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Yves Cochet

Yves Cochet, né le à Rennes (Ille-et-Vilaine), est un homme politique et universitaire français.

Yves Cochet
Illustration.
Yves Cochet en 2007.
Fonctions
Député européen
–
(2 ans, 6 mois et 23 jours)
Élection (par l’AssemblĂ©e nationale)
LĂ©gislature 7e
Groupe politique Verts/ALE
–
(2 ans, 4 mois et 15 jours)
Élection 15 juin 1989
LĂ©gislature 3e
Groupe politique Verts
Successeur Marguerite-Marie Dinguirard
Député français
–
(9 ans, 5 mois et 17 jours)
Élection 16 juin 2002
RĂ©Ă©lection 17 juin 2007
Circonscription 11e de Paris
LĂ©gislature XIIe et XIIIe (CinquiĂšme RĂ©publique)
Groupe politique NI (2002-2007)
GDR (2007-2011)
Prédécesseur Nicole Catala
Successeur aucun
–
(4 ans, 1 mois et 30 jours)
Élection 1er juin 1997
Circonscription 7e du Val-d'Oise
LĂ©gislature XIe (CinquiĂšme RĂ©publique)
Groupe politique RCV
Prédécesseur Raymond Lamontagne
Successeur Didier Arnal
Ministre de l'Aménagement du
territoire et de l'Environnement
–
(9 mois et 26 jours)
Président Jacques Chirac
Gouvernement Lionel Jospin
Prédécesseur Dominique Voynet
Successeur Jean-Paul Delevoye (Aménagement du territoire)
Roselyne Bachelot (Écologie et DĂ©veloppement durable)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Rennes (Ille-et-Vilaine)
Nationalité Française
Parti politique Les Verts (1984-2010)
EÉLV (depuis 2010)
DiplÎmé de Université Rennes-I
Profession Enseignant-chercheur

Membre des Verts puis d'Europe Écologie Les Verts, il est dĂ©putĂ© du Val-d'Oise de 1997 Ă  2002, puis de la 11e circonscription de Paris de Ă  . Il est prĂ©sident du groupe de la Gauche dĂ©mocrate et rĂ©publicaine Ă  l'AssemblĂ©e nationale durant ce dernier mandat. Il est dĂ©putĂ© europĂ©en de 2011 Ă  2014.

Il a été ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement de à , dans le gouvernement Jospin.

Biographie

Études

Yves Cochet est le fils d'Émile Raymond Cochet et de Juliette Marie Jacquette Bougouin. Ancien Ă©lĂšve du lycĂ©e Saint-Vincent de Rennes, Yves Cochet, aprĂšs des Ă©tudes de mathĂ©matiques, devient enseignant-chercheur Ă  l’Institut national des sciences appliquĂ©es de Rennes (INSA de Rennes) en 1969. En , travaillant avec Maurice Nivat, il soutient sa thĂšse de troisiĂšme cycle de mathĂ©matiques Ă  l'universitĂ© Rennes-I, intitulĂ©e « Sur l’algĂ©bricitĂ© des classes de certaines congruences dĂ©finies sur le monoĂŻde libre »[1] - [2].

Engagements politiques

Pendant ses Ă©tudes supĂ©rieures, il est prĂ©sident de l’UNEF-Sciences Ă  la facultĂ© de Rennes[3].

Dans les annĂ©es 1970, les luttes des mouvements antinuclĂ©aires[4] sont pour lui l’occasion d’adhĂ©rer Ă  deux associations environnementalistes bretonnes : la SEPNB et Eau et riviĂšres de Bretagne.

En 1973, il entre aux Amis de la Terre[4], dont il fonde le groupe rennais en 1977[5]. Il participe ensuite activement à la candidature écologiste de l'élection présidentielle de 1981 (Brice Lalonde, 3,88 %).

En 1984, il fait partie des fondateurs des Verts[4], dont il est membre du Conseil national interrégional (CNIR). De 1984 à 1986, il est porte-parole, ainsi que de à .

Il est Ă©lu conseiller municipal de Rennes au premier tour lors des Ă©lections municipales de 1989, Ă  la tĂȘte d'une liste qui remporte 13,98 % des suffrages exprimĂ©s[5]. Il tente alors de s’opposer au mĂ©tro de Rennes en dĂ©fendant le tramway.

Il s’intĂ©resse Ă  l’idĂ©e de dĂ©croissance[6] et est rapporteur lors du premier colloque mondial sur la dĂ©croissance, intitulĂ© « Conference on Economics Degrowth, for Ecological Sustainability and Social Equity », les 18 et Ă  Paris[7].

Parcours politique

Yves Cochet, le Ă  un meeting de Dominique Voynet.

AprĂšs plusieurs candidatures sans succĂšs aux lĂ©gislatives en Bretagne et dans le Nord oĂč il thĂ©orise le « nomadisme Ă©lectoral », il est Ă©lu dĂ©putĂ© du Val-d'Oise en 1997[8] ; il fait alors partie des sept premiers Ă©lus Ă©cologistes au Parlement français. Il est Ă©lu vice-prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale.

En 2001, il signe la mise en accusation de Jacques Chirac initiĂ©e par Arnaud Montebourg puis retire sa signature en expliquant qu'elle pourrait empĂȘcher sa nomination comme ministre par le prĂ©sident de la RĂ©publique[9].

Il devient ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire du gouvernement de Lionel Jospin en , succédant à Dominique Voynet qui venait de démissionner pour pouvoir postuler au secrétariat national des Verts[2]. Le , il crée avec le ministre chargé de l'agriculture, Jean Glavany, l'Agence bio.

Considérant que sa circonscription du Val-d'Oise rendait sa réélection aléatoire, il se « parachute » dans la 11e circonscription de Paris (une partie du 14e arrondissement). Le , il y est élu député pour la XIIe législature (2002-2007).

En 2005, il fait campagne pour le « oui » lors du référendum français sur le traité établissant une constitution pour l'Europe.

Candidat Ă  l’investiture pour reprĂ©senter les Verts Ă  l’élection prĂ©sidentielle française de 2007, Yves Cochet obtient le Ă  la primaire interne de son parti 28,33 % des votes des adhĂ©rents, contre 35,45 % pour Dominique Voynet, dĂ©passant CĂ©cile Duflot (23 %). Le second tour n’ayant pas rĂ©ussi Ă  dĂ©partager les deux candidats (Ă©galitĂ© des voix), un second vote est organisĂ© en . Dominique Voynet le devance le de 57 voix et devient la candidate des Verts pour l’élection prĂ©sidentielle de 2007.

Candidat Ă  sa rĂ©Ă©lection de dĂ©putĂ© en , il l’emporte facilement au second tour face Ă  l’UMP Nicole Guedj, avec plus de 57 % des suffrages exprimĂ©s.

Passant pour ĂȘtre un spĂ©cialiste de la dĂ©plĂ©tion pĂ©troliĂšre[10], il est Ă©lu prĂ©sident du groupe d’étude sur les pics pĂ©troliers et gaziers Ă  l’AssemblĂ©e. Il interpelle le gouvernement Ă  la suite de la diffusion, en , d'un documentaire sur l'exportation de dĂ©chets radioactifs en SibĂ©rie[11].

Il dĂ©clare ĂȘtre favorable Ă  la « grĂšve du troisiĂšme ventre » c’est-Ă -dire Ă  la diminution des aides financiĂšres au troisiĂšme enfant[12]. En 2019, il ajoute que cela pourrait « permettre aux occidentaux de mieux accueillir les migrants »[13].

Il se met en « grĂšve de la viande » durant le Sommet de l'ONU sur le climat Ă  Copenhague (2009) pour exiger une reconnaissance de l'impact de la viande sur l'environnement, la sous-alimentation humaine et la souffrance animale. Il rĂ©clame un moratoire sur l’élevage intensif et des mesures Ă©nergiques pour faire baisser la consommation de produits d'origine animale.

Le , il est Ă©lu dĂ©putĂ© europĂ©en, de mĂȘme que l'UMP Jean Roatta, par l'AssemblĂ©e nationale, dans le cadre d'une procĂ©dure exceptionnelle visant Ă  faire dĂ©signer les deux eurodĂ©putĂ©s supplĂ©mentaires prĂ©vus par le traitĂ© de Lisbonne par l'AssemblĂ©e nationale et non par le suffrage universel. À l'approche des Ă©lections lĂ©gislatives de , son siĂšge reste vacant.

Il soutient Karima Delli pour la primaire française de l'écologie de 2016[14].

En , il est citĂ© dans une enquĂȘte de The Sunday Times sur le harcĂšlement sexuel au sein du Parlement europĂ©en[15].

Engagements sociaux

Il travaille sur le dossier de la crise énergétique, notamment sur la « fin du pétrole bon marché », et publie sur ce sujet en 2005 Pétrole apocalypse (Fayard)[16]. Son précédent livre, Sauver la Terre (Fayard), avait été écrit en collaboration avec AgnÚs Sinaï. Ses ouvrages tentent de faire prendre conscience de la gravité du danger d'effondrement imminent qui pÚse désormais sur la civilisation[17]

Avec une dizaine de personnes rassemblĂ©es autour d'AgnĂšs SinaĂŻ, Yves Cochet est l'un des fondateurs de l'Institut Momentum, dont il est prĂ©sident depuis [18]. Momentum est un groupe de rĂ©flexion sur l'imminence de l'effondrement de la civilisation industrielle et sur les moyens Ă  mettre en Ɠuvre pour tenter de rĂ©duire son ampleur[19]. Le magazine Le Point prĂ©sente Yves Cochet comme un « collapsologue radical »[20].

En 2019, il publie Devant l'effondrement : essai de collapsologie. Il affirme, tout comme Arthur Keller et Vincent Mignerot, que la catastrophe est certaine, pour inciter à s'y préparer (contrairement à des auteurs comme Jean-Pierre Dupuy qui proposent de faire comme si la catastrophe était incertaine afin d'agir pour l'éviter)[21].

Il est membre du comité d'honneur de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD)[22].

Prises de position

Selon Yves Cochet, pour sauver l'humanité, il faut dans les pays riches « limiter nos naissances » et « mieux accueillir les migrants »[13] - [23] - [24] - [25].

Vie personnelle

Il vit aujourd'hui dans une maison de campagne au nord de Rennes, prĂȘt Ă  faire face Ă  un effondrement environnemental et sociĂ©tal qui selon lui « nous arrive en pleine tronche[26] ». En effet, en 2006, il prend la dĂ©cision d'acheter avec sa fille une maison composĂ©e de sept hectares de terrain, dont une partie boisĂ©e. Afin de se prĂ©parer Ă  un avenir proche sans transport, sans eau ni Ă©lectricitĂ©, il achĂšte des chevaux avec des calĂšches et s'assure d'ĂȘtre approvisionnĂ© en eau. Il plaide pour une alimentation vĂ©gĂ©tarienne et locale[27].

DĂ©tail des mandats et fonctions

  • - : membre du conseil municipal de Rennes (Ille-et-Vilaine)
  • - : dĂ©putĂ© europĂ©en
  • - : dĂ©putĂ© (groupe RCV)
  • - : ministre de l’AmĂ©nagement du territoire et de l’Environnement du gouvernement de Lionel Jospin
  • 2002-2011 : dĂ©putĂ© (non-inscrit, puis groupe GDR puis non-inscrit)
  • 2011-2014 : dĂ©putĂ© europĂ©en

Publications

Ouvrages

  • Sauver la Terre, Paris, 2003, Fayard, , 278 p. (ISBN 978-2-213-61701-5 et 2-213-61701-5)
  • PĂ©trole apocalypse, Paris, Fayard, , 274 p. (ISBN 2-213-62204-3)
  • Antimanuel d'Ă©cologie, Rosny-sous-Bois, BrĂ©al, , 310 p. (ISBN 978-2-7495-0845-0)
  • Susan George, Jean-Pierre Dupuy, Serge Latouche et Yves Cochet, OĂč va le monde ? 2012-2022 : une dĂ©cennie au devant des catastrophes, Fayard/Mille et une nuits, , 80 p. (ISBN 978-2-7555-0494-1, lire en ligne)
  • Devant l'effondrement. Essai de collapsologie, Paris, Les Liens qui libĂšrent, , 251 p. (ISBN 979-10-209-0737-0)

Article

Préfaces et postfaces

Notes et références

  1. « Sur l'algébricité des classes de certaines congruences définies sur le monoïde libre », université Rennes I, 1971, N ° 185, ff. 73-74, Notice n°FRBNF35928834.
  2. BĂ©atrice Gurrey, « Yves Cochet, un Vert modĂ©rĂ© partisan de l'alliance avec les socialistes », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  3. Jean-Baptiste Legrave, LoĂŻc Blondiaux et Guillaume Courty, « Deux verts en politique : Entretiens avec A. Buchmann et Y. Cochet », Politix, no 9,‎ , p. 7-14 (lire en ligne).
  4. « Yves Cochet, l'écolo professionnel », sur Libération.fr, (consulté le ).
  5. Tudi Kernalegenn, « Bretagne, fragile bastion de l'Ă©cologie politique », Parlement[s], Revue d'histoire politique, vol. n° HS 10,‎ , p. 69-84 (ISSN 1768-6520, lire en ligne, consultĂ© le ).
  6. Fabrice Flipo, « Voyage dans la galaxie dĂ©croissante », Mouvements, vol. n° 50,‎ , p. 143-151 (ISSN 1291-6412, lire en ligne, consultĂ© le ).
  7. « Colloque Degrowth » l'entrée d'un mouvement dans le champ du savoir », sur actu-environnement.com, .
  8. Philippe Subra, « Roissy et le troisiĂšme aĂ©roport : rĂ©alitĂ©s Ă©conomiques et manipulation gĂ©opolitique », HĂ©rodote, vol. 114,‎ , p. 122-180 (ISSN 0338-487X, lire en ligne, consultĂ© le ).
  9. Paul Quinio, Cochet se couche devant Chirac, liberation.fr, 14 juin 2001
  10. « À plusieurs voix autour d'Yves Cochet, PĂ©trole Apocalypse », Mouvements, vol. 45-46, no 3,‎ , p. 222 (ISSN 1291-6412 et 1776-2995, DOI 10.3917/mouv.045.0222, lire en ligne, consultĂ© le )
  11. « Assemblée nationale ~ PremiÚre séance du mardi ~ Question de Yves Cochet, sur les déchets nucléaires. », sur assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  12. « Yves Cochet pour la « grÚve du troisiÚme ventre », sur Libération.fr, (consulté le ).
  13. « Pour protĂ©ger l'environnement, l'ex-ministre Yves Cochet prĂŽne
 la suppression des allocations familiales au troisiĂšme enfant », sur Marianne, (consultĂ© le ).
  14. Anne-Charlotte Dusseaulx, « Primaire écologiste : l'acteur Philippe Torreton votera Jadot », sur lejdd.fr, .
  15. (en) Bojan Pancevski Brussels, « EU parliament exposed as ‘hotbed of sex harassment’ », The Sunday Times,‎ (ISSN 0956-1382, lire en ligne, consultĂ© le ).
  16. À plusieurs voix autour d'Yves Cochet, PĂ©trole Apocalypse, Mouvements, 2006/3-4 (no 45-46), pages 222 Ă  229
  17. « Rennes - « On n’y arrivera pas » : Yves Cochet, l’ex-ministre qui annonce la fin de la civilisation », sur Le Telegramme, (consultĂ© le )
  18. « Qui sommes-nous ? », sur institutmomentum.org (consulté le ).
  19. « Qui sommes nous - Institut Momentum », sur institutmomentum.org, (consulté le )
  20. Marion Cocquet, « « AprÚs l'effondrement » : quand la SNCF demande conseil aux collapsologues », sur Le Point, (consulté le )
  21. « Livres », La Revue durable, no 64,‎ printemps-Ă©tĂ© 2020, p. 68-70
  22. « ComitĂ© d’honneur », sur admd.net (consultĂ© le ).
  23. « Yves Cochet : pour sauver la planÚte, il faut « limiter nos naissances » et « mieux accueillir les migrants » », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  24. Mathieu Bock-CĂŽtĂ©, « Les Occidentaux doivent-ils planifier leur suicide dĂ©mographique pour le bien de la planĂšte? Retour sur un entretien d’Yves Cochet », sur Le Journal de MontrĂ©al (consultĂ© le )
  25. « Faut-il faire moins d'enfants pour sauver la planĂšte ? », L'Obs,‎ (lire en ligne)
  26. « "Ici, je suis prĂȘt" : on a rencontrĂ© Yves Cochet, l'ex-ministre de l'Environnement qui se prĂ©pare au “jour oĂč tout s'Ă©croulera” », sur Franceinfo, (consultĂ© le )Sur francetvinfo.fr.
  27. « ENVIRONNEMENT. Yves Cochet se prĂ©pare Ă  l’effondrement », sur www.lalsace.fr (consultĂ© le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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