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VĂ©ronique Sanson

Véronique Sanson, née le à Boulogne-Billancourt, est une auteure-compositrice-interprète et pianiste française.

VĂ©ronique Sanson
VĂ©ronique Sanson en concert Ă  la Seine musicale de Boulogne-Billancourt le 13 avril 2018.
Biographie
Naissance
Nom de naissance
VĂ©ronique Marie Line Sanson
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
depuis
Père
Conjoints
Stephen Stills (de Ă  )
Pierre Palmade (de Ă  )
Enfant

Si elle commence sa carrière à la fin des années 1960, c'est au début des années 1970 qu'elle rencontre le succès avec le titre Besoin de personne. D'abord en couple avec Michel Berger, elle part aux États-Unis vivre avec Stephen Stills. Elle y écrit différents titres à succès comme Ma révérence. De retour en France dans les années 1980, c'est vers la fin de la décennie qu'elle sort l'album Moi le venin qui deviendra disque de platine.

Elle obtient durant sa carrière de nombreux prix et décorations, dont trois Victoires de la musique et la Grande médaille de la chanson française, décernée par l'Académie française pour l'ensemble de son œuvre. Elle est aussi commandeure de l'ordre des Arts et des Lettres et chevalière de l'ordre national du Mérite.

Biographie

Origine du prénom

Véronique est la fille de l'avocat et homme politique René Sanson (député UNR de Paris de 1958 à 1967) et de son épouse Colette, née Lucas ; ils se sont mariés en 1945, après la Libération. Membres actifs de la Résistance, ils se sont rencontrés au sein du réseau du musée de l'Homme au cours d'une mission durant la Seconde Guerre mondiale[1]. Afin de célébrer la victoire sur l'Allemagne nazie, ils donnent à leurs deux filles des prénoms commençant par la lettre V de « Victoire » : Violaine (née le ) et Véronique, née deux ans plus tard[2].

Débuts de carrière

Parents mĂ©lomanes, ils mettent leurs deux filles au piano, dès leur plus jeune âge[3]. Faisant souvent l'Ă©cole buissonnière, VĂ©ronique Sanson est envoyĂ©e Ă  quinze ans dans un pensionnat anglais oĂą, malgrĂ© une fugue en Écosse, elle dĂ©croche son « Proficiency, un diplĂ´me certifiant un excellent niveau d'anglais Â»[1].

Elle commence sa carrière au sein de l'Ă©phĂ©mère trio Les Roche Martin avec François Bernheim (futur compositeur Ă  succès, notamment pour Patricia Kaas) et sa sĹ“ur Violaine, sous la houlette des deux jeunes directeurs artistiques chez PathĂ©-Marconi, Michel Berger et Claude-Michel Schönberg. Le groupe sort un premier super 45 tours le , jour des 18 ans de la chanteuse. Un second est enregistrĂ©, mais ne sera pas commercialisĂ©, sur lequel figure la première composition enregistrĂ©e de VĂ©ronique : Maria de Tusha. Le groupe se sĂ©pare sans avoir rencontrĂ© le succès[1].

Véronique continue à travailler sur divers projets musicaux avec Michel Berger, désormais son compagnon. En 1969, elle publie son tout premier 45 tours : Le Printemps est là (adaptation française de la chanson anglophone Sunny Goodge Street de Donovan) / Le Feu du Ciel[4]. Cette seconde chanson sera réenregistrée par Véronique en 1992 pour l'album Sans regrets, ainsi que trois autres titres qu'elle a signés pour Isabelle de Funès en 1968 et 1969, toujours sous la direction artistique de Michel Berger : Mon voisin, Une odeur de neige et Jusqu'à la tombée du jour[5].

Amoureuse

Michel Berger en 1990.

En 1971, Michel Berger devient directeur artistique chez WEA, une des premières majors du disque, qui réunit les labels Warner-Elektra-Atlantic, sous la direction du producteur Bernard de Bosson[1]. Véronique est la première artiste française signée sous le label Elektra[6].

En décembre, elle enregistre son premier album Amoureuse, arrangé par Michel Bernholc et réalisé par Michel Berger. Il sort le 20 mars 1972.

Le grand public dĂ©couvre une jeune femme auteure-compositrice et pianiste qui chante des textes originaux, aux accents oniriques sur des musiques nouvelles et modernes aux arrangements très anglo-saxons. Le succès est immĂ©diat, tant en France qu'au Canada. En France, le single 45 tours Besoin de personne se vend Ă  plus de 100 000 exemplaires[7]. Deux autres titres de l'album deviendront des classiques de son rĂ©pertoire au fil du temps : Bahia et surtout Amoureuse dont la version anglaise fera l'objet de nombreuses reprises, notamment par Kiki Dee dès l'annĂ©e suivante (sa version rencontrera un gros succès en Angleterre), ou Olivia Newton-John, tandis qu'une autre adaptation dite « amĂ©ricaine », titrĂ©e Emotion, due Ă  la chanteuse texane Patti Dahlstrom, est aussi enregistrĂ©e par Helen Reddy et Shirley Bassey. VĂ©ronique Sanson enregistre, elle-mĂŞme, en 1973 plusieurs versions Ă©trangères des chansons Amoureuse et Besoin de personne (en anglais, en allemand et en espagnol) ainsi que deux autres adaptations en anglais, Vert vert vert et Dis-lui de revenir (qui deviennent Green Green Green et Birds of Summer) Ă  l'occasion de la parution de l'album au Royaume-Uni et aux États-Unis.

Après un mois au cabaret du restaurant de la Tour Eiffel qui lui laissera de mauvais souvenirs, la chanteuse assure les premières parties de Michel Polnareff au théâtre d'Argenteuil, puis de Julien Clerc et de Claude François en tournées, marquant ainsi ses premiers pas sur scène[8].

De l'autre côté de mon rêve

L'album Amoureuse est suivi de près par un second, De l'autre côté de mon rêve, enregistré à l'automne et publié le 8 . Plusieurs chansons de cet album semblent évoquer une nouvelle rencontre amoureuse : Comme je l'imagine, De l'autre côté de mon rêve, Une nuit sur son épaule[9]. Trois titres deviendront des classiques de son répertoire : les singles 45 tours Comme je l'imagine et Chanson sur ma drôle de vie (qui connaîtra un nouveau succès inattendu en 2010 à l'occasion de la sortie du film Tout ce qui brille), ainsi que Une nuit sur son épaule.

Les États-Unis

En mars 1972, Michel Berger insiste pour que Véronique l'accompagne à l'Olympia voir Stephen Stills, membre du groupe Crosby, Stills, Nash and Young, cette année-là en tournée avec sa propre formation Manassas[10]. Le lendemain du concert, Véronique Sanson, de passage au siège de sa maison de disques, le rencontre dans le bureau de Bernard de Bosson : c'est un coup de foudre, et Stephen Stills, reparti en tournée, ne cessera de la contacter durant des mois[10]. À l'automne, alors que Véronique enregistre son deuxième album, ils commencent à se revoir secrètement, et elle fait une première fugue[11].

En février 1973, Véronique Sanson quitte brutalement son compagnon Michel Berger après six ans de vie commune ; elle prend prétexte d'aller acheter des cigarettes, mais devient rapidement introuvable[12]. En fait, elle a acheté un aller simple pour New York avec l'argent que lui a prêté Nicoletta ; elle récupère passeport et affaires chez ses parents puis s'envole[10]. Elle part vivre aux États-Unis avec Stephen Stills[13]. Après trois jours de disparition, elle est retrouvée à New York, dans un hôtel, par les autorités locales[10]. À peine un mois plus tard, le 14 mars, bien qu'hésitante elle se marie en Angleterre avec le guitariste américain : « Finalement, je suis allée à mon mariage par politesse, en me disant : on verra après […] j'ai été obligée de me marier alors que je n'étais pas chaude-chaude. Si on m'avait laissée avoir deux hommes, je ne l'aurais jamais fait » affirme-t-elle bien plus tard[14].

Le couple s'installe dans un ranch d'altitude perdu dans les montagnes du Colorado ; leur fils Christopher naît le [15].

Cet « exil » lui apporte Ă©normĂ©ment professionnellement. Elle effectue un virage beaucoup plus rock sur l'album Le Maudit, sorti en octobre 1974, qu'elle produit elle-mĂŞme avec les musiciens de Stephen Stills, qui joue sur le titre On m'attend lĂ -bas, hymne Ă  son destin de l'autre cĂ´tĂ© de l'Atlantique[15]. Cet album, qui a depuis Ă©tĂ© certifiĂ© double disque d'or pour plus de 200 000 exemplaires vendus en France, reçoit un excellent accueil de la critique, notamment de la presse pop de l'Ă©poque[16]. Les textes sont bien plus sombres que ceux des disques prĂ©cĂ©dents, notamment ceux de la chanson titre (qu'elle interprète sur le plateau d'Étoile Palace, en 1990, devant Michel Berger, et dont ce dernier dit alors qu'elle est « une des plus belles chansons qui aient Ă©tĂ© Ă©crites »), mais aussi de Ma musique s'en va, de VĂ©ronique ou de Bouddha, qui tous Ă©voquent sa rupture avec Berger. Elle culpabilise d'avoir aussi violemment quittĂ© le compositeur français[15]. Les titres Alia SoĂ»za et Le Maudit contribuent au succès du disque[17].

Véronique Sanson, qui a donné ses premiers concerts en vedette au Québec en 1973, se produit pour la première fois en France à l'Olympia de Paris, d'abord deux soirs en octobre 1974 (accompagnée à la basse par son mari), puis une semaine en à l'occasion de sa première grande tournée française. Sa vie de couple avec Stephen Stills est entachée d'excès en tous genres : drogues, alcool, violence[15].

C'est dans ce contexte familial compliqué que sort en 1976 son quatrième album ; la réalisation de Vancouver est confiée à Bernard Saint-Paul, début d'une longue collaboration car douze albums (sept studio et cinq live) de l'artiste seront produits par le réalisateur jusqu'en 1979, puis de 1992 à 2005. Vancouver est son premier disque d'or et la chanson titre rencontre un grand succès public. Elle se produit une nouvelle fois à l'Olympia à Paris en . Dans son premier album enregistré en public, Live at the Olympia, elle glisse une chanson inédite, Je serai là, réponse à Michel Berger qui a écrit en 1975 Seras-tu là ?[18]. Suivront Hollywood (1977, elle est alors installée à Bel Air) qui inclut les succès Bernard’s Song (Il n’est de nulle part) et Féminin, 7ème (1979) avec Ma révérence, Celui qui n'essaie pas et Je suis la seule, et enfin Laisse-la vivre (1981), tous disques d'or, à chaque fois suivis d'une tournée européenne. Elle sera la première femme française (un an après Aretha Franklin) à se produire au Palais des sports de Paris (juin 1978 puis mai 1981).

Présente dans de nombreuses émissions de variétés, Véronique Sanson est à la fin des années 1970, l'une des toutes premières popstars françaises[13].

Sa relation de couple est devenue insupportable, elle chante dès 1977 « Y'a pas de doute, il faut que je m'en aille » et pense même à faire tuer Stephen Stills[15]. Après une longue procédure de divorce, et une longue bataille juridique pour la garde de Christopher qui durera de 1979 à 1983, Véronique Sanson se réinstalle définitivement en France [19].

Années 1980

Au début des années 1980, dans le contexte de son retour en France et de son divorce, la chanteuse manque d'inspiration et il faut attendre quatre ans la sortie d'un nouvel album, période durant laquelle elle ne publie que deux nouveaux titres : Le temps est assassin et Avec un homme comme toi, enregistrés en concert à l'Olympia en 1983, avant une tournée en 1984.

À ceux qui l'interrogent, elle explique[20] : « Je n'ai pas de mélodies en réserve, je ne compose jamais mes chansons trop longtemps à l'avance, sinon à l'heure de rentrer en studio, je les trouve vieilles et je n'ai plus envie de les enregistrer. » Le titre du premier simple extrait du nouvel album qu'elle finit par sortir évoque cette période de silence : C'est long, c'est court (1985). L'album sans titre, intitulé sobrement Blanc par son public, est le premier 100 % français depuis 1972. À partir de cette période, la publication des albums originaux commence à s'espacer (1985, 1988, 1992) pour prendre ensuite un rythme régulier de six ans (1998, 2004, 2010, 2016).

Le , elle donne, en avant-première, un concert au festival de jazz d'Antibes-Juan les Pins, à l'affiche avec Michel Jonasz ; à Paris, en novembre, elle renoue avec l'Olympia qui reste sa salle fétiche. Un troisième album live y est enregistré, il parait en et intitulé L'Olympia 1985. Fin 1986, elle partage avec le chanteur Alain Souchon la tournée bicéphale Chacun mon tour, à travers la France.

« Allah Â» chanson controversĂ©e

En 1988, Véronique Sanson publie l'album Moi le venin. La sortie de l'album, en novembre, est accompagnée du single Allah, produit par Michel Berger, très diffusé en radios et télés.

La chanson, selon son auteur, est une supplique Ă  Allah contre les crimes commis en son nom :
« O Allah
« Ă€ quoi te sert d'avoir un nom ? 
« Pourquoi ce feu, ce tonnerre
« Si j'Ă©tais toi, je serais pas fière Â»

Ă€ sa sortie, la chanson ne suscite aucun remous et les ventes de l'album atteignent dĂ©jĂ  les 100 000 ventes. Mais dans le contexte tendu de l'affaire Rushdie (avec la parution de son livre Les Versets sataniques)[21], VĂ©ronique Sanson reçoit rapidement des menaces de mort pour cette chanson. Par prĂ©caution, elle la retire de son rĂ©pertoire lors de son concert dans la salle parisienne de l'Olympia[21], oĂą elle doit tenir une confĂ©rence de presse le lendemain de sa première.

La chanteuse exprime son incompréhension face à la situation : « Cette chanson, je l'ai écrite comme une prière à Allah lui-même. Vraiment pas comme une insulte. C'est contre l'intolérance, le fanatisme. Pas contre l'islam. Je respecte la religion musulmane[21]. »

Le ministre de l'Intérieur du gouvernement socialiste Pierre Joxe fait une déclaration, soulignant qu'il a pris des mesures de protection pour la chanteuse à la demande de son père, ancien député. Plusieurs réseaux de distribution décident de retirer le disque de la vente[22].

Lors d'une interview accordĂ©e vingt ans plus tard et diffusĂ©e sur un magazine de presse, elle se dĂ©fend une nouvelle fois d'avoir voulu insulter quiconque et indique que, au dĂ©part, cette chanson devait s'appeler simplement « Dieu Â»[23].

Elle reste une des rares chanteuses de variétés à avoir composé, écrit et interprété ses propres chansons durant cinq décennies.

Les « EnfoirĂ©s Â» et le « Symphonique Â»

Fin 1989, elle est aux cĂ´tĂ©s de Jean-Jacques Goldman, Michel Sardou, Eddy Mitchell, et Johnny Hallyday pour la première TournĂ©e d'EnfoirĂ©s au profit des Restos du cĹ“ur. Elle donne ensuite une sĂ©rie de concerts remarquĂ©s en revisitant les plus belles pages de son rĂ©pertoire accompagnĂ©e par l'orchestre symphonique Fisyo de Prague, au Théâtre du Châtelet Ă  Paris en , puis en tournĂ©e l'annĂ©e suivante. L'album et la vidĂ©o Symphonique Sanson, sont Ă©ditĂ©s fin 1990. Selon le site InfoDisc, l'album s'est vendu Ă  171 400 exemplaires[24].

Années 1990

Son dixième album studio, Sans regrets, sort en 1992 avec la chanson Rien que de l'eau qui lui vaut de retrouver le sommet des ventes (l'album est disque de platine) et sa première Victoire de la musique en 1993. La chanson est composée par Bernard Swell, ancien guitariste de Hugues Aufray, qui fut également le compagnon et le complice musical de Véronique de 1979 à 1982. Elle concrétise sur scène au Zénith de Paris (l'album Zénith 93 enregistré à cette occasion est également un nouveau disque de platine), puis enchaîne les tournées jusqu'en 1996, avec un passage remarqué aux Francofolies de La Rochelle en juillet 1994, où elle donne une fête entourée d'artistes masculins : Alain Chamfort, Marc Lavoine, William Sheller, Les Innocents, Yves Duteil, Maxime Le Forestier, I Muvrini, Michel Fugain, Paul Personne. Le disque (qui demeurera son plus gros succès discographique - il deviendra double disque de platine) et la vidéo Sanson, Comme ils l'imaginent (1995), témoignent de cette soirée, et lui offriront une deuxième Victoire de la musique en 1996. Cette longue série de tournées se clôt le , au Palais des sports de Paris, où elle chante en duo avec Patrick Bruel, Murray Head, Alain Chamfort, Paul Personne, I Muvrini et Catherine Lara[25].

Un nouvel album intitulé Indestructible, dont quatre titres sont signés Bernard Swell, sort en février 1998. La même année, une série de concerts débute au Palais des sports de Paris et se prolonge lors d'une nouvelle tournée[26].

Années 2000

En 1999, elle reprend avec succès des chansons de Michel Berger (album D'un papillon Ă  une Ă©toile) et effectue une tournĂ©e l'annĂ©e suivante avec un orchestre tchèque dirigĂ© par Paul Buckmaster, l'ancien arrangeur d'Elton John. Le disque, qui se vend Ă  plus de 300 000 exemplaires, donne lieu Ă  la parution de trois simples promotionnels, Le Paradis blanc, Pour me comprendre et Si tu t'en vas. L'album Avec vous (2000), enregistrĂ© Ă  l'Olympia, en est le tĂ©moignage live.

Elle retrouve ensuite son propre répertoire pour deux concerts qu'elle donne seule au piano, d'abord dans la cour d'honneur du palais de l'Élysée à l'occasion de la Fête de la musique (), puis au Paléo Festival de Nyon (). Elle publie en 2001 un coffret best-of intitulé Les Moments importants avec notamment un titre inédit, Ça vous dérange.

Après un silence dû à des problèmes de santé et d'alcool[27] (problème qu'elle aborde notamment dans le livre La Douceur du danger), Véronique Sanson doit annuler en 2002 sa tournée automnale piano-solo, avec trois dates prévues au Théâtre des Champs-Élysées.

Elle revient en avec l'album Longue Distance, qu'elle signe avec d'autres auteurs et compositeurs. La tournée qui en découle du au , avec notamment neuf soirs à l'Olympia, est un véritable triomphe, de même que la tournée d'été, de festival en festival. L'album (en formats 1 ou 2 CD) et le DVD de cette tournée Olympia 2005 sont disponibles en .

Dans le portrait tĂ©lĂ©visĂ© La Douceur du danger que lui consacre Didier Varrod en 2005, et qui donnera lieu Ă  un livre d'entretiens homonyme, elle dĂ©crit les Ă©vĂ©nements qui ont ponctuĂ© sa vie, sa passion pour la musique et sa famille, sa vie amoureuse souvent tumultueuse, sa relation avec son fils. Elle dĂ©crit Ă©galement sa fragilitĂ©, accentuĂ©e par une mĂ©ningite aiguĂ« (maladie contractĂ©e Ă  seize ans, qui l'a plongĂ©e cinq jours dans le coma et lui a laissĂ© en hĂ©ritage des trous de mĂ©moire), son addiction Ă  la boisson, et une maladie gĂ©nĂ©tique sanguine, dĂ©couverte tardivement, « avec des consĂ©quences dramatiques sur sa santĂ© (embolie pulmonaire, phlĂ©bite, syncopes) comme certaines de ses apparitions publiques (…) et nombre de ses comportements parfois erratiques Â»[28].

En , Véronique est l'invitée principale des 20 ans des Nuits de Champagne, elle y participe au grand choral Le Sanson polyphonique; elle y revisite son répertoire accompagnée de plus de 900 choristes.

Petits moments choisis, une anthologie en 3 CD (2 studio, 1 live), sort le , alors qu'elle entame une tournée en France, Suisse, et Belgique qui la mènera jusqu'à l'automne 2009, avec des passages parisiens à la Cigale et à l'Olympia, et des étapes extérieures à Tunis, Montréal et Jérusalem.

Sur l'album de Michel Fugain Bravo et merci (2007), elle signe les paroles du titre Alleluia. Sur l'album d'Yves Duteil (Fr)agiles (2008), elle cosigne avec lui la musique de Sur le clavier du grand piano, Yves Duteil signant le texte, explicitement dédié à Véronique. En , le rappeur américain Jay-Z chante le titre History, en hommage à l'élection de Barack Obama, qui contient un sample d'Une nuit sur son épaule (1972), sur lequel on distingue la voix de la chanteuse[29].

Et voilĂ  ! l'IntĂ©grale 1967-2007, regroupe en un coffret l'ensemble de ses albums et DVD publiĂ©s, agrĂ©mentĂ©s de bonus inĂ©dits et de deux livrets. DistribuĂ©e par Warner, et publiĂ©e en tirage limitĂ© le , elle est Ă©puisĂ©e en quelques semaines. Une rĂ©Ă©dition de 1 000 exemplaires paraĂ®tra en .

Années 2010

Véronique Sanson en concert à Montélimar le .

En , elle participe au concert pour le séisme à Haïti au Zénith de Paris avec d'autres artistes tels que Diam's, Laurent Voulzy, Alain Souchon[30], puis, le , à celui pour le 300e jour de captivité des journalistes français otages en Afghanistan, toujours au Zénith[31].

Le même jour, sort son nouvel album nommé Plusieurs Lunes, dont le premier extrait, La nuit se fait attendre, nouvel enregistrement d'un titre écrit en 1971, est en écoute libre et gratuite sur son site officiel dès le ; le second, Qu'on me pardonne, signé de sa sœur Violaine, est en playlist sur les radios le , relayé par Juste pour toi en décembre, puis Je veux être un homme au premier trimestre 2011[32].

Elle entame une nouvelle tournée le à Longjumeau et sillonne pendant deux ans la France, la Belgique, la Suisse et le Québec, avec des étapes parisiennes à l'Olympia du au , au Grand Rex les 13, 14 et , et enfin à la Salle Pleyel, les 21 et .

Le , soit 40 ans après sa sortie initiale, sort une rĂ©Ă©dition remastĂ©risĂ©e de l'album Amoureuse, en pack CD/DVD enrichi de versions rares et d'une version 2012 du titre Amoureuse en duo avec Fanny Ardant, et du DVD live de la tournĂ©e 2011-2012, enregistrĂ© le au Cirque Royal de Bruxelles. Une Ă©dition collector inclut en plus la rĂ©Ă©dition vinyle 12" du 33 tours Amoureuse, et la version audio en double CD du concert du Cirque Royal (Warner)[33].

Le , elle reçoit une Victoire de la musique d'honneur pour l'ensemble de sa carrière.

En 2014, elle participe au concert anniversaire des Francofolies de La Rochelle. Elle participe Ă©galement au concert de Patrick Bruel retransmis en direct sur TF1 le .

Une tournĂ©e intitulĂ©e Les annĂ©es amĂ©ricaines, principalement axĂ©e sur les titres composĂ©s entre 1974 et 1981, est annoncĂ©e pour les premiers mois de 2015, avec 30 concerts dont neuf soirs Ă  l'Olympia. Elle est accompagnĂ©e d'un beau livre (Éditions Grasset) et d'une compilation 2CD du mĂŞme titre. La tournĂ©e rencontre un tel succès qu'elle est prolongĂ©e jusqu'Ă  , sept dates sont rajoutĂ©es Ă  Paris (5 Olympia et 2 Palais des sports) et 40 concerts supplĂ©mentaires sont programmĂ©s en province, en Suisse et en Belgique, tandis que la compilation est rĂ©Ă©ditĂ©e, enrichie d'un troisième CD prĂ©sentant le concert Olympia 1975 jusque-lĂ  inĂ©dit.

Après 43 ans chez Warner, Sanson signe chez Sony. Elle est nommée pour la sixième fois dans la catégorie Artiste interprète féminine de l'année aux Victoires de la musique 2016.

Le , sort le 15e album studio de VĂ©ronique Sanson : Dignes, dingues, donc..., rapidement disque d'or.

Nouvelles nominations début 2017 aux Victoires de la musique : Artiste interprète féminine de l’année et Chanson originale de l’année pour Et je l'appelle encore.

La tournĂ©e 2017-2018 dĂ©bute avec les festivals d'Ă©tĂ© 2017, sillonne la France, la Suisse et la Belgique, avec passages parisiens Ă  la Salle Pleyel, l’Olympia et la Seine musicale, jusqu'aux festivals d'Ă©tĂ© 2018. Le , les Francofolies de La Rochelle prĂ©sentent Jours de FĂŞte Ă  VĂ©ronique Sanson, avec de nombreux invitĂ©s en duos, dont Stephen et Chris Stills, et certains des participants Ă  l'album de duos annoncĂ© pour la rentrĂ©e. Mais en , Sanson est contrainte de reporter la sortie de Duos Volatils (qui paraĂ®t finalement le ), et d'annuler les concerts prĂ©vus pour l'automne[34]. Une tumeur Ă  une amygdale a Ă©tĂ© dĂ©couverte. Après plusieurs mois de traitement et de convalescence, elle reprend sa tournĂ©e Ă  partir du Ă  Tours et fĂŞte ses 70 ans sur la scène du DĂ´me de Paris - Palais des Sports les 24, 26 et .

Années 2020

En 2020, Véronique Sanson réintègre la troupe des Enfoirés, après vingt et un ans d'absence[35].

Après ses concerts dans les festivals d'été 2021 et 2022, la nouvelle tournée 2022-2023, baptisée Hasta luego, commence le 21 octobre[36].

Vie privée

Stephen Stills en 1972.
Pierre Palmade en 1994.

De 1967 Ă  1972, VĂ©ronique Sanson a une relation Ă  la fois amoureuse et professionnelle avec Michel Berger.

Après une première fugue en octobre 1972 (qui ne correspond pas à son départ définitif, contrairement à ce qui a été beaucoup écrit), elle le quitte brutalement en février 1973 : elle part vivre aux États-Unis avec Stephen Stills[37] - .

Elle se marie avec Stephen Stills le Ă  Guildford, en Angleterre, oĂą le monde de la pop est invitĂ©[38]. Vivant Ă  Rollinsville dans l'immense ranch du musicien, perchĂ© Ă  plus de 2 500 mètres d'altitude dans les montagnes Rocheuses du Colorado[39], ils ont un enfant, le futur auteur-compositeur-interprète Christopher Stills, nĂ© le Ă  Boulder, ce qui apaise un peu les doutes de VĂ©ronique Sanson sur l'avenir de son mariage[40]. Leur divorce est prononcĂ© le , après des annĂ©es d'excès en tous genres (violence, drogue, alcool, etc.)[1]. Suivent des annĂ©es difficiles de procĂ©dure pour obtenir la garde exclusive de son enfant, Christopher[41] - [42]. Elle partage alors sa vie avec le musicien Bernard Swell, dont elle se sĂ©pare en 1982.

Ses liaisons passionnelles dans les années 1980 avec les comédiens Étienne Chicot et François-Éric Gendron précèdent son mariage, le , avec l'humoriste Pierre Palmade à Triel-sur-Seine (où elle réside depuis 1981[43])[44] - [45]. Le couple divorce six ans plus tard[45] et Palmade révélera par la suite son homosexualité.

En 2002, alors qu'elle est confrontée à des problèmes de santé et d'alcool, elle rencontre Christian Meilhan, chef d'entreprise[45] et son parrain aux Alcooliques anonymes[46], qui sera son compagnon jusqu'en 2020.

Discographie

Albums studio

Albums live

Compilations

  • 1981 : Les Plus Belles Chansons (CD et LP de 11 titres)
  • 1984 : Exclusivement fĂ©minin (CD et LP de 10 titres)
  • 1994 : Les Plus Belles Chansons, vol. 1 (CD de 13 titres)
  • 1994 : Les Plus Belles Chansons, vol. 2 (CD de 13 titres)
  • 1998 : Les Plus Belles Chansons, vol. 1 (CD de 13 titres diffĂ©rents de la version 1994)
  • 1998 : Les Plus Belles Chansons, vol. 2 (CD de 13 titres diffĂ©rents de la version 1994)
  • 2001 : Les Moments importants (2 CD de 40 titres)
  • 2006 : Les Plus Belles Chansons, vol. 1 (CD rĂ©Ă©dition de la version 1998 avec un design diffĂ©rent)
  • 2006 : Les Plus Belles Chansons, vol. 2 (CD rĂ©Ă©dition de la version 1998 avec un design diffĂ©rent)
  • 2007 : Petits moments choisis (3 CD de 61 titres)
  • 2008 : Et voilĂ  ! - IntĂ©grale 1967 - 2007 (22 CD et 4 DVD)
  • 2015 : Les AnnĂ©es amĂ©ricaines (2 CD de 19 titres studio et 17 titres live)
  • 2015 : Les AnnĂ©es amĂ©ricaines (double LP de 19 titres studio)
  • 2015 : Les AnnĂ©es amĂ©ricaines coffret Ă©dition deluxe (3 CD de 19 titres studio, 17 titres live et le concert inĂ©dit Olympia 1975, 23 titres / nouveau design)

Participations

Outre sa propre discographie, et sa participation à des disques caritatifs Restos du cœur, Sol En Si, etc., Véronique apparaît sur les albums de :

Elle fait les chœurs et joue de divers instruments sur des enregistrements de Mark Kraftchik, Pierre Vassiliu, Michel Berger, Gilles Valiquette, Bernard Swell.

Elle signe ou cosigne des chansons pour Isabelle de Funès, Mark Kraftchik, Petula Clark, Stephen Stills, Bernard Swell, Yves Duteil, Michel Fugain.

Cinéma

Télévision

RĂ©compenses

DĂ©corations

Notes et références

  1. Laurent Del Bono, VĂ©ronique Sanson. Un sourire pour de vrai, Ă©ditions Prisma, , 160 p. (lire en ligne).
  2. « Biographie détaillée », sur véronique-sanson.net (consulté le ).
  3. "Véronique et Violaine Sanson, C’est de famille sur Europe 1, 22 octobre 2011.".
  4. Didier Janeault et Daniel Lesueur, Dicorock : Reprises, cover versions & plagiats, Camion Blanc, , 406 p. (ISBN 978-2-35779-929-5, lire en ligne), p. 196.
  5. Jean-François Brieu, Véronique Sanson. Doux dehors, fou dedans, Éditions Jean-Claude Lattès, , p. 29-30.
  6. Jean-François Brieu, op. cit., , p. 40.
  7. Ventes de 1972
  8. « Véronique Sanson : «J'aurais pu devenir tueuse» », sur Le Parisien, (consulté le ).
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  43. Elle loue aussi chaque année une résidence d'été à Ibiza, « maison accrochée sur une falaise et qui donne directement sur l'îlot de Vedra, un rocher inhabité ». Cf Véronique Sanson, Didier Varrod, La douceur du danger, Plon, , 172 p. (lire en ligne).
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Annexes

Bibliographie

  • Françoise Arnould et Françoise Gerber, VĂ©ronique Sanson, Pierre-Marcel Favre,
  • Brigitte Kernel, VĂ©ronique Sanson, Éditions Seghers, coll. « PoĂ©sie et chansons », , chap. 67
  • Yann Morvan, VĂ©ronique Sanson, DLM, coll. « PolaroĂŻd »,
  • Jean-François Brieu, VĂ©ronique Sanson, Doux dehors, fou dedans, Éditions Jean-Claude Lattès,
  • VĂ©ronique Sanson, La Douceur du danger : entretiens avec Didier Varrod, Éditions Plon,
  • Alain Wodrascka et Pierre Terrasson, VĂ©ronique Sanson : De l'autre cĂ´tĂ© de son rĂŞve, Premium,
  • Manon Fatter et Julie Monteschio, VĂ©ronique Sanson - On m'attend lĂ -bas, son histoire au QuĂ©bec, Pratiko (QuĂ©bec),
  • Laurent Calut et Yann Morvan, VĂ©ronique Sanson : Les annĂ©es amĂ©ricaines, Éditions Grasset,
  • Laurent Del Bono, VĂ©ronique Sanson, un sourire pour de vrai, Éditions Prisma,
  • Daniel Schick, Avec Elle, Plon,
  • Sophie Delassein, « VĂ©ronique Sanson, son cauchemar amĂ©ricain », L'Obs, no 3014,‎ , p. 50-53 (ISSN 0029-4713). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Baptiste Vignol, Tout VĂ©ronique Sanson, album par album, GrĂĽnd,

Liens externes

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