Corylus avellana (Noisetier)
Corylus avellana, communément appelé le Noisetier ou le Coudrier, est une espÚce d'arbustes de 5 à 8 mÚtres de hauteur et appartenant au genre Corylus et à la famille des Bétulacées[1].
RĂšgne | Plantae |
---|---|
Division | Magnoliophyta |
Classe | Magnoliopsida |
Ordre | Fagales |
Famille | Betulaceae |
Genre | Corylus |
Classification phylogénétique
Répartition géographique
Les quinze espĂšces du genre Corylus qui donnent toutes des fruits Ă coque contenant une amande comestible, sont aussi nommĂ©es en français « noisetier ». Deux espĂšces de Corylus sont indigĂšnes en Europe, Corylus avellana et Corylus colurna, le « Noisetier de Byzance », prĂ©sent dans les Balkans, la Roumanie et la Turquie. Pour distinguer Corylus avellana des autres, on lâappelle gĂ©nĂ©ralement « Noisetier commun » ou « Noisetier europĂ©en »[2].
Le Noisetier commun est un arbuste spontanĂ© dans lâensemble de lâEurope jusquâĂ lâOural et lâAnatolie du Nord. Câest une plante des bois, des haies et des jardins qui donne un fruit comestible apprĂ©ciĂ©, la noisette. Il a un bois souple.
Il a été la source de nombreux cultivars en Europe et en Turquie qui furent sélectionnés à partir des populations locales de noisetiers sauvages. Une variété à gros fruits est parfois appelée « Avelinier ».
La Turquie est depuis longtemps le premier producteur et exportateur mondial de noisettes, avec 67 % de la production mondiale en 2017. En seconde position vient lâItalie, avec 13 %. La filiĂšre de la noisette est aussi bien dĂ©veloppĂ©e aux Ătats-Unis et en Chine, deux pays oĂč Corylus avellana nâest pas indigĂšne.
Ătymologie
En 1753, Carl LinnĂ© nomme le Noisetier commun Corylus avellana quâil classe dans les Monoecia polyandria[3] (Species plantarum, 1753). Le nom de genre Corylus vient de Corolus, nom latin du noisetier[n 1] qui dĂ©riverait du grec Korus (ÎșÎżÏÎčÏ), « casque », en rĂ©fĂ©rence Ă la forme des cupules membraneuses et frangĂ©es qui entourent la noisette.
LâĂ©pithĂšte spĂ©cifique Avellana se rapporterait Ă la ville italienne d'Avella, dans la province d'Avellino (Campanie, Italie), dont les noisettes Ă©taient rĂ©putĂ©es[4], Ă moins qu'il ne dĂ©rive du gaulois Aballo, « pomme »[5]. Une « aveline » est une grosse noisette presque ronde[6] et « avelinier » le nom ancien de cette sorte de noisetier[7].
Lâarbuste produisant des « petites noix » (noisettes) a Ă©tĂ© dâabord dĂ©signĂ© en français par les termes de coldre (XIe siĂšcle), coudre (1179), couldrier (1503) puis coudrier (1555, Ronsard). Puis en 1530, apparaĂźt en français noisettier (avec deux t), car le terme est dĂ©rivĂ© de noisette (« petite noix ») par le suffixe -ier* sur le modĂšle de : abricot > abricotier, amande > amandier. LâEncyclopĂ©die de Diderot (publiĂ©e de 1751 Ă 1772, Ă lâĂ©poque de LinnĂ©) , dĂ©nomme lâespĂšce sauvage « coudrier » et la variĂ©tĂ© cultivĂ©e pour son fruit comestible le « noisettier » [8]. Parmi ces derniers sont distinguĂ©s sept types diffĂ©rents dont le noisetier Ă gros fruit rond (lâaveline qui ne mĂ»rit bien que dans les pays chauds), le noisettier Ă grapes, le noisettier dâEspagne, le noisettier du Levant, etc. On dĂ©cĂšle Ă cette Ă©poque l'extension des acceptions de noisettier Ă l'espĂšce sauvage. L'article coudrier de l'EncyclopĂ©die indique « petit arbre qui est trĂšs-commun dans les bois...; On l'appelle aussi noisettier, quoique ce nom convienne plus particuliĂšrement aux autres espĂšces de cet arbre que l'on cultive pour leur fruit ». LâĂ©dition de 1762 du Dictionnaire de lâAcadĂ©mie française entĂ©rine la synonymie de noisetier et coudrier[9].
Description
Le noisetier commun est un arbrisseau formant une touffe de 10 Ă 12 troncs pouvant atteindre 2 Ă 5 (rarement jusqu'Ă 8) mĂštres de haut[10] - [11]. Il rejette de souche et drageonne.
- Inflorescences mĂąles (chatons).
- Fleur femelle d'oĂč Ă©merge une houppe de stigmates rouges.
- Bourgeon feuille et fleur fertilisée.
- Fleurs de Corylus avellana sous le gel en Allemagne.
Son Ă©corce est lisse, brune cuivrĂ©e et marquĂ©e de fines lenticelles blanchĂątres horizontales. Elle peut sâenlever en pellicules horizontales trĂšs minces selon les variĂ©tĂ©s. les jeunes rameaux pubescents sont hĂ©rissĂ©s de poils glanduleux, crochus, rougeĂątres, de 1 Ă 2 mm de long[12].
Ses feuilles alternes, caduques, sont courtement pĂ©tiolĂ©es et peuvent se confondre avec celles du tilleul. De forme cordĂ©e, ovales Ă obovale arrondie, elles sont Ă©chancrĂ©es Ă la base, aiguĂ«s au sommet (feuilles acuminĂ©es), finement velues. Le pĂ©tiole pubescent est couvert de poils glanduleux. Leur marge est dĂ©coupĂ©e en grandes dents, elles-mĂȘmes bordĂ©es de plus petites, velues[12].
Le noisetier est une espĂšce monoĂŻque, câest-Ă -dire avec des fleurs mĂąles et femelles sur le mĂȘme pied. Les fleurs mĂąles, jaunĂątres, comportent 2 bractĂ©oles avec 4 Ă©tamines bifides[13], forment des Ă©pis pendants ou chatons de 5-10 cm, et les fleurs femelles, condensĂ©es en glomĂ©rules, portent 2 longs styles rouges et forment des Ă©pis dressĂ©s. Les Ă©tamines libĂšrent des grains de pollen qui sont emportĂ©s par le vent. Les chatons mĂąles se forment dĂšs le dĂ©but de lâĂ©tĂ© et fleurissent de la mi-dĂ©cembre Ă dĂ©but mars, bien avant le dĂ©bourrement. La pĂ©riode de pollinisation peut donc varier considĂ©rablement dâune annĂ©e Ă lâautre[14]. Les fleurs femelles apparaissent en mars-avril quelques semaines aprĂšs les fleurs mĂąles.
La noisette est un akĂšne dotĂ© dâun pĂ©ricarpe ligneux et renfermant une seule graine (l'amande) qui occupe toute la cavitĂ© interne du pĂ©ricarpe. Ce fruit Ă coque, de forme plus ou moins ovoĂŻde, peut atteindre 3 cm de long et 2 de diamĂštre; il est protĂ©gĂ© avant maturitĂ© complĂšte par une enveloppe de forme tubulaire, lâinvolucre de bractĂ©es, dâaspect foliacĂ© et divisĂ©e en lobes irrĂ©guliers Ă son extrĂ©mitĂ©. L'involucre est plus ou moins enveloppant selon les variĂ©tĂ©s.
Il existe de nombreuses variĂ©tĂ©s et cultivars, mais Corylus avellana L. sensu stricto (Corylus avellana var. avellana) a des fruits Ă involucre court et profondĂ©ment divisĂ© en lobes ovales, laissant tomber le fruit Ă maturitĂ©, ce qui est un avantage en rĂ©colte mĂ©canique[13]. Il est sauvage dans toute lâEurope et a Ă©tĂ© abondamment cueilli depuis la PrĂ©histoire. Par contre, Corylus avellana var. pontica[15](synonyme Corylus pontica K. Koch) est un arbuste de 3-5 m qui donne de petits fruits Ă involucre tubulaire et est originaire de Turquie et des bords de la mer Noire [16].
Biologie
Le noisetier fleurit de dĂ©cembre Ă mars (selon les variĂ©tĂ©s et les rĂ©gions). Il est autostĂ©rile ce qui nĂ©cessite une fĂ©condation croisĂ©e, effectuĂ©e grĂące au vent. Toutefois les abeilles sont nombreuses Ă rĂ©colter les grains de pollen lorsque la tempĂ©rature est suffisamment Ă©levĂ©e pour leur permettre de quitter la ruche Ă la fin de lâhiver[14]. De fait, au dĂ©but de la saison apicole (de janvier Ă mars), elles rĂ©coltent prĂ©fĂ©rentiellement le pollen de plusieurs espĂšces ligneuses telles que les aulnes (Alnus spp.), les saules (Salix spp.), le gui (Viscum album) en plus du noisetier[17].
Les noisettes sont gĂ©nĂ©ralement groupĂ©es en petites grappes appelĂ©es « trochets » formĂ©es de deux ou trois fruits. Peu avant la maturitĂ© du fruit, lâinvolucre sâassĂšche et sâouvre Ă une extrĂ©mitĂ©, exposant le pĂ©ricarpe Ă lâair oĂč il va durcir et se colorer, pendant que la graine se concentre en sucres, en huile et en minĂ©raux. Cette maturation a lieu en automne, et la cueillette peut avoir lieu entre la fin du mois dâaoĂ»t et en septembre, lorsque les trochets se dĂ©tachent facilement des branches.
Les fruits sont sensibles au balanin des noisettes et aux pucerons (puceron jaune du noisetier et puceron vert du noisetier).
Distribution et habitat
Le noisetier commun est spontanĂ© dans lâensemble de lâEurope, de lâAsie mineure (Anatolie) et du Caucase, Ă lâexception des rĂ©gions les plus septentrionales. La distribution gĂ©ographique sâĂ©tend des cĂŽtes mĂ©diterranĂ©ennes de lâAfrique du Nord, vers le nord jusquâaux Ăźles britanniques et la pĂ©ninsule scandinave, vers lâest jusquâĂ lâOural en Russie, les montagnes du Caucase, lâIran et le Liban [2].
En France, il est commun dans le centre, lâest et le nord-est et plus rare dans lâouest, le sud-ouest et la rĂ©gion mĂ©diterranĂ©enne[14]. On le trouve jusquâĂ 1 700 m. En Suisse, on le rencontre sur l'ensemble du territoire Ă l'exception de la Haute-Engadine[18].
Ă lâĂ©tat sauvage, il se trouve surtout sur les sols basiques Ă lĂ©gĂšrement acides, assez frais. Il est trĂšs commun dans les bois au climat tempĂ©rĂ©. Câest une espĂšce de demi-ombre ou dâombre[12] poussant en lisiĂšre des bois et dans les haies. EspĂšce pionniĂšre, il est un des premiers arbustes Ă coloniser les espaces perturbĂ©s pour former des fourrĂ©s, des taillis, des haies forestiĂšres et des bois de feuillus.
Il est largement cultivĂ©, trĂšs au-delĂ de son aire naturelle. La Turquie est le premier pays producteur et exportateur de noisettes, avec 67 % de la production mondiale en 2017. La zone de production se trouve sur une bande cĂŽtiĂšre de 60 km de large longeant les rives de la mer Noire[19] et plus particuliĂšrement dans les provinces dâOrdu, Giresun et Trabzon. Elle est suivie par lâItalie qui en a produit 13 % sur un total mondial de un million de tonnes. Deux autres gros producteurs, les Ătats-Unis et la Chine, sont des pays oĂč le noisetier commun a Ă©tĂ© introduit rĂ©cemment et nâĂ©tait pas indigĂšne.
Reproduction
Le noisetier se multiplie par marcottage ou drageonnage, ou bouturage, il est en pleine production Ă partir de l'Ăąge de 8-12 ans et peut vivre jusqu'Ă 60 ans.
En Europe, les écureuils sont un élément important dans la reproduction du noisetier. Ils enterrent les noisettes loin de l'arbre, afin de se faire des réserves alimentaires, mais n'utilisent pas l'intégralité de ces réserves.
L'autostérilité de cette espÚce est due à un phénomÚne de protandrie. Lors de la culture domestique du noisetier, il est donc conseillé de planter différentes variétés de noisetiers, à des distances réduites, afin de multiplier les chances de pollinisation, et ainsi multiplier le nombre de noisettes.
Histoire démographique des populations
Les nombreuses Ă©tudes polliniques effectuĂ©es en Europe ont permis de reconstruire lâĂ©volution de la vĂ©gĂ©tation au Quaternaire. Les premiers arbres Ă se rĂ©pandre entre le dernier glaciaire et lâholocĂšne sont le genĂ©vrier, le bouleau et le pin. Ă lâultime fin de la derniĂšre pĂ©riode glaciaire (au Dryas rĂ©cent), ces arbres reculent au profit de la steppe puis laissent la place Ă la propagation des arbres tempĂ©rĂ©s[20] - noisetiers et chĂȘnes, essentiellement.
Durant la derniĂšre pĂ©riode glaciaire, le noisetier commun trouva refuge en Europe du Sud. En 1983, Huntley et Birks[21] ont suggĂ©rĂ© que le sud de lâItalie et le sud-ouest de la France (autour du golfe de Gascogne) ont abritĂ© les refuges glaciaires les plus importants. Au dĂ©but de lâHolocĂšne (il y a 11 700 ans), les premiers arbres tempĂ©rĂ©s Ă se propager durant les deux Ă trois premiers millĂ©naires, sont le Noisetier (Corylus avellana) et les chĂȘnes (Quercus sp.), comme tĂ©moignent les grandes quantitĂ©s de pollens retrouvĂ©es dans les sĂ©diments.
La distribution actuelle du Noisetier couvrant la plus grande partie de lâEurope jusquâĂ lâOural, le nord de la Turquie et le Caucase, sâest Ă©tablie il y a 7 000 ans BP (avant le prĂ©sent). Auparavant, entre 10 000 et 9 000 ans BP, on a observĂ© une croissance rapide des quantitĂ©s de pollen de Corylus avellana[2].
Pour complĂ©ter les analyses de pollens, depuis le dĂ©but des annĂ©es 2 000, une nouvelle technique gĂ©nĂ©tique basĂ©e sur lâĂ©tude des marqueurs SSR des chloroplastes a permis dâĂ©tudier lâorigine et la diffusion des arbres fruitiers. En 2002, PalmĂ© et Vendramin[22] observent sur 26 populations de noisetiers rĂ©parties sur lâaire de distribution de C. avellana, que les plus grands niveaux de variations des marqueurs microsatellites divisent lâEurope en deux aires : lâItalie et les Balkan dâune part et le reste de lâEurope dâautre part. Ils retiennent comme scenario le plus probable, une extension du noisetier du sud-ouest de la France vers le reste de lâEurope, sauf lâItalie et les Balkans.
Dans ces transferts de matĂ©riel gĂ©nĂ©tique, lâhomme a jouĂ© un rĂŽle de plus en plus important depuis 3 000 ans. Il est possible que les tribus mĂ©solithiques aient transportĂ© des noisettes lors de migration. Puis, les contacts commerciaux entre lâEst et lâOuest de la MĂ©diterranĂ©e se sont dĂ©veloppĂ©s, comme lâattestent les dĂ©couvertes archĂ©ologiques Ă partir de la pĂ©riode de la civilisation mycĂ©nienne (1 500 Ă 1 100 an av. J.-C. Ă lâĂ©poque historique, de nombreux textes grĂ©co-romains ont laissĂ© des tĂ©moignages de la culture du noisetier en Italie du Sud. Avec le dĂ©veloppement du commerce Ă partir du Ier siĂšcle av. J.-C., alors que Rome domine quasiment tout le bassin mĂ©diterranĂ©en, les variĂ©tĂ©s productives de noisettes sĂ©lectionnĂ©es en Italie furent ensuite dissĂ©minĂ©es dans les terres conquises.
En 2009, Boccacci et Bota[2] publient leur Ă©tude gĂ©nĂ©tique de 75 cultivars prĂ©levĂ©s en Espagne, Italie, Turquie et Iran. Ils observent un accroissement du nombre de chlorotypes (haplotypes de chloroplastes) et de la diversitĂ© en allant de lâEspagne Ă lâouest et en se dirigeant vers lâest en passant par lâItalie, la Turquie puis lâIran. Ce qui suggĂšre un flux de gĂšnes de lâest vers lâouest ainsi quâune base gĂ©nĂ©tique commune des cultivars dâEspagne et dâItalie. Par contre, les cultivars turcs forment un groupe isolĂ©, suggĂ©rant que la culture du noisetier ne fut pas introduite en Italie et en Espagne Ă partir de la MĂ©diterranĂ©e orientale par les Grecs ou les Arabes.
Plusieurs auteurs Romains mentionnent la culture des noisetiers, comme Caton lâAncien (-243 ; -149), Columelle (+4 ; +70), Pline lâAncien (+23 ; +79). La zone principale de culture Ă©tait la Campanie (rĂ©gion de Naples), lĂ oĂč se trouve la ville dâAbella (lâactuelle Avella) qui a donnĂ© son nom au noisetier en latin abella[2]. Les donnĂ©es tant historiques quâarchĂ©ologiques indiquent que la culture du noisetier Ă©tait dâune ampleur significative durant la pĂ©riode romaine.
De ces donnĂ©es historiques, palynologiques et gĂ©nĂ©tiques, Boccacci et Bota[2] avancent lâhypothĂšse que le matĂ©riel gĂ©nĂ©tique du noisetier italien fut transportĂ© dans la pĂ©ninsule IbĂ©rique (-150 Ă -100) et dans une moindre mesure en Asie mineure (-133) durant lâexpansion romaine. La Campanie en Italie du Sud fut probablement un centre dâorigine et de diffusion des cultivars de noisetiers. Lâinfluence romaine a Ă©tĂ© particuliĂšrement forte dans la rĂ©gion de Tarragone en Catalogne, zone principale de culture du noisetier. Si les cultivars de la Campanie romaine se sont diffusĂ©s vers la rĂ©gion espagnole de Tarragone, il semble que les variĂ©tĂ©s cultivĂ©es en Turquie et en Iran soient indĂ©pendantes.
Ainsi, contrairement au cas de la culture de la vigne et de lâolivier, il semble que les Grecs eurent peu dâinfluence sur la culture du noisetier en lâEurope occidentale. LâhypothĂšse dâune domestication sĂ©parĂ©e des noisetiers en Anatolie et Perse et dâĂ©changes limitĂ©s de matĂ©riel gĂ©nĂ©tique avec les rĂ©gions dâEurope occidentale, demandera dâautres Ă©tudes des chloroplastes des cultivars pour amĂ©liorer la comprĂ©hension de la diffusion des cultivars[2].
Utilisations
Variétés cultivées
Au IVe siĂšcle av. J.-C., le naturaliste grec, ThĂ©ophraste, indique que le noisetier sauvage peut ĂȘtre domestiquĂ© « en produisant un fruit de meilleure qualitĂ© » (Recherches sur les plantes, III, 15). Plusieurs auteurs latins, Caton lâAncien, Columelle, ou Pline lâAncien parlent de la culture du noisetier dans diffĂ©rentes rĂ©gions dâItalie[2].
Actuellement, on distingue de nombreuses variétés cultivées (cultivars) de noisetiers, d'aprÚs la taille et la forme du fruit, dont :
- Corylus avellana
- Bergeri ou « Louis Berger » ou « Noisette bergÚre », origine belge.
- Blanche longue (synonymes : Aveline à pellicule blanche - Blanche de Lombardie - Franche blanche), origine des régions méditerranéennes.
- Butler, origine américaine, fruit assez court, à la belle couleur havane clair, assez parfumée, à croquer.
- Ăakıldak, cultivar turc plantĂ© Ă moyenne et haute altitude Ă Ordu, plus tardive que Tombul
- Casina, origine américaine.
- Corabel, sélection française.
- Coxford (synonymes : Cosford - Prolifique Ă coque tendre), origine anglaise.
- Daviana ou Davidiana, floraison précoce
- Ennis, origine américaine, trÚs gros fruits, chair ferme moyennement parfumée; à croquer.
- Fertile de Coutard (synonymes : Aveline dâAlger - Aveline de Provence - Barcelona - Commun Ă fruits striĂ©s - Grosse romaine - Pellicules blanches - Rouge ronde - White Filbert) origine française, de coque Ă©paisse, assez parfumĂ©e, Ă croquer.
- FoĆa, cultivar turc, faisant 18-20 mm, plus tardif que Tombul, cultivĂ© principalement dans les provinces de Trabzon et Samsun [23]
- Gunslebert (synonymes : Gunslegen - Gunslegener - Zellernuss), floraison précoce.
- Hall's giant, origine américaine.
- Impératrice Eugénie, floraison tardive.
- Impériale de Trébizonde (synonymes : Fondouk de Trébizonde - Kargalak), origine turque.
- Jemtegaard, variété pollinisatrice.
- Longue d'Espagne .
- Merveille de Bolwiller (synonymes : Géante des halles - Hallesche Riensen), origine de la variété Alsace, floraison tardive.
- Negret (synonymes : Alforga - La Maso - La Selva - Montroig - Pobla de Mafumet), origine espagnole, floraison précoce.
- Noisetier tortueux ou noisetier tortillard, Corylus avellana contorta avec ses rameaux tortueux et enchevĂȘtrĂ©s (1,5 Ă 2,5 m).
- Nottingham.
- Pauetet ou Pawetet, sélection française, résistant.
- Ronde du Piémont (synonymes : Aveline de Piémont - Tonda gentile delle Langhe - Aveline du Piémont - Ronde gentille des Langhes - Gentile del Langhe), origine italienne.
- Rouge longue Synonymes : Aveline Ă pellicule rouge - Rouge de Lombardie
- Segorbe, vigoureux et rustique, amandes d'excellente qualité gustative, du Sud-Ouest de la France, Portugal
- Sivri, cultivar turc, cultivé traditionnellement dans la province de Giresun, trÚs productif[19]
- Tombul, variété turque la plus importante, réputée pour sa qualité, noix ayant une taille de 17-18 mm, cultivée à Giresun, Trabzon et Ordu
- Tonda di Giffoni, Floraison précoce, origine sud de l'Italie.
- Tonda Romana, Floraison précoce, origine région du nord de Rome.
- Yuvarlak badem et Yassı badem, cultivars turcs, avec un fruit long, pointu et une coquille mince[23].
Variétés ornementales
- Corylus avellana
- Contorta
- Fuscorubra[24]
Les Ă©tudes gĂ©nĂ©tiques des cultivars de noisetiers indiquent trois centre primaires de diversitĂ© dans le bassin mĂ©diterranĂ©en : le nord-ouest de lâEspagne (Tarragone), lâItalie du Sud (Campanie) et la mer Noire en Turquie[25].
Autres utilisations
Les racines du noisetier vivent en symbiose avec des champignons, notamment la truffe. Le chĂȘne est parfois prĂ©fĂ©rĂ© au noisetier pour la culture des truffes.
Les branches souples du coudrier servent aux sourciers pour détecter la présence de l'eau.
Bois facile à tailler, flexible et résistant. Utilisé autrefois en vannerie, en tonnellerie, fabrication de cannes et traverses.
Avec son port buissonnant, le noisetier peut former de trĂšs belles haies utiles dans les vergers. En effet, il a l'avantage de servir d'excellents remparts contre le vent, de refuge aux petits animaux tout en leur fournissant une alimentation de qualitĂ© grĂące Ă ses noisettes. Le noisetier, comme le sureau, est l'hĂŽte dâun puceron spĂ©cifique. Ces pucerons nâinfestent pas les autres arbres fruitiers mais nourrissent une population diversifiĂ©e dâauxiliaires potentiellement actifs contre les parasites des vergers.
Ce noisetier est peu utilisĂ© en phytothĂ©rapie et pourtant il a des usages mĂ©dicinaux (feuilles[26] macĂ©rĂ©es ou infusĂ©es, chatons, Ă©corce en dĂ©coction, fruits ou rameaux) pour des propriĂ©tĂ©s rĂ©putĂ©es ĂȘtre amaigrissantes, antihĂ©morragiques, antisudorales, dĂ©puratives, astringentes, fĂ©brifuges, vaso-constrictrices. Il a donc Ă©tĂ© utilisĂ© contre les fiĂšvres, l'obĂ©sitĂ©, les varices, la phlĂ©bite, l'ĆdĂšme, l'Ă©pistaxis, certains problĂšmes de peau et pour soigner les plaies[27] - [28].
- Traditions populaires
Pour les Celtes, le coudrier est un arbre liĂ© Ă la magie druidique, Ă la divination et Ă la parole prophĂ©tique[29]. Dans les textes irlandais, le sorbier et le coudrier (nommĂ© coll), qui ne sont pas toujours bien distinguĂ©s sur le plan lexical, sont des arbres magiques[30]. Ils sont employĂ©s par les druides ou par les poĂštes comme support dâincantation. Lâemploi le plus notable est la gravure sur bois des ogham (lettres magiques).
En Catalogne, on plantait des branches de noisetier autour des bergeries pour Ă©loigner les loups et les serpents. Quelques feuilles dans le lait permettaient aussi d'Ă©viter les mauvais sorts. En Roussillon, les branches permettaient de se protĂ©ger des sorciĂšres et, plantĂ© autour des champs, de la grĂȘle[31].
LĂ©pidoptĂšres ayant pour hĂŽte le noisetier
Les chenilles des papillons de nuit (hétérocÚres) suivants se nourrissent des feuilles du noisetier :
- Colon, Ochropacha dreparis L. (Drepanidae)[32],
- Ratissée (Drepanidae),
- Grande naĂŻade (Geometridae),
- Noctuelle du noisetier (Noctuidae),
- Bombyx de l'Aubépine Trichiura crataegi L. (Lasiocampidae)[32],
- Bombyx du hĂȘtre (Notodontidae),
- Notodonte dromadaire (Notodontidae),
- Sphinx Demi-paon Smerinthus ocellata L. (Sphingidae).
Champignons du bois de noisetier
Le noisetier est l'hĂŽte de nombreuses espĂšces de champignons[33], parmi lesquels on peut mentionner :
- Hypoxylon fuscum, qui forme de petites boules noires sur l'écorce des branches mortes du noisetier surtout tombées au sol[34];
- Encoelia furfuracea, l'Encélie furfuracée ou Pézize du noisetier, qui forme de petits plis ou coupes sur les branches mortes encore attachées à l'arbre[35];
- Vuilleminia coryli, sur les branches écorcées[36];
- Daedaleopsis confragosa, une espĂšce de polypore, sur le bois pourri;
- Datronia mollis, sur les branches en voie de mourir;
- Diatrypella favacea, sur l'Ă©corce;
- Exidia glandulosa, sur son bois mort tombĂ© ou non, Ă©galement de hĂȘtre et de chĂȘne;
- Fomitiporia punctata (ou Phellinus punctatus), en plaques veloutées brunes[37].
- Fuscoporia ferrea (ou Phellinus ferreus) et Fuscoporia ferruginosa (ou Phellinus ferruginosus), sortes de croutes rousses sur le bois mort;
- Gloeocystidiellum porosum, sur le bois décomposé;
- Hapalopilus nidulans, sur le bois pourrissant;
- Hymenochaete tabacina et Hymenochaete corrugata, sur le bois mort;
- Hypoxylon howeanum, petites boules rousses sur les branches mortes;
- Macrotyphula contorta, se nourrit de la litiĂšre de noisetier ou de bouleau;
- Phyllactinia guttata, un oĂŻdium des feuilles du noisetier;
- Plicaturopsis crispa, sur le bois mort;
- Sistotremastrum niveocremeum, un champignon en forme de croute, sur le bois pourrissant;
- Skeletocutis nivea, sur le bois en décomposition;
- Spongiporus (ou Postia) subcaesius, un petit polypore blanc bleuĂątre sur les branches;
- Stereum rugosum, en plaques grisĂątres sur l'Ă©corce des troncs vivants ou morts[38];
- Tremella mesenterica, la trémelle mésentérique, sur des branches mortes non tombées à terre;
Symbolique
Calendrier républicain
- Dans le calendrier républicain, l'Aveline était le nom attribué au 14e jour du mois de pluviÎse[39].
Notes et références
Notes
Références
- Sous-famille des Coryloïdées (certains auteurs classent le Noisetier dans la famille des Corylacées)
- Paolo Boccacci, Roberto Botta, « Investigating the origin of hazelnut (Corylus avellana L.) cultivars using chloroplast microsatellites », Genet Resour Crop Evol, vol. 56,â , p. 851-859 (lire en ligne)
- Carl von LinnĂ©, Lars Salvius, Species plantarum :exhibentes plantas rite cognitas âŠ, Holmiae : Impensis Laurentii Salvii, (lire en ligne)
- Aline Raynal-Roques, Agenda botanique 2010, Belin, 2009 (ISBN 978-2-7011-5361-2)
- Jean-Claude Rameau et al., Flore forestiĂšre française : guide Ă©cologique illustrĂ©, tome 2 : Montagnes, coĂ©d. Paris, Institut pour le dĂ©veloppement forestier : Direction de l'espace rural et de la forĂȘt - Nancy, Ăcole nationale du gĂ©nie rural des eaux et des forĂȘts, 1993 (ISBN 2-904740-41-4), p. 509 (aperçu en ligne sur Google Livres)
- Article « Aveline » du TLFi sur le portail lexical du CNRTL
- Article « Avelinier » du TLFi
- EncyclopĂ©die ou dictionnaire raisonnĂ© des sciences, des arts et des mĂ©tiers Denis Diderot & Jean le Rond dâAlembert. ARTL, « Noisettier » (consultĂ© le )
- Dictionnaire de lâAcadĂ©mie française 4e Ă©dition, 1762, « Noisetier » (consultĂ© le )
- Christian Gauberville, Dominique Mansion, Jean-Claude Rameau et Jacques Bardat, Flore forestiÚre française : guide écologique illustré. 1, Plaines et collines, dl 2018 (ISBN 978-2-916525-47-1 et 2-916525-47-5, OCLC 1083783603, lire en ligne)
- Flora of North America FNA Vol. 3, « Corylus avallana » (consulté le )
- Jean-Claude Rameau, Dominique Mansion, Gérard Dumé, Flore forestiÚre française. Région méditerranéenne, Institut pour le développement forestier, , p. 388.
- Michel Chauvet, Encyclopédie des plantes alimentaires, 700 espÚces du monde entier, 1700 dessins, Belin, , 878 p.
- Dominicus Malleotus ViaGallica.com, « Le Noisetier commun (Coryllus avellana) » (consulté le )
- (en) Référence The Plant List : 47922 Corylus pontica K.Koch
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Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (en) Référence UICN : espÚce Corylus avellana L., 1753 (consulté le )
- http://www.jardins.ch/info/noisetier.html
- http://les.arbres.free.fr/fiche-noisetier.php
- http://nature.jardin.free.fr/arbuste/nmauric_corylus.html
- http://www.pommiers.com/noisetier/noisette.htm
- Le noisetier en bonsaĂŻ
- Arbres et arbustes: Noisetier en photographies