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Chronologie du sionisme

Du premier exil des Juifs Ă  la fondation du mouvement sioniste

Antiquité

  • -538 : Après la prise de Babylone par les Perses, l'empereur Cyrus II libère les Juifs et leur donne la permission de retourner dans leur pays d'origine et d'y reconstruire le Temple de JĂ©rusalem

Depuis ces dispersions, l'idée du retour à Sion a toujours hanté certains Juifs et nombre d'entre eux y sont retournés, souvent encouragés par leurs autorités religieuses, dès que la situation le leur permettait.

  • 426 : mort de Gamaliel VI, dernier patriarche, prĂ©sident du SanhĂ©drin. Toute autoritĂ© religieuse et temporelle juive disparaĂ®t de Palestine[1].

XIIe siècle

  • 1170 : certaines familles dont celle de MaĂŻmonide doivent Ă©migrer en Terre d'IsraĂ«l.

XIIIe siècle

XVe siècle

  • 1492 : Installation Ă  Safed de juifs expulsĂ©s d'Espagne.

XVIe siècle

  • 1524 : David Reubeni dĂ©clare vouloir lever une armĂ©e pour ramener les juifs sur leur terre ancestrale, obtient une audience papale. Il dĂ©clare avoir Ă©tĂ© envoyĂ© en Europe pour obtenir des canons et des armes Ă  feu pour la guerre contre les musulmans, qui empĂŞchaient l'union des Juifs vivant des deux cĂ´tĂ©s de la Mer Rouge. Proclamant qu'il est uniquement un guerrier sans un ĂŞtre messie ou prophète.
  • 1525 : David Reubeni est reçu Ă  la cour portugaise oĂą il arrive Ă  l'invitation de Jean III, et reçoit tout d'abord la promesse d'une aide, l'arrĂŞt temporaire des persĂ©cutions antisĂ©mites des Marranes, tout cela laisse Ă  penser au Marranes portugais et espagnols, que Reubeni est le prĂ©curseur du Messie.
  • 1561 : Joseph Nasi est nommĂ© seigneur de TibĂ©riade, suit le projet initiĂ©e plus tĂ´t par sa tante Doña Gracia Nassi de fonder une CitĂ©-État juive en Palestine. PrĂ©curseur du mouvement sioniste, il se donne comme mission d'encourager la rĂ©installation des Juifs dans la rĂ©gion en promouvant l'industrie du ver Ă  soie afin de faire revenir les Juifs sur la terre d'IsraĂ«l.

XVIIe siècle

  • Oliver Cromwell accepte l'idĂ©e de la crĂ©ation d'État juif en acceptant paradoxalement une immigration juive en Angleterre, ce qui pour les protestants participe Ă  la dispersion des juifs aux quatre coins du monde rĂ©alisant ainsi la prophĂ©tie biblique consacrant leur retour sur leur terre ancestrale.
  • 1621 : Le lĂ©giste Sir Henry Finch (en) publie The World's Great Restauration, or Calling of the Jews, and with them of all Nations and Kingdoms, ouvrage dans lequel il Ă©met l'idĂ©e d'une restauration nationale juive ce qui lui vaudra d'ĂŞtre incarcĂ©rĂ© jusqu'Ă  ce qu'il renie ses convictions.
  • 1695 : Hadrian Reland, gĂ©ographe, dĂ©clare la Palestine d’alors pratiquement dĂ©serte, très peu peuplĂ©e dont la majoritĂ© des habitants se concentre alors dans les villes de JĂ©rusalem, Acco (Acre), Tsfat (Safed), Yafo (Jaffa), Tveria (TibĂ©riade) et Aza (Gaza). Il dit constater en outre une prĂ©sence de juifs sur cette terre, peuplĂ©e de quelques chrĂ©tiens et très peu de musulmans, dont la plupart Ă©taient des bĂ©douins.

XVIIIe siècle

  • 1777 : Nouvelle vague d’alya de Hassidim en Eretz IsraĂ«l. Un group de 300 Hassidim s’installe Ă  TibĂ©riade, avec Ă  leur tĂŞte Rabbi Menahem Mendel de Vitebsk (1730-1788) et Abraham Kalisk.

Le rabbin Hatam Sofer incite les Juifs de diaspora à s’installer en Eretz Israël : « Allez et installez-vous maintenant ! ».

  • 1800 : La population des anciens royaumes de Juda et d'IsraĂ«l compte 300 000 personnes parmi lesquelles quelque 5 000 Juifs, installĂ©s surtout Ă  Safed, JĂ©rusalem, TibĂ©riade et HĂ©bron.

XIXe siècle

L'idée d'un État juif en Palestine est attribuée à Bonaparte lors de la campagne d'Égypte, se basant sur de faux documents[4] ; une proclamation de Jérusalem[5] ainsi qu'une proclamation du Mont Thabor[6] du général en chef de l'armée française et une lettre du grand rabbin de Jérusalem appelant à combattre pour l’Éternel. Henry Laurens[7] a jugé que ces documents étaient des faux, rédigés dans le milieu messianique juif frankiste dans un cadre d'une logique apocalyptique ou messianique[8]. Il y eut cependant à cette époque une rumeur qui parcourut l’Europe dont on retrouve de vagues mentions dans Le Moniteur et l'article d'un inconnu dans la Décade philosophique en [9] qui propose de régénérer l’Égypte et la Syrie en appelant en Palestine les juifs[10]. L'argument sera utilisé tantôt par l'historiographie sioniste dans le développement de la thèse de l’existence d'un ancien projet d’État juif, tantôt par l’historiographie arabe comme un élément d'un hypothétique complot occidental permanent, des Croisades à nos jours.

  • 1806 : La ville de JĂ©rusalem compte environ 12 000 habitants dont 3 000 Juifs
  • 1807 : Grand SanhĂ©drin fixant les rapports entre la judĂ©itĂ©, la laĂŻcitĂ© et la citoyennetĂ© des juifs dans les États oĂą ils rĂ©sident, selon le principe « La loi du royaume est la loi (Dina demalekhouta dina) » au nom duquel le juif est tenu de se soumettre Ă  la loi de son pays dans la mesure oĂą elle ne le contraint pas Ă  des actes immoraux (meurtre, adultère, idolâtrie)[11].
  • 1811 : Chateaubriand Ă©crit « Le Voyage de Paris Ă  JĂ©rusalem » qui fut Ă  l'Ă©poque une des meilleures ventes de la littĂ©rature.
  • 1839 : Lord Shaftesbury achète une pleine page dans le Times et publie un article appelĂ© The State and rebirth of the jews, dans lequel il s'adresse aux monarques protestants d'Europe et y suggère le retour des juifs pour rĂ©cupĂ©rer la JudĂ©e et la GalilĂ©e ainsi que le slogan « une terre sans peuple pour un peuple sans terre ». Il Ă©crira une lettre en ce sens au Ministre des affaires Ă©trangères britannique Lord Palmerson[14].
  • 1840 :
    • Affaire de Damas, Ă  un moment (1840-1841) oĂą la Syrie Ă©tait occupĂ©e par les troupes de l’Égyptien Ibrahim Pacha.
    • 9 mars : Ă€ Londres, le Times annonce la publication d'un mĂ©moire demandant la restauration des Juifs en Palestine, adressĂ© aux monarques protestants d'Europe du Nord et aux États d'AmĂ©rique du Nord. Ce mĂ©moire est Ă©crit d'un point de vue chrĂ©tien[15].
  • 1841 : La crĂ©ation du poste de grand Rabbinat de JĂ©rusalem est l'une des consĂ©quences directes de l'affaire de Damas.
  • 1852 : CrĂ©ation Ă  Londres d'une Association pour la promotion d'implantations juives en Palestine[16].
  • 1843 : Le rĂ©vĂ©rend Ă©cossais (en) Alexander Keith utilise le premier le slogan « Une terre sans peuple et un peuple sans terre » après son voyage de quatre annĂ©es en Terre sainte[17] - [14].
  • 1857 : Judah ben Solomon Hai Alkalai (1798– Ă©crit Goral la-Adonai ; traitĂ© sur la restauration des juifs en terre d'IsraĂ«l, en suggĂ©rant des mĂ©thodes d'installation.
Adolphe Crémieux (1796-1880)
Portrait par Lecomte du NoĂĽy.
  • 1860 :
  • Ernest Laharanne conseiller de NapolĂ©on III Ă©crit un pamphlet intitulĂ© : La Nouvelle question d'Orient : Empires d’Égypte et d'Arabie : la reconstitution de la nationalitĂ© juive (1860), dans lequel il propose la crĂ©ation d'un État juif en Palestine s'Ă©tendant de Suez Ă  Smyrne.
    • Fondation de l’Alliance israĂ©lite universelle (AIU), par la volontĂ© d'Adolphe CrĂ©mieux, Juif d’une très ancienne famille provençale qui joua un grand rĂ´le en tant que rĂ©volutionnaire en 1848 et en tant qu'homme politique en tant ministre sous la Troisième RĂ©publique française. L'AIU devint un vecteur des valeurs culturelles et spirituelles de la France rĂ©publicaine et un agent d’influence et de renseignements du Quai d’Orsay (ministère des Affaires Ă©trangères).
    • La ville de JĂ©rusalem compte environ 15 000 personnes, rĂ©parties comme suit : la moitiĂ© de Juifs, le quart de musulmans, le quart de chrĂ©tiens.
  • 1866 : le Suisse Henri Dunant (1828-1910), initiateur de la future Convention de Genève et fondateur en 1859 de la Croix-Rouge, constitue la SociĂ©tĂ© Nationale Universelle pour le Renouvellement de l'Orient, et lance un appel suggĂ©rant que les colonies juives naissantes en Palestine soient dĂ©clarĂ©es diplomatiquement neutres, tout comme la Suisse.
  • 1869 : l'Alliance israĂ©lite universelle crĂ©e la première Ă©cole agricole Ă  MikvĂ©-IsraĂ«l près de Jaffa , Ă  l'instigation de Charles Netter, un de ses fondateurs. De cette Ă©cole vont sortir des gĂ©nĂ©rations d’agriculteurs juifs qui sauront faire « fleurir le dĂ©sert ».
  • 1871 : CrĂ©ation de l’Anglo-Jewish Association (en) (AJA) qui sera une organisation très critique de l’Alliance israĂ©lite universelle.
  • 1873 :
  • 1876 : publication du roman Daniel Deronda de George Eliot
  • 1878 : fondation de la ville de Petah Tikva
  • 1879 : le dĂ©putĂ© britannique Laurence Oliphant après un voyage dans ce qui sera la future Transjordanie, chercha Ă  persuader le Sultan d'accorder des terres aux Juifs sous une charte de colonisation. En 1880, il publia Le pays de Gilead, dans lequel il prĂ©conise l'installation de Juifs Ă  l'est du Jourdain, sous la suzerainetĂ© ottomane et la protection britannique
  • 1880 : premières revendications d'autonomie arabe pour la Syrie et le Liban ; la Palestine n'est Ă  cette Ă©poque qu'une expression gĂ©ographique et forme la rĂ©gion Sud de la « grande Syrie » ; la population juive en Palestine est estimĂ©e alors Ă  24 000.
  • 1881 : Eliezer Ben-Yehuda s'installe Ă  JĂ©rusalem et renouvelle l'usage de l'hĂ©breu. L'assassinat du tsar Alexandre Ier est suivi de la première vague de pogroms Ă  l'encontre des Juifs dans l'Empire russe. C'est le dĂ©but de la première vague d'immigration juive (aliyah) ; des Juifs venus de Russie, de Pologne, de Roumanie, et du YĂ©men viennent s'installer en Palestine.
LĂ©on Pinsker (1821-1891)
  • 1882 :
    • LĂ©on Pinsker publie L'auto-Ă©mancipation des Juifs dans lequel il dĂ©fend l'idĂ©e de la crĂ©ation d'un État juif.
    • Fondation de l'organisation Bilou (Beith IsraĂ«l Lekhou Vena'ale), premier mouvement haloutzique (" pionnier" en hĂ©breu) en Ukraine.
    • Des lois antisĂ©mites sont promulguĂ©es en Russie.
    • Ouverture de l’école juive de garçons de JĂ©rusalem.
  • 1883 :
    • DĂ©but des activitĂ©s d'implantation de colonies juives en Palestine ottomane par le baron Edmond de Rothschild . Il voulait, en s’inspirant des mĂ©thodes de culture expĂ©rimentĂ©es par ses jardiniers en AlgĂ©rie et importer dans ses colonies la culture du vin du Bordelais (oĂą son père avait un cru) et des parfums de Grasse (oĂą sa tante avait une villa qu'elle lui lĂ©gua).
    • Inauguration de la ligne Orient Express reliant Paris Ă  Constantinople.
  • 1884 : crĂ©ation Ă  Katowice en Pologne du mouvement des Amants de Sion, crĂ©Ă© lors de la tenue inaugurale des Amants de Sion, Ă  IaČ™i, en Roumanie.
Nathan Birnbaum (1864-1937)
  • 1886 :
    • Le terme sionisme est employĂ© pour la première fois par Nathan Birnbaum et va rentrer rapidement dans le langage courant.
    • Le journaliste fouriĂ©riste et antisĂ©mite, Édouard Drumont (1844-1917) Ă©dite un livre intitulĂ© La France Juive qui connaĂ®t un très grand succès en France (plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires vendus en moins d'un an) et qui fait l'objet de soutiens notamment par les JĂ©suites de Beyrouth et de Damas.
  • 1890 :
    • Le comitĂ© d'Odessa reçoit une reconnaissance lĂ©gale.
    • DĂ©but de la deuxième vague d'immigration juive (aliyah), de Juifs en provenance de Russie de l'Ă©poque (comprenant notamment la Russie de maintenant, la BiĂ©lorussie, l'Ukraine et la Pologne actuelles )
  • 1891 : CrĂ©ation de la Jewish Colonization Association (ICA ou JCA) par le baron de Hirsch.
  • 1892 : Le terme « sionisme » commence Ă  entrer dans le langage courant.
  • 1894 : Condamnation en France du capitaine Alfred Dreyfus Ă  ĂŞtre dĂ©portĂ© dans une enceinte fortifiĂ©e en Guyane, pour une soit-disante trahison.
  • 1897 : Après d'autres Anglo-Saxons, le voyageur amĂ©ricain (en) John L. Stoddard reprend dans son ouvrage l'expression de Keith en 1843 : « peuple sans terre... terre sans peuple »[18].

Fondation du mouvement sioniste

Theodor Herzl (1860-1904)

Le fondateur du mouvement sioniste politique est Theodor Herzl, par son ouvrage L'État des Juifs, recherche d'une réponse moderne à la question juive (Der Judenstaat), publié le 15 février 1896. Theodor Herzl était un jeune journaliste austro-hongrois d'origine juive qui avait suivi à Paris le déroulement de l'Affaire Dreyfus, et avait assisté à la cérémonie de dégradation dans la cour des Invalides en 1895. Révolté par l'antisémitisme ambiant, il en avait tiré la conclusion qu'il est illusoire pour les Juifs de chercher leur salut dans l'assimilation et qu'ils doivent posséder leur propre État. Cet État doit être en mesure d'offrir refuge à tous les juifs qui viendraient à être persécutés.

Les habitudes d'organisation du peuple en juif en exil en communauté politique homogène, le climat d'antisémitisme qui les entourait, ne pouvaient aboutir qu'à un heurt idéologique et religieux avec le peuple arabe vivant sur le même espace.

Pour préparer leur implantation, il leur fallait donc conquérir la terre, et pour cela le mouvement sioniste s'est organisé sur plusieurs niveaux : la diplomatie, la mobilisation des ressources financières, l'achat de terres, les lois, le déplacement de population et la préparation de l'occupation.

Le mouvement sioniste réussit à mettre en place les structures de son projet avec :

  • 1897 :
    • 1er Congrès sioniste Ă  Bâle sous la direction de Theodor Herzl, avec la promulgation de la DĂ©claration de Bâle selon laquelle le sionisme a pour but la crĂ©ation d'un foyer national juif et la crĂ©ation des organes de l'Organisation sioniste mondiale, chargĂ©e de la mobilisation politique. Theodor Herzl en est nommĂ© son premier prĂ©sident.
    • Lors de ce congrès, le pasteur luthĂ©rien allemand Johann Lepsius, dĂ©fenseur du peuple armĂ©nien, persĂ©cutĂ© par les autoritĂ©s ottomanes, soutenues par le gouvernement allemand, tenta de lier la cause des deux peuples dispersĂ©s, dans son rapport intitulĂ© : « ArmĂ©niens et Juifs en exil, ou l'avenir de l'Orient compte tenu de la question armĂ©nienne et du mouvement sioniste ».
    • Crise antijuive en AlgĂ©rie.
Délégation sioniste à Jérusalem, le , accompagnant le Kaiser Guillaume II lors de son voyage en Palestine (de). De gauche à droite : Max Bodenheimer (en), David Wolffsohn, Theodor Herzl, Moses Schnirer (de), Joseph Seidener.
  • 1898 :
    • 2e Congrès sioniste de nouveau Ă  Bâle.
    • Rachid Rida parle pour la première fois du sionisme.
    • Visite de l'Empereur Guillaume II en Terre Sainte qui concrĂ©tise l'alliance Turquie-Allemagne. CrĂ©ation de la Banque coloniale juive destinĂ©e Ă  financer l'achat de terre en Palestine.
  • 1899 :
    • 3e Congrès sioniste toujours Ă  Bâle,
    • lancement de la Banque coloniale juive, chargĂ© de gĂ©nĂ©rer le financement des activitĂ©s pour l'achat de terres en Palestine.
    • Le baron Edmond de Rothschild dĂ©cide du transfert de ses colonies en Palestine Ă  la ICA.
    • Échange de correspondance entre Herzl et Khalidi, notable d'une des grandes familles arabes palestiniennes de JĂ©rusalem.
    • RĂ©vision du procès du capitaine Alfred Dreyfus , qui est condamnĂ© Ă  5 ans d'emprisonnement.
  • 1900 :
    • 4e Congrès sioniste Ă  Londres.
    • La ville de JĂ©rusalem compte environ 60 000 personnes. Les Juifs reprĂ©sentent les deux tiers de la population soit 40 000 Juifs : 25 000 SĂ©pharades (Juifs d'Orient), le reste Ă©tant askhĂ©naze.
  • 1901 :
    • 5e Congrès sioniste Ă  Bâle,
    • crĂ©ation du Fonds national juif, chargĂ© de l'achat des terres en Palestine.
    • CrĂ©ation du Keren Kayemeth LeIsraĂ«l (K.K.L.), base du future domaine foncier public israĂ©lien.
    • CrĂ©ation Ă  Berlin de la Hilfsverein der Deutschen Juden par James Simon, industriel des cotons et ami du Kaiser.
    • Accords de Mytilène entre la France et l'Empire ottoman concernant les intĂ©rĂŞts français en Palestine.
  • 1902 :
    • Projet d'implantation juive du SinaĂŻ. Mais, pour que ces organisations deviennent rĂ©ellement efficaces, il fallait que leur action soit libre dans un cadre territorial et juridique nouveau. Le vieil Empire ottoman va s'engager dans le conflit de la Première Guerre mondiale aux cĂ´tĂ©s de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie, puis le mandat britannique qui s'ensuivit sur la Palestine, fournira le cadre favorable Ă  l'Ă©tablissement d'un Foyer national juif.
    • Dans son ouvrage roman d'anticipation « Terre ancienne, terre nouvelle, Theodor Herzl, Ă©voque la vie dans le futur État et dĂ©crit le sionisme comme « un poste avancĂ© de la civilisation, un rempart de l'Europe contre l'Asie, s'opposant Ă  la barbarie ».
    • Albert AntĂ©bi et le grand rabbin sĂ©pharade Meir sont agressĂ©s par des extrĂ©mistes ashkĂ©nazes manipulĂ©s par EphraĂŻm Cohn, directeur de l’école allemande Lämel. AntĂ©bi dĂ©clare alors : « Ils prĂ©tendent que notre organisation est anti-juive parce qu’elle refusait de donner du travail aux israĂ©lites et anti-religieuse parce qu’elle prĂ©fère les musulmans ou les chrĂ©tiens… Allons-nous nous montrer intolĂ©rants, sectaires et exclusivistes parce que nous formons la majoritĂ© Ă  JĂ©rusalem ? ». Tout le dĂ©bat sur le sionisme est posĂ© dans cette phrase.
  • 1903 :
    • Le 6e Congrès sioniste, adopte le principe d'une installation en Palestine, dont le territoire est depuis 1517 province de l'Empire ottoman. C'Ă©tait un projet majeur pour le peuple juif qui impliquait une immigration en masse des Juifs vers un territoire oĂą vivaient dĂ©jĂ  deux peuples, les Arabes et les Juifs de Palestine.
    • Ce congrès de 1903, donne une impulsion dĂ©cisive au mouvement sioniste qui regroupe les partisans du retour des Juifs vers la Terre promise de Sion. Il encourage les initiatives dĂ©sordonnĂ©es de riches juifs, comme le baron de Rothschild, et de juifs plus modestes en faveur d'une implantation agricole. Cette implantation est conduite au nom du slogan : « Une terre sans peuple pour un peuple sans terre »[14].
    • CrĂ©ation de l’Anglo-Palestine Bank (future Banque Leumi LeIsraĂ«l).
    • Ă€ la suite des pogromes en Russie Ă  Kishinev, le gouvernement britannique, dirigĂ© par Chamberlain, propose Ă  Theodor Herzl de lui donner l'Ouganda pour y crĂ©er un foyer juif.
    • Deuxième vague de pogroms dans l'Empire russe qui dure jusqu'en 1906.
  • 1904 :
    • DĂ©cès de Theodor Herzl, David Wolffsohn (1856-1914) prend la direction du mouvement sioniste.
    • DĂ©but de la troisième vague d'immigration des juifs (aliyah) vers la Palestine.
    • CrĂ©ation du ComitĂ© de la langue hĂ©braĂŻque (Va'ad Halashon).
    • CrĂ©ation Ă  Paris de la Ligue de la Patrie Arabe, comprenant de reprĂ©sentants de l'Arabie, de la MĂ©sopotamie, de la Syrie et de la Palestine.
  • 1905 :
    • 7e Congrès sioniste Ă  Bâle au cours duquel il est dĂ©cidĂ© de repousser dĂ©finitivement la proposition de l'Ouganda ainsi que toute alternative Ă  la Palestine. Les « territorialistes », qui voulaient absolument « un territoire », opèrent une scission.
    • Azoury publie au Proche-Orient « Le rĂ©veil de la nation arabe ».
  • 1906 :
    • David Ben Gourion (David GrĂĽn), futur crĂ©ateur de la centrale syndicale juive , futur Premier e ministre de l'Etat d'IsraĂ«l, arrive en Palestine alors ottomane.
    • Fondation du premier lycĂ©e hĂ©braĂŻque Ă  Jaffa.
    • Fondation de l'École des Arts Betzalel Ă  JĂ©rusalem.
  • 1907 : 8e Congrès sioniste Ă  La Haye.
  • 1908 :
    • Ouverture près de Jaffa du Bureau palestinien destinĂ© Ă  organiser l'achat de terres par le Dr Arthur Ruppin (1876-1943), ainsi que du Palestine Land Development Company (PDLC). En mars, incidents Ă  Jaffa entre Juifs et Arabes.
    • Ă€ la suite de la rĂ©volution des « Jeunes-Turcs » en juillet, des Ă©lections ont lieu dans l'Empire ottoman et en Palestine.
  • 1909 :
    • Fondation d'un petit bourg juif Ă  proximitĂ© de Jaffa qui deviendra la ville nouvelle de Tel Aviv.
    • CrĂ©ation du premier kibboutz (Degania, - le bleuet) par douze pionniers venant de Russie .
    • Campagne antisioniste du journal arabe « al-Karmil » (le Carmel) de HaĂŻfa.Incidents entre Juifs et Arabes en GalilĂ©e qui aboutissent Ă  la crĂ©ation de la première milice juive.
  • 1910 :
    • 9e Congrès sioniste Ă  Hambourg.
    • Dans la ville de JĂ©rusalem, le rapport entre sĂ©pharades et ashkenazes s'inverse.
    • RĂ©volte des BĂ©douins de Transjordanie.
    • DĂ©veloppement d'un autonomisme arabe dans l'Empire ottoman.
  • 1911 :
    • 10e Congrès sioniste Ă  Bâle.
    • DĂ©but de la parution du journal nationaliste arabe « Falastin » (Palestine) Ă  Jaffa.
  • 1912 : DĂ©claration du prĂ©sident de la rĂ©publique française Raymond PoincarĂ© sur l'avenir de la Syrie.
  • 1913 :
    • 11e Congrès sioniste Ă  Vienne.
    • CrĂ©ation du ComitĂ© France-Palestine par Albert AntĂ©bi, sous les auspices du rabbin Maurice Liber et du ministre français, socialiste et pacifiste, Aristide Briand (1862-1932). Albert AntĂ©bi est le fils du rabbin Joseph et petit-fils d'un patriote ottoman mort dans les troubles de 1860.
    • Guerre des langues pour le choix de la langue d’enseignement (allemand ou hĂ©breu) au Technion de HaĂŻfa, crĂ©Ă© en 1912.
    • En avril, contacts entre sionistes et nationalistes arabes au Caire.
    • En juin, Congrès arabe Ă  Paris.
  • 1914 :
    • Unification du mouvement sioniste amĂ©ricain (aoĂ»t). La population juive de Palestine est estimĂ©e Ă  60 000 personnes, contre 570 000 Arabes musulmans et 75 000 Arabes chrĂ©tiens.
    • Nouvelle nĂ©gociation arabo-sioniste.
    • La guerre des langues s'Ă©tend dans les Ă©coles juives de Palestine.
    • En aoĂ»t, Brandeis unifie le mouvement sioniste amĂ©ricain.
    • Le , l'Entente dĂ©clare la guerre Ă  la Turquie lors de la Première Guerre mondiale. Fin 1914, expulsion par les Ottomans des ressortissants des puissances ennemies hors de la Palestine (juifs et non-juifs). En dĂ©cembre, Ă©tablissement du protectorat britannique sur l'Égypte.
Herbert Samuel (1870-1956)
  • 1915 :
    • En pleine guerre, le Royaume-Uni, la France et la Russie, planifient, dans le plus grand secret, le partage du Proche-Orient et dĂ©finissent les contours de leurs futures zones d'influence. Ils pensent que la Palestine est un cas particulier, du fait de l'enjeu symbolique que constituent les lieux saints, et doit bĂ©nĂ©ficier d'un statut international.
    • En janvier, les troupes britanniques pĂ©nètrent dans l'Empire ottoman. Les Britanniques autorisent en avril la crĂ©ation d'une unitĂ© juive palestinienne de transport, la Zion Mule Corps. 32 personnalitĂ©s arabes sont pendues par les Turcs. En juillet, dĂ©but de la correspondance secrète entre Hussein, chĂ©rif de la Mecque et Mac Mahon, en vue d'Ă©tablir un royaume arabe indĂ©pendant après la guerre. Le , Londres dĂ©cide de « reconnaĂ®tre et de soutenir l'indĂ©pendance des Arabes dans toutes les rĂ©gions situĂ©es dans les limites revendiquĂ©es par le chĂ©rif de la Mecque », exceptĂ© les lieux saints de Palestine, des districts de Mersine ainsi que de l'actuel Liban.
    • Cependant, pour gagner la guerre, la diplomatie britannique va chercher Ă  gagner, des peuples jusqu'alors soumis Ă  l'Empire ottoman et les associer indirectement Ă  ce projet de dĂ©mantèlement : les Arabes, bien sĂ»r, mais aussi les Juifs et en particulier les puissantes communautĂ©s juives de Russie et des États-Unis, en leur promettant de satisfaire la revendication du mouvement sioniste, dans son projet de crĂ©ation d'un État juif en Palestine.
    • MĂ©morandum d'Herbert Samuel sur l'avenir de la Palestine.
    • En juillet, nĂ©gociations secrètes des Britanniques avec Hussein le ChĂ©rif de La Mecque pour la mise en place au Proche-Orient d'une entitĂ© arabe musulmane indĂ©pendante de la Turquie.
    • En aoĂ»t, exĂ©cutions des nationalistes arabes par les Ottomans.
  • 1916 :
    • En mars, dĂ©but du soulèvement arabe contre les Turcs. Le Hussein dĂ©clenche la rĂ©volte arabe contre les Turcs et se proclame roi des Arabes le . Son fils Faysal combat aux cĂ´tĂ©s de l'officier britannique Lawrence contre l'empire ottoman. Il rentre Ă  Acaba en et Ă  Damas en .
    • Accord secret franco-russo-britannique sur la dĂ©limitation de zones d'influence au Moyen-Orient. Cet accord sera rendu public par les bolcheviks russes en novembre 1917.
    • Le 16 mai, l'accord Sykes-Picot redĂ©finit la nouvelle carte gĂ©opolitique du Moyen-Orient. La Palestine est dĂ©finie comme zone internationale, comprenant Saint-Jean-d'Acre, HaĂŻfa et JĂ©rusalem.


La déclaration Balfour

Avant la Première Guerre mondiale, la Palestine, en tant que région, recouvre l'actuel État d'Israël, la Bande de Gaza, la Cisjordanie, une partie du Golan et l'actuel Royaume de Jordanie. Elle fait partie de l'Empire ottoman . À la fin de la guerre, le Royaume-Uni en obtient le contrôle par le Traité de Paix de Versailles signé en 1919.

  • 1917 :
    • le , Arthur James Balfour, ministre britannique des Affaires Ă©trangères par sa dĂ©claration, adressĂ©e au Baron Edmond de Rothschild au Royaume-Uni, promet la crĂ©ation d'un Foyer national juif en Palestine, mais il ne s'agit pas encore d'un État juif, en ce sens il respectait aussi la doctrine Ă©vangĂ©lique qui affirme que « Les Juifs doivent d'abord retourner Ă  Sion et ensuite viendra le drame final », et « Il enverra ses anges avec la trompette retentissante et ils rassembleront ses Ă©lus des quatre vents » (Mathieu 24,31).
    • : dĂ©but de la rĂ©volution bolchevik russe.
    • 9 DĂ©cembre : conquĂŞte de la Palestine par l'armĂ©e britannique. Jaffa tombe aux mains des Britanniques en novembre, le JĂ©rusalem capitule et le gĂ©nĂ©ral Allenby entre Ă  JĂ©rusalem. Fin de la domination ottomane sur JĂ©rusalem.
  • Novembre 1918 : les gouvernements français et britannique proclament leur soutien Ă  l'« Ă©mancipation » des peuples libĂ©rĂ©s du joug ottoman, mais les Arabes de JĂ©rusalem s'inquiètent du fait que les territoires palestiniens soient sĂ©parĂ©s de la Syrie historique et revendiquent l'unitĂ© Syrienne. Le quotidien juif « Haaretz » est fondĂ©.

« Le monde est à la réalisation des rêves. - Le principe des nationalités devient la charte de l’Europe, pourquoi donc le peuple juif ne réussirait-il pas comme son contemporain le Grec ? - Il est dispersé ? (...) Mais l’on transplanterait vite quelques millions de la Russie. - L’étendue de la terre palestinienne est minime, elle n’atteindrait pas 30 000 km² ? (...) On n’a qu’à lui adjoindre la Transjordanie, la presqu’île du Sinaï, le désert de la Syrie (...) - Que ferait-on d’un million d’Arabes qui y résident ? (...) On les transfèrerait progressivement dans les territoires libres de la Mésopotamie et de la Caramanie. - Mais pour cette transplantation, il faut du temps et de l’argent ? (...) Les Juifs sont riches, ils ont connu trois exils, ils sont dispersés depuis deux mille ans, ils mettraient cent ans pour se rassembler (...) Mais qui règlerait ces données et aplanirait ces difficultés ? (...) La conférence de la paix et Wilson (...) Et ainsi, tout devient facile et plausible aux rhéteurs et discoureurs. Les réalistes restent sceptiques (...) Ils voient comment les généreux rêves de Wilson fondent à la discussion des réalités. (...) Oui, les Juifs triompheront par la reconnaissance de leur nationalité ; jouissant d’une autonomie administrative, partout où ils forment des agglomérations compactes comme dans certains secteurs en Galicie, Ukraine, Pologne, Bohême, etc., possédant droit de cité en Palestine avec une immigration illimitée et organisée, une colonisation élargie, une autonomie administrative et une coopération politique favorisée, sans sacrifier pour cela le droit des habitants indigènes actuels, Chrétiens levantins ou Arabes musulmans, et les privilèges des Lieux-Saints. (...) Le système cantonal suisse, avec un conseil fédéral, sous le protectorat interallié ou un condominium franco-anglais attribuant aux immigrants juifs les terres sans propriétaires, sans donner libre passage aux bolchevistes germano-russes, constituera la formule diplomatique conciliant tous les intérêts »

1918. Chaim Weizmann rencontre l'émir Fayçal ibn Hussein
Joseph Trumpeldor (1880-1920)
1920. FĂŞte traditionnelle musulmane du Nabi Moussa
  • En 1920 :
    • : Joseph Trumpeldor, est tuĂ© en dĂ©fendant Tel HaĂŻ, en Haute-GalilĂ©e. Il fut un des premiers activistes sionistes et participa Ă  la crĂ©ation des lĂ©gions juives et Ă  l'organisation de l'immigration des juifs vers le futur État d'IsraĂ«l.
    • : Lors de la fĂŞte traditionnelle musulmane du Nabi Moussa, transformĂ©e en manifestation pour l'unitĂ© syrienne, le foule arabe s'attaque aux Juifs de la Vieille Ville de JĂ©rusalem, et la situation tourne Ă  l'Ă©meute.
    • : L'activisme politique du prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration sioniste britannique, HaĂŻm Weizmann, aboutit Ă  ce qu'Ă  la ConfĂ©rence de San Remo, la dĂ©claration Balfour soit incluse dans les attendus du mandat britannique sur la Palestine que la SociĂ©tĂ© des Nations approuvera deux annĂ©es plus tard. Par cet acte, le Royaume-Uni, choisit de soutenir le sionisme plutĂ´t que l'arabisme pour imposer son contrĂ´le sur la Palestine.
    • Le fils du chĂ©rif de la Mecque, Fayçal, est chassĂ© de Syrie par la France, et le royaume arabe indĂ©pendant promis par les Britanniques ne verra pas le jour.
    • Mandat britannique sur la Palestine : Nomination du premier haut-commissaire de la Palestine, Sir Herbert Samuel. Au sein du Yishouv, Ă©lection au mois d'avril au suffrage universel d'une assemblĂ©e de dĂ©putĂ©s (AssĂ©fath Ha'Nivharim) de 314 membres, reprĂ©sentant vingt partis diffĂ©rents.
    • Fondation de la Histadrout (ConfĂ©dĂ©ration GĂ©nĂ©rale du Travail).
    • Hamin Al Husseini (Hadj Muhammad Amin al-Husseini) devient Mufti de JĂ©rusalem grâce aux Britanniques.
    • Premiers troubles judĂ©o-arabes : pogroms antijuifs Ă  Jaffa.
    • Fondation de la Haganah (organisation d'auto-dĂ©fense juive).
David Ben Gourion (1886-1973)
  • En 1921 :
    • De passage Ă  JĂ©rusalem, le jeune secrĂ©taire d'État britannique aux Colonies, Winston Churchill, reçoit une dĂ©lĂ©gation de Palestiniens musulmans et chrĂ©tiens Ă  qui il dĂ©clare : « Si les sionistes n'Ă©taient venus en Palestine que comme des hĂ´tes ou si les choses en Ă©taient restĂ©es Ă  ce qu'elles Ă©taient avant la guerre, il n'y aurait pas de problème entre Juifs et de non-Juifs. Mais c'est l'idĂ©e d'une Palestine transformĂ©e en un Foyer national juif que les Arabes rejettent et combattent ».
    • Publication du Livre blanc du secrĂ©taire d'État britannique aux Colonies, Winston Churchill, oĂą il dĂ©finit le « foyer national juif ».
    • En juin, le Haut-Commissaire Herbert Samuel dĂ©cide de la restriction de l'immigration juive en Palestine.
    • Les mouvements arabes palestiniens refusant de cautionner la construction d'un Foyer national juif, ils rejettent toute participation aux institutions politiques du mandat britannique, Ă  l'exception de la gestion des affaires religieuses.
    • David Ben Gourion fonde la centrale syndicale « Histadrouth » (ConfĂ©dĂ©ration gĂ©nĂ©rale des travailleurs juifs).
    • Le Royaume-Uni, qui s'est dĂ©clarĂ©e favorable Ă  l'Ă©tablissement en Palestine d'un foyer national pour le peuple juif, par la DĂ©claration Balfour en 1917, se voit confĂ©rer en 1922 un mandat sur la Palestine par la SociĂ©tĂ© des Nations.
  • 1922 : La Transjordanie (partie orientale du territoire mandataire britannique) devient un Ă©mirat autonome. Elle est soustraite Ă  l'immigration juive.
  • 1923 : En aoĂ»t, 13e Congrès de l'O.S.M. Ă  Carlsbad.
  • 1924
    • DĂ©but de la 3e vague d'immigration des juifs (aliyah) vers la Palestine, en provenance essentiellement de la Pologne.
    • Fondation du Technion de HaĂŻfa.
  • 1925 :
    • Fondation de l'UniversitĂ© hĂ©braĂŻque de JĂ©rusalem sur le Mont Scopus.
    • Soulèvement syrien contre la France.
    • En aoĂ»t, 14e Congrès de l' O.S.M. Ă  Vienne. DĂ©but de la crise Ă©conomique en Palestine.
  • 1926 : Grave crise Ă©conomique dans la communautĂ© juive (Yichouv), avec une forte extension du chĂ´mage.
  • 1927 : 15e Congrès de l'organisation sioniste mondiale Ă  Vienne.
  • 1928 :
    • la Palestine vivait jusqu'en 1926 dans un calme relatif, mais la communautĂ© juive, le yichouv, depuis, traversait une crise profonde. Le tarissement de l'immigration juive permet mĂŞme de parler de « banqueroute du projet sioniste ». Cette annĂ©e-lĂ , la commĂ©moration par les juifs sionistes de la destruction du Temple par les Romains se radicalise et est ressentie comme une provocation par la communautĂ© musulmane. De nombreux incidents ont lieu près du mur des Lamentations.
    • Peu après, des rumeurs commencent Ă  circuler, au sujet d'un complot juif, dont le but de s'emparer de l'Esplanade des mosquĂ©es.
    • CrĂ©ation du mouvement des frères musulmans en Égypte.
  • 1929 :
    • La rumeur aboutit Ă  des Ă©meutes qui prennent des allures de pogrom anti-juif; des massacres ont lieu Ă  HĂ©bron puis Ă  Safed : 113 juifs tuĂ©s et 339 autres blessĂ©s. Or, devant la montĂ©e de l'antisĂ©mitisme en Europe, de nombreux juifs d'Europe centrale continuent d'arriver en Palestine, apportant des capitaux et achetant de plus en plus de terres arabes.
    • En juillet, 16e Congrès de l'organisation sioniste mondiale. l'Agence juive pour la Palestine, chargĂ©e de l'immigration des juifs en Palestine, s'Ă©largit Ă  des non-sionistes et devient officiellement l'Agence juive.
    • Le , harangue du Mufti Ă  JĂ©rusalem.
  • 1930 : Publication du second Livre Blanc britannique, prĂ©voyant de limiter pour la première fois l'immigration des Juifs en Palestine.
  • En 1931 :
    • Fondation de l'Irgoun Tzva'i Leumi (Etzel), organisation juive clandestine de tendance rĂ©visionniste, favorable aux actions violentes et qui est une dissidence de la Haganah.
    • CrĂ©ation aux États-Unis de l'American Palestine Committee (en).
    • : Lettre du Premier ministre britannique McDonald Ă  HaĂŻm Weizmann dans laquelle il s'engage Ă  abroger les dispositions prises dans le Livre blanc Passfield.
    • Juin : 17e Congrès sioniste Ă  Bâle lors duquel Sokolow remplace HaĂŻm Weizmann Ă  la direction de l'Organisation sioniste mondiale.
    • Estimation de la population juive en Palestine: 174 000.
  • 1932 : Fondation du quotidien JĂ©rusalem Post.

Accession au pouvoir d'Adolf Hitler

  • 1933 :
    • Adolf Hitler accède au pouvoir en Allemagne. C'est le dĂ©but de la 5e aliyah, principalement en provenance d'Allemagne et des territoires qui seront contrĂ´lĂ©s par les Allemands (Autriche en 1938 puis TchĂ©coslovaquie en 1939).
    • en octobre, Ă  HaĂŻfa, des Ă©meutiers arabes s'en prennent aux autoritĂ©s britanniques qu'ils considèrent comme responsables des progrès du sionisme.
  • 1934 : DĂ©but de la Ha'apalah, entreprise d'immigration illĂ©gale de rĂ©fugiĂ©s juifs venant d'Allemagne principalement alors que leur nombre dĂ©passe les quotas imposĂ©s par les Britanniques.
  • 1935 :
    • Ă€ l'automne : une rĂ©volte populaire arabe Ă©clate, avec une nette coloration d'islam populiste et de guerre sainte, menĂ©e par le cheikh Izz al-Din al-Qassam. Après la mort de leur chef, en novembre, une grève gĂ©nĂ©rale est lancĂ©e pour obtenir l'arrĂŞt de l'immigration juive et interdire la vente des terres aux juifs. Elle se prolongera jusqu'en octobre 1936.
    • Le , les lois anti-juives de Nuremberg sont proclamĂ©es en Allemagne.
    • La population juive en Palestine est estimĂ©es Ă  plus de 300 000 personnes .
  • En 1936 :
    • DĂ©but de l'opĂ©ration Homa Oumigdal (murailles et tour), qui est une entreprise d'implantations aboutissant, de 1936 Ă  1939, Ă  51 nouveaux kibboutz et moshav crĂ©Ă©s chacun en une seule nuit.
    • Avril 1936 : Une rĂ©volte arabe, poussĂ©e par le grand mufti de JĂ©rusalem, Haj Amin al Husseini, dĂ©clenche des troubles sanglants.
  • 1937 :
    • La commission britannique Peel, propose un projet de partition de la Palestine entre Juifs et Arabes. Le gouvernement britannique finit par accepter le principe de cette recommandation. Il s'agit lĂ  du premier texte suggĂ©rant le partage du pays entre Juifs et Arabes. En ce sens, il peut ĂŞtre considĂ©rĂ© comme le texte fondateur de l'IsraĂ«l moderne.
    • Des groupes armĂ©s arabes s'en prennent aux Britanniques, aux Juifs et aux « traĂ®tres arabes ». Les Britanniques mènent une dure rĂ©pression, et en deux annĂ©es, rĂ©ussissent Ă  vaincre et Ă  dĂ©capiter le mouvement national palestinien.Les Britanniques crĂ©ent une police supplĂ©tive juive, les "Notrims" , chargĂ©e de protĂ©ger les implantations juives en Palestine.
  • En 1939 :
    • : Publication du 3e Livre Blanc (de MacDonald) qui prĂ©voit de limiter très fortement le quota d'immigration des Juifs en Palestine.
    • 1er septembre : dĂ©but de la Seconde Guerre mondiale. David Ben Gourion dĂ©clare : « Nous ferons la guerre comme s'il n'y avait pas de Livre Blanc, et nous combattrons le Livre Blanc comme si la guerre n'existait pas ». .
  • 1940 : Premières actions armĂ©es de l'Irgoun , groupe terroriste, contre les Anglais, puis arrĂŞt de ses actions au dĂ©clenchement de la Seconde Guerre mondiale. Certains dirigeants arabes, comme le Mufti de JĂ©rusalem, vont du cĂ´tĂ© allemand.La Syrie d'abord vichyste passe du cĂ´tĂ© des forces françaises libres.
  • En 1941 :
    • CrĂ©ation des commandos de choc de la Haganah : Palmach. Scission de l'Irgoun et crĂ©ation d'un autre groupe armĂ©e sioniste, le Le'hi.
    • Haj Amin al Husseini scelle une alliance avec Hitler et plaide pour rĂ©soudre le problème des Juifs au Moyen-Orient « selon les mĂ©thodes de l'Axe ».
  • De 1943 Ă  1944 :
    • Les parachutistes juifs -palestiniens de l'armĂ©e britannique tentent de renouer le contact avec les Juifs des pays occupĂ©s; sept d'entre eux y laisseront leur vie.
    • La Brigade juive de Palestine forte de 30 000 combattants, participe Ă  la guerre, comme partie intĂ©grante de l'armĂ©e britannique.
  • De 1945 Ă  1946 : La Haganah, l'Etzel et le Lehi, se rĂ©unissent de façon temporaire, pour former le Mouvement de la RĂ©sistance HĂ©braĂŻque.
    • Les immigrants juifs illĂ©gaux sont dĂ©portĂ©s par les Britanniques dans des camps de personnes dĂ©placĂ©es Ă  l'Ă®le de Chypre.
    • : l'Irgoun, groupe terroriste, fait sauter l'aile droite de l'HĂ´tel King David Ă  JĂ©rusalem (qui abritait l'Ă©tat-major du Mandat britannique) et cause la mort de 91 personnes, dont 19 juifs.
    • La Transjordanie acquiert son indĂ©pendance et devient le Royaume HachĂ©mite de Jordanie.
  • Juillet 1947 : le bateau Exodus , qui avait Ă  son bord 4 500 survivants de la Shoah, ne peut accoster Ă  Haifa, les autoritĂ©s britanniques refusant l'arrivĂ©e de ces rescapĂ©s et refoulant le bateau vers l'Allemagne et sa zone britannique, oĂą les les rescapĂ©s sont enfermĂ©s dans des camps .

Création d'Israël

  • 29 novembre 1947 : Alors que l'idĂ©e d'un État-refuge en Terre sainte pour les rescapĂ©s de la Shoah s'impose dans l'opinion occidentale, le plan de partage de la Palestine est prĂ©sentĂ© par l'ONU comme solution au conflit entre les Juifs et les Arabes, octroyant, au nouvel État juif, 55 % du territoire de la Palestine mandataire. Il est approuvĂ© par la majoritĂ© des pays composant l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations unies : 33 sur 51.
Pour les mouvements sionistes d'obĂ©dience sociale dĂ©mocrate qui l'acceptent (les mouvements politiques liĂ©s aux groupes armĂ©es de l' Irgoun et au Lehi le refusant), ce plan, rejetĂ© par les dirigeants palestiniens et arabes, est une Ă©norme victoire, car ce partage est la reconnaissance de la fondation du futur État d'IsraĂ«l, qu'ils appelaient de tous leurs vĹ“ux et il est un point d'appui susceptible d'extensions ultĂ©rieures. Ă€ l'expiration du mandat britannique sur la Palestine, fixĂ© au 15 mai 1948, la guerre civile ayant commencĂ© au lendemain du plan de partage du 29 novembre 1947 a dĂ©jĂ  donnĂ© naissance Ă  350 000 rĂ©fugiĂ©s arabes. Plusieurs villes arabes ont Ă©galement Ă©tĂ© conquises par les forces juives, avant l'indĂ©pendnace officielle. Le , David Ben Gourion, prĂ©sident de l'exĂ©cutif provisoire juif (Yishouv) proclame Ă  Tel Aviv l'indĂ©pendance sous le nom d'État d'IsraĂ«l.
  • Entre mai et octobre 1948, la première guerre israĂ©lo-arabe va encore chasser de leurs terres et de leurs maisons, plus de quatre cent mille palestiniens de plus[19], en majoritĂ© des paysans. La Palestine qui comptait environ 1 100000 habitants musulmans et chrĂ©tiens se vide de plus de 750 000 habitants arabes.
Les dirigeants du jeune Etat juif estimaient, à l'époque, que les pays arabes voisins, en particulier l'Irak et la Syrie, avaient les capacités en termes de place, de finances et de culture, d'intégrer les réfugiés arabes palestiniens sur leur territoire et au sein de leur population.
  • Ă€ partir de 1949 et pendant les annĂ©es qui suivirent, six Ă  neuf cent mille Juifs des pays arabes vont ĂŞtre tenus de quitter leur pays, exilĂ©s de chez eux, dĂ©possĂ©dĂ©s de leurs terres et biens, privĂ©s de leur nationalitĂ©, harcelĂ©s par les populations et les autoritĂ©s. Cela mit fin Ă  l'antique civilisation juive d'Orient, les pays arabes s'Ă©tant vidĂ©s de la quasi-totalitĂ© de leurs Juifs, dorĂ©navant rĂ©fugiĂ©s en IsraĂ«l, en Europe et en AmĂ©rique du Nord.

Notes et références

  1. (en) Solomon Schechter et Wilhelm Bacher, « JE, Gamaliel VI »
  2. dont certaines sont reprises dans la liturgie traditionnelle du 9 av, qui commémore la chute du Temple de Jérusalem(en) Richard Gottheil, Max Schloessinger et Isaac Broydé, « Judah Ha-Levi », sur Jewish Encyclopedia,
  3. (es) Dubnow, Simon, pp. 396/399.
  4. Patrice Bret, «Orientales I. Autour de l’expédition d’Égypte», in Annales historiques de la Révolution française, numéro 340, consulté le 18 février 2008
  5. Les troupes françaises ne sont d'ailleurs jamais allé à Jérusalem
  6. Le sionisme chrétien : paroles de romantiques,épées de combattants, influence d’évangélistes, F. Encel Hérodote, n° 119, La Découverte, 4e trimestre 2005
  7. Henry Laurens, Le projet d’État juif en Palestine attribué à Bonaparte, in Orientales I. Autour de l’expédition d’Égypte, Paris, CNRS Éditions (Coll. Moyen-Orient), 2004, (ISBN 2-271-06193-8)
  8. « La tourmente révolutionnaire en Europe a intensifié parallèlement les deux courants apocalyptiques protestant et juif en leur permettant de croire que la fin des temps était proche. […] Bonaparte, tout en accomplissant le programme révolutionnaire de régénération des peuples du monde, véritable fin de l’histoire pour les idéologues de la Révolution finissante, se prenait pour le Mahdi des Musulmans. Pour les protestants anglais, il était l’Antéchrist, et pour les messianistes juifs, l’exécuteur de la volonté divine » in Henry Laurens, Le projet d’État juif en Palestine attribué à Bonaparte, op. cit. pp. 142-143
  9. Un certain LB qui pourrait être Lucien Bonaparte selon H. Laurens, Joachim Lebreton de l’Institut national selon M. Regaldo
  10. Cité par Patrice Bret
  11. Le Figaro du 16 janvier 2008
  12. Salomon Munk, Palestine, Description géographique, historique et archéologique p.652, Paris, Firmin Didot 1845
  13. Janet Kerekes, Masked Ball at the White Cross Cafe, The failure of Jewish assimilation, p.73, University Press of America, 2005
  14. (en) Diana Muir, « "A Land without a People for a People without a Land" », Middle East Quarterly,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. Nahum Sokolow, History of Zionism (1600-1918) tome 1 p.127, et tome 2 p.231-234, reproduisant le texte intégral du mémoire, archives en ligne du Times, 9 mars 1840 p.3
  16. Association for Promoting Jewish Settlements in Palestine : Todd M. Endelman, The Jews of Britain, 1656 to 2000 p.187, University of California Press, 2002
  17. (en)Alexander Keith, The Land of Israel According to the Covenant with Abraham, with Isaac, and with Jacob (Edinburgh: William Whyte and Co., 1843), p. 43. Citation : « a people without a country; even as their own land, as subsequently to be shown, is in a great measure a country without a people. » L'année suivante, une revue du livre de Keith dans The United Secession Magazine (Edimbourg), vol. 1, p. 189 (1844) met en évidence la phrase avec sa formulation la plus courante : « une terre sans peuple et un peuple sans terre ».
  18. (en)“You are a people without a country; there is a country without a people. Be united. Fulfill the dreams of your old poets and patriarchs. Go back, go back to the land of Abraham.” in Stoddard, John L. (1897). Lectures, Vol. 2: Constantinople. Jerusalem. Egypt. Boston: Balch Brothers Co., p. 113.
  19. Benny Morris, The Birth of the Palestinian Refugee Problem Revivisied, 2003 et exode palestinien

Bibliographie

Voir aussi

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