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Économie de la Guinée

Malgré ses importantes ressources potentielles, l'économie de la Guinée est restée très fragile et dépendante de la bauxite et de l'agriculture.

Économie de la Guinée
Monnaie GNF
Année fiscale Année calendaire
Organisations internationales OMC, UA
Statistiques
Produit intérieur brut (parité nominale) 10,49 milliards $ (2017)
Croissance du PIB 8 % (2017) selon le FMI
PIB par habitant en PPA 1 300 $ (estimation de 2016)
PIB par secteur agriculture : 19,7 % (2016)
industrie : 37,7 % (2016)
services : 42,6 % (2016)
Inflation (IPC) 8,2 % (2017)
Pop. sous le seuil de pauvreté 35 % (2012)
Indice de développement humain (IDH) en diminution 0,465 (faible ; 182e) (2021)[1]
Population active 7 millions
Principales industries bauxite, or, diamants, minerai de fer; fabrication légère, transformation agricole
Commerce extérieur
Exportations 6,5 milliards $ (2016)
Biens exportés bauxite, or, diamants, café, poisson, produits agricoles
Principaux clients Inde 22.1 %, Espagne 8.2 %, Irlande 7.3 %, Allemagne 6.3 %, Belgique 5.5 %, Ukraine 5.3 %, France 4.1 % (2015)
Importations 6,8 milliards $
Biens importés produits pétroliers, métaux, machines, équipements de transport, textiles, céréales et autres produits alimentaires
Principaux fournisseurs Chine 20.5 %, Pays-Bas 5.4 %, Inde 4.4 % (2015)
Finances publiques
Dette extérieure 1,332 milliard $ (2016)
Recettes publiques 1,421 milliard $ (2016)
Dépenses publiques 1,857 milliard $ (2016)
Sources :
https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/gv.html
Évolution du PIB par habitant en Guinée

La Guinée est un pays d'environ 12,9 millions de personnes en 2016 qui possède les plus grandes réserves mondiales de bauxite et les plus grandes réserves inexploitées de minerai de fer à haute teneur, ainsi que de l'or et des diamants. En outre, la Guinée a un sol fertile, de fortes précipitations et est la source de plusieurs fleuves ouest-africains, y compris le fleuve Sénégal, le fleuve Niger et le fleuve Gambie. Le potentiel hydroélectrique de la Guinée est énorme et le pays pourrait être un grand exportateur d'électricité. Le pays a également un énorme potentiel agricole. L'or, la bauxite et les diamants sont les principales exportations de la Guinée. Les investisseurs internationaux ont manifesté de l'intérêt pour les réserves minières inexploitées de la Guinée, qui pourraient propulser la croissance future de la Guinée.

Après la mort du président Lansana Conté en 2008 et le coup d'État qui a suivi, les donateurs internationaux, dont le G8, le FMI et la Banque mondiale, ont considérablement restreint leurs programmes de développement en Guinée. Cependant, le FMI a approuvé un accord de facilité élargie de crédit de 3 ans en 2012, à la suite des élections présidentielles de . En , la Guinée a atteint le statut de point d'achèvement pour les pays pauvres très endettés. L'accès futur à l'aide et à l'investissement internationaux dépendra de la capacité du gouvernement à être transparent, à lutter contre la corruption, à réformer son système bancaire, à améliorer son environnement commercial et à construire des infrastructures. En , le gouvernement a modifié son code minier afin de réduire les impôts et les redevances. En 2014, la Guinée a également respecté les exigences de l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives en publiant ses contrats miniers et a été jugée conforme. La Guinée a achevé son programme avec le FMI en , même si certaines réformes ciblées ont été retardées. Actuellement, la Guinée négocie un nouveau programme du FMI qui s'appuiera sur le nouveau plan économique quinquennal de la Guinée, axé sur le développement de produits à plus forte valeur ajoutée, notamment dans le secteur agro-alimentaire et le développement de l'économie rurale.

Les plus grandes menaces pesant sur l'économie guinéenne sont l'instabilité politique, et la faiblesse des prix internationaux des produits de base. La reprise économique sera un long processus tandis que le gouvernement s'ajustera à la baisse des apports d'aide internationale des bailleurs de fonds à la suite de l'augmentation du soutien d'urgence lié à Ebola. Ebola a bloqué la croissance économique prometteuse au cours de la période 2014-2015 et a entravé plusieurs projets, comme l'exploration pétrolière en mer et le projet de minerai de fer de Simandou. L'économie a toutefois progressé de 6.6 % en 2016, principalement en raison de la croissance de l'extraction de bauxite et de la production d'énergie ainsi que la résilience du secteur agricole. L'économie devrait croître de 6,7 % en 2017. Le barrage Kaleta de 240 mégawatts, inauguré en , a élargi l'accès à l'électricité pour les habitants de Conakry et également le barrage de Souapiti d'une capacité de 450 mégawatts est en construction pour une mise en service au dernier trimestre de 2019 qui selon les autorités mettra fin au déficit énergétique du pays mais aussi d’exporter de l’énergie dans la sous region. Un héritage durable de corruption, d'inefficacité et de manque de transparence gouvernementale, associé aux craintes du virus Ebola, continuent de compromettre la viabilité économique de la Guinée. En le gouvernement guinéen a annoncé un contrat avec la chine à hauteur de 20 milliards de $ sur les 20 prochaines années pour permettre au pays de financer ses infrastructures contre l’exploitation des mines par des entreprises chinoises.

L'industrie guinéenne du minerai de fer a connu un ralentissement causé par la chute des prix. En 2016 Rio Tinto s’est désengagé du pharaonique projet de la mine de fer de Simandou qui nécessitait un investissement à hauteur de 20 milliards de dollars, en cédant la totalité de ses parts à l’entreprise chinoise Chinalco. En 2017, la production agricole et les investissements publics stimuleront la croissance économique, tandis que le secteur minier continuera de jouer un rôle de premier plan dans la performance économique.

Les gouvernements successifs n'ont pas réussi à résoudre l'effondrement de l'infrastructure du pays. La Guinée souffre de pénuries d'électricité chroniques; mauvaises routes, voies ferrées et ponts; et un manque d'accès à l'eau potable - qui continuent à peser sur le développement économique. Le gouvernement précedent, dirigé par le président Alpha Condé, s'efforce de créer un environnement favorable à l'investissement étranger et espère une plus grande participation des pays occidentaux et des entreprises dans le développement économique de la Guinée.

Depuis le 5 septembre 2021, le pays est dirigé par le colonel Mamady Doumbouya , ancien membre de la Légion étrangère de l'armée française

Histoire

Le PIB a progressé régulièrement entre 1965 et 1980, avec un taux de croissance de 3,5 %, pour descendre à 0,9 % entre 1980 et 1986, et redémarrer avec un taux de 4,1 % par an entre 1987 et 1990. Le taux de croissance en 2012 est de 3,9 %[2].

Secteur économique

Agriculture

Plantation de riz et de bananiers.
Fabrication artisanale de l'huile de palme.

La majorité des Guinéens travaillent dans le secteur agricole, mais l'agriculture et la sylviculture ne représentaient que 22 % du PIB en 1998.

Le mil et le fonio sont les principales cultures de la Haute-Guinée, tandis que l'on produit de l'arachide dans la région de Koundara. Le riz est cultivé dans les zones inondées en bordure de rivière et de fleuve, mais la production locale est insuffisante et le pays importe du riz asiatique. Les cultures vivrières traditionnelles comme celle du manioc restent largement pratiquées autour des habitations.

Ainsi en 1998, la production de riz s'élevait à 700 000 tonnes, celle du manioc à 745 000 t, les bananes plantains à 430 000 t, les patates douces à 135 000 tonnes, le fonio à 118 000 t et le maïs à 81 000 t. La même année, en termes de cultures commerciales la production de graines de palme s'élevait à 790 000 tonnes, d'agrumes à 230 000 t, de bananes à 150 000 t, d'arachides à 146 000 t, de mangues à 85 000 t et d'ananas à 72 000 t.

En 1997, la production de bois élevait à 170 000 m3. Le cheptel était estimé à 2,3 millions de bovins, 820 000 caprins, 670 000 ovins. En 1996, la pêche s'élevait à 69 000 t.

Secteur minier

Wagons du train de la Compagnie de bauxite de Kindia (CBK).

La Guinée dispose d'importantes ressources minières dont les principales sont la bauxite (1/3 des réserves mondiales[3] et une production de 88 millions de tonnes en 2020[4] qui la place au 2e rang mondial), l'or[5] avec une production de 9,9 tonnes en 1997, le diamant exploité depuis 1936 destiné essentiellement à un usage industriel, le fer[6], le pétrole et l'uranium, les phosphates et le manganèse. Le secteur des mines et de l'industrie, représentait 35 % du PIB en 1998.

Le projet minier de Simandou (Mont Nimba), sur l’axe Beyla-Nzérékoré, en Guinée forestière (sud-est, frontière ivoirienne et libérienne), lancé en 2012, mené par Rio Tinto, Chinalco et IFC, et supposé capable d'amorcer le développement régional et national, semble gelé au premier semestre 2016[7] - [8] - [9].

En 2022, le secteur minier représente 15 % du PIB du pays[10].

Secteur industriel non minier

En dehors du secteur minier, les principales industries de la Guinée sont les industries agroalimentaires, les industries textiles, l'industrie du bois, la fabrication d'alumine (448 000 t en 1997) et la cimenterie.

Énergie

un barrage comme symbole d'avenir

La Guinée est dépendante sur le plan énergétique, important la totalité de sa consommation d'hydrocarbures. L'exploitation de gisements au large des côtes est à l'étude.

Le potentiel en production hydro-électrique est considérable en raison du relief et de la pluviométrie. Les premiers barrages ne suffisent pas à alimenter Conakry en totalité. D’importants projets hydroélectriques sont en train de voir le jour avec le barrage de Kaleta (240MW) inauguré en 2015, le barrage de Souapiti (450MW) qui en construction et qui sera livré en 2020. Mais il y a également le barrage d’Amaria (300MW) qui sera opérationnel en 2022.

Tourisme

Le pays accueille très peu de touristes étrangers, et ce malgré une grande diversité de paysages et de centres d'intérêt potentiels. Le pays a accueilli 99 000 en 1998 qui ont rapporté 6 millions de $.

Monnaie

Sur le territoire de la république de Guinée, la devise ayant cours depuis 1960 est le franc guinéen. Cette devise n'a cours dans aucun autre pays, mais est échangeable auprès de changeurs exerçant à proximité des frontières, avec les devises ayant cours dans les pays riverains, franc CFA, dollar libérien, leone de Sierra Leone et également avec l'euro et le dollar. La banque centrale de Guinée permet également le change, mais à des taux peu intéressants et uniquement à Conakry.

Commerce extérieur

Treemap représentant les exportations de la Guinée en 2009.

Les exportations représentaient, en 1988, 548 millions de US$ dont 93 % pour les produits miniers, et le reste pour les produits agricoles, principalement le café (17 millions de US$). Les importations de produits alimentaires concernent principalement le riz, la farine de blé, l'huile et le sucre.

Télécommunication

  • Lignes téléphoniques : 40 000 (en 2004)
  • Téléphones portables : 2 455 618 (en 2005)
  • Utilisateurs d'Internet : 15 000 (en 2002)
  • Nombre de fournisseurs d'accès Internet : 3 (en 2004), 4 (en 2001)

Transport

  • Transport aérien : Compagnie nationale Air Guinée ; Aéroport international de Conakry-Gbessia (288 000 passagers en 1998).
  • Port de Conakry : port de commerce de Benty, port minéralier de Kamsar (bauxite) ;
  • Voies ferrées : 1 086 km
    360 km en 2006
  • Routes : 30 500 km (dont 533 km goudronnés) (en 1996)
  • Voies navigables : 1 295 km
  • Nombre d'aéroports : 15 (dont 5 avec des pistes goudronnées) (en 2000)

Notes et références

  1. (en) « Human Development Reports | Specific country data | GIN » [« Rapports sur le développement humain | Données spécifiques par pays | GIN »], sur hdr.undp.org, Programme des Nations unies pour le développement, (consulté le ).
  2. « Global Economic Prospects 2016 : Spillovers amid Weak Growth »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur Banque Mondiale
  3. D’après « La bauxite en Guinée », sur Compagnie des Bauxites de Guinée, (consulté le )
  4. Christophe Châtelot, « La malédiction de la bauxite en Guinée », Le Monde, (lire en ligne)
  5. D’après « Gold Mining in Guinea- Overview », sur MBendi Information Services (consulté le )
  6. « Veines de minerai », sur Guinea Iron Ore Limited (GIO) (consulté le )
  7. Coralie Pierret, « L’exploitation du Simandou en Guinée, un projet avorté? », sur rfi.fr, (consulté le ).
  8. « Mines : le gisement guinéen de Simandou Sud à nouveau décalé – Jeune Afrique », sur Jeune Afrique, (consulté le ).
  9. (en) « Guinée : comment relancer le projet minier Simandou ? », sur The Conversation (consulté le ).
  10. « Mines : les faits marquants de l’année dans le secteur », sur Guinéenews©, (consulté le )

Voir aussi

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