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Bataille d'Arcis-sur-Aube

La bataille d’Arcis-sur-Aube a lieu les 20 et , entre une armĂ©e française commandĂ©e par NapolĂ©on Ier et une armĂ©e autrichienne commandĂ©e par Schwarzenberg.

Bataille d’Arcis-sur-Aube
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Napoléon au pont d'Arcis-sur-Aube (gravure du XIXe siÚcle d'aprÚs le tableau de Jean-Adolphe Beaucé).
Informations générales
Date 20-
Lieu Arcis-sur-Aube
Issue

Victoire stratégique française

Victoire tactique autrichienne
Forces en présence
20 000 puis 28 000 hommes43 000 puis 80 000 hommes
Pertes
4 200 morts ou blessés dont 800 prisonniers4 000 morts ou blessés

SixiĂšme Coalition

Batailles

Campagne de Russie (1812)


Campagne d'Allemagne (1813)


Campagne de France (1814)


Campagne des Six-Jours :



Front italien :

Front des Pays-Bas :
CoordonnĂ©es 48° 32â€Č 17″ nord, 4° 08â€Č 31″ est
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Bataille d’Arcis-sur-Aube
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Bataille d’Arcis-sur-Aube
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(Voir situation sur carte : Aube)
Bataille d’Arcis-sur-Aube

Campagne précédant la bataille

AprÚs la campagne d'Allemagne, Napoléon est forcé de repasser le Rhin : il refait ses troupes (voir les Marie-Louise). Les armées coalisées affluent de toutes parts vers la France : les Anglo-Espagnols franchissent les Pyrénées, des armées autrichiennes franchissent les Alpes, des armées russes, prussiennes et autrichiennes le Rhin.

L’armĂ©e française est pour sa plus grosse part dispersĂ©e dans les places des Pays-Bas, d’Allemagne, de Belgique. Ses corps de manƓuvre sont de taille rĂ©duite, et peuvent Ă  tout moment ĂȘtre submergĂ©s par des forces trĂšs supĂ©rieures en nombre. Ces diffĂ©rentes colonnes convergent vers Paris, qui est l’enjeu de la campagne de France.

Contre toute attente, NapolĂ©on remporte victoire sur victoire pendant l’hiver 1814. Son plan est de battre sĂ©parĂ©ment les corps des coalisĂ©s, en attendant que les troupes françaises d’Allemagne, sous la conduite de Davout, rejoignent la France.

Le , Schwarzenberg a affrontĂ©, sans les dĂ©truire, les troupes des marĂ©chaux Oudinot et Macdonald dans le secteur de Provins (bataille de LĂ©chelle-Cormeron). Le 17 mars, il s’est emparĂ© du passage de la Seine Ă  Nogent, de telle sorte que ses avant-gardes se trouvent Ă  moins de cent kilomĂštres de Paris. Il stoppe sa marche vers la capitale et dirige l'essentiel de son armĂ©e, Ă  la rencontre de celle de NapolĂ©on, vers Arcis-sur-Aube.

Pour Ă©viter que l’armĂ©e de BohĂȘme arrive sous les murs de la capitale dans les quatre jours, NapolĂ©on dĂ©cide de l’assaillir au plus vite. L’Empereur opte pour l’audacieuse solution d’accourir de Reims sur Troyes par Arcis-sur-Aube, de façon Ă  tomber sur les arriĂšres de l’ennemi une cinquantaine de kilomĂštres en deçà de ses tĂȘtes de colonne. Il laisse Ă  Fismes et Ă  Reims Mortier et Marmont face Ă  BlĂŒcher, et met lui-mĂȘme le cap vers le sud. Le 19 mars, apprenant que les Autrichiens occupent Arcis, il passe l’Aube Ă  Plancy et marche sur MĂ©ry, s’imaginant dĂ©boucher en ce point en plein dans le dos de l’adversaire. Mais son arrivĂ©e si foudroyante quelle soit, n’est pas restĂ©e inaperçue ; les chefs de l’armĂ©e de BohĂȘme, aussitĂŽt informĂ©s, ont rĂ©trogradĂ© en toute hĂąte. L’ensemble de leurs forces se replie mĂ©thodiquement vers Troyes et, dans les alĂ©as d’un recul aussi massif, elles ne laissent aux mains des coureurs français que quelques voitures


Ce nouveau coup d’audace impĂ©riale a sauvĂ© Paris une fois de plus. Mais la disproportion des forces rend une victoire inenvisageable. L’Empereur engage une nouvelle manƓuvre sur les arriĂšres de l’armĂ©e de BohĂȘme. Il lui suffit de passer au nord de cette derniĂšre, en rejoignant Saint-Dizier par Arcis-sur-Aube, puis de descendre sur Joinville ou Doulevant-le-ChĂąteau pour se retrouver dans le dos de Schwarzenberg, avec de plus la communication directe assurĂ©e avec les garnisons des places de l’Est, voire avec Augereau et ses divisions lyonnaises.

La bataille

Le 20 mars, aprĂšs avoir rappelĂ© Ă  lui Oudinot et Macdonald, NapolĂ©on se dirige vers Arcis-sur-Aube. En ce point, Ă  14 heures, sa cavalerie se heurte Ă  l’avant-garde de l’armĂ©e de BohĂȘme, dont le chef, le dĂ©couvrant aventurĂ© le long de l’Aube, vient de dĂ©cider une offensive gĂ©nĂ©rale propre Ă  en finir avec lui en le culbutant dans la riviĂšre.

NapolĂ©on voit les obus exploser devant un bataillons de jeunes recrues, qui se replient. Il se prĂ©cipite, se place Ă  leur tĂȘte, et quand un obus tombe au pied de son cheval, il ne bouge pas. L'obus explose, le cheval est Ă©ventrĂ©, mais NapolĂ©on se relĂšve au milieu de la fumĂ©e. Les soldats l'acclament, partent Ă  l'assaut et prennent Torcy.

À 16 heures, la bataille fait rage ; le soutien de l’infanterie de Ney n’a pas permis aux cavaliers français de progresser plus avant. Le « brave des braves » s’accroche au hameau de Torcy-le-Grand, tenant tĂȘte aux Bavarois de De Wrede, tandis que la position mĂȘme d’Arcis, Ăąprement disputĂ©e contre les Autrichiens avec l’assistance vigoureuse de la division de la Vieille Garde conduite par Friant. La nuit d’hiver ne ralentit pas le combat ; Torcy-le-Grand n’est plus qu’un amas de dĂ©combres dĂ©vorĂ©s par l’incendie, quand Ă  minuit la fusillade dĂ©cline pour devenir sporadique. 16 500 Français fanatisĂ©s viennent de tenir tĂȘte Ă  30 000 alliĂ©s pendant plus de huit heures de corps Ă  corps.

À l’aube du 21 mars, Schwarzenberg, trompĂ© par l’étonnante rĂ©sistance de ses adversaires, surestime l’importance de leurs effectifs et perd toute la matinĂ©e Ă  attendre l’arrivĂ©e de ses rĂ©serves pour reformer sa ligne de bataille. Face Ă  lui, les renforts affluent Ă©galement : le corps de Macdonald n’est plus loin et l’entrĂ©e en ligne de celui d’Oudinot porte les forces napolĂ©oniennes Ă  28 000 baĂŻonnettes et 6 000 sabres.

Si le prince autrichien a commis une faute en surestimant son adversaire, NapolĂ©on, trompĂ© par ce calme dĂ©but de matinĂ©e du 21 mars, sous-estime le sien en s’imaginant que son inactivitĂ© correspond Ă  une retraite. Aussi, vers 10 heures, les Français reçoivent-ils l’ordre d’attaquer ; mais bientĂŽt, force leur est de se rendre compte qu’ils donnent au cƓur d’une armĂ©e de 100 000 combattants dont les diffĂ©rents Ă©lĂ©ments dessinent un arc de cercle autour d’Arcis, avec d’ouest en est, Wurtembergeois, Russes et Bavarois et Autrichiens formant la rĂ©serve. 370 canons appuient cet ensemble imposant. Aucune autre solution pour NapolĂ©on que de faire retraite en repliant tout son monde sur la rive droite de l’Aube, par l’unique petit pont d’Arcis.

Heureusement pour lui, Schwarzenberg ne commence son attaque qu’à 16 h 30. Oudinot lui tient tĂȘte dans le bourg sous une pluie d’obus et rĂ©ussit vers 21 h Ă  ne dĂ©truire le passage qu’aprĂšs avoir retirĂ© sa derniĂšre brigade.

Il arrive Ă  Saint-Dizier, le mercredi 23 mars 1814 Ă  14 heures. Les fantassins sont couchĂ©s a mĂȘme le sol contre les façades des maisons. AprĂšs des jours et des jours de marche et de combats les soldats sont Ă©puisĂ©s et leur uniforme sont souillĂ©s. Quand il entre dans la maison du maire, les marĂ©chaux sont dĂ©jĂ  lĂ . Berthier et Ney lui disent que la bataille d'Arcis-sur-Aube a Ă©tĂ© coĂ»teuse et que l'ennemi dispose d'au moins 100 000 hommes et de plusieurs centaines de piĂšces de canons. NapolĂ©on commence Ă  Ă©crire :

« Mon amie, J'ai Ă©tĂ© tous ces jours-ci Ă  cheval. Le 20, j'ai pris Arcis-sur-Aube. L'ennemi m'y a attaquĂ© Ă  six heures du soir, le mĂȘme jour je l'ai battu et je lui ai fait quatre mille morts. Je lui ai pris deux piĂšces de canons, il m'en a pris deux, cela fait quitte. Le 21, l'armĂ©e ennemie s'est mise en bataille pour protĂ©ger la marche de ses convois sur Brienne et Bar-sur-Aube. J'ai pris parti de me porter sur la Marne et sur ses communications afin de le pousser plus loin de Paris et me rapprocher de mes places. Je suis ce soir Ă  Saint-Dizier. Adieu, mon amie. Un baiser Ă  mon fils. NapolĂ©on »

Bilan

Par manque d’audace et d’esprit d’initiative, l’état-major de l’armĂ©e de BohĂȘme vient de perdre une magnifique occasion de faire de l’Aube le tombeau de la Grande ArmĂ©e.

Pourtant, dans le Wurtemberg, en BaviĂšre et en Russie, la bataille fut commĂ©morĂ©e comme une victoire des alliĂ©s sur NapolĂ©on. En tĂ©moignent le nom de la rue Arcisstraße Ă  Munich, et d’Arcis, une colonie de peuplement allemand en Russie (aujourd’hui en Ukraine, dans la rĂ©gion d’Odessa), ainsi qu’un village cosaque du Sud de l'Oural (ĐŃ€ŃĐžĐœŃĐșĐžĐč/Arcinski (ru)). À Munich, le Conservatoire a son siĂšge dans l’Arcisstraße, et de temps en temps des ensembles de musique choisissent ce nom bien sonnant (Arcis-Quintett, Arcis-Vokalisten), sans trop se soucier de son histoire belliqueuse.

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