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Cedrelopsis grevei

Cedrelopsis grevei, le Katrafay ou Acajou blanc de Madagascar[2], est une espèce de plantes à fleurs de la famille des Rutaceae et du genre Cedrelopsis. C'est un arbre à feuilles caduques endémique de Madagascar, dont l'écorce est distillée pour donner une huile essentielle aux nombreuses utilisations médicinales.

Cedrelopsis grevei
Description de cette image, également commentée ci-après
Spécimen d'herbier de Cedrelopsis grevei.

Espèce

Cedrelopsis grevei
Baill. & Courchet, 1906[1]

Synonymes

  • Cedrelopsis grevei Baill., 1893[1]
  • Katafa crassisepalum Constantin & H. Poisson, 1908[1]

Statut de conservation UICN

(LC)
LC : Préoccupation mineure

Taxonomie

L'espèce est décrite en premier par le botaniste français Henri Ernest Baillon en 1893, qui la classe dans le genre Cedrelopsis sous le nom binominal Cedrelopsis grevei. Elle est de nouveau décrite sous le même nom en 1906 par Henri Ernest Baillon et Lucien Désiré Joseph Courchet. En 1908, leurs compatriotes Julien Noël Constantin et Henri Louis Poisson décrivent une nouvelle espèce unique au genre Katafa sous le nom Katafa crassisepalum. Ce nom est synonyme du nom correct Cedrelopsis grevei[1].

Description

Appareil végétatif

C'est un arbre Ă  feuilles caduques, monoĂŻque ou dioĂŻque, de taille moyenne, atteignant 28 m de haut. Le tronc est droit et dĂ©pourvu de branches jusqu'Ă  m de haut, d'un diamètre allant jusqu'Ă  60, voire 120 cm. L'Ă©corce est grisâtre, pâle Ă  jaunâtre et rugueuse[2], mouchetĂ©e de gris, de vert et d’orangĂ©[3]. Les jeunes rameaux sont couverts de poils courts[2].

Les feuilles sont alternes, longues de 12 Ă  20 cm, composĂ©es et paripennĂ©es, comportant jusqu'Ă  dix folioles. Les stipules sont absentes, le pĂ©tiole est long de 3 Ă  4,5 cm et les pĂ©tiolules de 1,5 Ă  5 mm. Les folioles, alternes ou opposĂ©s, sont elliptiques-oblongues, longues de 3 Ă  8 cm et larges et 1 Ă  3 cm, la base lĂ©gèrement asymĂ©trique, cunĂ©iforme, l'apex lĂ©gèrement Ă©marginĂ©, les bords lĂ©gèrement ondulĂ©s, densĂ©ment ponctuĂ©es de glandes, poilues, pennatinervĂ©es Ă  12–18 paires de nervures latĂ©rales[2].

Appareil reproducteur

L'inflorescence est une panicule axillaire Ă  poils courts. Les fleurs sont unisexuĂ©es ou bisexuĂ©es, rĂ©gulières, parfumĂ©es. Le pĂ©dicelle est long de 1 Ă  3 mm. Le calice prĂ©sente des lobes triangulaires de 4 Ă  5 mm de long, Ă©pais, densĂ©ment couverts de poils courts. Les pĂ©tales sont libres, elliptiques-oblongs, longs de 8 Ă  10 mm, Ă  l'extrĂ©mitĂ© pointue et enroulĂ©e vers l'intĂ©rieur, de couleur rose Ă  jaunâtre, l'extĂ©rieur Ă  poils courts. Les fleurs mâles ont cinq Ă©tamines libres, plus courtes que les pĂ©tales, le disque lobĂ©, d'environ mm de long, l'ovaire rudimentaire. Les fleurs femelles ont cinq Ă©tamines rudimentaires, un petit disque, l'ovaire supère, ovoĂŻde, long de 3 Ă  4 mm, Ă  cinq lobes lĂ©gers. Les fleurs unisexuĂ©es ont les Ă©tamines et l'ovaire lĂ©gèrement rĂ©duits, biologiquement non fonctionnels[2].

Le fruit est une capsule ellipsoïde atteignant cm de long, déhiscente par cinq valves ligneuses, couverte de poils courts, ou glabre, brunâtre à noire à maturité, contenant jusqu'à douze graines. Celles-ci sont ellipsoïdes, latéralement aplaties, longues d'environ cm, à mince aile apicale[2].

Biologie

Cet arbre pousse lentement, de maximum 50 cm par an, haut de 50 cm Ă  m Ă  l'âge de sept ans. Il lui faut plus de 40 ans pour produire un petit poteau. Il garde ses feuilles entre novembre et septembre. La floraison a lieu chaque annĂ©e, entre septembre et novembre. La fructification est par contre irrĂ©gulière, et a lieu entre novembre et janvier[2].

Habitat et Ă©cologie

Cet arbre ou arbuste pousse dans les fourrés et bois secs, subarides et subhumides sur des sols siliceux, calcaires, sableux, gréseux, alluvionnaires et argileux[4].

RĂ©partition

C'est une espèce endĂ©mique de Madagascar, prĂ©sente dans les provinces d'Antsiranana, Mahajanga, Fianarantsoa et Toliara, du niveau de la mer jusqu'Ă  1 000 m d'altitude. L'espèce est reprĂ©sentĂ©e par 90 sous-populations connues[4].

Utilisations

Cette plante est utilisée comme ferment pour la production locale de rhum, pour son bois, l'artisanat et comme médicament[4].

Bois

Le bois est utilisé sur place pour la construction lourde, la sculpture, l'ébénisterie, les manches d'outils, les menuiseries et boiseries intérieures, les parquets massifs, le contreplaqué, les placages tranchés, les traverses de chemin de fer, la construction navale, les châssis de véhicules, les poteaux électriques, les montants de construction et les enclos à bétail, ainsi que comme bois de chauffe et pour la production de charbon. Il est très résistant aux attaques des champignons et insectes. Ce bois impérissable est ainsi traditionnellement utilisé pour la fabrication des tombeaux royaux sakalava[2].

Usages médicinaux

L'huile essentielle, tirée de l'écorce, est utilisée en massage pour traiter les douleurs au corps, maux de dents, fractures, douleurs musculaires, arthrite et rhumatismes, fatigue et fièvre. Elle peut également être versée dans les bains pour les mêmes usages. L'extrait d'écorce de tige entre dans le traitement de la toux, l'asthme, la tuberculose, la pneumonie, le diabète, la diarrhée, les douleurs abdominales, les rhumatismes, les vers intestinaux, les maux de tête et la fatigue. Il est aussi employé après accouchement en douche vaginale, et s'applique sur les plaies et infections cutanées[2]. Enfin, il régule le problème d’énurésie chez l’enfant, en appliquant deux gouttes sur le bas ventre au coucher[3].

Toutefois, l'huile essentielle de katafray ne devrait pas ĂŞtre utilisĂ©e par les femmes enceintes, allaitantes ni chez les enfants de moins de 6 ans, selon Doctissimo[5].

Les graines se mastiquent comme vermifuge. Le rhum local est aromatisé avec l'écorce de cet arbre[2].

Menaces et conservation

Cedrelopsis grevei est menacée par la destruction de son habitat due à l'agriculture itinérante, aux incendies annuels, à l'abattage sélectif et au pâturage. L'utilisation locale pour le bois, l'artisanat et la médecine constitue également une menace. Cependant, son aire de répartition est large, et elle est présente dans plusieurs zones protégées (Andohahela, Ankarafantsika, Beza Mahafaly, Cap Sainte-Marie, Kirindy-Mitea, Tsimanampetsotsa, Zombitsy-Vohibasia, Ankarana, Mikea, Ranobe et La Table/St Augustin). L'espèce est donc considérée par l'Union internationale pour la conservation de la nature comme en préoccupation mineure[4].

Notes et références

  1. Catalogue of Life Checklist, consulté le 7 avril 2021
  2. D. Dongock Nguemo, « Cedrelopsis grevei Baill. », dans Ressources végétales de l'Afrique tropicale, Prota, (ISBN 978-90-5782-211-7, lire en ligne), p. 158-162
  3. Simon Lemesle, Huiles essentielles et Eaux florales de Madagascar, guide pratique d'une aromathérapie innovante, 4ème édition (lire en ligne)
  4. (en) H. Rabarison, « Cedrelopsis grevei », Liste rouge de l'UICN,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. Doctissimo, « Katafray : Utilisation et bienfaits de l'huile essentielle de katafray », sur www.doctissimo.fr (consulté le )

Liens externes

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