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Eurodistrict Strasbourg-Ortenau

L'« Eurodistrict Strasbourg-Ortenau » (Eurodistrikt Strasbourg-Ortenau en allemand) est un groupement européen de coopération territoriale (GECT) créé sous la forme d'une convention de coopération le . Le , cette convention de coopération devient un groupement européen de coopération territoriale. Le GECT dispose d'une personnalité juridique et d'un conseil de 48 membres (élus locaux français et allemands), les décisions y sont prises à la majorité simple et sont mises en œuvre par un secrétariat général commun.

Le territoire de l'Eurodistrict comprend l'EuromĂ©tropole de Strasbourg ainsi que la CommunautĂ© de communes du Canton d'Erstein pour la partie française et l’Arrondissement de l'Ortenau pour la partie allemande. Il compte 1 008 000 habitants[1] et regroupe 112 communes dont les plus peuplĂ©es sont les villes de Strasbourg, Offenbourg, Oberkirch, Lahr, Kehl, Achern, Benfeld et Erstein.

Historique

Le , Jacques Chirac et Gerhard Schröder proposent la création d'un Eurodistrict autour des villes de Strasbourg et de Kehl à l'occasion d'une déclaration commune à l'Élysée[N 1]. Le 22 janvier devient la « journée franco-allemande » (deutsch-französischer Tag)[2].

Une résolution commune portant sur la création de l'eurodistrict Strasbourg-Ortenau fut signée le à Offenbourg par Fabienne Keller (alors maire de Strasbourg), Robert Grossmann, (président de la Communauté urbaine de Strasbourg), Günther Petry (maire de Kehl), Edith Schreiner (maire d'Offenbourg), Reinhart Köstlin (alors maire d'Achern), Wolfgang G. Müller (alors maire de Lahr), Matthias Braun (alors maire d'Oberkirch) et Klaus Brodbeck (alors président de l'arrondissement de l'Ortenau). Le but de la résolution était de présenter une version viable du projet au sommet franco-allemand à venir le .

Le , le ministre français des Affaires étrangères, Noëlle Lenoir, et son homologue allemand, Hans Martin Bury (de), ont signé un document régissant le cadre légal, politique, économique, géographique, etc. dans lequel l'eurodistrict sera situé[3].

L'Eurodistrict Strasbourg-Ortenau est créé le par la signature d'une convention à l’Hôtel de ville de Strasbourg.

Le maire de Strasbourg, Roland Ries, pendant et après sa campagne électorale de 2007, proposa le renforcement du district afin de maintenir la présence du Parlement européen dans la ville (cf. Sièges des institutions de l'Union européenne) en le rendant plus autonome et similaire à un capital district européen. Cependant, les communautés de l'arrondissement de l'Ortenau étaient moins enthousiastes au sujet du projet d'eurodistrict[4].

Finalement, fin janvier 2010 le gouvernement allemand donna son accord définitif sur la création de l'entité[5]. En France, un arrêté préfectoral paru le rend officiel l'Eurodistrict dans sa forme de groupement européen de coopération territoriale (CEGT)[6].

La session inaugurale du Conseil de l'eurodistrict eut lieu le . Roland Ries devint le premier président du Conseil[7].

Début 2013, le conseil de l'Eurodistrict réuni à Appenweier adopte le principe de l'intégration des communautés de communes de Benfeld, du Rhin (Rhinau) et du Pays d'Erstein. La Communauté urbaine de Strasbourg leur laisse trois siège au conseil et au bureau[8].

Composition

L'Eurodistrict est composé de 112 communes.

Missions

L'Eurodistrict Strasbourg-Ortenau s'est attribuée plusieurs missions[10] :

  • propretĂ© de l’air et protection du climat ;
  • restriction de l’utilisation des pesticides dans les espaces verts publics ;
  • politique d'urbanisme prenant en compte les aspects environnementaux ;
  • mesures d'Ă©conomie d'Ă©nergie pour les bâtiments communaux ;
  • gestion commune du traitement des dĂ©chets ;
  • renforcement des offres en matière de transports publics de proximitĂ© ;
  • meilleur accès aux Ă©quipement mĂ©dicaux ;
  • dĂ©veloppement commun d'un tourisme privilĂ©giant une approche Ă©cologique.

Pour atteindre ces objectifs, l'eurorégion s'est donné quatre objectifs principaux par la déclaration de Lahr du 11 octobre 2008 :

  • l’eurodistrict « doit apporter une plus-value Ă  tous les citoyens et citoyennes de son territoire â€“ qu’ils aient ou non une vie transfrontalìère » ;
  • l'abandon du principe de l'unanimitĂ© au Conseil et le passage au principe de la double majoritĂ© ;
  • l'eurodistrict « doit devenir un laboratoire de l’Europe unie Â».

Organes et fonctionnement

Composition

Le Conseil est composĂ© de 50 Ă©lus issus des collectivitĂ©s membres. 25 membres issus de l 'EuromĂ©tropole de Strasbourg et d'Erstein,  reprĂ©sentent le cĂ´tĂ© français et 25 membres de l'Ortenaukreis, des villes d'Achern, de Kehl, de Lahr, d'Oberkirch et d'Offenbourg reprĂ©sentent le cĂ´tĂ© allemand.

Enfin, les représentants des États allemand et français sont invités en qualité d'observateur, dans l'attente de leur adhésion[11]. Ce statut d'observateur peut être donné à d'autres collectivités régionales, départementales ou locales. Ce statut donne le droit de participer aux réunions mais ne donne pas droit au vote[11].

Fonctionnement

Le Conseil se réunit publiquement six fois par an sur convocation de son président[12]. Le Conseil peut se réunir dans un délai de 30 jours à la demande d'un quart de ses représentants et sur un ordre du jour qu'ils déterminent[12]. En cas d'urgence, le délai peut être ramené à 3 jours d'avance[12]. À la demande de un tiers de ses membres, ou à la demande du président, le Conseil peut décider de se réunir à huis clos[12].

Les délibérations ne sont valables que lorsqu'au moins la moitié des représentants de la partie française et allemande sont présents[13]. Si le quorum n'est pas atteint, une nouvelle réunion est convoquée dans les sept jours[13]. Aucune condition de quorum n'est alors nécessaire[13]. Le Conseil statue habituellement à la majorité simple des suffrages exprimés, cependant, à la demande d'un tiers des représentants il peut statuer à la double majorité simple des suffrages exprimés[13]. Le vote est alors public et peut être secret si un tiers des représentants le demande[13].

Compétences

Le Conseil statue dans les domaines suivants[14] :

  • les modifications de la convention constitutive et des statuts,
  • les stratĂ©gies de dĂ©veloppement commun ,
  • l'adoption des programmes de travail,
  • le vote du budget prĂ©visionnel,
  • la fixation du montant des contributions au budget,
  • l'Ă©lection du prĂ©sident, du vice-prĂ©sident parmi ses membres,
  • la mise en place des commissions thĂ©matiques
  • les dĂ©libĂ©rations concernant l'adhĂ©sion de l'Eurodistrict Ă  un autre groupement.

Président

Le président et le vice-président sont élus pour une durée de 2 ans au scrutin majoritaire uninominal à deux tours[15]. Il est élu sur proposition, alternativement, de la partie française et de la partie allemande[15]. Le président est choisi parmi les représentants relevant de la partie autre que celle dont le Président est issu[15].

Le Président prépare et exécute les décisions du Conseil. Il est par ailleurs chargé de convoquer le Conseil dont il arrête l'ordre du jour[15].

Il représente l'Eurodistrict en justice, lors des interventions, en réunion ou lors des manifestations[15].

Secrétariat général

L'article 9 des Statuts du GECT a institué un Secrétaire général et un service de secrétariat général[16]. Il a pour fonction d'aider le président à exercer ses compétences[16] et à mettre en œuvre les décisions des assemblées. Depuis le 1er juin 2015 la Secrétaire générale est Mme Anika Klaffke.

Notes et références

Notes

  1. Plus précisément, il s'agissait du point 24 de la déclaration commune faite lors du 40e anniversaire du traité d'amitié franco-allemand.

Références

Bibliographie

  • Henri de Grossouvre et Éric Maulin (dir.) (prĂ©f. Roland Ries), Euro-district Strasbourg-Ortenau, la construction de l'Europe rĂ©elle, Strasbourg, Xenia, (lire en ligne)
  • Statuts du Groupement europĂ©en de coopĂ©ration territoriale « Eurodistrict Strasbourg-Orteneau », , 17 p. (lire en ligne)
  • DĂ©claration commune franco-allemande Ă  l'occasion du 40e anniversaire du traitĂ© de l’ÉlysĂ©e, (lire en ligne)
  • RĂ©solution commune pour la crĂ©ation d’un ED entre la CUS et l’Ortenaukreis, , 2 p. (lire en ligne)
  • Points cadre pour la crĂ©ation de l’ED Strasbourg-Ortenau, , 2 p. (lire en ligne)
  • DĂ©claration de Lahr, (lire en ligne)
  • Erwin Vetter et Bernard Cottin, Mission franco-allemande sur l’Eurodistrict Strasbourg-Ortenau, 24 p. (lire en ligne)
  • ADEUS, Projet mĂ©tropolitain : Eurodistrict Strasbourg-Ortenau, , 60 p. (lire en ligne)
  • Colette Koenig (dir.), Livre blanc de la rĂ©gion transfrontalière Strasbourg-Ortenau, (lire en ligne)
  • Dossier de presse : L'Eurodistrict Strasbourg-Ortenau, 20 p. (lire en ligne)
  • « Progrès dĂ©cisifs pour l'Eurodistrict Strasbourg-Ortenau », La Gazette des communes,‎ (lire en ligne)
  • « Eurodistrict Strasbourg-Ortenau / SĂ©ance inaugurale du conseil », Dernières Nouvelles d'Alsace,‎ (lire en ligne)
  • Vincent Lebrou et LĂ©na Morel, « L’Europe bat la campagne Ă  Strasbourg », Cafe babel,‎ (lire en ligne)
  • « ActualitĂ© », sur le site de l'eurodistrict
  • « Cartographie », sur le site de l'eurodistrict
  • « Carte », sur le site de l’eurodistrict

Compléments

Articles connexes

Liens externes

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