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Anne Lombard-Jourdan

Anna Jourdan, dite Anne Lombard-Jourdan, est une historienne française née le à Chambéry et morte le à Versailles.

Anne Lombard-Jourdan
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SpĂ©cialiste de l’histoire de Paris et de La Plaine Saint-Denis, elle a aussi publiĂ© de nombreux livres sur le folklore et la religion gauloise.

Biographie

EntrĂ©e premiĂšre Ă  l'École nationale des chartes, Anna Mathilde Jourdan[1] soutint et publia en 1933 sa thĂšse pour le diplĂŽme d'archiviste palĂ©ographe sur les Halles parisiennes de 1137 Ă  1436. Marcel PoĂ«te, le grand historien de Paris, qui avait remarquĂ© la jeune laurĂ©ate de l’École des chartes et qui l’initia Ă  l’urbanisme — discipline neuve avant guerre —, disait de sa thĂšse soutenue en janvier 1933 qu’elle Ă©tait « l’une des plus sĂ»res et des plus prĂ©cieuses contributions Ă  l’histoire de Paris ».

En 1934, nantie de lettres de recommandation de Lucien Febvre, elle rejoignit l’École des hautes Ă©tudes hispaniques de Madrid. Elle y fit la connaissance d’un jeune arabisant, Maurice Lombard, de retour d’un sĂ©jour d’études Ă  Rome, oĂč il avait Ă©tĂ© hĂŽte de la Fondation Primoli. Ils se mariĂšrent Ă  Madrid. Maurice Lombard (1904-1965), devint un islamologue rĂ©putĂ©, dont elle publia les Ɠuvres posthumes. La guerre civile espagnole ayant Ă©clatĂ©, la jeune femme dut renoncer aux recherches d’urbanisme qu’elle s’apprĂȘtait Ă  entreprendre sur les villes de l’Aragon. Elle accompagna son mari Ă  l’Institut français d’archĂ©ologie orientale (IFAO) au Caire. Leur complicitĂ© intellectuelle durera jusqu’aprĂšs la mort, en 1965, de Maurice Lombard. Elle publiera cinq de ses Ɠuvres posthumes. Leur fils, Denys Lombard (1938-1998), fut un grand spĂ©cialiste de l'Asie de l'Est et du Sud-Est.

En 1960, elle fut chef de travaux Ă  la VIe Section de l’École pratique des hautes Ă©tudes (EPHE) et le resta jusqu'en 1975. C’est Ă  cette Ă©poque qu’elle fait la rencontre de Jacques Le Goff, qui avait Ă©tĂ© Ă©lĂšve de Maurice Lombard. Historienne de la capitale, elle s'intĂ©ressa alors Ă  la pĂ©riphĂ©rie parisienne, en particulier, vers Saint-Denis, en particulier, et y consacrera plusieurs volumes. C’est dans ces annĂ©es qu’elle commença Ă  s’intĂ©resser aux mythes qui entourent la lĂ©gende gauloise.

Elle eut Ă©galement d'autres centres d'intĂ©rĂȘt et publia ainsi en 2002 la relation de voyage au Timor occidental d’un Français des LumiĂšres, Jean-Baptiste Pelon, aux Cahiers d’Archipel, courroie de transmission Ă©ditoriale d’Archipel, la revue cofondĂ©e par son fils Denys Lombard, orientaliste de renom, directeur de l’École française d’ExtrĂȘme-Orient jusqu’à sa mort en 1998. Elle signera d’ailleurs plusieurs contributions Ă  cette revue.

À l’occasion de ses 100 ans, elle revint Ă  son sujet d'Ă©tude de sa jeunesse, les Halles parisiennes, en publiant Les Halles de Paris et leur quartier (1137-1969).

Elle meurt en [2] - [3].

La plaine du Lendit

La bataille de Saint-Denis dans les « Champs Druydes Â», MusĂ©e de la Renaissance (Ecouen), 1567.

L'Ɠuvre d'Anne Lombard-Jourdan est centrĂ©e sur l'histoire de Paris et de Saint-Denis et de la survivance supposĂ©e de traditions gauloises. Anne Lombard-Jourdan a procĂ©dĂ© Ă  la reconstitution de l'histoire de cette parcelle de l'Île-de-France du NĂ©olithique, jusqu'au Moyen Âge. S'appuyant sur une Ă©rudition multiforme, puisant ses rĂ©fĂ©rences dans les sources littĂ©raires et narratives, dans la diplomatique, la philologie, la topographie, l'archĂ©ologie, Anne Lombard-Jourdan s'est attachĂ©e Ă  dĂ©montrer l'importance de la plaine du Lendit pour les Gaulois sur le plan religieux et Ă©conomique, importance qui se perpĂ©tua Ă  l'Ă©poque franque. Aucun texte ni source archĂ©ologique n'Ă©taye toutefois ces assertions. Selon Anne Lombard-Jourdan, le Lendit fut un centre religieux, politique, Ă©conomique Ă  l'Ă©poque de la Gaule indĂ©pendante et conserva Ă  travers les siĂšcles un rayonnement dont bĂ©nĂ©ficia et que sut exploiter l'abbaye de Saint-Denis. Les textes sur les origines du culte de saint Denis occulte l'existence d'un pĂŽle identitaire de la Gaule paĂŻenne antĂ©rieure, qui se serait situĂ© dans la plaine du Lendit, dans la zone comprise entre au sud, les hauteurs de Montmartre et Belleville sĂ©parĂ©es par le col de la Chapelle, et au Nord, la basse vallĂ©e du Croult.

L'intelligentsia dionysienne[Note 1] attribua ainsi la fondation du monastĂšre Ă  Dagobert, obtenant ou forgeant les diplĂŽmes royaux propres Ă  assurer Ă  Saint-Denis une totale exemption et le contrĂŽle des foires dont celle du Lendit, ce qui permit Ă  l'abbaye de s'attacher l'appui de la monarchie franque puis française. Elle composa les textes exaltant la ïŹgure de saint Denis[Note 2] et rĂ©cupĂ©ra Ă  son profit le prestige liĂ© au site du Lendit.

Pour Anne Lombard-Jourdan, transparaĂźt derriĂšre cette rĂ©cupĂ©ration une tradition paĂŻenne de premiĂšre importance qui s'attachait depuis l'Ă©poque celte Ă  un tumulus situĂ© au cƓur de la plaine du Lendit, baptisĂ© mund-gawi par les Francs (« celui qui protĂšge le pays Â»), d'oĂč le terme de Montjoie. Ce lieu aurait Ă©tĂ© vĂ©ritablement un lieu de rassemblement Ă©conomique et religieux des Gaulois, une Ă©tape sur la route de l'Ă©tain entre Cornouailles et MĂ©diterranĂ©e et centre druidique, sanctuaire des Gaules. Dans le but d’exorciser ce lieu de culte paĂŻen, Saint-Denis devint l’équivalent et le substitut du “ProtĂšge-pays”. Son nom rejoignit celui de “Munjoie” dans l’appel des guerriers en dĂ©tresse.

Antiquité

  • D’aprĂšs la GloriosĂŠ, la premiĂšre Vie de saint Denis, datant l'an 500, il existe un lieu trois fois saint au Lendit ; il est en effet question dans l’hagiographie d'un « vĂ©nĂ©rable lieu triple » oĂč se dĂ©roula le martyre des trois saints : Denis, Rustique, ÉleuthĂšre. La version la plus proche de l’originale est conservĂ©e dans un manuscrit du Xe siĂšcle ; les variantes ultĂ©rieures rĂ©vĂšlent le dĂ©sarroi des copies : si l’endroit est dĂ©jĂ  un « vĂ©nĂ©rable lieu triple Â», c’est qu’il est un sanctuaire ancestral dĂ©diĂ© Ă  trois divinitĂ©s gauloises[4].
  • Anne Lombard-Jourdan rapproche cette mention d'un lieu trine Ă  celle de la trinitĂ© de dieux gaulois rapportĂ©e par Lucain dans la Pharsale[5], les peuples de la Celtique Ă©taient les gardiens du sanctuaire d’une triade de grands dieux, oĂč s’accomplissaient de sanglants sacrifices ; il donne le nom des trois divinitĂ©s majeures : TeutatĂšs, le dieu de la tribu, Ésus assimilĂ© tantĂŽt Ă  Mars ou Ă  Mercure par les scoliastes, Taranis, Dieu du tonnerre et du soleil.
  • Anne Lombard-Jourdan rappelle Ă©galement que selon Jules CĂ©sar, les Gaulois se rĂ©unissaient lors de grandes assemblĂ©es druidiques en un lieu identifiĂ© avec le centre ou ombilic de la Gaule, aux frontiĂšres du pays des Carnutes[6] ; les Gaules Celtique et Belgique Ă©tant sĂ©parĂ©es par la Seine et la Marne, un tel centre des Gaules devrait logiquement se situer selon elle Ă  la confluence de ces deux cours d'eau.

Moyen Âge

Carte de Mathis Zundten, BNF, 1565.

Anne Lombard-Jourdan s'est appuyĂ©e sur des textes mĂ©diĂ©vaux pour tenter de dĂ©montrer que le souvenir de la dimension sacrĂ©e du Landy dans l'AntiquitĂ© subsistait au Moyen Âge.

  • Anne Lombard-Jourdan a publiĂ© un texte inĂ©dit de Raoul de Presles, qui identifie le centre des Gaules avec le nord de Paris et Ă  un Mons Jovis[7]. Raoul de Presles, qui disposait d’une bibliothĂšque trĂšs importante avait Ă  disposition des textes qui ne sont pas parvenus jusqu’à nous ; des vestiges architecturaux disparus depuis Ă©taient encore visibles de son temps dans la banlieue parisienne et il y fait allusion. Le goĂ»t pour l’archĂ©ologie existait au Moyen Âge[8]. Par ailleurs, dans son Compendium morale de re publica, il affirme que trois dieux Ă©taient adorĂ©s sur trois hauteurs au nord de Paris : Jupiter Ă  Montjavoult, Mercure Ă  Montmartre, Apollon Ă  Courdimanche. En haut de Montmartre, un feu Ă©tait allumĂ© au dĂ©but des cĂ©rĂ©monies qui rĂ©unissaient les druides et le peuple. C’est le Mons jovis qui Ă©tait le plus respectĂ© et le plus rĂ©putĂ© et selon Raoul de Presles c’est de cet endroit que Jules CĂ©sar parle quand il Ă©voque la rĂ©union annuelle des Gaulois aux confins du pays des Carnutes[Note 3] - [9]. Raoul de Presles Ă©voque l’existence d’un oracle Ă  Apollon sur le site de Saint-Denis du nom de Tricine dans sa Musa dĂ©diĂ©e Ă  Charles V en 1365 ou 1366. Du IXe au XIIIe siĂšcle, les textes font mention d’un lieu-dit Tricina[Note 4]. Dans un songe qu'il raconte, Denis l’ArĂ©opagite conseille Ă  Raoul de regagner Tricine et de consulter les « dieux de ses pĂšres », ses « dieux pĂ©nates », ses « dieux Lares », ses « propres dieux » ; Raoul se rend Ă  Tricine et y retrouve saint Denis et ses deux compagnons, montrant qu'il avait compris que ces derniers servaient d’écrans aux dieux gaulois qui rĂ©gnaient autrefois en Gaule. D’aprĂšs la Musa, un oracle dit Tricina permettait de consulter l'Apollon gaulois ou Belenos au nord de Paris. Les Parisis choisirent de faire figurer sur leurs premiers statĂšres d’or l’Apollon classique, mais la joue timbrĂ©e d’une croix dĂ©cussĂ©e, symbole gaulois du soleil[10]. Tricine est un distributif latin signifiant « chaque fois trente[11] Â». Il peut indiquer que l’oracle Ă©voquĂ© par Raoul de Presles ne fonctionnait que tous les trente ans, selon les prĂ©conisations des druides, ces derniers comptant en siĂšcles trentenaires. Pour Anne Lombard-Jourdan, cet endroit fut l'Ă©quivalent en Gaule pour la collectivitĂ© des peuples celtique, que Delphes Ă©tait en GrĂšce pour la collectivitĂ© hellĂ©nique et Tara pour les peuples de l’Irlande[12].
  • Le souvenir du rĂŽle de borne frontiĂšre et de point de rencontre jouĂ© par le monticule est signalĂ© au XIIe siĂšcle quand HonorĂ© d'Autun fait de la Montjoie l’équivalent des extremi fines Galliae de CĂ©sar dans De imagine Mundi : la Belgique du Mons Jovis (Montjoie) et s'Ă©tend jusqu’à la Manche[13] - [14].
  • Suger rappelle la prĂ©sence prĂšs de la Montjoie et du Perron, coupant la route de l’EstrĂ©e entre Paris et Saint-Denis de deux colonnes de marbre qu'il compare Ă  celles d’Hercule Ă  GadĂšs[15] - [Note 5]. Le principal jalon sur la route Ă©tait une croix de pierre dite Crux ad Fines (croix aux limites) qui figure sur tous les plans de la Plaine Saint-Denis jusqu’à la RĂ©volution ; limite des droits respectifs du roi et de l’abbaye, les cortĂšges royaux faisaient une pause en cet endroit et les rencontres avec les rois Ă©trangers y avaient lieu[Note 6] - [16].

Renaissance

Anne Lombard-Jourdan signale sur différents documents datant du XVIe siÚcle la présence de vestiges archéologiques au Lendit.

  • Sur le plan de Paris et de ses environs de Mathis Zundten (1565), entre Paris et Saint-Denis, Ă  l’endroit exact occupĂ© par la Montjoie et sous le nom « Le Landi Â», on peut voir Ă  cĂŽtĂ© de deux croix, des colonnes et des blocs de pierre, vestiges de ruines antiques[Note 7].
  • Quatre alexandrins tissĂ©s sur une tapisserie laissent entendre qu'au XVIe siĂšcle, une fonction religieuse druidique Ă©tait assignĂ©e au Lendit ; la tapisserie La bataille de Saint-Denis (1567) datant d'entre 1570 et 1589 Ă©voque les « Champs Druydes Â» et regrettent qu'en ce lieu les Français tuent d'autres Français[17].
  • Un tableau prĂ©sent au musĂ©e Carnavalet d'un peintre anonyme de la fin du XVIe siĂšcle reprĂ©sente sainte GeneviĂšve sur la route reliant Paris Ă  Saint-Denis, assise Ă  l’intĂ©rieur d’un cercle de pierres dressĂ©es, attestant de la prĂ©sence d'un vĂ©ritable cromlech au Lendit et montrant ce qui pourrait ĂȘtre le Perron.

ÉvĂ©nements intervenus Ă  l'Ă©poque romaine

La plaine du Lendit et son environnement, avec notamment la Montjoie à l'est de l'Estrée.

La construction du Pilier des Nautes

Selon l'historienne Anne Lombard-Jourdan, les Nautes, en Ă©difiant le pilier, voulurent montrer aux peuples de la Gaule la voie de la coopĂ©ration, qu'il Ă©tait dĂ©sormais raisonnable de suivre. En dĂ©diant le pilier Ă  Jupiter, ils montraient qu'ils agrĂ©aient Ă  la religion des Romains tout en affirmant leur fidĂ©litĂ© aux cultes indigĂšnes par la mention de dieux gaulois[18]. La construction du pilier est contemporaine de l'interdiction des assemblĂ©es de druides. En donnant une figure humaine aux dieux gaulois, les Nautes contribuaient Ă  ruiner la position d'intermĂ©diaires des druides entre les dieux et les hommes[19]. Pour Anne Lombard-Jourdan, le pilier aurait Ă©tĂ© situĂ© au Lendit Ă  proximitĂ© oĂč se seraient rĂ©unis selon elle les druides des Gaules[20]. D'aprĂšs les plans les plus anciens, dont celui de Charles Inselin (1708), il aurait existĂ© un lieu-dit "le Pilier" et un tel nom attribuĂ© Ă  une prairie Ă  proximitĂ© du lieu de rĂ©union des druides ne peut qu'attester selon Anne Lombard-Jourdan de la prĂ©sence d'un pilier dĂ©diĂ© aux dieux. Pour Anne Lombard-Jourdan, l’auteur de la premiĂšre vie de saint Denis fait allusion au pilier et Ă  l’inscription qui mentionnait que le monument avait Ă©tĂ© Ă©difiĂ© par les Nautes car celui-ci remarque que « les idoles ont Ă©tĂ© dĂ©truites par ceux-lĂ  mĂȘmes qui les avaient Ă©levĂ© Ă  leurs frais[21] Â». En 658, le concile de Nantes recommanda de renverser les pierres, objets de la vĂ©nĂ©ration des paĂŻens et de les cacher pour que les adorateurs ne puissent les retrouver. Le pilier aurait Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© plus tard dans l'Ăźle de la CitĂ© pour ĂȘtre dissimulĂ© sous l'autel de la future cathĂ©drale Notre-Dame. Le dieu Cernunnos apparaĂźt en bonne place sur le pilier des Nautes. Or, selon Anne Lombard-Jourdan, le dieu pĂšre des Gaulois auquel Jules CĂ©sar donne le nom d'un dieu romain, Dis Pater, nom archaĂŻque de Pluton, pourrait ĂȘtre Cernunnos. Dis Pater est en effet le dieu du monde souterrain et des richesses comme pourrait l'ĂȘtre Cernunnos. Cernunnos est le seul dieu Ă  porter systĂ©matiquement des attributs caractĂ©ristiques des peuples des Gaules comme les braies et le torque, ce qui plaide pour en faire un dieu national, pĂšre des Gaulois[22].

La venue des empereurs au Lendit

Les empereurs Constantin et l'empereur Julien sont venus à LutÚce ; ils auraient profité de leur séjour chez les Parisis pour honorer le sanctuaire gaulois du Lendit selon Anne Lombard-Jourdan.

  • En juin 310, pour les fĂȘtes du Solstice, Constantin serait venu dans le « plus beau temple du monde Â» aux dire des panĂ©gyristes gaulois, sans doute le gaulois EumĂšne, qu'Anne Lombard Jourdan identifie au Lendit, afin d'y recevoir l'Oracle d'Apollon ; on lui aurait offert trois couronnes de laurier portant le symbole solaire de la croix dĂ©cussĂ©e, Ă©voquant le chiffre X, soit un prĂ©sage de trente annĂ©es de vie[23] ; Anne Lombard-Jourdan rapproche cette mention d'un tricennum omen annorum avec l'oracle Tricine mentionnĂ© par Raoul de Presles et avec le lieu-dit du mĂȘme nom proche du champ Belin, lieu associĂ© Ă  Belenos, l'Apollon gaulois[24] - [25].
  • Julien se serait Ă©galement rendu au Lendit pour y convoquer deux fois ses partisans en 360. Lorsque les troupes l’eurent proclamĂ© Auguste le 1er mai 360, Julien convoqua le lendemain ses partisans dans une plaine et monta sur une tribune, qu'Anne Lombard-Jouran assimile respectivement au Lendit et Ă  son perron ; il rappela sa victoire de Strasbourg qui avait apportĂ© aux Gaules une libertĂ© durable ; quelques moins plus tard c’est encore dans cette plaine proche de LutĂšce que, aprĂšs avoir demandĂ© Ă  Constance II la confirmation de son titre d’Auguste, il se rendit pour lire la rĂ©ponse nĂ©gative apportĂ©e par LĂ©onas ; il y fut acclamĂ© par les soldats mais aussi la population sur la tribune traditionnelle, qui se trouvait au champ du Lendit, c’est-Ă -dire sur le tertre et du Perron autour desquels les Celtes avaient coutume de se grouper pour prendre des dĂ©cisions importantes ; Ă  LutĂšce, il avait d'ailleurs acceptĂ© le torque, bijou national gaulois par excellence, que lui tendait un soldat en guise de diadĂšme et s’était laissĂ© Ă©lever sur le bouclier d’un fantassin ; ces Ă©vĂ©nements montrent une volontĂ© de nouer un lien particulier avec les Gaulois dont tĂ©moigne Ammien Marcellin pour qui « la patrie gauloise Ă©tait Ă  nouveau libre grĂące Ă  Julien » mais « avait toujours besoin de lui[26] » ; pour Anne Lombard-Jourdan, cela explique ce sĂ©jour Ă  LutĂšce Ă  proximitĂ© du site religieux national gaulois du Lendit[27].

Le martyre de saint Denis

Les Vies du saint assurent dĂšs la fin du Ve siĂšcle qu’arrivĂ© en Gaule, il se hĂąta vers l’endroit « oĂč il apprit que le fanatisme paĂŻen sĂ©vissait avec le plus de force[28] Â». Denis se porta vers l’endroit oĂč sa prĂ©dication est la plus nĂ©cessaire, comme le faisaient gĂ©nĂ©ralement les convertisseurs. C’est au sommet de cette tombe d’un ancĂȘtre divisĂ©, devenue sanctuaire vĂ©nĂ©rĂ©, que l’évangĂ©lisation aurait commencĂ©[29]. Cette localisation est susceptible d’éclairer les antĂ©cĂ©dents du christianisme Ă  Paris. Saint Denis et ses compagnons auraient prĂȘchĂ© en ce sanctuaire paĂŻen et auraient donc Ă©tĂ© martyrisĂ©s Ă  proximitĂ© (pas nĂ©cessairement Ă  Montmartre, dont le nom dĂ©riverait de Mercurius). En effet, la tradition parisienne situait bien le martyre de son premier Ă©vĂȘque Ă  « Catulliacus Â», le situait aussi Ă  « Montmartre Â», mais « au pied du mont Â», non au sommet de la butte ; cette localisation sur un « petit monticule Â» rappelle le monticule de la Montjoie[Note 8].

Les responsables de la christianisation transfĂ©rĂšrent ses reliques d'abord dans une premiĂšre basilique, au Pas-de-la-Chapelle (Ă©glise Saint-Denys de la Chapelle). C'est en 627, sous Clotaire II, que s'opĂ©ra un second et dĂ©finitif transfert, dans une ancienne chapelle dĂ©diĂ©e Ă  saint Pierre dont l'actuelle basilique de Saint-Denis est l'hĂ©ritiĂšre. Il faut distinguer trois lieux : celui du martyr, au Lendit ; la premiĂšre sĂ©pulture sur laquelle sainte GeneviĂšve Ă©leva une basilique au Ve siĂšcle Ă  Parisius ; la seconde Ă  Catolacus Ă  l’emplacement qu’il aurait dĂ©signĂ© et oĂč son corps reposa aprĂšs une translation de relique vers 627. Ces trois endroits sont situĂ©s sur le chemin qui du sud au nord unissait Paris Ă  Saint-Denis et qu’au Moyen Âge on appela l'EstrĂ©e[30]. Le thĂšme de la cĂ©phalophorie aurait Ă©tĂ© consignĂ© au dĂ©but du IXe siĂšcle pour justifier la translation de la sĂ©pulture du saint[31]. Les moines de Saint-Denis parvinrent Ă  abolir le sanctuaire central du paganisme gaulois en sauvegardant sa force unificatrice et une partie de ses attributions[31].

La foire du Lendit

Le Lendit par Charles Inselin (1708).

Le mot Indicere avait leur sens de convoquer ou Ă©dicter : au XVIe siĂšcle, on trouve les expressions indire une assemblĂ©e, une guerre, une peine, un jeĂ»ne, une foire[32]. On prit l’habitude d’appeler Indictum l’assemblĂ©e tenue en un temps et un lieu dĂ©terminĂ©s pour y traiter les affaires religieuses, judiciaires, militaires et commerciales. Selon Anne Lombard-Jourdan, les assemblĂ©es gauloises mentionnĂ©es par Jules CĂ©sar continuĂšrent Ă  se rĂ©unir sous la domination romaine au Nord de LutĂšce dans la plaine Saint-Denis. Le nom Endit puis par agglutination de l’article Lendit fut donnĂ© au Champ ou Ă  la plaine situĂ© entre le pas de la chapelle et Saint-Denis. Les lieux portant ce nom sont groupĂ©s au nord de la Loire ; pour Anne Lombard-Jourdan, certains bois du Landy ou champ du Landy correspondent en pleine campagne ou dans la forĂȘt Ă  de trĂšs anciens lieux d’assemblĂ©e ; ce sont de vieux rendez-vous gaulois Ă  la fois religieux et marchands remontant parfois Ă  des emplacements marquĂ©s dĂšs avant la conquĂȘte romaine. Le nom serait restĂ© attachĂ© au site des foires qui furent Ă©galement dĂ©nommĂ©es d'aprĂšs ce mot

La foire du Lendit (ou foire du Landit) est attestĂ©e sous ce nom au XIe siĂšcle. Elle ouvrait pour deux semaines tous les 11 juin, jour de la Saint BarnabĂ©, jusqu'au 24 juin, jour de la Saint-Jean, Ă  La Plaine Saint-Denis, entre Paris et Saint-Denis. D'aprĂšs un diplĂŽme de fondation datĂ© de 629, elle est rĂ©putĂ©e avoir Ă©tĂ© crĂ©Ă©e au VIIe siĂšcle par Dagobert Ier, mais selon Anne Lombard-Jourdan, il est vraisemblable que, situĂ©e sur une route romaine, la Via Agrippa qui allait vers la Mer du Nord, elle plonge ses racines dans l'AntiquitĂ© gauloise[33]. Lorsque Ă  partir du XIe siĂšcle, des seigneurs Ă©tablissent des foires, ils ne font souvent qu’en reconnaĂźtre officiellement l’existence. La captation par l’abbaye de Saint-Denis des foires d’octobre et de juin dans la Plaine du Lendit est pour Anne Lombard-Jourdan un exemple de la façon dont les choses se passĂšrent ailleurs. Ainsi le champ du Lendit, lieu de convocation de l’assemblĂ©e gauloise, transmit son nom Ă  la foire.

La Montjoie du Lendit

Les Montjoies au XVIIIe siĂšcle.

Les Gaulois vĂ©nĂ©raient leurs ancĂȘtres et si celui-ci Ă©tait roi ou hĂ©ros, il devenait un demi-dieu et ses descendants lui rendaient un culte. Pour que ses pouvoirs agissent mieux, il Ă©tait utile de possĂ©der sa tombe qui Ă©tait vĂ©nĂ©rĂ©e, et oĂč les Celtes passaient la nuit pour recueillir ses oracles. Le tumulus devenait un centre cultuel et spirituel pour la parentĂ©, lieu de rĂ©union pour toute la peuplade. Dans ce contexte, la Montjoie put ĂȘtre Ă  la fois un tertre funĂ©raire et un moyen de garantir la protection du pays, la tombe habitant le corps d'un ancĂȘtre qui dĂ©fendrait son peuple. Ils associĂšrent l’adoration d’un Dieu Ă  la vĂ©nĂ©ration d’un trĂšs ancien tumulus, et c’est ce qui dut avoir lieu au Lendit selon Anne Lombad-Jourdan. Cet ancĂȘtre divinisĂ© n'est pas connu mais on peut noter qu'il est possible que ce dieu ait Ă©tĂ© assimilĂ© Ă  Jupiter car le lieu fut appelĂ© Mons Jovis, le mont de Jupiter[34]. Cependant, Anne Lombard-Jourdan associe une autre Ă©tymologie Ă  Montjoie qui procĂ©derait des Ă©lĂ©ments germaniques « mund Â» et « gawi Â», soit « protection Â» et « territoire Â» et renverrait Ă  un « protecteur du territoire Â» ; Ă  l’arrivĂ©e des francs, l’ancĂȘtre divinisĂ© auquel une crainte respectueuse empĂȘcher de donner un nom, fut dĂ©signĂ© en leur langue par « mundgawi Â», puis le qualificatif appliquĂ© au hĂ©ros s’étendit au tertre funĂ©raire qui abritait son corps[35].

La figure tutĂ©laire du "protĂšge-pays" aurait Ă©tĂ© invoquĂ© lors des combats par les Francs et serait devenu le cri de guerre des rois de France. Selon Camille Jullian, aux quatorze endroits oĂč il apparaĂźt dans la Chanson de Roland, le cri d’armes des Francs apparaĂźt comme le cri hĂ©roĂŻque adressĂ© Ă  l’ancĂȘtre et il est probable que ce mot Ă©tait un nom ou l’un des noms d'un dieu et que cette maniĂšre simultanĂ©e et Ă©nergique de l’appeler Ă©tait comme une consĂ©cration de sa prĂ©sence au milieu de son peuple, de sa communion profonde avec lui. L’adjonction du nom saint Denis permit de lui donner un sens chrĂ©tien en 1160[Note 9]. Les Ă©tymologies faisait rĂ©fĂ©rence Ă  un lieu-dit ou Ă  « mont de la joie Â» rendent son usage difficilement comprĂ©hensible dans le contexte de combats furieux et de situations dĂ©sespĂ©rĂ©es.

Le Perron du Lendit

Sous le nom de perron, des roches, accompagnant souvent des monticules, ont laissĂ© de nombreuses traces dans la toponymie et dans les traditions folkloriques des pays d'Europe. Ce sont de grosses pierres brutes ou grossiĂšrement taillĂ©es sur lesquelles on pouvait se tenir debout ou assis. Elles servaient de lieux d'oĂč l'on pouvait faire des proclamations, annoncer des sentences ; dans les traditions gauloises et irlandaises, la pierre de souverainetĂ© fait les chefs et les rois. À proximitĂ© de la Montjoie, existait un Perron qui dut avoir ces fonctions chez les Parisis. Ce genre de tumulus avec pierre plate date de l'Ăąge de bronze, soit entre 1200 et 800 av. J.-C. La chanson de geste Fierabras mentionne plusieurs fois le Perron du Lendit. C’était une faible bosse dans la plaine. D’autres lieux-dits Tombes, Tombelles, Tombettes, Mottes, Moettelles environnaient la montjoie permettant de supposer que d’autres funĂ©raires entouraient le tumulus central.

La Montjoie et son Perron servirent de tribune et de chaire Ă  prĂȘcher : tous les ans, l’évĂȘque de Paris venait bĂ©nir en juin la foire du Lendit. Ce sont la Montjoie et le Perron qu’il faut reconnaĂźtre sous les termes voilĂ©s qu’emploie le Pontifical de l’Église de Paris Ă  propos du cĂ©rĂ©monial : le lieu le plus Ă©minent oĂč l’évĂȘque s’installait avec la procession, ce qui nĂ©cessitait une plateforme assez vaste, Ă©tait la Montjoie, tandis que le lieu le plus haut, sorte d’estrade oĂč il se plaçait pour le sermon, Ă©tait le Perron[36]. On trouve une derniĂšre mention du Perron dans une « Liste du prix des loges Ă  la foire du Lendit » rĂ©digĂ© sous l’abbatiat de Philippe de Villette en 1411. Un lieu-dit au cadastre, une rue, une impasse tĂ©moignent de son souvenir[37].

Publications

  • La Courneuve, histoire d'une localitĂ© de la rĂ©gion parisienne des origines Ă  1900, Paris, Ă©d. du centre national de la recherche scientifique, 1980.
  • Aux origines de Paris : la genĂšse de la rive droite jusqu’en 1223, Paris, CNRS, 1985.
  • Anne Lombard-Jourdan, Montjoie et Saint-Denis ! : Le centre de la Gaule aux origines de Paris et de Saint-Denis, Paris, Presses du CNRS, , 392 p. (ISBN 978-2-87682-029-6, BNF 35041384)
  • Fleur de lis et oriflamme : signes cĂ©lestes du royaume de France (prĂ©f. Jacques Le Goff), Paris, Presses du CNRS, , 319 p. (ISBN 2-87682-058-7, prĂ©sentation en ligne).
    RĂ©Ă©dition : Fleur de lis et oriflamme : signes cĂ©lestes du royaume de France (prĂ©f. Jacques Le Goff), Paris, CNRS Éditions, , 319 p. (ISBN 2-271-06059-1).
  • « LeucothĂ©a et sainte GeneviĂšve, protectrices de Paris : mythe et hagiographie », in MĂ©moires de la FĂ©dĂ©ration des sociĂ©tĂ©s historiques et archĂ©ologiques de Paris et de l'Île-de-France, 42, 1991, p. 7-59.
  • La plaine Saint-Denis : deux mille ans d'histoire, 1995.
  • Paysages de Saint-Denis, Ă©d PSD, 1996, prĂ©face de Patrick Braouezec et Jean Rollin.
  • Aux origines de Carnaval : un Dieu gaulois ancĂȘtre des rois de France, Ă©d. Odile Jacob, 2005.
  • Les Halles de Paris et leur quartier (1137-1969), Paris, Publications de l’École nationale des chartes, 2009, 245 p., prĂ©face de Bernard Barbiche.
  • La ConfrĂ©rie parisienne des pĂšlerins de Saint Michel du Mont, avec un tableau inĂ©dit du XVIIe siĂšcle, Extrait du Bulletin de la SociĂ©tĂ© de l'histoire de Paris et de l'Île-de-France, t. 113-114. 1986-1987.

Notes et références

Notes

  1. Sous Hilduin et Hincmar d'abord, dans la troisiĂšme dĂ©cennie du IXe siĂšcle, puis sous les abbĂ©s Adam et Suger, dans la premiĂšre moitiĂ© du XIIe siĂšcle, enïŹn sous l'abbatiat d'Eudes ClĂ©ment (1229-1245).
  2. Notamment en fusionnant trois personnages distincts : le premier Ă©vĂȘque de Paris (martyr et cĂ©phalophore), le disciple de saint Paul et le pseudo-ArĂ©opagite, philosophe nĂ©oplatonicien de la hiĂ©rarchie du monde.
  3. Selon Anne Lombard-Jourdan, ces trois sites Ă©taient trop Ă©loignĂ©s pour qu’elles aient servi Ă  une seule et mĂȘme assemblĂ©e aussi importante. Anne Lombard-Jourdan localise le culte d'Apollon (Belenos) Ă  La Courneuve pour plusieurs raisons : la Courneuve appartenait Ă  l’abbaye de Saint-Denis ; elle Ă©tait situĂ©e Ă  proximitĂ© de la « vieille mer » des abords du Croult alors le plateau d'Hautie entourant Courdimanche et qualifiĂ© de mer par Raoul Ă©tait un bois ; un territoire dit champ Belin existait d'ailleurs au Moyen Âge, tĂ©moignage d’un culte Ă  Belenos ; il fit place Ă  un clĂŽt Jean-Baptiste dont la fĂȘte a jouĂ© un rĂŽle dans la christianisation des cultes solaires et des rites des solstices d’étĂ© est bien connu ; le saint dont le vocable fut donnĂ© Ă  la Courneuve fut saint Lucien, compagnon de saint Denis, Ă©galement connu, d'aprĂšs l’auteur de sa vie, Eudes, Ă©vĂȘque de Beauvais, au IXe siĂšcle, pour la lumiĂšre qui Ă©manait de lui ; on chercha Ă  substituer dans l’esprit des fidĂšles l’image de martyrs lumineux Ă  celle d’un dieu solaire et rayonnant. Comme le dieu de la lumiĂšre, Belenos, saint Denis guĂ©rissait les affections de la vue.
  4. Tricine apparaßt dans un acte authentique du 22 janvier 832. Un acte du roi Eudes en 894 donne aux moines de Saint-Denis un moulin prÚs du monastÚre sur le CrouLt et sur le pont de Tricine. Au début du IXe siÚcle, Tricine est une appellation courante appliquée au pont. Une fontaine, renommé plus tard Saint Rémi porta aussi le nom de Tricine, à proximité d'une chapelle nommée également saint Rémi.
  5. Elles étaient en place au XVIIe siÚcle et furent replacées sur la nouvelle route tracée par les ingénieurs de Louis XV en 1724.
  6. Par exemple, la rencontre entre le roi de France Charles V et l'empereur Charles IV eut lieu entre Saint-Denis et le village de la Chapelle, prÚs de la Montjoie et de la Croix penchée ou aux fins, lieu traditionnel des réceptions solennelles.
  7. À l’époque carolingienne puis capĂ©tienne, les textes mentionnent dans la Plaine des monuments et des pans de muraille : le Pilier, la Grande muraille, la Romaine ; au XIIIe siĂšcle, des restes d’édifices antiques, comme des colonnes de marbre, servent au bornage des propriĂ©tĂ©s ou de la voirie : les nĂ©cessitĂ©s de la culture, forcĂšrent au nettoyage des champs par extractions des pierres, les moines de saint Denis poussant en outre dans le sens de l’abolition de tout souvenir paĂŻen.
  8. La Montjoie apparaĂźt sur le plan du terroir de Saint-Denis-en-France, gravĂ© en 1708 par Charles Inselin ; le nom de Monjoie a Ă©tĂ© attribuĂ© par la suite aux sept croix Ă©levĂ©es au bord de la route de Paris Ă  Saint-Denis sous le rĂšgne de Philippe III (1270 Ă  1285). Elles furent ainsi dĂ©signĂ©es postĂ©rieurement Ă  l'attribution au lieu-dit Montjoie de ce nom et par assimilation. Elles marquaient le long de la route de Notre-Dame de Paris Ă  la Basilique de Saint-Denis les endroits oĂč le roi, portant le corps de son pĂšre saint Louis, le 12 mai 1271, arrĂȘta le convoi. Par la suite, tous les cortĂšges funĂšbres royaux s'arrĂȘtent traditionnellement aux montjoies.
  9. Cette étymologie a été critiquée par Hervé Pinoteau dans son ouvrage La symbolique royale française, Ve-XVIIIe siÚcles, paru chez P.S.R. éditions en 2004.

Références

  1. « Chronique de l'École des chartes et des archivistes palĂ©ographes », BibliothĂšque de l'École des chartes, vol. 93, no 1,‎ , p. 412-416 (lire en ligne, consultĂ© le ), p. 413 (« Anna Jourdan ») et p. 414 (« Jourdan (Anna-Mathilde) »).
  2. Bernard Barbiche, « Anne Lombard-Jourdan (1909-2010) », BibliothĂšque de l'École des chartes, vol. 168, no 2,‎ , p. 615-617 (JSTOR 43015310).
  3. Martine François et Bruno Delmas, « Jourdan, ép. Maurice Lombard, Anne (Anna Mathilde) », sur cths.fr, Comité des travaux historiques et scientifiques, (consulté le ).
  4. Lombard-Jourdan 1989, p. 67.
  5. Lucain, La Pharsale, I, 444-446.
  6. Jules CĂ©sar, La Guerre des Gaules, VI, 13, 10.
  7. Raoul de Presles, Musa, B.N. lat. 3233, fol. 16 d. Annexe II, p. 337.
  8. J. AdhĂ©mar, Influences antiques dans l’art du Moyen Âge français. Recherches sur les sources et les thĂšmes d’inspiration, The Warburg Institute, 1939 ; rĂ©imp. 1938.
  9. Lombard-Jourdan 1989, p. 73.
  10. Lombard-Jourdan 1989, p. 82.
  11. Lombard-Jourdan 1989, p. 81.
  12. Lombard-Jourdan 1989, p. 95.
  13. Lombard-Jourdan 1989, p. 89.
  14. Honoré d'Autun, De imagine mundi, I, 29, éd. P.L., t. 172, col. 89.
  15. Suger, Vita Ludovico grossi, 27, Ă©d. Lecoy de la Marche, p. 120.
  16. Lombard-Jourdan 1989, p. 88-89.
  17. Anne Lombard-Jourdan, « La bataille de Saint-Denis (10 novembre 1567). Tradition, propagande et iconographie », Paris et Île-de-France, t. 29, 1978, p. 30-31, planche III.
  18. Lombard-Jourdan 1989, p. 107.
  19. Lombard-Jourdan, op. cit., p. 108.
  20. Lombard-Jourdan, op. cit., p. 105.
  21. GloriosĂŠ, 20 ; Hilduin, Post beat. et salutiferam, 22.
  22. Anne Lombard-Jourdan, Alexis Charniguet, Cernunnos, dieu Cerf des Gaulois, Ă©d. Larousse, 2009.
  23. Pan. lat., VII, 21, 3-4, t. II, p. 72.
  24. Lombard-Jourdan 1989, p. 132.
  25. On trouve la croix dĂ©cussĂ©e un peu partout en Gaule ; il ornera encore le pommeau de Joyeuse Ă  l’époque carolingienne.
  26. Ammien Marcellin, Hist., XX, 4 et 5.
  27. Lombard-Jourdan 1989, p. 136.
  28. Lombard-Jourdan 1989, p. 13.
  29. Lombard-Jourdan 1989, p. 14.
  30. Lombard-Jourdan 1989, p. 18.
  31. Lombard-Jourdan 1989, p. 15.
  32. Lombard-Jourdan 1989, p. 48.
  33. Les foires de l'abbaye de Saint-Denis ; revue des données et révision des opinions admises, Anne Lombard-Jourdan, 1987.
  34. Lombard-Jourdan 1989, p. 64.
  35. Lombard-Jourdan 1989, p. 53-63.
  36. Lombard-Jourdan 1989, p. 51.
  37. Lombard-Jourdan 1989, p. 53.

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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