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Emmanuelle Riva

Paulette Germaine Riva, dite Emmanuelle Riva[1], est une actrice de cinéma et de théâtre, et poétesse française née le à Cheniménil (Vosges) et morte le dans le 16e arrondissement de Paris[2] - [3].

Emmanuelle Riva
Description de cette image, également commentée ci-après
Emmanuelle Riva en 1962.

Elle est révélée en 1959 par Alain Resnais qui lui donne le rôle principal de son premier long métrage, Hiroshima mon amour.

En 2013, à la suite de son interprétation dans Amour, elle obtient le César de la meilleure actrice, puis une nomination aux Oscars.

Biographie

DĂ©buts

Née dans une modeste famille ouvrière d'origine italienne (son grand-père Alfred Riva était né à Monvalle en Italie) de la vallée de la Vologne dans le département des Vosges[4], la jeune fille ne peut se satisfaire du métier de couturière auquel elle semble destinée.

Premiers pas

Grande lectrice d'œuvres théâtrales, elle se joint à une petite troupe amateur de Remiremont.

Convaincue de ses aptitudes et malgré l'opposition de sa famille, elle passe le concours de l'école de la rue Blanche. Reçue, elle monte à Paris en 1953, et obtient une bourse d'études. Elle est alors l'élève de Jean Meyer.

Trop âgée pour prétendre à la formation prestigieuse du Conservatoire d'art dramatique, elle obtient son premier rôle dans Le Héros et le Soldat, de George Bernard Shaw, dans une mise en scène de René Dupuy.

Carrière

C'est en la découvrant sur l'affiche de L'Épouvantail – une pièce de Dominique Rolin, mise en scène par André Barsacq – qu'Alain Resnais l'imagine pour son premier long métrage, Hiroshima mon amour, qui la fait mondialement connaître. En septembre 1958, avant le tournage, treize ans après l'explosion de la bombe du , Emmanuelle Riva parcourt les rues de la ville martyre avec son appareil photo Ricohflex et en saisit la vie retrouvée. Ces photos illustrent l'ouvrage collectif Tu n'as rien vu à Hiroshima.

Elle tient un rôle marquant dans Kapò de Gillo Pontecorvo et incarne une agnostique éprise d'un homme d'Église, interprété par Jean-Paul Belmondo, dans Léon Morin, prêtre de Jean-Pierre Melville[5].

En 1962, Emmanuelle Riva obtient la Coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine à la Mostra de Venise pour son interprétation dans Thérèse Desqueyroux de Georges Franju, adapté du roman éponyme de François Mauriac. Franju la dirige à nouveau dans Thomas l'imposteur sur un scénario posthume de Jean Cocteau.

Elle disparaît ensuite progressivement des écrans, refusant de nombreux projets, mais exerçant son métier d'actrice au théâtre, en toute discrétion, auprès de metteurs en scène de renom : Jacques Lassalle, Roger Planchon ou encore Claude Régy[6].

En , elle fait partie des membres fondateurs du Comité des intellectuels pour l'Europe des libertés[7].

Dans les années 1980, elle apparaît dans les réalisations d'auteurs réputés difficiles à l'instar de Liberté, la nuit de Philippe Garrel et Les Yeux, la Bouche de Marco Bellocchio[6]. Elle tient également un second rôle remarqué dans Trois couleurs : Bleu de Krzysztof Kieślowski en 1993[6] où elle interprète la mère du personnage joué par Juliette Binoche.

Emmanuelle Riva lors du Festival de Cannes 2012.

Outre le cinéma et le théâtre, Emmanuelle Riva a aussi publié trois recueils de poèmes : Juste derrière le sifflet des trains (1969, réédité en 1976), Le Feu des miroirs (1975) et L'Otage du désir (1982).

Ă€ 85 ans, elle a l'occasion de revenir au premier plan du cinĂ©ma mondial[6]. Elle est en effet, aux cĂ´tĂ©s de Jean-Louis Trintignant en 2012, l'interprète principale d'Amour de Michael Haneke, drame intimiste et universel sur la maladie, la vieillesse et la mort, rĂ©compensĂ© par la palme d'or au 65e Festival de Cannes, le cĂ©sar du meilleur film et l'oscar du meilleur film Ă©tranger. Son interprĂ©tation, comme celle de Trintignant, fait l'unanimitĂ© au sein de la critique, du public et de la profession[8]. Pour ce film dans lequel elle incarne une professeure de piano octogĂ©naire victime de deux accidents vasculaires cĂ©rĂ©braux, elle remporte, entre autres, le prix de la meilleure actrice europĂ©enne en 2012, puis le BAFTA et le cĂ©sar de la meilleure actrice en 2013. Elle reçoit Ă©galement une nomination Ă  l'oscar de la meilleure actrice[9]. Ă€ près de 86 ans, elle devient la comĂ©dienne la plus âgĂ©e jamais nommĂ©e pour cette rĂ©compense et se retrouve en compĂ©tition avec la plus jeune actrice de toute l'histoire des Oscars Ă  ĂŞtre citĂ©e pour ce prix (QuvenzhanĂ© Wallis, 9 ans, nommĂ©e pour Les BĂŞtes du Sud sauvage, film Ă©galement rĂ©compensĂ© Ă  Cannes en 2012 par la camĂ©ra d'or).

Décès

Elle meurt le Ă  l'âge de 89 ans des suites d'un cancer. Elle est inhumĂ©e au cimetière de Charonne (4e division), Ă  Paris.

Ă€ Paris, sur le canal Saint-Martin, la passerelle Emmanuelle-Riva porte son nom depuis 2022.

Filmographie

Cinéma

Télévision

Théâtre

Distinctions

Emmanuelle Riva à la 38e cérémonie des Césars en 2013.

RĂ©compenses

Nominations

DĂ©corations

Discographie

Publications

Poésie

  • Juste derrière le sifflet des trains, recueil de poĂ©sies, Paris, Librairie Saint-Germain-des-PrĂ©s, coll. « PoĂ©sie pour vivre » no 1, 1969 (rĂ©Ă©dition en 1976 (ISBN 2-243-00380-5))
  • Le Feu des miroirs, recueil de poĂ©sies, Paris, Librairie Saint-Germain-des-PrĂ©s, 1975 (ISBN 9782243000740)
  • L'Otage du dĂ©sir, recueil de poĂ©sies, Paris, Nouvelles Éditions Latines, 1982 (ISBN 2723301842)
  • Danzerai senza muoverti, recueil de poĂ©sies, bilingue Italien-Français, Rome, Mincione Edizioni, 2015 (ISBN 9788899423421)

Essais

  • Dominique Noguez et Marie-Christine de Navacelle (dir.) (ill. photos d'Emmanuelle Riva), Tu n'as rien vu Ă  Hiroshima, Paris, Gallimard, coll. « Haute Enfance (Albums) », , 128 p. (ISBN 978-2-07-012298-1)Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’articleAvec la collaboration de Chihiro Minato, Sylvette Baudrot et Alain Resnais
  • C'est dĂ©lit-cieux ! : entrer dans la confidence, entretien avec Arnaud Schwartz, Montrouge, Bayard, 2014 (ISBN 978-2-227-48715-4)

Notes et références

  1. Au début de sa carrière, son prénom s'orthographiait Emmanuèle.
  2. Jacques Mandelbaum, « L’actrice Emmanuelle Riva est morte » sur Le Monde, 28 janvier 2017
  3. « matchID - Fichier des décès - Paulette Germaine Riva », sur deces.matchid.io
  4. Source = état civil de Granges-les-Plombières (Vosges), acte de naissance de René Alfred Riva, père d'Emmanuelle. Curieusement, Emmanuelle a bien des ancêtres Rivat, vosgiens, dans son ascendance à la cinquième génération.
  5. Alain Riou, « Emmanuelle Riva : « Ce rôle, je ne l'attendais plus ; il aurait fallu que je sois folle pour passer à côté. » », Le Nouvel Observateur,‎ (lire en ligne)
  6. Jacques Morice, « Emmanuelle Riva, favorite, forcément », Télérama,‎ (lire en ligne)
  7. « Tous au CIEL : un combat intellectuel antitotalitaire (1978-1986) présenté par Alain Laurent », sur lesbelleslettresblog.com, .
  8. Marie-Noëlle Tranchant, « Emmanuelle Riva, un César en attendant l'Oscar... », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  9. Emmanuelle Riva, Palmarès, consulté le 24 février 2013.
  10. « Festival de Cannes : Amour de Michael Haneke remporte la Palme d'or », Le Nouvel Observateur,‎ (lire en ligne)
  11. Amour prisé par les critiques américains, Le Figaro, 5 janvier 2013.
  12. Archives des nominations et promotions dans l'ordre des Arts et des Lettres.

Liens externes

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