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Deuxième bataille de Falloujah

La deuxième bataille de Falloujah est une bataille urbaine opposant la guérilla irakienne, dans un de ses bastions, aux forces armées des États-Unis, appuyées par l’armée irakienne gouvernementale. Elle est déclenchée dans la nuit du 6 au sous le nom d’opération Phantom Fury (al-Fajr pour le gouvernement irakien), et se termine par la reprise de contrôle officielle de la ville par les Américains, qui est achevée le [8] - [9].

Bataille de Falloujah
Description de cette image, également commentée ci-après
Marines américains à Falloujah, le 26 novembre 2004.
Informations générales
Date -
(1 mois et 17 jours) [1]
Lieu Falloujah
Issue Victoire américaine
Commandants
Drapeau des États-Unis John Sattler
Drapeau des États-Unis Richard Natonski
Drapeau des États-Unis James Mattis
Drapeau du Royaume-Uni James Cowan (en)
Abdullah al-Janabi Abdullah al-Janabi (en)
Abou Moussab Al-Zarqaoui
Forces en présence
Drapeau des États-Unis
10 500 Ă  12 000 hommes[2] - [3]
300 blindés[2]
100 aéronefs[2]


2 000 hommes

Drapeau du Royaume-Uni
850 hommes
4 000 hommes[4] - [5]
Pertes
Drapeau des États-Unis
95 morts
600 à 700 blessés[6]


8 morts
43 blessés

Drapeau du Royaume-Uni
4 morts
10 blessés
2 175 morts[7]
1 600 prisonniers
Civils : 470 Ă  6 000 morts

Guerre d'Irak

CoordonnĂ©es 33° 21′ nord, 43° 47′ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Irak
(Voir situation sur carte : Irak)
Bataille de Falloujah

Cette bataille est considérée comme une des plus importantes de la première décennie du XXIe siècle, à la fois par l’enjeu, la réussite tactique de l’assaillant, mais aussi comme concentré de leçons à tirer pour les guerres futures[1]. Sans que ce point soit totalement éclairci, la bataille attire l'attention sur le nombre élevé de cancers et de malformations dans la population, dû aux combats durant la période 1990-2004. Tout aussi grave à moyen et long terme : malgré le déploiement de forces pendant la bataille et de moyens financiers pour la reconstruction, la société fallouji est détruite, sans aucune cohésion. Ce qui explique que la ville de Falloujah tombe aisément aux mains de l'armée de l'État islamique en 2014 (voir bataille d'Al-Anbar).

Situation

Au printemps 2004, les États-Unis et leurs alliés ont conquis l’Irak depuis un an. L’éruption de résistance du deuxième semestre 2003 est maîtrisée lors de la bataille du Ramadan.

Falloujah, deuxième ville de la province d'Al-Anbar, est au cĹ“ur du triangle sunnite, au centre de l’Irak. Elle est situĂ©e Ă  65 km de Bagdad et elle forme une sorte de rectangle de km de large sur 3,5 km, soit une surface de 10,5 km2 comprenant plus de 50 000 bâtiments. C’est Ă©galement une ville abritant de nombreux « contrebandiers ». La ville n'a jamais Ă©tĂ© acquise aux Baassistes et ses habitants n'opposèrent aucune rĂ©sistance aux AmĂ©ricains lors de l'invasion de 2003[10].

Le 29 avril 2003, un mois après la fin de la conquête américaine, les parachutistes de la 82e répriment une manifestation et tirent sur la foule en faisant 13 morts et 75 blessés[11] - [12].

Combats du printemps 2004

Le 31 mars, quatre employés américains de la société militaire privée Blackwater Worldwide sont lynchés, et leurs corps incendiés sur un des ponts de Falloujah. Dans la nuit du 5 au 6 avril, les États-Unis lancent l’opération Vigilant Resolve afin de reprendre le contrôle de la ville[13] - [14] - [15] - [11].

Les 2 000 Marines de la 1re division[11] et deux bataillons de la nouvelle armĂ©e irakienne sont lancĂ©s dans un raid de bouclage et font la conquĂŞte des deux tiers de la ville dans ce combat urbain. Mais leur avancĂ©e se heurte Ă  une forte rĂ©sistance ; l’US Army tue 600 combattants adverses pour 15 morts amĂ©ricains. La totalitĂ© des deux bataillons irakiens qui participaient Ă  cette opĂ©ration dĂ©serte au premier accrochage[16], et ils ne participent pas Ă  l'opĂ©ration. Après 3 semaines de combats, le commandement amĂ©ricain renonce devant les pertes civiles et leur impact mĂ©diatique[11] (et moyennant la promesse des chefs des insurgĂ©s de se soumettre) et le 30 avril il retire ses forces de la ville[11].

Une unitĂ© spĂ©cifique irakienne, la brigade de Falloujah de 1 600 hommes, est mise sur pied par le gouvernement irakien et prend le relais de l’armĂ©e amĂ©ricaine le 30 avril ; mais ses hommes dĂ©sertent tous en Ă  peine trois mois, la plupart passant Ă  la guĂ©rilla irakienne qui garde le contrĂ´le de la ville[11].

Bataille de novembre 2004

Une rue de Falloujah après une frappe aérienne.

Préparation

Pour Ă©viter les pertes civiles, le commandement amĂ©ricain annonça longtemps Ă  l’avance cette offensive ce qui permit Ă  une partie importante de la population de quitter la ville (environ 200 000[17] Ă  230 000[18] - des 280 000 habitants[19] quittèrent la ville avant le dĂ©but de la bataille[20] - [21]). Des largages de tracts par avions ont Ă©tĂ© utilisĂ©s[22].

Les opérations aériennes commencent le 1er juillet[23]. Il s'agit de reconnaissance par drones (Predator et Pioneer) couplés à des ballons captifs, ce qui permet à l'état-major américain d'avoir une surveillance permanente et détaillée[22]. Les bombardements commencent en août, pour tenter de tuer les chefs de la guérilla, dont al-Zarqaoui ; ces frappes, présentées comme chirurgicales, font beaucoup de dégâts[22].

Afin de tromper la guérilla sur les lieux et la direction de l'attaque et de compléter le renseignement, des raids sont menés essentiellement sur le côté sud de la ville[24].

Le 14 octobre, la ville est entièrement bouclĂ©e[23]. L'importante prĂ©paration logistique comprend l'accumulation de stocks Ă©normes de munitions pour 15 jours de combat (11 millions de munitions), de pièces de rechange, afin d’éviter de dĂ©pendre d’une longue chaĂ®ne logistique, toujours vulnĂ©rable aux attaques et minages. La prĂ©paration logistique comprend aussi la rĂ©alisation de rĂ©parations et de l'entretien sur des milliers de matĂ©riels[25]. D'importants effectifs destinĂ©s Ă  surclasser l'opposition de la guĂ©rilla irakienne sont progressivement massĂ©s tout autour de la ville. La relève, le 30 octobre, d'un bataillon de Marines Ă  l'ouest de Bagdad par un bataillon de l'armĂ©e britannique en fait partie[23].

Toutes ces opérations sont très visibles et il est donc évident pour tous qu'une nouvelle bataille va avoir lieu.

Du côté de la guérilla, on se prépare en tirant des conclusions du siège d'avril afin de résister victorieusement à cette nouvelle attaque. Constituée d'une fédération de groupes combattants, eux-mêmes d'inspirations diverses (baasistes d'un côté, islamistes radicaux de l'autre), ils sont divisés sur les actions à mener, entre résistance ferme et actions plus limitées mais convenant mieux à l'asymétrie des forces[26].

La guérilla compte utiliser la configuration du terrain favorable à la défense en renforçant les obstacles à la progression et en multipliant les voies de communication cachées[27] :

  • les pâtĂ©s de maisons sont traditionnellement entourĂ©s d'un mur d'enceinte ;
  • des points d'appui, des tranchĂ©es, des bunkers sont construits pour ralentir la progression amĂ©ricaine ;
  • des galeries sont creusĂ©es dans les maisons pour permettre des dĂ©placements rapides et cachĂ©s ;
  • des dĂ©pĂ´ts d'armes et des casernements bĂ©tonnĂ©s sont construits.

Les insurgés anticipant une attaque du sud, la plupart des meurtrières sont ouvertes vers le sud[27].

Des pièges à l'explosif sont aussi préparés, en partie dans des véhicules : ceux-ci sont détruits par bombardement aérien[24].

Effectifs engagés

Unités alignées par les États-Unis :

  • 2 500 hommes des forces de sĂ©curitĂ© irakiennes[28] ;
    • 3e brigade de l’armĂ©e irakienne (1er, 2e, 4e, 5e et 6e bataillons) ;
    • le 36e bataillon de commandos irakien (entièrement composĂ© de Kurdes, recrues jugĂ©es plus fiables)[16] ;
    • l'unitĂ© d'intervention de la police ;
  • 10 Ă  15 000 hommes du IIIe corps amĂ©ricain rĂ©partis en 6 bataillons, dont :
    • le Ier corps expĂ©ditionnaire de Marines (dont la 24e unitĂ© expĂ©ditionnaire de Marines)[12] ;
    • la 1st Cavalry Division ;
    • la 1st Infantry Division ;
    • en soutien, les 11e et 31e Marines expeditionary units[28] et le 1er groupement de soutien logistique de la force (Force Service Support Group, FSSG)[25].
Militaire irakien le 11 novembre Ă  Falloujah.

Au total, 45 000 hommes participent lors du siège aux opĂ©rations de conquĂŞte de la ville et de bouclage[28]. Le matĂ©riel utilisĂ© comprend une centaine d'avions, hĂ©licoptères et drones, et 300 blindĂ©s[28].

Avant la bataille, les estimations sur les effectifs de la guĂ©rilla varient entre 5 000 hommes et 10 000 hommes, essentiellement des Irakiens, renforcĂ©s par quelques centaines de djihadistes Ă©trangers[26]. Parmi ces djihadistes, se trouvent des Français venus via la filière des Buttes-Chaumont, suspectĂ©e dix ans plus tard dans l'attentat contre Charlie Hebdo[29]. Le dĂ©clenchement des combats permet finalement de rĂ©viser Ă  la baisse cet effectif, Ă  environ 3 000 ou 4 000 combattants[4] - [5].

ConquĂŞte de la ville

Préparation d’artillerie, côté américain.

La bataille débute par des bombardements aériens et d’artillerie après un bouclage de la ville par la coalition. La première offensive terrestre est la prise de l’hôpital de Falloujah, et l’occupation des ponts orientaux, sur l'Euphrate, dans la nuit du 7 au 8 novembre[23] - [30], complétées par la destruction de l'hôpital du centre-ville, tout juste construit[30]. Après la prise de ces points symboliques, une préparation par bombardement aérien et d'artillerie a lieu, doublée d'un brouillage électronique[31].

La progression des troupes irako-américaines se fait du nord au sud, à partir du quartier de Chahuda, gênée par les ruines. Le commandement cherche également à éviter les pertes au maximum.

Dans la nuit du 8 au 9 novembre, l'offensive gĂ©nĂ©rale est lancĂ©e[23]. Dès le premier jour, la gare (nord de la ville) est prise[31] et transformĂ©e en prison et sert aux interrogatoires prĂ©liminaires[32]. La progression est assez rapide (300 mètres par heure), malgrĂ© les combats et les câbles Ă©lectriques tombĂ©s au sol, et se fait Ă  la fois en suivant des corridors et par lignes successives[4].

La contre-attaque de la guérilla se fait sur plusieurs axes[4] :

  • politique d'abord, avec l'appel au boycott des Ă©lections du 30 janvier 2005 et le retrait du Parti islamique irakien du gouvernement ;
  • du combat, mais Ă  l'extĂ©rieur de Falloujah, avec de nombreux attentats et attaques militaires dans tout l'Irak (Samarra, Ramadi, Baaqouba, Tikrit, Mossoul) ;
  • trois membres de la famille du Premier ministre Iyad Allaoui sont enlevĂ©s.

Cependant, l'effet sur le bouclage de Falloujah et l'offensive américaine est quasi nul, puisque seul un bataillon est distrait du siège[4]. Dans ces conditions, l'essentiel de l'affrontement repose sur la guérilla dans Falloujah, qui combat essentiellement en petites équipes mobiles, parfois équipées de mortiers montés sur pick-ups[21].

Le 11 novembre, le quartier de Jolan est pris, et la ligne FRAN au centre de la ville est atteinte : la moitié de Falloujah est reconquise[23]. La mairie est prise le même jour[33]. Des caches d’armes, des bunkers avec salle de torture, des ateliers de fabrication d'explosif et des réseaux de tunnels sont découverts[34].

Irakiens tués lors de l’offensive de Falloujah.

En fin de journée du 12 novembre, un important groupe rebelle qui défendait une mosquée est le premier à se rendre[34].

Au 15 novembre, il reste quelques centaines de rebelles combattants bien équipés, mais les troupes US ont atteint le sud de la ville : celle-ci est considérée comme conquise[23].

Des hommes de la 1re division de cavalerie avant d'entrer prudemment dans une bâtisse.

L'unité américaine qui a eu le moins de pertes est le GTIA 3-5, qui ne progresse qu'après préparation d'artillerie, stoppe tous les soirs à 16 h 00, ne fait pas de patrouilles, et pratique un debriefing quotidien suivi d'une planification détaillée de l'attaque du lendemain. Ces dispositions, coûteuses en temps, permettent également de limiter la fatigue, les infiltrations sur les arrières et les flancs, et donc les combats de retardement à front renversé. Finalement, elle avance aussi vite que les autres[33].

Contrairement à la bataille du printemps 2004, les unités irakiennes sont en deuxième échelon, elles aident à s'emparer de points critiques comme les mosquées et, surtout, à occuper les territoires conquis. Malgré ce retrait, le comportement des soldats irakiens ne se serait amélioré que très lentement, et les jugements portés par les Marines sur leurs alliés à Falloujah en novembre restent très sévères[16]. Cette séparation des tâches permet d'éviter tout litige sur d’éventuelles dégradations ou des accusations d’« utilisation excessive de la force ».

Contre-offensive insurgée

Début novembre, les différents groupes insurgés multiplient les actions de guerre et terroristes dans le triangle sunnite, tentant de desserrer l'étau sur la ville. Ces attaques font environ 85 morts. La plus remarquable est l'attaque coordonnée au mortier et à la bombe à Samarra, ville dont les troupes américaines avaient repris le contrôle seulement quelques semaines auparavant[5].

Bombardements incendiaires

Un article du Washington Post a dénoncé l’utilisation de bombes au phosphore blanc, confirmée par plusieurs médecins irakiens présents sur place, et par de nombreux témoignages de corps humains trouvés « fondus » dans les rues[35].

Le film documentaire italien Falloujah, le massacre caché, décrit lui aussi les effets de ces armes[36]. Selon le même document, l'armée américaine aurait également utilisé du napalm. Il Manifesto a publié plusieurs témoignages de soldats confirmant cette utilisation.

Le lieutenant-colonel Steven Boylan, porte-parole de l’armée américaine à Bagdad, a déclaré ne pas se souvenir de « l’utilisation de phosphore blanc lors de l’offensive à Falloujah à l’automne 2004 »[37].

Tireurs de précision à Falloujah

Les deux camps mettent à contribution les tireurs de précision de manière intensive.

Du cĂ´tĂ© des insurgĂ©s, on estime Ă  une cinquantaine le nombre de snipers, Ă©quipĂ©s de fusils SVD Dragounov, de calibre 7,62 mm[21]. Certains d’entre eux firent preuve d’un courage indiscutable. On cite le cas d’un (ou plusieurs) homme qui continua Ă  tirer sur les militaires amĂ©ricains alors que l’immeuble depuis lequel il tirait avait subi deux raids aĂ©riens et avait reçu 35 obus d’artillerie de 155 mm, 10 obus de char de 120 mm ainsi que 30 000 projectiles tirĂ©s par des armes lĂ©gères. Son action a bloquĂ© la progression d’une compagnie de 150 Marines pendant une journĂ©e entière[21].

Les tireurs d’élite de l'USMC se sont Ă©galement distinguĂ©s. Ainsi l’un d’entre eux a Ă©tĂ© crĂ©ditĂ© de ce qui Ă©tait alors le plus long tir au but confirmĂ© pour une arme de calibre 7,62 Ă— 51 mm OTAN en Irak. Le Chief scout sniper Herbert Hancock, rĂ©serviste de 35 ans, policier dans le civil, appartenant Ă  la Company B, 1st Battalion, 23rd Marine Regiment abattit avec son M40 A3 deux servants de mortier Ă  960 mètres de distance, distance ayant Ă©tĂ© confirmĂ©e après-coup grâce Ă  un relevĂ© GPS. Un autre, le sergent John E. Place, tua 32 insurgĂ©s en treize jours d’engagement et reçut la Silver Star pour sa participation Ă  ces combats[38].

Chris Kyle, un Navy Seal, surnommĂ© « The Legend » en Occident et « al-ShaĂŻtan al-Ramadi » (le diable de Ramadi) par les insurgĂ©s, participe activement Ă  la bataille de Falloujah et abat quarante combattants au cours de l'opĂ©ration[39] - [40]. En raison de son implication, les insurgĂ©s mettent sa tĂŞte Ă  prix pour 80 000 dollars[39].

Pour la coalition, lutter contre les tireurs embusqués ennemis se résumait occasionnellement à un dilemme politiquement sensible : les minarets furent souvent utilisés comme poste de tir par les insurgés. Or les mosquées sont sacrées pour un musulman, d’où l’obligation dans laquelle le commandement américain se trouva souvent de publier un communiqué de manière à faire savoir que le sacrilège de tirer à l’arme lourde sur un lieu de culte était parfois inévitable en temps de guerre.

Manifestation devant le Parlement britannique dénonçant les conséquences de la bataille de Falloujah.

Bataille médiatique

La bataille de Falloujah se joua en partie sur le terrain médiatique[41].

Suites et conséquences

Victimes

Évacuation d’un blessé de l’US Army.

Les chiffres officiels font Ă©tat de 470 morts et 1 200 blessĂ©s, parmi lesquels 243 femmes et 200 enfants (le 12 dĂ©cembre, les combats font encore 12 morts dans les rangs amĂ©ricains), mais plus de 1 350 morts (sans distinction entre « insurgĂ©s » et « civils »)[42] et/ou de 4 000 Ă  6 000 civils tuĂ©s selon d'autres sources[43] (nombre de blessĂ©s inconnu), et 106 morts du cĂ´tĂ© de la coalition, au [42].

Le , Kassem Daoud, secrĂ©taire d'État irakien Ă  la SĂ©curitĂ© nationale, affirme que plus de 1 000 rebelles ont Ă©tĂ© tuĂ©s depuis le dĂ©but de l'offensive. Mais le mĂŞme jour, Abou Saad al-Dlimi, porte-parole du conseil de choura des Moujahidine de Falloujah, conteste ce bilan, il dĂ©clare Ă  la chaĂ®ne Al-Jazeera que le nombre des morts chez les insurgĂ©s de Falloujah est d'un peu plus d'une centaine et porte les pertes des forces amĂ©ricano-irakiennes Ă  150 morts et 270 blessĂ©s[44].

Selon Michael Weiss et Hassan Hassan, les pertes du corps des Marines sont Ă  elles seules de 70 morts et 651 blessĂ©s et 2 175 insurgĂ©s ont Ă©tĂ© tuĂ©s lors de la deuxième bataille de Falloujah, soit Ă  peu près le quart de l'ensemble des rebelles tuĂ©s par les AmĂ©ricains en Irak au cours de l'annĂ©e 2004[7]

Bilan tactique

Cache d'armes et de matériel de la guérilla découverte à Falloujah.

La ville est conquise et alors qu'elle servait de base Ă  la rĂ©sistance, celle-ci est dĂ©truite. La conquĂŞte a permis de dĂ©couvrir des salles de torture et de libĂ©rer des otages (dont le chauffeur syrien Mohammed Al-Joundi, interprète de Christian Chesnot et Georges Malbrunot, otages français), et de mettre au jour les plus grosses caches d’armes alors jamais dĂ©couvertes en Irak par l’armĂ©e amĂ©ricaine[45] avec près de 1 000 tonnes de matĂ©riel militaire[17]. Un total de 29 ateliers de fabrication d'explosifs sont dĂ©truits[17].

Une grande partie des insurgés a pu s’échapper et s'est dispersée dans l’ouest irakien, menant en au siège de Tall Afar. D’autres sont revenus quelques semaines après la fin de la bataille[46]. Malgré les mesures de surveillance draconienne de la population, en décembre 2005, il continue d'y avoir des attentats terroristes[47].

Pour certains experts militaires[48], cette bataille est l’illustration du fourvoiement idéologique du commandement américain en Irak, qui consiste à rechercher une bataille décisive à la Jomini, ce qui, dans une guérilla, est un non-sens, et de tuer un nombre important de bad guys (illustré par le nom d’une opération similaire menée en , l’opération Matador). Ce nombre de victimes ennemies est atteint plusieurs fois, ce qui prouve que les deux camps n’ont pas les mêmes conceptions de victoire et de défaite, et que le nombre de combattants potentiels du côté de la guérilla est sous-évalué par les États-Unis. Une tactique de pacification progressive à la Lyautey est préconisée.

Au-delà, le siège a apporté des gains beaucoup moins significatifs que la bataille décisive espérée par l'état-major américain. Une partie des insurgés non-originaires de Falloujah avaient quitté la ville avant l'attaque, dont Al-Zarkaoui, les insurgés restant étant souvent des locaux. De plus, les opérations US n'ont pas réussi à conduire l'ensemble des insurgés à s'engager dans une bataille rangée contre l'armée américaine. Ainsi, en septembre 2006, la situation sécuritaire dans la province d'Al-Anbar s'était tellement détériorée que seule la ville de Falloujah était sous contrôle de la coalition au milieu d'une province totalement hors de contrôle américain[49].

Reconstruction et bilan Ă  long terme

Soldats du génie de la Garde nationale déblayant les décombres à Falloujah.
Préparation de la construction d’un pont par des soldats du génie US.

Falloujah subit pendant le siège d'importantes destructions qui touchent les habitations, les mosquĂ©es, les services publics, et les immeubles commerciaux. On comptait deux cents mosquĂ©es dans la ville avant le siège, au point que Falloujah Ă©tait surnommĂ©e « la ville des mosquĂ©es ». Environ 60 de ces 200 ont Ă©tĂ© dĂ©truites, certaines abritant des caches d'armes. Sur les 50 000 bâtiments de la ville, entre 7 et 10 000 sont entièrement dĂ©truits ; entre la moitiĂ© et les deux tiers des immeubles restants ont subi des dĂ©gâts importants[50] - [51]

Les opĂ©rations de reconstruction-dĂ©pollution sont lancĂ©es le 23 dĂ©cembre[52]. La relance est favorisĂ©e par la distribution de primes de 200 dollars Ă  chaque chef de famille, de primes de plusieurs milliers de dollars en compensation de chaque maison dĂ©truite. Un total de 55 millions de dollars est dĂ©pensĂ© dans la reconstruction, y compris dans l'embauche d'ouvriers locaux[52].

Cependant, fin 2005, moins de la moitiĂ© des habitants sont revenus[52], peut ĂŞtre en partie Ă  cause du contrĂ´le extrĂŞmement sĂ©vère de la population : l'entrĂ©e dans la ville n'est alors possible que par cinq points[52], les dĂ©placements se font uniquement sous escorte en dĂ©cembre 2004, les dĂ©placements en voitures sont bannis toute l'annĂ©e 2005, la totalitĂ© de la population est fichĂ©e, il est obligatoire de possĂ©der une carte d'identitĂ©[53]. En 2013, la population est estimĂ©e Ă  341 000 habitants.

En janvier 2014, l'État islamique en Irak et au Levant s'empare de la ville. Pour des chercheurs, l'invasion américaine de 2003 et la guerre qui a suivi ont complètement détruit le système politique et la cohésion sociale à l'intérieur de la ville. Il leur semble donc normal qu'une structure comme l'État islamique s'empare aisément de la ville[54].

Place dans l'histoire militaire

La deuxième bataille de Falloujah est considérée comme marquant le retour du siège dans les opérations militaires : en réalité, il n'avait pas totalement disparu, mais les armées hautement technologiques et à faibles effectifs comme l'armée américaine cherchaient à l'éviter. Cette bataille de reprise de contrôle d'une ville est donc un tournant dans l'histoire militaire moderne[55] - [20].

D'un point de vue différent, Hervé Drévillon note que la bataille de Falloujah s'éloigne du modèle classique (« une phase assimilée à une bataille »), et qu'elle s'intègre dans le nouvel usage que les militaires font du récit des batailles contemporaines, la désignant que par un nom d'opération à valeur métaphorique[56].

Conséquences sanitaires

Dans les années qui ont suivi la bataille, le nombre de malformations congénitales graves et de cancers a augmenté de façon très importante d'après la maternité de l’hôpital et des médecins de Falloujah[57] - [58]. Dans son enquête, la journaliste Angélique Férat affirmait que « chaque famille de Falloujah a son bébé monstre »[59]. Le nombre des malformations est en hausse de 20 % dans l'ensemble de l'Irak depuis 2003[60].

Dans un premier temps, le dĂ©bat autour des consĂ©quences sanitaires s'est focalisĂ© sur les retombĂ©es des munitions Ă  l'uranium appauvri[59] - [61] - [62] - [63]. Durant les deux guerres d’Irak (1991 et 2003), environ 2 000 tonnes d’uranium provenant de munitions de guerre alliĂ©es ont Ă©tĂ© dispersĂ©es sous forme de poussière d'oxyde d'uranium dans le pays, et Falloujah fait partie des 40 sites les plus touchĂ©s[64]. Dans la province de Bassorah, le taux de cancers infantiles est 30 % plus Ă©levĂ© dans les zones oĂą les bombes Ă  l'uranium appauvri ont Ă©tĂ© utilisĂ©es que dans le reste de la province[60].

Alors que l'utilisation à grande échelle de munitions met en jeu des quantités d'uranium très supérieures à celles utilisées lors d'un bombardement atomique, ses effets peuvent être envisagés avec les restrictions suivantes :

  • les Ă©tudes sur les survivants d'Hiroshima (bombe Ă  l'uranium) n'ont pas montrĂ© de taux de malformation anormaux chez les descendants des irradiĂ©s[65] ;
  • les munitions Ă  l'uranium appauvri sont utilisĂ©s pour la lutte contre les blindĂ©s, ce sont des obus flèches antichar, des flèches Ă  sabots dĂ©tachables[66]. L'utilisation de l'uranium dans certaines bombes anti-bunker n'est pas confirmĂ©. Ce type de munition n'est pas adaptĂ© au combat de rue oĂą les effets de surpression et thermiques sont recherchĂ©s, par exemple avec des armes thermobariques[67]. La prĂ©sence d'infanterie alliĂ©e Ă  proximitĂ© immĂ©diate rend aussi peu probable l'usage de ces munitions;
  • l'uranium est un puissant nĂ©phrotoxique[68], or aucune Ă©tude ne fait Ă©tat d'une explosion des pathologies ou d'atteintes rĂ©nales Ă  Falloujah, Ă  l'inverse de ce qui est observĂ© chez les vĂ©tĂ©rans de la première guerre du Golfe ;
  • des Ă©tudes chez les vĂ©tĂ©rans ne montrent pas de problème de reproduction ou de malformation[69] - [70] - [71].

La campagne sur les effets des munitions à l'uranium a été lancée par Christopher Busby (en), spécialiste de biologie moléculaire de l'université d'Ulster et militant antinucléaire britannique, qui s'est distingué dans le passé par des publications sur les leucémies autour des centrales nucléaires galloises, dont il avait falsifié des données[72] ou des déclarations inventées de toutes pièces sur des épandages de matériaux radioactifs organisés par le gouvernement japonais à la suite de l'accident nucléaire de Fukushima. Ces épandages auraient été destinés à fausser les résultats de futures études sur l'impact de la catastrophe en provoquant des cancers en dehors de la zone contaminée. Il propose aussi à la vente des kits d'analyses des radionucléides particulièrement dispendieux qu'il propose aux victimes de Fukushima ainsi que des pilules antiradiations aussi couteuses qu'inutiles[73]. L'article sur l'utilisation de l'uranium à Falloujah qu'il devait faire paraître dans la revue The Lancet n'a jamais été publié. Néanmoins une étude menée par Christopher Busby, basée sur des données déclaratives[74], conclut de façon beaucoup plus prudente sur l'origine de l'état sanitaire de la population de Falloujah.

Plusieurs auteurs signalent que les recherches sur les effets à long terme des munitions à l'uranium appauvri sur la santé sont freinées de multiples manières : l’armée américaine a interdit toute recherche sur le sujet, la plupart des médecins irakiens refusent de remplir tout formulaire ou de parler à visage découvert sur le sujet, par peur de représailles[75] - [76].

Malgré l'origine douteuse de la campagne médiatique, l'uranium appauvri peut avoir des effets tératogènes[77]. Mais sa présence ne peut expliquer à elle seule des niveaux de prévalence aussi importants. D'autres éléments viennent pondérer ou contredire la responsabilité de l'utilisation de munitions à l'uranium durant la bataille de Falloujah, tout en identifiant d'autres facteurs explicatifs :

  • le taux de malformations Ă  la naissance a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© multipliĂ© par dix de 1989 Ă  2001[60], ce qui impliquerait plus les munitions utilisĂ©es durant la guerre du Golfe que celles utilisĂ©es durant la guerre d'Irak. De la mĂŞme façon, le taux de cancers juvĂ©niles a Ă©tĂ© multipliĂ© par 5 de 1990 Ă  2004[60] ;
  • l'Ă©tat sanitaire gĂ©nĂ©ral de la population irakienne : la prĂ©valence du cancer a Ă©tĂ© multipliĂ©e par 40 de 1991 Ă  2005[78]. Cette situation, due Ă  un système de santĂ© dĂ©truit par la guerre du Golfe, mais Ă©galement Ă  la pĂ©nurie alimentaire due Ă  l'embargo des annĂ©es 1990 et Ă  la guerre de 2003, peut aussi expliquer ces malformations. Certains virus (rubĂ©ole), une mauvaise hygiène, les carences en vitamine B9 peuvent provoquer des malformations. La mortalitĂ© infantile est anormalement Ă©levĂ©e en Irak[79] ;
  • la consanguinitĂ©, plus frĂ©quente en cas de mariage intracommunautaire, augmente le taux de malformation[80], or couplĂ© aux carences en vitamines B9 c'est un facteur de malformation neurale important en Irak[81] ;
  • dans le cas spĂ©cifique de Falloujah, l'usine de fabrication d'armes chimiques de la ville a Ă©tĂ© dĂ©truite en 1991, reconstruite pour des usages civils et Ă  nouveau dĂ©truite en 1998. La pollution issue de ces bombardements, et d'Ă©ventuels stocks qui seraient restĂ©s sur place, n'est pas avĂ©rĂ©e, mais probable[82], et les effets de ces deux destructions n'ont pas Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s.

D'autres recherches orientent les responsabilitĂ©s des malformations et des cancers vers la pollution provenant de l'ensemble des munitions amĂ©ricaines, comme les bombes au phosphore blanc[59] - [83] - [82] et d'autres munitions plus classiques. D'autres composants chimiques des armes conventionnelles (plomb, mercure[84], divers composĂ©s des poudres explosives) sont Ă©galement connus pour leurs effets tĂ©ratogènes et cancĂ©rigènes[76]. Cette piste n'est pas Ă  dĂ©laisser, car les troupes amĂ©ricaines ont fait un usage très intensif des munitions de petit calibre : entre 250 000 et 300 000 par insurgĂ© tuĂ© (soit des dizaines de millions de cartouches tirĂ©es par l'US Army en quelques semaines)[85]. On a relevĂ© des taux extrĂŞmement importants de plomb et de mercure chez les enfants malformĂ©s de Falloujah[76].

Présence dans la culture populaire

Les conséquences de la bataille de Falloujah sont brièvement évoquées par Manu Chao dans la chanson Rainin in paradize de l’album La Radiolina.

Notes

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  10. Libération : Fallouja, bastion sunnite qui se rêve en nouveau califat.
  11. Centre de doctrine d'emploi des forces, op. cit., p. 19.
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  17. Centre de doctrine d'emploi des forces, op. cit., p. 67.
  18. Pierre Pascallon, Les armées françaises à l'aube du XXIe siècle : Tome 5, Les armées françaises à l'heure de l'interarmisation et de la multinationalisation , 1er février 2007, p. 117, (ISBN 2296026877)
  19. Centre de doctrine d'emploi des forces, op. cit., p. 68.
  20. Centre de doctrine d'emploi des forces, op. cit., p. 47.
  21. Centre de doctrine d'emploi des forces, op. cit., p. 60.
  22. Centre de doctrine d'emploi des forces, op. cit., p. 52.
  23. Centre de doctrine d'emploi des forces, op. cit., p. 23.
  24. Centre de doctrine d'emploi des forces, op. cit., p. 53.
  25. Centre de doctrine d'emploi des forces, op. cit., p. 55.
  26. Centre de doctrine d'emploi des forces, op. cit., p. 50.
  27. Centre de doctrine d'emploi des forces, op. cit., p. 51.
  28. Centre de doctrine d'emploi des forces, op. cit., p. 54.
  29. Jean-Pierre Filiu, « Charlie Hebdo : à Paris et à Tunis, les mêmes assassins de la liberté », Rue89, 8 janvier 2015.
  30. Centre de doctrine d'emploi des forces, op. cit., p. 56.
  31. Centre de doctrine d'emploi des forces, op. cit., p. 57.
  32. Centre de doctrine d'emploi des forces, op. cit., p. 65.
  33. Centre de doctrine d'emploi des forces, op. cit., p. 62.
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Voir aussi

Articles connexes

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Liens externes

Bibliographie

  • Michael Weiss et Hassan Hassan (trad. Anne Giudicelli), EI ; au cĹ“ur de l'armĂ©e de la terreur : État islamique, Hugo Doc, . Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
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