assistĂ© n'ont pas recours Ă  une Ă©valuation psychiatrique systĂ©matique, bien qu’ils exigent tous que le patient soit intellectuellement capable de faire ce choix[49].

Une mĂ©ta-analyse canadienne de 2004 montre ainsi une association statistique certaine entre trouble psychiatrique et suicide. En effet, sur plus de 3000 patients suicidĂ©s, il est retrouvĂ© un trouble psychiatrique chez prĂšs de 90 % des sujets, contre 25 Ă  35 % chez des sujets tĂ©moins dĂ©cĂ©dĂ©s d’une autre cause[50]. Les troubles psychiatriques retrouvĂ©s sont reprĂ©sentĂ©s de maniĂšre diffĂ©rente dans les deux sexes. Les hommes suicidĂ©s souffrent plus souvent de troubles liĂ©s Ă  l’usage de l’alcool ou Ă  d’autres substances, de trouble de personnalitĂ© ou d’antĂ©cĂ©dent de trouble psychiatrique dans l’enfance que les femmes. Les femmes suicidĂ©es ont plus de dĂ©pressions et de troubles de l’humeur en gĂ©nĂ©ral. Par ailleurs, il est Ă©tayĂ© qu’entre deux tiers et trois quarts des sujets suicidĂ©s n’avaient pas consultĂ© en psychiatrie[51].

Les troubles de l’humeur tels que la dĂ©pression ou les troubles de l’adaptation avec humeur dĂ©pressive sont trĂšs frĂ©quents dans les situations de maladies somatiques graves, en phase terminale notamment, et sont associĂ©s significativement au dĂ©sir de mort[52] - [53]. Ils sont Ă  diffĂ©rencier de la souffrance inhĂ©rente Ă  ces conditions mĂ©dicales. Une grande partie des symptĂŽmes dĂ©pressifs jouent un rĂŽle dans les demandes de mort[49]. Les donnĂ©es cliniques disponibles sur ce sujet, bien que de niveau de preuve faible, suggĂšrent qu’un traitement bien conduit de ces dĂ©pressions rĂ©duit les demandes de mort[49]. Des auteurs ont mis au point en ce sens un test Ă©valuant l’influence d’un potentiel trouble psychiatrique sur le jugement des patients en fin de vie[54].

En prĂ©sence d’un trouble psychiatrique, le jugement peut ĂȘtre profondĂ©ment altĂ©rĂ©, mais cela n’est pas systĂ©matique[55]. DĂšs lors, l’expertise du psychiatre est indispensable pour faire la part, dans des situations suicidaires ou non, entre une dĂ©cision valide et profonde et un jugement obĂ©rĂ© provisoirement par une pathologie Ă©volutive susceptible d’ĂȘtre amĂ©liorĂ©e voire de disparaĂźtre sous l’effet d’un traitement[56].

Affaires judiciaires

Jack Kevorkian, surnommĂ© « Dr Death », est un mĂ©decin amĂ©ricain connu pour sa pratique de l'aide au suicide dans des cas mĂ©dicaux graves dans les annĂ©es 1980. AprĂšs avoir fait enregistrer une dĂ©claration d'assentiment sur bande vidĂ©o, il donne au patient accĂšs Ă  un des engins de sa propre fabrication : le « Thanatron » et le « Mercitron ». Ces derniers sont munis d'un dispositif d'activation actionnĂ© par le patient lui-mĂȘme[57].

Yves le Bonniec, l'un des auteurs du livre Suicide, mode d'emploi, est condamné à deux reprises pour « abstention délictueuse de porter secours à personne en danger » pour n'avoir pas porté secours à des lecteurs désespérés qui lui ont écrit avant de se suicider. Dans l'une des affaires, le délit a été constitué par la simple connaissance du projet de suicide du malheureux sans lui porter secours, la réponse au lecteur établissant qu'Yves le Bonniec connaissait l'intention suicidaire de cette personne.

À GenĂšve, l'affaire dite des « Deux frĂšres genevois contre Exit » a opposĂ© deux frĂšres d'un candidat au suicide assistĂ© contre l'association d'aide au suicide Exit. Le principal protagoniste avait alors adressĂ© un courrier Ă  l'Ă©mission Infrarouge — diffusĂ©e chaque semaine en direct par la Radio tĂ©lĂ©vision suisse — pour faire part de sa dĂ©sapprobation Ă  l'encontre des barriĂšres Ă©rigĂ©es Ă  son encontre, prĂ©cisant en outre « Je ne suis pas dĂ©pressif et j'ai mon libre-arbitre », arguant de surcroĂźt « Mes frĂšres ne me sauvent pas la vie. Ils m'empĂȘchent d'avoir un accompagnement en fin de vie harmonieux et paisible, entourĂ© de personnes qui m'aiment. LittĂ©ralement, ils me torturent[58] ». L'Ă©mission est diffusĂ©e le 26 octobre 2016[59]. Deux semaines plus tard, l'octogĂ©naire se donne finalement la mort de lui-mĂȘme, en date du 11 novembre 2016, faute d'avoir pu pouvoir recourir comme il le souhaitait Ă  l'assistance prodiguĂ©e par l'association d'aide au suicide Ă  laquelle il avait initialement fait appel[60]. Un livre Je vais mourir mardi 18 a Ă©tĂ© publiĂ© par l'un des deux frĂšres aux Éditions l'Harmattan Ă  Paris pour tĂ©moigner de cette affaire.

La Gendarmerie française a organisĂ© plus d'une centaine de perquisitions dans le cadre d'un dĂ©mantĂšlement d'un trafic de barbituriques, le [61]. Les 125 acheteurs de Pentobarbital, sont pour la plupart susceptibles d'ĂȘtre des militants pro suicide assistĂ©, ayant l'intention d'utiliser le produit pour se donner la mort si l'envie leur vient ou dans un objectif de court ou long terme, c'est en tout cas ce qu'ils ont dĂ©clarĂ© aux journalistes sur place[62]. Les autoritĂ©s amĂ©ricaines ont transmis Ă  la police française une liste de Français qui avaient passĂ© commande de ce produit illĂ©gal expĂ©diĂ© depuis leur territoire. Beaucoup des commanditaires Ă©taient des personnes ĂągĂ©es ayant dĂ©clarĂ© vouloir possĂ©der le produit pour leur « confort moral »[62]. Les motifs d'accusation du parquet Ă©taient : « importation en contrebande de marchandises dangereuses pour la santĂ© publique », « exercice illĂ©gal de la profession de pharmacien » et « publicitĂ© en faveur de produits ou mĂ©thodes permettant de se donner la mort ». Le Pentobarbital Ă©tait « expĂ©diĂ©, sous couvert d’une dĂ©claration en Douane, comme cosmĂ©tique » Ă  ses acheteurs[63]. Parmi les acheteurs, nous retrouvions des membres de l'association française pro suicide assistĂ© Ultime LibertĂ©[63] situĂ© en Haute-Marne. Les perquisitionnĂ©s n'auraient pas eu de sanctions de la justice autre que de s'ĂȘtre vu retirer le produit.

Voir aussi

Bibliographie

Documentaires

  • Dignitas, Death on Prescription, reportage de Emmanuelle Bressan-Blondeau et Jean-Bernard Menoud, 56 min, RTS, Suisse, 2011[65]
  • The Suicide Tourist, John Zaritsky, 55 min, PBS, 2007

Articles connexes

Liens externes

  • Exit Romandie, association pour le droit de mourir dans la dignitĂ© (Suisse romande)
  • Stop suicide assistĂ©, association suisse crĂ©Ă©e pour lutter contre les dĂ©rives du suicide assistĂ©

Notes et références

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    PrĂ©sentation : Esther Mamarbachi. InvitĂ©s : Pierre Beck, vice-prĂ©sident Exit Suisse romande — Bertrand Kiefer, rĂ©dacteur en chef de la Revue mĂ©dicale suisse, mĂ©decin, thĂ©ologien et Ă©thicien — Giulio Gabbiani, professeur honoraire Ă  la facultĂ© de mĂ©decine de GenĂšve, accompagnateur d’Exit — Yvan Bonjour, infirmier, auteur de Quelle dignitĂ© pour la fin de vie ? Le modĂšle suisse en question, publiĂ© aux Ă©ditions Albin Michel sous le pseudonyme de Jeremy Recab — Salima Moyard, dĂ©putĂ©e PS GenĂšve.
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