Plobsheim
Plobsheim est une commune française, située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est. Elle fait partie de l'Aire urbaine Sud de Strasbourg.
Plobsheim | |
Mairie de Plobsheim. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
RĂ©gion | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Bas-Rhin |
Arrondissement | Strasbourg |
Intercommunalité | Eurométropole de Strasbourg |
Maire Mandat |
Jan Haug 2020-2026 |
Code postal | 67115 |
Code commune | 67378 |
DĂ©mographie | |
Gentilé | Plobsheimois [1] |
Population municipale |
4 475 hab. (2020 ) |
Densité | 269 hab./km2 |
Population agglomération |
484 217 hab. (2020) |
GĂ©ographie | |
Coordonnées | 48° 28′ 14″ nord, 7° 43′ 36″ est |
Altitude | Min. 144 m Max. 151 m |
Superficie | 16,64 km2 |
Type | Commune urbaine |
Unité urbaine | Strasbourg (partie française) (banlieue) |
Aire d'attraction | Strasbourg (partie française) (commune de la couronne) |
Élections | |
DĂ©partementales | Canton d'Illkirch-Graffenstaden |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.
GĂ©ographie
Située sur le canal du Rhône au Rhin, la commune de Plobsheim se trouve sur la liaison cyclable en site propre Strasbourg - Marckolsheim aménagée sur le chemin de halage du canal, l'un des maillons alsaciens du grand itinéraire cyclable européen EV15 (Véloroute Rhin) (1 320 km) qui relie la source du Rhin, située à Andermatt en Suisse, à son embouchure à Rotterdam.
La commune, située sur la nappe phréatique ello-rhénane, fait actuellement l'objet de gros travaux en vue de l'approvisionnement en eau potable de la ville de Strasbourg. Six puits d'une profondeur de quatre-vingts mètres ainsi qu'un bâtiment d'exploitation de 2 300 m2 sont construits en 2018, cependant que dix-huit kilomètres de canalisation en direction de Strasbourg sont posés[2].
Urbanisme
Typologie
Plobsheim est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [3] - [4] - [5].Elle appartient à l'unité urbaine de Strasbourg (partie française), une agglomération internationale dont la partie française regroupe 23 communes[6] et 484 217 habitants en 2020, dont elle est une commune de la banlieue[7] - [8].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Strasbourg (partie française) dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 268 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[9] - [10].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (54,3 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (55,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (54,2 %), eaux continentales[Note 3] (24,6 %), zones urbanisées (9,9 %), forêts (6,3 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (4,9 %), zones agricoles hétérogènes (0,1 %)[11].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[12].
Histoire
La première mention faite du village date de 778 (sous le règne de Charlemagne, sous le nom de « Bladbolsheim » : pays de l'aimable souverain) dans le testament de l'évêque Remigius de Strasbourg. Un premier château fort fut alors construit à l'entrée Nord du village, entouré d'un fossé alimenté par le Dorfgiessen, il n'existe plus aujourd'hui. En 841, lors du partage de l'empire, Plobsheim devient terre de l'Empire germanique. Les seigneurs de Plobsheim seront alors, entre autres Heimbourg, Mossung, zum Treubel.
En 1416, l'empereur Sigismond confie le village à Johann Zorn von Eckerich, le village restera lié à la famille Zorn pendant plus de deux siècles. En 1427, les Zorn cèdent leurs droits patronaux sur l'église à Lintelmann II de Rathsamhausen, seigneur de Wiebolsheim. Ce dernier fait construire le chœur et la vieille sacristie de l'actuelle église. En 1454, Adam von Zorn fait construire la chapelle Notre-Dame-du-Chêne au sud du village. En 1562, pendant la Réforme, les Zorn adoptent la religion luthérienne, et tous les habitants du village doivent faire de même. En 1590, les Zorn font construire un château, acquis par la commune en 1836 et qui a servi d'école jusqu'en janvier 2021 sous le nom d’École du Château. La guerre de Trente Ans (1618 - 1648) cause de nombreux dégâts dans la paroisse.
En 1684, Louis XIV réintroduit le catholicisme, et retire Plobsheim aux Zorn, pour l'attribuer aux seigneurs Nicolas de Kempfer et Christophe de Güntzer. Ces nobles sont parmi les premiers nobles à se convertir au catholicisme, mais seulement un tiers de la population redevient alors catholique. Les Kempfer s'installent dans le château des Zorn, les Güntzer font bâtir une résidence dans la rue de l'Église en 1705 : le « Güntzerschloss », devenue actuellement une propriété privée. Une autre résidence construite à cette époque, la maison Lorentz (1700), démolie en 1963, pour cause de restauration jugée trop coûteuse.
Le « Kempferhof » fut construit à la fin du XIXe siècle, il sert actuellement de restaurant au golf du même nom. En 1886, deux pasteurs luthériens-orthodoxes, Georges Lienhard et Paul Horning, font construire une chapelle et un presbytère, rue de la Scierie. Cette chapelle est devenue une école en 1930, lors du retour des protestataires dans le giron de l'Église officielle. Cette "Nouvelle École" a fermé en janvier 2021.
Les guerres de 1870-1871 et 1914-1918 épargnent relativement la commune. En revanche, le , la population est évacuée dans le Périgord, à Port-Sainte-Foy-et-Ponchapt (Dordogne). Les premières familles reviennent le , alors que Plobsheim est occupée par l'armée allemande.
La Libération
Le à 7 h 30, Plobsheim est libérée par la 2e division blindée du général Leclerc. Lors de la traversée de Plobsheim, les premiers chars rencontrent un tramway couché en travers de la route au niveau de l'actuelle rue des Bons-Voisins, la résistance allemande à aussi enterré quelques mines antichar dans le sol. La carcasse du tramway est dégagée par un char et poussée dans la pente de la rivière. Lors du passage devant l'église protestante, un char ouvre le feu et tire dans l'église, pensant qu'il y avait à l’intérieur un canon antichar embusqué qui attendait la colonne blindée. L'obus entra dans l'église, et percuta plusieurs bancs pour finir sa course dans un pilier en bois sans exploser, aujourd'hui la trace de l'obus est encore visible sur le parvis de l'église.
Le village a aussi été touché par des obus allemands tirés de l'autre côté du Rhin détruisant quelques maisons au centre du village. Le pont du canal a été détruit par un raid aérien allié. Les maisons autour du pont eurent toutes le toit arraché par le souffle de l'explosion. Le petit pont qui franchit le Muehlgiessen en direction de l'actuel stade a été dynamité par la résistance.
Traditionnellement village d'agriculteurs, pêcheurs et artisans, Plobsheim a beaucoup évolué et grandi au cours des 50 dernières années. En 1968, Plobsheim rejoint la communauté urbaine de Strasbourg.
Politique et administration
Liste des maires
DĂ©mographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[13]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[14].
En 2020, la commune comptait 4 475 habitants[Note 4], en augmentation de 4,97 % par rapport Ă 2014 (Bas-Rhin : +3,17 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Économie
Le projet MackNeXT
En 2020 la famille Mack, propriétaire d'Europa Park, annonce la création d'un centre de 2000 m² pour la création numérique immersive, autour de 50 salariés, pour équiper le parc d'attraction de Rust[17]. Baptisé MackNexT, il aidera, comme les autres filiales et activités de la famille Mack, à apporter des compétences et savoir-faire en matière de conception d'attractions.
Culture locale et patrimoine
Chapelle Notre-Dame-du-ChĂŞne
Les plus anciens pèlerinages remontent à 1351. Le lieu est alors idéalement situé dans la forêt et près d'un cours d'eau calme. La chapelle en bois érigée à côté du sanctuaire dédié à la Vierge Marie est détruite en 1444. Les Zorn construisent alors l'actuelle chapelle en pierre en 1454. À la suite de la Réforme, la chapelle est fermée pendant plus de 100 ans, la chapelle subit pillages et profanations pendant la Révolution. Elle est ensuite vendue à Joseph Berger d'Erstein en 1812 puis à Jean Frédéric de Turckheim en 1817, ce dernier fait faillite, et la chapelle tombe entre les mains de nombreux créanciers. Elle est finalement rachetée par la paroisse de Plobsheim en 1866 avec l'aide du baron Félix de Dartein. Elle a par la suite été inscrite à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1930 et 1938, et Beau site naturel en 1938.
Château des Zorn (1590)
Remonte à 1590, puis acquis par la commune en 1836 pour servir de mairie-école. Actuellement il abrite uniquement l'école. Inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques, par arrêté du .
Ligne Maginot (casemate 20/3)
Le village de Plobsheim et ses alentours fait partie du secteur fortifié de la ligne du Rhin. L'ouvrage principal du secteur de Plobsheim est la casemate 20/3 de type CORF[18]. De nombreux autres petites fortifications et abris sont disséminés autour du village. Certains ouvrages sont ensevelis comme la casemate 20/3 qui n'a d'apparent que sa cloche GFM, d'autres sont bien visibles et ouverts. La casemate 20/3 de Plobsheim est située entre la casemate COSAQUE 19/3 du secteur d'Eschau située au nord, et la casemate TUILERIE d'en HAUT 21/3 du secteur de Gerstheim situé au sud.
Autres
- Église protestante : construite en 1898 à l'initiative du pasteur Carl Schuller.
- Église Saint-Pierre-Saint-Paul : construite à partir de 1427 par Lintelmann II de Rathsamhausen, elle devient église exclusivement protestante de 1589 à 1688. À partir de cette date, les deux offices religieux s'y tiennent en alternance. En 1750, elle est agrandie et adjointe d'un clocher. Pendant la Révolution, elle subit une profanation sans précédent. En 1898, la construction de l'église protestante simplifie la situation.
- Chapelle luthérienne-orthodoxe : construite à l'initiative de Georges Lienhard et Paul Horning en 1886, école de 1930 à 2021.
- GĂĽntzerschloss : construit en 1705.
- Le Kempferhof : château construit par le baron Jules Edouard de Dartein vers 1865, le domaine abrite désormais un golf et un hôtel de luxe[19].
- Monument aux morts.
- Pierre du triple ban : pierre qui servait à délimiter les bans des communes de Plobsheim, Altenheim et Ichenheim, déposée au lieu-dit Schollen en 1669. Elle a été déplacée derrière la mairie lors des travaux du plan d'eau.
- La Thumenau : lieu-dit au sud du village. Anciennement appelé Duminheim, Dommenheim (823), le village a été emporté par une crue du Rhin en 1353. Au XIXe siècle, Jean Frédéric de Turckheim y fait construire une résidence entourée de bâtiments agricoles. Un château est construit dans les années 1860 par Frédéric Albert Decker. Il accueille depuis 1985 la communauté du Puits de Jacob[20] : communauté catholique à ouverture œcuménique, de spiritualité ignatienne, reconnue comme association privée de fidèles.
Ancien château des Zorn (XVIe),
rue du Général-Leclerc.Chapelle Notre-Dame-du-Chêne (XVe). Intérieur de la chapelle. Église protestante. Église Saints-Pierre-et-Paul.
Personnalités liées à la commune
Edouard Kapp (1900-1987) botaniste et conserveur des herbiers de la faculté de Strasbourg. Une rue à son nom existe à l'emplacement de la maison ou il a vécu.
HĂ©raldique
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Les armes de Plobsheim se blasonnent ainsi : |
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Voir aussi
Articles connexes
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé, en , celle d'aire urbaine afin de permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- « Bas-Rhin », sur habitants.fr (consulté le ).
- Christian Robischon (Bureau de Strasbourg du Moniteur), « A Strasbourg, le mégachantier de l’eau commence à faire son trou », Le Moniteur des travaux publics et du bâtiment,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Unité urbaine 2020 de Strasbourg (partie française) », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
- « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
- Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Strasbourg (partie française) », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- « EUROPA PARK. Projet MackNeXT à Plobsheim : un cadre bucolique pour créer des divertissements immersifs », sur www.lalsace.fr (consulté le ).
- Commission d'organisation des régions fortifiées
- « Kempferhof Resort Golf Club Plobsheim (67) Bas-Rhin Alsace - Cgolf.fr », sur www.cgolf.fr (consulté le )
- « La maison du puits de Jacob », sur puitsdejacob.com (consulté le ).
- Jean-Paul de Gassowski, « Blasonnement des communes du Bas-Rhin », sur http://www.labanquedublason2.com (consulté le ).