Tomás Guido
Tomás Guido (Buenos Aires, Vice-royautĂ© du RĂo de la Plata, 1788 – id., 1866) est un militaire, diplomate et homme politique argentin. Il participa Ă la dĂ©fense du RĂo de la Plata contre les offensives britanniques de 1806 et 1807, et adhĂ©ra Ă la rĂ©volution de Mai de 1810. Il fit valoir son talent de nĂ©gociateur dans les heures difficiles du processus d’indĂ©pendance de l’Argentine. Par son cĂ©lèbre MĂ©moire, fruit de ses conversations avec le gĂ©nĂ©ral San MartĂn, il sut obtenir que Juan MartĂn de PueyrredĂłn, alors Directeur suprĂŞme du RĂo de la Plata, prĂŞtât son appui Ă la campagne militaire projetĂ©e par San MartĂn au Chili et au PĂ©rou. L’indĂ©pendance acquise, il mena une carrière politique et diplomatique au service de gouvernements aussi diffĂ©rents que celui de Rivadavia, du dictateur Rosas et d’Urquiza.
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(Ă 78 ans) Buenos Aires |
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Origines familiales et débuts dans la carrière militaire et diplomatique
Fils de Pedro Guido y Sanz, commerçant espagnol pĂ©ninsulaire, et de doña Juana Aoiz y MartĂnez, Tomás Guido commença des Ă©tudes secondaires au Collège royal San Carlos de Buenos Aires, mais fut contraint de les interrompre en raison des difficultĂ©s financières de ses parents.
Lors des offensives anglaises contre le RĂo de la Plata de 1806, il apporta son concours Ă la dĂ©fense de Buenos Aires, et prit part aux Ă©vĂ©nements de mai 1810. L’annĂ©e suivante, il accompagna, Ă titre de secrĂ©taire, Mariano Moreno durant la voyage diplomatique que celui-ci avait entrepris Ă destination de l’Angleterre et durant lequel il trouva malencontreusement la mort. De retour Ă Buenos Aires en 1812, il y sĂ©journa d’abord brièvement comme secrĂ©taire du ministère de la Guerre, pour bientĂ´t se transporter Ă Charcas (actuelle Sucre) comme secrĂ©taire de Francisco Ortiz de Ocampo. Plus tard encore, il se rendit Ă Tucumán, oĂą il se lia avec JosĂ© de San MartĂn et Manuel Belgrano et assuma la fonction d’officier-major du secretariat Ă la Guerre, assistant San MartĂn dans la planification de sa campagne au Chili et au PĂ©rou.
Le MĂ©moire
Le , Tomás Guido prĂ©senta au Directeur suprĂŞme dĂ©lĂ©guĂ© Antonio González Balcarce son cĂ©lèbre MĂ©moire, fondĂ© sur les conversations qu’il avait eues Ă Saldán, dans la province de CĂłrdoba, avec San MartĂn au cours de la convalescence de celui-ci. Lors desdites conversations, San MartĂn exposa en dĂ©tail les aspects Ă©conomiques, militaires et politiques d’un plan, inspirĂ© du dĂ©nommĂ© plan Maitland, par lequel il envisageait d’ouvrir Ă l’ouest un nouveau front en traversant la cordillère des Andes avec une armĂ©e de 4000 hommes, pour d’abord libĂ©rer le Chili, et ensuite poursuivre par la mer et envahir le littoral du PĂ©rou, et cela au lieu de persĂ©vĂ©rer dans l’infructueuse campagne du Haut-PĂ©rou. Il soutenait en particulier qu’une victoire au Chili suffirait Ă redonner confiance aux peuples et, Ă l’inverse, Ă la faire perdre aux troupes royalistes qui, commandĂ©es par JoaquĂn de la Pezuela, attaquaient depuis le nord. Balcarce, après lecture du MĂ©moire, adopta l’idĂ©e avec enthousiasme et l’exposa Ă Juan MartĂn de PueyrredĂłn, Directeur suprĂŞme fraĂ®chement Ă©lu par le congrès de Tucumán. PueyrredĂłn, instruit par les expĂ©riences souvent calamiteuses dans le Haut-PĂ©rou, approuva le MĂ©moire le et donna sans tarder toutes instructions propres Ă appuyer la campagne libĂ©ratrice au Chili et arrangea une entrevue avec San MartĂn afin d’en fixer les derniers dĂ©tails.
Campagnes indépendantistes au Chili et au Pérou
Ă€ la suite de la victoire dans de la bataille de Chacabuco le , le gĂ©nĂ©ral San MartĂn incorpora Guido dans son armĂ©e, avec le grade de lieutenant-colonel, afin qu’il pĂ»t remplir les fonctions de secrĂ©taire Ă la Guerre et Ă la Marine et de reprĂ©sentant auprès du gouvernement du Chili. Il s’acquitta de cette charge trois annĂ©es durant et accomplit avec succès des missions administratives et diplomatiques, assistant San MartĂn comme premier aide de camp lors de son Ă©popĂ©e de libĂ©ration au Chili et contribuant Ă mener Ă bien son entreprise de libĂ©rer le PĂ©rou. Il mena avec efficacitĂ© les pourparlers de Miraflores, et apporta son concours d’abord aux deux sièges, puis Ă la reddition du fort de Callao, duquel il fut ensuite nommĂ© gouverneur. ÉlevĂ© au grade de colonel-major en 1821, il remplit l’office de conseiller d’État et de ministre de la Guerre. Après la rencontre entre SimĂłn BolĂvar et San MartĂn Ă Guayaquil, il accompagna celui-lĂ jusqu’à la fin de la guerre. En 1823, il fut juge assesseur du Conseil militaire suprĂŞme au PĂ©rou et l’annĂ©e suivante chef d’état-major des armĂ©es du Centre et ministre gĂ©nĂ©ral de Gouvernement du gĂ©nĂ©ral Mariano Necochea, accĂ©dant au grade de gĂ©nĂ©ral de brigade des armĂ©es du PĂ©rou.
Retour en Argentine
À son retour à Buenos Aires en 1826, Bernardino Rivadavia le nomma inspecteur des Armées, et l’année suivante son successeur Vicente López y Planes le désigna ministre de la Guerre, charge à laquelle il préféra cependant renoncer pour occuper celle de député élu du comité exécutif (communément appelé Salle des Représentants) de Buenos Aires, puis pour s’acquitter d’une mission comme ministre plénipotentiaire et émissaire extraordinaire auprès de la cour de Rio de Janeiro, en qualité de quoi il signa en 1828 le traité de paix avec le Brésil. Il fut par la suite ministre de la Guerre et des Affaires étrangères à trois occasions encore : sous Juan Lavalle, Juan José Viamonte et Juan Manuel de Rosas. De 1840 à 1851, il représenta l’Argentine auprès du gouvernement du Brésil. Après la bataille de Caseros en 1852, marquant la chute de Rosas, le général Justo José de Urquiza fit appel à lui pour renforcer son gouvernement. Il réussit à se faire élire en 1855 sénateur national pour San Juan et en 1857 vice-président du sénat de la Confédération. En 1859, doté à présent du grade de brigadier-général, il accompagna Urquiza au Paraguay et entreprit avec succès des démarches d’apaisement entre ce pays et les États-Unis, opposés l’un à l’autre après que ces derniers eurent envoyé une escadre navale destinée à débarquer à Asuncion.
Tomás Guido s’était mariĂ© au Chili avec la fille du colonel Carlos Spano y Padilla, MarĂa del Pilar Spano y Ceballos, de qui il eut quatre enfants, parmi lesquels le poète Carlos Guido y Spano. Sa fille Pilar Guido Ă©pousera en 1863 le rĂ©volutionnaire d’origine chilienne Francisco Bilbao.
Il s’éteignit le dans sa propriété de Buenos Aires. Ses restes reposent dans le mausolée de la cathédrale métropolitaine de Buenos Aires, aux côtés de la dépouille du général José de San Martin.
Références
- CrĂłnica HistĂłrica Argentina, Ed. CODEX Tome II,
- Cutolo, Vicente Osvaldo, Buenos Aires: Historia de las calles y sus nombres, Buenos Aires: Elche,