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Eumène (rhéteur)

Eumenius (en latin, Eumenius) un est rhéteur, universitaire gallo-romain du IIIe siècle, né vers 260 à Augustodunum (Autun), mort vers 311. Il est connu comme auteur d'un panégyrique adressé à l'empereur Constance Chlore en 297 ou 298, plaidant pour la reconstruction des écoles méniennes d'Autun.

Eumène
Biographie
Naissance
Vers
Autun
Décès
Vers
Époque
Activité

Biographie

Il est le petit-fils d'un rhéteur grec parti enseigner à Rome puis à Augustodunum (aujourd'hui Autun), mais dont le nom n'a pas été conservé. Il devait correspondre au profil d'un rhéteur comme Hermogène de Tarse, son compatriote, qui vécut sous le règne de Marc Aurèle (de 161 à 180 ap. J.-C.).

Il est précepteur, puis professeur d'éloquence dans sa ville natale. Il est ensuite nommé à un haut poste administratif dans l'Empire : magister memoriae, responsable des archives à la chancellerie impériale, à Rome et à Augusta Treverorum[1]. Il est ensuite nommé directeur des écoles méniennes (Scholæ menianæ) d'Augustodunum par Constance Chlore qui l'estimait. Ce dernier lui assigne 600 000 sesterces de gratification annuelle, somme qui montre l'importance de la matière enseignée, l'état de la profession et la renommée de ce professeur[2], par comparaison avec les 1 000 sesterces par mois et par élève tarifés pour un rhéteur par l'Édit du Maximum de 301[3]. Constance Chlore incita la noblesse des Gaules à revenir s'installer à Augustodunum et y fit transporter un grand nombre de colons.

Eumène se charge de relever de la ruine les écoles méniennes à la suite du sac infligé par Victorin en 269. Il prononce en 298 un discours Pro restaurandis scholis (Pour la réparation des écoles), le plus important de ses écrits, où il décrit la monumentalité du bâtiment où est installée cette école ainsi que la qualité de l'enseignement qui y est dispensé.

Trois autres de ses discours nous sont parvenus, dont un panégyrique des victoires de Constance devant Maximien Hercule. Ce discours, prononcé en 296 ou 297, fit remarquer les qualités d'Eumène auprès de Constance et contribua à son ascension, envers celui qui devint son père adoptif.

Buste en marbre à l'effigie de Constance Chlore


Discours d'Eumène

Il reste de lui quatre discours, répertoriés dans les Panégyriques latins.

  • Panégyrique de Constance, prononcé à Augustodunum à la fin de l'an 296 ou au commencement de 297, intitulé : « Panegyricus Constantio Caesari dictus »[4]. Ce discours, le 4e dans la série des Panégyriques latins, est le seul où figure le nom d'Eumène et son poste de memoriae magister[5].

La paternité des discours publiés à la suite du 4e fait débat, car leurs éditions manuscrites sont dépourvues d'indication d'auteur. Par commodité, les historiens comme de Tillemont, Edward Gibbon, Jacob Burckhardt ont attribué à Eumène les 5e, 6e, 7e et 8e panégyriques, tandis que le philologue Samuel Brandt (de) ne l'admet que comme auteur du 5e panégyrique[6]. Plus largement encore, l'historien allemand Otto Seeck considère qu'Eumène est l'auteur des onze panégyriques latins répertoriés, selon une argumentation méthodiquement réfutée par René Pichon[7].

Notes et références

  1. (en) Antony Hostein, « « Le bâtiment des écoles méniennes dans la topographie d’Augustodunum/Autun », dans M. KASPRZYK, G. KUNHLE (éd.), Actualité de l’Antiquité tardive dans l’Est de la Gaule. Actes de la table-ronde organisée à Strasbourg, 20-21 novembre 2008, Dijon, 2011, p. 9-18. », Revue Archéologique de l'Est, (lire en ligne, consulté le )
  2. André Chastagnol, Remarques sur les salaires et rémunérations au IVe siècle. In: Les « dévaluations » à Rome. Epoque républicaine et impériale. Volume 2. Actes du Colloque de Gdansk (19-21 octobre 1978) Rome : École Française de Rome, 1980. pp. 215-233. (Publications de l'École française de Rome, 37-2), lire en ligne, p. 224 note 35.
  3. André Chastagnol, même article, p. 217.
  4. https://archive.org/stream/xiiieduodecimpa00baeh#page/132/mode/2up
  5. Pichon 1906, p. 229.
  6. Pichon 1906, p. 230.
  7. Pichon 1906, p. 229 et suiv..

Annexes

Bibliographie

  • abbé Landriot et abbé B.-J. Rochet, Traduction des discours d'Eumène, accompagnée du texte, précédée d'une notice historique et suivie de notes critiques et philologiques sur le texte et d'un précis des faits religieux, Autun, Société éduenne, M. Dejussieu et L. Villedey, , 388 p. (lire en ligne).
  • René Pichon, « L'origine du recueil des « Panegyrici latini » », Revue des Études Anciennes, t. 8, no 3, , p. 229-249 (lire en ligne).

Articles connexes

Liens externes

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