6 mètres avant Paris

6 mètres avant Paris est une série photographique réalisée par Eustachy Kossakowski en 1971[1].

Artiste	Eustachy Kossakowski
Date	1971
Type	Photographie
Technique	Noir et blanc
N^o d’inventaire	4300-13/2008
Localisation	Paris (France)

Fruit de deux mois de travail réalisé avec Anka Ptaszkowska, épouse de l'artiste, elle représente les cent cinquante-neuf panneaux de signalisation qui entourent la ville à son entrée, sur sa limite administrative[2] - [3].

Expositions et diffusion

Panneau d'entrée de ville en 2007.

Ces photographies ont été exposées au Centre de création industrielle en 1971, au Moderna Museet de Stockholm en 1972, à l'Espace Fondation EDF en 2004, à Paris en 2005, au musée Nicéphore-Niépce de Chalon-sur-Saône[4] et au Musée d'Art contemporain du Val-de-Marne en 2017[5].

En 2009, le cinéaste Julien Donada a produit un documentaire sur ce thème, intitulé 6 mètres avant Paris: Hommage à Eustachy Kossakowski[6], refaisant le même parcours à trente-huit ans de distance, cette fois en cinq minutes exactement[7].

L'année 2012 a vu la publication d'un ouvrage reprenant l'ensemble des clichés, et commenté par Anka Ptaszkowska, Gérard Wajcman et François Barré[8].

En 2020, les panneaux « Paris » ont presque tous disparu des portes d'entrée de la capitale, et la signalétique changée. De nombreuses rues ont été retracées ou ont disparu dans les travaux du boulevard Périphérique. Cette série de photos serait aujourd'hui irréalisable[9].

Prises de vue

Ces panneaux d'entrée de ville, de type EB10[10], sont photographiés de face, à six mètres de distance, et au milieu du cadre, le photographe se tenant du côté de la banlieue[11]. Dans certains cas dus à la disposition des lieux, cette distance n'a pu être respectée, ce que l'artiste a masqué par des techniques photographiques.

Le trajet parcouru par l'artiste est en grande partie situé au milieu de la Zone, autrefois bande de terrains vagues autour de Paris, large de 250 mètres, faite de la zone non ædificandi constituée du fossé, de la contrescarpe et du glacis de l'ancienne enceinte de Thiers démolie à partir de 1919[12].

La loi du 14 mai 1932, dite Plan Prost, prescrivait l'établissement d'un projet d'aménagement de la région parisienne[13]. Cette loi aboutit à l'annexion de terrains situés sur des communes limitrophes, découpant des rues existantes dont les moitiés nouvellement parisiennes seront bien souvent renommées. C'est précisément sur cette limite que se trouve la série de panneaux sujets de cette œuvre.

À l'époque de ces clichés, le boulevard périphérique de Paris, en deçà de la limite de Paris, est en cours de construction sur cette bande, et sera inauguré en 1973.

Liste des clichés

Les clichés sont présentés dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, parcourant les arrondissements périphériques de Paris. On relève notamment :

20^e arrondissement

Avenue Gallieni à Saint-Mandé, vers l'avenue de la Porte-de-Vincennes
Rue des Vallées à Saint-Mandé
Rue de Paris à Saint-Mandé (D 143)
Rue de la République à Montreuil, rue Armand-Carrel
Rue de Paris à Montreuil, vers la rue de Lagny[14]
Rue Étienne-Marcel à Bagnolet, à la rue d'Alembert à Montreuil. Malgré le titre de la photographie, la rue d'Alembert se trouve sur le territoire de Montreuil, et marque la limite du marché aux puces[15].
Rue Eugène-Varlin à Bagnolet, à l'ancienne rue Édouard-Vaillant, aujourd'hui avenue du Professeur-André-Lemierre
Rue du Lieutenant-Thomas à Bagnolet, idem rue Édouard-Vaillant
Avenue Gallieni à Bagnolet , au boulevard périphérique
Avenue de la République à Bagnolet, avenue Cartellier
Rue de Noisy-le-Sec aux Lilas, rue éponyme à Paris
Avenue Pasteur aux Lilas, avenue du Docteur-Gley
Rue d'Orgemont à Montreuil, rue d'Orgemont
Avenue Gambetta à Bagnolet, avenue Ibsen
Rue des Villegranges aux Lilas, rue des Villegranges, disparue et remplacée par la rue Léon-Frapié