Accueil🇫🇷Chercher

Chronologie de la guerre d'Irak

Introduction - la guerre d'Irak : un conflit ancien

Bien que les combats pour l’Operation Iraqi Freedom ont véritablement commencé le jeudi 20 mars 2003, les préparatifs ont débuté le 1er mars 1991, au lendemain de la fin de l’Operation Desert Storm (17 janvier 1991 - 28 février 1991). L’Operation Iraqi Freedom marque le dernier chapitre d’une implication continue des États-Unis dans le golfe persique depuis vingt ans, avec notamment la présence continue de troupes américaines et britanniques sur le territoire irakien dans le cadre des opérations :

Année 2001

Septembre 2001

  • Mardi 11 septembre 2001 : des attentats contre le World Trade Center et le Pentagone sont perpĂ©trĂ©s par des terroristes islamistes Ă  l’aide d’avions de ligne amĂ©ricains. Ces attentats dĂ©clenchent une vĂ©ritable haine des États-Unis contre le terrorisme qui dĂ©bouchera sur une nouvelle ère : la Global war on terrorism (GWOT) (guerre mondiale contre le terrorisme). Ils ont ensuite Ă©tĂ© revendiquĂ©s par Oussama Ben Laden[1].
Dans l’après-midi, Donald Rumsfeld a transmis une note au Général Richard B. Myers (USAF) pour avoir le plus d’informations le plus rapidement possible. La note indiquait qu’il devait envisager une multitude de possibilités et d’options et ne pas se limiter qu’à Ben Laden.
  • Mercredi 12 septembre 2001 : Georges W. Bush convoque Richard A. Clarke et d’autres membres de son administration afin d’explorer les possibilitĂ©s de liens entre les attentats du 11 septembre et l’Irak. Georges W. Bush a demandĂ© « de regarder si Saddam avait fait cela » et de « regarder s’il n’y a pas participĂ© de quelque manière que ce soit ».
  • Vendredi 14 septembre 2001 : des spĂ©culations font Ă©tat d'une possibilitĂ© que l'Irak ait contribuĂ© Ă  l'entrainement des pirates de l'air. James Woolsey (ancien directeur de la CIA) a Ă©voquĂ© la possibilitĂ© d'un « mariage très fructueux entre Saddam Hussein et Ben Laden ».
  • Mardi 18 septembre 2001 : En rĂ©ponse Ă  la demande de George W.Bush, le bureau de Richard A. Clarke a envoyĂ© un mĂ©mo Ă  Condoleezza Rice, portant le titre Survey on intelligence information on any Iraq involment in the September 11 attacks. Le chef de staff de Condoleezza Rice en Afghanistan conclut que seules des preuves anecdotiques liaient l’Irak Ă  Al-QaĂŻda. Le memo ne relève aucune preuve concrète de l’intervention de l’Irak dans la prĂ©paration ou la mise en Ĺ“uvre des attaques de 11 septembre et affirme qu’il n’y a aucun lien entre l’Irak et Al-QaĂŻda, notamment parce que Ben Laden n’aime pas le sĂ©cularisme de Saddam Hussein.

À la demande de Saddam Hussein, le vice-Premier Ministre irakien Tarek Aziz écrit une lettre à Ramsey Clark, ancien ministre de la justice de Lyndon Johnson et opposant à la première guerre du golfe, dans laquelle il exprime ses condoléances aux familles des victimes des attentats contre le World Trade Center.

  • Jeudi 20 septembre 2001 : le ministre de la DĂ©fense italien Antonio Martino a, dans une dĂ©claration, estimĂ© qu'Oussama Ben Laden pourrait n'ĂŞtre qu'un second rĂ´le et Ă©voque la possibilitĂ© qu'un Ă©tat se trouve derrière les attentats amĂ©ricains. L'Irak est visĂ©. Un fonctionnaire du Ministère de la DĂ©fense Irakien a niĂ© tout lien avec les attentats qui ont frappĂ© les États-Unis tout en ne les dĂ©nonçant pas. Selon certaines sources, l'Irak pourrait ĂŞtre Ă  l'origine de ces actions.

Une centaine d'avions américains sont déployés dans le Golfe.

Lors d’une réunion, Georges W. Bush a déclaré à son homologue britannique Tony Blair que sa priorité n’est pas l’Irak.
  • Vendredi 21 septembre 2001 : des responsables amĂ©ricains ont dit au Washington Times que Saddam Hussein a pris contact avec Ben Laden les jours prĂ©cĂ©dents les attentats du 11 septembre. Mohammed Atta, un des pirates de l'air, aurait ainsi rencontrĂ© des responsables irakiens en TchĂ©coslovaquie. Des transfuges irakiens affirment que les pirates de l'air ont Ă©tĂ© formĂ©s dans une maquette de Boeing 707 Ă  la base Salman Pak, en Irak.

Octobre 2001

  • Mercredi 10 octobre 2001 : au Qatar, le porte-parole d'Al Qaida (l’organisation de Ben Laden), Soulaiman Abou GhaĂŻth, s'est adressĂ© Ă  la « nation islamique » dans un message prĂ©-enregistrĂ© diffusĂ© par la chaĂ®ne satellitaire arabe Al-Jazira Ă  Doha dĂ©clarant que « la tempĂŞte des avions ne s'arrĂŞtera pas, si Dieu le veut, parce que des milliers de jeunes de notre nation veulent autant mourir que les AmĂ©ricains veulent vivre ». Ajoutant : « ces jeunes qui ont frappĂ© l'AmĂ©rique en faisant exploser des avions Ă  New York et Ă  Washington ont bien agi en portant le combat au cĹ“ur des États-Unis et cette guerre y restera jusqu'Ă  ce que l'AmĂ©rique cesse de soutenir les juifs et mette fin Ă  l'embargo injuste contre le peuple irakien qui a coĂ»tĂ© la vie Ă  plus d'un million d'enfants ».

Novembre 2001

  • Lundi 26 novembre 2001 : Georges W. Bush Ă©voque un recours Ă  la force militaire puisque l’Irak persiste Ă  refuser le retour des inspecteurs des Nations unies sur son territoire.
  • Mercredi 28 novembre 2001 : Washington a mis en garde Bagdad contre la production d'armes de destruction massive. George Bush exige le retour des inspecteurs de l'ONU pour le dĂ©sarmement. Bagdad refuse catĂ©goriquement.
  • Jeudi 29 novembre 2001 : Les pays arabes ont mis en garde Washington de frapper l'Irak ou tout autre pays arabe dans leur lutte contre le terrorisme, ce qui serait, selon eux, une « erreur mortelle ».
  • Vendredi 30 novembre 2001 : le Conseil de SĂ©curitĂ© de l'ONU a votĂ© Ă  l'unanimitĂ© une rĂ©solution visant Ă  allĂ©ger les sanctions Ă  l'encontre de l'Irak et prolonge jusqu'en mai 2002 le programme « PĂ©trole contre nourriture ». Une liste de produits qui pourront ĂŞtre importĂ©s librement par l'Irak est Ă©tablie.

DĂ©cembre 2001

  • Mercredi 5 dĂ©cembre 2001 : le chef de la diplomatie irakienne a annoncĂ© que son pays refusait le retour des inspecteurs de l'ONU sur le dĂ©sarmement. Selon lui, seule l'ONU a le droit de dĂ©cider de ce retour et non les États-Unis.

Année 2002

Janvier 2002

  • Janvier 2002 : La Marine Forces Pacific a ordonnĂ© Ă  la 1st Marine Expeditionary Force (I MEF - force expĂ©ditionnaire) de commencer Ă  se prĂ©parer pour l'Ă©ventualitĂ© d'une opĂ©ration dans la rĂ©gion (zone sous la responsabilitĂ©) du CentCom. Les planificateurs du I MEF ont commencĂ© Ă  travailler les plans pour l'invasion de l'Irak plus d'un an avant le dĂ©but des combats.
  • Mardi 29 janvier 2002 : Georges W. Bush utilise l’expression « axe du mal » dans son discours sur l'Ă©tat de l'Union. Cette expression dĂ©signe les diffĂ©rents pays suspectĂ©s de soutenir le terrorisme et de vouloir se procurer des Armes de Destructions Massives (ADM). Ă€ l'Ă©poque, il Ă©tait alors question de la CorĂ©e du Nord, de l’Iran et de l’Irak. Cette expression, inventĂ©e par David Frum (rĂ©dacteur des discours de Georges W.Bush), n'est pas sans rappeler celle de Forces de l'Axe utilisĂ©e lors de la Deuxième Guerre mondiale (dĂ©signant les pays fidèles Ă  l'Allemagne Nazie, autrement dit l'Axe Rome-Berlin) et celle d’Empire du Mal pour dĂ©signer l'Ex-Union SoviĂ©tique lors de la Guerre Froide.

FĂ©vrier 2002

  • FĂ©vrier 2002 : Charles S. Faddis, officier de la CIA, forme son Ă©quipe au quartier gĂ©nĂ©ral de la CIA Ă  Langley. La moitiĂ© de son Ă©quipe a dĂ©jĂ  engagĂ© la lutte contre Al-QaĂŻda durant la campagne d'Afghanistan de 2001. Ils reçoivent un entrainement de remise Ă  niveau et un entrainement pour mener des opĂ©rations de contreterrorisme (armes, langues - arabe, kurde, persan et turc -, reconnaissance, guidage...). Ils ont Ă©tĂ© avertis par la Maison-Blanche en janvier 2002 que la guerre en Irak Ă©tait imminente. L'Ă©quipe est prĂŞte dès mars 2002, mais ne sera envoyĂ©e qu'en juillet 2002[2].
  • Mercredi 6 fĂ©vrier 2002 : l’Irak s'est dit prĂŞt Ă  autoriser le retour des inspecteurs de l'ONU chargĂ©s du dĂ©sarmement.
  • Lundi 11 fĂ©vrier 2002 : la Russie a mis en garde les États-Unis contre d'Ă©ventuelles frappes unilatĂ©rales visant l'Irak. M. Poutine a prĂ©cisĂ© que « seul l'aval du conseil de sĂ©curitĂ© de l'ONU pourrait autoriser un recours Ă  la force contre les Irakiens » et qu'il « faudrait Ă©tablir des preuves irrĂ©futables de l'implication de l'Irak dans le soutien aux mouvements terroristes internationaux ».
  • Jeudi 14 fĂ©vrier 2002 : l'Irak refuse le retour des inspecteurs de l'ONU sur son territoire parlant d'un « complot amĂ©ricain » après les menaces amĂ©ricaines d'un recours Ă  la force contre l'Irak, qui fait partie, selon George Bush, « de l'axe du mal ».
  • Vendredi 15 fĂ©vrier 2002 : Alors que l'Irak plaidait jeudi devant le conseil de sĂ©curitĂ© de Nations unies pour qu'il intervienne auprès des États-Unis pour empĂŞcher une nouvelle guerre contre son territoire, le prĂ©sident Bush a affirmĂ© que « le monde a un problème avec l'Irak et que le statu quo n'est pas acceptable ». Le secrĂ©taire d'État Colin Powell a poursuivi en disant que « le rĂ©gime irakien doit changer ou ĂŞtre changĂ© et les États-Unis sont prĂŞts Ă  agir seuls pour y parvenir ». La Russie, les pays arabes, l'Union europĂ©enne et le Canada ont vivement critiquĂ© cette position.

Mars 2002

  • Vendredi 8 mars 2002 : Ă€ New York, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'ONU a rencontrĂ© le ministre irakien des affaires Ă©trangères dans le but de reprendre des nĂ©gociations pour le retour en Irak des inspecteurs de l'ONU sur le dĂ©sarmement.
  • Dimanche 10 mars 2002 : selon l'hebdomadaire britannique The Observer, les États-Unis demandent Ă  la Grande-Bretagne de prĂ©voir l'envoi de 25 000 soldats qui rejoindraient une force d'intervention amĂ©ricaine pour combattre Saddam Hussein.
  • Mardi 12 mars 2002 : le vice-prĂ©sident amĂ©ricain Dick Cheney est arrivĂ© Ă  Londres oĂą il a rencontrĂ© le premier ministre Blair. Il se rendra dans 9 pays arabes. Il tente de faire adhĂ©rer une majoritĂ© de pays Ă  une intervention armĂ©e contre l'Irak (qui selon Bush, fait partie de « l'axe du mal ») car Saddam « dĂ©veloppe des armes de destruction massive ».
  • Lundi 18 mars 2002 : le vice-prĂ©sident irakien Taha Yassine Ramadan indique que son pays accepterait le retour des inspecteurs internationaux en dĂ©sarmement, si l'ONU dĂ©finissait les sites Ă  visiter et un calendrier pour leur mission.
  • Mardi 19 mars 2002 : George Tenet, directeur de la Central Intelligence Agency, assure que Bagdad a eu des contacts avec Al-QaĂŻda.

Avril 2002

  • Dimanche 7 avril 2002 : le Premier ministre britannique Tony Blair adresse un avertissement Ă  l'Irak, Ă©voquant un « renversement » par la force de tout rĂ©gime menaçant la sĂ©curitĂ© internationale.
  • Mardi 9 avril 2002 : l'Irak a annoncĂ© la suspension de ses exportations de pĂ©trole brut pour une pĂ©riode de 30 jours pour protester contre l'occupation par l'armĂ©e israĂ©lienne des territoires palestiniens et tenter d'obtenir un retrait immĂ©diat. La Russie a critiquĂ© cette dĂ©cision.
  • Mardi 23 avril 2002 : Saddam Hussein a annoncĂ© qu'il donnerait 25 000 $ Ă  chaque famille palestinienne propriĂ©taire de sa maison dĂ©truite Ă  JĂ©nine « par les criminels sionistes ».
  • Lundi 29 avril 2002 : un million de personnes se sont rendues dans les rues de Bagdad pour cĂ©lĂ©brer le 65e anniversaire du prĂ©sident, Saddam Hussein.

Mai 2002

  • Lundi 6 mai 2002 : après un mois d'arrĂŞt pour protester contre la politique d'invasion des territoires autonomes palestiniens par l'armĂ©e israĂ©lienne, Bagdad annonce la reprise de ses exportations de brut dès le 8 mai.
  • Mardi 14 mai 2002 : le conseil de sĂ©curitĂ© de l'ONU, rĂ©uni Ă  New York, a adoptĂ© Ă  l'unanimitĂ© la rĂ©solution 1409 qui vise Ă  allĂ©ger les sanctions Ă©conomiques prises en 1990 contre l'Irak et qui permettra l'importation de produits d'usage civil.
  • Vendredi 17 mai 2002 : l'Irak est prĂŞt Ă  accepter la rĂ©solution 1409 de l'ONU autorisant l'importation de produits d'usage civil. Bagdad a toutefois rĂ©clamĂ© une levĂ©e totale de l'embargo imposĂ© en 1990 et l'arrĂŞt du survol des zones d'exclusion par les armĂ©es amĂ©ricaine et britannique imposĂ© en 1991 après la guerre du Golfe.

Juin 2002

  • Mardi 4 juin 2002 : un parlementaire canadien, Scott Ritter, a demandĂ© au parlement d'Ottawa de tenter de dissuader les États-Unis de lancer une guerre contre l'Irak. Cet ancien inspecteur en chef de l'ONU pour le dĂ©sarmement de l'Irak a affirmĂ© que l'Irak est dĂ©sarmĂ© et qu'après la guerre du Golfe et 11 ans de sanctions militaires et Ă©conomiques, elle ne dĂ©tient plus aucune arme biologique ou nuclĂ©aire. Le comitĂ© parlementaire, quant Ă  lui, estime qu'il faut lever les sanctions Ă©conomiques contre l'Irak et rouvrir l'ambassade du Canada Ă  Bagdad.
  • Mardi 18 juin 2002 : Après la publication la veille par le Washington Post d'un plan secret Ă©laborĂ© par Washington aux fins de renverser le prĂ©sident Saddam Hussein, le chef de la diplomatie irakienne a dĂ©clarĂ© que « ce plan ne comportait rien de nouveau ». Selon le Washington Post, le prĂ©sident Bush aurait demandĂ© Ă  la CIA « d'employer tous les moyens nĂ©cessaires pour renverser et mĂŞme tuer Saddam Hussein ».

Juillet 2002

  • Mercredi 3 juillet 2002 : plusieurs journaux indiquent que des forces spĂ©ciales amĂ©ricaines ont Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©es en Jordanie. Selon ces journaux, cela permettrait de collecter des informations cruciales (permettre aux renseignements de mener des opĂ©rations de repĂ©rage) dans l'Ă©ventualitĂ© d'une guerre contre l'Irak et cela permettrait Ă©galement d'organiser la dĂ©fense de la Jordanie et d'IsraĂ«l dans l'hypothèse oĂą Bagdad voudrait envahir ces deux pays afin de faire barrage contre un Ă©ventuel assaut amĂ©ricain en Irak. Les services de renseignements russes et plusieurs sources en Syrie indiquent que les forces spĂ©ciales amĂ©ricaines sont dĂ©jĂ  dans le pays. InterviewĂ© par le quotidien jordanien Al Rai, le Ministre de l’information jordanien Mohammed Edwan a quant Ă  lui niĂ© que des forces spĂ©ciales amĂ©ricaines Ă©taient prĂ©sentes sur le sol jordanien pour prĂ©parer des opĂ©rations militaires contre l'Irak.
  • Vendredi 5 juillet 2002 : selon le quotidien The New York Times, l'armĂ©e amĂ©ricaine a mis secrètement au point un plan prĂ©voyant une attaque massive contre l'Irak, forte de centaines d'avions de combat et de quelque 250 000 hommes. Saddam Hussein a refusĂ© le retour des inspecteurs en dĂ©sarmement des Nations unies.
  • Samedi 6 juillet 2002 : la Commission EuropĂ©enne a dĂ©bloquĂ© 13 millions d'euros pour un programme d'aide Ă  la population irakienne touchĂ©e depuis 1990 par l'embargo Ă  la suite de la guerre du Golfe. Ces fonds serviront Ă  lancer des actions d'aide alimentaire, d'Ă©ducation, d'amĂ©lioration des systèmes de distribution et d'assainissement de l'eau potable.
  • Lundi 8 juillet 2002 : Washington veut un « changement de rĂ©gime » et utilisera « tous les moyens» pour renverser Saddam Hussein », a dĂ©clarĂ© George W. Bush.
  • Mercredi 10 juillet 2002 : huit officiers de la CIA pĂ©nètrent dans le Kurdistan irakien pour des opĂ©rations clandestines (opĂ©ration appelĂ©e Operation Hotel California), Ă  partir de la frontière turque. Leur objectif est de localiser et dĂ©truire les cellules d'Al-QaĂŻda et de renverser le parti Baath de Saddam Hussein. Ă€ leur tĂŞte se trouve Charles S. Faddis, alors chef de base au Moyen-Orient (2002-2003).
  • Samedi 13 juillet 2002 : selon le quotidien libanais As-Safir, qui cite des sources diplomatiques, Washington a menĂ© d'intenses nĂ©gociations avec le Qatar, la Turquie et la Jordanie dans le but d'amener ces deux pays Ă  autoriser les troupes amĂ©ricaines Ă  utiliser leur territoire et leur espace aĂ©rien dans le cadre d'une attaque contre l'Irak et renverser Saddam Hussein. Selon ces mĂŞmes sources, l'attaque serait menĂ©e par voie terrestre avec l'aide de 5000 soldats jordaniens.
  • Vendredi 12 juillet au dimanche 14 juillet 2002 : des officiers irakiens en exil et des reprĂ©sentants de l'opposition crĂ©ent Ă  Londres un conseil militaire pour renverser Saddam Hussein.
  • Lundi 15 juillet 2002 : l'Irak a cĂ©lĂ©brĂ© dimanche le 44e anniversaire de la chute de la monarchie hachĂ©mite en place depuis 1921 par un coup d'Ă©tat militaire perpĂ©trĂ© par le gĂ©nĂ©ral Abdel Karim Kassel qui a instaurĂ© un rĂ©gime rĂ©publicain. En Grande-Bretagne, Des officiers irakiens, en exil Ă  Londres, ont annoncĂ© la crĂ©ation d'un « Conseil militaire » dont le but est de renverser Saddam Hussein. Ils ont appelĂ© l'armĂ©e irakienne Ă  se joindre Ă  eux.
  • Vendredi 19 juillet 2002 : l'aviation amĂ©ricano-britannique a lancĂ© dans la nuit de jeudi Ă  vendredi des raids aĂ©riens dans le sud du pays touchant un quartier rĂ©sidentiel, causant la mort de 5 civils et en blessant une vingtaine d'autres.

L'Irak ne reconnaît pas les deux zones d'exclusion aériennes imposées en 1991 par Washington et Londres dans le nord et le sud du pays car elles n'ont pas fait l'objet d'une résolution de l'ONU.

Septembre 2002

  • Mardi 3 septembre 2002 : Bagdad a invitĂ© des journalistes et des photographes Ă  visiter une usine de phosphates, près d’Al-QaĂŻm, Ă  500 km Ă  l'ouest de Bagdad, que Washington soupçonne de produire des composants nuclĂ©aires. Selon Bagdad les inspecteurs en dĂ©sarmement de l'ONU ont dĂ©jĂ  visitĂ© 6 fois cette usine et n'y ont rien trouvĂ© de suspect.
  • Mercredi 4 septembre 2002 : le prĂ©sident George W. Bush, dĂ©clare le gouvernement de Bagdad « rĂ©gime hors la loi », et dĂ©clare au Congrès que « ne rien faire... n’est pas une solution ». La Ligue Arabe, rĂ©unie au Caire, et l'Union europĂ©enne se sont formellement opposĂ©es Ă  toute frappe militaire amĂ©ricaine contre l'Irak sans un mandat de l'ONU.
  • Vendredi 6 septembre 2002 : grâce Ă  des images satellites, de nouvelles infrastructures auraient Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©es sur un ancien site nuclĂ©aire en Irak, selon un expert de l’AIEA.
  • Samedi 7 septembre 2002 : le prĂ©sident George W. Bush et le premier ministre britannique Tony Blair se rĂ©unissent Ă  Camp David, estimant que la dĂ©couverte de nouvelles infrastructures est une preuve de « menace rĂ©elle ».
  • Dimanche 8 septembre 2002 : dans l’affaire des « images satellites » d’une centrale irakienne, l’AIEA (l'Agence Internationale des Énergies Atomiques) dĂ©ment que ces photos puissent apporter une information nouvelle.
En réponse, le gouvernement irakien autorise des journalistes du monde entier à se rendre sur le lieu indiqué par les photos pour constater par eux-mêmes.
De son côté, le vice-Président Dick Cheney affirme qu’une cargaison d’équipements a été interceptée à destination de l’Irak. Elle aurait comporté, selon la conseillère pour la sécurité nationale, Condoleezza Rice, des « tubes d’aluminium pour centrifugeuses » susceptibles de servir à la mise au point d’une arme nucléaire.
  • Lundi 9 septembre 2002 : dans un rapport publiĂ©, l’International Institute for Strategic Studies (IISS), Ă  Londres, attire l’attention de la communautĂ© internationale « sur le devoir urgent » de rĂ©pondre au « problème sans Ă©quivalent » posĂ© par l’Irak, qui serait capable de fabriquer une arme nuclĂ©aire, si le pays disposait de matière fissile.
  • Jeudi 12 septembre 2002 : devant la 57e AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations unies :
Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, demande au président George W. Bush de n’agir contre l’Irak, que « dans le cadre d’institutions multilatérales ».
Le Président américain somme Saddam Hussein de « désarmer immédiatement et sans conditions » et enjoint au Conseil de sécurité d'adopter « les résolutions nécessaires » à son encontre, sans quoi le gouvernement américain agira seul.
  • Mercredi 11 septembre 2002 : Le vice-prĂ©sident Taha Yassine Ramadan a appelĂ© les « Arabes Ă  attaquer les intĂ©rĂŞts matĂ©riels et humains des États-Unis » en cas de frappes amĂ©ricaines sur l'Irak.
  • Jeudi 12 septembre 2002 : Georges W. Bush Ă©voque une « action inĂ©vitable », contre l’Irak, devant l’ONU (57e AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale). Il s’est adressĂ© Ă  l’assemblĂ©e des Nations unies et a confrontĂ© ses membres face au danger grave et immĂ©diat que reprĂ©sente l’Irak.
L'ambassadeur irakien auprès de l'ONU a immédiatement répondu à George Bush, déclarant que le président américain « essaie de tromper l'opinion publique internationale » et qu'il « n'a aucune preuve que l'Irak soit lié au terrorisme ». L'ambassadeur l'accuse d'avoir « énoncé une longue liste de mensonges » dans son discours. Le vice-premier ministre Tarek Aziz a déclaré que « l'Irak donnerait une leçon aux États-Unis en cas de frappes » ajoutant que Washington cherche à « contrôler l'Irak et son pétrole et à protéger Israël ».
  • Vendredi 13 septembre 2002 : le Pentagone reprend une hypothèse de 1998, selon laquelle l’Irak disposerait de laboratoires mobiles d’armes biologiques, montĂ©s sur des camions.
  • Samedi 14 septembre 2002 : Bagdad a refusĂ© tout retour des inspecteurs en dĂ©sarmement de l'ONU.
  • Du samedi 14 au 17 septembre 2002 : voyage en Irak de trois dĂ©putĂ©s français de l’UMP Thierry Mariani, Didier Julia et Éric Diard, ce qui dĂ©clenche une polĂ©mique en France.
  • Lundi 16 septembre 2002 : le gouvernement irakien accepte le retour sans conditions des experts en dĂ©sarmement de l’ONU. Le gouvernement amĂ©ricain suspecte et dĂ©nonce « un geste tactique » et Ă©met la demande que « le conseil de sĂ©curitĂ© agisse ».
  • Mardi 17 septembre 2002 : le secrĂ©taire d'État amĂ©ricain, Colin Powell, dĂ©clare que les États-Unis souhaitent une nouvelle rĂ©solution de l'ONU pour garantir que l'Irak respectera ses engagements de dĂ©sarmement.
Interviewé par le Times de Londres, un scientifique irakien et ancien responsable du programme nucléaire irakien jusqu'en 1994, et qui vit maintenant aux États-Unis, l'Irak disposerait de plus d'une tonne d'uranium appauvri importé en contrebande du Brésil et peut produire des engins nucléaires.
Saddam Hussein a accepté sans condition le retour des inspecteurs de l'ONU chargés du désarmement déclarant qu'il répondait ainsi à « la pression amicale des autres pays arabes » et que « les États-Unis n'avaient plus de prétexte valable pour l'attaquer ». Pékin et Moscou se sont déclarés satisfaits par cette volte-face du président irakien tandis que Londres et Washington rejetaient cette offre. La France elle, a déclaré qu'il « fallait prendre Saddam Hussein au mot ». Pour les pays arabes, c'est une grande victoire diplomatique.
L'AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) s'est dite prête à reprendre immédiatement ses inspections si l'ONU le décidait.
  • Mercredi 18 septembre 2002 : Bagdad a confirmĂ© Ă  l'ONU sa dĂ©cision d'accepter le retour immĂ©diat et sans condition des inspecteurs de l'ONU chargĂ©s du dĂ©sarmement. Le prĂ©sident Bush parle de « subterfuge ».
  • Jeudi 19 septembre 2002 : le prĂ©sident George W. Bush demande au Congrès d’adopter une rĂ©solution l’autorisant Ă  « faire usage de la force » contre Bagdad si nĂ©cessaire.
  • Vendredi 20 septembre 2002 : l'administration Bush prĂ©sente sa stratĂ©gie pour la sĂ©curitĂ© nationale, qui prĂ©voit notamment des attaques prĂ©ventives contre les « États voyous ».
Selon l'ancien inspecteur de l'ONU chargé du désarmement en Irak, Scott Ritter, 90 à 95 % des armes de destruction massive irakiennes ont été détruites lors des inspections onusiennes. Scott Ritter n'a pas exclu que Bagdad puisse disposer d'importants stocks d'armes chimiques mais qui, selon lui, sont périmés : « ce n'est plus qu'une matière visqueuse, inutile et sans danger ».
Bagdad a espéré que sa décision d'accepter le retour des inspecteurs de l'ONU soit une première étape vers la levée des sanctions imposées depuis 1990. Bagdad a réaffirmé ne détenir aucune arme nucléaire, chimique ou biologique. Les inspecteurs de l'ONU chargés du désarmement pourraient arriver pour débuter leurs inspections à la mi-octobre.
  • Mardi 24 septembre 2002 : Lors d'une rĂ©union extraordinaire de la Chambre des Communes, le premier ministre Tony Blair a prĂ©sentĂ© un rapport de 55 pages par lequel il dĂ©montre que l'Irak serait prĂŞt Ă  dĂ©velopper des armes de destruction massive (chimiques ou bactĂ©riologiques) et dĂ©velopper l'arme nuclĂ©aire d'ici un ou deux ans grâce Ă  des aides Ă©trangères, ou 5 ans par ses propres moyens. En rĂ©ponse Ă  ces accusations, le ministre des affaires Ă©trangères irakienne a rĂ©affirmĂ© qu'il Ă©tait prĂŞt Ă  accueillir les experts en dĂ©sarmement. Le gouvernement irakien qualifie ce dossier de « mĂ©lange de mensonges, de demi-vĂ©ritĂ©s et d’allĂ©gations naĂŻves » et demande que Tony Blair soumette son dossier Ă  la commission de contrĂ´le, de vĂ©rification et d'inspection des Nations unies et Ă  l’AIEA.
  • Jeudi 26 septembre 2002 : un « prĂ©-projet » amĂ©ricano-britannique prĂ©voit l'automaticitĂ© du recours Ă  la force, selon des informations circulant Ă  Paris. La France, la Russie et la Chine ont la « mĂŞme approche » sur l'Irak : une dĂ©marche en deux temps, proposĂ©e par Paris.
Bagdad a une nouvelle fois rejeté les accusations du premier ministre britannique, qui a publié mardi un rapport selon lequel l'Irak détiendrait des stocks d'armes de destruction massive, et l'a qualifié de « mensonges et d'allégations ».
L'aviation américano-britannique a bombardé l'aéroport de Bassora pour y détruire une rampe de radars mobiles de défense anti-aérienne. Selon Bagdad, ce sont les radars civils de l'aéroport qui ont été détruits. Le gouvernement irakien fait état de plus de 850 violations de son espace aérien, en seulement quatre semaines, par des raids américains et britanniques.
  • Samedi 28 septembre 2002 : au cours d'une interview Ă  la tĂ©lĂ©vision nationale, le vice-premier ministre Tarek Aziz a dĂ©clarĂ© que son pays « Ă©tait dĂ©terminĂ© Ă  se dĂ©fendre contre toute frappe amĂ©ricaine » mais « n'a pas les moyens d'attaquer IsraĂ«l ».

Octobre 2002

  • Vendredi 11 octobre 2002 : le Pentagone a ordonnĂ© que le 1st Marine Expeditionary Force (I MEF) dĂ©ploie son quartier gĂ©nĂ©ral au KoweĂŻt pour qu'il collabore avec le Coalition Forces Land Component Command (CFLCC) sous le commandement du lieutenant gĂ©nĂ©ral David McKiernan.
  • Dimanche 20 octobre 2002 : amnistie quasi gĂ©nĂ©rale en Irak, des prisonniers de droit commun et des dĂ©tenus politiques.

Novembre 2002

  • Vendredi 15 novembre 2002 : le quartier gĂ©nĂ©ral de la I MEF, ainsi que son commandement fraichement nommĂ©, le Lieutenant GĂ©nĂ©ral James T. Conway, sont dĂ©ployĂ©s au KoweĂŻt.
  • Samedi 16 novembre 2002 : le poste de commandement avancĂ© de la 3rd Marine Aircraft Wing (3rd MAW), sous le commandement du Major GĂ©nĂ©ral James F. Amos, arrive au KoweĂŻt.
  • Lundi 18 novembre 2002 : Hans Blix, chef de la Commission de contrĂ´le, de vĂ©rification et d’inspections des Nations unies (COCOVINU), accompagnĂ© de Mohamed el-Baradei, chef de l’Agence Internationale de l’énergie atomique (AIEA), arrive Ă  Bagdad. Les premiers inspecteurs arrivent le 25 novembre.
Le poste de commandement avancé de la 1st Marine Division arrive au Koweït.
  • Dimanche 24 novembre 2002 : l'exercice Lucky Warrior 03-1 du Coalition Land Forces Component Command (CFLCC) a dĂ©butĂ© afin de tester les liens de commandement et de contrĂ´le avec la I MEF et d'autres commandements.

DĂ©cembre 2002

  • Mercredi 4 dĂ©cembre 2002 : au siège de l’OTAN, au retour d’une visite Ă  Ankara oĂą il a obtenu de la Turquie qu’elle ouvre ses bases aĂ©riennes Ă  l’aviation civile alliĂ©e dans la perspective d’une offensive contre l’Irak, le secrĂ©taire d’État amĂ©ricain Paul Wolfowitz, dĂ©clare : « Nous avons dĂ©jĂ  rassemblĂ© une puissante coalition ... Un grand nombre d’alliĂ©s ont indiquĂ© qu’ils seraient avec nous, quoi qu’il arrive ».
  • Lundi 9 dĂ©cembre 2002 : dĂ©but de l'exercice Internal look du Central Command (CentCom) sur base de la dernière version du plan pour l'invasion de l'Irak, l'OPLAN 1003V.
  • Mercredi 11 dĂ©cembre 2002 : la Maison-Blanche rend public un document par lequel le gouvernement amĂ©ricain se rĂ©serve « le droit de rĂ©pondre avec une force Ă©crasante, y compris par l’utilisation de toutes les options Ă  leur disposition, Ă  l’emploi d’armes de destruction massive contre les États-Unis, leurs forces Ă  l’étranger, leurs amis et leurs alliĂ©s ».
  • Mercredi 18 dĂ©cembre 2002 : le prĂ©sident George W. Bush se dit « prĂ©occupĂ© par les omissions » du rapport remis par le gouvernement irakien Ă  l’ONU et Ă  l’AIEA. Le 19, le secrĂ©taire d’État amĂ©ricain Colin Powell, parle d'« omissions », et de « violations patentes » de la rĂ©solution 1441 et indique que si le dĂ©sarmement « ne peut ĂŞtre fait pacifiquement, ce sera par la force ».
  • Dimanche 22 dĂ©cembre 2002 : en rĂ©ponse aux critiques reçues sur le rapport remis Ă  l’AIEA et Ă  l’ONU, le gouvernement irakien dit ne pas avoir de documents supplĂ©mentaires Ă  fournir, accepte les interrogatoires de la communautĂ© scientifique, et demande Ă  la CIA d’envoyer sur place des agents « pour indiquer aux experts du dĂ©sarmement de l’ONU les sites qu’il faudrait inspecter ». Le 23, fin de non-recevoir du gouvernement amĂ©ricain.
  • Dimanche 29 dĂ©cembre 2002 : le secrĂ©taire d’État amĂ©ricain Colin Powell estime que la crise irakienne ne peut pas « durer indĂ©finiment » et que les États-Unis s’apprĂŞtent Ă  rĂ©pliquer. En revanche aucune « frappe prĂ©ventive » n’est prĂ©vue contre la CorĂ©e du Nord.

Année 2003

Janvier-mars 2003 : plusieurs journaux amĂ©ricains (The Economist, Reuters, The New York Times, Associated Press) expliquent que les forces militaires amĂ©ricaines pourraient utiliser des « armes Ă  Ă©nergie guidĂ©e » en Iraq. Alors que les États-Unis et ses alliĂ©s se prĂ©parent pour la guerre en Iraq, de nombreux articles de presse disent que les forces militaires amĂ©ricaines pourraient utiliser des armes « Ă  Ă©nergie guidĂ©e » nouvellement dĂ©veloppĂ©es, pendant l’Operation Iraqi Freedom. Les armes Ă  Ă©nergie guidĂ©e » sont basĂ©es sur la technologie laser. La plus avancĂ©e de ces armes et qui risque le plus probablement d’être utilisĂ©e prochainement est une micro-onde de forte intensitĂ© utilisĂ©e pour dĂ©truire l’électronique ennemie en Ă©mettant une puissante impulsion Ă©lectromagnĂ©tique, qui s’apparente Ă  une surtension Ă©lectrique causĂ©e par la foudre. Le danger d’une impulsion Ă©lectro-magnĂ©tique a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© la première fois dans les annĂ©es ’60, lors des recherches sur des armes nuclĂ©aires. Une explosion nuclĂ©aire peut libĂ©rer assez de radiations pour griller l’équipement Ă©lectronique. Les militaires amĂ©ricains et soviĂ©tiques sont rĂ©putĂ©s avoir consacrĂ©s des efforts considĂ©rables pour renforcer leurs Ă©quipements contre de tels dommages. Depuis les annĂ©es 1980, les États-Unis ont aussi recherchĂ©s Ă  utiliser des micro-ondes de haute-puissance comme une arme offensive pour mettre hors-circuit les Ă©quipements de communication, Ă©lectriques et informatiques. De telles recherches ont dĂ©butĂ© Ă  Kirtland Air Force Base (Nouveau Mexique) sous la responsabilitĂ© du bureau des Ă©nergies guidĂ©es du laboratoire de recherche de l’US Air Force. Le centre de Kirtland a environ 600 employĂ©s et 120 millions $ de budget annuel. Les compagnies amĂ©ricaines telles que TRW, Raytheon et Lockheed Martin sont Ă©galement impliquĂ©es dans le projet.

Janvier 2003

  • Janvier 2003 : d'intenses prĂ©paratifs pour intĂ©grer la 1st Armoured Division britannique dans la I MEF ont eu lieu. Cette division a reçu la responsabilitĂ© de sĂ©curiser le sud-est de l'Irak.
  • Jeudi 2 janvier 2003 : le Pentagone a remis l'ordre de dĂ©ploiement 177A, rapidement suivi par l'ordre de dĂ©ploiement 177B, qui ordonne le dĂ©ploiement intĂ©gral de la I MEF sur le théâtre des opĂ©rations.
  • Mardi 7 janvier 2003 : en France, le prĂ©sident Jacques Chirac appelle les armĂ©es Ă  se « tenir prĂŞtes Ă  toute Ă©ventualitĂ© ».
  • Mercredi 8 janvier 2003 : le ministre des Affaires Ă©trangères Dominique de Villepin demande que les amĂ©ricains transmettent, immĂ©diatement, toutes les informations disponibles qu’ils disent dĂ©tenir aux inspecteurs de la COCOVINU et de l’AIEA, afin de permettre au Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies d’apprĂ©cier la rĂ©alitĂ© des faits.
  • Mercredi 15 janvier 2003 : l'Amphibious Task Force - Est a quittĂ© Morehead City (en Caroline du Nord) pour ĂŞtre dĂ©ployĂ© au KoweĂŻt avec la 2nd Marine Expeditionary Brigade (2nd MEB).
  • Jeudi 16 janvier 2003 : les inspecteurs de l’ONU, dĂ©couvrent 12 ogives chimiques vides dans un dĂ©pĂ´t de munitions Ă  Oukhaider. Les autoritĂ©s irakiennes affirment qu’elles ont Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©es Ă  l’ONU en 1996 et Ă  nouveau rĂ©pertoriĂ©es dans la dĂ©claration du 7 dĂ©cembre 2002. Le secrĂ©taire d’État amĂ©ricain affirme : « Ă  la fin du mois, il sera largement prouvĂ© que l’Irak ne coopère pas » et que c’est Ă  Bagdad qu'« incombe la charge de la preuve ».
  • Vendredi 17 janvier 2003 : l'Amphibious Task Force - Ouest a quittĂ© San Diego (Californie) pour le KoweĂŻt, et a emmenĂ© des Ă©lĂ©ments de la I MEF.
  • Dimanche 19 janvier 2003 : Le secrĂ©taire d’État amĂ©ricain Donald Rumsfeld dĂ©clare que « le temps est comptĂ© » pour le rĂ©gime de Saddam Hussein et invite ce dernier Ă  s’exiler afin d’éviter une guerre.
  • Des manifestations contre la guerre d'Irak ont lieu partout Ă  travers le monde, de manière plus ou moins spontanĂ©es, et avec plus ou moins de succès derrière un mĂŞme slogan : « non Ă  la guerre contre l’Irak, justice, paix et dĂ©mocratie au Proche-Orient et dans le monde ».
    • Le plus important rassemblement et le plus symbolique s’est dĂ©roulĂ© Ă  Washington. les manifestants Ă©taient plus de 50 000 personnes, selon l’AFP et jusqu’à 500 000, selon les organisateurs. Les orateurs, dont le dirigeant noir Jesse Jackson et l’actrice Jessica Lange, ont dĂ©noncĂ© le militarisme de l’administration amĂ©ricaine et sa volontĂ© supposĂ©e de contrĂ´ler le pĂ©trole irakien.
    • En Europe, la mobilisation a Ă©tĂ© faible, sauf en France, oĂą plusieurs dizaines de milliers de personnes - près de 200 000, selon les organisateurs - ont manifestĂ© Ă  Paris et dans les principales villes du pays, Ă  l’appel d’une coordination regroupant une quarantaine d’organisations, associations, syndicats et partis de gauche. Des mouvements pacifistes, des partis politiques de gauche, des syndicats, des associations alter-mondialisation et de dĂ©fense des droits de l’homme ont dĂ©noncĂ© « une guerre prĂ©sentĂ©e comme inĂ©luctable ». « Guerre Ă  la misère, pas aux Irakiens » ou « mondialisation contre la guerre », ont scandĂ© des manifestants. D’autres dĂ©filĂ©s devaient avoir lieu dimanche, notamment en Belgique et en Espagne.
  • Mercredi 22 janvier 2003 : le secrĂ©taire d’État amĂ©ricain Donald Rumsfeld lance une polĂ©mique : « Je ne vois pas l’Europe comme Ă©tant l’Allemagne ou la France. Je pense que c’est la vieille Europe ». Colin Powell de son cĂ´tĂ© dĂ©clare : « La question n’est pas celle du temps nĂ©cessaire pour que les inspections marchent. Elles ne marcheront pas. »
  • Samedi 25 janvier 2003 : les inspecteurs de l’ONU visitent le principal palais prĂ©sidentiel de Saddam Hussein Ă  Bagdad.
  • Retour de Bagdad de la dĂ©lĂ©gation privĂ©e d’experts militaires et diplomatiques français qui estiment, que du point de vue, des « intĂ©rĂŞts historiques et stratĂ©giques de la France... absolument rien, ne justifie une guerre faite Ă  l’Irak ».

FĂ©vrier 2003

  • Mercredi 5 fĂ©vrier 2003 : intervention de Colin Powell devant le Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies, dans le but de convaincre les opinions publiques mondiales, de la « lĂ©gitimitĂ© » d’une action militaire contre l’Irak, en s’appuyant sur des photos satellitaires et des Ă©coutes tĂ©lĂ©phoniques, il se livre Ă  un rĂ©quisitoire contre le rĂ©gime de Saddam Hussein, l’accusant de ne pas respecter ses obligations en matière de dĂ©sarmement et d’entretenir des liens avec l’organisation terroriste Al-QaĂŻda.
  • ConfĂ©rence sur la sĂ©curitĂ© Ă  Munich, oĂą la France et l’Allemagne, soutenues par la Russie, subissent de nouvelles attaques verbales de la part du secrĂ©taire d’État amĂ©ricain Donald Rumsfeld. Le lendemain, le prĂ©sident russe Vladimir Poutine dĂ©clare : « Il n’y a pas, actuellement, de fondement pour un recours Ă  la force ».
  • Visite de 36 heures, en Irak, des chefs de la COCOVINU et de l’AIEA, Hans Blix et Mohamed el-Baradei. Ă€ l’issue de la visite, Hans Blix dĂ©clare : « Non, le jeu n’est pas fini ».
  • Lundi 10 fĂ©vrier 2003 : Ă  l’ONU, mise en circulation d’un document de travail dĂ©taillant le plan français de renforcement des inspections.
  • Du 10 au 12 fĂ©vrier 2003 : visite en France du prĂ©sident russe Vladimir Poutine avec au centre des conversations : l’Irak * DĂ©claration commune franco-germano-russe : « Il y a encore une alternative Ă  la guerre ». La Chine l’approuve le 11 fĂ©vrier.
  • Le gouvernement irakien accepte sans conditions le survol de son territoire par des avions espions.
  • Mardi 11 fĂ©vrier 2003 : La tĂ©lĂ©vision qatarie Al Jazeera diffuse un message enregistrĂ©, attribuĂ© Ă  Oussama ben Laden et appelant les musulmans au djihad contre les occidentaux en cas d’attaque contre l’Irak. Colin Powell y voit la preuve de la collaboration entre Saddam Hussein et Oussama Ben Laden.
  • Mercredi 12 fĂ©vrier 2003 : le secrĂ©taire d’État amĂ©ricain Colin Powell accuse les gouvernements français et allemand de chercher Ă  « sauver la mise » Ă  Saddam Hussein. La Conseillère Ă  la sĂ©curitĂ© nationale amĂ©ricaine Condoleezza Rice et l’envoyĂ© spĂ©cial John Wolf essayent de convaincre Hans Blix de se montrer plus « combatif ».
  • Vendredi 14 fĂ©vrier 2003 : d’après le nouveau rapport, au Conseil de sĂ©curitĂ© de l’ONU, d’un comitĂ© d’experts internationaux rĂ©unis par Hans Blix : Le gouvernement irakien fait preuve d’une meilleure coopĂ©ration et des progrès sont faits dans les travaux, mais le rapport note la persistance de questions sans rĂ©ponses, ce qui justifie la poursuite des inspections. Le missile conventionnel Al-Samoud 2 aurait une portĂ©e supĂ©rieure aux 150 kilomètres autorisĂ©s par l’ONU. Le gouvernement irakien avait reconnu, le 13 fĂ©vrier, que ce missile avait atteint 183 kilomètres lors d’un essai.
  • Le ministre français des Affaires Ă©trangères Dominique de Villepin, prononce Ă  l’ONU, un vibrant plaidoyer contre la guerre et en faveur d’un renforcement des inspections. Il est ovationnĂ© par de nombreux reprĂ©sentants de pays ne faisant pas partie du Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies. Colin Powell rĂ©pond : « Plus d’inspecteurs, dĂ©solĂ©, ce n’est pas la solution ».
  • Au Vatican, le pape reçoit le vice-premier ministre irakien Tarek Aziz (chrĂ©tien chaldĂ©en).
  • Le soir mĂŞme dans le journal de 20 heures de France 2, le correspondant de la chaine Ă  Bagdad Bertrand Coq annonce que Saddam Hussein a pris un dĂ©cret qui interdit dĂ©sormais Ă  l'Irak de possĂ©der, de produire ou d'importer des armes de destructions massives, dĂ©cret qui ne sera pourtant pas confirmĂ© par un vote du parlement irakien.
  • Manifestation mondiale contre la guerre d'Irak : Au moins 10 millions de personnes ont dĂ©filĂ© dans plus de 600 villes du monde : Ă  Rome 2,5 millions, Ă  Londres 750 000 Ă  2 millions, Ă  Barcelone 1 million, Ă  Madrid 600 000 Ă  2 millions, Ă  Paris 100 000 Ă  350 000, Ă  New York 100 000 Ă  450 000, Ă  Berlin 500 000, Ă  Bruxelles 50 000.
  • Dimanche 16 fĂ©vrier 2003 : nouveaux raids aĂ©riens amĂ©ricains et britanniques dans le sud de l’Irak.
  • Les 18 membres du « ComitĂ© des plans de dĂ©fense de l’OTAN » parviennent Ă  un compromis concernant les demandes amĂ©ricaines concernant la dĂ©fense de la Turquie en cas d’attaque contre l’Irak.
  • Lundi 17 fĂ©vrier 2003 : les chefs d’État et de gouvernements, rĂ©unis en sommet extraordinaire de l’Union europĂ©enne, Ă  Bruxelles, parviennent Ă  un compromis : soutien au processus d’inspections en cours, mais menace de l’usage de la force « en dernier recours ». Le prĂ©sident Jacques Chirac estime que les pays de l’Europe de l’Est qui se sont alignĂ©s sur le gouvernement amĂ©ricain « avaient perdu une bonne occasion de se taire ».
  • Le prĂ©sident Jacques Chirac, explique dans une interview de Time magazine, que si les inspections permettent le dĂ©sarmement de l’Irak, « les AmĂ©ricains auront en fait gagnĂ© » et il se pose en « supporter de la solidaritĂ© transtlantique ».
  • Premier survol officiel de l’Irak par un avion espion amĂ©ricain U-2.
  • Jeudi 20 fĂ©vrier 2003 : dans le Herald Tribune, Bruce Jackson, prĂ©sident du « ComitĂ© pour la libĂ©ration de l’Irak », et un des responsables de « Project for a new American Century » dont le but est la promotion du leadership amĂ©ricain, reconnaĂ®t avoir participĂ© activement Ă  la rĂ©daction de la lettre du « groupe de Vilnius » publiĂ©e le 5 fĂ©vrier.
  • Vendredi 21 fĂ©vrier 2003 : le chef des inspecteurs de l’ONU, Hans Blix, exige que le gouvernement irakien commence Ă  dĂ©truire les missiles Al-Samound 2, avant le 1er mars.
  • Lundi 24 fĂ©vrier 2003 : au Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies, une nouvelle rĂ©solution affirmant « la violation patente » de la rĂ©solution 1441 par l’Irak est dĂ©posĂ©e par les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Espagne. De leur cĂ´tĂ©, la France, l’Allemagne, la Russie, soutenues par la Chine, Ă©mettent un mĂ©morandum proposant un Ă©chĂ©ancier prĂ©cis d’inspections renforcĂ©es.
  • Saddam Hussein, lors d’une interview donnĂ©e Ă  la chaĂ®ne amĂ©ricaine CBS, propose un dĂ©bat tĂ©lĂ©visĂ© avec le prĂ©sident George W. Bush et dĂ©clare : « Nous n’avons pas de missiles en dehors des spĂ©cifications des Nations-Unis » et « Nous mourons dans ce pays et nous prĂ©serverons notre honneur ».
  • Mardi 25 fĂ©vrier 2003 : les forces amĂ©ricano-britanniques engagent 5 nouveaux raids aĂ©riens sur l’Irak.
  • Mercredi 26 fĂ©vrier 2003 : le Parlement français dĂ©bat sans vote au sujet de l’utilisation Ă©ventuelle du droit de veto au Conseil de sĂ©curitĂ© de l’ONU.
  • Au Parlement britannique, 199 dĂ©putĂ©s des Communes (dont 121 travaillistes) votent un amendement contre la ligne dĂ©fendue par Tony Blair.
  • Le prĂ©sident George W. Bush, expose son projet de remodelage du Proche-Orient, lors d’un discours devant l'« American Enterprise Institute » Ă  Washington.
  • Une confĂ©rence, rĂ©unissant les principaux partis d’opposition au rĂ©gime de Saddam Hussein, se dĂ©roule Ă  Salahuddin au Kurdistan irakien.
  • Jeudi 27 fĂ©vrier 2003 : le gouvernement irakien accepte le principe de la destruction des missiles Al-Samoud 2.
  • Rencontre, Ă  PĂ©kin, des ministres des Affaires Ă©trangères chinois et russe. Tang Jiaxuan et Igor Ivanov. Le ministre russe affirme que la Russie pourrait utiliser son droit de veto au Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies.

Mars 2003

  • Samedi 1er mars 2003 : l'Irak commence la destruction de ses missiles Al-Samoud.
  • Mardi 4 mars 2003 : le parlement turc rejette une motion appelant Ă  un dĂ©ploiement massif de soldats amĂ©ricains sur son territoire. Cette motion prĂ©voyait le transit des soldats amĂ©ricains de la Turquie au nord de l’Irak.
  • Mercredi 5 mars 2003 : le chef de l'armĂ©e turque apporte son soutien Ă  un dĂ©ploiement de troupes amĂ©ricaines dans le pays.
  • Vendredi 7 mars 2003 : dans leur rapport au Conseil de sĂ©curitĂ©, les deux chefs des inspecteurs du dĂ©sarmement de l'Irak ont fait un bilan encourageant. Hans Blix a par ailleurs annoncĂ© que le dĂ©sarmement de l’Irak va durer des mois. Après la prĂ©sentation du troisième rapport sur l'Irak des chefs des inspecteurs en dĂ©sarmement, les 15 pays membres du Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies ont donnĂ© leur position sur la question irakienne. Washington, Londres et Madrid font circuler un projet de rĂ©solution amendĂ© sur l'Irak, fixant au 17 mars la date limite pour que Bagdad dĂ©sarme.
  • Lundi 10 mars 2003 : le chef de la diplomatie russe, Igor Ivanov, affirme que Moscou mettra son veto au projet de rĂ©solution anglo-amĂ©ricain. Au cours d'une interview tĂ©lĂ©visĂ©e, Jacques Chirac confirme sa dĂ©termination Ă  tout faire pour empĂŞcher une guerre contre l'Irak, quitte Ă  utiliser le droit de veto de la France.
  • Mardi 11 mars 2003 : la Maison-Blanche a refusĂ© de reporter d’un mois l’ultimatum qui oblige l’Irak Ă  terminer de dĂ©sarmer le 17 mars, auquel cas, il devra subir une guerre. La France et la Russie ont annoncĂ© qu’ils appliqueront leur VETO sur toute rĂ©solution des Nations unies qui prend en compte la possibilitĂ© d’une guerre.
  • Vendredi 14 mars 2003 : le prince Bandar (ambassadeur d’Arabie saoudite aux États-Unis) prend rendez-vous avec le prĂ©sident amĂ©ricain pour lui transmettre un message urgent du prince hĂ©ritier Abdallah, croyant encore en une solution de dernière minute et se prononce toujours en faveur d’une opĂ©ration clandestine afin de renverser Saddam Hussein. Le convoi de commandement de la 7e brigade de l’armĂ©e britannique traverse KoweĂŻt City.
  • Dimanche 16 mars 2003 : publication d’un rapport confus de Walter Pincus (expert en armement nuclĂ©aire), qui marquait son interrogation sur le manque de preuve quant Ă  l’existence d’armes de destruction massive.
La plupart des grandes unités de la coalition ont rejoint leurs positions soi-disant secrètes.
Washington, Londres et Madrid annoncent une ultime tentative de faire avaliser par l'ONU l'usage de la force contre l'Irak, lors d'un sommet aux Açores. Ils ont annoncé lors du meeting, qu’ils n’accepteraient pas une seconde résolution des Nations Unies. Les inspecteurs des Nations Unies ont évacué la zone démilitarisée le long de la frontière entre l’Irak et le Koweït en vue d’une possible guerre.
  • Lundi 17 mars 2003 : face Ă  la menace de veto de la France et de la Russie, les États-Unis renoncent Ă  une seconde rĂ©solution au conseil de sĂ©curitĂ©. Ils auraient donnĂ© le feu vert pour l’exĂ©cution des opĂ©rations militaires. George W. Bush donne 48h Ă  Saddam Hussein et Ă  ses fils pour quitter l’Irak. Il appelle les militaires irakiens Ă  ne pas combattre.
Kofi Annan annonce le retrait d'Irak des inspecteurs en désarmement de l'ONU et des autres personnels des Nations Unies, ainsi que la suspension du programme « pétrole contre nourriture ». Géré par l'ONU, celui-ci assure l'essentiel du ravitaillement de la population irakienne.
Le premier ministre canadien Jean Chrétien officialise son refus de participer à l'opération militaire en Irak devant la Chambre des communes du Canada, cette mission militaire n'étant pas approuvée par une résolution des Nations unies[3] - [4] - [5].
  • Mardi 18 mars 2003 : JosĂ© Maria Aznar annonce que l'Espagne ne participera pas Ă  des missions d'attaque en cas d'intervention militaire en Irak. Le secrĂ©taire d'État amĂ©ricain Colin Powell affirme qu'une coalition de 45 pays soutient les États-Unis contre l'Irak.
Les services de renseignements militaires russes ont capté une communication radio entre des soldats kurdes annonçant qu'un nombre important de soldats sera parachuté au-dessus du Kurdistan (nord-est de l’Irak), dans les 48h qui suivent. De nombreuses sources annoncent que le refus de la Turquie d’accepter des soldats américains sur son territoire créé une confusion dans les plans militaires américains pour envahir le nord de l’Irak.
  • Mercredi 19 mars 2003 : vers 21h37, plusieurs unitĂ©s des forces spĂ©ciales amĂ©ricaines, anglaises et australiennes passent la frontière irakienne, 24 heures avant que les forces conventionnelles ne la franchissent Ă  leur tour.
Les soldats du C Company, 2nd Battalion, 124th Infantry Regiment, 53rd Brigade Combat Team (2/124 INF, 53rd BCT), de la garde Nationale de Floride, ont ouvert une brèche dans la frontière irakienne afin de permettre aux hommes du B Company, 1st Battalion, 5th Special Forces Group (US Army) d'entrer dans le pays à partir de la Jordanie :
« Company C Soldiers breached the berm on the Iraqi border, March 19, 2003, days before conventional ground troops entered Iraq, allowing the 5th Special Forces Group entry into the country, said Sgt. William Hunter. Hunter was in Company C at the time, and now serves as an assistant squad leader with Company D, 2-124. "We all just basically went and dug out a path through the berm, to allow all of the vehicles that were going to be a part of the initial invasion to slip over the berm and do it covertly, without a lot of noise », Hunter recalled. Source : http://www.floridaguard.army.mil/news/read.aspx?id=2254
Vidéo du passage de la frontière : http://shock.military.com/Shock/videos.do?displayContent=196495&page=2
La C Company, 1st Battalion, 5th SFG a également franchi la frontière à partir d'un autre pays bordant l'Irak.
L'état d'urgence est proclamé par le parlement au Kurdistan, où des dizaines de milliers de personnes fuient les villes pour se réfugier dans des villages.
  • Jeudi 20 mars 2003 : le Pentagone ordonne le lancement de l’OpĂ©ration Iraqi Freedom ; deux avions bombardier furtif F-117A Nighthawk quittent leur base en direction de Bagdad. Ils sont soutenus par des avions de chasse et un ravitailleur. Ă€ 5h30 heure locale, les deux F-117A Nighthawk larguent leur bombe GBU-27 sur le complexe prĂ©sidentiel de Dora Farm, endroit oĂą la Central Intelligence Agency avait rĂ©ussi Ă  localiser Saddam Hussein grâce Ă  une de leurs sources, qui n’est autre qu’un des gardes du corps de Saddam Hussein. Selon ses informations, Saddam et ses deux fils Ă©taient prĂ©sents dans le bunker fortifiĂ© de Dora Farm. Juste après les tirs au but des avions furtifs, 36 missiles de croisières Tomahawks sont envoyĂ©s sur les bâtiments politiques et militaires de Bagdad. La question du sort de Saddam est prĂ©sente dans toutes les tĂŞtes. Certaines sources affirment qu’il est mort, d’autre disent qu’il a Ă©tĂ© blessĂ© et d’autre encore pensent qu’il s’en est sorti indemne.
En réponse aux bombardements américains, l’Irak a lancé des missiles en direction du Koweït et des bases militaires américaines. Aucun des missiles n’atteindra son objectif et aucun dommage n’a été signalé.
Saddam Hussein lance un appel à l’intention de la résistance, à partir de la télévision.
La nuit d’ouverture de l’opération Iraqi freedom a connu les premières victimes américaine à la suite du crash d’un Pave Low IV MH-53M des forces spéciales de l’USAF lors de son atterrissage. Les circonstances sont encore inconnue, mais ce n'est probablement pas dû à une action militaire irakienne.
Vers 20H00 locales, les forces terrestres américano-britanniques passent à l'attaque en franchissant la frontière à partir du Koweït.
Un apache AH-64 du 11th Aviation Regiment a été contraint d’effectuer un atterrissage d'urgence à l’intérieur de l’Irak ; les deux membres d’équipage ont été retrouvés sain et sauf.
Plusieurs puits de pétrole sont incendiés dans le sud de l'Irak.
Le parlement turc vote l'ouverture de l'espace aérien du pays à l'aviation américaine.
A 14h, 64 des 82 hommes de la 507th Maintenance Company quittent le camp Virginia en direction de l’objectif RAMS (Ă  une distance de plus de 350 km). Après avoir franchi la frontière, la 507th Maintenance Company avance dans le dĂ©sert irakien, en dehors des routes. Ă€ 21 h, les 62 hommes arrivent Ă  leur point de campement ; la position d’attaque DAWSON.
  • Samedi 22 mars 2003 : en tĂŞte du convoi du V Corps, le 11st Aviation Regiment (Air Attack) a Ă©tĂ© envoyĂ© pour attaquer la division Medina de la Garde RĂ©publicaine irakienne. L'attaque a Ă©tĂ© inefficace Ă  cause d'un manque de coordination entre les diffĂ©rentes branches armĂ©es.
  • Lundi 24 mars 2003 : une violente tempĂŞte de sable empĂŞche tout mouvement des troupes d'attaque amĂ©ricaines. Cela a cependant permis aux troupes d'ĂŞtre ravitaillĂ©es. De son cĂ´tĂ©, l'armĂ©e irakienne en a profitĂ© pour amasser ses forces.

Avril 2003

  • Mardi 15 avril 2003 : la Coalition of the Willing annonce la fin de la guerre d'Irak. George W. Bush officialise la fin de la guerre, par un discours sur le porte-avion USS Abraham Lincoln, au large de San Diego.

Mai 2003

  • Jeudi 1er mai 2003 : le prĂ©sident George W. Bush, depuis le porte-avions Abraham-Lincoln dans l’ocĂ©an pacifique annonce la fin des « opĂ©rations de combats majeures » mais prĂ©cise « la guerre contre le terrorisme n’est pas terminĂ©e ».
    • La prĂ©sidence regrettera plus tard la mise en scène sur le porte-avions, laissant entendre la fin de l'opĂ©ration libertĂ© irakienne, mais qui ne fut ni le retour au pays ni la fin des morts de G.I.s
  • Ă€ Falloujah, près de Bagdad, sept marines sont blessĂ©s par deux grenades.
  • Samedi 3 mai 2003 : le secrĂ©taire d’État amĂ©ricain Colin Powell, en visite Ă  Damas, capitale de la Syrie, somme le prĂ©sident Bachar el-Assad de montrer par des actes qu’il a saisi « les nouvelles rĂ©alitĂ©s » du Proche-Orient.
  • Mardi 6 mai 2003 : Paul Bremer, ancien expert du contre-terrorisme au dĂ©partement d’État amĂ©ricain, est nommĂ© envoyĂ© prĂ©sidentiel pour l’Irak par le gouvernement amĂ©ricain. Il arrive le 12 mai Ă  son poste.
  • Jeudi 8 mai 2003 : le haut-conseillet du nouveau ministère de la Justice irakien l’amĂ©ricain Clint Williamson, annonce « l’émergence d’une cour spĂ©ciale dans le cadre du système irakien » pour juger 55 personnes du rĂ©gime dĂ©chu.
  • Vendredi 9 mai 2003 : devant le Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies, les gouvernements amĂ©ricains et britanniques, prĂ©sentent un projet de rĂ©solution prĂ©voyant la levĂ©e de toutes les sanctions frappant l’Irak depuis 1990, Ă  l’exception de l’embargo sur les armes.
  • Jeudi 15 mai 2003 : en pleine campagne gĂ©nĂ©rale anti-française des mĂ©dias amĂ©ricains, l’ambassadeur de France Jean-David Levitte proteste dans une lettre au gouvernement amĂ©ricain contre une « campagne de dĂ©sinformation qui vise Ă  ternir l’image de la France ».
  • L'envoyĂ© prĂ©sidentiel en Irak Paul Bremer annonce que sa prioritĂ© est de « dĂ©barrasser ce pays (...) des baassistes et des saddamistes ».
  • Vendredi 16 mai 2003 : dĂ©cret interdisant aux anciens cadres du parti Baas, l’accès Ă  tous « postes de dĂ©cisions ou de responsabilitĂ©s ».
  • Jeudi 22 mai 2003 : le Conseil de sĂ©curitĂ© de l’ONU vote la rĂ©solution 1483, prĂ©sentĂ©e par les gouvernements des États-Unis et du Royaume-Uni, qui lève les sanctions contre l’Irak, entĂ©rine la prise de contrĂ´le du pays, l’exploitation de ses ressources pĂ©trolières par la principale puissance occupante dĂ©nommĂ©e « autoritĂ© ») et associe l’ONU Ă  l’organisation et Ă  la mise en place d’un processus politique devant dĂ©boucher sur des Ă©lections et sur la formation d’un gouvernement; la rĂ©solution 1483 du Conseil de SĂ©curitĂ© de l’ONU autorise la constitution d’un gouvernement de transition en Irak, le Coalition Provisional Authority.
  • Vendredi 23 mai 2003 : dĂ©cret de l’administration provisoire de Paul Bremer, dĂ©mantelant l’armĂ©e et les anciens services de sĂ©curitĂ© irakiens.
  • Dimanche 25 mai 2003 : le Journal du dimanche rĂ©vèle que le chef de la garde rĂ©publicaine irakienne et cousin de Saddam Hussein, Maher Soufiane al-Tikriti, aurait donnĂ© l’ordre Ă  ses troupes de ne pas dĂ©fendre Bagdad contre le versement d’une très forte somme d’argent par les amĂ©ricains.
  • Mardi 27 mai 2003 : dĂ©but du dĂ©veloppement aux États-Unis d’une polĂ©mique sur la rĂ©alitĂ© de l’existence ou non, en Irak, d'« armes de destruction massive ».

Juin 2003

  • Samedi 14 juin 2003 : les troupes amĂ©ricaines lancent, au nord de Bagdad, l’opĂ©ration Scorpion du dĂ©sert dont le rĂ©sultat est l’arrestation de près d’un millier de partisans du rĂ©gime dĂ©chu en 2 semaines.
  • Lundi 16 juin 2003 : arrestation de Hamid Mahmoud al-Tikriti, secrĂ©taire particulier de Saddam Hussein.
  • Mercredi 18 juin 2003 : dans la nuit du 18 au 19 juin, l’armĂ©e amĂ©ricaine dĂ©truit un convoi qui s’apprĂŞtait Ă  passer d’Irak en Syrie et dans lequel aurait pu se trouver des dignitaires de l’ancien rĂ©gime de Saddam Hussein.
  • Samedi 21 juin 2003 : un sabotage endommage l’olĂ©oduc stratĂ©gique reliant les gisements pĂ©troliers du nord du pays Ă  ceux du sud et au port de Mina al-Bakr dans le Golfe Arabo-Persique.
  • Mardi 24 juin 2003 : 6 soldats britanniques sont tuĂ©s près de Bassorah en Irak.
  • Dimanche 29 juin 2003 : les troupes amĂ©ricaines lancent, au nord de Bagdad (Irak), l’opĂ©ration Crotale du dĂ©sert dont l’objectif est « la capture des partisans de l’ancien rĂ©gime de Saddam Hussein ».

Juillet 2003

  • Mercredi 2 juillet 2003 : George W. Bush annonce le maintien des forces armĂ©es amĂ©ricaines en sol irakien malgrĂ© l'annonce de la victoire.
  • Vendredi 4 juillet 2003 : la chaĂ®ne de tĂ©lĂ©vision Al Jazeera diffuse un message de Saddam Hussein, datĂ© du 14 juin dans lequel il dĂ©clare : « Nous avons sacrifiĂ© le pouvoir, mais nous refusons de sacrifier nos principes, notre foi et notre honneur ». Cinq autres messages seront diffusĂ©s jusqu’à la fin aoĂ»t.
  • Lundi 7 juillet 2003 : en Angleterre, le rapport de la Chambre des communes, sur les Ă©ventuelles manipulations des donnĂ©es fournies par les services de renseignements, conclut que le gouvernement Blair n’a pas menti Ă  la Chambre mais qu’il l’a « involontairement induite en erreur ».
  • Le porte-parole de la Maison-Blanche, Michael Anton, reconnaĂ®t que : « George W. Bush n’aurait pas du affirmer, dans son discours sur l’état de l’Union de janvier dernier, que l’Irak avait tentĂ© de se procurer en Afrique de l’uranium pour son programme nuclĂ©aire militaire ».
  • Vendredi 11 juillet 2003 : le prĂ©sident George W. Bush, en visite en Ouganda, ne nie plus que de fausses informations aient pu ĂŞtre utilisĂ©es pour « mieux vendre » la guerre d'Irak, mais en rejette la responsabilitĂ© sur le directeur de la CIA, George Tenet, Ă  qui il renouvelle sa confiance.
  • Dimanche 13 juillet 2003 : le nouveau Conseil de gouvernement intĂ©rimaire de 25 membres se rĂ©unit pour la première fois Ă  Bagdad. Ses dĂ©cisions seront suspendues au droit de veto de l’administrateur amĂ©ricain Paul Bremer.
    • Un tribunal chargĂ© de juger les « crimes de guerre » du rĂ©gime dĂ©chu est crĂ©Ă©, dès le 15.
  • Mercredi 16 juillet 2003 : les États-Unis viennent de connaĂ®tre leur 147e perte en Irak, soit le mĂŞme nombre de pertes que lors de la guerre du Golfe.
  • Jeudi 17 juillet 2003 : en Angleterre, David Kelly, un ancien inspecteur de l’ONU, est retrouvĂ© mort près de son domicile, Ă  Harrowdon Hill (Oxfordshire). Selon la police il s’agirait d’un suicide.
    • C’était un spĂ©cialiste des armes bactĂ©riologiques du ministère britannique de la DĂ©fense, et il Ă©tait le principal informateur de Andrew Gilligan journaliste de la BBC, au sujet de son enquĂŞte, sur la falsification d’un rapport de septembre 2002, concernant les armes de destruction massive irakiennes par le gouvernement Blair.
    • Une enquĂŞte est confiĂ©e Ă  Lord Hutton.
  • Mardi 22 juillet 2003 : les deux fils de Saddam Hussein, OudaĂŻ et QoussaĂŻ, ainsi qu’un de ses petits-fils (âgĂ© de 14 ans), sont tuĂ©s Ă  Mossoul, lors d’un raid de la 101e division aĂ©roportĂ©e amĂ©ricaine contre la maison oĂą ils s’étaient rĂ©fugiĂ©s. Cette opĂ©ration a pu se dĂ©rouler grâce aux informations obtenues par le programme de rĂ©compense, qui permettra au dĂ©nonciateur de toucher un pactole de 30 millions de dollars. Depuis Hong-Kong, le premier ministre britannique Tony Blair s’exclame : « C’est un grand jour... ».

DĂ©cembre 2003

  • 14 dĂ©cembre 2003 : capture de Saddam Hussein

Année 2004

Juin 2004

  • 7 juin 2004 : la rĂ©solution 1546 des Nations unies est adoptĂ©e, reconnaissant la lĂ©gitimitĂ© du gouvernement provisoire irakien.
  • 28 juin 2004 : Iyad Allaoui, le premier ministre irakien, a pris ses fonctions au cours d'une cĂ©rĂ©monie. L'administrateur amĂ©ricain, Paul Bremer, a quittĂ© l'Irak. L'OTAN A promis Ă  l'Irak qu'elle aiderait pour l'entrainement des forces de sĂ©curitĂ© irakienne.

Novembre 2004

La bataille de Falloujah est relancée. Contrairement à l’attaque du printemps, les Américains en ont fait une grande publicité, ce qui a permis aux civils de quitter la ville avant le début des bombardements.

Cette bataille permet de retrouver, quelquefois vivants, d’autres fois morts, quelques-uns des otages enlevés au cours des mois précédents.

Année 2005

Janvier 2005

  • Mercredi 5 janvier 2005 : enlèvement au matin de Florence Aubenas et de son chauffeur, Hussein Hanoun Al Saadi.
  • Samedi 8 janvier 2005 : neuf soldats amĂ©ricains ont perdu la vie lorsque leur hĂ©licoptère Blackhawk a Ă©tĂ© abattu près de Fallouja, Ă  l’ouest de Bagdad.
  • Dimanche 9 janvier 2005 : plusieurs Ă©crivains mondialement connus, dont trois prix Nobel de littĂ©rature, ont appelĂ© « ceux qui en ont le pouvoir » Ă  rendre sa libertĂ© Ă  la journaliste du quotidien LibĂ©ration, Florence Aubenas, dont on est sans nouvelles en Irak. Les prix Nobel de littĂ©rature Elfriede Jelinek (Autriche), Naguib Mahfouhz (Égypte) et Wole Soyinka (Nigeria) ont signĂ© cet appel.
  • Mercredi 12 janvier 2005 : Un reprĂ©sentant du Grand ayatollah chiite Ali Sistani, cheikh Mahmoud al-MadahaĂŻni, ainsi que son fils et quatre gardes du corps sont assassinĂ©s au sud de Bagdad. La Maison-Blanche dĂ©clare que l’Iraq Survey Group (ISG) a terminĂ© de rechercher des armes de destruction massive (ADM) en Irak.
  • Vendredi 14 janvier 2005 : près de 30 000 partisans de l’Ayatollah Ali Al-Sistani marchent dans les rues de Bassorah pour soutenir la proposition de ce dernier de faire des Ă©lections directes. Les 10 soldats qui composent le jury du tribunal militaire chargĂ© de juger le caporal amĂ©ricain Charles Garner, un des responsables des tortures faits Ă  des prisonniers irakiens dans la prison d’Abu Ghraib, l’ont reconnu coupable.
  • Samedi 15 janvier 2005 : Le caporal amĂ©ricain Charles Garner, considĂ©rĂ© comme le principal responsable des sĂ©vices infligĂ©s Ă  des dĂ©tenus irakiens dans la prison d’Abu Ghraib, a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  dix ans de prison par un tribunal militaire de Fort Hood. Celui qui avait pourtant exprimĂ© des regrets devant la cour, affirmant qu’il s’était mal comportĂ©, a dĂ©clarĂ© Ă  la presse, après avoir pris connaissance de sa condamnation, qu’il ne regrettait rien. Garner, 36 ans, qui Ă©tait caporal de la police militaire au moment de l’éclatement du scandale, avait Ă©tĂ© reconnu coupable vendredi par les 10 soldats composant le jury du tribunal militaire, tous d’anciens combattants en Irak et en Afghanistan. Il encourait une peine maximale de 15 ans de prison.
  • Dimanche 16 janvier 2005 : Le prĂ©sident irakien Ghazi al-Yaoura a affirmĂ© que la journaliste de LibĂ©ration, Florence Aubenas, et son interprète irakien ont Ă©tĂ© enlevĂ©s par un groupe en quĂŞte de rançon plutĂ´t que par un mouvement ayant des revendications politiques. Les autoritĂ©s françaises se refusent toujours Ă  parler d’enlèvement.
  • Lundi 17 janvier 2005 : Le gouvernement français n’a toujours « pas d’information confirmĂ©e » sur le sort de la journaliste Florence Aubenas et de son interprète Hussein Hanoun al-Saadi, disparus depuis le 5 janvier en Irak, a dĂ©clarĂ© le ministre des affaires Ă©trangères Michel Barnier.
  • Mardi 18 janvier 2005 : les autoritĂ©s irakiennes ont annoncĂ© leur volontĂ© de fermer les frontières irakiennes du 29 au 31 janvier 2005 dans un souci d’éviter des actes terroristes le jour de l’élection.
  • Lundi 31 janvier 2005 : officialisation de l’élection d’un premier gouvernement de transition irakien qui prendra le pouvoir le 20 mars 2006.

FĂ©vrier 2005

  • Dimanche 6 fĂ©vrier 2005 : le vice-prĂ©sident amĂ©ricain Dick Cheney a Ă©cartĂ© l’idĂ©e que le nouveau gouvernement irakien soit guidĂ© par les prĂ©ceptes de l’Islam, tout en ajoutant que ce pays avait le droit de forger sa propre dĂ©mocratie sans devenir « une version irakienne de l’AmĂ©rique ». Le conseil des oulĂ©mas, la principale association religieuse sunnite d’Irak, a conditionnĂ© sa participation Ă  un calendrier de retrait des forces Ă©trangères du pays. L’émissaire du secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’ONU en Irak, Ashraf Qazi, a demandĂ© au conseil qu’il participe au processus politique et Ă  la rĂ©daction de la constitution. Le conseil avait contestĂ© le 31 janvier la lĂ©gitimitĂ© des Ă©lections gĂ©nĂ©rales. Il avait ensuite affirmĂ© qu’il respecterait le choix des irakiens qui ont votĂ©, tout en contestant la lĂ©gitimitĂ© du prochain gouvernement. Quatre Égyptiens travaillant pour une compagnie de tĂ©lĂ©phonie mobile ont Ă©tĂ© enlevĂ©s Ă  Bagdad, a annoncĂ© le ministère de l’intĂ©rieur. En parallèle, un message menaçant concernant Giuliana Sgrena, la journaliste italienne enlevĂ©e vendredi 4 fĂ©vrier, est apparu sur internet. Un premier message avait Ă©tĂ© publiĂ© quelques heures après l’enlèvement de la journaliste et donnait 72h Ă  l’armĂ©e italienne pour quitter l’Irak. Le second, signĂ© « organisation du Djihad », menace de tuer Giuliana en l’absence de l’annonce du retrait italien. Le conseil des oulĂ©mas, principale organisation sunnite en Irak, a exhortĂ© les ravisseurs Ă  libĂ©rer leur otage italienne.

Mars 2005

  • Mardi 1er mars 2005 : Florence Aubenas, la journaliste française enlevĂ©e le 5 janvier 2005 appelle Ă  l’aide dans l’enregistrement d’une cassette vidĂ©o.

Avril 2005

  • Mercredi 6 avril 2005 : Ă©lection par l’AssemblĂ©e nationale du chef de l’Union patriotique du Kurdistan, Jalal Talabani, comme prĂ©sident de la RĂ©publique. Pour la première fois de son histoire, l’Irak s’est choisi un prĂ©sident kurde.

Mai 2005

  • Dimanche 1er mai 2005 : 25 morts dans un attentat suicide Ă  Tait Afar, Ă  l'ouest de Mossoul, visant les funĂ©railles d'un responsable du Parti dĂ©mocratique du Kurdistan (PDK).

Juin 2005

  • Vendredi 3 juin 2005 : Une première rencontre entre les chefs de certains mouvements rebelles irakiens et des reprĂ©sentants amĂ©ricains, près de Balad, au nord de Bagdad a eu lieu selon le Sunday Times. Elles ont rĂ©uni quatre reprĂ©sentants amĂ©ricains et les chefs d'un certain nombre de mouvements rebelles irakiens. Parmi ceux-ci, des reprĂ©sentants d'Ansar Al-Sunna, un groupe liĂ© Ă  Al-QaĂŻda, auteur de plusieurs attaques en Irak.

Juillet 2005

  • Vendredi 1er juillet 2005 : un imam chiite a Ă©tĂ© abattu Ă  Bagdad.

Août 2005

  • Lundi 1er aoĂ»t 2005 : 12 cadavres, dont certains dĂ©capitĂ©s, ont Ă©tĂ© dĂ©couverts au sud de Bagdad.

Septembre 2005

  • Vendredi 2 septembre 2005 : deux soldats amĂ©ricains sont morts Ă  Bagdad et un autre soldat a Ă©tĂ© tuĂ© près d’Iskandariya.
  • Basra prison incident : deux soldats du 22e SAS britannique sont capturĂ©s lors d'une mission d'infiltration. Ils sont libĂ©rĂ©s quelques jours plus tard par un assaut des forces britanniques

Octobre 2005

  • Samedi 1er octobre 2005 : un millier de soldats amĂ©ricains, soutenus par des hĂ©licoptères et chars, ont lancĂ© une offensive contre les insurgĂ©s de groupe « Al-QaĂŻda en Irak » près de la frontière syrienne. C’est la quatrième opĂ©ration depuis mai dans cette rĂ©gion. Huit insurgĂ©s ont Ă©tĂ© tuĂ©s, a annoncĂ© l’armĂ©e amĂ©ricaine qui ne relève aucune victime de son cĂ´tĂ©. L’offensive est Ă©galement destinĂ©e a empĂŞchĂ© l’infiltration de combattants Ă©trangers depuis la Syrie et amĂ©liorer la sĂ©curitĂ© dans la rĂ©gion avant le rĂ©fĂ©rendum national sur le projet de constitution irakienne. Quelque 500 dĂ©tenus de la prison d’Abu Ghraib ont Ă©tĂ© libĂ©rĂ©s, complètent ainsi un plan visant Ă  libĂ©rer plus de 1000 prisonniers durant la semaine, avant le Ramadan.
  • Samedi : rĂ©fĂ©rendum sur la constitution de l'Irak.

Novembre 2005

  • Mardi 1er novembre 2005 : Mardi matin Ă  Kirkouk, un enfant de 10 ou 13 ans s'est fait sauter avec une ceinture d'explosifs devant le vĂ©hicule du gĂ©nĂ©ral Irakien Khattab Abdallah alors que son vĂ©hicule arrivait devant un poste de police.

DĂ©cembre 2005

  • Vendredi 2 dĂ©cembre 2005 : Dix marines amĂ©ricains tuĂ©s par une bombe artisanale près de Falloudja. Un sondage publiĂ© par le Time Magazine sur les intentions de vote des AmĂ©ricains Ă  la prochaine prĂ©sidentiel montre que la grande majoritĂ© des AmĂ©ricains veulent un prĂ©sident qui conduira une politique complètement diffĂ©rente de celle de G.W Bush aux prochaines Ă©lections. Le lieutenant GĂ©nĂ©ral Martin Dempsey a fait un nouveau briefing.
  • Jeudi 15 dĂ©cembre 2005 : Ă©lections lĂ©gislatives irakiennes.

Année 2006

DĂ©cembre 2006

  • Samedi 30 dĂ©cembre 2006 : Saddam Hussein est exĂ©cutĂ© par pendaison après avoir Ă©tĂ© condamnĂ© par un tribunal irakien pour crimes contre l’humanitĂ©.

Année 2007

Janvier 2007

  • Mercredi 10 janvier 2007 : George W. Bush propose l’envoi de 21 500 soldats supplĂ©mentaires en Irak et un investissement de 1,2 milliard de dollars dans le cadre de programmes de reconstruction. Le projet de loi a cependant Ă©tĂ© bloquĂ© par le Congrès.

Mars 2007

  • Vendredi 30 mars 2007 : le SĂ©nat amĂ©ricain vote une mesure prĂ©voyant le retrait complet des troupes de combat en sol irakien pour le 31 mars 2008.

Septembre 2007

  • Vendredi 14 septembre 2007 : George W. Bush, sur base des propositions du GĂ©nĂ©ral Petraeus, annonce un retrait des troupes amĂ©ricaines. Le contingent amĂ©ricain sera diminuĂ© de 21500 troupes d’ici l’étĂ© 2008.

Année 2009

  • 18 janvier 2009 : attentat-suicide Ă  Kaiyara, au sud de Mossoul, qui tue Hassan Zaidan al Lihebi, le no 2 du Front du dialogue national, un parti sunnite.
  • 9 fĂ©vrier 2009: attentat-suicide près de Mossoul, qui tue 4 soldats amĂ©ricains (selon la Force multinationale) 15. C'est l'attaque la plus meurtrière pour les forces amĂ©ricaines depuis le dĂ©but de l'annĂ©e 2009.
  • Mai 2009 : Le ministère de la SantĂ© irakien annonce que 134 Irakiens ont Ă©tĂ© tuĂ©s en mai 2009, soit le chiffre le plus bas jusqu'ici depuis l'invasion de 2003 et le porte-parole de l'armĂ©e amĂ©ricaine en Irak annonce que 13 attaques importantes ont eu lieu [Quand ?].
  • 21 juin 2009 : attentat-suicide Ă  Taza, rĂ©gion turcomane, près de Kirkouk. 72 morts et plus de 200 blessĂ©s. Attentat le plus meurtrier en Irak depuis 18 mois.
  • 10 aoĂ»t 2009 : triple attentat Ă  Mossoul et Bagdad. Deux camions piĂ©gĂ©s ont explosĂ© dans le village de Khaznan faisant 25 tuĂ©s et 70 blessĂ©s. Deux voitures piĂ©gĂ©es ont quant Ă  elles explosĂ© Ă  Bagdad Ă  deux endroits diffĂ©rents faisant 16 tuĂ©s et 81 blessĂ©s. Le bilan total est moins importants que les attentats prĂ©cĂ©dents mais dĂ©jĂ  très lourd : 41 tuĂ©s et 151 blessĂ©s.
  • 19 aoĂ»t 2009 : Sextuple attentat Ă  Bagdad, qui fait 95 morts et plus de 550 blessĂ©s : c'est l'attentat le plus grave Ă  Bagdad depuis le 1er fĂ©vrier 2008, deux des bombes Ă©tant posĂ©es devant les ministères irakiens des finances et des affaires Ă©trangères, au cĹ“ur de la zone verte. Les autoritĂ©s irakiennes ont d'abord accusĂ© des hauts responsables du Parti Baas en exil en Syrie, mais Al Qaida en Irak (l'État islamique d'Irak) a revendiquĂ© le 25 aoĂ»t les attentats. Le premier ministre Nouri al-Maliki a limogĂ© Ă  la suite de ces attaques près de 12 000 fonctionnaires de l’IntĂ©rieur et de la DĂ©fense soupçonnĂ©s d’accointances avec les rĂ©seaux baasistes.
  • 24 aoĂ»t 2009 : deux minibus explosent près de Kout, dans le Sud de l'Irak (rĂ©gion majoritairement chiite), et font au moins 11 morts.
  • 25 octobre 2009 : un double attentat fait 155 morts et 500 blessĂ©s Ă  Bagdad, le plus meurtrier en Irak depuis deux ans.

Année 2010

Janvier 2010

  • 1er janvier 2010 : nouveau tournant dans la guerre d'Irak, la Multi-National Force Iraq (MNF-I) change de dĂ©nomination et devient l'US Force-Iraq. En effet, depuis juillet 2009, seuls les amĂ©ricains sont restĂ©s en Irak. L'abandon de la qualification de "Multi-National Force" supprime l'un des derniers symboles de la "coalition de volontaires" que l'administration Bush a constituĂ© pour l'invasion de l'Irak en 2003 et pour stabiliser le pays. Les modifications ont Ă©galement eu un impact sur la restructuration de la chaine de commandement avant une rĂ©duction des effectifs militaires. En aoĂ»t 2010, le niveau actuel de 110 000 soldats amĂ©ricains en Irak sera rĂ©duit Ă  50 000 qui auront une mission plus poussĂ©e de formation des troupes de sĂ©curitĂ© irakiennes. En vertu des accords entre l'Irak et les États-Unis, les forces militaires amĂ©ricaines devront avoir quittĂ© le pays au plus tard Ă  la fin 2011.

Mars 2010

  • 7 mars 2010 : Ă©lections lĂ©gislatives protĂ©gĂ©es par plusieurs centaines de milliers de militaires et de policiers. Des groupes se revendiquant d'Al-QaĂŻda en Irak ont menacĂ© de mort quiconque irait voter. Dès l'ouverture du scrutin, trois explosions font au moins 38 morts et plus de 100 blessĂ©s Ă  Bagdad et dans d'autres villes du pays. Le taux de participation s'Ă©lève Ă  62%, ce qui marque l'Ă©chec de l'intimidation[6].

Août 2010

  • Mardi 24 aoĂ»t 2010 : l'armĂ©e amĂ©ricaine a annoncĂ© la rĂ©duction de ses troupes en Irak Ă  moins de 50 000 soldats avant la date d'Ă©chĂ©ance du 31 aoĂ»t fixĂ©e par le PrĂ©sident Barack Obama, alors que ce dernier cherche Ă  tenir sa promesse de mettre un terme Ă  la guerre en Irak. Le retrait de plus de 90 000 soldats, 40 000 vĂ©hicules et de près d'1,5 million d'objets (allant de la radio au gĂ©nĂ©rateur) a progressĂ© rĂ©gulièrement au cours des 5 derniers mois, malgrĂ© la poursuite de la violence en Irak et une impasse politique 5 mois après une Ă©lection incertaine. Le Commandant militaire en Irak, le GĂ©nĂ©ral Ray Odierno a annoncĂ© que le nombre de soldats actuellement en Irak Ă©tait de 49 700 hommes et que ce niveau allait ĂŞtre maintenu jusqu'au retrait total de l'Irak Ă  la fin de 2011.
  • Mardi 31 aoĂ»t 2010 : Barack Obama a annoncĂ© la fin des opĂ©rations de combat en Irak. Il a dĂ©clarĂ© que l'Operation Iraqi Freedom Ă©tait terminĂ©e et que le peuple irakien aurait la responsabilitĂ© d'assurer la sĂ©curitĂ© de l'Irak. Des centaines de bases ont Ă©tĂ© rendues ou transfĂ©rĂ©es aux irakiens. Bien que l'Irak continue de subir des attaques terroristes, le pic d'insĂ©curitĂ© est revenu Ă  son plus bas niveau depuis le dĂ©but de la guerre. Une force amĂ©ricaine de transition restera en Irak jusqu'Ă  la fin 2011, non plus pour des missions de combat, mais essentiellement pour conseiller et aider l'Irak, apporter du soutien aux troupes de sĂ©curitĂ© irakiennes...

Septembre 2010

  • Dimanche 5 septembre 2010 : Ă  Bagdad, des kamikazes ont tentĂ© de prendre d'assaut un complexe militaire avec un minibus rempli d'explosifs. Douze personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es. Cette attaque, la plus meurtrière depuis la fin de la mission de combat amĂ©ricaine en Irak, illustre la difficultĂ© que rencontrent les forces de sĂ©curitĂ© irakiennes Ă  maintenir seules la sĂ©curitĂ© de leur pays[7].
  • Lundi 13 septembre 2010 : environ 30 000 personnes sont dĂ©tenues sans procès dans les prisons irakiennes, oĂą des aveux leur sont parfois extorquĂ©s sous la torture, dĂ©nonce Amnesty International, qui met aussi en exergue la responsabilitĂ© des forces amĂ©ricaines dans cette situation. « Les forces de sĂ©curitĂ© irakiennes sont responsables de violations systĂ©matiques des droits des dĂ©tenus, et ce […] en toute impunitĂ© », a dĂ©plorĂ© Malcolm Smart, directeur pour le Moyen-Orient de l’organisation de dĂ©fense des droits de l’homme. Dans ce rapport intitulĂ© Nouvel ordre, mĂŞmes sĂ©vices : dĂ©tentions illĂ©gales et tortures en Irak, Amnesty dĂ©taille des centaines de cas de dĂ©tentions arbitraires, parfois depuis plusieurs annĂ©es, de tortures et de disparitions de dĂ©tenus. Viols, menaces de viol, coups infligĂ©s avec des câbles ou des tuyaux, suspension prolongĂ©e par les membres, dĂ©charges Ă©lectriques, arrachages des ongles de pied avec des pinces, mutilations Ă  la perceuse font partie des formes de torture employĂ©es dans les prisons irakiennes, selon Amnesty. Ces pratiques, visent souvent Ă  l’obtention d’aveux, qui demeurent la preuve privilĂ©giĂ©e par la justice irakienne, note l’organisation. Amnesty fustige Ă©galement la responsabilitĂ© des forces amĂ©ricaines qui, dans l’optique de leur retrait total fin 2011, ont transfĂ©rĂ© des milliers de dĂ©tenus aux irakiens « sans garantie de leur part concernant la torture et les mauvais traitements ». L’ancien premier ministre britannique Tony Blair est Ă  Philadelphie pour recevoir la Liberty Medal pour son engagement en faveur des droits de l’homme. Une rĂ©compense qui survient alors que ses mĂ©moires suscitent la polĂ©mique pour son rĂ´le dans le dĂ©clenchement de la guerre en Irak[8]
  • Dimanche 19 septembre 2010 : deux attentats Ă  la voiture piĂ©gĂ©e ont fait au moins 12 morts et plus de 60 blessĂ©s dans la capitale irakienne, Bagdad. L'un des deux attentats, contre un bâtiment du ministère de la SĂ©curitĂ© nationale, a fait au moins six morts et 15 blessĂ©s. Une seconde voiture piĂ©gĂ©e a explosĂ© près de bureaux de l'opĂ©rateur de tĂ©lĂ©phonie mobile Asiacell, faisant six autres morts et 51 blessĂ©s[9].

Octobre 2010

  • Lundi 25 octobre 2010 : l’Irak, un des pays les plus minĂ©s au monde, a demandĂ© l’aide de la communautĂ© internationale pour neutraliser quelque 20 millions de mines se trouvant sur son territoire. « Retirer les mines est difficile, car nous ne possĂ©dons pas de cartes des zones contaminĂ©es », a dĂ©clarĂ© le Premier Ministre Nouri al-Maliki. « C’est pourquoi nous requĂ©rons l’aide des pays donateurs et l’expĂ©rience de la communautĂ© internationale » a-t-il poursuivit, devant des reprĂ©sentants de l’ONU, des États-Unis et de l’Union EuropĂ©enne, du Japon et d’autres pays ayant financĂ© la reconstruction de l’Irak après l’invasion conduite par les États-Unis en 2003. Près de 1,6 million d’irakiens vivent dans des zones rendues dangereuses par les mines, qui s’étendent sur 1 730 km2, dont 90 % de terres agricoles. Un militant contre la guerre en Irak a lancĂ© ses chaussures contre l’ancien premier ministre australien John Howard, reproduisant ainsi un geste de protestation restĂ© cĂ©lèbre contre l’ancien prĂ©sident amĂ©ricain George W. Bush. « Ça, c’est pour les morts en Irak », a-t-il hurlĂ© avant d’être rapidement expulsĂ©. « Vous avez du sang sur les mains », a criĂ© de son cĂ´tĂ© une spectatrice en quittant le studio de la tĂ©lĂ©vision nationale ABC. Le conseil de coopĂ©ration du Golfe (CCG) a appelĂ© Washington Ă  enquĂŞter sur d’éventuels « crimes contre l’humanitĂ© » commis en Irak Ă  la suite de la publication par WikiLeaks de documents secrets amĂ©ricains. « Les États-Unis sont appelĂ©s Ă  ouvrir une enquĂŞte sĂ©rieuse et en toute transparence sur les informations contenues dans ces documents publiĂ©s sur des crimes contre l’humanitĂ© », a soulignĂ© le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du groupement rĂ©gional. Le CCG regroupe l’Arabie saoudite, BahreĂŻn, les Émirats arabes unis, Oman, Qatar et KoweĂŻt. Selon les 40 000 documents postĂ©s par le site, au moins 109 000 personnes, dont 66 000 civils sont morts en Irak du fait d’actes de l’armĂ©e amĂ©ricaine et 15 000 cas n’avaient jamais Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©s[10].
  • Mardi 26 octobre 2010 : la crise politique se dĂ©cante lentement mais surement Ă  Bagdad, oĂą un nouveau gouvernement est attendu depuis près de huit mois. Ni les incitations officielles ni les manĹ“uvres en coulisse, notamment amĂ©ricaines et iraniennes, ne sont venues Ă  bout de l'imbroglio nĂ© des lĂ©gislatives de mars dernier et qui veut qu'aucun des deux groupes politiques arrivĂ©s en tĂŞte ne peut gouverner seul. Ces dernières semaines, l'Irak a enregistrĂ© un concert d'appels Ă  la formation rapide d'un gouvernement, lequel devrait mener Ă  une plus grande stabilitĂ© politique et Ă  la pacification des rivalitĂ©s confessionnelles et ethniques. Preuve supplĂ©mentaire de l'impatience qui prĂ©side dĂ©sormais au processus de formation gouvernemental, la cour suprĂŞme irakienne a ordonnĂ©, dimanche, que les principaux responsables de l'Ă©tat soient dĂ©signĂ©s au plus vite. La plus haute juridiction du pays a sommĂ© le parlement de procĂ©der Ă  l'Ă©lection de son prĂ©sident et de ses deux adjoints, condition sine qua non de la nomination du premier ministre et du chef de l'Ă©tat. « La cour suprĂŞme enjoint au parlement de tenir des rĂ©unions rĂ©gulières et d'accomplir son travail normal. Il doit commencer par choisir son prĂ©sident et ses deux adjoints, puis procĂ©der aux autres nominations », a dĂ©clarĂ© son porte-parole. « Tout retard est inconstitutionnel », a-t-il ajoutĂ©. Et du retard, il y en a...Selon la Constitution, le parlement doit Ă©lire son prĂ©sident et ses vice-prĂ©sidents lors de sa première session, laquelle doit avoir lieu au plus tard un mois après la proclamation des rĂ©sultats. Or, lors de cette session le 14 uin, les dĂ©putĂ©s ont dĂ©cidĂ© d'outrepasser ce dĂ©lai en se dĂ©clarant « en session ouverte » de manière indĂ©finie, la distribution des trois principaux postes de l'État devant ĂŞtre le fruit d'un marchandage entre les trois grands groupes confessionnels et ethniques. Et le 27 juillet, le Parlement avait repoussĂ© sine die la tenue d'une nouvelle session en raison des blocages politiques. Le 16 aout, douze organisations de la sociĂ©tĂ© civile ont saisi la cour suprĂŞme par le biais d'une plainte dĂ©nonçant la dĂ©cision des dĂ©putĂ©s d'ignorer le dĂ©lai constitutionnel. Après la dĂ©cision de la cour rendue samedi, le dĂ©putĂ© kurde Fouad Marsoum, qui officie en tant que doyen d'âge comme prĂ©sident du parlement, s'est voulu rassurant : « Il s'agit d'une dĂ©cision juste et j'appelle tous les dĂ©putĂ©s Ă  la suivre ». Curieusement, la dĂ©cision de la cour suprĂŞme intervient dans la foulĂ©e de la publication de documents sur la guerre en Irak par le site d'information Wikileaks. Des rĂ©vĂ©lations que les partisans du premier ministre sortant Nouri al-Maliki considèrent comme des attaques visant Ă  dĂ©stabiliser leur champion, puisque les documents associent le nom de ce dernier aux fameux 'escadrons de la mort' qui semaient la terreur au dĂ©but du conflit. Wikileaks fait aussi Ă©tat de centaines de cas de violence, de tortures et mĂŞme de meurtres commis par des policiers et des militaires irakiens Ă  l'Ă©gard de prisonniers. Or, le Premier ministre est le commandant en chef des forces armĂ©es. Parallèlement, l'Iran poursuit son travail d'influence.Dimanche, les prĂ©sidents Talabani et Ahmadinejad se sont entretenus par tĂ©lĂ©phone. « J'espère qu'avec la formation du nouveau gouvernement, les relations bilatĂ©rales, en particulier dans les domaines politique et Ă©conomique, vont se renforcer », a dĂ©clarĂ© M. Ahmadinejad. M. Talabani aurait d'ailleurs prĂ©vu de se rendre Ă  TĂ©hĂ©ran après la formation du gouvernement. Tout prochainement[11] ?
  • Jeudi 28 octobre 2010 : le vice-ministre des Peshmergas (forces de sĂ©curitĂ© du Gouvernement rĂ©gional du Kurdistan) rĂ©clame l'Ă©vacuation de deux rĂ©giments des forces armĂ©es irakiennes des villes de Jalula et As-Sadiya dans le district contestĂ© de Khanaqin, dans la province de Diyala. Il accuse les militaires irakiens, qui ont remplacĂ© les peshmergas dans ces deux villes en 2008, de harceler les habitants kurdes[12].

Novembre 2010

  • Lundi 29 novembre 2010 : la justice irakienne a condamnĂ© Tarek Aziz Ă  dix ans de prison pour le massacre de Kurdes chiites pendant la guerre Iran-Irak, dans les annĂ©es 1980, sous le règne de Saddam Hussein. EmprisonnĂ© depuis sa reddition fin avril 2003, un mois après l'invasion amĂ©ricaine de l'Irak, Tarek Aziz, 74 ans, cumule dĂ©sormais cinq peines de prison. Il a Ă©chappĂ© Ă  la peine de mort pour une implication moindre que certains des autres organisateurs des exactions, mais a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  la peine capitale lors d'un autre procès. L'ancien chef de la diplomatie irakienne a Ă©tĂ© jugĂ© cette fois pour quatre chefs d'accusations, a indiquĂ© le porte-parole de la Haute cour irakienne, Mohammed Abdul-Sahib. Son avocat, Giovanni di Stefano, a indiquĂ© qu'il s'agissait des dernières poursuites judiciaires contre son client, qui a demandĂ© la grâce prĂ©sidentielle Ă  Jalal Talabani pour Ă©viter l'exĂ©cution. Tarek Aziz, habillĂ© en costume bleu et s'appuyant lourdement sur une canne, a dĂ©clarĂ© qu'il mourrait en prison. Au moins trois anciens proches de Saddam Hussein ont Ă©tĂ© condamnĂ©s Ă  mort au cours de ce procès, oĂą 15 personnes au total Ă©taient poursuivies pour avoir participĂ© aux massacres contre une minoritĂ© de kurdes chiites, les « Faili ». Deux personnes, dont Tarek Aziz, ont Ă©tĂ© condamnĂ©es Ă  10 ans de prison. Par contre, deux demi-frères de l'ancien dictateur, Sabawi Ibrhim al-Hassan et Watban Ibrhim, ont Ă©tĂ© acquittĂ©s, ainsi que huit autres personnes[13].
Le ministre de l'intérieur irakien Jawad Bolani a annoncé que les forces de sécurité avaient déjoué un attentat contre l'ambassade de France à Bagdad. L'attentat était organisé par le même groupe ayant fait 68 morts lors de l'attaque d'une église chrétienne le mois dernier. Jawad Bolani a appris le complot à des diplomates de sept ambassades étrangères en Irak, la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et les États-Unis. Les forces de sécurité ont saisi un minibus rempli d'explosifs caché dans un quartier à majorité sunnite de l'ouest de Bagdad. Quatorze personnes ont été arrêtées dans le cadre de l'attaque de l'église Notre-Dame du Salut.

DĂ©cembre 2010

  • Samedi 4 dĂ©cembre 2010 : huit pèlerins iraniens avaient Ă©tĂ© tuĂ©s dans l'explosion de plusieurs bombes près d'un lieu saint chiite dans le nord de Bagdad. la sĂ©curitĂ© autour de Kerbala a Ă©tĂ© renforcĂ©e Ă  l'occasion de la manifestation religieuse.
  • Mercredi 8 dĂ©cembre 2010 : deux attentats en Irak ont fait au moins un mort et 24 blessĂ©s, parmi lesquels 7 pèlerins iraniens qui se rendaient dans la ville sainte de Kerbala Ă  l'occasion d'une importante manifestation religieuse chiite. Des centaines de milliers de chiites sont attendus dans la ville de Kerbala et dans d'autres lieux saints en Irak pour l'Achoura, Ă©vènement au cours duquel est commĂ©morĂ©e la mort de l'Imam Hussein, petit-fils du Prophète, dans une bataille au septième siècle.

Année 2011

FĂ©vrier 2011

  • Jeudi 10 fĂ©vrier 2011 : neuf pèlerins chiites ont Ă©tĂ© tuĂ©s et 39 autres blessĂ©s par une bombe placĂ©e sur une route au nord de Baghdad, selon un bilan fourni par le porte-parole du gouvernement Salahedinne.
  • Samedi 12 fĂ©vrier 2011 : l’attentat-suicide perpĂ©trĂ© dans l’après-midi parmi des pèlerins chiites près de la mosquĂ©e Al-Askari Ă  Samarra a fait 36 morts, selon un nouveau bilan communiquĂ© par la police et les secouristes. Soixante-quatre personnes ont par ailleurs Ă©tĂ© blessĂ©es lors de l’attentat.Le kamikaze s’est fait exploser dans un bus de pèlerins chiites. Le kamikaze s’est prĂ©cipitĂ© Ă  bord du bus arrĂŞtĂ© Ă  un poste de contrĂ´le Ă  quelques kilomètres de Samarra et a fait dĂ©toner sa veste d’explosifs Ă  l’intĂ©rieur du vĂ©hicule. « Les victimes sont toutes irakiennes. Il s’agit de passagers du bus et de passants », a affirmĂ© le conducteur d’une ambulance. Les pèlerins revenaient d’une cĂ©rĂ©monie de deuil d’un imam chiite Ă  Samarra. En 2006, un attentat avait dĂ©truit le dĂ´me dorĂ© de cette mosquĂ©e, dĂ©clenchant de longs mois de violence et d’affrontements entre sunnites et chiites.
  • Jeudi 17 fĂ©vrier 2011 : l’Irak ne semble pas Ă©pargnĂ© par le vent de contestation arabe. Les forces de sĂ©curitĂ© kurdes ont ouvert le feu sur une foule de protestataires qui rĂ©clamaient des rĂ©formes politiques dans le nord de l’Irak, tuant au moins deux personnes, selon des sources hospitalières. La manifestation près du siège du parti de Massoud Barzani, le prĂ©sident de la rĂ©gion autonome du Kurdistan irakien, Ă©tait la plus violente d’une vague de rassemblements qui ont Ă©galement eu lieu dans des villes du sud, Nassir et Bassorah. La veille, dans la ville de Kout, trois manifestants sont morts ainsi qu’un soldat irakien.
  • Vendredi 18 fĂ©vrier 2011 : les rĂ©vĂ©lations d’un transfuge irakien et la publication des mĂ©moires de Donald Rumsfeld ont relancĂ© la controverse sur les circonstances dans lesquelles les États-Unis ont dĂ©clenchĂ© la seconde guerre d’Irak. Elles ont notamment poussĂ© l’ancien secrĂ©taire d’État Colin Powell Ă  sortir de sa rĂ©serve et Ă  demander par voie de presse que la CIA et le Pentagone lui expliquent pourquoi ils lui avaient transmis Ă  l’époque des informations erronĂ©es. Une dĂ©marche, cela va sans dire, des plus inhabituelles. On sait que les armes de destruction massive, que l’administration Bush accusait le rĂ©gime de Saddam Hussein de possĂ©der et qui furent le prĂ©texte Ă  l’invasion amĂ©ricaine de l’Irak en 2003, ne furent jamais retrouvĂ©es. On ignore toujours en revanche, si la Maison-Blanche avait alors agi de bonne foi, en se fondant sur des rapports inexacts, ou si elle avait dĂ©libĂ©rĂ©ment trompĂ© l’opinion amĂ©ricaine et internationale pour mener une guerre qui avait d’autres objectifs : ceux des nĂ©oconservateurs qui rĂŞvaient de remodeler le Moyen-Orient, ceux des milieux d’affaires qui se voyaient prendre le contrĂ´le des puits de pĂ©trole irakiens… or voici qu’une vieille connaissance des services secrets amĂ©ricains, Rafid Ahmed Alwan al-Janabi, alias « Curveball », a choisi de passer Ă  table. Dans les colonnes du quotidien britannique The Guardian, il explique tranquillement qu’il a inventĂ© cette histoire d’armes secrètes pour inciter les États-Unis Ă  renverser Saddam Hussein. « Croyez-moi, il n’y avait pas d’autres moyens pour instaurer la libertĂ© en Iraq », se justifie-t-il, en ajoutant que ses fils et lui sont « fiers » dĂ©sormais d’avoir ainsi offert la dĂ©mocratie Ă  l’Irak. Ces rĂ©vĂ©lations ont eu le don d’enflammer Colin Powell, Ă  qui l’entourage du prĂ©sident fit jouer le plus mauvais rĂ´le, le 5 fĂ©vrier 2003, devant le Conseil de sĂ©curitĂ© de l’ONU et les camĂ©ras du monde entier. Lui, l’ancien chef d’état-major respectĂ© et admirĂ©, qui Ă©tait la figure prĂ©sentable d’une Administration amĂ©ricaine largement dĂ©criĂ©e, avait du, graphiques et photos Ă  l’appui, dĂ©montrer l’existence des armes de destruction massive et prĂ©parer toute la planète Ă  l’imminence d’une agression qui allait dont ĂŞtre menĂ©e dans le seul intĂ©rĂŞt de celle-ci, pour garantir sa sĂ©curitĂ© prĂ©sente et Ă  venir. Colin Powell, Ă  qui l’on a volontiers prĂŞtĂ© une Ă©toffe prĂ©sidentielle, tient Ă  proclamer maintenant qu’il n’a pas sciemment menti, mais a Ă©tĂ© odieusement manipulĂ©. « On savait depuis des annĂ©es que la source appelĂ©e Curveball n’était absolument pas fiable », a-t-il confiĂ© au Guardian. Une remise en perspective qui embarrasse son ex-collègue Ă  la DĂ©fense, Donald Rumsfeld, obligĂ© de s’en sortir par une pirouette. « L’idĂ©e que Colin Powell mentait ou qu’il Ă©tait manipulĂ© est absurde », a-t-il dĂ©clarĂ© sur la chaĂ®ne ABC Ă  l’occasion de la parution de ses mĂ©moires Known and Unknown mardi. « Il y croyait. Notre armĂ©e y croyait ». Donald Rumsfeld admet que des erreurs ont pu ĂŞtre commises dans la conduite de la guerre. Il reconnait aussi que les renseignements et la disposition des autoritĂ©s amĂ©ricaines Ă©taient « sans aucun doute mauvais ». Toutefois, il se dĂ©fend de toute malhonnĂŞtetĂ© et incrimine plutĂ´t les pays voisins de l’Irak qui, selon lui, ont largement induit l’AmĂ©rique en erreur.
  • Vendredi 25 fĂ©vrier 2011 : sept manifestants ont Ă©tĂ© tuĂ©s lors de heurts avec la police, oĂą des milliers de protestataires se sont rassemblĂ©s, surtout Ă  Bagdad, pour une « journĂ©e de la colère » contre l’impĂ©ritie du gouvernement malgrĂ© les restrictions et les mises en garde officielles. Au milieu d’un important dĂ©ploiement militaire et policier, 5 000 manifestants Ă©taient rassemblĂ©s sur la place. Alors que les protestataires Ă©taient pacifiques dans la capitale, des affrontements ont Ă©clatĂ© entre forces de sĂ©curitĂ© et manifestants Ă  Hawija et Ă  Mossoul dans lesquels sept manifestants ont Ă©tĂ© tuĂ©s.

Mars 2011

  • Jeudi 3 mars 2011 : neuf personnes, dont trois policiers, ont Ă©tĂ© tuĂ©es et huit autres blessĂ©es dans un attentat-suicide contre une banque gouvernementale de Haditha, Ă  210 km au nord-ouest de Bagdad. Quatrième responsable local irakien Ă  dĂ©missionner depuis le dĂ©but du mouvement de contestation en Irak, il y a un mois, le maire de Bagdad a annoncĂ© son dĂ©part après 5 ans de mandat. Des manifestants s’étaient rassemblĂ©s dans la capitale irakienne le mois dernier pour dĂ©noncer la corruption et l’inefficacitĂ© de leurs Ă©lus. Saber al-Essawi n’a cependant pas fait allusion Ă  ces soulèvements populaires, dans lesquels au moins 23 personnes auraient perdu la vie. « J’espère qu’un nouveau maire sera choisi pour achever le processus de reconstruction et de dĂ©veloppement de la capitale », a-t-il seulement dĂ©clarĂ©. Une nouvelle manifestation est prĂ©vue vendredi dans la capitale. Dans un mĂŞme temps, la chaine qatarie Al-Jazeea a reçu l’autorisation d’ouvrir Ă  nouveau son bureau Ă  Bagdad, plus de 6 ans après son interdiction.

Mai 2011

  • Lundi 10 mai 2011 : 68 personnes ont perdu la vie et 250 autres ont Ă©tĂ© blessĂ©es Ă  la suite d'attentats et d'attaques contre des travailleurs de la compagnie d'État pour les industries textiles et les forces de sĂ©curitĂ©. Il s'agit de la journĂ©e la plus sanglante en Irak depuis le dĂ©but de l'annĂ©e. Une première bombe a explosĂ© près d'une mosquĂ©e chiite dans la ville de Souwayra, Ă  60 km de Bagdad. Au moment oĂą des passants se sont prĂ©cipitĂ©s sur les lieux pour secourir les victimes, une voiture piĂ©gĂ©e a explosĂ©, entrainant la mort de 11 personnes et en blessant 70 autres. Plus tard dans la journĂ©e, deux voitures piĂ©gĂ©es ont explosĂ© sur le parking de l'usine oĂą travaillaient les ouvriers, au moment oĂą ceux-ci quittaient leur lieu de travail. Ă€ l'arrivĂ©e des secours, un kamikaze s'est fait exploser dans la foule, afin de faire le plus de victimes possibles. Dans ces deux attaques, au moins 36 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es et 140 autres blessĂ©es. Ă€ Bagdad, des postes de contrĂ´le ont Ă©tĂ© attaquĂ©s pendant plus d'une heure et demie, faisant 9 morts et 24 blessĂ©s. Il s'agit principalement des membres des forces de sĂ©curitĂ©, selon les ministères de l'intĂ©rieur. Ă€ Mossul, deux personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es lorsqu'un kamikaze a fait exploser sa voiture piĂ©gĂ©e Ă  un check point contrĂ´lĂ© par les forces de sĂ©curitĂ© irakiennes et kurdes[14].
  • Mercredi 18 mai 2011 : le gĂ©nĂ©ral irakien Mohamed al-Askari, porte-parole du ministère de la dĂ©fense, a annoncĂ© que le chef prĂ©sumĂ© d'Al-QaĂŻda en Irak, Mekhlef Mohamed Hussein al-Azzaoui (surnommĂ© "Abu Radouane") a Ă©tĂ© arrĂŞtĂ© dans le nord de Bagdad, durant la nuit de mardi Ă  mercredi, au cours d'une opĂ©ration de l'armĂ©e irakienne. L'opĂ©ration a Ă©galement permis l'arrestation de trois autres dirigeants prĂ©sumĂ©s d'Al-QaĂŻda en Irak, dont Qassem Mohamed Taha, recherchĂ© pour son rĂ´le dans l'organisation de l'attaque sanglante du conseil provincial de Tikrit le 29 mars, durant laquelle 58 personnes sont mortes[15].

Juin 2011

  • Lundi 6 juin 2011 : Selon le ministère irakien de l'intĂ©rieur, cinq roquettes ont Ă©tĂ© tirĂ©es contre la base amĂ©ricaine de Camp Victory (Baghdad), causant la mort de 5 soldats amĂ©ricains. Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière depuis deux ans pour l'armĂ©e amĂ©ricaine. Les corps carbonisĂ©s de deux insurgĂ©s prĂ©sumĂ©s ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s dans une voiture ; il semblerait qu'une roquette a explosĂ© Ă  l'intĂ©rieur du vĂ©hicule. Un contingent d'environ 45 000 soldats amĂ©ricains est toujours en Irak, principalement pour effectuer des missions de formation et conseiller les forces de sĂ©curitĂ© irakiennes. Ă€ Tikrit, un kamikaze a fait exploser son vĂ©hicule au moment oĂą un dĂ©tachement militaire venait relever une patrouille de police, Ă  l'entrĂ©e principale d'un complexe de palais de l'ancien rĂ©gime qui constituent actuellement le quartier gĂ©nĂ©ral de nombreux services de sĂ©curitĂ© locaux. L'explosion a causĂ© la mort de 12 personnes (neuf militaires et trois civils) et a blessĂ© vingt autres personnes[16].
  • Vendredi 15 juillet 2011 : dans la nuit de jeudi Ă  vendredi, une bombe a dĂ©tonĂ© dans une maison du quartier de Dora (un quartier au sud de Bagdad) tuant une personne. La police s'est rendue sur les lieux et y a trouvĂ© plusieurs autres bombes et pistolets Ă©quipĂ©s de silencieux. Plus tard dans la journĂ©e de vendredi, toujours dans le quartier de Dora, une personne a Ă©tĂ© tuĂ©e et trois autres blessĂ©es après qu'une bombe ait explosĂ©. Dans la ville sainte de Kerbala, l'explosion d'une voiture piĂ©gĂ©e a entrainĂ© la mort de 3 pèlerins et a blessĂ© 23 autres personnes[17].

Août 2011

  • Lundi 29 aout 2011 : l'aviation turque a procĂ©dĂ© de jeudi Ă  dimanche Ă  de nouveaux raids dans le nord de l'Irak sur des bases du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), faisant jusqu'Ă  160 morts parmi les rebelles kurdes, selon l'armĂ©e turque [18].

Septembre 2011

  • Jeudi 1er septembre 2011 : trente-cinq dĂ©tenus irakiens soupçonnĂ©s de terrorisme se sont Ă©vadĂ©s d'une prison de la province de Ninevah, dans le nord de l'Irak. Selon Abdoul Rahim al-Shimmary, chef de la commission de sĂ©curitĂ© du conseil provincial, 21 dĂ©tenus ont Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©s peu après s'ĂŞtre Ă©vadĂ©s Ă  l'aube par un tunnel de 50 mètres de long qu'ils avaient creusĂ©. Quatorze Ă©taient toujours en fuite. Les dĂ©tenus Ă©taient incarcĂ©rĂ©s dans un bâtiment du ministère de l'IntĂ©rieur. Mr Al-Shimmary a prĂ©cisĂ© qu'ils avaient des liens avec al-QaĂŻda. Selon deux responsables irakiens proches du dossier, le tunnel conduisait Ă  une canalisation d'Ă©gout menant au Tigre[19].
  • Dimanche 11 septembre 2011 : le prĂ©sident iranien Mahmoud Ahmadinejad a rĂ©affirmĂ© que les attentats commis le 11 septembre 2001 contre le World Trade Center avaient servi de « prĂ©texte » Ă  l'invasion de l'Irak et de l'Afghanistan par les occidentaux. « Le 11 septembre a Ă©tĂ© un jeu visant Ă  influencer les Ă©motions de l'humanitĂ© et Ă  trouver un prĂ©texte pour attaquer des rĂ©gions musulmanes et envahir l'Irak et l'Afghanistan en tuant un million de personnes innocentes », a dĂ©clarĂ© le prĂ©sident iranien. Il avait provoquĂ© des vives rĂ©actions internationales en dĂ©clarant, en septembre 2010 devant l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de l'ONU, que le 11 septembre Ă©tait un « complot orchestrĂ© par certains cercles au sein du pouvoir amĂ©ricain afin de relancer une Ă©conomie dĂ©clinante, de renforcer l'emprise [des États-Unis] sur le Moyen-Orient et de sauver le rĂ©gime sioniste »[20].

DĂ©cembre 2011

  • Jeudi 15 dĂ©cembre 2011: fin officielle de l'opĂ©ration New Dawn (Aube nouvelle) conduite par les États-Unis pour encadrer et former les forces de sĂ©curitĂ© irakiennes, ce qui met un terme Ă  la participation des États-Unis Ă  la guerre d'Irak. Les contingents amĂ©ricains achèvent leur retrait le 18 dĂ©cembre.

Notes et références

  1. « Oussama Ben Laden revendique l’organisation des attentats du 11 septembre à New York et Washington », Libération, 14 décembre 2001, http://www.droitshumains.org/attacks/c03.htm ; « Ben Laden revendique le 11 septembre », Ladepeche.fr, 10 septembre 2002, https://www.ladepeche.fr/article/2002/09/10/355941-Ben-Laden-revendique-le-11-Septembre.html
  2. Mike Tucker & Charles Faddis, Operation Hotel California - The Clandestine war inside Iraq, Globe Pequot, 2008, p.XXI
  3. « Irak, 10 ans plus tard: le «Non» de Jean Chrétien demeure un moment marquant pour le Canada », sur HuffPost Québec, (consulté le )
  4. « Irak: les 10 ans du non canadien - Jean Chrétien ne regrette rien », sur Le Devoir, (consulté le )
  5. « Guerre en Irak: quand Chrétien a tenu tête à Bush et Blair », sur La Presse, (consulté le )
  6. « Début du dépouillement des élections législatives », Libération avec AFP, 7 mars 2010
  7. La libre Belgique, 6 septembre 2010, no 249, p. 16
  8. MĂ©tro, 14 septembre 2010, no 2182, p. 5
  9. La Libre Belgique, 20 septembre 2010, 127e année, no 263, p. 18
  10. Metro, 26 octobre 2010, no 2212, p. 5
  11. La Libre Belgique, 26 octobre 2010, p. 18
  12. "Kurdish official urges Iraqi army to leave Jalawla and Sadiya", EKurd Daily, 28 octobre 2010
  13. Metro, 30 novembre 2010, no 2234, p. 5
  14. « La violence n'a toujours pas quitté l'Irak », Metro, 11 mai 2011, p. 4
  15. « Arrestation du chef militaire présumé d'Al-Qaïda en Irak », Metro, 19 mai 2011, no 2350, p. 6
  16. « La pire attaque en deux ans », La libre Belgique, 7 juin 2011, no 158, p. 16
  17. « Cinq tués dans des attentats à Bagdad et Kerbala », La libre Belgique, 16–17 juillet 2011, nos 197 et 198, p. 19
  18. MĂ©tro, 30 aout 2011, no 2394, p. 4
  19. « Évasion de 35 prisonniers irakiens », Metro, 2 septembre 2011, no 2396, p. 6
  20. « Un prétexte pour envahir Irak et Afghanistan », Metro, 12 septembre 2011, no 2402, p. 6
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.