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Azouz Begag

Azouz Begag né le à Lyon (RhÎne)[1], est un homme politique, écrivain, et chercheur français en économie et sociologie. Il est chargé de recherche du CNRS.

Azouz Begag
Illustration.
Azouz Begag au Festival international de géographie 2019 à Saint-Dié-des-Vosges.
Fonctions
Ministre délégué à la Promotion de
l'ÉgalitĂ© des chances
–
(1 an, 10 mois et 11 jours)
Président Jacques Chirac
Gouvernement Dominique de Villepin
Prédécesseur fonction créée
Successeur Ericka Bareigts (indirectement)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Lyon 3e (RhĂŽne)
Nationalité Drapeau de la France Français
Drapeau de l'Algérie Algérien
Parti politique PS (années 1990)
MoDem (depuis 2007)
RS (2010-2012)
DiplÎmé de Université Lyon-II
Profession Écrivain
Chercheur

Il est ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances de 2005 à 2007 dans le gouvernement Dominique de Villepin, une fonction qu'il quitte afin de prendre une part à la campagne présidentielle de François Bayrou.

Biographie

Enfance

Azouz Begag naĂźt Ă  Lyon le 5 fĂ©vrier 1957. Ses parents, Messaouda et Bouzid Begag, sont originaires d'AlgĂ©rie : anciens ouvriers agricoles Ă  SĂ©tif, alors dans le dĂ©partement de Constantine, ils s’installent en France mĂ©tropolitaine en 1949.

Il passe les dix premiĂšres annĂ©es de sa vie dans le ChaĂąba, bidonville de Villeurbanne. Quand il a six ans, il rĂȘve de devenir professeur. Il veut aussi ĂȘtre comĂ©dien, ou encore « prĂ©sident comme Nasser ». Son pĂšre lui rĂ©pĂšte toujours : « Moi, je travaille Ă  l'usine, ton unique devoir est d’apprendre Ă  l’école. Tu dois ĂȘtre le meilleur des meilleurs[2]. » À l’école, il connaĂźt le racisme : « Les Arabes devaient travailler plus que les autres enfants, s’ils voulaient ĂȘtre apprĂ©ciĂ©s[3]. Â» Comme ses parents ne parlent que trĂšs peu le français, ils ne savent pas que leurs enfants sont discriminĂ©s : « Ils ne nous expliquaient rien, car ils ne comprenaient rien de tout ce qui se passait autour de nous. C’était nous qui leur expliquions la rĂ©alitĂ© en France[4]. ». En 1967, il entre au collĂšge Saint-ExupĂ©ry de la Croix-Rousse. En 1969, sa famille dĂ©mĂ©nage en HLM Ă  la citĂ© de « La Duch Â» (la DuchĂšre).

Avec ses parents, il visite l’AlgĂ©rie Ă  la fin des annĂ©es 1970, et manque de se faire enrĂŽler dans l’armĂ©e algĂ©rienne : « À l’époque, j’étais en plein cycle d’études universitaires, et ne pouvais m’offrir le luxe de m’absenter deux longues annĂ©es pour effectuer un service militaire dans une caserne au fin fond du Sahara, Ă  Tindouf ou Ă  Tamanrasset, Ă  apprendre le maniement de la kalachnikov, le pilotage du Mig 21 soviĂ©tique, tout en dormant la nuit d’un seul Ɠil pour surveiller les scorpions sahariens amateurs de chair fraĂźche immigrĂ©e[5]. »

Dans les annĂ©es 1980, Azouz Begag se rend compte qu’il ne veut plus « retourner dĂ©finitivement » en AlgĂ©rie : « Oui, jusqu’à l’ñge de vingt-cinq, vingt-sept ans je voulais un jour retourner en AlgĂ©rie, construire l’AlgĂ©rie und so weiter, mais maintenant c’est fini. Alors, maintenant, je me considĂšre comme un Français d’origine maghrĂ©bine en France, et je veux ouvrir la signification du ĂȘtre français heute[6]... ».

Il renouvelle son choix de la nationalité algérienne en 1986[7]. Cependant, il retourne en Algérie seulement en 2002, pour y enterrer son pÚre.

En 1987, il demande la nationalité française, qu'il obtient en 1989[8].

Dans les annĂ©es 1990, il parle lors d'un discours de son identitĂ© : « J’aimerais bien ĂȘtre mariĂ© Ă  plusieurs femmes, cela me plaĂźt. Je dis cela pour dire qu’il y a un Arabe trĂšs traditionnel, trĂšs macho et dur, qui existe en moi. Il ne demande qu’à se rĂ©veiller. Tous les jours il frappe Ă  ma porte pour sortir, pour s’exprimer. Mais je suis intelligent, cultivĂ©, nĂ© Ă  Lyon et je me suis frottĂ© Ă  la sociĂ©tĂ© française depuis plusieurs dizaines d’annĂ©es, je lui dis : “Reste oĂč tu es.“[9] »

Études supĂ©rieures et vie professionnelle

Azouz Begag obtient un doctorat en Ă©conomie Ă  l'universitĂ© Lyon 2 sur le thĂšme « L'ImmigrĂ© et sa ville ». Il combine ensuite des fonctions de chercheur au CNRS et Ă  la Maison des sciences sociales et humaines de Lyon depuis 1980, et d'enseignant Ă  l’École centrale de Lyon. Son travail de chercheur porte largement sur la mobilitĂ© des populations immigrĂ©es dans les espaces urbains. En 1988, il est visiting professor (professeur invitĂ©) Ă  l’universitĂ© Cornell durant une saison universitaire, chargĂ© d'un cours semestriel sur les immigrations en Europe de l'Ouest. Il est depuis 2000 membre du laboratoire « Espace et culture » (Paris-4 - CNRS).

Il est membre du Conseil Ă©conomique et social en 2004, au titre des personnalitĂ©s qualifiĂ©es dans le domaine Ă©conomique, social, scientifique ou culturel, dĂ©signĂ© sur proposition du Premier ministre (2004-2005) aprĂšs une mission sur l’égalitĂ© des chances (mai 2004).

Du au , il est ministre délégué auprÚs du Premier ministre, chargé de la Promotion de l'égalité des chances, dans le gouvernement Dominique de Villepin.

Il est l'auteur de plus de vingt livres, dont plusieurs romans s'inspirant de son enfance comme Le Gone du ChaĂąba ou encore l'hommage rendu Ă  son pĂšre dans le livre Le Marteau pique-cƓur. Le titre du premier citĂ© est un jeu de mots rĂ©vĂ©lateur de son intĂ©rĂȘt pour le mĂ©tissage culturel. Il s'agit en effet d'un mĂ©lange entre un terme du dialecte lyonnais, langue de sa rĂ©gion de naissance, et d'un terme algĂ©rien signifiant tribu.

Pourquoi a-t-il Ă©crit Le Gone du ChaĂąba ? « Une raison psychologiquement trĂšs forte me pousse Ă  le faire. C’est l’histoire d’un enfant qui sort du bidonville et qui rĂ©ussit Ă  l’école, donc dans la sociĂ©tĂ©. Seulement, dans ce bidonville, sur les quarante enfants il n’y en a qu’un qui s’en sort et c’est moi. Et ça c’est difficile Ă  vivre. Les trente-neuf autres restent derriĂšre toi et tu te dis : pourquoi moi ? Tu vis mal ton succĂšs, ta rĂ©ussite ! Les trente-neuf autres se disent d’ailleurs la mĂȘme chose : pourquoi lui[10] ? ». En 2003, il Ă©crit le scĂ©nario du tĂ©lĂ©film Le Voyage de Louisa avec la collaboration de Charles-Antoine de Rouvre, rĂ©alisĂ© par Patrick Volson et produit par Nicolas Traube pour France 2. Il raconte le voyage initiatique de jeunes clandestins tunisiens vers la France via l'Italie[11] - [12].

Il est aussi parolier de chansons et le scĂ©nariste du film Camping Ă  la ferme, oĂč il expose sa vision d'une France multi-ethnique qui se mĂ©lange Ă  une France historiquement et naturellement multiculturelle, que ce soit de par sa construction mĂȘme et la richesse de ses langues et cultures rĂ©gionales ou de par les vagues migratoires qu'elle a accueillies avec succĂšs auparavant. Le mĂ©lange de ces trois niveaux de richesses culturelles françaises est souvent traitĂ© dans son travail.

En octobre 2007, Azouz Begag est le président du 18e Festival international de géographie (FIG) de Saint-Dié-des-Vosges.

Depuis le mois de septembre 2008, il est professeur invité à l'université de Californie à Los Angeles.

Azouz Begag aurait confiĂ© Ă  Dominique de Villepin son rĂȘve de devenir ambassadeur. « J’aime dĂ©couvrir l’autre, aller Ă  sa rencontre. Il n’y a pas de plus somptueux que de constater la rencontre magique de Taj Mahal, entre la culture des musulmans Mogoles et des Hindous »[13].

De 2013 Ă  2016, Azouz Begag occupe Ă  l'ambassade de France au Portugal le poste de conseiller culturel et de coopĂ©ration ; il dirige Ă©galement l’Institut culturel français de Lisbonne[14].

Vie politique

Candidatures et contributions Ă  divers partis (1992-2003)

Le parcours politique d'Azouz Begag a traversé de nombreux partis. Il déclare à ce sujet : « Je n'ai jamais été satisfait par le clivage gauche-droite. Je trouve qu'il est stérilisant et caricaturant. Il oblige les uns et les autres à amplifier les différences, les sujets de discorde, pour en tirer le meilleur parti. Ce qui provoque des tensions, des exaltations. On est contraint, du fait de la discorde de prendre position : pour ou contre ! Alors que les choses sont toujours plus compliquées[15]. »

Parti socialiste

Azouz Begag a proposĂ© au PS de figurer dans la liste pour les Ă©lections rĂ©gionales de 1992, en RhĂŽne-Alpes, mais sa candidature a Ă©tĂ© rejetĂ©e. En 1995, il a souhaitĂ© ĂȘtre tĂȘte de liste PS aux municipales dans le 1er arrondissement de Lyon, mais s'est heurtĂ© Ă  un refus de GĂ©rard Collomb, cet arrondissement Ă©tant rĂ©servĂ© aux Verts[16].

Azouz Begag annonce le qu'il votera dÚs le premier tour de la présidentielle pour François Hollande[17].

RPR

Azouz Begag croise Jacques Chirac en 1995 et discute avec lui, Ă  Vaulx-en-Velin, lors d’une table ronde sur « le mal des banlieues Â», un sujet que le prĂ©sident entendait alors mieux comprendre deux semaines aprĂšs la mort, en rĂ©gion lyonnaise, du terroriste islamiste d'origine algĂ©rienne Khaled Kelkal[18].

InvitĂ© Ă  plusieurs reprises Ă  l'hĂŽtel Matignon par Alain JuppĂ© Ă  dĂ©jeuner, en compagnie de Philippe Sollers ou d'Alain Touraine, Azouz Begag exprime l'ambition d'ĂȘtre candidat au titre du RPR pour devenir « le premier reprĂ©sentant des banlieues Ă  l’AssemblĂ©e nationale ». Matignon donne son aval pour les lĂ©gislatives de 1997, mais la droite lyonnaise renĂącle et dĂ©signera un Ă©lu local, Marc Fraysse.

Divers gauche

Azouz Begag annonce alors sa candidature comme « divers gauche » lors de l'Ă©lection lĂ©gislative qui a eu lieu les 25 mai et 1er juin 1997 dans la 2e circonscription du RhĂŽne et se retrouve aussitĂŽt accusĂ©, par la gauche locale, d’ĂȘtre un « sous-marin de la droite ».

Azouz Begag se retire avant le dĂ©but du scrutin mais, par dĂ©cision no 97-2327 du 29 janvier 1998 parue au JO/LD NumĂ©ro 27 du 1er fĂ©vrier 1998 (page 01641), le Conseil constitutionnel dĂ©cide que « ConsidĂ©rant que le compte de campagne de M. Begag, candidat dans la 2e circonscription du RhĂŽne, dĂ©posĂ© Ă  la prĂ©fecture le 7 juillet 1997, ne retrace ni les recettes perçues ni les dĂ©penses engagĂ©es par le candidat en vue de son Ă©lection [
] M. Azouz Begag est dĂ©clarĂ© inĂ©ligible, en application de l'article LO 128 du code Ă©lectoral, pour une durĂ©e d'un an Ă  compter du 29 janvier 1998 ».

En 1999, Robert Hue, numĂ©ro un du Parti communiste, lui propose d’ĂȘtre candidat sur sa liste aux Ă©lections europĂ©ennes.

Divers droite

« Militant de la cause des citĂ©s », Azouz Begag espĂšre ensuite ĂȘtre candidat aux Ă©lections municipales de 2001 avec sa casquette de « spĂ©cialiste des banlieues »[19] mais, Ă  nouveau, la droite locale se mĂ©fie de lui.

Rapporteur pour le Premier ministre (2004)

Dominique de Villepin, Premier ministre sous Jacques Chirac, dont il avait fait la connaissance au salon du livre de Brive-la-Gaillarde, lui commande en 2004 un rapport intitulĂ© « La RĂ©publique Ă  ciel ouvert Â»[20]. Azouz Begag y dresse un bilan de vingt annĂ©es de politique d'intĂ©gration et prĂ©sente un Ă©tat des lieux au sein des mĂ©tiers du ministĂšre de l'IntĂ©rieur. Puis il propose une dizaine de mesures de discrimination positive parmi lesquelles « l'adaptation des mĂ©thodes de recrutement en ciblant les jeunes issus de l’immigration visible, d’origine maghrĂ©bine et africaine ». Le rapport note ainsi que « des questions tirĂ©es des programmes de terminales gĂ©nĂ©rales dĂ©savantagent Ă  l’évidence les candidats non issus de ces filiĂšres ». La seconde partie consiste Ă  apporter des rĂ©ponses courtes Ă  diffĂ©rentes questions portant surtout sur la connaissance des institutions politiques et judiciaires. S'agissant du racisme, Azouz Begag propose Ă©galement « de reprendre Ă  notre compte la dĂ©finition anglaise suivante : "un incident raciste est un incident qui est perçu comme raciste par la victime ou toute autre personne" »[21].

Ministre délégué chargé de la Promotion de l'égalité des chances (2005-2007)

Du au , il est ministre délégué auprÚs du Premier ministre, chargé de la Promotion de l'égalité des chances, dans le gouvernement Dominique de Villepin.

En octobre 2005, Azouz Begag indique qu'« il faut traverser le pĂ©riphĂ©rique, aller chez les indigĂšnes lĂ -bas, les descendants de VercingĂ©torix
 Il faut casser les portes, et si elles ne veulent pas s'ouvrir, il faut y aller au forceps. Partout oĂč la diversitĂ© n’existe pas, ça doit ĂȘtre comme une invasion de criquets, dans les concours de la fonction publique, dans la police nationale
 Partout de maniĂšre qu’on ne puisse plus revenir en arriĂšre »[22].

Azouz Begag est au centre d'un incident diplomatique entre la France et les États-Unis le 13 octobre 2005. Azouz Begag est contrĂŽlĂ© par les services de douane amĂ©ricains Ă  l'aĂ©roport d'Atlanta pour un interrogatoire d'une quinzaine de minutes environ qu'Azouz Begag qualifiera de dĂ©lit de faciĂšs. Azouz Begag se prĂ©valant de son statut de ministre français, dĂ©tenteur d'un visa diplomatique A1 et d'une immunitĂ© diplomatique, le Quai d’Orsay interviendra et le dĂ©partement d'État prĂ©sentera ses excuses et reconnaĂźtra une faute professionnelle des douanes[23].

Azouz Begag est progressivement entré en conflit ouvert avec Nicolas Sarkozy, qui le surnomme « Vidéo Begag », selon Libération. Le conflit prend de l'ampleur, en octobre 2005 quand Azouz Begag réagit contre l'emploi du terme « racaille » par Nicolas Sarkozy[24].

Concernant l'Ă©lection prĂ©sidentielle française, il dĂ©clare en novembre 2006 : « Je voterai Dominique de Villepin, mĂȘme s'il ne se prĂ©sentait pas ». Le ralliement de Villepin Ă  Sarkozy déçoit Azouz Begag, qui espĂ©rait le voir candidat. Le 13 mars 2007, Azouz Begag dĂ©clare qu'il ne votera pas pour Nicolas Sarkozy et se rallie Ă  François Bayrou, dont la candidature est selon lui « salutaire pour la dĂ©mocratie ». Il prĂ©cise sa position le 16 mars sur France 2 en Ă©tant le premier ministre du gouvernement Ă  soutenir officiellement François Bayrou, « le seul candidat qu'[il] puisse soutenir », qualifiant d'« amalgame indĂ©cent » la proposition de Nicolas Sarkozy concernant la crĂ©ation d'un ministĂšre de l'Immigration et de l'IdentitĂ© nationale[25].

Le , il dĂ©missionne du gouvernement pour, dit-il, « reprendre sa libertĂ© de parole ». Rentrant chez lui Ă  Lyon en train le soir mĂȘme, le contrĂŽleur lui fait une remarque sur son abonnement de train en tant que ministre[26].

Le , Azouz Begag fait paraĂźtre un nouvel ouvrage intitulĂ© Un mouton dans la baignoire (titre qui reprend des propos de Nicolas Sarkozy fustigeant les pratiques de certains musulmans). Dans ce livre consacrĂ© Ă  la politique et aux agissements de Nicolas Sarkozy, Azouz Begag accuse ce dernier de l'avoir insultĂ© et menacĂ©. Il explique aussi comment, selon lui, Dominique de Villepin a cĂ©dĂ© devant le candidat de l'UMP. Nicolas Sarkozy nie ces accusations et affirme mĂȘme qu'il n'a jamais rencontrĂ© Azouz Begag, alors que des photos prises notamment Ă  l'AssemblĂ©e nationale dĂ©montrent le contraire, et qu'il participait chaque semaine au Conseil des ministres avec Azouz Begag[27].

Dans une interview publiĂ©e le 18 avril 2007 dans le quotidien espagnol El PaĂ­s, Azouz Begag accuse Nicolas Sarkozy « d'insulter les musulmans et les Arabes ». Il indique Ă©galement « Tous les Arabes et tous les Noirs [
] dĂ©testent Sarkozy »[28].

Azouz Begag considĂšre que le fait qu’il s’oppose Ă  Sarkozy a entraĂźnĂ© son exclusion des mĂ©dias lourds qui « refusent de le recevoir ». Il indique que mĂȘme l’ambassadeur d’AlgĂ©rie en France aurait rompu tout contact avec lui, « comme s’il ne m’avait jamais connu ! »[29] - [30].

Concernant son travail au gouvernement et les pressions racistes qu'il a subi, il déclare en 2011 : « Brice Hortefeux me faisait des signes, passant un doigt sous sa gorge pour me faire le sourire kabyle, à peu prÚs à tous les conseils des ministres. Il me faisait ce geste odieux, je ne sais pas pour quelle raison mais sans doute pour rigoler, comme s'il avait été parachutiste dans le Djebel et qu'il rapportait ce signe médiocre en conseil des ministres pour me le donner, à moi. Et un jour ce type me dit à l'Assemblée Nationale : "Ah mais tu es encore là ? Allez fissa-fissa ! Dégage !" »[31].

Mouvement démocrate

Azouz Begag à la réunion publique de lancement de la campagne du MoDem pour les élections régionales de 2010 à la maison de la Chimie.

Azouz Begag participe Ă  la campagne prĂ©sidentielle de François Bayrou. À l'issue du premier tour, le , il dĂ©clare sur RMC : « Je sais pour qui je ne voterai pas. Je ne voterai pas, je ne voterai jamais pour Nicolas Sarkozy, c'est clair ». InterrogĂ© sur son vote Ă©ventuel pour SĂ©golĂšne Royal le , il rĂ©pond : « Franchement, c'est un truc secret. »[28]

Azouz Begag se prĂ©sente aux Ă©lections lĂ©gislatives de 2007 sous l'Ă©tiquette Mouvement dĂ©mocrate dans la troisiĂšme circonscription du RhĂŽne, face notamment Ă  Jean-Michel Dubernard (UMP, sortant) et Jean-Louis Touraine (PS, Ă©lu). Il est battu au 1er tour avec 14,74 % des voix et appelle Ă  voter « contre Jean-Michel Dubernard » lors du deuxiĂšme tour.

À la suite du forum des dĂ©mocrates de Seignosse, Azouz Begag est investi pour se prĂ©senter aux municipales de Villeurbanne, ville Ă  laquelle il a dĂ©clarĂ© ĂȘtre sentimentalement trĂšs attachĂ©.

Toutefois, à la suite du retrait de la vie politique d'Anne-Marie Comparini, Azouz Begag se porte dans un premier temps candidat à l'investiture démocrate pour les municipales à Lyon, puis renonce le 6 décembre 2007, ne bénéficiant d'aucun soutien politique[32]. Azouz Begag ne bénéficiait pas du soutien du sénateur Michel Mercier, président de la fédération UDF-MoDem du RhÎne, ni de celui de François Bayrou, tous deux n'appréciant guÚre son caractÚre « incontrÎlable »[33].

Azouz Begag soutient ensuite officiellement GĂ©rard Collomb[34] - [35].

Bien qu'il se soit dĂ©clarĂ© Ă©cƓurĂ© de la politique aprĂšs n’avoir pu ĂȘtre dĂ©signĂ© candidat MoDem aux derniĂšres municipales lyonnaises[36], Azouz Begag dĂ©cide, en janvier 2009, de se dĂ©clarer candidat Ă  la candidature pour mener la liste Sud Est du Modem aux Ă©lections europĂ©ennes. Il « dit avoir fait part de cette candidature Ă  François Bayrou qui, selon lui, l'aurait pris comme un « cadeau Â».

AprĂšs avoir assurĂ© qu'il tentait sa derniĂšre chance en politique pour les Ă©lections europĂ©ennes de 2009, Azouz Begag est la tĂȘte de liste du MoDem pour la rĂ©gion RhĂŽne-Alpes dans les Ă©lections rĂ©gionales des 14 et 21 mars 2010. Le quotidien El Watan souligne que « Le Lyonnais apparaĂźt ainsi comme le seul Franco-algĂ©rien Ă  accĂ©der Ă  cette haute candidature, et le seul reprĂ©sentant de la "diversitĂ©" Ă  ce niveau »[37]. Azouz Begag se moque de ceux qui le croient « incapable de faire 15 % Ă  18 % »[38]. Il indique : « Il n’y a aucune raison de dissoudre l’identitĂ© du Modem dans ce qui reste du PS. [
] Si je suis choisi comme tĂȘte de liste, moi, je vise un score Ă  deux chiffres ! » et ajoute : « À l'Ă©vidence, nous allons avoir beaucoup d'Ă©lus Ă  l'issue de ce scrutin »[39].

Azouz Begag réalise un score de 4,33 % le soir du premier tour, sans aucun élu.

RĂ©publique solidaire

Le , Azouz Begag rejoint le mouvement de Dominique de Villepin, RĂ©publique solidaire.

Malgré le choix de République solidaire, le , Azouz Begag se déplace pour voter François Hollande à la primaire citoyenne organisée par le Parti socialiste et le Parti radical de gauche[40].

Écrivain

Azouz Begag au 20e Maghreb des livres (Paris, le 8 février 2014).

En 1989, le roman de sa jeunesse paraßt : Béni ou le Paradis privé (Nagel & Kimche, Zurich 2000). Il y décrit, entre autres, la discrimination qu'aurait subie une partie de la population non-européenne au milieu des années 1970.

ƒuvres

  • L'Arbre ou la maison, Éditions Julliard (2021), prix Albert Bichot 2021 dans le cadre du Salon Livres en Vignes au Clos de Vougeot
  • Salam Ouessant, Éditions Albin Michel, (2012)
  • Dites-moi bonjour, Fayard, (2009)
  • La Guerre des moutons, Fayard, (2008)
  • Un mouton dans la baignoire, Fayard, (2007)
  • (illustrĂ© par Jacques Ferrandez) L'Ăźle des gens d'ici, Éditions Albin Michel, (2006)
  • Le Marteau pique-cƓur, Éditions du Seuil, (2004)
  • Ahmed de Bourgogne, (avec Ahmed Beneddif), Seuil, (2001)
  • Un train pour chez nous, Magnier, (2001)
  • Le Passeport, Seuil, (2000)
  • Tranches de vie, Stuttgart, Klett Verlag, (1998)
  • Dis Oualla, Éditions Fayard, Collection Libres, (1997)
  • Zenzela, Éditions du Seuil, (1997)
  • Les Chiens aussi, Éditions du Seuil, Collection Points Virgule, (1995)
  • L'Ilet-aux-vents, Éditions du Seuil, Collection Points Virgule, (1992)
  • BĂ©ni ou le Paradis privĂ©, Éditions du Seuil, Collection Points Virgule, (1989)
  • Le Gone du ChaĂąba, Éditions du Seuil, Collection Points Virgule, (1986)

Pour la jeunesse

  • Les Voleurs d'Ă©criture, Éditions du Seuil, Collection Points, (1990)
  • La Force du berger, La Joie de lire, (1991)
  • Jordi et le rayon perdu, La Joie de lire, (1992)
  • Les Tireurs d'Ă©toiles, Éditions du Seuil, Collection Points, (1993)
  • Le Temps des villages, La Joie de lire, (1993)
  • Une semaine de vacances Ă  Cap maudit, Éditions du Seuil, Collection Points, (1993)
  • Mona ou le bateau-livre, Chardon Bleu, (1994)
  • Quand on est mort, c'est pour toute la vie, Gallimard, (1995)
  • Ma maman est devenue une Ă©toile, La Joie de lire, (1996)
  • Le thĂ©orĂšme de Mamadou, Ill. Jean Claverie, Éditions du Seuil, (2002)
  • La musique du Maghreb, Gallimard, (2005)
  • La leçon de francisse, Gallimard, (2007)

Essais et publications scientifiques

  • L'ImmigrĂ© et sa ville, Presses universitaires de Lyon, 1984
  • La banque mondiale et le financement des transports dans les pays en voie de dĂ©veloppement, Al Mayadine - revue universitaire des Ă©tudes juridiques, Ă©conomiques, Ă©conomiques et politiques FacultĂ© d'Oujda Maroc, 1990
  • Écarts d'identitĂ©, Seuil, 1990
  • The French-Born Youths Originating in North African Immigration : From Socio-Spatial Relegation to Political Participation, International Migrations, Belgique, 1990
  • North-African Immigrants in France : The Socio-Spatial Representation of "here" and "there", Loughborough University of Technology, England, 1990
  • La RĂ©volte des lascars contre l'oubli Ă  Vaulx-en-Velin, Les Annales de la recherche urbaine, 1990
  • La Ville des autres. La Famille immigrĂ©e et l’espace urbain, Presses universitaires de Lyon, 1991
  • La pauvretĂ© comme terrain, MĂ©tropolis, 1991
  • Quartiers sensibles (en collaboration avec Christian Delorme), Seuil, 1994
  • ÉlĂ©ments de discrimination positive en France, revue Esprit libre, 1995
  • Place du Pont ou la mĂ©dina de Lyon, Autrement, 1997
  • Espace et exclusion. MobilitĂ©s dans les quartiers pĂ©riphĂ©riques d'Avignon, L'Harmattan, 1998
  • Du bon usage de la distance chez les sauvageons (en collaboration avec Reynald Rossini), Seuil, 1999
  • Les DĂ©rouilleurs : ces Français de banlieue qui ont rĂ©ussi, Mille et une nuits, 2002
  • L’IntĂ©gration, Le Cavalier Bleu, 2003
  • C’est quand il y en a beaucoup
, Belin, 2011
  • Lyon, Place du Pont - La place des Hommes Debout, ELAH, 2011, 125 p.
  • MĂ©moires au soleil, Seuil, 2017

Articles

  • « The Beurs, Children of North-African Immigrants in France. The issue of Integration », The Journal of Ethnic Studies, Washington, 1990
  • « Voyage dans les quartiers chauds », Les Temps Modernes, 1991
  • « Rites sacrificiels des jeunes dans les quartiers en difficultĂ© », Les Annales de la recherche urbaine, 1991
  • « Entre rouiller et s'arracher, rĂ©apprendre Ă  flĂąner », Les Annales de la recherche urbaine, 1993

Azouz Begag est parrain de l'ONG Bibliothùques sans frontiùres qui Ɠuvre pour l'accùs au savoir et l'appui aux bibliothùques en France et à travers le monde.

Distinctions

Vie privée

Divorcé, il est le pÚre de deux filles[42].

Il fait partie des nombreuses personnalités présentes aux obsÚques religieuses de Jacques Chirac en l'église parisienne Saint-Sulpice, fin 2019.

Notes et références

  1. Archives municipales de Lyon, 3e arrondissement, tables décennales des naissances 1953-1962, cote 2E2759
  2. (sk)« VĆŸdy mi hovorieval: Ja chodĂ­m do fabriky, tvojou jedinou Ășlohou je učiĆ„ sa. ByĆ„ najlepĆĄĂ­ z najlepĆĄĂ­ch. » KĂșdelovĂĄ, KristĂ­na. Je Zem guÄŸa alebo doska?. SME. 22.11.2003. entretien avec Begag.
  3. (sk)« Ak Arabi chceli dostaĆ„ pochvalu, museli pracovaĆ„ viac ako ostatnĂ© deti. » KĂșdelovĂĄ, KristĂ­na. Je Zem guÄŸa alebo doska?. SME. 22.11.2003. SME.sk | Je Zem guŸa alebo doska?.
  4. (sk)« Nič nĂĄm nevysvetÄŸovali, vĂŽbec nechĂĄpali, čo sa okolo nĂĄs deje. To my sme im vysvetÄŸovali, ako to vo FrancĂșzsku je. » KĂșdelovĂĄ, KristĂ­na. Je Zem guÄŸa alebo doska?. SME. 22.11.2003. Entretien.
  5. Begag, Azouz. Le marteau pique-cƓur. Paris. 2004. p. 135.
  6. Siffert, Bernadette. L’Ɠuvre romanesque d’Azouz Begag: autobiographie et roman social?. MĂ©moire, UniversitĂ© de Vienne. 1999. p. 136-137.
  7. Azouz Begag : situation de déséquilibre - Archives pour tous.
  8. Archives INA.
  9. Begag, Azouz. La place de l’immigrĂ© dans la sociĂ©tĂ© française. In: Ruhe, Ernstpeter (ed.). Die Kinder der Immigration = Les enfants de l’immigration. WĂŒrzburg. 1999. 21-25. p. 22.
  10. Terrasse, Jean Marc. Génération beur, etc. La France en couleurs. Paris. 1989. p. 135.
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