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Raul Hilberg

Raul Hilberg est un historien et politologue juif américain d'origine autrichienne, né le à Vienne en Autriche et mort le à Williston dans l'État du Vermont aux États-Unis.

Raul Hilberg
Biographie
Naissance
Vienne
Décès
État du Vermont (États-Unis)
Nationalité Drapeau des États-Unis Américaine
Thématique
Formation Université Columbia, Brooklyn College, université de la Ville de New York et Abraham Lincoln High School (en)
Profession Historien, politologue et Ă©crivain
Employeur Université du Vermont
Travaux La Destruction des Juifs d'Europe
Approche Histoire de la Shoah
Distinctions Prix frère et sœur Scholl (), commandeur de l'ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne (d), prix Anisfield-Wolf (), docteur honoris causa de l'université de Vienne (d), prix international Viareggio-Versilia (d) (), membre de l'Académie américaine des arts et des sciences (d) et Marion-Samuel-Preis (d) ()
Membre de Académie américaine des arts et des sciences

Spécialiste de la Shoah de réputation internationale, il a été le premier à reconstituer dans une synthèse d'envergure, richement étayée, le processus d'ensemble du génocide perpétré à l'encontre des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale dans tous ses aspects politiques, économiques, techniques, administratifs et humains.

Biographie

Jeunesse et formation

NĂ© Ă  Vienne, Raul Hilberg fuit l'Autriche et les persĂ©cutions nazies en , Ă  l’âge de 13 ans, en compagnie de sa famille. Après un bref sĂ©jour Ă  Cuba, la mĂŞme annĂ©e, il dĂ©barque seul aux États-Unis. En 1944, il est de retour en Europe sous l'uniforme de l'armĂ©e amĂ©ricaine[1].

Raul Hilberg fait des études de science politique (B.A. 1948) au collège de Brooklyn de l'université de la ville de New York, et de droit public et gouvernement (M.A. en 1950, Ph.D. en 1955) à l'université Columbia.

Un historien de la Shoah

En 1956, il devient professeur de relations internationales à l'université du Vermont, à Burlington, où il demeure pendant toute sa carrière[1], multipliant les congés sabbatiques pour mener à bien ses recherches.

Dès 1948, Raul Hilberg poursuit des recherches relatives au génocide des Juifs d'Europe. En 1952, il devient membre du War Documentation Project et du musée du mémorial de l'Holocauste des États-Unis, témoin du département de la Justice dans les procès contre les criminels concernés.

Ce poste lui donne accès aux archives du Troisième Reich saisies par l'armée américaine. Hilberg décide d'écrire sa thèse doctorale sous la direction de Franz Leopold Neumann. Après le décès de Neumann en 1954 dans un accident de voiture, Hilberg continue sa thèse sous la direction de William T. R. Fox. En 1955, il soutient sa thèse La Bureaucratie sous l'Allemagne nazie. Il éprouve de grandes difficultés à la faire publier[1]. À la fin des années 1950, l'extermination des Juifs suscite alors assez peu d'intérêt. L'arrestation d'Adolf Eichmann, en 1960, et l'ouverture de son procès donnent un regain d'intérêt à cette période, ce qui permet la publication de l'ouvrage.

Une Ĺ“uvre majeure, internationalement reconnue

Néanmoins, La Destruction des Juifs d'Europe paraît en 1961 dans l'indifférence générale. Cet ouvrage fournit l'estimation de cinq millions cent mille victimes juives[1], chiffre que l'on retrouve inchangé dans la deuxième édition de 1985.

Ce texte qu'il n'a cessé de compléter jusque dans les années 2000, peu avant sa mort, est devenu une référence internationale sur le génocide des Juifs, notamment après la publication de la deuxième édition en 1985 (en 1988 dans sa version française). De plus, Raul Hilberg a ajouté un dernier chapitre sur le Rwanda à la suite du génocide de 1994, refusant de se taire face à ce qui se passait dans le monde contemporain[2].

« Raul Hilberg dit aujourd’hui encore ne pouvoir répondre au « pourquoi » de « la solution finale ». Il n’en dissèque pas moins avec une précision extrême un processus qui a impliqué tous les rouages de l’État nazi, de la SS jusqu’aux Chemins de fer, ainsi que des pans entiers de la « société civile » allemande : industries, laboratoires, commerces. La rationalité industrielle implacable d’un processus dépourvu de toute signification particulière, sinon celle d’accomplir au mieux la tâche confiée, pour le plus grand nombre de ses acteurs, allemands ou collaborateurs, n’est pas la moindre des questions qui jaillit des recherches de Raul Hilberg. »

— Marc Blachère, L'Humanité, 18 mars 1998[3].

Raul Hilberg est mort en 2007, Ă  81 ans, Ă  son domicile amĂ©ricain de l'État du Vermont.

Publications

Ouvrages
  • La Destruction des Juifs d'Europe, 1961 ; Ă©d. Fayard, 1988, et Gallimard, coll. « Folio histoire », deux volumes, 1991 ; troisième Ă©dition, trois volumes, Gallimard, « Folio »-histoire, 2006.
  • ExĂ©cuteurs, victimes, tĂ©moins, Ă©d. Gallimard, coll. « NRF »-essais, 1994 et coll. « Folio histoire », 2004.
  • La Politique de la mĂ©moire, Gallimard, coll. « Arcades », 1996.
  • Holocauste : les sources de l'histoire (trad. Marie-France de PalomĂ©ra), Paris, Éditions Gallimard, coll. « NRF Essais », , 234 p. (ISBN 978-2-07-076199-9).
Direction
Contributions
  • (de) Auf den TrĂĽmmern der Geschichte. Gespräche mit Raul Hilberg, Hans Mommsen und Zygmunt Bauman, TĂĽbingen, Ă©d. Diskord, coll. « Studien zum Nationalsozialismus », 1999.
Édition de texte
  • PrĂ©face et Ă©dition d'Adam CzerniakĂłw, Carnets du ghetto de Varsovie – -, Ă©d. La DĂ©couverte, 2003 ; Ă©dition originelle The Warsaw Diary of Adam Czerniakow: Prelude to Doom, Ivan R. Dee Publisher, 1998.

Notes et références

Notes

    Références

    1. Annette Lévy-Willard, « Raul Hilberg, 70 ans, reconnu tardivement, raconte dans son autobiographie la genèse de la Destruction des Juifs d'Europe. L'archéologue de l'Holocauste », sur liberation.fr, Libération, (consulté le ).
    2. « Il a ajouté un chapitre sur le Rwanda », (réaction de Jonathan Littell à la mort de Raul Hilberg annoncée dans Libération le 7 août 2007).
    3. Marc Blachère, « « Raul Hilberg Itinéraire d'un proscrit devenu historien » », L'Humanité,‎ (lire en ligne) (avec l'aimable autorisation de B. Teissier, Bibliomonde.net).

    Liens externes

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