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Durio graveolens

Description

D. graveolens est un grand arbre qui partage de nombreuses caractĂ©ristiques avec Durio dulcis[2]. Il habite la canopĂ©e supĂ©rieure, atteignant 50 m de hauteur[3]. Le tronc mesure 85 Ă  100 cm de diamètre Ă  hauteur de poitrine et ne peut pas avoir de branches jusqu’à environ 25 m de hauteur[3]. Le tronc est lisse ou floconneux, gris, mauve Ă  brun rougeâtre avec des racines contreforts raides. Les contreforts atteignent m et s’étendent sur 1,5 m.

Les feuilles oblongues mesurent 10 Ă  26 cm de long sans pĂ©tiole et de 4 Ă  10 cm de large. Elles sont parfaitement arrondis aux deux extrĂ©mitĂ©s, rigides et lĂ©gèrement coriaces. Au dessus, elles sont glabres et craquants, presque raides. En dessous, les feuilles sont brun cuivrĂ© et lĂ©pidote (squameuses)[3], avec de grandes Ă©cailles atteignant mm de diamètre, peu perceptibles, du moins lorsqu'elles sont sèches[2]. Les Ă©cailles des feuilles sont peltĂ©es (en forme de bouclier), rayonnantes ciliĂ©es (frangĂ©es) et profondĂ©ment lobĂ©es en trois Ă  cinq parties. En plus des Ă©cailles, les longues mèches de poils Ă©toilĂ©s et d’autres trichomes de tailles variables forment une surface tomenteuse douce[2]. La nervure centrale des feuilles est très saillante sur la face infĂ©rieure et forme un pli sur le dessus. Les stipules de la feuille sont caduques[3]. Les feuilles ont 10 Ă  12 nervures latĂ©rales par cĂ´tĂ© (certaines plus petites Ă©tant mĂ©langĂ©es), minuscules et superficielles au-dessus et plus distinctes, mais toujours Ă  peine visibles. Le pĂ©tiole est très large, long de 15 Ă  18 mm et tumescent Ă  partir du milieu vers le haut[2].

Les fleurs poussent sur les branches sur des cymes courtes et un calice fin[3]. La base ressemble Ă  un sac avec trois Ă  cinq lobes connĂ©s. La fleur a des pĂ©tales blancs spatulĂ©s (en forme de cuillère) mesurant de 25 Ă  35 mm de long[3]. Ă€ l’intĂ©rieur se trouvent cinq faisceaux sĂ©parĂ©s de staminodes et d’étamines, fusionnĂ©s sur moins de la moitiĂ© de leur longueur. L'anthère a de petites grappes de quatre ou cinq locules de pollen allongĂ©es qui s'ouvrent avec des fentes longitudinales. Les ovaires sont ovoĂŻdes Ă  globuleux et possèdent un stigmate Ă  capitule jaune (en forme de tĂŞte d'Ă©pingle) et de style blanc Ă  verdâtre d'environ 48 mm. Le pollen est psilatĂ© (relativement lisse), sphĂ©roĂŻdal et mesure 54 ÎĽm de diamètre. Il a trois ouvertures colporĂ©es (pores et colpus/sillons) et est monade (grains solitaires)[4].

Les fruits ovoĂŻdes Ă  globuleux atteignent un diamètre allant de 10 Ă  15 cm[5] et pèsent environ 757,5 grammes. L'extĂ©rieur verdâtre Ă  jaune orangĂ© est densĂ©ment couvert d'Ă©pines anguleuses-subulĂ©es longues (cm) et fines, droites ou lĂ©gèrement incurvĂ©es, et piquantes mais lĂ©gèrement molles. Le fruit se casse facilement en cinq valves fibreuses coriaces[5] avec des parois de 5 Ă  mm[2]. GĂ©nĂ©ralement, le fruit s'ouvre sur l'arbre, mais certaines variĂ©tĂ©s ne le font pas tant qu'elles ne sont pas au sol ou qu'elles ne sont pas rĂ©coltĂ©es. Il y a 2 graines bulbeuses ou en forme de châtaignier par section, chacune Ă©tant complètement enveloppĂ©e d'arille charnu[5]. Ces graines marron brillant mesurent cm Ă— cm. L'arille piquant est la partie consommĂ©e comme nourriture. Sa couleur varie du jaune clair Ă  l'orange et au rouge foncĂ©[5].

Distribution

Durio graveolens se trouve dans la Malaisie péninsulaire[5] (états de Johor, Kedah, Kelantan, Malacca, Penang, Perak, Selangor et Terengganu), Bornéo[5], Sumatra[5], Palawan et la Thaïlande du Sud. Elle est cultivée au Brunei, au Sarawak, au Sabah[3] et dans le Territoire du Nord en Australie[5].

Elle est parfois cultivée en dehors des tropiques.

Durio graveolens est une espèce de plante tropicale qui a besoin de chaleur et d'humiditĂ© Ă©levĂ©es[3]. On la trouve gĂ©nĂ©ralement sur les sols argileux des forĂŞts humides de diptĂ©rocarpes des basses terres, souvent le long des rives et des marĂ©cages[3]. En raison de sa tolĂ©rance aux habitats humides, il est probablement rĂ©sistant Ă  l’infection par l'oomycète Phytophthora palmivora[5]. On peut Ă©galement le trouver sur les collines et les crĂŞtes de schiste jusqu’à 1 000 m d’altitude[3].

Écologie

Durio graveolens est pollinisée par des chauve-souris[4]. On pense probablement à Eonycteris spelaea. Du pollen fut trouvé dans les matières fécales d’Eonycteris spelaea et peut-être aussi dans celles de la chauve-souris Macroglossus sobrinus.

Après la récolte, le fruit peut être attaqué par les champignons tels que Lasiodiplodia theobromae, Glomerella cingulata, Geotrichum candidum, Calonectria kyotensis, et parfois Gliocephalotrichum bulbilium. L’infection fongique secondaire ou opportuniste peut provenir d’espèces telles que Aspergillus niger et d'autres Aspergillus spp., Candida spp., Gibberella intricans et Penicillium.

Le fruit est consommé par l'orang-outan de Bornéo, l'écureuil de Prévost, le macaque crabier, le calao charbonnier, possiblement les viverridés et l'ours malais. Les calaos noirs dispersent les graines.

Chimie

Les acides gras sont saturés à 30% et insaturés à 70%. Les acides gras saturés sont l'acide tétradécanoïque (14.49%), l'acide arachidique (7.08%), l'acide pentadécylique (3.61%), l'acide margarique (2.2%), l'acide décanoïque (1.62%) et l'acide laurique (1.31%). Les acides gras insaturés sont l'acide oléique (22.18%), l'acide palmitoléique (13.55%), l'acide linolélaïdique (12.39%), l'acide gamma-linolénique (12.23%), l'acide linoléique (4.95%), l'acide élaïdique (2.50%) et l'acide myristoléique (1.89%).

Usage

La pulpe du fruit est typiquement consommée crue et a le parfum des amandes grillées ou du caramel brûlé[3]. Le goût est décrit comme doux ou similaire à celui d'un avocat ou d'un fromage pimenté[6]. Parfois, il est fermenté dans le condiment tempoyak. Le type à chair rouge est utilisé avec les poissons d'eau douce pour faire un sayur, une soupe de la cuisine indonésienne[3].

Les graines peuvent également être moulues en farine (tepung biji durian dalit), qui peut ensuite être utilisée pour fabriquer par exemple des craquelins de poisson.

L'arbre est également récolté pour le bois d'œuvre au Sarawak. Les Ibans baignent également les nourrissons d'un jour (en particulier les bébés prématurés) dans une tisane d'écorce mature, car ils croient que cela renforce la peau[3].

Références

  1. « Durian rouge ! », sur Association Fous de Palmiers, (consulté le )
  2. (it) Odoardo Beccari, Malesia : raccolta di osservazioni botaniche intorno alle piante dell'arcipelago Indo-Malese e Papuano pubblicata da Odoardo Beccari, destinata principalmente a descrivere ed illustrare le piante da esso raccolte in quelle regioni durante i viaggi eseguiti dall'anno 1865 all'anno 1878 ..., Tip. del R. Instituto sordo-muti, (lire en ligne)
  3. (en) Tong Kwee Lim, Edible Medicinal and Non-Medicinal Plants, Dordrecht/New York, Springer, (ISBN 978-90-481-8661-7, lire en ligne), p. 552–555
  4. (en) A. Stroo, Pollen morphological evolution in bat pollinated plants, vol. 222, Springer, (lire en ligne), p. 225–242
  5. (en) Tong Kwee Lim et L. Luders, Boosting Durian Productivity : RIRDC Project DNT - 13A, Australian Governement - Rural Industries Research Development Corporation, , 166 p. (ISBN 978-0-7245-3015-1, lire en ligne)
  6. (en) Lindsay Gasik, « Durio graveolens », sur Year of the Durian, (consulté le )

Source de la traduction

Liens externes

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