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Catherine Colonna

Catherine Colonna, née le à Tours (Indre-et-Loire), est une diplomate et femme politique française, élevée à la dignité d'ambassadrice de France.

Catherine Colonna
Illustration.
Catherine Colonna en 2019.
Fonctions
Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères
En fonction depuis le
(1 an, 1 mois et 12 jours)
Président Emmanuel Macron
Premier ministre Élisabeth Borne
Gouvernement Borne
Prédécesseur Jean-Yves Le Drian
Ambassadrice de France au Royaume-Uni
–
(2 ans, 8 mois et 18 jours)
Prédécesseur Jean-Pierre Jouyet
Successeur Hélène Tréheux-Duchêne
Représentante permanente de la France auprès de l'OCDE
–
(1 an, 10 mois et 29 jours)
Prédécesseur Pierre Duquesne
Successeur Jean-Pierre Jouyet
Ambassadrice de France en Italie
–
(3 ans et 20 jours)
Prédécesseur Alain Le Roy
Successeur Christian Masset
Représentante permanente de la France auprès de l'UNESCO
–
(2 ans, 8 mois et 26 jours)
Prédécesseur Joëlle Bourgois
Successeur Rama Yade
Ministre déléguée aux Affaires européennes
–
(1 an, 11 mois et 13 jours)
Président Jacques Chirac
Premier ministre Dominique de Villepin
Gouvernement Villepin
Prédécesseur Claudie Haigneré
Successeur Jean-Pierre Jouyet
Porte-parole de la présidence de la République française
–
(9 ans, 4 mois et 3 jours)
Président Jacques Chirac
Prédécesseur Jean Musitelli
Successeur JĂ©rĂ´me Bonnafont (es)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Tours (France)
Nationalité Française
Parti politique DVD
Diplômée de Université de Tours
IEP de Paris
ENA
Profession Diplomate
Distinctions Officier de la LĂ©gion d'honneur

Catherine Colonna
Ministres français des Affaires étrangères

Porte-parole de la présidence de la République sous Jacques Chirac de 1995 à 2004, elle est ministre déléguée aux Affaires européennes dans le gouvernement Dominique de Villepin, de 2005 à 2007.

Elle est ensuite représentante permanente de la France auprès de l'UNESCO (2008-2010) et de l'OCDE (2017-2019), ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire en Italie (2014-2017) et au Royaume-Uni (2019-2022).

Le , elle est nommée ministre de l'Europe et des Affaires étrangères dans le gouvernement Élisabeth Borne, sous la seconde présidence d'Emmanuel Macron.

Biographie

Famille et formation

Catherine Colonna naît à Tours le . Son père, un avocat élevé dans un village en Corse, décide au lendemain de son mariage d'exploiter la ferme de sa belle-mère, directrice d'école à la retraite. Sa mère, licenciée en anglais, est une femme au foyer. Elle grandit dans la ferme familiale à Dolus-le-Sec, près de Loches. Elle a une sœur aînée, Anne-Marie[1].

Après avoir obtenu un DEA de droit public à l'université de Tours, elle poursuit ses études à l'Institut d'études politiques de Paris (section Service public, promotion 1980)[2], puis intègre l'École nationale d'administration (ENA) dans la promotion Solidarité (1981-1983).

Carrière professionnelle et diplomatique

À sa sortie de l'ENA en 1983, elle choisit la carrière diplomatique. Pour son premier poste au ministère de l'Europe et des Affaires étrangères elle est nommée à l'ambassade de France aux États-Unis, à Washington, d'abord au service politique puis au service de presse et d'information (1983-1986).

À son retour à Paris, elle est chargée du droit européen à la direction des affaires juridiques du ministère des Affaires étrangères de 1986 à 1988, puis devient conseiller technique 1988 au cabinet de Maurice Faure, ministre d'État, ministre de l'Équipement de François Mitterrand. Mi-1989, peu avant la chute du mur de Berlin, elle rejoint le Centre d'analyse et de prévision du Quai d'Orsay, où elle est chargée des questions européennes en plein mouvement. Elle deviendra ensuite l'une des porte-paroles du Quai d'Orsay de 1990 à 1993, à la direction de la Communication et de l'Information du ministère des Affaires étrangères, puis porte-parole adjointe du ministère après l'arrivée au Quai d'Orsay en 1993, d'Alain Juppé, et de son directeur de cabinet Dominique de Villepin.

Elle est présidente du Centre national du cinéma et de l'image animée de 2004 à mai 2005[3].

Le , elle est nommée ambassadrice de la France auprès de l'UNESCO.

En , elle décide de rejoindre le cabinet de conseil en communication Brunswick en tant que managing partner[4].

Depuis , elle est membre du conseil d'administration de la fondation Chirac, initiée par l'ancien président de la République. Elle est également vice-présidente du Conseil franco-britannique (2009-2014), présidente du conseil d'administration du Centre international d'études pédagogiques (CIEP) de 2008 à 2011 et présidente du conseil d'administration de l'École du Louvre de 2010 à 2014 et membre du Conseil culturel de la Monnaie de Paris depuis 2008.

Elle a rejoint le conseil de surveillance du groupe BPCE d'avril Ă  , tout en conservant ses fonctions au sein du groupe Brunswick, avant sa nomination comme ambassadrice Ă  Rome.

Elle est ambassadrice de France en Italie de Ă  [5].

Elle est nommée ambassadrice, représentante permanente de la France auprès de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) le 4 octobre 2017 en Conseil des ministres[6].

Le , elle est nommée ambassadrice de France au Royaume-Uni[7] - [8].

Le , Catherine Colonna est élevée en Conseil des ministres à la dignité d’ambassadrice de France[9]. Elle est l'une des trois femmes élevées à cette dignité avec Sylvie Bermann (2019) et Anne-Marie Descôtes (2020).

Parcours politique

Responsabilités sous Jacques Chirac

En mai 1995, Jacques Chirac en fait sa porte-parole à l'Élysée. Elle occupe cette fonction pendant plus de neuf ans. Après la réélection de Jacques Chirac en 2002, souhaitant quitter ses fonctions pour retrouver l'une de ses passions, elle est nommée directrice générale du Centre national de la cinématographie en septembre 2004[10], ainsi que vice-présidente du festival de Cannes[8].

Ministre déléguée aux Affaires européennes

Mais après le référendum sur l'Europe et à l'occasion du changement de gouvernement, le , elle est rappelée aux affaires publiques et nommée ministre déléguée aux Affaires européennes du gouvernement Villepin et le restera deux ans jusqu'au . À l'automne de la même année et jusqu'à l'été 2008, elle fait partie de la Commission du Livre blanc sur la politique étrangère et européenne, pilotée par Alain Juppé[11] - [12].

Nomination

Le , Catherine Colonna est nommée ministre de l'Europe et des Affaires étrangères dans le gouvernement Élisabeth Borne, sous la seconde présidence d'Emmanuel Macron[13]. Elle est la deuxième femme, après Michèle Alliot-Marie entre et , à se voir confier ce portefeuille ministériel[14] - [15].

Peu après sa nomination, Mediapart révèle des signalements à son encontre pour des faits de harcèlement moral envers ses collaborateurs à Rome et Londres[16] - [17].

RĂ©forme de la haute fonction publique

Dès sa prise de fonction, Catherine Colonna doit faire face à une vague de contestation au sein de son propre ministère. Celle-ci est liée à une réforme de la Haute fonction publique française qui prévoit la suppression de deux corps diplomatiques afin d'inciter les ambassadeurs et autres diplomates français à travailler dans d'autres ministères. De nombreux membres du Quai d'Orsay se sont opposés à cette réforme, craignant la disparition d'un corps diplomatique français professionnel. Selon Le Monde, la nomination de Catherine Colonna, une ambassadrice de carrière, a été interprétée comme un « message » à l'intention des contestataires[18]. Toutefois, les relations se sont rapidement dégradées et des agents du ministère des Affaires étrangères ont fait grève le , une première en près de 20 ans. Selon l'un des grévistes, « nous ne voulons pas affaiblir la ministre, mais plutôt la conforter afin qu'elle puisse expliquer franchement au président que la réforme pose problème ». Catherine Colonna organise une première réunion avec les syndicats le [19].

Chine

Le , Catherine Colonna s'entretient par téléphone avec son homologue chinois, Wang Yi. Alors que des fichiers de la police du Xinjiang (en) prouvant le génocide culturel des Ouïghours sont publiés par des médias, dont Le Monde, elle appelle le régime chinois à faire preuve de transparence sur ces violations des droits de l'homme et à ne pas entraver le travail de Michelle Bachelet, la haute-commissaire aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies, alors en déplacement au Xinjiang[20].

OTAN

Le , Catherine Colonna accompagne le président de la République Emmanuel Macron et le ministre des Armées Sébastien Lecornu en Roumanie pour rencontrer les militaires français déployés dans le cadre de la mission AIGLE de l'OTAN[21].

Le , dans un entretien au JDD, elle critique l'opposition de la Turquie à l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'OTAN et lui exige de « faire ses choix »[22].

Russie

Le , Catherine Colonna condamne la décision de la Russie d'expulser sans justification l'attaché culturel de l'ambassade de France en Russie[23].

Afrique

Le , Catherine Colonna et le ministre des Armées Sébastien Lecornu se rendent au Niger. Ils rencontrent Hassoumi Massaoudou et Alkassoum Indatou, les ministres des Affaires étrangères et de la Défense nationale, puis le président Mohamed Bazoum. Les deux pays signent à cette occasion un prêt de 50 millions d'euros et un don de 20 millions d'euros au nom de l'Agence française de développement. Catherine Colonna et Sébastien Lecornu visitent ensuite la base aérienne 101 Niamey, une base aérienne française, puis la base militaire nigérienne d'Ouallam où forces militaires françaises et nigériennes coordonnent leurs opérations contre les groupes terroristes de l'État islamique et d'Al-Qaïda. Le voyage des ministres français se termine au village de Simiri (en) où la France finance un projet de lutte contre la malnutrition. Leur déplacement au Niger marque le début d'une nouvelle politique française à l'égard de l'Afrique. Selon une source diplomatique française, Catherine Colonna et Sébastien Lecornu « incarne[nt] le binôme civil-militaire » au cœur de cette nouvelle politique[24].

Distinctions

Dignité

DĂ©corations

Le , Catherine Colonna est nommée au grade de chevalier dans l'ordre national de la Légion d'honneur[25]. Faite chevalier de l'ordre le , elle est promue au grade d'officier le au titre de « ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire en Italie »[26].

Elle est nommée au grade de chevalier dans l'ordre national du Mérite puis promue au grade d'officier le au titre de « ancienne ministre, présidente d'un établissement d'enseignement supérieur ; 27 ans de services civils »[27].

Nommée commandeur dans de l'ordre des Arts et des Lettres, elle est depuis 2017 grand officier de l'ordre de l'Étoile d'Italie[28].

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

Notes et références

  1. Véronique Soulé, « Portrait Fidèle aux postes », sur liberation.fr, (consulté le ).
  2. « Sciences Po Alumni », sur sciencespo-alumni.fr (consulté le )
  3. « Catherine Colonna, directrice du CNC - Stratégies », Stratégies,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. Yann Verdo, « Catherine Colonna Nouvelle recrue de poids chez Brunswick », Les Échos, màj 6 août 2019
  5. Décret du 14 août 2014 portant nomination d'une ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire de la République française auprès de la République italienne - Mme COLONNA (Catherine)
  6. Décret du 4 octobre 2017 portant nomination d'une ambassadrice, représentante permanente de la France auprès de l'organisation de coopération et de développement économiques
  7. Décret du 12 août 2019 portant nomination d'une ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire de la République française auprès du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord - Mme COLONNA (Catherine) (lire en ligne).
  8. « Biographie », sur France in the United Kingdom - La France au Royaume-Uni (consulté le ).
  9. Décret du 25 novembre 2020 élevant à la dignité d'ambassadrice de France.
  10. Archives conservées aux Archives nationales et instrument de recherche disponible dans la salle des inventaires virtuelle.
  11. La France et l'Europe dans le monde - Livre blanc sur la politique étrangère et européenne de la France 2008 - 2020, (lire en ligne), p. 192
  12. La rédaction de Mediapart, « Les nouveaux visages du gouvernement Borne », sur Mediapart (consulté le )
  13. « Catherine Colonna nommée ministre de l’Europe et des affaires étrangères », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. « Portrait : Catherine Colonna, une diplomate chevronnée aux Affaires étrangères », Challenges,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. « Nouveau gouvernement : Catherine Colonna, une expérimentée au ministère des Affaires étrangères », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. Ellen Salvi, « Harcèlement moral : la ministre Colonna nommée malgré des signalements », sur Mediapart (consulté le ).
  17. Victor Boiteau, « La ministre Catherine Colonna visée par des signalements sur son management: «Des pratiques consistant à briser les gens» », sur Libération (consulté le ).
  18. « Les diplomates français appelés à faire grève pour la première fois depuis vingt ans », sur Le Monde (consulté le ).
  19. Philippe Ricard, « A Paris, la colère des diplomates en grève », sur Le Monde (consulté le ).
  20. Nathalie Guibert, « Révélations sur la répression de la minorité ouïgoure en Chine : Paris appelle à « une pleine transparence » », sur Le Monde (consulté le ).
  21. Isabelle Mandraud, « Emmanuel Macron aux soldats français en Roumanie : « L’Europe de la défense se construit ici » », sur Le Monde (consulté le ).
  22. Allan Kaval et Madjid Zerrouky, « La Syrie, clé des divergences entre la Turquie et ses alliés occidentaux », sur lemonde.fr (consulté le ).
  23. « Guerre en Ukraine, en direct : les Vingt-Sept approuvent les candidatures de l’Ukraine et de la Moldavie à l’UE », sur lemonde.fr (consulté le ).
  24. « Deux ministres français au Niger, nouveau partenaire privilégié au Sahel », sur Le Monde (consulté le ).
  25. DĂ©cret du 25 mars 2005 portant promotion et nomination.
  26. DĂ©cret du 3 avril 2015 portant promotion et nomination.
  27. DĂ©cret du 11 novembre 2010 portant promotion et nomination.
  28. (it) Segretariato generale della Presidenza della Repubblica - Servizio sistemi, « Le onorificenze della Repubblica Italiana », sur le site de la présidence de la République italienne (consulté le ).
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