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Cheval de Saxe

Le cheval de Saxe (Ă©galement appelĂ© cheval de Basse-Saxe, cheval de la dynastie des Guelfes ou cheval de Westphalie) est un motif hĂ©raldique. Il reprĂ©sente le peuple saxon, l’ancien duchĂ© de Saxe et les entitĂ©s politiques qui s’y rattachent, avant tout celles appartenant aux Guelfes. C’est aujourd’hui le motif du blason du Land de Basse-Saxe. Le cheval de Westphalie avec sa queue dressĂ©e, est le motif du blason traditionnel de la Westphalie et constitue aujourd’hui, sous celle forme un Ă©lĂ©ment du blason du Land de RhĂ©nanie-du-Nord-Westphalie. La rĂ©gion nĂ©erlandaise voisine de Twente et le comtĂ© britannique de Kent portent Ă©galement ce motif sur leur Ă©cusson actuel.

Le cheval de Saxe n’est pas liĂ© Ă  l'Électorat de Saxe dans les rĂ©gions de l’Est telle que la Saxe, la Thuringe et la Saxe-Anhalt. Le nom de ces territoires trouve son origine dans la chute de Henri XII de BaviĂšre dont le titre de Duc de Saxe a Ă©tĂ© attribuĂ© Ă  la maison d’Ascanie puis Ă  la maison de Wettin. Ces dynasties avaient pris part Ă  la conquĂȘte de rĂ©gions slaves de l’Est, emportant leurs armoiries le long du cours de l’Elbe. Les colonisateurs, population mixte germanophone, se nommaient effectivement « saxons », revendiquent le motif du cheval de Saxe, mais plus pour eux-mĂȘmes. C’est pour les diffĂ©rencier que les termes de « Haute-Saxe » et de « Basse-Saxe » ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s.

L’écusson de la Basse-Saxe, et plus particuliĂšrement de la « Westphalie », est composĂ© d’un cheval blanc, en plein saut, sur fond rouge. DĂšs son apparition au XIVe siĂšcle, il a Ă©tĂ© considĂ©rĂ© plutĂŽt comme un symbole populaire, rĂ©gional que comme le signe d’un rĂšgne dynastique, c’est-Ă -dire plutĂŽt un symbole du pays et de son peuple que de la famille souveraine des Guelfes. C’est ce qui fait sa popularitĂ© qui s’exprime encore aujourd’hui Ă  travers l’art populaire. De nos jours, son impact en tant que symbole d’identitĂ© rĂ©gionale n’est plus comparable qu’avec celui du blason bavarois comportant des losanges blancs et bleus provenant de l’écusson de la maison de Wittelsbach.

  • Le cheval de Saxe comme symbole du Land de Basse-Saxe
    Le cheval de Saxe comme symbole du Land de Basse-Saxe
  • Le cheval de Saxe comme blason historique de Westphalie
    Le cheval de Saxe comme blason historique de Westphalie
  • Le Drapeau du ComtĂ© de Kent, Angleterre
    Le Drapeau du Comté de Kent, Angleterre
  • Le cheval de Saxe comme blason de la rĂ©gion de Twente (Twentse Ros)
    Le cheval de Saxe comme blason de la région de Twente (Twentse Ros)

L’origine dans l’ombre de l‘histoire

Depuis sa premiĂšre apparition dans les sceaux et blasons au cours de la deuxiĂšme moitiĂ© du XIVe siĂšcle, le cheval de Saxe est considĂ©rĂ© comme symbole ancestral saxon. Depuis cette Ă©poque, il est utilisĂ© comme instrument politique pour exprimer une revendication du pouvoir et l’identitĂ© anglo-saxonne. Il s’agit cependant manifestement d’une rĂ©fĂ©rence archaĂŻsante Ă  une tradition qui n’a en rĂ©alitĂ© jamais existĂ©.

Aucune référence pré-héraldique

Les saxons Ă©taient un rassemblement de peuples germaniques de l’Ouest, probablement formĂ© au IIIe siĂšcle et dont l’existence est prouvĂ©e Ă  partir du IVe. Les tribus des Chauques, des Angrivarii et des ChĂ©rusques qui se sont alliĂ©s aux Saxons vivaient au Ier siĂšcle dans le Nord-Ouest de l’Allemagne actuelle et Ă  l’Est des actuels Pays-Bas (voir Bas saxon).

Par la suite, vers la fin de l’AntiquitĂ© et au dĂ©but du Moyen Âge, aprĂšs un mouvement massif d’extension de population, des d’origine non-saxonne mentionnent et dĂ©crivent des Saxons en tant que pirates sur la mer du Nord, mercenaires romains, plus tard colons en Grande-Bretagne et paĂŻens Ă  christianiser de force Ă  la frontiĂšre du royaume des Francs. Aucun de ces auteurs ne donne la moindre indication concernant le cheval en tant qu’animal ou symbole tribal ou encore en tant que Ă©tendard des saxons. Les dĂ©couvertes archĂ©ologiques de cette pĂ©riode ne donnent aucun indice non plus. On trouve certes des reprĂ©sentations d‘animaux sur des objets de la vie quotidienne de cette Ă©poque, mais elles reprĂ©sentent surtout du gibier tel que des cerfs ou des sangliers. On trouve aussi des reprĂ©sentations de chevaux, mais il n’est pas possible d’en dĂ©duire que le cheval symbolise la tribu.

Le baptĂȘme de Wittekind d’aprĂšs une esquisse d’Alfred Rethels, Ă©lĂ©ment des Karlsfresken (1847-1861) dans la mairie de Aix-la-Chapelle (reconstruction photographique de 2000)

Au Xe siĂšcle, alors que la dynastie saxonne des ducs Ludolphides rĂ©gnait sur le territoire Est du royaume des Francs sous le nom d'Ottoniens, puis d’empereurs de ce que l’on appela plus tard le Saint Empire Romain-Germanique, alors dĂ©nommĂ© « Teutschen Reich », le moine saxon Widukind de Corvey Ă©crivit la premiĂšre « histoire des Saxons », cette fois vue de l’intĂ©rieur (res gestae saxonicae). Il y raconte, pour la premiĂšre fois sous forme Ă©crite, l’origine des Saxons et des rĂ©cits historiques et gĂ©nĂ©alogiques, contribuant ainsi de façon dĂ©terminante Ă  la crĂ©ation d’une identitĂ© saxonne. Le « cheval de Saxe » en tant que symbole tribal n’apparaĂźt cependant pas non plus dans ses rĂ©cits.

L’hypothĂšse du symbole du cheval provenant de la pĂ©riode prĂ©-hĂ©raldique voire de traditions prĂ©historiques des Saxons ne se fonde que sur quelques indices qui ont probablement fait l’objet d’une interprĂ©tation a posteriori.

Des souverains ayant des noms de chevaux

Les “noms de chevaux” des deux lĂ©gendaires chefs de tribu saxons Hengist et Horsa, sont considĂ©rĂ©s comme une preuve que le cheval Ă©tait un symbole de puissance pour les Saxons. D’aprĂšs la lĂ©gende, ces chefs furent, au Ve siĂšcle apr. J.-C., les premiers souverains saxons des Ăźles britanniques, dans la rĂ©gion de l’actuel comtĂ© de Kent.

Ce qui frappe au premier regard est la concordance avec les armoiries du comtĂ© anglais de Kent. L’utilisation d’un cheval qui se cabre comme symbole du Kent ne date cependant que de 1605 (dans une reprĂ©sentation de Richard Verstegen dans son ouvrage Restitution of Decayed Antiquities). Ce blason est officiellement attribuĂ© au comtĂ© de Kent en 1933.

Le blason de la région de Herford avec le cheval noir de Widukind

Le cheval blanc de Widukind

D’aprĂšs une tradition ancienne[1], Widukind, duc de Saxe et adversaire de Charlemagne au VIIIe siĂšcle aurait eu sur son Ă©tendard un cheval noir qu’il changea en cheval blanc aprĂšs sa conversion au christianisme. Une autre version raconte que Widukind aurait reçu de Charlemagne un cheval comme cadeau de baptĂȘme.

Le souvenir du cheval noir de Widukind avant l’ùre chrĂ©tienne persiste dans quelques rĂ©gions de la Westphalie, comme sur le blason de l’arrondissement de Herford. Dans l’église collĂ©giale de Saint Dionysisus Ă  Enger se trouve une tombe considĂ©rĂ©e comme celle de Widukind. Le blason de ce comtĂ©, un cheval noir se cabrant sur un fond blanc, exprime les liens que la population de Westphalie entretient encore aujourd’hui avec son ancien chef paĂŻen. Mais ces histoires aussi sont des lĂ©gendes apparues plus tard et ne reposant sur aucune preuve datant de l’époque qui a prĂ©cĂ©dĂ© l’apparition du cheval dans l’hĂ©raldique.

DĂ©coration de pignon, commune de Wedemark prĂšs de Hanovre

Des tĂȘtes de chevaux sur les frontons

Un autre signe de l’importance du motif du cheval dans la rĂ©gion de (Basse-)Saxe est la dĂ©coration typique des “maisons-halles de l’Allemagne du Nord” (maison de Basse-Saxe). Ce type d’architecture comporte, pour se protĂ©ger des intempĂ©ries, des “planches de pignon” ou “bordures de pignon” sur les cĂŽtĂ©s du pignon des toits de chaume typiques pour la rĂ©gion. Elles se croisent au faĂźte de la construction qu’elles dĂ©passent d’un demi-mĂštre. GĂ©nĂ©ralement, des tĂȘtes de chevaux sont sculptĂ©es aux extrĂ©mitĂ©s de ces planches.

Le cheval blanc d’Uffington

Vue aérienne du cheval blanc

Le cheval blanc d’Uffington est Ă©galement citĂ© dans la discussion pour Ă©tablir l’anciennetĂ© du cheval de Saxe. Aussi bien le trĂšs ancien cheval blanc d’Uffington que les imitations qui suivirent ne peuvent toutefois ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des preuves de l’utilisation prĂ©-hĂ©raldique du cheval de Saxe en tant que symbole tribal ou objet de culte.

Le motif se trouve sur le flanc de White Horse Hill dans le comtĂ© d’Oxforshire et est considĂ©rĂ© comme le plus ancien gĂ©oglyphe d’Angleterre. Il s’agit du dessin stylisĂ© d’un cheval taillĂ© dans la vĂ©gĂ©tation et creusĂ© dans le sol, rendant visible la couche de craie sous-jacente . Les contours sont formĂ©s par des fossĂ©s de 3 mĂštres de large et de 60 Ă  90 centimĂštres de profondeur. La silhouette de cheval mesure 107x37 mĂštres.

L’ñge de ce gĂ©oglyphe est controversĂ©. Traditionnellement, il est mis en relation avec les envahisseurs anglo-saxons de la Grande-Bretagne au Ve siĂšcle et avec leurs chefs Ă  demi mythiques Hengist et Horsa. D’aprĂšs une autre tradition, il n’aurait Ă©tĂ© crĂ©Ă© qu’au IXe siĂšcle, en hommage Ă  la victoire du roi Alfred le Grand contre les Danois.

Des mesures plus rĂ©centes datent le cheval d’Uffington de l’ñge du fer ou mĂȘme de la fin de l’ñge du bronze[2]. D’autres gĂ©oglyphes de chevaux blancs sur les collines du sud de l’Angleterre sont quant Ă  eux considĂ©rĂ©s comme bien plus rĂ©cents. La majoritĂ© d’entre eux sont considĂ©rĂ©s comme des imitations tardives du cheval d’Uffington, datant des XVIIIe et XIXe siĂšcles[3].

Des armoiries attribuées ultérieurement

Bien que, dans les premiers siĂšcles de l’histoire saxonne, il n’existe pas de rĂ©fĂ©rence au cheval de Saxe, il est devenu courant plus tard, aprĂšs le dĂ©veloppement de l’hĂ©raldique, d’utiliser des blasons pour reprĂ©senter cette Ă©poque prĂ©coce. Justement Ă  l’apogĂ©e de l’hĂ©raldique, Ă  la fin du Moyen Âge et au dĂ©but des temps modernes, il Ă©tait presque inimaginable de reprĂ©senter un souverain sans armoiries.

C’est ainsi que l’écusson du cheval de Saxe a Ă©tĂ© attribuĂ© Ă  des seigneurs morts bien avant le dĂ©veloppement des blasons, tels que le duc Widukind ou le premier roi saxon de la Francie orientale, Henri Ier ainsi qu’à ses successeurs, les empereurs de la maison des Ottoniens.

Les traditions ainsi antidatées ont gagné en noblesse, ce qui était utile aux clients des artistes qui étaient souvent des utilisateurs contemporains de la tradition héraldique.

PremiĂšre apparition historique et signification

Le plus ancien tĂ©moignage de l’utilisation du cheval sur les blasons et sceaux est le sceau d’une piĂšce officielle Ă©mise par le podestat Gottfried I de Stade[4] entre 1186 et 1201. Sa premiĂšre utilisation en tant que sceau de la famille de Guelfe est une empreinte du sceau d’Albert Ier de Brunswick-Grubenhagen datant de l’an 1361. Le diamĂštre du sceau est de 3,5 centimĂštres et son bord portait l’inscription suivante:

SECRETU[m].ALBERTI.DVCIS.IN.BRVNESWIC. (français: “Sceau secret d’Albert, Duc de Brunswick”)

Au centre est reprĂ©sentĂ© un cheval en marche qui ne lĂšve que le sabot antĂ©rieur droit. Il est naturellement impossible de faire une description des couleurs d’un sceau. L’empreinte est conservĂ©e aux archives du Land de Basse-Saxe, dans la ville de WolfenbĂŒttel, sous le numĂ©ro 7A Urk 94.

La plus ancienne reprĂ©sentation en couleur de l’armoirie du cheval de Saxe provient de l'armorial des premiers (“Codex Seffken”) de Basse RhĂ©nanie en l’an 1379/1380. Un cheval Ă©galement en marche est reprĂ©sentĂ© sur le bouclier et la dĂ©coration du casque est constituĂ©e d’une tĂȘte de cheval. Elle est dĂ©signĂ©e comme “l’ancienne armoirie de Brunswick”. Brunswick, ancienne rĂ©sidence de Henri XII de BaviĂšre, Ă©tait considĂ©rĂ©e comme la capitale du royaume des Guelfes.

La raison de l’apparition du motif du cheval au milieu du XIVe siĂšcle Ă©tait d’ordre politique. Depuis 1354 au plus tard, il Ă©tait prĂ©visible que la branche de LĂŒneburg de la dynastie de Brunswick-LĂŒneburg (l’ancienne maison LĂŒneburg) allait s’éteindre, ce qui se produisit en 1369. L’empereur Charle IV avait dĂ©jĂ  annoncĂ© que la principautĂ© de LĂŒneburg ne serait pas attribuĂ©e comme d’habitude Ă  un membre de la dynastie de Brunswick, mais aux ducs ascaniens de Saxe-Wittemberg. Les Brunswick se sont cependant battus pour leur hĂ©ritage durant la guerre de succession de LĂŒneburg. Le conflit ne s’arrĂȘta qu’en l’an 1388 par la victoire des Brunswick Ă  Winsen.

Cette altercation guerriĂšre fut accompagnĂ©e par l’expression dans l’hĂ©raldique de la revendication par la famille des Guelfes de son droit sur l’ensemble de l’ancien territoire saxon (y compris le LĂŒneburg). A l’époque prĂ©cĂ©dant l’invention des mĂ©dias de masses, les blasons des maisons rĂ©gnantes Ă©taient un important moyen de communication dans les discussions politiques. De larges cercles de la population pensaient de façon “hĂ©raldique”. MalgrĂ© l’absence de preuves plus anciennes, le cheval devait avoir une signification en tant que qu’expression de l’appartenance identitaire tribale saxonne, sinon son utilisation dans ce contexte aurait eu trĂšs peu de sens. À partir de ce moment, le cheval fut toujours utilisĂ© par la famille des Guelfes lorsqu’il s’agissait de revendiquer son pouvoir sur l’ensemble du territoire de (Basse-)Saxe, alors que normalement ils prĂ©fĂ©raient la reprĂ©sentation de lions ou de lĂ©opards sur leur blason.

L’utilisation hĂ©raldique au cours de l’histoire

Le blason du duc de Brunswick dans l'armorial de Scheibler (1450-1480)
Un thaler de 1666 représentant Jean-Frédéric de Brunswick-Calenberg, revers

La création des états territoriaux

À partir du XVe siĂšcle, les ducs de Brunswick-LĂŒneburg ont principalement utilisĂ© le cheval de Saxe comme Ă©lĂ©ment de dĂ©coration sur les cimiers de leurs armoiries. Sur celles-ci, il saute devant une colonne blanche, dĂ©corĂ©e de plumes de paon. Plus tard, il saute devant une colonne rouge surmontĂ©e d’une couronne et d’une Ă©toile dorĂ©es, ornementĂ©es par trois plumes de paon. Cette version plus tardive de dĂ©coration de casque est encadrĂ©e par deux faucilles agrĂ©mentĂ©es de plumes de paon. Un tel cheval devant une colonne rouge reprĂ©sente Ă©galement depuis 1570 les armoiries de la ville de WolfenbĂŒttel.

Le cheval blanc en plein saut est restĂ© apprĂ©ciĂ© dans la conscience du peuple et souvent utilisĂ© dans l’art populaire. On le retrouve sur des bĂątiments, des girouettes, des plaques de four, des chopes de biĂšre et en tant que dĂ©coration sur beaucoup d’objets du quotidien. Les souverains remarquĂšrent la popularitĂ© du motif et le montrĂšrent au peuple sur des piĂšces de monnaie (plus tard aussi sur des billets de banque et des timbres), des mĂ©dailles, des boutons d’uniforme et des drapeaux militaires. Ils utilisaient ainsi les liens du peuple avec son cheval de Saxe dans un objectif dynastique.

A la fin du Moyen Âge, lors de la formation des Ă©tats territoriaux, les diffĂ©rents territoires appartenant aux Guelfes (terme gĂ©nĂ©ral : duchĂ© de Brunswick-Lunebourg) se sont condensĂ©s durant l’absolutisme et sont devenus

Dans l’hĂ©raldique apparurent alors des blasons Ă  plusieurs cases qui rĂ©unissaient les Ă©cussons de tous les territoires conquis par les souverains de l’époque. Ce n’était pas toujours facile d’utilisation au quotidien, car sur les trop petites reprĂ©sentations, les cases de chaque Ă©cusson n’étaient plus identifiables et l’impression d’ensemble manquait. C’est pourquoi le cheval de Saxe Ă©tait volontiers employĂ© comme “petit Ă©cusson” pour l’administration des rĂ©gions appartenant aux Guelfes. Il Ă©tait facile Ă  mĂ©moriser et Ă  comprendre.

Le cheval de Saxe dans l’empire britannique

Le blason royal britannique avec le cheval de Saxe

Quand les princes Ă©lecteurs de Hanovre sont Ă©galement devenus, par alliance, rois de Grande-Bretagne en 1714 (et aussi d’Irlande en 1801) et ont dĂ©mĂ©nagĂ© Ă  Londres, ils ont emportĂ© l’emblĂšme du cheval de Saxe. DĂ©jĂ  le revers de la mĂ©daille du couronnement de George Ier reprĂ©sente un cheval sautant du nord de l’Allemagne vers les Ăźles britanniques.

Par la suite, le cheval de Saxe ainsi que le lion des Guelfes, le lĂ©opard et les Ă©cussons anglais, Ă©cossais et irlandais ont Ă©tĂ© assemblĂ©s pour former un conglomĂ©rat hĂ©raldique dĂ©sormais utilisĂ© comme signe de domination partout dans le monde : en AmĂ©rique et en Australie, en Inde et en Afrique. Cette combinaisons d’écussons forme encore aujourd’hui les armoiries familiales des Guelfes.

Pour ce qui est des drapeaux, l’Union Jack britannique a Ă©tĂ© par intermittence combinĂ© avec le cheval de Saxe. Pour cela, le cheval en plein saut a Ă©tĂ© insĂ©rĂ© dans le champ rouge, Ă  l’intersection des deux larges bandes de la croix de Saint Georges.

Des vestiges du cheval de Saxe subsistent dans certaines parties de l’ancien empire britannique, comme sur l’écusson de la ville de Guelph (“Welf”) en Ontario/Canada, sur lequel est reprĂ©sentĂ© un cheval blanc en plein saut sur une bande centrale rouge.

Le cheval de Saxe pour et contre Napoléon.

Blason du royaume de Westphalie

En 1807, l’Allemagne du Nord Ă©tant occupĂ©e par NapolĂ©on et le Saint Empire Romain Germanique dissous, aprĂšs les traitĂ©s de Tilsit, le royaume de Westphalie fut constituĂ© par le pays de Hanovre, celui de Brunswick-WolfenbĂŒttel et d’autres territoires. JĂ©rĂŽme, le frĂšre de NapolĂ©on, y rĂ©gna depuis sa capitale Cassel. Ce nouvel empire utilisait aussi le cheval de Saxe, ou plutĂŽt le cheval de Westphalie, en tĂȘte de son Ă©cusson Ă  cases multiples.

Contre cet empire, utilisant Ă©galement l’emblĂšme du cheval de Saxe comme Ă©tendard, se battaient le prince Ă©lecteur de Hanovre, aussi roi de Grande-Bretagne et d’Irlande, ainsi que le duc de Brunswick-LĂŒneburg. L’armĂ©e hanovrienne, la “King’s German Legion”, s’allia aux troupes britanniques, le duc FrĂ©dĂ©ric-Guillaume de Brunswick-WolfenbĂŒttel qui s’était d’abord battu avec son corps franc financĂ© de façon privĂ©e, le “Schwarzen Schar”, Ă  travers toute l’Allemagne, puis vers l’Angleterre, finit par combattre les troupes de NapolĂ©on en alliance avec la “German Legion” sur d’importants champs de bataille lors de la guerre d’indĂ©pendance espagnole et en Italie.

Contrairement Ă  son parent, le prince Ă©lecteur de Hanovre qui, en tant que roi de Grande-Bretagne et d’Irlande, rĂ©gnait sur un empire mondial, aprĂšs la perte de la principautĂ© de Brunswick-WolfenbĂŒttel, il ne resta au duc FrĂ©dĂ©ric-Guillaume qu’un hĂ©ritage maternel : le petit duchĂ© d’Oels, un fief prussien en SilĂ©sie. C’est pourquoi il devait se battre fermement pour son hĂ©ritage principal, ce qu’il fit avec la tĂ©nacitĂ© nĂ©cessaire. Pour exprimer sa dĂ©termination et ses liens avec le duchĂ© de Brunswick, il combina, sur les Ă©tendards de ses bataillons, l’hĂ©raldique de la dynastie de Guelfe avec le cheval de Saxe. A cela s’ajoutĂšrent des devises marquantes telles que: “Sieg oder Tod”(la victoire ou la mort), “Mit Gott fĂŒr FĂŒrst und Vaterland”(Avec Dieu, pour le prince et la patrie) et “Nunquam retrosum” (Jamais de repli). Les paquetages militaires de ses “Braunschweig-LĂŒneburgschen JĂ€ger” (les chasseurs de Brunswick-LĂŒneburg) qui combattaient sous les ordres britanniques en Espagne, portaient ainsi une reprĂ©sentation du cheval de Saxe[5].

Le duc trouva la mort durant la bataille des Quatre Bras, deux jours avant la bataille de Waterloo. Mais grĂące Ă  sa prĂ©sence militaire permanente sur tous les champs de bataille importants durant la Campagne d’Allemagne, le duchĂ© de Brunswick put obtenir son indĂ©pendance lors du CongrĂšs de Vienne.

Un billet de banque de Brunswick
Le sceau de la compagnie ferroviaire du duché de Brunswick

Dans la confĂ©dĂ©ration germanique et dans l’empire allemand

AprĂšs la fin de la Campagne d’Allemagne, le royaume de Hanovre et le duchĂ© de Brunswick ont Ă©tĂ© constituĂ©s en 1814 en tant qu’états successeurs des Guelfes qui, tous deux, ont rejoint la confĂ©dĂ©ration germanique. Tous deux utilisaient Ă©galement le cheval en plein saut sur un blason rouge comme “petit Ă©cusson”. Il est aussi devenu le motif prĂ©fĂ©rĂ© pour symboliser des services royaux tels que l’armĂ©e, la poste et les chemins de fer.

C’est pourquoi, au dĂ©but de l’annĂ©e 1852, les premiers timbres Ă©mis par la poste de Brunswick montrent le cheval de Saxe blanc dans un ovale rouge. Ce qui est intĂ©ressant sur le plan philatĂ©lique, c’est que ces timbres de Brunswick ont Ă©tĂ© les premiers d’Allemagne Ă  ĂȘtre imprimĂ©s sur du papier blanc-jaune, alors que les autres Ă©taient imprimĂ©s Ă  l’encre noire sur du papier colorĂ©. C’était la seule façon possible de reprĂ©senter un cheval blanc.

La statue de bronze du cheval de Saxe Ă  Hanovre

Lorsque, aprĂšs la guerre austro-prussienne de 1866, le royaume de Hanovre fut annexĂ© par la Prusse, devenant une province prussienne, celle-ci obtint le cheval de Saxe comme unique blason. La famille royale ayant Ă©tĂ© obligĂ©e de fuir la puissance prussienne victorieuse et de s’exiler, il n’était pas imaginable d’employer l’hĂ©raldique de la dynastie des Guelfes. L’utilisation du cheval de Saxe Ă©tait considĂ©rĂ©e comme une reconnaissance de l’identitĂ© hanovrienne de la population et non comme un symbole indissociable de la famille des Guelfes. Il a tout de mĂȘme fallu quelques annĂ©es avant que le blason de la province soit autorisĂ©. Par la suite, le cheval de Saxe est devenu plus que jamais l’incarnation de l’identitĂ© guelfe-hanovrienne et le symbole de la rĂ©sistance contre la domination prussienne.

C’est pour cela que la rĂ©alisation en 1866 d’une statue de bronze du cheval de Saxe, plus grande que nature, par le sculpteur Albert Wolff Ă  la demande du roi de Hanovre, est devenue un Ă©vĂ©nement politique. A l’origine, elle devait ĂȘtre installĂ©e sur la balustrade du chĂąteau des Guelfes, ce qui Ă©tait dĂ©sormais hors de question. L’envoi de la statue Ă  l’exposition universelle de Paris en 1867 fut Ă©galement annulĂ© par crainte que le roi Georges V de Hanovre vivant en exil puisse, depuis l’étranger, revendiquer la possession de la statue. C’est pourquoi elle resta durant des annĂ©es sous les portes de l’entrĂ©e principale du chĂąteau. C’est seulement en 1879, lorsque l’école technique supĂ©rieure royale, qui devint plus tard l’UniversitĂ© de Hanovre, s’installa dans le bĂątiment que le cheval trouva une place digne de lui sur un socle en pierre installĂ© sur l’esplanade. Il occupe encore aujourd’hui cette place.

Mais aprĂšs 1866, mĂȘme depuis son exil, la famille hanovrienne des Guelfes a tentĂ© de lutter contre l’occupation prussienne de son pays. L’usage de la force militaire fut mĂȘme envisagĂ©, mais sans ĂȘtre mis en Ɠuvre. Encore une fois, le cheval de Saxe a jouĂ© un rĂŽle dans la propagande. La chanson Sachsenroß am Kragen (le cheval de Saxe au col) de H. Matthe en tĂ©moigne encore :

Le blason du l’état libre de Brunswick 1922–1946

"Auf! Niedersachsens Söhne stĂ€rket unsere Reih’n. (Debout, fils de Basse-Saxe, fortifiez nos rangs.)

Jetzt ist die Stund gekommen, die Heimat zu befrei’n. (L’heure est venue de dĂ©livrer notre partie.)

Sachsenroß am Kragen, gelb und weiß das Band, (Le cheval de Saxe au col, une bande jaune et blanche,)

Niedersachsens Söhne werden wir genannt. (Nous nous appelons les fils de Basse-Saxe.)"

de : Lieder der Deutschen Legion (Chansons de la légion allemande)

Le , dans le duchĂ© de Brunswick, le cheval de Saxe est passĂ© d’un usage de petit blason plutĂŽt non officiel Ă  celui de “sceau officiel” utilisĂ© par les administrations sur les tampons administratifs.

La république de Weimar

AprĂšs l’abolition de la monarchie en 1918, Hanovre demeura une province prussienne, Brunswick resta indĂ©pendant et devint un Ă©tat libre. Dans ces deux territoires, le cheval de Saxe devint ou plutĂŽt resta l’unique blason officiel, instaurĂ© Ă  Brunswick par l’article 1 de la constitution du . Lorsqu’en 1924, la Prusse tenta d’ajouter un aigle prussien au sommet du blason de la province de Hanovre, la population hanovrienne protesta avec une telle violence que la modification a dĂ» ĂȘtre annulĂ©e dĂšs 1925.

Le Land de Westphalie

Au XIIe siĂšcle, les archevĂȘques, plus tard princes Ă©lecteurs de Cologne, ont hĂ©ritĂ© de Henri XII de BaviĂšre la partie westphalienne de l’ancien pays de Saxe., Ils ne contrĂŽlaient cependant que le territoire du duchĂ© voisin de Westphalie. Afin de souligner leur domination sur ce territoire et leur revendication de toute la Westphalie, ils s’appropriĂšrent, eux aussi, le cheval de Saxe pour parvenir Ă  leur fin. Il est cette fois reprĂ©sentĂ© se cabrant et non plus en plein saut, donc un peu plus redressĂ©. Sa queue est aussi “relevĂ©e”, donc dressĂ©e vers le haut. C’est ainsi qu’est apparu le tout aussi populaire cheval de Westphalie. Les habitants de Cologne l’ont utilisĂ© Ă  partir de 1469 sur des piĂšces de monnaie et depuis 1500 environ comme partie de leur Ă©cusson. Le royaume de Westphalie crĂ©Ă© par NapolĂ©on plaça aussi le cheval de Westphalie dans la premiĂšre case de son blason. Plus tard, la Westphalie est devenue une province prussienne. C’est ainsi que le cheval a fait Ă©galement son apparition dans les armoiries de l’état de Prusse.

Le cheval de Westphalie reprĂ©sente encore aujourd’hui la partie westphalienne dans l’écusson du Land de RhĂ©nanie-du-Nord-Westphalie.

Le duché de Saxe-Lauenburg

Le duchĂ© de Saxe-Lauenburg qui a temporairement fait partie du royaume de Hanovre avait Ă©galement un blason constituĂ© d’une tĂȘte de cheval sur un bouclier rouge. La tĂȘte Ă©tait tout d’abord dorĂ©e, avant d’ĂȘtre remplacĂ©e par une tĂȘte blanche. Lorsque le duchĂ© fut annexĂ© par la Prusse, son blason a Ă©tĂ© dotĂ© d’une bordure noire et blanche aux couleurs de la Prusse.

Le blason de la maison de Savoie

La ville de WolfenbĂŒttel

Lorsque le duc Jules de Brunswick-WolfenbĂŒttel octroya Ă  sa ville de rĂ©sidence WolfenbĂŒttel (nommĂ©e Ă  l’époque Heinrichstadt) son statut de ville en 1570, il lui choisit Ă©galement un blason qui contenait des Ă©lĂ©ments du cimier de l’écusson du duchĂ© : sur un bouclier bleu, un cheval blanc bridĂ© et sellĂ©, en plein saut devant une colonne rouge avec une couronne dorĂ©e et une Ă©toile blanche. Des reprĂ©sentations anciennes comportent une Ă©toile dorĂ©e, ce qui correspond Ă  la reprĂ©sentation figurant sur le cimier des ducs.

Les chemins de fer allemands

Les chemins de fer allemands utilisĂšrent Ă  partir de 1953 la dĂ©signation de « cheval de Saxe » pour nommer deux trains express portant les numĂ©ros F 15 et F 18 qui reliaient l’ancienne capitale fĂ©dĂ©rale Bonn Ă  la capitale du Land de Basse-Saxe, Hanovre, depuis le planning d'Ă©tĂ© 1951. Les trains avaient des correspondances de et vers Hambourg. À partir de 1954 (jusqu’en 1963), le trajet a Ă©tĂ© rĂ©duit Ă  la distance entre Cologne et Hanovre et les numĂ©ros de train modifiĂ©s en F 15 et F 16. Ils ne comportaient que des places en 2e classe (l’ancienne), aprĂšs la rĂ©forme des classes de 1956, uniquement des places en 1re classe (la nouvelle). Sur les plannings Ă©tablis depuis 1969, des modifications furent apportĂ©es aux numĂ©ros de trains et aux trajets : tout d’abord Francfort-Hanovre-Cologne, puis en 1970 BrĂȘme-Hanovre-Francfort (et en direction du sud jusqu’à Mannheim). Finalement, en 1971, les liaisons Hambourg-Mannheim ont Ă©tĂ© intĂ©grĂ©es au planning Ă  horaire cadencĂ© de l’Intercity[6].

Autres apparitions

Le cheval de Saxe se retrouve Ă©galement sur le blason des ducs de Saxe-Altenbourg (depuis 1826), de Saxe-Cobourg-Gotha (depuis 1821) et curieusement sur celui de la maison de Savoie. Emmanuel-Philibert de Savoie l’introduisit en 1560 afin de marquer sa supposĂ©e appartenance Ă  la descendance du duc de Saxe Widukind[7]. Il se trouve en outre sur l’écusson de la ville de Konin qui a autrefois fait partie de la Prusse du sud.

L’utilisation actuelle

Le blason de Basse-Saxe

Avant mĂȘme que le la Prusse ne soit dĂ©clarĂ©e dissoute par les forces alliĂ©es de la Seconde Guerre mondiale, le la province prussienne de Hanovre avait retrouvĂ© son autonomie en tant que Land. ImmĂ©diatement, le cheval de Saxe est redevenu le blason du Land. Le Land de Brunswick avait dĂ©jĂ  pris cette dĂ©cision concernant son Ă©cusson le .

Le gouvernement militaire britannique dĂ©cida de rassembler les Lands de Hanovre, Brunswick, Oldenbourg et Schaumbourg-Lippe afin de crĂ©er le nouveau Land de “Basse-Saxe”, ce qui fut rĂ©alisĂ© le . Tandis que dans le cercle des LĂ€nder Ă  Bonn, le cheval de Saxe Ă©tait dĂ©jĂ  employĂ© de façon non officielle comme nouveau blason de Basse-Saxe, la discussion officielle dura encore un temps pour dĂ©terminer s’il fallait intĂ©grer les Ă©cussons d’Oldenbourg et de Schaumbourg-Lippe dans un blason combinĂ©, comme ceux de la RhĂ©nanie-du-Nord-Westphalie ou de la RhĂ©nanie-Palatinat. L’opinion qu’il Ă©tait plus judicieux d’utiliser un blason simple et facile Ă  mĂ©moriser, comme le cheval de Saxe justement, finit par s’imposer. Les Lands de Hanovre et de Brunswick reprĂ©sentaient tout de mĂȘme les quatre cinquiĂšmes de la population totale du nouveau Land. Durant des annĂ©es, le cheval de Saxe fut l’écusson non officiel du nouveau Land. La dĂ©cision officielle de choisir le cheval de Saxe comme blason du Land a Ă©tĂ© votĂ©e par une large majoritĂ© du Landtag le et inscrite dans la “constitution provisoire de Basse-Saxe” du . Pour son utilisation administrative, une convention de conformitĂ© du motif fut instaurĂ©e, ce qui signifie que les libertĂ©s de crĂ©ation hĂ©raldique ne devaient pas s’appliquer aux usages officiels. C’est ainsi que le motif dessinĂ© par Gustav Völker fut fixĂ© de façon contraignante par la “loi sur les blasons, drapeaux et sceaux” du . La nouvelle “constitution de Basse-Saxe” du reprend cette rĂ©glementation et stipule dans l’article 1, paragraphe 3:

« La Basse-Saxe emploie comme blason le cheval blanc sur un fond rouge et sur le drapeau les couleurs noir, rouge, or avec le blason du Land. »

En , le gouvernement SPD du Land a introduit un “logo de Basse-Saxe” abstrait : le logo rouge reprĂ©sentant en trait, point et arc une tĂȘte de cheval fortement stylisĂ©e avec l’inscription noire “Niedersachsen”. Toutes les administrations de Basse-Saxe en ont fait leur signe distinctif. Son utilisation par des associations, des entreprises et pour des initiatives locales Ă©tait explicitement souhaitĂ©e, mais soumise Ă  autorisation. Le gouvernement CDU du Land remplaça le logo par le blason traditionnel du cheval avec effet au . Le changement du logo en logo-blason a eu lieu sans incidence budgĂ©taire, puisque les anciens imprimĂ©s ont ainsi Ă©tĂ© Ă©puisĂ©s.

Ce qui pose problĂšme, c’est que le blason de Basse-Saxe est frĂ©quemment utilisĂ©, en rapport avec le folklore, par des organismes non officiels. Des clubs de tir l’utilisent ainsi souvent, ce qui est officiellement illĂ©gal. Une application stricte de la rĂ©glementation a Ă©tĂ© jusqu’ici Ă©vitĂ©e par le Land de Basse-Saxe, mais elle est de plus en plus exigĂ©e par des services officiels.

Pour la campagne de mise en valeur des capacitĂ©s innovatrices de Basse-Saxe (en 2008), le slogan suivant est utilisĂ©: “Vous connaissez nos chevaux. Faites l’expĂ©rience de notre puissance.” Ici, la rĂ©fĂ©rence au cheval de Saxe en tant qu’animal emblĂ©matique renvoie Ă  l’importance mondiale de l’industrie automobile du Land.

Le symbole de Basse-Saxe en 1990

Le symbole de Basse-Saxe

Comme le blason officiel du Land de Basse-Saxe ne peut ĂȘtre employĂ© que par des services publics, en fut dĂ©veloppĂ© le “symbole de Basse-Saxe” qui peut ĂȘtre utilisĂ© librement Ă  des fins privĂ©es ou commerciales. Il s’agit d’un cheval de Saxe blanc sur un disque rouge ou noir.

A l’occasion du soixantiĂšme anniversaire du Land en 2006, l’agence publicitaire Gingco de Brunswick conçut un nouveau “symbole de Basse-Saxe” avec un cheval blanc galopant vers la droite, sur un fond ovale et rouge, comme un cheval de Saxe en perspective. Cette reprĂ©sentation graphique est reprise dans d’autres logos en relation avec le Land, comme ceux d’”Innovation Niedersachsen” [8](“Innovation Basse-Saxe) et aussi de trains privĂ©s de Basse-Saxe. Une dĂ©cision du du gouvernement du Land autorise un large usage de ce logo appelĂ© “symbole de Basse-Saxe” par les groupes de population les plus divers, comme des fĂ©dĂ©rations, des associations, des entreprises et des personnes privĂ©es. La dĂ©cision concernant l’utilisation du symbole dans les cas particuliers est prise par la chancellerie de Basse Saxe. La condition prĂ©alable est de signer une convention d’utilisation. En rĂšgle gĂ©nĂ©rale, le symbole ne peut pas ĂȘtre utilisĂ© Ă  des fins commerciales[9].

Une représentation plastique

Aujourd’hui une statuette tridimensionnelle en porcelaine du cheval de Saxe est volontiers offerte par le gouvernement du Land Ă  l’occasion de visites d’État et en tant que distinction, c’est pourquoi elle apparaĂźt souvent dans les mĂ©dias. La figurine a Ă©tĂ© conçue par Walter Nitzsche en 1957 et est aujourd’hui produite en trois tailles diffĂ©rentes par la manufacture de porcelaine de FĂŒrstenberg.

Le blason de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie

Le blason des régions de Rhénanie-du-Nord-Westphalie depuis 1953

AprĂšs la Seconde Guerre mondiale, le nouveau Land de RhĂ©nanie-du-Nord-Westphalie ne pouvait pas recourir Ă  un emblĂšme de souverainetĂ© dĂ©jĂ  existant. C’est pourquoi le gouvernement du Land dĂ©cida en 1947 d’accorder au peuple, Ă  travers un appel d’offres public, le droit de participer Ă  son Ă©laboration. Il en ressortit que la dĂ©cision se ferait en faveur d’une combinaison entre les blasons des trois rĂ©gions : la RhĂ©nanie, la Westphalie et Lippe.

La premiĂšre version dans ce sens fut rĂ©alisĂ©e par le peintre Wolfgang Pagenstecher, originaire de DĂŒsseldorf, en . La version dĂ©finitive a Ă©tĂ© choisie par une commission mise en place par le gouvernement du Land. Les emblĂšmes de souverainetĂ© du Land sont aujourd’hui fondĂ©s sur les lois correspondantes de 1953 et de 1956.

Le blason actuel du Land montre, dans un bouclier sĂ©parĂ© en trois parties avec une pointe greffĂ©e en-bas : devant, sur fond vert, une barre blanche ondulĂ©e et penchĂ©e vers la gauche, derriĂšre un cheval blanc se cabrant sur un fond rouge et, en-bas, sur fond blanc, une rose rouge dont le cƓur et les sĂ©pales sont dorĂ©s. Le cheval blanc y symbolise la partie du Land que constitue la Westphalie. La rose dans la partie infĂ©rieure est la rose lippienne (renversĂ©e), la barre blanche ondulĂ©e reprĂ©sente le Rhin et la RhĂ©nanie.

Le cheval est celui de Westphalie, la version westphalienne du cheval de Saxe. Aujourd’hui c’est sa queue relevĂ©e qui est considĂ©rĂ©e comme typique du cheval de Westphalie[10].

L’association des rĂ©gions de Westphalie-Lippe

Le blason de l’association des Lands de Westphalie-Lippe

En tant qu'hĂ©ritiĂšre de l’ancienne association de provinces de Westphalie, l’association des rĂ©gions de Westphalie et Lippe emploie Ă©galement le cheval de Westphalie dans son blason.

La Bundeswehr

  • La 19e brigade blindĂ©e
    La 19e brigade blindée
  • Premier rĂ©giment d’artillerie
    Premier rĂ©giment d’artillerie
  • Insigne de la 1re division blindĂ©e
    Insigne de la 1re division blindée
  • Insigne de la 21e brigade blindĂ©e
    Insigne de la 21e brigade blindée
  • Insigne du 72e escadron de chasse
    Insigne du 72e escadron de chasse

L’armĂ©e de terre

La 1re division blindĂ©e de l’armĂ©e de terre de la Bundeswehr possĂšde comme insigne un bouclier dont une moitiĂ© est blanche, l’autre jaune. Il est encadrĂ© par un cordon argentĂ© et, au milieu, se trouve un bouclier rouge sur lequel apparaĂźt un cheval en plein saut[11]. La division dont l'Ă©tat-major se trouve Ă  Hanovre reprend, avec son insigne, les emblĂšmes de l’ancienne armĂ©e hanovrienne. Au XIXe siĂšcle, le jaune et le blanc Ă©taient les couleurs du royaume de Hanovre. Les soldats portent l’insigne sur la manche gauche de leur tenue de service.

La 1re division blindĂ©e est forte de nettement plus de 10 000 hommes et est en ce moment restructurĂ©e en force d’intervention. Son nom restera inchangĂ©. Les organismes de la 1re division blindĂ©e sont rĂ©partis entre les LĂ€nder de Schleswig-Holstein, Basse-Saxe, RhĂ©nanie-du-Nord-Westphalie et BaviĂšre. Ses soldats ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© engagĂ©s au Cambodge, en Bosnie-HerzĂ©govine, au Kosovo, en MacĂ©doine, en Afghanistan et au KoweĂŻt. Jusqu'Ă  prĂ©sent, plus de 7650 soldats de la division ont Ă©tĂ© engagĂ©s Ă  l’étranger.

La 21e brigade blindĂ©e qui est rattachĂ©e Ă  la division et stationnĂ©e Ă  Augustdorf, en RhĂ©nanie-du-Nord-Westphalie, a le cheval de Westphalie sur son insigne, tout comme certains bataillons sous ses ordres. La 21e brigade blindĂ©e faisait autrefois partie de la 7e division blindĂ©e, aujourd’hui dissoute, qui prĂ©sentait Ă©galement le cheval de Westphalie sur son blason.

La marine

Le blason de Basse-Saxe avec son cheval se trouve aussi sur la proue de la frĂ©gate F208 “Niedersachsen”, un bateau de la marine allemande mis hors service en 2015, appartenant Ă  la catĂ©gorie 122, Ă©galement appelĂ©e catĂ©gorie de BrĂȘme. Huit frĂ©gates appartiennent Ă  cette catĂ©gorie, elles sont nommĂ©es d’aprĂšs des LĂ€nder et des grandes villes allemandes. Elles se trouvent Ă  Wilhelmshaven. Ces bateaux sont Ă©quipĂ©s pour mener des batailles navales et pour combattre des sous-marins.

L’armĂ©e de l’air

Le cheval de Westphalie dĂ©core Ă©galement l’insigne du 72e escadron de chasse qui Ă©tait stationnĂ© Ă  Rheine et Ă  Hopsten en RhĂ©nanie-du-Nord-Westphalie jusqu’en 2006 et qui a Ă©tĂ© dissous depuis.

L’utilisation par des organisations non-gouvernementales

En tant qu’image

Le cheval des Guelfes sur le blason du Corps Hannovera Göttingen

À l'apparition d’organisations non-gouvernementales au XIXe siĂšcle, le cheval de Saxe a Ă©galement Ă©tĂ© choisi en tant que symbole identitaire. Dans les territoires des Guelfes, des clubs de gymnastique, de chant et de tir ont placĂ© le cheval sur leurs drapeaux.

Dans une grande partie de l’Allemagne, des associations Ă©tudiantes, surtout si elles avaient un lien avec les territoires de (Basse-)Saxe, ont eu recours au cheval blanc sur fond rouge en tant que composant de leurs blasons Ă©tudiants, souvent comme Ă©cusson central. Cela concerne particuliĂšrement des associations portant le nom de “Saxonia”, “Hannovera” ou bien “Hannoverania” et “Brunsviga”. Des associations appelĂ©es “Gestphalia” montrent de maniĂšre analogue le cheval de Westphalie “se cabrant” sur le blason. La plus vieille utilisation connue du cheval de Saxe dans le domaine universitaire est un insignium nationis saxonicae (en français : insigne des habitants de (Basse-)Saxe) peinture sur bois du XVIIe siĂšcle conservĂ©e par l’universitĂ© de Leipzig.

Des entreprises se servent encore et encore Ă©galement du cheval de Saxe comme signe distinctif, comme la Öffentliche Versicherung Braunschweig (compagnie d’assurance publique de Brunswick). L’entreprise a Ă©tĂ© fondĂ©e en 1754 par le duc Charles Ier de Brunswick en tant qu’établissement d’assurance-incendie de la rĂ©gion, activitĂ© qu’elle exerce encore aujourd’hui dans le sud-est de Basse-Saxe, proposant Ă©galement des assurances-vie et des assurances de biens. Le logo de l’entreprise montre un cheval de Saxe jaune sur un cercle bleu. Les couleurs font rĂ©fĂ©rence aux couleurs officielles du duchĂ© de Brunswick depuis 1830.

L’équipementier automobile Continental AG, basĂ© Ă  Hanovre, emploie aussi la silhouette du cheval de Saxe, en orange ou en noir, les deux couleurs de l’entreprise, Ă  cĂŽtĂ© de l’inscription de son nom sur le logo de l’entreprise. Celle-ci fut fondĂ©e en 1871 Ă  Hanovre.

L’association “Braunschweigische Landschaft e. V.” s’est fixĂ© pour objectif d’entretenir l’identitĂ© du Land de Brunswick et l’attachement de la population Ă  l’histoire, mĂȘme aprĂšs la crĂ©ation du Land de Basse-Saxe. Elle emploie une silhouette du cheval de Saxe comme logo.

Le ministre-prĂ©sident Christian Wulff lors d’un discours en 2007, en arriĂšre-plan, le cheval de Saxe sur le logo de la “Jungen Union” de Basse-Saxe.
Le ministre-président Stephan Weil au soir des élections pour le Landtag en Basse-Saxe, en 2013, avec le cheval de Saxe dans le logo du SPD.

Les fédérations régionales de Basse-Saxe des grands partis politiques (CDU, SPD) utilisent également le motif du cheval sur leurs logos.

Le club sportif TSV Fortuna Sachsenross Hannover emploie lui aussi le cheval de Saxe comme logo.

En tant que mot

Le “Cheval de Saxe” est Ă©galement un nom trĂšs apprĂ©ciĂ© en gastronomie. Par exemple:

De plus, le club sportif “TSV Fortuna Sachsenross von 1891 e. V.” de Hanovre a adoptĂ© le nom de l’animal hĂ©raldique de Basse-Saxe.

Depuis 1953, la Deutsche Bundesbahn, ou plutĂŽt la Deutsche Bahn AG, donne toujours le nom de “cheval de Saxe” Ă  l’un de ses meilleurs trains longue distance. Cela commença avec les “F-ZĂŒgen” et continua avec les trains InterCity et ICE jusqu’à aujourd’hui. Au dĂ©part, il s’agissait de trains qui partaient de Hanovre ou s’y rendaient, plus tard de trains circulant dans la direction nord-sud et s’arrĂȘtant Ă  Hanovre.

Des nouvelles créations modernes

Le cheval de Saxe inspire encore aujourd’hui le peuple de Basse-Saxe lorsqu’il s’agit de crĂ©er un symbole moderne d’identitĂ©.

C’est ainsi que, pour soutenir son travail de relations publiques pour l’idĂ©e europĂ©enne, le gouvernement de Basse-Saxe a crĂ©Ă© le Europa-Informationszentrum Niedersachsen (centre d’informations europĂ©en de Basse-Saxe) dont la figure sympathique est le cheval d’Europe Eurogaloppo, une combinaison du cheval de Basse-Saxe avec des symboles europĂ©ens.

Depuis 1997, le thĂ©Ăątre “ am KĂŒchengarten (-TAK)” de Hanovre attribue chaque annĂ©e un prix de cabaret convoitĂ©, le Gaul von Niedersachsen (le canasson de Basse-Saxe), dotĂ© de 2500 euros. Le trophĂ©e en mĂ©tal reprĂ©sente l’arriĂšre-train d’un cheval. Depuis 2003, il existe un prix d’encouragement dotĂ© de 1000 euros pour la gĂ©nĂ©ration montante d’artistes, le Fohlen von Niedersachsen (le poulain de Basse-Saxe) dont la statuette reprĂ©sente un jeune cheval se roulant sur le dos.

L’arrondissement de Göttingen dĂ©cerne un prix de l’innovation dont le trophĂ©e en bronze reprĂ©sente un homme portant le cheval de Saxe sur son dos. La sculpture a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e par l’artiste originaire de Göttingen, Christian Jankowski (nĂ© en 1968).

D’autres blasons de chevaux

Lorsque l’on considĂšre que les blasons europĂ©ens sont apparus en tant que symboles identitaires des chevaliers, une aristocratie militaire combattant Ă  cheval, il peut paraĂźtre Ă©tonnant que le cheval, en tant que “figure commune”, n'apparaĂźt que relativement rarement sur les blasons europĂ©ens. En revanche, le motif du “cavalier” est plus frĂ©quent, particuliĂšrement en Europe de l’Est, mais Ă©galement les crĂ©atures fabuleuses telles que le centaure, la licorne ou PĂ©gase.

  • Le blason de Stuttgart
    Le blason de Stuttgart
  • Le "cheval blanc de Haag" sur le blason d'Albaching
    Le "cheval blanc de Haag" sur le blason d'Albaching
  • Le blason de Michelfeld
    Le blason de Michelfeld
  • Le blason d'Allmendingen (Wurtemberg)
    Le blason d'Allmendingen (Wurtemberg)

Le seul autre blason allemand comportant un cheval connu au niveau national est celui de la ville de Stuttgart qui reprĂ©sente un cheval noir se cabrant sur un bouclier dorĂ©. Cet animal hĂ©raldique empruntĂ© par le logo de la marque de voitures de sport Porsche a mĂȘme atteint une notoriĂ©tĂ© internationale. Selon une thĂ©orie, le logo de la marque concurrente Ferrari trouverait lui aussi son origine dans le blason de la ville de Stuttgart (voir aussi : “Cavallino Rampante”).

Le “cheval blanc de Haag” est moins connu. Le blason du comtĂ© de Haag, territoire de Haute-BaviĂšre directement dĂ©pendant de l’Empire depuis le Xe siĂšcle, reprĂ©sente depuis 1245 un cheval blanc en plein saut sur un bouclier rouge. Le comtĂ© fut dissout en 1804. La commune de Haag utilise toujours ce blason. C’est de lui qu’a Ă©tĂ© dĂ©rivĂ© en 1973 le blason de la nouvelle commune de Sankt Wolfgang situĂ©e sur le territoire de l’ancien comtĂ©. Le blason de la commune d’Albaching comporte Ă©galement une reprĂ©sentation du cheval blanc de Haag, portant toutefois une bride, dans un cadre rouge.

ll y a encore en Allemagne quelques petites communes prĂšs de Stuttgart, dont le nom est combinĂ© aux mots “Ross”, “Pferd”, “Hengst” ou “Stut(e)” (appartenant tous au champ lexical du cheval) et dont les blasons reprĂ©sentent le motif du cheval, tantĂŽt portant une bride ou une selle, tantĂŽt en libertĂ©. Parfois aussi leurs blasons reprĂ©sentent juste une tĂȘte de cheval.

Bibliographie

  • Torsten Capelle : Die Sachsen des frĂŒhen Mittelalters. Wissenschaftliche Buchgesellschaft, Darmstadt 1998, (ISBN 3-534-13392-7)
  • Claus-Peter Hasse : Throne, Tiere und die Welfen. Zu Siegeln und Wappen im 12. und 13. Jahrhundert. In: Jochen Luckhardt, Franz Niehoff (Hrsg.): Heinrich der Löwe und seine Zeit. Herrschaft und ReprĂ€sentation der Welfen 1125–1235. Band 2: Essays. Hirmer, MĂŒnchen 1995, (ISBN 3-7774-6690-5) S. 78–89.
  • Walter Leonhard : Das große Buch der Wappenkunst. Entwicklung, Elemente, Bildmotive, Gestaltung. 2., durchgesehene und erweiterte Auflage. Callwey, MĂŒnchen 1978, (ISBN 3-8289-0768-7)
  • Georg Schnath : Das Sachsenroß. Entstehung und Bedeutung des niedersĂ€chsischen Landeswappens (= Schriftenreihe der Landeszentrale fĂŒr Heimatdienst in Niedersachsen. Reihe B, H. 6, ZDB-ID 257648-xModĂšle:ZDB). NiedersĂ€chsische Landeszentrale fĂŒr Heimatdienst, Hannover 1958.
  • Georg Schnath, Hermann LĂŒbbing, GĂŒnther Möhlmann, Franz Engel, Dieter Brosius, Waldemar R. Röhrbein : Geschichte des Landes Niedersachsen. 6., aktualisierte Auflage. Ploetz, Freiburg (Breisgau) u. a. 1994, (ISBN 3-87640-344-8)
  • Harry D. Schurdel : Flaggen & Wappen Deutschland. LĂ€nderkunde. Battenberg, Augsburg 1995, (ISBN 3-89441-136-8)
  • Peter Veddeler : Das Niedersachsenross, Geschichte des niedersĂ€chsischen Landeswappens. FackeltrĂ€ger-Verlag, Hannover 1996, (ISBN 3-7716-2400-2)
  • Peter Veddeler : Wappen, Siegel, Flaggen. Die kommunalen Hoheitszeichen des Landschaftsverbandes, der Kreise, StĂ€dte und Gemeinden in Westfalen-Lippe (= Veröffentlichungen der Historischen Kommission fĂŒr Westfalen. 5: WestfĂ€lische Siegel und Wappen. Bd. 5). Ardey-Verlag, MĂŒnster 2003, (ISBN 3-87023-252-8)
  • Wappenbuch von den Ersten genannt „Codex Seffken“. Die Urschrift aus dem Ende des 14. Jahrhunderts getreu nachgebildet von Adolf Matthias Hildebrandt. Mit einem Vorworte und Bemerkungen von Gustav A. Seyler. Herold, Berlin 1893.
  • Christian Weyers : Das Sachsenroß. Biographie eines Hoheitszeichens. In: Archiv fĂŒr Diplomatik. Bd. 54, 2008, S. 99–146, doi:10.7788/afd.2008.54.jg.99

Liens externes

Basse-Saxe

Hanovre

Brunswick(-WolfenbĂŒttel)

Guelfes

Entreprises, associations

Blasons de communes

Autre

Notes et références

  1. Tout d'abord chez Conrad Bote : Cronecken der sassen.
  2. Timothy Darvill: Prehistoric Britain from the Air.
  3. Morris Marples: White Horses & Other Hill Figures.
  4. Jusqu'Ă  maintenant le sceau datant de 1361 et appartenant Ă  Albert II du Saint-Empire est considĂ©rĂ© comme preuve la plus ancienne "entretemps, le sceau est considĂ©rĂ© comme piĂšce officielle du souverain Godefroid Ier de Stade." Christian Weyers: Das Sachsenroß. Biographie eines Hoheitszeichens. In: Archiv fĂŒr Diplomatik. Bd. 54, 2008, S. 99–146, hier S. 112.
  5. Otto von Pivka: Brunswick Troops 1809–15 (= Osprey Military.
  6. Peter Goette: Leichte F-ZĂŒge der Deutschen Bundesbahn.
  7. Christian Weyers: Das Sachsenroß.
  8. Innovation Niedersachsen
  9. Nutzung des „Niedersachsen-Zeichens“
  10. ErklÀrung der Symbole beim Landschaftsverband Westfalen-Lippe
  11. Deutsches Heer: 1.
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