Accueil🇫🇷Chercher

Gillo Pontecorvo

Gillo Pontecorvo, né le à Pise et mort le à Rome, est un cinéaste italien.

Gillo Pontecorvo
Description de cette image, également commentée ci-après
Gillo Pontecorvo et Gabriel García Márquez
Naissance
Pise (Italie)
Nationalité Drapeau de l'Italie Italienne
Décès
Rome (Italie)
Profession Réalisateur, scénariste
Films notables Kapò
La Bataille d'Alger
Queimada

Biographie

D'origine juive italienne, il est le frère de Bruno Pontecorvo, physicien nucléaire travaillant pour l'URSS, et de Guido Pontecorvo, généticien italo-britannique, ainsi que le petit-fils de l'industriel juif Pellegrino Pontecorvo. Chimiste de formation, il se tourne rapidement vers le journalisme et devient correspondant à Paris de plusieurs publications italiennes. En 1941, il rejoint le Parti communiste italien(PCI), et participe à des activités antifascistes dans le nord de l'Italie. Après la répression soviétique de l'insurrection de Budapest en 1956, il rompt avec le PCI, tout en continuant à se réclamer du marxisme. Gillo Pontecorvo a trois fils : Marco (directeur de la photographie et réalisateur), Simone (peintre) et Ludovico (physicien).

Il débute au cinéma après la Seconde Guerre mondiale comme assistant d'Yves Allégret[1] et Mario Monicelli notamment. À partir de 1953, il réalise ses premiers essais documentaires (Giovanna, MM, 1956).

En 1956, il contribue à un épisode de la Rose des vents (Die Windrose), supervisé par Alberto Cavalcanti. L'année suivante, il dirige son premier long métrage, Un dénommé Squarcio (La grande strada azzurra, co Maleno Malenatti, d'après un roman de Franco Solinas).

Puis il décrit l'univers concentrationnaire dans le film Kapò (1960), histoire d'une juive qui devient l'auxiliaire des nazis. Le film est nommé à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère en 1961.

En 1966, il met en scène son film le plus important, La Bataille d'Alger (La Battaglia di Algeri), reconstitution de l'action policière de l'armĂ©e française pendant la bataille d'Alger qui est un Ă©pisode fondamental de la guerre d'AlgĂ©rie du point de vue des combattants du FLN. Christelle Taraud qui utilise le film en 2008 comme source primaire d'Ă©tude des enfants de rue le dĂ©crit ainsi : « Le fait que La bataille d’Alger soit de plus clairement un film de propagande [...] accentue encore l’idĂ©e que le discours qui y est vĂ©hiculĂ© procède, au mĂŞme titre qu’un tract ou qu’un communiquĂ© du FLN, de l’énoncĂ© du projet politique et de la place que chacun doit y trouver. Â»[2]. Ce film est rĂ©compensĂ© par le Lion d'or du festival de Venise, mais demeure longtemps interdit en France et son exploitation provoque de nombreux remous.

Dans Queimada (1969), dominé par l'interprétation de Marlon Brando, il s'attaque à nouveau au colonialisme, avec une évocation de la révolution haïtienne au début du XIXe siècle.

Face à l'échec de Queimada, Pontecorvo cesse de faire des films. Il réalise quand même un film secondaire, Ogro (1979), centré sur le terrorisme basque pendant le franquisme, et collabore au film L'addio a Enrico Berlinguer (1984).

En 1992, il a été nommé directeur du Festival de Venise. En 1993, durant la 50e édition de la Mostra, Pontecorvo donna à Steven Spielberg un Lion d'or d'honneur, au moment de la sortie de La Liste de Schindler. À un moment de la cérimonie, Spielberg raconta un anecdote: "Il y a plusieurs années dans un restaurant d'Hollywood un jeune réalisateur américain rencontra un réalisateur italien et lui dit : "Vous êtes si fort, j'aimerais tellement faire des films aussi beaux que les vôtres". Dans les années 1970, alors que le réalisateur américain rencontrait le succès, le réalisateur italien, lui, était sans travail au point qu'il dut mettre aux enchères ses récompenses, y compris son Lion d'or gagné à Venise pour La Bataille d'Alger. Ce réalisateur est ici aujourd'hui, c'est Gillo Pontecorvo, et ça, c'est le Lion d'or que moi j'ai acheté. Maintenant Gillo, je te le rends car on ne peut pas acheter le travail d'un auteur". Surpris et ému Pontecorvo lui répondit : "Garde-le ! Il est entre de bonnes mains !".

Gillo Pontecorvo a été membre d'honneur du Club de Budapest[3].

Filmographie sélective

Notes et références

  1. Pour Les miracles n'ont lieu qu'une fois
  2. Les yaouleds : entre marginalisation sociale et sédition politique, rhei.revues.org, Christelle Taraud, Revue d'histoire de l'enfance "irrégulière", Numéro 10, 2008, p. 59-74
  3. (en) Gillo Pontecorvo, membre d'honneur du Club de Budapest

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.