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Annie Lacroix-Riz

Annie Lacroix-Riz, née Riz[1] le , est une historienne et militante politique française.

Annie Lacroix-Riz
Annie Lacroix-Riz à la conférence « Axis for Peace » organisée par le Réseau Voltaire en 2005.
Fonction
Professeur émérite (d)
depuis
Autres informations
A travaillé pour
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (1970-1972)
Université Paris Diderot (1970-1972)
Lycée Renoir d'Asnières (1972-1984)
Université Toulouse-Jean-Jaurès (1985-1997)
Université Paris Diderot (1997-2010)
Parti politique
Maître
Directeur de thèse
Site web
Ĺ’uvres principales
Industriels et banquiers français sous l'Occupation (d), CGT et revendications ouvrières face à l'État, de la Libération aux début du plan Marshall, 1944-1947 (d), Autour d'Irving Brown: l'A.F.L., le Free Trade Union Committee le Departement d'Etat et la scission syndicale francaise (1944-1947) (d)

Ancienne élève de l'École normale supérieure de jeunes filles, élève de Pierre Vilar, agrégée d'histoire[2], docteur ès lettres, professeur émérite d'histoire contemporaine à l'université Paris VII - Denis Diderot, elle est spécialiste des relations internationales dans la première moitié du XXe siècle. Elle a notamment écrit sur l'histoire politique, économique et sociale de la Troisième République et du régime de Vichy, sur la collaboration pendant la Seconde Guerre mondiale, sur les relations entre le Vatican et l'Allemagne nazie, ainsi que sur la stratégie des élites politiques et économiques françaises avant et après le conflit mondial.

Ses publications, tant sur la période 1939-45 que sur le régime stalinien en URSS, ont entraîné diverses polémiques. Plusieurs autres historiens contemporanéistes, ainsi que le site Conspiracy Watch, ont remis en cause la méthodologie historique d'Annie Lacroix-Riz, lui reprochant d'appliquer dans ses ouvrages une grille de lecture qui subordonne la déduction à ses convictions idéologiques, notamment sa croyance en la théorie du complot de la « Synarchie ».

Également connue pour son engagement politique, elle est membre du Pôle de renaissance communiste en France (PRCF), petit mouvement se réclamant du « marxisme-léninisme ».

Biographie

Annie Lacroix-Riz est élève à l'École normale supérieure de jeunes filles (ENSJF) de 1967 à 1971. Elle suit également des études d'histoire à l’université Paris I. En 1970, elle devient agrégée d'histoire. De 1970 à 1972, elle est chargée de cours aux universités de Paris I et de Paris VII puis, de 1972 à 1984, est professeure d'histoire-géographie au lycée Auguste-Renoir d'Asnières-sur-Seine[3].

Elle soutient une thèse sous la direction de Jean Bouvier et devient docteur-ès-Lettres en 1981. De 1983 à 1984, elle est chargée de cours d’agrégation à l'ENSJF. Entre janvier 1985 et septembre 1997, elle est professeure d’histoire contemporaine à l’université de Toulouse II-Le Mirail puis, d'octobre 1997 à septembre 2010, à l’université Paris VII. Devenue professeure émérite, elle continue depuis ses activités de chercheuse[3].

Sujets de recherche

Histoire du mouvement ouvrier et du syndicalisme

Ses recherches concernent d'abord l'histoire du mouvement ouvrier et du syndicalisme. Son premier livre publié, issu de sa thèse de doctorat d'État, porte sur l'histoire de la CGT de la Libération à la scission, de 1944 à 1947. Selon François Roth, dans « cette analyse précise, technique, au ras de la conjoncture des luttes revendicatives menées par la CGT », l'auteur exprime une « sympathie agissante pour la centrale ouvrière [qui] a peut-être été un obstacle à une présentation plus explicite des réalités idéologiques et sociales »[4]. Ce travail est poursuivi par un article consacré à Ambroise Croizat[5].

Histoire de la collaboration et de l'Ă©puration

Dans les années 1980, elle oriente ses travaux sur les relations internationales dans la première moitié du XXe siècle, de la guerre de 1914-1918 à la guerre froide. En 1983, dans le cadre d'une recherche sur les nationalisations d'après-guerre, elle commence à travailler sur les archives de la Commission nationale interprofessionnelle d'épuration, un travail dont elle tire, en 1986, un article sur « Les grandes banques françaises : de la collaboration à l'épuration, 1940 - 1950 »[6].

Dans les années 1990, ses recherches l'amènent à étudier la collaboration économique : Industriels et banquiers français sous l'Occupation, puis Le Choix de la défaite et De Munich à Vichy : l’assassinat de la Troisième République[7] qui traitent de la décennie précédant l'Occupation[8].

Sur plusieurs de ces sujets, les travaux de Lacroix-Riz ont donné lieu à des controverses. L'historien contemporanéiste Olivier Dard observe que les années 1930 tiennent fréquemment le rôle de « repoussoir » mais qu'il convient de tenir compte « des représentations, largement négatives, portées sur des élites qui se caractériseraient par leur incompétence, leur veulerie et leur corruptibilité. Ainsi, toutes ces dernières années, une historienne, isolée dans le monde universitaire, Annie Lacroix-Riz, a prétendu démontrer dans différents ouvrages, notamment dans l'un intitulé Le Choix de la défaite, que les élites françaises, largement corrompues et gangrenées, avaient délibérément provoqué la défaite de 1940, présentée comme une « divine surprise » dont elles auraient profité. La thèse n'est pas nouvelle et se retrouve illustrée dans une prose abondante des années 1930 et 1940[9]. »

L'historien Jean-François Muracciole et le journaliste François Broche critiquent également « une longue tradition d'historiographie militante, d'Henri Guillemin à Annie Lacroix-Riz, [qui] s'est efforcée d'établir des similitudes entre les épisodes de défaite militaire suivis d'une occupation étrangère (1814-1819 et surtout 1870-1873 et 1940-1944) pour dénoncer la tendance défaitiste, capitularde, voire purement et simplement « collaboratrice » des élites françaises qui auraient ainsi cherché dans les armées étrangères le rempart contre le péril de la subversion intérieure (de la Commune de Paris en 1871 à la poussée sociale du Front populaire en 1936). [...] Ces analyses relevant avant tout d'une histoire engagée, pour ne pas dire partisane, n'aident pas vraiment à saisir ce qui se joue en France entre 1940 et 1944. [...] En réalité, bien que le mot soit ancien, la collaboration du type de celle qui exista dans la France des années 1940-1944 demeure sans précédent dans notre histoire[10]. »

Rendant compte de la nouvelle édition d’Industriels et banquiers français sous l'Occupation (2013), l'historien Hubert Bonin, professeur émérite d’histoire économique contemporaine, salue la première partie de l'étude, « tableau approfondi des cercles d'hommes d’affaires (...) impliqués [dans la collaboration économique][11] » mais se montre plus critique devant le reste de l'ouvrage :

« Affaiblissant ces acquis, ALR ne peut s'empêcher de dériver fort loin de ces analyses consistantes. Elle confond notamment le plus souvent la Haute Banque (les maisons de banque familiales d’affaires et de gestion de fortune et d'actifs) et l'ensemble des grandes banques, les banquiers et les banques compromis avec Vichy et les pillards nazis et l'ensemble de la communauté bancaire, dénonçant le tout comme engagé uniformément dans une guerre contre la démocratie, le patriotisme et les intérêts économiques français. Un inventaire précis des noms cités dans le livre et des grands patrons impliqués par les faits cités par les archives ne dépasse pas quelques dizaines de personnes... Beaucoup de pages de l'ouvrage sont ainsi solides et enrichissantes, car leurs sources complètent utilement les histoires concernant les hommes d’affaires de droite extrême ou pire. Mais encore plus de pages sont beaucoup moins convaincantes car elles entremêlent les hommes, les banques, les entreprises sans suffisamment d'intelligence discriminante, au seul nom d'un « anticapitalisme » que l'on peut juger « primaire ». Et le nombre des hommes d'affaires que l'ouvrage regroupe dans une dénonciation impitoyable (et justifiée par ailleurs) ne constitue qu'une cohorte d’une cinquantaine environ ! Des études d'entreprises précises (à propos de banques, par exemple) et une synthèse d'un spécialiste historien[12] ont déjà prouvé que les communautés de banquiers et d'hommes d'affaires étaient partagées de nombreux courants d'idées, d'influence et d'action, sans aucune unité, même si une large majorité a été effrayée du Front populaire en 1936-1938, de la poussée du syndicalisme de masse et de la percée du Parti communiste – ce qui ne les a pas empêchées, à ce moment-là ou plus tard, de faire preuve de patriotisme économique et d’attachement à la démocratie[13]. »

De son côté, Annie Lacroix-Riz reproche aux chercheurs contemporanéistes d'être « sous influence[14] » en affirmant que « les travaux nés de la collaboration entre scientifiques et donneurs d’ordres financiers semblent se tenir à distance des archives originales et éviter la confrontation aux sources[15]. »

Historien de la Révolution française notoirement engagé au Parti communiste français[16] - [17], Claude Mazauric estime dans L'Humanité que sa camarade se distingue du « cercle restreint, aseptisé et sous contrôle de ces « spécialistes » (comme on dit) qui dominent dans les institutions de recherche et autres appareils idéologiques d'État ». Toujours selon Mazauric, l'ouvrage L'Histoire contemporaine sous influence permettrait d'« apprendr[e] beaucoup (...) sur la manière dont les bailleurs de fonds capitalistes qui soutiennent l'histoire des entreprises en bénéficiant de la complaisance de mandarins réputés, poursuivent, ce faisant, l'objectif de laver le cerveau des citoyens, par exemple en cherchant à effacer le souvenir des turpitudes passées (notamment lors de l’aryanisation des entreprises pendant l'occupation[18]. »

En outre, Annie Lacroix-Riz accuse nominativement les historiens Bénédicte Vergez-Chaignon, Bernard Costagliola et Claude Barbier, de faire preuve d'une « troublante indulgence envers la collaboration » : selon elle, Bénédicte Vergez-Chaignon « réhabilit[erait] les « vichysto-résistants[19] » » et « poursui[vrai]t sans faiblir sa longue normalisation de Vichy avec [sa biographie sur] Pétain[20]. »

Auteur d'une biographie sur François Darlan[21], Bernard Costagliola adresse un droit de réponse au Monde diplomatique où il justifie son analyse psychologique du chef du gouvernement de Vichy et ses conclusions relatives à la lourde implication personnelle de l'amiral dans la politique de collaboration du régime avec l'Allemagne nazie. L'historien rappelle in fine que ses conclusions sont reprises dans les recensions du Monde, du Figaro et du Canard enchaîné, sa plume ayant de surcroît été jugée « sévère » envers Darlan, « en contraste frappant, donc, avec la critique d'Annie Lacroix-Riz qui, en une douzaine de lignes, cumule des fautes, dont une de taille, et un jugement d’ensemble tout à fait erroné[22]. »

Jean-Louis Panné juge qu'« Annie Lacroix-Riz use sans retenue de ce que Michel Foucault appelait le « privilège de véridiction » (« Moi, je vous dis la vérité et je ne peux dire que la vérité ») en s'instituant exploratrice des secrets de l'histoire de la France contemporaine qu'elle seule serait en mesure de cerner par sa lecture des archives. Elle incarnerait, par ses travaux, la vérité enfin dévoilée. En corollaire, n'ignorant rien des travaux d'autres confrères qui contredisent ses thèses, elle n'en discute nullement les arguments et les voue simplement aux « poubelles de l'histoire » [...] [Elle] se défin[it] comme n'étant pas une « historienne de confiance » par opposition à ceux de ses confrères qui acceptent la « tutelle des milieux du capital », tout en revendiquant hautement son agrégation (bourgeoise ?)[23]. »

En 2019, l'historien Gilles Morin écrit que Annie Lacroix-Riz utilise des « sources lacunaires et datées », et la qualifie d'« ultime défenseur en France du pacte germano-soviétique »[24].

La controverse sur l'industriel Louis Renault

Louis Renault Ă  Washington en .

En , la société de production audiovisuelle Les Films de l'An 2 réalise Annie Lacroix-Riz avec « les amis de l'Huma » de Bagneux (92), sur la défaite de 1940, ses responsables, le Vatican, le IIIe Reich, la collaboration, la situation politique contemporaine…[25]. Annie Lacroix-Riz participe à une autre production des Films de l'An 2 : Réhabilitation de Louis Renault : la riposte s'organise[26] afin de s'opposer aux tentatives des héritiers de Louis Renault visant à réhabiliter la mémoire de l'industriel des charges de collaboration économique[27].

Face aux accusations portées par Annie Lacroix-Riz, le docteur en histoire Laurent Dingli — par ailleurs époux de la petite-fille de Louis Renault et auteur d'une biographie consacrée à l'industriel[28] — réagit en affirmant que « L'historienne militante préfère donc se fier à des informations incomplètes ou douteuses plutôt que de confronter les sources aux expertises réclamées par le tribunal de la Seine à la Libération, expertises qui doivent bien entendu être soumises à un examen critique comme tout document historique. Elle ne dit rien sur les ordonnances de non-lieu obtenues par les PD-G des usines Renault et Caudron, rien sur les chiffres réels de production connus et publiés dès la Libération, si ce n'est pour dénigrer le travail des experts auprès des tribunaux en leur opposant les informations fantaisistes susmentionnées ! ». Dingli conclut en dénonçant « une méthode (...) indigente[29]. »

Annie Lacroix-Riz rétorque en reproduisant sur son site des pièces d'archives qui attestent selon elle de « l’ampleur de la collaboration de Louis Renault avec l’Allemagne[30]. »

La controverse sur la production française de Zyklon B

En [31], « Les Élites françaises et la collaboration économique », une contribution d'Annie Lacroix-Riz commandée, selon elle[32], par la revue Études et Documents et qui, selon Vivian Curran, met au jour la complicité de banquiers et industriels français avec les nazis au seul motif du profit suivie d'une « falsification » après-guerre[33], est refusée par le comité de lecture de cette revue[34], ce que l'historienne interprète comme une censure[35]. La fabrication française de Zyklon B et le refus de publication de l'article de Lacroix-Riz sont révélés par deux articles publiés fin 1996[34] - [36]. La publication du second de ces articles, dans L'Humanité du , lance la controverse publique, dont la presse internationale se fait l'écho[37] - [31] - [38]. S'appuyant sur des archives allemandes, britanniques et américaines, l'auteur y soutenait que le groupe Ugine avait investi dans sa filiale à 51 % Durferrit-Sofumi, codétenue à 49 % par la société allemande Degesch du groupe IG Farben[31] - [39] - [40], pour produire du gaz Zyklon B. L'historienne tire argument de l'intervention de techniciens allemands et d'un « accroissement disproportionné » de la production qui, selon elle, ne pouvait être expliqué par celui de la demande d'insecticide[34]. Dans un article publié en 1997[41], Annie Lacroix-Riz soutient que le Zyklon B ainsi produit en France était « entièrement destiné à l'Allemagne et à des fins exclusivement militaires »[42]. Elle reconnaît cependant que « nous n'avons pas encore de documents prouvant formellement que le Zyklon fabriqué dans l'Oise était destiné aux camps »[43]. Elle reprend cette thèse dans son livre Industriels et banquiers sous l'Occupation (1999), décrit par Jon Henley, journaliste au quotidien britannique The Guardian, comme « extrêmement bien documenté »[44] - [45] et par l'historien Kenneth Moure de l'université de Santa Barbara (Californie), comme « agressivement marxiste »[46].

Robert Paxton reproche Ă  Annie Lacroix-Riz de s'ĂŞtre principalement appuyĂ©e sur les archives de la DĂ©lĂ©gation française auprès de la Commission d'armistice (CA) Ă  Wiesbaden[47]. En revanche, selon les journalistes Paul Webster et Stella Hughes, elle s'est appuyĂ©e sur des sources allemandes, britanniques et amĂ©ricaines[48] - [34]. Denis Peschanski, rapproche la production de Zyklon B de l'usine française, qui aurait atteint 37 tonnes en [43], de la consommation du camp d'Auschwitz, qui « n'en avait commandĂ© que 14 tonnes en 1943 et n'avait pas eu de difficultĂ©s d'approvisionnement auprès d'usines allemandes »[49]. Il considère que la rĂ©ponse Ă  la question de l'Ă©ventuelle fourniture par Ugine de Zyklon B Ă  Auschwitz « se trouve sans doute dans les archives de la Degesch (qui a fabriquĂ© le Zyklon B pour les chambres Ă  gaz) difficiles d'accès, mais qu'[Annie Lacroix-Riz] n'a pas essayĂ© d'avoir et, surtout, dans les archives d'Auschwitz, qui, elles, sont accessibles »[49]. Selon HervĂ© Joly, « le rapprochement fait par Annie Lacroix-Riz entre les augmentations de capital de la Durferrit-Sofumi intervenues en 1943 et les nouveaux dĂ©bouchĂ©s du Zyklon B dans les camps d'extermination n'a donc pas de sens » : « seule la sociĂ©tĂ© mère [Degesch] aurait directement vendu 50 tonnes de cyanure de sodium aux Allemands entre 1940 et 1944, ce qui correspondrait Ă  1,9 % de la production totale »[50]. Selon cet auteur, « d’après toutes les indications concordantes […] la prĂ©occupation des Allemands est seulement de dĂ©velopper la structure de commercialisation et d'application des antiparasites gazeux en France » pour rĂ©aliser « les nombreuses fumigations commandĂ©es par les troupes d'occupation », l'activitĂ© de la filiale commune avec Ugine Ă©tant « expressĂ©ment limitĂ©e Ă  la France, aux colonies françaises et aux pays de protectorat et sous-mandat […] Ă€ un moment oĂą leurs capacitĂ©s de production nationales sont encore excĂ©dentaires, la motivation des Allemands n’est Ă©videmment pas de faire pĂ©nĂ©trer Ugine sur leur propre marchĂ© »[51]. Annie Lacroix-Riz fait observer toutefois que les Ă©tiquettes du Zyklon B produit dans l'usine Ugine de Villers-Saint-SĂ©pulcre « Ă©taient en allemand »[52].

La controverse sur l'Holodomor

Reconnaissance internationale du Holodomor en 2008.
Reconnaissance internationale du Holodomor en 2023.

Dans une « présentation critique de documents originaux »[53] sur l' « extermination par la faim » en Ukraine en 1933 (Holodomor en ukrainien), diffusée à ses étudiants en 2004[54] mise à jour[55] et complétée[56] en 2008, Lacroix-Riz conteste la présentation de cette famine comme résultant d'une intention « génocidaire » du pouvoir soviétique, préférant y voir « une sérieuse disette conduisant à un strict renforcement du rationnement »[54] - [57], qui « résultait de phénomènes naturels et sociopolitiques »[56]. Elle s'appuie notamment sur les analyses de Wheatcroft et Davies[58], qui, selon Mark Tauger, « réfutent décisivement les explications intentionnalistes »[59]. Elle dénonce une « opération de propagande », « un bobard »[57] - [60] ». Elle reprend à son compte l'analyse de Douglas Tottle (en) (selon lequel le Holodomor est une création « frauduleuse » de « propagandistes nazis »[61]), dont elle considère l'ouvrage « essentiel »[55] - [62]. Ses articles sur ce sujet furent au cœur d'une importante controverse.

Son texte originel a suscité en 2006 de vives réactions, dans les associations de la diaspora ukrainienne, dont le Congrès mondial ukrainien[63]. À la suite de ces propos, une association d'Ukrainiens, soutenue par l'historien Stéphane Courtois, a organisé une pétition pour « appeler les plus hautes autorités de l’État à tout mettre en œuvre pour lutter contre le révisionnisme stalinien », que l'on peut interpréter comme une demande de suspension comme professeur d'université. Il s'est ensuivi une contre-pétition, dont les premiers signataires sont principalement des communistes dits orthodoxes[64].

Dans une interview de [65], interrogée par Daniel Laurent sur l'éventuelle dimension négationniste de son démenti du génocide stalinien en Ukraine, l'historienne réplique en renvoyant à ses recherches et en accusant ses contradicteurs de vouloir dédouaner les « autonomistes » ukrainiens, antisémites auxiliaires des Einsatzgruppen :

« Qu’on cesse de prendre les criailleries des associations “ukrainiennes” ou présumées telles pour des propos scientifiques. Ce que celles-ci me reprochent, et elles l'avouent dans leurs sites, c'est avant tout de montrer, dans divers travaux, publiés, eux, tel Le Vatican, l'Europe et le Reich, que les mouvements “autonomistes” ukrainiens dépendaient financièrement de Berlin bien avant la Deuxième Guerre mondiale, qu'ils ont contribué à l’extermination des juifs et des Russes d'URSS (Raul Hilberg l'a exposé avant moi et plus longuement) et que Szepticky, évêque de Lemberg (autrichienne) puis Lwow (polonaise), a été le soutien de la stratégie autrichienne puis allemande en et contre la Russie, tsariste puis bolchevique, depuis les premières années du XXe siècle, sous l'égide du Vatican. Qu'il ait béni la division nazie “Galicia”, et que les « autonomistes » ukrainiens aient participé en masse aux massacres de juifs et de Russes aux côtés de l'occupant allemand sont des affirmations qui rendent les associations “ukrainiennes” hystériques. Elles reposent sur des faits établis. »

Elle a fortement critiqué l'utilisation pédagogique du documentaire M6 Staline, le tyran rouge, consacré à la dictature de Staline, qu'elle qualifie de « vulgate anticommuniste » visant à « effrayer les jeunes »[66]. Ce film de M6, dont le conseiller historique est Nicolas Werth, l'un des meilleurs connaisseurs français de cette période et directeur de recherche à l'IHTP[57], est laissé libre de droit dans l'Éducation nationale[67].

Selon Stéphane Courtois, coordinateur du Livre noir du communisme, Lacroix-Riz s'appuie sur des dizaines de dépêches du Quai d'Orsay mais sans jamais s'interroger sur les conditions de production de ces dépêches, ne tenant « aucun compte des règles de travail élémentaires de l'historien ». De plus, Stéphane Courtois, qui cite notamment un ouvrage regroupant six mille témoignages de survivants, affirme que Lacroix-Riz « ignore les témoignages de base », et, de surcroît, « ignore tout autant les nombreux travaux tirés des archives soviétiques synthétisés par Nicolas Werth (…) elle ignore tout autant les nombreux ouvrages en anglais »[68] - [69].

Annie Lacroix-Riz répond :

« Staline et le régime soviétique auraient donc eu la capacité d'enfouir à jamais les morts entassés en quelques mois, alors que l'extermination de six millions de juifs, étirée sur près de trois ans a accumulé des preuves immédiatement visibles, perçues d'emblée très au-delà des frontières de la réalisation du processus, et conservées sur les lieux du génocide malgré les efforts que fit le IIIe Reich pour en dissimuler toute trace à partir de 1944 »[70].

L'historien René Rémond considère qu'Annie Lacroix-Riz « en est restée à la problématique politique de la Guerre froide. Elle continue à évoluer dans une perspective manichéenne, où un camp représente le bien, la liberté, la paix, c’est celui de Moscou ; et l'autre, qui est le contraire, l'empire du Mal (…)[71] ».

Théorie du « complot synarchiste »

Dans ses travaux sur la collaboration économique de la France avec l'Allemagne pendant l'Occupation, Annie Lacroix-Riz soutient la véracité de la « Synarchie », théorie du complot tenue pour un mythe par les historiens contemporanéistes[72] - [73] - [74] - [75] - [76] - [77] - [78] - [12] - [79] - [80] - [81] - [82] - [83] - [84]. Elle affirme également que les industriels français ont pris l’initiative de cette collaboration sans attendre d'y être contraints. L'historien Robert Paxton[78] remarque que les travaux de Lacroix-Riz posent un « problème de sources », estimant que celles-ci sont incomplètes, et il reproche à Lacroix-Riz d'être « visiblement attirée par la thèse du complot. Elle revient au vieil épouvantail de la « Synarchie », contredisant par ces histoires de sociétés secrètes ses propres remarques très pertinentes sur la logique marchande à court terme[78]. »

Avec Le Choix de la défaite : les élites françaises dans les années 1930, ouvrage publié en 2006 puis réédité en 2009, Annie Lacroix-Riz relance l'intérêt pour cette théorie du complot, et ses conférences filmées sur ce thème connaissent un certain succès sur le Web[85]. Son ouvrage expose la thèse d'un complot synarchique pendant l'entre-deux-guerres qui aurait manigancé la défaite militaire de la France en 1940, permettant censément aux « synarques » d'accéder au pouvoir[85] :

« Mon livre entre autres choses affirme que la France a fonctionné comme une dictature de la Banque de France, mais une dictature que la Banque de France a trouvée trop douce, précisément parce que la population est en mesure de s'y opposer de temps à autre. Et c'est pourquoi la Banque de France a trouvé que des institutions nouvelles qui ressembleraient à celles que l'Italie avait admirablement constituées, puis qui ressembleraient à celles que l'Allemagne avait encore mieux constituées, que des institutions nouvelles feraient beaucoup mieux l'affaire qu'une République qui laissait subsister des moyens de défense pour le maintien des salaires ou, en tout cas, leur maintien vaille que vaille[86]. »

Pour l'historien Olivier Dard, auteur de La Synarchie, le mythe du complot permanent, les travaux d'Annie Lacroix-Riz sur le sujet relèvent d'un discours anticapitaliste d'extrême gauche qui instruit à travers la synarchie le procès traditionnel du « grand capital » et des élites. Il conclut que « l'intention d'Annie Lacroix-Riz est d'historiciser cette affaire à des fins idéologiques en reprenant nombre d'accusations déjà portées en leur temps par le parti communiste […] Son usage des sources est celui d'une instruction exclusivement à charge dont la conclusion est écrite à l'avance par des postulats idéologiques clairement énoncés[87]. »

Henry Chavin, directeur général de la Sûreté nationale sous le régime de Vichy. En , il fait circuler un rapport qui prétend dévoiler le complot de la « Synarchie »[81].

L'historien Jean-Louis Panné relève que Le Choix de la défaite : les élites françaises dans les années 1930 paraît dépeindre une « République fantomatique [où] tout semble [se] tramer dans des coulisses ténébreuses, des couloirs de banques et des cabinets occultes ». Panné ajoute que l'ouvrage se compose d'une « accumulation d'affirmations successives (« Mon livre affirme... ») [mais cela] ne fait pas une démonstration historique et, bien souvent, les notes qui sont censées les justifier sont en fait des culs-de-sac qui n'éclairent nullement le propos ». Selon l'historien, Annie Lacroix-Riz prétend s'appuyer sur des archives et de nombreuses références mais :

« [...] elle les passe à la moulinette de sa conviction préconçue. Nous avons soit de longues citations jamais remises dans leur contexte, soit des bribes de citations enchâssées dans ses propres phrases, dans une accumulation sans fin, hâchée, sans hiérarchie, et qui finit par rendre toutes questions abordées obscures. [...] À cela s'ajoute un culte de l'archive policière - tel le fameux rapport Chavin sur la Synarchie - prise pour valide à 100%. Ce qui conduit Annie Lacroix-Riz à faire l'éloge du « bon fonctionnaire de police qui fait bien son travail[86] » ; par là, elle renonce à toute analyse critique du document et même à toute critique (marxiste) de l'appareil d'État qui préside à la constitution des archives. Le travail de l'historien consiste-t-il à recopier de manière plus ou moins éclairée ce qu'il y trouve ? Une telle « méthode » lui fait avaliser les erreurs ou les imprécisions de ces fameux rapports comme lorsqu'elle affirme que Gustave Hervé s'est occupé de La Vague rouge de Gustave Gautherot[88]. On se demande d'ailleurs pourquoi elle n'a pas commencé ses travaux par l'édition critique du fameux rapport Chavin qu'elle affectionne tant. On comprend à la réflexion que cela aurait sans doute interdit la naissance du charme très particulier que dégage son livre, un hermétisme séduisant qui enchante ceux qui veulent s'initier et attendent la révélation finale des secrets de la marche du monde. Il s'agit là d'une dimension essentielle de son entreprise : son livre se tient au carrefour de l'histoire et du pamphlet politique, à destination d'un public militant qui n'aura ni le temps ni les moyens de vérifier la moindre des assertions de l'auteur, se trouvant dès lors réduit à croire sur parole, mais satisfait sans doute de trouver là confirmation tautologique de ses dispositions idéologiques, une représentation simpliste du capitalisme qui s'apparente plus à la caricature (haut de forme et gros cigares) qu'à une réelle analyse, même marxiste[89]. »

L'historien François Delpla considère que l'ouvrage de Lacroix-Riz reprend la « vieille antienne [...] de la France trahie en 1940 ». Bien que Delpla loue le travail de recherche de Lacroix-Riz dans les fonds d'archives, il déplore que « les documents [soient] en l’occurrence livrés bruts, plus souvent que confrontés et analysés dans leurs nuances[90]. »

L'historien Thibault Tellier juge que dans De Munich à Vichy : l’assassinat de la Troisième République (1938-1940), l'« analyse historique [se] trouve trop limitée » par son « caractère engagé » et que « le parti pris doctrinaire adopté par l'auteur [dans Le Choix de la défaite] fragilise son argumentation ». Ainsi, les considérations de Lacroix-Riz sur le personnel politique français de 1940 « témoigne[nt] en particulier des a priori de l'auteur dans le but d’étayer son postulat de départ[91]. »

En sus des critiques formulées par les historiens, Conspiracy Watch s'appuie sur les travaux d'Olivier Dard pour reprocher à Lacroix-Riz « la faible diversité [de ses] sources » ainsi que l'interprétation sans distance critique des archives policières de l'époque, qui comportent leur part d'inexactitudes et de fantasmes[92], notamment le rapport « truffé d’erreurs factuelles » que remet Henry Chavin, directeur de la Sûreté nationale de Vichy, au ministre de l'Intérieur à l'été 1941, point de départ des dénonciations visant le prétendu « complot synarchiste[85]. »

Histoire des relations internationales

Depuis les années 2000, Annie Lacroix-Riz analyse les relations entre le Vatican, l'Allemagne hitlérienne et l'Italie fasciste pendant les années 1930 et la Seconde Guerre mondiale, puis à l'avenir de dignitaires nazis et oustachis dans les démocraties occidentales[93].

Le plan Marshall

En 1986, elle consacre un livre à la genèse et à l'adoption du plan Marshall[94]. L'historien Fritz Stern considère cet ouvrage comme une « analyse tendancieuse des relations franco-américaines de la Libération au plan Marshall », « réduisant les nations européennes à l'équivalent de républiques bananières. » En outre, Stern note qu'Annie Lacroix-Riz n'identifie pas les nouvelles sources d'archives qu'elle affirme avoir exploitées mais se contente de renvoyer à sa thèse d'État comme source et de se référer « sélectivement » à une « abondante littérature secondaire[95]. »

Le rĂ´le du Vatican dans les relations internationales

Le pape Pie XII.

Dans son livre Le Vatican, l'Europe et le Reich De la Première Guerre mondiale à la guerre froide paru en 1994, elle soutient que l'antibolchevisme de la Curie ne rend pas compte d'une stratégie vaticane dictée par des considérations avant tout territoriales et qui s'est largement confondue avec celle du Reich : promotion du germanisme contre le slavisme à l'Est et contre divers adversaires à l'Ouest[96] - [97]. Déclarant que « toute histoire religieuse à vision cléricale » est exclue de son livre[98], Annie Lacroix-Riz y affirme que Pie XII « partageait avec ses intimes allemands une haine viscérale contre les juifs toujours assimilés au judéo-bolchévisme »[96].

Elle ajoute, dans une tribune du Monde du intitulée « Pie XII, « pape de Hitler » », qu'avec l'appui de Pie XII, « l'Église s'engagea activement à l'est de l'Europe dans l'extermination[99] ».

Dans une analyse portant sur l'historiographie de l'Église catholique et la Seconde Guerre mondiale, le professeur émérite d'histoire contemporaine Étienne Fouilloux évoque la « lourde charge unilatérale d'Annie Lacroix-Riz » contre le pape, aussi « partisane » selon l'historien que les travaux de certains défenseurs de Pie XII tels que Pierre Blet, Jean Chélini et Vesna Drapac :

« Avec des arguments opposés, Annie Lacroix-Riz joue les procureurs en disqualifiant d'un revers de main la production récente d’histoire religieuse jugée partisane, mais en sens contraire. Reproche qui ne saurait bien sûr l'atteindre... La conjonction des attaques de droite et de gauche contre une telle production est d’ailleurs piquante[100]. »

Militantisme politique

Annie Lacroix-Riz milite au PĂ´le de renaissance communiste en France (PRCF)[101].

En 2005, elle participe à la conférence « Axis for Peace » organisée par le Réseau Voltaire[101]. Rudy Reichstadt, sur le site web Conspiracy Watch, qualifie la liste des participants de « who’s who des auteurs conspirationnistes les plus en vue de l’époque[102]. » En outre, elle intervient dans le cadre d'un documentaire produit par le Réseau Voltaire et réalisé par Béatrice Pignède[103] - [104]. Selon l'historien et éditeur Jean-Louis Panné :

« Annie Lacroix-Riz se risque aussi à la prédiction directe : dans un film intitulé État de guerre datant de 2005[103] (avec notamment les interventions de Thierry Meyssan et de l'« humoriste » Dieudonné), elle annonçait doctement le déclenchement de la guerre contre la Russie par les puissances occidentales dans un délai de deux à trois ans[105]. »

Elle participe en à l'université d'automne de l'Union populaire républicaine (UPR) de François Asselineau[106].

Journalisme

Elle collabore ponctuellement au Monde diplomatique[107] et sur Internet au Canard républicain[108].

Publications

  • La CGT de la LibĂ©ration Ă  la scission (1944-1947), Paris, Éditions Sociales, 1983, 400 p. (ISBN 9782209055302)
  • Le choix de Marianne: les relations franco-amĂ©ricaines de 1944 Ă  1948, Paris, Éditions Sociales, 1985, puis 1986, 222 p. (ISBN 978-2209057900)
  • Les Protectorats d’Afrique du Nord entre la France et Washington du dĂ©barquement Ă  l'indĂ©pendance 1942-1956, Paris, L'Harmattan, 1988, 262 p.
  • L'Ă©conomie suĂ©doise entre l'Est et l'Ouest 1944-1949 : neutralitĂ© et embargo, de la guerre au Pacte Atlantique, L'Harmattan, 1991, 311 p., prĂ©sentation en ligne, prĂ©sentation en ligne.
  • Le Vatican, l'Europe et le Reich de la Première Guerre mondiale Ă  la Guerre Froide (1914-1955), Paris, Armand Colin, coll. « RĂ©fĂ©rences » Histoire, 1996, 540 p., puis Ă©dition complĂ©tĂ©e et rĂ©visĂ©e, 2010, 720 p. — Vatikan, Evropa i Rajh od Provg Svetskog Rata do Hladnog Rata, Belgrade, Sluzbeni Glasnik, 2006, 647 p. Traduction en serbo-croate, (ISBN 2200242921 et 978-2200242923)
  • Industrialisation et sociĂ©tĂ©s (1880-1970). L'Allemagne, Paris, Ellipses, 1997, 128 p. (ISBN 9782729867478)
  • Industriels et banquiers français sous l'Occupation : la collaboration Ă©conomique avec le Reich et Vichy, Paris, Armand Colin, coll. « RĂ©fĂ©rences » Histoire, 1999, 661 p. puis 2007. (ISBN 9782200251093)
  • L'Histoire contemporaine sous influence, Paris, Le Temps des cerises, 2004, 145 p., puis, 2e Ă©dition (1er, 120 p.), 2010. (ISBN 978-2841094752)
  • Le choix de la dĂ©faite : les Ă©lites françaises dans les annĂ©es 1930, Paris, Armand Colin, , 2e Ă©d. (1re Ă©d. 2006), 679 p. (ISBN 978-2-200-35111-3, BNF 41326233).
  • L'intĂ©gration europĂ©enne de la France : La tutelle de l'Allemagne et des États-Unis, Paris, Pantin, Le Temps des cerises, 2007, 108 p. (ISBN 978-2841096978).
  • De Munich Ă  Vichy : l'assassinat de la Troisième RĂ©publique, 1938-1940, Paris, Armand Colin, , VIII-408 p. (ISBN 978-2-200-35111-3, BNF 41326233, prĂ©sentation en ligne).
  • L’Histoire contemporaine toujours sous influence, Pantin, Le Temps des cerises, 2012, 263 p. (ISBN 978-2-84109-954-2)
  • Aux origines du carcan europĂ©en (1900–1960) : la France sous influence allemande et amĂ©ricaine, Pantin, Delga / Le Temps des cerises, 2014, 197 p. (ISBN 978-2-37071-001-7)
  • Scissions syndicales, rĂ©formisme et impĂ©rialismes dominants 1939-1949, Le Temps des cerises, 2015, 250 p.
  • Les Ă©lites françaises entre 1940 et 1944 : de la collaboration avec l'Allemagne Ă  l'alliance amĂ©ricaine, Paris, Armand Colin, 2016, 496 p. (ISBN 978-2-200-24303-6)
  • La non-Ă©puration en France de 1943 aux annĂ©es cinquante, Paris, Armand Colin, 2019, 672 p. (ISBN 978-2200625146) [prĂ©sentation en ligne]

Notes et références

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    « A le mérite incontestable d'apporter une masse de nouveaux détails surtout sur la collaboration industrielle au jour le jour et une exploitation in extenso du fonds du Majestic aux Archives nationales, mais ne dépasse toujours pas, au point de vue de la documentation,l'Hexagone »
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    « Lacroix-Riz's approach is aggressively Marxist, attacking moderate interpretations of capitalist behavior and emphasizing the discrepancies between the postwar claims of business leaders who minimized their dealings with Occupation authorities in self-defense and the evidence in the archival records that demonstrates extensive, opportunistic contact developed to put French industry to work meeting the needs of German purchasers. She assumes that economic choices and their consequences and outcomes were clear to the actors involved. »
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    « Douglas Tottle a démontré en 1987 que le thème de la famine « génocidaire stalinienne » d’Ukraine en 1932-1933 avait été l’œuvre, d'emblée (1933-1935), du Reich nazi et de ses alliés, ukrainiens ou non, américains (presse Hearst, via des articles de journalistes qui ne visitèrent pas l’Ukraine de 1933), etc. »
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  89. Jean-Louis Panné, « L'organisation de la défaite ou le délire en histoire : Annie Lacroix-Riz : Le Choix de la défaite. Les élites dans les années 30. (Armand Colin, 2006, rééd. 2007, 671 pages.) », Commentaire, no 124,‎ 2008-2009, p. 1222-1223.
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  91. Thibault Tellier, « Lacroix-Riz Annie, De Munich à Vichy : l'assassinat de la Troisième République (1938-1940), Paris, Armand Colin, 2008, 408 p., 29 € [compte rendu] », Vingtième Siècle : Revue d'histoire, Paris, Presses de Sciences Po, no 104,‎ , p. 209 (lire en ligne).
  92. Sans citer Lacroix-Riz, l'historien Jean-Marc Berlière évoque ainsi la fascination exercée par ce type d'archives : « Rappelons d’abord qu’en dépit des mirages suscités par les diverses et récentes ouvertures d’archives, qu’elles soient de l’Est, de Moscou, de l’Occupation, de l’armée, de la justice ou de la Préfecture de police, en dépit des vertiges du néopositivisme et de la sacralisation dont elle est l’objet, l’archive, si essentielle à notre travail, ne dit pas tout, et surtout pas la vérité. Elle peut même mentir, induire gravement en erreur : il appartient à l’historien, avec d’infinies précautions et une méticuleuse patience, de la croiser, de la vérifier, de l’interpréter, mais certes pas de lui faire « avouer » quoi que ce soit. Cette vérité, valable pour toute archive, l’est plus encore pour des « archives de police » qui, plus que toute autre, par leur nature, leur origine ou leur contenu, suscitent de curieux fantasmes trouvant sans doute leur source dans « la puissance d’enchantement » de l’institution qui les produit, et notamment dans les pouvoirs et méthodes qu’on lui attribue généralement à tort. », Jean-Marc Berlière, « Archives de police / historiens policés ? », Revue d'histoire moderne et contemporaine, Paris, Belin, nos 48-4bis,‎ , p. 57-68 (lire en ligne).
  93. Sauvetage cynique après 1945, Le Monde diplomatique
  94. Le choix de Marianne : les relations franco-américaines de 1944 à 1948, Éditions sociales,
  95. (en) Fritz Sternz, « Books - Reviews », Foreign Affairs,‎ , p. 404
    « A tendentious analysis of Franco-American relations from Liberation to the Marshall Plan, with the theme that the United Sates forced France into submission and also consistently favored German over French interests. A crude picture of American "imperialism", of European countries being reduced to states approximating banana republics. Allegedly based on new archival sources, the book does not identify them, the reader is referred to the author's thèse d'état for sources. Abundant secondary litterature is used selectively. »
  96. Jean-Marie Donegani, « Le Vatican, l'Europe et le Reich De la Première Guerre mondiale à la guerre froide », Archives de sciences sociales des religions, no 108,‎ , p. 85-86 (lire en ligne).
  97. Francis Latour, « De la spécificité de la diplomatie vaticane durant la Grande Guerre », Revue d'histoire moderne et contemporaine, t. 43-2,‎ , p. 349 (lire en ligne).
  98. http://www.armand-colin.com/upload/Vatican_Europe_Reich_intro.pdf Introduction du livre Le Vatican sur le site de son Ă©diteur
  99. Annie Lacroix-Riz, « Pie XII, "pape de Hitler" », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  100. Étienne Fouilloux, « Église catholique et seconde guerre mondiale », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, Paris, Presses de Sciences Po (PFNSP), no 73,‎ , p. 122-123 (lire en ligne).
  101. Michel Briganti, André Déchot et Jean-Paul Gautier, La Galaxie Dieudonné : pour en finir avec les impostures, Syllepse, coll. « Arguments et mouvements. Mauvais temps », , 191 p. (ISBN 978-2-84950-285-3, BNF 42436440), p. 52, n. 28.
  102. Rudy Reichstadt, « Conspirationnisme : Un état des lieux - Note n° 11 », Fondation Jean-Jaurès, Observatoire des radicalités politiques, 24 février 2015, [lire en ligne].
  103. État de guerre, film documentaire réalisé par Béatrice Pignède et Francesco Condemi, produit et réalisé par le Réseau Voltaire, Clap 36 et Télésur (2005).
  104. « Les Amis du Monde diplomatique tentés par la théorie du complot ? », sur conspiracywatch.info, .
  105. Jean-Louis Panné, « L'organisation de la défaite ou le délire en histoire : Annie Lacroix-Riz : Le Choix de la défaite. Les élites dans les années 30. (Armand Colin, 2006, rééd. 2007, 671 pages.) », Commentaire, no 124,‎ 2008-2009, p. 1220, n. 4.
  106. Cécile Vaissié, Les Réseaux du Kremlin en France, Les Petits Matins, , 391 p. (ISBN 978-2-36383-212-2, BNF 45077606), p. 249-250.
  107. Citations dans Monde diplomatique, sur wikiquote.org
  108. Annie Lacroix-Riz, "Réponse à « Du mésusage de l’histoire et des archives » de Gilles Morin, 20&21", Le Canard Républicain, 26 septembre 2020.

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