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Compagnie des mines de l'Escarpelle

La Compagnie des mines de l'Escarpelle est une compagnie minière qui a exploité la houille à Roost-Warendin, Leforest, Pont-de-la-Deûle, Dorignies, Courcelles-les-Lens et Auby dans le Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, à cheval dans le département du Nord et du Pas-de-Calais. M. Soyez établit un sondage le dans le hameau de l'Escarpelle à Roost-Warendin, dans le but de découvrir la houille au-delà de la concession d'Aniche. Le sondage étant un succès, une société est fondée le [1], elle effectue sa demande en concession le et commence le fonçage de sa première fosse la même année à Roost-Warendin.

Compagnie des mines de l'Escarpelle
Création
Dates clés
Disparition 1946 (Nationalisation, et intégration dans le Groupe de Douai)
Fondateurs M.Soyez
Siège social Cambrai
Drapeau de la France France
Activité Extraction et transport de houille
Produits Houille

Capitalisation 6 000 actions de 500 francs (1855)
Le chevalement de la fosse no 9 est le vestige le plus connu de la Compagnie, pourtant, il a été mis en place en 1975, bien après la Nationalisation, et est donc un vestige du Groupe de Douai.

La fosse commence Ă  produire en 1850. Le fonçage de la fosse no 2 commence en mai Ă  Leforest, dans le Pas-de-Calais. Un dĂ©cret en date du accorde la concession de l'Escarpelle sur une Ă©tendue superficielle de 4 721 hectares. Les venues d'eau sont un problème majeur pour le fonçage des puits, ainsi, la fosse no 2 n'est fonctionnelle qu'en . La fosse no 3, commencĂ©e Ă  Pont-de-la-DeĂ»le, un hameau de Flers-en-Escrebieux, en , n'entre en exploitation qu'en . Il en va de mĂŞme pour la fosse no 4 - 4 bis, dont le fonçage commencĂ© le Ă  Dorignies, hameau de Douai, n'est rendu possible qu'avec la première utilisation dans le Nord du procĂ©dĂ© Kind-Chaudron. L'exploitation n'y commence qu'en 1871 - 1872. La fosse no 5, situĂ©e Ă  Dorignies comme la prĂ©cĂ©dente, commencĂ©e en 1875, n'est productive qu'en 1879. En revanche, il faut moins de deux ans pour que la fosse no 6, ouverte en 1884 Ă  Leforest, soit productive.

En 1880, la Compagnie de l'Escarpelle rachète la Société de Courcelles-lez-Lens et sa fosse, commencée en . Elle devient la fosse no 7. Un puits no 7 bis y est adjoint en 1902 pour une mise en production en 1906. Le puits no 8, commencé à Auby en , n'entre en production qu'en 1910. La fosse no 9, commencée à Roost-Warendin en 1909 entre en service la même année. La Première Guerre mondiale entraîne la destruction de toutes les installations de surface, celles-ci sont reconstruites, dans un style parfois complètement différent, comme aux fosses nos 2 et 4 - 4 bis. La Compagnie commence son dernier siège en 1923 au nord de Leforest. À la mise en exploitation de la fosse no 10, la fosse no 6 assure l'aérage.

La Compagnie des mines de l'Escarpelle est nationalisée en 1946, et intègre, avec la Compagnie des mines d'Aniche, le Groupe de Douai. La fosse no 9 devient au fil des années la plus moderne de l'ancienne compagnie, et est la dernière à fermer dans le nord, et l'avant dernière du bassin minier. Les dernières berlines remontent le , quelques semaines avant celles des fosses nos 9, 9 bis et 10. Bien que la majorité des installations aient été complètement détruites, et les terrils exploités, il subsiste le chevalement du puits no 9, sans son faux-carré, des bâtiments répartis sur les sites des anciennes fosses nos 3, 5, 7 - 7 bis, 8, 9 et 10. Des terrils, certains comme ceux de la fosse no 7 - 7 bis, et celui de la fosse no 8, ont été entièrement exploités, mais les terrils des fosses nos 1 et 10 ont été préservés.

Historique

Sondage Ă  l'Escarpelle par M. Soyez

Le , M. Soyez, de Cambrai, établit un sondage à l'Escarpelle, près de Douai, en vue de déterminer le prolongement du bassin houiller à l'ouest de la concession d'Aniche[C 1].

Dans un mémoire[Note 1] à l'appui d'une demande, qu'il adresse en 1861 au Gouvernement, d'une récompense pour avoir découvert le prolongement du bassin houiller au-delà de Douai, M. Soyez explique les considérations qui l'ont conduit à entreprendre cette recherche[C 2]. Il a, dit-il, depuis longtemps étudié et suivi les travaux de recherches exécutés précédemment, qui ont constaté l'existence du terrain dévonien au sud de Douai, à Esquerchin[Note 2], et le calcaire carbonifère, au nord, à Vred, et il en a conclu que le bassin houiller, s'il se prolonge au-delà des exploitations d'Aniche, doit nécessairement passer entre Esquerchin et Vred[C 2].

M. Soyez, avec un compas, partageant par égale portion le terrain compris entre ces deux points, détermina l'axe ou le point de centre, qui a été l'Escarpelle au nord-ouest de Douai[Note 3] - [C 2]. Cette simple opération suffit pour démontrer que le bassin houiller dévie de sa direction et continue de l'est à l'ouest, en se portant de 30 à 40° plus au nord. Cette déviation a causé l'erreur dans laquelle sont tombés tous les explorateurs qui croyaient toujours à la direction de l'est à l'ouest[C 2].

La demande et le mémoire de M. Soyez ont été renvoyés aux Ingénieurs des Mines, qui ont conclu qu'il n'y avait pas lieu d'y donner suite[C 2]. Ils ont eu connaissance de la proposition soumise en 1845 au conseil d'administration des mines de Vicoigne, dont M. Soyez est membre, d'entreprendre des recherches pour trouver le prolongement du bassin houiller au-delà de Douai[C 2].

Il a été attesté officiellement, par les Administrateurs de la Compagnie de Vicoigne, que M. de Braquemont a fait connaître au conseil d'administration de la Compagnie que, dans son opinion, le bassin houiller du Nord ne finit point à Douai, et qu'il y a lieu, dans l'intérêt de la Compagnie de Vicoigne, ne possédant que des charbons maigres[C 2], de faire des recherches sur le prolongement du bassin houiller ; que cette indication a été donnée par M. dé Braquemont à une époque qui remonte à 1845, ainsi qu'il est rappelé dans un rapport de ce directeur. en date du ; qu'en effet, à la date du , il a été posé au Conseil la question de savoir si ce n'est pas le cas de procéder aux recherches conseillées par son ingénieur, proposition qui a été ajournée, reprise plus tard et enfin mise à exécution, ce qui a donné lieu à la concession de Nœux, obtenue par la Compagnie de Vicoigne[Note 4] - [C 3].

Quoi qu'il en soit, M. Soyez, qui a Ă©tĂ© l'un des fondateurs de la SociĂ©tĂ© d'Esquerchin en 1837, qui a pris une part active aux recherches de Vicoigne en 1838, et est devenu l'un des Administrateurs de la SociĂ©tĂ© ayant obtenu la concession de ce nom, M. Soyez, après s'ĂŞtre dĂ©mis de ses fonctions, a installĂ©, au milieu de l'annĂ©e 1846, un sondage Ă  l'Escarpelle[C 3]. Ce sondage atteint le terrain houiller Ă  154 mètres, puis traverse deux couches de houille qui ont Ă©tĂ© constatĂ©es officiellement par les IngĂ©nieurs de l'État les et [C 3].

Premier sondage ayant découvert la houille au-delà de Douai

Le sondage de l'Escarpelle est certainement le premier travail où la découverte de la houille au-delà de Douai a été constatée officiellement[C 3]. Le sondage de Madame Declercq dans son parc d'Oignies a sans doute pénétré dans le terrain houiller depuis plusieurs années, mais la découverte de la houille ne paraît pas y avoir précédé de beaucoup celle faite à l'Escarpelle, ou du moins elle n'y a pas été constatée par les Ingénieurs de l'État[C 3].

Il ne paraĂ®t pas probable non plus qu'en 1845 et 1846, MM. de Braquemont et Soyez aient eu connaissance de la rencontre du terrain houiller Ă  Oignies. Madame Declercq et M. Mulot ont tenu secrète cette rencontre, et Ă  moins de quelques indiscrĂ©tions d'ouvriers, auxquelles on ne devrait ajouter que peu de foi, la nouvelle ne s'en est pas rĂ©pandue[C 3]. L'idĂ©e première de rechercher la houille au-delĂ  de Douai, lĂ  oĂą elle a Ă©tĂ© rĂ©ellement dĂ©couverte, appartient Ă  la Compagnie des Canonniers de Lille qui, dès 1835, a Ă©tabli un sondage[C 3] no 344 sur Flers, non loin du fort de Scarpe[C 4]. Ce sondage est arrivĂ© Ă  206,43 mètres de profondeur, dans le tourtia, lorsqu'un Ă©boulement est survenu[C 4]. Le travail a Ă©tĂ© abandonnĂ©, et la Compagnie, renonçant Ă  ses recherches des environs de Douai, les reporte Ă  Marchiennes oĂą elle n'obtient pas plus de succès. En 1850, la Compagnie de Marchiennes, qui a repris la suite des recherches de la Compagnie des Canonniers, vient s'Ă©tablir de nouveau près du fort de Scarpe. Le sondage no 345 qu'elle a commencĂ© a Ă©tĂ© arrĂŞtĂ© Ă  82,50 mètres, Ă  la suite de l'Ă©tablissement de la concession de l'Escarpelle[C 4].

La SociĂ©tĂ© de Douai et Hasnon a aussi, en 1838, Ă©tabli un sondage no 343 Ă  Auby. Il a Ă©tĂ© abandonnĂ© Ă  140 mètres, dans la craie, Ă  la suite d'un accident[C 4]. Cette SociĂ©tĂ© reporte ses recherches Ă  Hasnon, oĂą elle dĂ©couvre la houille et obtint une concession qui ne lui a guère Ă©tĂ© profitable. Sans les accidents survenus pendant l'exĂ©cution des sondages de Flers et d'Auby, les Compagnies des Canonniers, de Douai et Hasnon auraient certainement dĂ©couvert la houille, et, par suite, le nouveau bassin du Pas-de-Calais, dix ans avant la date Ă  laquelle il a Ă©tĂ© rĂ©ellement dĂ©couvert[C 4].

Formation de la Société de la Scarpe

Le sondage de l'Escarpelle n'est encore arrivĂ© qu'Ă  184,55 mètres, et est encore dans la craie, lorsque, le , M. Soyez constitue, avec divers propriĂ©taires de Cambrai, une SociĂ©tĂ© ayant pour objet la recherche et, s'il y a lieu, l'exploitation des mines de charbon de terre dans les dĂ©partements du Nord et du Pas-de-Calais, et spĂ©cialement sur le territoire des communes dĂ©signĂ©es dans la dĂ©claration faite, par ledit M. Soyez, Ă  la PrĂ©fecture du Nord[C 4].

Cette Société prend la dénomination de Compagnie charbonnière de la Scarpe, titre qu'elle change pour prendre celui de la concession qu'elle espère obtenir. Elle était purement civile. Son siège est à Cambrai[C 4]. M. Soyez fait apport, sauf remboursement de frais, des droits pouvant résulter du sondage qu'il a entrepris, du matériel dudit sondage et des droits de priorité découlant de ses déclarations à la Préfecture du Nord[C 4].

Le capital est fixĂ© Ă  1 500 000 francs, reprĂ©sentĂ© par 3 000 actions de 500 francs[C 5]. Tout actionnaire a le droit de quitter la SociĂ©tĂ© après versement de 200 francs et en abandonnant ses mises et ses droits. Les statuts renferment les autres dispositions suivantes : les actions sont nominatives, les actions nos 1 Ă  1 200 sont dès actuellement souscrites[C 5]. Sur ces actions, 800 (nos 1 Ă  800) sont affranchies de tous appels de fonds et inaliĂ©nables jusqu'au moment oĂą la SociĂ©tĂ© aura obtenu la concession ; mais après cette obtention, elles sont passibles des appels de fonds[C 5].

Le Conseil d'administration a le droit de retraire les actions cédées, moyennant le remboursement en principal et accessoires du prix porté en l'acte de vente. Lorsque la Société aura obtenu une concession, l'Assemblée générale se réunira, chaque année, à Cambrai[C 5]. Pour en faire partie, il faudra être propriétaire de dix actions. Les attributions de l'assemblée générale sont d'entendre les comptes, de nommer les administrateurs, etc. La Société sera gérée par un conseil d'administration composé de six membres nommés pour huit ans, et possesseurs d'au moins dix actions[C 5]. Leur remplacement a lieu par un vote de l'assemblée générale. Les pouvoirs du Conseil d'administration sont très étendus. Il est institué, pour vérifier les comptes, un comité de surveillance composé de trois membres, nommés pour huit ans par l'assemblée générale. Le de chaque année, les écritures seront arrêtées et l'inventaire dressé par les soins de l'administration. Elle fixera le chiffre des dividendes[C 5].

Doublement du capital

Le capital primitif d'un million et demi a été insuffisant pour amener l'entreprise de l'Escarpelle à une marche régulière et productive[C 5]. L'exploitation des charbons secs des deux premières fosses est peu fructueuse, et il faut, de toute nécessité, en ouvrir une troisième sur le gisement de charbon gras nouvellement découvert à Dorignies[C 5].

On songe en 1855 Ă  se procurer un nouveau capital[C 5] par un emprunt ; mais le crĂ©dit de la Compagnie ne lui permet de le rĂ©aliser que jusqu'Ă  concurrence de 57 400 francs[C 6]. Alors le conseil d'administration, d'accord avec les membres du Conseil de surveillance et les dĂ©lĂ©guĂ©s dĂ©signĂ©s dans la dernière AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale, propose aux actionnaires de doubler le capital social en Ă©mettant 3 000 actions nouvelles de 500 francs. L'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale du adopte cette proposition et porte le capital de la SociĂ©tĂ© Ă  trois millions, reprĂ©sentĂ© par 6 000 actions de 500 francs[C 6].

Les 3 000 actions nouvelles ont Ă©tĂ© rĂ©servĂ©es en prioritĂ© aux 3 000 actions anciennes[C 6]. Les versements sur ces actions se sont effectuĂ©s de la manière suivante : cent francs en souscrivant, cent francs six mois après, puis successivement cinquante francs de six mois en six mois[C 6].

Concession

La concession de l'Escarpelle parmi celles du bassin minier hors Boulonnais.

AussitĂ´t après la rencontre du terrain houiller et la dĂ©couverte de la houille au sondage de l'Escarpelle, la Compagnie de la Scarpe prĂ©sente, le , une demande en concession sur 8 500 hectares[C 6]. Cette demande a Ă©tĂ© accueillie, au moins en partie, et un dĂ©cret du accorde aux sieurs Soyez, Douai, Deleau, Tourtois, Taverne et Baralle, reprĂ©sentants de la Compagnie de la Scarpe, sous le nom de concession de l'Escarpelle, une superficie de 4 721 hectares. C'est la première concession qui ait Ă©tĂ© accordĂ©e au-delĂ  de Douai[C 6].

Lorsque le sondage du moulin d'Auby, no 291, a dĂ©montrĂ© la prĂ©sence du calcaire et portĂ© la Compagnie Douaisienne Ă  considĂ©rer que le terrain houiller devait s'Ă©tendre beaucoup au nord, et Ă  entreprendre des recherches Ă  Ostricourt, la Compagnie de l'Escarpelle s'empressa d'ouvrir un sondage Ă  Moncheaux, no 292, et de demander, le , une extension de sa concession sur 1 200 hectares[C 6]. Sa demande a Ă©tĂ© mise aux affiches en mĂŞme temps qu'une demande pareille de la Compagnie de Dourges. Ces deux SociĂ©tĂ©s se concertent plus tard entre elles dans un but commun, celui d'Ă©vincer la Compagnie Douaisienne et de se partager le terrain que celle-ci demandait en concession. Mais leur demande a Ă©tĂ© repoussĂ©e. En sondages et frais de toute sorte pour la concession, la Compagnie a dĂ©pensĂ© 522 653,20 francs[C 6].

Travaux

En 1847, la Compagnie de la Scarpe commence trois nouveaux sondages : no 157 Ă  la Blanche-Maison sur Auby, no 153 Ă  Roost-Warendin et no 154 Ă  Flers ; deux constatent l'existence de la houille et l'autre celle du terrain houiller[C 7]. En mĂŞme temps, elle ouvre une fosse no 1 Ă  l'Escarpelle, près de son sondage no 1. Le passage du niveau a Ă©tĂ© relativement assez difficile : on a d'abord eu Ă  traverser 18 mètres de terrains tertiaires ; puis après, dans la craie, on a eu Ă  Ă©puiser jusqu'Ă  60 hectolitres d'eau par minute, avec deux pompes de 43 centimètres de diamètre, mises en mouvement Ă  l'aide d'une machine Ă  balancier de 100 chevaux[C 7]. Cette fosse atteint le terrain houiller Ă  154 mètres, et le , Ă  la profondeur de 159 mètres, une couche de houille sèche tenant 15 % de matières volatiles. Elle commence Ă  produire une faible quantitĂ© de 2 000 tonnes en 1850. Mais les veines sont irrĂ©gulières, le charbon menu et terreux, et, jusqu'en 1857, sa production annuelle reste comprise entre 200 et 300 000 hectolitres[C 7]. En profondeur, les terrains sont devenus plus rĂ©guliers et la qualitĂ© du charbon s'est amĂ©liorĂ©e. Cependant, cette fosse n'a fourni jusque 1880 qu'une extraction annuelle faible. En , une deuxième fosse no 2, est ouverte Ă  Leforest. Elle tombe Ă©galement sur le faisceau des houilles sèches. Cette fosse entre en exploitation Ă  la fin de 1853 et produit 70 000 hectolitres pendant l'exercice 1853-54, puis successivement 208 000 hectolitres en 1854-55, 280 000 hectolitres en 1855-56, 335 000 hectolitres en 1856-57 et 400 000 hectolitres en 1857-58[C 7].

Mais comme Ă  la fosse no 1, les terrains sont accidentĂ©s. En 1854, la Compagnie exĂ©cute divers sondages en vue de dĂ©terminer l'emplacement d'une nouvelle et troisième fosse, Dans l'un d'eux, no 346, situĂ© Ă  Dorignies, elle rencontre de belles couches de houille grasse, et Ă  la fin de 1855 elle ouvre une fosse no 3 Ă  proximitĂ© de ce sondage[C 7]. Son emplacement est choisi entre le chemin de fer du Nord (ligne Paris-Nord - Lille) et le canal de la DeĂ»le, dans une situation magnifique au point de vue des dĂ©bouchĂ©s, mais en plein marais. Les difficultĂ©s du passage du niveau ont Ă©tĂ© très grandes. Cependant elles ont habilement Ă©tĂ© surmontĂ©es et, après douze mois de travail, le puits a atteint la profondeur de 130 mètres[C 7].

Les deux autres fosses ont Ă©tĂ© ouvertes au diamètre de trois mètres ; celle de Dorignies a Ă©tĂ© ouverte au diamètre de quatre mètres[C 8]. Elle est munie d'une machine horizontale Ă  deux cylindres de 120 chevaux, tandis que les deux premières fosses n'ont que des machines de trente chevaux[C 8].

La fosse no 3 entre en exploitation en 1858, et dès 1860 la production de la Compagnie passe de 57 000 Ă  86 000 tonnes, puis Ă  102 000 en 1861, 115 000 en 1862, 132 000 tonnes en 1863. L'exploitation de la fosse no 3 est fructueuse dès l'origine[C 8]. Aussi dès que ce gisement a bien Ă©tĂ© connu, en 1865, la Compagnie songe Ă  ouvrir une nouvelle fosse no 4 au sud, sur le prolongement des couches exploitĂ©es par la Compagnie d'Aniche Ă  la fosse Gayant. Le creusement de ce puits prĂ©sente des difficultĂ©s excessives[C 8].

Fosse no 4

En 1865, un premier puits est creusĂ© Ă  travers les sables mouvants, au moyen d'une tour en maçonnerie qui s'arrĂŞte dans l'argile plastique Ă  8,82 mètres. Il est continuĂ© par le système de croisures jointives[C 8]. La quantitĂ© d'eau augmente avec l'approfondissement, et bientĂ´t quatre pompes de cinquante centimètres de diamètre sont devenues insuffisantes ; on les remplace d'abord par deux, puis par quatre pompes de 70 centimètres de diamètre et on a atteint la tĂŞte des marnes Ă  seize mètres, lorsque, le , le balancier de la machine se brise[C 8].

On se dĂ©cide Ă  ouvrir un deuxième puits Ă  cĂ´tĂ© du premier, et en faisant fonctionner, Ă  l'aide de dix gĂ©nĂ©rateurs de cinquante chevaux, deux machines avec quatre pompes de cinquante et quatre de 70 centimètres de diamètre Ă  huit et dix coups par minute, on parvient Ă  22,89 mètres de profondeur ; mais on n'a pas pu aller au-delĂ [C 8]. On tire jusqu'Ă  576 hectolitres d'eau par minute, et on fait monter la vapeur Ă  sept atmosphères et demie. D'une part, le public prĂ©tend qu'on inondait la vallĂ©e de la Scarpe, et, d'autre part, qu'on assèche les puits de la ville de Douai[Note 5]. Enfin, d'après les indications fournies par un sondage et par la fosse no 3, on ne peut compter, avant la profondeur de 35 mètres, avoir des terrains solides permettant d'Ă©tablir des picotages susceptibles de retenir les eaux[C 8]. Il a Ă©tĂ© dĂ©jĂ  dĂ©pensĂ© 427 248,96 francs, dont 98 728,40 francs rien que pour le charbon consommĂ© par les machines[C 9].

Dans cette situation, la Compagnie de l'Escarpelle a eu recours Ă  une Commission composĂ©e de Messieurs de Bracquemont, GlĂ©pin et Vuillemin, afin de savoir quel est le meilleur moyen Ă  employer pour surmonter les difficultĂ©s que prĂ©sente le creusement de la fosse no 4[C 9]. Ces Messieurs ne mettent pas en doute la possibilitĂ© d'achever le creusement du puits no 4 par le procĂ©dĂ© ordinaire, mais ils Ă©tablissent par des calculs qu'il faudrait, pour atteindre la profondeur de 35 mètres, dĂ©velopper avec deux machines d'Ă©puisement un travail utile de plus de mille chevaux, installer dix nouveaux gĂ©nĂ©rateurs de soixante chevaux, et dĂ©penser au moins 550 000 francs, dont 120 000 en charbon, pour parvenir par un seul puits Ă  la base du niveau, 90 mètres ; enfin, que 18 mois doivent ĂŞtre nĂ©cessaires pour arriver Ă  cette profondeur de 90 mètres[C 9].

Mais les inconvĂ©nients de ce mode de travail leur font conseiller Ă  la Compagnie de l'Escarpelle de ne pas l'employer, et d'avoir recours, pour la continuation de leur fosse, au système Kind-Chaudron, alors encore peu connu, ou au système de l'air comprimĂ©[C 9]. En employant le système Kind-Chaudron, il leur paraĂ®t nĂ©cessaire d'exĂ©cuter deux puits, par suite de la rĂ©duction obligĂ©e du diamètre Ă  3,40 mètres. L'exĂ©cution de ces deux puits jusqu'Ă  90 mètres coĂ»terait 575 000 francs et exigerait 18 mois[C 9].

Le fonçage jusqu'Ă  35 mètres par l'air comprimĂ©, obligerait, pour rĂ©duire la pression Ă  deux atmosphères effectives, de continuer l'Ă©puisement dans un des puits et Ă  maintenir le niveau de l'eau Ă  quinze ou vingt mètres de profondeur au-dessous du sol[C 9]. Une fois les eaux retenues par des picotages dans l'un des puits, on continuerait son approfondissement par les procĂ©dĂ©s ordinaires, au diamètre de quatre mètres jusqu'Ă  90 mètres. La dĂ©pense ne serait que de 350 000 francs environ, et il ne faudrait que onze mois pour arriver Ă  90 mètres[C 9].

MalgrĂ© la diffĂ©rence de dĂ©penses et de temps que paraĂ®t prĂ©senter le système de l'air comprimĂ©, deux membres de la Commission ont Ă©tĂ© d'avis que la Compagnie de l'Escarpelle devait lui prĂ©fĂ©rer le système Kind-Chaudron. Ils motivent cet avis, d'abord, sur les complications qu'offre l'emploi de l'air comprimĂ© simultanĂ©ment avec l'Ă©puisement dans l'un des puits[C 9] jusqu'Ă  35 mètres ; puis, sur la nĂ©cessitĂ© oĂą l'on se trouverait ensuite d'Ă©tablir un autre attirail d'Ă©puisement pour atteindre 90 mètres ; enfin, sur l'influence funeste qu'exercerait l'emploi de l'air comprimĂ© sur la santĂ© des ouvriers, et l'incertitude oĂą l'on se trouve qu'il fallĂ»t en continuer l'emploi au-delĂ  de la profondeur de 35 mètres[Note 6] - [C 10].

La Compagnie adopte l'avis de la majoritĂ© de la Commission, et a eu Ă  se fĂ©liciter de l'application du système Kind-Chaudron. D'après un MĂ©moire publiĂ© par M. de Boisset dans les Annales des Mines, tome XVI, 5e livraison, de 1869, les travaux d'installation du système Kind-Chaudron ont commencĂ© fin , et le 1er mars suivant, le forage est en cours[C 10]. Ă€ la fin de , le forage au grand trĂ©pan est parvenu Ă  104 mètres ; on descend le cuvelage, et, dès la fin de 1868, le niveau est complètement maintenu. La dĂ©pense ne s'Ă©lève qu'Ă  208 681,60 francs, et, en dĂ©duisant la valeur du matĂ©riel du sondage, Ă  161 337,38 francs seulement[C 10].

La fosse no 4, composée de deux puits, est entrée en exploitation en 1872. Elle a découvert un gisement riche et régulier de houille grasse, et sa production y a bientôt atteint un chiffre élevé, dépassant celui des trois autres fosses réunies[C 10]. En même temps, le prix de revient y est très-bas. Aussi, cette fosse a modifié d'une manière très favorable la situation de la Compagnie de l'Escarpelle. Cette Compagnie a ouvert, en 1875, sur le même gisement, et par le procédé Kind-Chaudron, un puits no 5. Son installation est terminée peu avant 1880, et il commence à entrer en exploitation[C 10].

Le creusement, l'installation et l'outillage des cinq fosses de l'Escarpelle ont coĂ»tĂ© 774 415,69 francs pour la fosse no 1, 794 538,44 francs pour la fosse no 2, 996 393,85 francs pour la fosse no 3, 1 618 897,67 francs pour la fosse no 4 - 4 bis et 917 826,16 francs pour la fosse no 5, soit un total de 5 102 071,81 francs[C 10]. La moyenne du prix coĂ»tant d'une fosse est de 1 020 414,36 francs[C 10].

Sondage d'Auby

Un sondage no 291, exĂ©cutĂ© en 1854, près du Moulin d'Auby, tombe contre toutes prĂ©visions sur le calcaire carbonifère et y pĂ©nètre, sans en sortir, de 15,89 mètres[C 11]. M. Vuillemin tire, de l'observation de ce fait anormal, la conclusion que la formation houillère doit se relever au nord et s'Ă©tendre au-delĂ  du pĂ©rimètre de la concession de l'Escarpelle. Les recherches d'Ostricourt, suivies plus tard de celles de Carvin, de Meurchin et de Don, sont venues confirmer l'exactitude de cette conclusion, et constatent en dehors des concessions, primitivement instituĂ©es, l'existence de plus de 6 000 hectares de terrain houiller qui donnèrent lieu Ă  l'Ă©tablissement, en 1860, de cinq concessions nouvelles[C 11].

En présence des recherches d'Ostricourt, la Compagnie de l'Escarpelle ne reste pas inactive. Elle ouvre en 1855 un sondage no 292 à Moncheaux, qui rencontre le calcaire carbonifère. En même temps elle réclame une extension de sa concession sur les terrains demandés par la Compagnie Douaisienne. Mais, ainsi qu'il a été dit précédemment, sa réclamation n'a pas été accueillie[C 11].

Proposition de vente Ă  la Compagnie d'Aniche

En 1853, la Compagnie de l'Escarpelle est dans une situation peu favorable. Son capital est épuisé ; ses deux fosses, tombées sur des terrains accidentés, ne fournissant que des charbons secs, ne sont pas productives, et il reste beaucoup à dépenser pour rendre l'entreprise fructueuse[C 11]. D'un autre côté, la Compagnie d'Aniche vient d'ouvrir une fosse (Gayant) sur les charbons gras qu'elle a découverts, près Douai, dans le voisinage de l'Escarpelle[C 11].

Il est venu à la pensée de quelques intéressés de proposer une fusion avec la Compagnie d'Aniche. Des pourparlers ont eu lieu entre les Administrateurs des deux Compagnies, mais ils n'aboutissent pas[C 11]. D'une part, la Compagnie de l'Escarpelle a des prétentions assez grandes ; d'autre part, la Compagnie d'Aniche possédant une immense concession, trouve que tous ses efforts et tous ses capitaux doivent se porter sur la mise en valeur de la partie de cette concession où elle vient de constater de nouvelles richesses, plutôt que de les consacrer à une autre entreprise qui se présente alors sous un aspect peu encourageant[C 11].

La Compagnie de l'Escarpelle demandait trois millions de francs, payables en 3 000 obligations remboursables en trente annuitĂ©s au pair, et rapportant un intĂ©rĂŞt annuel Ă  fixer[C 11].

Pourparlers avec Messieurs Delahante

Quelque temps après, M. Soyez entre en pourparlers avec Messieurs Delahante pour la cession de la concession[C 12]. Ceux-ci envoient M. Chatellux, Ingénieur en chef des Mines, visiter les travaux, et l'on est à peu près d'accord avec la Compagnie de l'Escarpelle pour acheter l'entreprise moyennant une somme de trois millions de francs, lorsqu'éclate la déclaration de la guerre d'Italie. Messieurs Delahante abandonnent leur projet d'acquisition, et la Compagnie de l'Escarpelle décide alors, en 1855, le doublement de son capital[C 12].

Chemin de fer et rivage

Les puits de la Compagnie de l'Escarpelle sont très bien situés par rapport aux voies d'expédition de leurs produits, et il n'est pas de houillère qui ait eu moins de dépenses à faire pour se raccorder et aux lignes ferrées et aux voies navigables, et qui ait moins de frais à supporter pour l'écoulement de ses houilles[C 12]. Tous ces puits sont contigus au chemin de fer du Nord et aux canaux de la Deûle et de la Scarpe, auxquels ils sont reliés par de simples voies de garage ou par des embranchements de très faible longueur[C 12].

Cependant, pour se soustraire Ă  certains pĂ©ages Ă  la Compagnie du Nord comme pour effectuer avec facilitĂ© les mĂ©langes de ses diverses sortes de charbons, la Compagnie a crĂ©Ă© Ă  Dorignies un rivage, avec vastes quais d'embarquement et dĂ©pĂ´ts de houille et de bois, qui est en communication avec ses cinq puits[C 12]. Les expĂ©ditions par la voie d'eau, d'après un travail de M. Micha, ont Ă©tĂ© en 1869, de 56 667 tonnes, ou 42 % de l'extraction, en 1870 36 744 tonnes (25 %), en 1871 43 149 tonnes (28 %), en 1872 50 553 tonnes (23 %), en 1873 61 546 tonnes (23 %), en 1874 66 371 tonnes (25 %), en 1875 72 295 tonnes (25 %), et en 1876 65 107 tonnes (24 %)[C 12].

Fabrication de coke

En 1872, la Compagnie de l'Escarpelle traite un marchĂ© de 50 Ă  75 000 tonnes de charbon de la fosse no 4, par an, pendant trois ans, au prix de 13,50 francs la tonne, avec la Compagnie de transports de Saint-Dizier[C 12]. Cette dernière installe près de ladite fosse une fabrication de coke pouvant livrer 150 tonnes par jour[C 12]. Ce traitĂ© donne lieu, dès 1873, Ă  un procès basĂ© sur la trop grande teneur en cendres des charbons[C 13].

Sur un rapport d'experts, le tribunal de Douai condamne la Compagnie de l'Escarpelle Ă  payer Ă  la Compagnie de transports, d'abord une indemnitĂ© de 84 159,86 francs pour trop forte teneur en cendres des charbons livrĂ©s ; puis une deuxième indemnitĂ© de 239 785,71 francs pour prĂ©judice indirect Ă©prouvĂ© par la Compagnie des transports, du fait de livraisons de charbons dĂ©fectueux, soit, en totalitĂ©, 323 945,57 francs[C 13].

La Cour d'appel rĂ©duit cette deuxième indemnitĂ© Ă  61 000 francs environ, et un nouveau marchĂ© de charbon de cinq ans, conclu en 1877, Ă  12,50 francs, vient mettre fin Ă  toute rĂ©clamation ultĂ©rieure, moyennant paiement, par la Compagnie de l'Escarpelle, d'une somme totale d'environ 145 000 francs[C 13].

Gisement

Coupe passant par les fosses nos 5, 4 et 1 de l'Escarpelle, et par les fosses Gayant et Bernicourt des mines d'Aniche, vers 1880.

C'est Ă  l'Escarpelle que les morts-terrains, qui recouvrent le terrain houiller dans le bassin du Pas-de-Calais, prennent la plus grande Ă©paisseur. Cette Ă©paisseur varie de 216 Ă  232 mètres aux trois fosses nos 3, 4 et 5, près de Douai. Elle est de 154 et 156 mètres seulement aux fosses nos 1 et 2[C 13]. Ces deux dernières fosses exploitent des houilles sèches Ă  flamme courte, ne collant et ne fumant pas ou très peu, et tenant de 14 Ă  17 % de matières volatiles, employĂ©es avec beaucoup d'avantage pour le chauffage des chaudières Ă  vapeur. Leur gisement, qui comprend quatorze couches, est assez irrĂ©gulier et peu productif[C 13].

Les fosses nos 3, 4 et 5, placées au sud, exploitent des couches supérieures aux précédentes, et dont la proportion de matières volatiles va en augmentant en se dirigeant du nord au sud, et passe de 18 à 28 %. Ces houilles sont grasses, à courte flamme, bitumineuses et très convenables pour la fabrication du coke et pour la verrerie[C 13].

Dirigées de l'est à l'ouest, elles forment à l'ouest un coude brusque qui les ramène au midi, puis à l'est, de sorte que la bowette sud de la fosse no 4 recoupe les veines traversées par la bowette nord du même étage[C 13]. Il doit exister vers l'ouest un grand accident qui a refoulé toutes les couches de la manière qui vient d'être dite[C 14]. Cependant ces couches, dans la partie exploitée par les fosses nos 4 et 5, présentent une régularité très grande, favorable à une production économique[C 14].

Les coupes ci-contre montrent, avec la carte de la concession de l'Escarpelle la position relative des houilles sèches par rapport aux houilles grasses, la manière dont se comprend le renversement des couches au sud de la fosse no 3 et la relation qui existe entre les veines exploitées à l'Escarpelle et celles exploitées aux fosses Gayant et Bernicourt, de la Compagnie des mines d'Aniche[C 14].

Tableau donnant par année l'extraction, le nombre d'ouvriers occupés, et la production, par ouvrier, des mines de l'Escarpelle, de 1850 à 1878[C 15].
AnnéesExtraction (en tonnes)Nombre d'ouvriers occupésProduction par ouvrier (en tonnes)
18502 009202
185128 05233284
185225 17133278
185320 75135558
185431 657270117
185544 34555679
185644 74455780
185751 867470110
185857 423445128
185957 257502114
1850 - 1859353 276Moyenne94
186086 316500172
1861102 235851120
1862115 008824139
1863115 197776148
1864132 840895148
1865132 521955138
1866108 577893121
1867113 980963118
1868115 572805143
1869135 742855158
1860 - 18691 157 988Moyenne140
1870143 046821174
1871150 058956156
1872215 8991 030209
1873258 8311 167221
1874261 2951 323197
1875283 933
1876265 1821 346197
1877262 4441 445181
1870 - 18771 840 088Moyenne190
1878261 313
Total3 623 265

Production

La fosse no 1 entre en exploitation Ă  la fin de 1850 et produit cette annĂ©e 2 000 tonnes seulement. Son extraction reste faible, 20 Ă  30 000 tonnes pendant bien des annĂ©es[C 14]. La mise en exploitation de la fosse no 2 vient augmenter la production, qui ne dĂ©passe pas, cependant, 50 Ă  60 000 tonnes jusqu'en 1860, malgrĂ© le contingent fourni par la fosse no 3. En 1860, l'extraction monte Ă  86 000 tonnes. En 1861, Ă  102 000 tonnes. Elle n'est encore, en 1868, que de 115 000 tonnes et en 1872, de 150 000 tonnes[C 14].

L'exploitation de la fosse no 4 commence en 1872 et l'extraction s'Ă©lève d'annĂ©e en annĂ©e : elle est, en 1872, de 215 000 tonnes. Et elle monte, en 1875, Ă  284 000 tonnes, le plus haut chiffre qu'elle ait atteint. Elle descend ensuite Ă  260 et quelque mille tonnes pendant chacune des annĂ©es 1876 Ă  1878[C 14].

En rĂ©sumĂ©, ainsi que le montre le tableau ci-contre, la production des mines de l'Escarpelle a Ă©tĂ© de 1850 Ă  1859, de 363 276 tonnes, de 1860 Ă  1869, 1 157 988 tonnes, de 1870 Ă  1878, 2 102 001 tonnes, soit depuis l'origine, de 3 623 265 tonnes[C 14].

Emprunts

En 1855, la Compagnie a voulu contracter un emprunt pour l'exĂ©cution de sa troisième fosse[C 16]. Mais son crĂ©dit n'est pas suffisamment Ă©tabli par les rĂ©sultats de ses deux premières fosses ; aussi cet emprunt Ă©choue complètement. Le capital nĂ©cessaire Ă  l'exĂ©cution de la troisième fosse a Ă©tĂ© fourni par l'Ă©mission de 3 000 actions de 500 francs[C 16]. Dans sa rĂ©union du , l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale vote un emprunt de 900 000 francs destinĂ©s Ă  l'Ă©tablissement d'une quatrième fosse et d'une citĂ© ouvrière Ă  proximitĂ©. Cet emprunt a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© par l'Ă©mission de 3 000 obligations de 300 francs, portant intĂ©rĂŞt Ă  6 % l'an, et remboursables en quinze annuitĂ©s avec prime de 40 francs. Le premier tirage a eu lieu en 1869 et le dernier en 1883[C 16].

Bilan comptable au [C 15].
ÉlémentsMontant (en francs)
Fosse no 1360 944
Fosse no 2405 932
Fosse no 3557 511
Fosse no 4 - 4 bis1 407 050
Fosse no 5917 827,16
Total des fosses3 649 263,16
Maisons d'ouvriers862 054,40
PropriĂ©tĂ©s395 382,85
Chantier, quai, rivage, chemin de fer467 909
MatĂ©riel, mobilier, magasin, charbon533 106,06
Caisse, portefeuille, valeurs777 110,39
Comptes crĂ©diteurs814 629,23
Total de l'actif7 499 455,09
Capital2 886 500
BĂ©nĂ©fices employĂ©s ou Ă  employer aux travaux3 171 062,74
Obligations, intĂ©rĂŞts, etc412 500
RĂ©serve statutaire400 000
Comptes dĂ©biteurs629 392,35
Total du passif7 499 455,09

Capitaux engagés

Des 6 000 actions composant le capital de la Compagnie, il n'en a Ă©tĂ© Ă©mis que 5 773 Ă  500 francs pour 2 886 300 francs. Il a Ă©tĂ© empruntĂ© par obligations, en 1865, 900 000 francs, soit un ensemble de 3 786 300 francs[C 16].

Mais ce chiffre est loin de représenter le capital employé à créer les travaux. Il faut y ajouter une somme importante prélevée sur les bénéfices annuels, ainsi que le montre le bilan du ci-contre[C 16].

Il ressort de ce bilan qu'il a Ă©tĂ© employĂ© en travaux, en outillage et fonds de roulement 7 499 455,09 francs[C 17]. Ă€ cette somme, il faut ajouter les amortissements annuels faits depuis l'origine de la SociĂ©tĂ© sur les sondages et le capital engagĂ©, amortissements qui varient de 2,5 Ă  10 % suivant la nature des objets, et qui s'Ă©lèvent en totalitĂ©, du au , Ă  3 008 178,54 francs de sorte qu'il a Ă©tĂ© effectivement engagĂ© dans l'entreprise des mines de l'Escarpelle 10 507 633,63 francs[C 17]. L'extraction a Ă©tĂ©, en 1878, de 261 313 tonnes, et le plus haut chiffre qu'elle ait atteint a Ă©tĂ©, en 1875, de 283 933 tonnes. Le capital engagĂ© Ă  l'Escarpelle correspond donc Ă  3 700 000 francs pour une extraction annuelle de 100 000 tonnes, ou de 37 francs par tonne[C 17]. Il y a lieu, toutefois, d'observer que ce chiffre se rĂ©duirait Ă  trente francs par tonne avec une extraction, qui est possible, de 350 000 tonnes. Et cependant, la Compagnie de l'Escarpelle n'a eu Ă  faire que de très faibles dĂ©penses pour raccorder ses puits aux grandes voies de transport, chemins de fer et canaux[C 17].

Valeur des actions

Les actions de l'Escarpelle ont Ă©tĂ© Ă©mises en 1847, lors de la constitution de la SociĂ©tĂ©, Ă  500 francs. C'est Ă  ce mĂŞme prix de 500 francs, qu'en 1855, lors du doublement du capital, ont Ă©tĂ© Ă©mises 3 000 actions nouvelles. Ă€ la fin de 1859, après la mise en exploitation de la fosse no 3, elles se vendent 1 000 francs[C 17]. Elles montent au commencement de 1861 Ă  1 200 francs ; mais ce prix ne se maintient pas et elles descendent Ă  1 000 francs en 1862 et mĂŞme 950 francs en 1864. En 1868, on les trouve Ă  1 150 francs, et elles restent Ă  ce prix jusqu'en . Avec le haut prix qu'atteignent les charbons, elles s'Ă©lèvent Ă  la fin de 1872 Ă  1 880 francs et en Ă  3 100 francs[C 17]. Elles sont encore Ă  ce dernier taux en . Mais elles montent Ă  4 000 francs en , 5 000 francs en , 6 200 francs en , et 8 250 francs en , chiffre maximum qu'elles aient atteint[C 17].

Elles redescendent ensuite Ă  6 250 francs en , 4 200 francs en , et 3 600 francs en [C 18]. Ă€ la fin de 1877, elles se vendent Ă  4 400 francs, et pendant l'annĂ©e 1878, elles vacillent entre 4 000 et 3 600 francs. C'est Ă  ce dernier prix qu'elles sont en [C 18].

Dividendes

Quoique la situation financière de la Compagnie est peu brillante, il a Ă©tĂ© rĂ©parti en 1852 un premier dividende de trente francs Ă  chacune des 3 000 actions Ă©mises, et en 1853 et 1854, un deuxième et un troisième de quarante francs. En 1855, le capital de la Compagnie est portĂ© Ă  trois millions de francs, reprĂ©sentĂ© par 6 000 actions. Mais il n'en a Ă©tĂ© Ă©mis rĂ©ellement que 5 773, nombre des actions en circulation encore en 1880[C 18].

La Compagnie a continuĂ© ensuite sans interruption ses rĂ©partitions de dividendes, Ă  savoir 35 francs Ă  5 773 actions en 1855, 40 francs en 1856 et 45 francs en 1857[C 18]. Pendant les trois annĂ©es 1858 Ă  1860, le dividende est de 35 francs. Il s'Ă©lève Ă  50 francs dans les quatre annĂ©es 1861-1864, et Ă  55 francs en 1865. Il redescend Ă  50 francs en 1866, 40 francs en 1867 et 30 francs en 1868 et 1869. En 1870, il n'a pas Ă©tĂ© distribuĂ© de dividende, et en 1871, il n'a Ă©tĂ© rĂ©parti que 40 francs par action[C 18].

La hausse du prix des houilles permet Ă  la Compagnie de distribuer 120 francs en 1872, 170 francs en 1873 et 190 francs en 1874. C'est le plus fort dividende qui ait Ă©tĂ© distribuĂ©. Le dividende tombe Ă  150 francs en 1875, 120 francs en 1876, 110 francs en 1877, et il remonte Ă  120 francs en 1878[C 18].

Prix de vente

En 1862, le prix moyen de vente des charbons de l'Escarpelle est de 11,70 francs la tonne. En 1869, il est de douze francs[C 18]. D'après les rapports des IngĂ©nieurs des mines, il est en 1871 de 12,84 francs, 1872 de 12,86 francs, 1873 de 15,89 francs, 1874 de 15,68 francs, 1875 de 15,85 francs, 1876 de 14,72 francs, 1877 de 12,76 francs et 1878 de 11,91 francs[C 19]. Ces prix sont des moyennes, qui sont infĂ©rieures et de beaucoup aux prix cotĂ©s officiellement. Ainsi au , le cours des charbons de l'Escarpelle est de 25 Ă  26 francs la tonne aux fosses pour le tout venant, et 38 francs pour le gros, tandis que le prix moyen de vente de toute l'annĂ©e 1875 n'est que de 15,85 francs[C 19].

Ouvriers

Dans un tableau prĂ©cĂ©dent, on trouve le nombre d'ouvriers employĂ©s annuellement par les mines de l'Escarpelle depuis 1850. Pendant cette annĂ©e 1850, ce nombre est de 202. Il varie de 270 Ă  355 de 1851 Ă  1854, de 445 Ă  557 de 1855 Ă  1860, et de 776 Ă  963 de l861 Ă  l871. En 1872, il est de 1 030 et en 1877 de 1 445[C 19]. D'après une notice publiĂ©e dans le bulletin de la SociĂ©tĂ© de l'industrie minĂ©rale[Note 7] Ă  l'occasion de la visite du congrès en 1876, la rĂ©partition des ouvriers des mines de l'Escarpelle est la suivante : 622 ouvriers dont 454 au fond et 168 au jour en 1860, 823 ouvriers dont 652 au fond et 171 au jour en 1865, 823 ouvriers dont 660 au fond et 227 au jour en 1870, et 1 441 ouvriers dont 1 154 au fond et 287 au jour en 1875[C 19]. Ces chiffres diffèrent un peu de ceux donnĂ©s dans le tableau prĂ©cĂ©dent extrait des annuaires du dĂ©partement du Nord, et Ă©tablis d'après les Ă©tats de redevance[C 20].

Production par ouvrier[C 20]
AnnéeFond.F & J.
1860190138
1865203161
1870216161
1875245196

Production par ouvrier

De 1850 Ă  1859, la production par ouvrier est faible, elle varie de 58 Ă  128 tonnes, suivant les annĂ©es. De 1860 Ă  1869, elle est bien meilleure, elle est de 118 Ă  172 tonnes. Enfin, de 1870 Ă  1877, elle s'amĂ©liore beaucoup, elle ne tombe pas au-dessous de 156 tonnes (1871), et s'Ă©lève Ă  221 tonnes en 1874. Elle est en 1877 de 181 tonnes[C 20]. La notice du bulletin de l'industrie minĂ©rale donne les chiffres suivants :

Enfin les IngĂ©nieurs des mines fournissent dans leurs rapports annuels les rĂ©sultats suivants : la production par ouvrier de fond est de 280 tonnes en 1873, 255 tonnes en 1874, 246 tonnes en 1875, 221 tonnes en 1876, 226 tonnes en 1877 et 294 tonnes en 1878[C 20].

Coût des salaires[C 20]
AnnéeMontant global.Par ouvrier.
1856328 441580
1857361 450769
1858377 721848
1859318 096623
1860514 7371 029
1861633 903745
1862656 918793
1863654 535843
1864675 844755
1865676 511703
Moyenne des dix années
(1856 - 1865)
519 216766

Salaires

Suivant les Ă©tats des redevances, les salaires payĂ©s successivement par la Compagnie de l'Escarpelle ont Ă©tĂ© en moyenne sur les dix annĂ©es de 1856 Ă  1865 de 519 216 francs, soit par ouvrier 766 francs[C 20]. Le tableau ci-contre donne de plus amples renseignements.

Les rapports des IngĂ©nieurs des mines fournissent les chiffres suivants, sur le salaire annuel des ouvriers de toute espèce des mines de l'Escarpelle : 1 337 francs en 1873, 1 252 francs en 1874, 1 197 francs en 1875, 1 108 francs en 1876 et 1 016 francs en 1877[C 21]. La moyenne des cinq annĂ©es est de 1 182 francs. Ainsi, comparativement Ă  la moyenne des dix annĂ©es de 1856 Ă  1865, il y a eu dans la pĂ©riode des cinq annĂ©es de 1873 Ă  1877 une augmentation de salaire de 416 francs, ou de 54 %. Enfin, d'après la notice publiĂ©e dans l'Industrie minĂ©rale, le salaire journalier du mineur proprement dit a Ă©tĂ© successivement de 4,20 francs en 1860, 4,16 francs en 1865, 4,48 francs en 1870, 5,76 francs en 1875, et le salaire journalier des ouvriers de toute espèce de 2,77 francs en 1860, 2,70 francs en 1865, 3,29 francs en 1870, 4,27 francs en 1875[C 21]. L'augmentation en quinze ans de 1860 Ă  1875 a donc Ă©tĂ© pour l'ouvrier mineur de 1,56 franc ou de 37 % et pour l'ouvrier de toutes catĂ©gories 1,50 franc ou de 54 %[C 21].

Maisons d'ouvriers

Une première citĂ© ouvrière a Ă©tĂ© commencĂ©e Ă  Roost-Warendin en 1852 et terminĂ©e en 1853. Depuis il a Ă©tĂ© crĂ©Ă© une nouvelle citĂ© Ă  Leforest, et fin 1857 la Compagnie possède 128 maisons. La Compagnie a crĂ©Ă© depuis un centre important d'habitations Ă  Dorignies, et elle possède, fin 1876, 494 maisons ayant coĂ»tĂ© plus d'un million. Elle emploie 1 346 ouvriers, et loge au moins 50 % de son personnel. Chaque maison est occupĂ©e par une famille, composĂ©e en moyenne de cinq personnes[C 21].

Le hameau de Dorignies dépend de la ville de Douai. Ce centre est devenu très populeux, à cause des mines et de plusieurs établissements industriels qui sont venus s'y fixer. Il est compris dans l'octroi de la ville, qui par contre y a installé à ses frais écoles, asile et église. Les mines de l'Escarpelle et les autres usines ont toutefois contribué, dans une certaine mesure, à la création de ces établissements[C 22].

Caisse de secours

La Compagnie a établi dès l'origine une caisse de secours qui est alimentée par une retenue de 3 % sur les salaires des ouvriers par une cotisation de la Compagnie de 1 % desdits salaires[C 22]. Elle fournit aux ouvriers malades ou blessés des secours en argent, les soins médicaux, et assure des pensions de retraite aux vieux ouvriers, à leurs veuves et à leurs orphelins[C 22].

Après 1880

En 1895, l'ingénieur-directeur de la compagnie est M. Thiry. Il dirige les ingénieurs Lacroix, Soubeiran, Doise, Braure, Gérard, Kopp, Vaissière-Laveine, Sauvet et Smith. La Compagnie possède alors trois usines de lavage, trois groupes de fours à coke, une usine à briquettes, un chemin de fer jusqu'à la gare de Leforest, et un quai d'embarquement[A 1].

Elle rachète le la concession de Courcelles-lez-Lens Ă  la SociĂ©tĂ© de Courcelles-lez-Lens. La fosse ouverte devient alors la fosse no 7 de l'Escarpelle[A 1]. La Compagnie produit 872 059 tonnes de houille en 1913[A 2]. En 1920, M. Dubernard est ingĂ©nieur-principal, il est aidĂ© dans son travail par les ingĂ©nieurs Lecouffe, Braure, Bayle, Wartelle, Denecheau, et Arnu. La Compagnie possède alors une caisse de secours, 1 154 maisons, et emploie 1 385 ouvriers au fond, 685 au jour, et 62 surveillants[A 2].

Le directeur de la Compagnie est M. Dubernard en 1939. La Compagnie possède un lavoir, une usine Ă  briquettes, une usine Ă  boulets, et une batterie de fours Ă  coke qui produit 120 000 tonnes par an. La production est de 821 652 tonnes, et la compagnie emploie 3 200 ouvriers au fond et 1 836 au jour, ainsi que soixante surveillants au fond, et 105 au jour[A 3].

La Compagnie des mines de l'Escarpelle est nationalisée en 1946, et intègre, avec la Compagnie des mines d'Aniche, le groupe de Douai.

Les fosses

La Compagnie des mines de l'Escarpelle a exploité dix fosses, numérotées de un à dix, dont deux possèdent deux puits.

Fosse no 1 ou fosse Soyez

Fosse no 1 ou Soyez vers 1900.
50° 24′ 05″ N, 3° 06′ 25″ E[BRGM 1]
1847 - 1954

La fosse est creusĂ©e dès 1847 Ă  300 mètres du sondage et de la rive gauche de la Scarpe, au sud de Roost-Warendin[JLH 1]. Le terrain houiller est atteint Ă  154 mètres, et la houille est officiellement constatĂ©e le , Ă  la profondeur de 159 mètres[C 23]. Le diamètre du puits est de 2,80 mètres et il est muni d'un cuvelage en bois de chĂŞne. Un premier accrochage est Ă©tabli Ă  233 mètres et l'approfondissement du puits se termine provisoirement en Ă  240 mètres[A 4]. L'exploitation commence dès 1850. Les ouvriers se rendent au fond en empruntant les Ă©chelles installĂ©es sur un des cĂ´tĂ©s du puits[A 4]. Les terrains supĂ©rieurs sont très irrĂ©guliers, mais ils s'amĂ©liorent en profondeur. Pendant ses premières dĂ©cennies, la fosse n'a fourni qu'une extraction annuelle assez faible comparĂ© aux autres fosses de la Compagnie. Le grisou y existe[C 23].

En 1881, le cuvelage en bois est remplacĂ© par un autre en fonte. En 1876, deux cages se rencontrent dans le puits et entraĂ®nent la mort de treize mineurs. Le vieux chevalement en bois de 1850 est remplacĂ© en 1890 par un autre chevalement Ă©galement en bois[A 4]. La fosse est dĂ©truite en 1918. Reconstruite après les hostilitĂ©s, elle est Ă©quipĂ©e du chevalement mĂ©tallique provenant de la fosse no 6. L'extraction cesse en 1923[A 4]. La fosse sert alors au service et Ă  l'aĂ©rage pour les fosses nos 5 et 9 jusqu'en 1954. Profond de 409 mètres, le puits est remblayĂ© en 1954 et le chevalement abattu en 1958. La production totale est de 3 237 391 tonnes de charbon maigre[A 4].

Fosse no 2 ou fosse Douay

Fosse no 2 ou Douay vers 1900, derrière la gare.
Le puits no 2 en 2010.
Fosse no 2 vers 1920.
50° 25′ 35″ N, 3° 03′ 38″ E[BRGM 2]
1850 - 1970

La fosse no 2 est foncĂ©e en Ă  Leforest[JLH 2], près de la gare, de l'autre cĂ´tĂ© des voies de la ligne Paris-Nord - Lille. Le terrain houiller est rencontrĂ© Ă  150,18 mètres[C 23]. Les terrains sont accidentĂ©s et inclinĂ©s près du puits de 70 Ă  75°. Le grisou y existe[C 23]. Le diamètre du puits est de 2,65 mètres. La fosse est envahie par les eaux en et ne peut fonctionner qu'en avec des accrochages Ă©tablis Ă  200 et 240 mètres[A 5].

En 1887, la Compagnie construit un lavoir Ă  cĂ´tĂ© de cette fosse et les installations sont doublĂ©es en 1891. De nombreuses explosions de grisou se manifestent en 1880, 1881, 1887, 1888 et 1889[A 5]. L'extraction cesse en 1914. La fosse est toutefois reconstruite en 1919 pour assurer l'aĂ©rage aux puits nos 6 et 8. Le puits cesse son service Ă  l'arrĂŞt de la fosse no 8 en 1968. La production totale est de 1 841 042 tonnes de charbon maigre. Le puits de 346 mètres de profondeur est remblayĂ© en 1970.

Fosse no 3

La fosse no 3 vers 1900.
La fosse no 3 en 1970.
50° 24′ 02″ N, 3° 05′ 05″ E[BRGM 3]
1856 - 1975

Le puits de la fosse no 3 est commencĂ©e en Ă  Pont-de-la-DeĂ»le, un quartier de Flers-en-Escrebieux[JLH 3], les premiers travaux ont commencĂ© en 1855[C 23]. Le diamètre du puits de 3,80 mètres permet d'utiliser des cages Ă  deux berlines par Ă©tages[A 5]. Le creusement prĂ©sente de sĂ©rieuses difficultĂ©s Ă  travers les terrains tertiaires et les marnes fendillĂ©es jusqu'Ă  la profondeur de 20,62 mètres. L'Ă©puisement des eaux exige l'emploi de quatre pompes de cinquante centimètres, marchant Ă  douze coups par minute. Le terrain houiller est rencontrĂ© Ă  216 mètres. Le passage du niveau est difficile[C 23]. Les 75 premiers mètres ont demandĂ© neuf mois de travail afin d'Ă©puiser l'eau. TerminĂ©e fin 1858 Ă  290 mètres avec des accrochages Ă©tablis Ă  245 et 286 mètres, la fosse no 3 entre en exploitation en en extrayant le charbon de la veine Sainte Barbe puissante d'un mètre. Le puits est approfondi Ă  450 mètres en 1874[A 5]. Le , cinq hommes qui descendait assis dans une berline sont prĂ©cipitĂ©s au fond du puits[A 5]. Le cuvelage en bois laissant passer beaucoup d'eau, une chemise en fonte est mise Ă  l'intĂ©rieur en 1876[C 23].

La fosse est anĂ©antie en ; elle sert encore Ă  l'extraction jusqu'en 1922, puis Ă  l'aĂ©rage des fosses nos 5 et 9 de l'Escarpelle[A 5]. Elle cesse son activitĂ© en 1972. Le puits profond de 545 mètres est remblayĂ© en et le chevalement abattu en fin d'annĂ©e. La production totale est de 4 029 246 tonnes de charbon gras et demi gras[A 5].

Fosse no 4 - 4 bis

La fosse no 4 - 4 bis vers 1900.
Le puits no 4.
La fosse no 4 - 4 bis en 1977.
Le puits no 4 bis.
Puits no 4
50° 23′ 26″ N, 3° 04′ 58″ E[BRGM 4]
1865 - 1954
Puits no 4 bis
50° 23′ 25″ N, 3° 04′ 59″ E[BRGM 5]
1867 - 1952

Le fonçage du puits no 4 commence le dans le quartier Dorignies Ă  Douai[JLH 4], près du canal de la DeĂ»le. En se produisent Ă  trente mètres de profondeur d'importantes venues d'eau que l'on n'arrive pas encore Ă  enrayer en [A 6]. Le puits no 4 bis est foncĂ© en 1867 par le procĂ©dĂ© Chaudron Ă  90 mètres du puits no 4 Ă  la profondeur de 334 mètres[A 6] (426 mètres en 1876). La venue d'eau est telle que les puits sont abandonnĂ©s quelques mois Ă  la profondeur de 24 mètres[C 23]. On utilise alors avec succès le système Chaudron (creusement par caissons), pour la première fois dans le Nord. La fosse possède un puits d'extraction et un puits d'aĂ©rage. Le terrain houiller est atteint Ă  la profondeur de 232 mètres[C 23].

En 1870, on Ă©tablit des accrochages Ă  278 et 334 mètres et l'extraction commence en ou en 1872 dans de belles veines de 1,50 mètre d'Ă©paisseur. Le puits no 4 est profond de 340 mètres. La fosse no 4 - 4 bis entre en exploitation en 1872. Elle exploite le faisceau de houille grasse de la fosse Gayant de la Compagnie d'Aniche. Le gisement est très riche et la fosse très productive[C 23]. En 1880, la fosse produit 300 000 tonnes. Le puits no 4 bis sert Ă  l'extraction en 1886[A 6]. En 1913, on exploite Ă  540 mètres. DĂ©truite en 1918, la fosse ne sert plus que pour l'aĂ©rage de la fosse no 5[A 6]. Les deux puits sont dĂ©pourvus de chevalements. Le puits no 4 bis, profond de 448 mètres, est remblayĂ© en 1952, le no 4, de 535 mètres, l'est en 1954. Les installations sont dĂ©truites en . La production totale est de 5 392 233 tonnes de charbon gras[A 6].

Fosse no 5

La fosse no 5 vers 1910.
Le puits no 5 en 2010.
La fosse no 5 vers 1950.
Quelques bâtiments préservés.
50° 23′ 31″ N, 3° 05′ 21″ E[BRGM 6]
1875 - 1970

Le fonçage du puits no 5 dĂ©bute le Ă  Douai-Dorignies[JLH 5]. Le diamètre est de 3,65 mètres ; le procĂ©dĂ© Kind-Chaudron est utilisĂ© pour le fonçage du puits[C 23]. Le cuvelage descend jusqu'Ă  122 mètres et le puits atteint le terrain houiller Ă  210 mètres[C 23]. L'exploitation commence en 1879 Ă  278 et 334 mètres. Un chevalement mĂ©tallique est installĂ© en 1909. l'exploitation a alors lieu Ă  683 mètres[A 6].

En 1950, le puits atteint 681 mètres et la fosse, Ă©quipĂ©e d'un matĂ©riel Ă  bout de souffle, produit très peu. Le puits no 5 sert Ă  l'extraction, au service et Ă  l'entrĂ©e d'air. Le retour s'effectue par les puits nos 1 et 3 de l'Escarpelle. Le puits no 5, Ă©quipĂ© d'une machine d'extraction Ă  air comprimĂ© Thiriau de 600 chevaux reçoit Ă  partir de 1953, des cages Ă  quatre plateaux de deux berlines de 500 litres et ses recettes du fond et du jour sont amĂ©liorĂ©es. La fosse sert jusqu'en 1960 au service du personnel et du matĂ©riel puis elle s'arrĂŞte, n'ayant plus que des fonctions d'aĂ©rage jusqu'en 1970. Le puits profond de 681 mètres est remblayĂ© en 1970 et le chevalement abattu en juin de la mĂŞme annĂ©e. La fosse a produit 7 432 000 tonnes[JLH 5].

Fosse no 6

La fosse no 6 vers 1930.
Le puits no 6 en 2009.
La fosse no 6 le .
50° 25′ 55″ N, 3° 03′ 51″ E[BRGM 7]
1884 - 1983[Note 8].

La fosse no 6 est commencĂ©e Ă  Leforest[JLH 6] le , avec un diamètre de 3,65 mètres afin de servir Ă  l'aĂ©rage du puits no 2. En , on installe un premier accrochage Ă  223 mètres et un second Ă  301 mètres en 1886[A 1]. L'extraction cesse au puits no 6 en . La fosse sert alors de puits de service pour la fosse no 10. La production totale a Ă©tĂ© de 4 533 337 tonnes[A 1].

Vers 1960, le toit du chevalement est enlevé et remplacé par une poutre de roulement équipée d'un chariot palan, ce qui en modifie considérablement l'aspect. En 1966, le puits est utilisé comme bure pour la fosse no 10 jusqu'en 1973. À partir de cette date la fosse no 6 sert au retour d'air pour la fosse no 9 à Roost-Warendin jusqu'en 1982. Le puits cesse alors le service et est remblayé en 1983. La machine d'extraction à air comprimé fabriquée par la Société des Ateliers Thiriau en Belgique est démontée et exposée dans la grande verrière du Centre historique minier de Lewarde. Le chevalement est abattu le mardi , à 14 h 45[JLH 6].

Fosse no 7 - 7 bis

La fosse no 7 vers 1910.
La fosse no 7 vers 1930.
Puits no 7

50° 24′ 37″ N, 3° 00′ 50″ E[BRGM 8]

1861 - 1966
Puits no 7 bis

50° 24′ 35″ N, 3° 00′ 56″ E[BRGM 9]

1902 - 1966

La fosse no 7 est commencĂ©e en Ă  Courcelles-les-Lens[JLH 7], par la SociĂ©tĂ© du Midi de l'Escarpelle. Le diamètre est de quatre mètres. En 1869, des accrochages sont Ă©tablis Ă  208, 267, 340 et 450 mètres[A 1]. Les travaux sont ralentis Ă  cause des procès ayant lieu avec Abel Lebreton, qui fonde la SociĂ©tĂ© du Couchant d'Aniche. La SociĂ©tĂ© du Midi de l'Escarpelle, transformĂ©e en SociĂ©tĂ© de Courcelles-lez-Lens ne reçoit sa concession de 440 hectares que le après de nombreuses actions en justice[D 1] : elle connaĂ®t aussi des difficultĂ©s financières qui l'amènent Ă  la faillite. Le , un coup de grisou dans cette fosse fait quatre morts, un autre le occasionne dix tuĂ©s[A 1].

Le puits no 7 bis est creusĂ© en Ă  un diamètre de cinq mètres par le procĂ©dĂ© de congĂ©lation. L'extraction commence en [A 1] et cesse en . La production est concentrĂ©e sur la fosse no 8 Ă  Auby. On y a remontĂ© 7 019 000 tonnes de charbon. Le puits no 7 bis assure le retour d'air pour la fosse no 8 jusqu'en 1966. Le puits no 7 profond de 635 mètres est remblayĂ© en 1966. le puits no 7 bis, profond de 563 mètres, est aussi remblayĂ© en 1966. Le chevalement du puits no 7 bis est dĂ©mantelĂ© vers 1967. Les deux terrils coniques (no 145 et 145A) ont totalement Ă©tĂ© exploitĂ©s[JLH 7].

Fosse no 8

Le chevalement de la fosse no 8 Ă  Auby.
50° 24′ 45″ N, 3° 02′ 39″ E[BRGM 10]
1906 - 1968

Le creusement du puits no 8 commence en à Auby[JLH 8] par le procédé de congélation et rencontre de nombreuses difficultés[A 2]. L'exploitation ne débute qu'en 1910. Les travaux communiquent avec ceux de la fosse no 6 dès 1908. La fosse no 8 est le théâtre d'un coup de grisou, le qui a tué huit mineurs[A 2].

Ă€ partir de , la modernisation du siège no 8 est entreprise. Un nouveau chevalement Ă  molettes superposĂ©es est installĂ© au-dessus de l'ancien chevalement sans arrĂŞt de production. Une machine d'extraction Ă  poulie Koepe entraĂ®nĂ©e par deux moteurs de 1 000 chevaux remplace l'ancienne. En 1964, la fosse exploite entre les Ă©tages de 300 et 510 mètres. Le personnel est de 711 personnes au fond et 111 au jour. Le rendement net s'Ă©lève Ă  1 295 kilogrammes.

La fosse s'arrĂŞte le après avoir extrait 10 150 000 tonnes. Le puits profond de 457 mètres est remblayĂ© la mĂŞme annĂ©e. Le chevalement est abattu en fin d'annĂ©e. La machine d'extraction est dĂ©montĂ©e pour ĂŞtre installĂ©e au puits Dechy no 2[JLH 8].

Fosse no 9

La fosse no 9 en 1975.

Le chevalement de la fosse no 9 de l'Escarpelle.
50° 24′ 42″ N, 3° 06′ 12″ E[BRGM 11]
1909 - 1991

Les travaux du puits no 9 dĂ©butent en 1909 Ă  Roost-Warendin[JLH 9] par le procĂ©dĂ© de congĂ©lation pour un diamètre de cinq mètres qui doit servir d'aĂ©rage pour les puits nos 1 et 3[A 2]. Un accrochage est Ă©tabli Ă  206 mètres et un autre Ă  227 mètres en . En 1919, le puits est approfondi Ă  410 mètres. Un bâtiment d'extraction moderne avec machine d'extraction de 1 000 chevaux est construit[A 2].

La fosse est modernisĂ©e en 1955 avec l'installation d'un lavoir. En 1956, l'ancien chevalement est remplacĂ© par un nouveau plus moderne et la machine d'extraction Ă  vapeur par une machine Ă©lectrique. Le puits est approfondi Ă  463 mètres en 1975. La machine d'extraction Ă©tant trop lente, il est dĂ©cidĂ© de la remplacer par une des machines Ă  poulie Koepe de la fosse no 13 de NĹ“ux, arrĂŞtĂ©e depuis 1972. En , ont lieu les travaux de creusement de l'accrochage de 540 mètres.

Les dernières berlines remontent le vendredi , Ă  onze heures. Le charbon provient des tailles 0 et 2 bloc 1. La fosse no 9 de l'Escarpelle est l'avant-dernier puits fermĂ© de l'histoire de l'extraction du charbon dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. Les derniers seront les nos 9, 9 bis et 10 du Groupe d'Oignies le . Elle a produit 18 130 000 tonnes. Le puits profond de 592 mètres est remblayĂ© en . Le dĂ©mantèlement du carreau commence en et se termine le vendredi 30 aoĂ»t Ă  onze heures, avec la dĂ©molition de l'ancien chevalement. Le grand, dĂ©pouillĂ© de son faux carrĂ©, se dresse encore au-dessus du carreau en cours de reconversion[JLH 9].

Le chevalement de la fosse no 9 est en projet de classement auprès de l'UNESCO.

Fosse no 10

50° 26′ 37″ N, 3° 03′ 30″ E[BRGM 12]
1923 - 1991

La fosse no 10 est la dernière mise en service par La Compagnie des mines de l'Escarpelle, en 1923, au nord de Leforest[JLH 10]. Des accrochages sont ouverts en septembre 1923 Ă  220 et 310 mètres, alors que le puits atteint 400 mètres[A 3]. Un chevalement haut de 45 mètres est installĂ©, ainsi qu'un chemin de fer ralliant la fosse no 10 Ă  la fosse no 6, un criblage, un château d'eau, une lampisterie pour 1 500 personnes, un encagement et un dĂ©cagement automatique[A 3]. La fosse no 6 sert alors Ă  l'aĂ©rage, alors que la fosse no 10 assure l'extraction. La production est de 1 200 tonnes par jour en 1938[A 3].

En 1946, l'extraction se fait entre les Ă©tages de 226 et 300 mètres. En 1964, la fosse exploite entre le tourtia et 270 mètres et prĂ©pare un nouvel Ă©tage Ă  370 mètres. En , le nouvel Ă©tage Ă  370 mètres est mis en route, en remplacement de celui de 270 mètres qui a durĂ© trente ans. Le , cinq mineurs empruntent une cage de bure qui s'Ă©crase 80 mètres plus bas. Les cinq hommes sont tuĂ©s, laissant cinq veuves et seize orphelins. La fosse remporte le prix rĂ©gional de productivitĂ© en 1972 et cesse d'extraire le après avoir remontĂ© 11 874 000 tonnes de charbon. Le puits profond de 414 mètres est remblayĂ© au dĂ©but de l'annĂ©e 1991. Le chevalet est abattu le mercredi Ă  15 h 50[JLH 10].

  • La fosse no 10 vers 1950.
    La fosse no 10 vers 1950.
  • La fosse no 10 le 20 octobre 1989.
    La fosse no 10 le .
  • La tĂŞte de puits matĂ©rialisĂ©e.
    La tête de puits matérialisée.
  • La plaque indique 1924-1990.
    La plaque indique 1924-1990.
  • Le puits est Ă©quipĂ© d'un exutoire de grisou.
    Le puits est équipé d'un exutoire de grisou.
  • L'exutoire de grisou, et la tĂŞte de puits en arrière-plan
    L'exutoire de grisou, et la tête de puits en arrière-plan

Les hameaux

Création de « Pont-de-la-Deûle »

Dans une région à caractère rural, on trouvait difficilement à se loger et la main-d'œuvre locale était inexistante. C'est pourquoi la Compagnie des mines de l'Escarpelle fit construire des maisons, à Roost-Warendin, près de l'église. Elles sont terminées en 1852.

  • En 1849, bien avant que l'exploitation de la fosse no 3 ne fut commencĂ©e, la nĂ©cessitĂ© de pourvoir au logement des mineurs devient une urgence.
  • En 1861, fut construite l'habitation du Directeur de la Compagnie Ă  Pont-de-la-DeĂ»le.
  • En 1870, les maisons des ingĂ©nieurs et employĂ©s, route d'Auby Ă  Pont-de-la-DeĂ»le sont construites. C'Ă©tait la naissance d'un hameau dans la zone « du pont de la DeĂ»le ».
  • En 1890, la direction de la Compagnie des mines de l'Escarpelle projette de crĂ©er une nouvelle commune en sĂ©parant la commune de Flers-en-Escrebieux de son quartier de Pont-de-la-DeĂ»le avec l'adjonction du hameau de l'Escarpelle, dĂ©tachĂ© de Roost-Warendin. Ce projet est soumis Ă  l'approbation du conseil municipal. Le 13 juillet, celui-ci nomme une commission, chargĂ©e d'Ă©tudier cette affaire. Le 27 juillet, le conseil dĂ©libère sur le rapport de la commission et Ă©met un avis dĂ©favorable. Le Pont-de-la-DeĂ»le reste donc intĂ©grĂ© Ă  Flers-en-Escrebieux.

Création du hameau « Le Villers » à Flers-en-Escrebieux

La cité du Villers fut construite vers 1920, pour loger la main d'œuvre polonaise que la Compagnie de l'Escarpelle avait embauchée. Les premiers logements à sortir de terre le furent sur la route nationale vers Noyelles-Godault. Vinrent ensuite ceux de la rue de Reims puis ceux des rues de Chalons et d'Épernay.

Les premières familles polonaises arrivèrent en 1922. Les hommes Ă©taient affectĂ©s Ă  la fosse de Courcelles-les-Lens (la fosse no 7). En 1924, la citĂ© comptait 1 100 rĂ©sidents. Des commerces de proximitĂ© s'ouvrent.

Notes et références

Notes
  1. Mémoire sur la découverte faite par M. François-Eugène Soyez, de Cambrai, Président du Conseil d'administration de la Compagnie des mines de l'Escarpelle, du charbon au nord-ouest de Douai, et du prolongement du bassin houiller du Nord jusqu'à la mer (en 1846).
  2. Grâce à la fosse d'Esquerchin, ouverte en 1752 par la Compagnie Wuillaume-Turner.
  3. L'Escarpelle est un hameau de Roost-Warendin.
  4. Procès-verbal de la séance du 27 juin 1873 de la Société des Ingénieurs civils.
  5. Un procès a été intenté à la Compagnie de l'Escarpelle par une association de propriétaires et de cultivateurs de la vallée de la Scarpe, dont les terrains ont été inondés pendant l'hiver et le printemps de 1867. Des experts ont été chargés d'examiner jusqu'à quel point les eaux de la fosse no 4 ont contribué à cette inondation. Ils ont reconnu que le volume d'eau fourni par les pompes de cette fosse ne représente qu'une quantité insignifiante du volume débité par les canaux de dessèchement de la vallée, et, sur leur rapport, le tribunal de Douai a débouté les plaignants.
  6. Rapport de Messieurs de Bracquemont, Glépin et Vuillemin à la Compagnie de l'Escarpelle, 1867.
  7. Bulletin de la Société de l'Industrie minérale, 2e série, tome VI.
  8. « 1883 - 1936 » est indiqué comme date de fonçage puis de remblayement du puits no 6 sur sa tête de puits matérialisée.
Références
  1. "Une chrétienté au XIXe siècle ?: La vie religieuse des populations du diocese d'Arras (1840-1914)" tome I et II, page 37, par Yves-Marie Hilaire, aux Presses Univ. Septentrion, 1973
    Références aux fiches du BRGM
    Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
    Références à Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I, Imprimerie L. Danel,
    Références à Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome II, Imprimerie L. Danel,
    1. Vuillemin 1880, p. 227

    Voir aussi

    Articles connexes

    Bibliographie

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