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Taekwondo

Le taekwondo (corĂ©en : 태권도 ; /tʰɛk͈wʌÌčndo̞/, /tÊ°e̞k͈wʌÌčndo̞/ ) est un art martial d'origine sud-corĂ©enne, dont le nom peut se traduire par La voie des pieds et des poings[1].

Taekwondo (태권도)
Combat de taekwondo WTF aux Jeux olympiques d'été de 2016 à Rio de Janeiro
Combat de taekwondo WTF aux Jeux olympiques d'été de 2016 à Rio de Janeiro

Domaine Percussion (principalement pied)
Forme de combat Plein-contact
Pays d’origine CorĂ©e du Sud
Pratiquants renommĂ©s Choi Hong Hi, Hadi Saei, Steven LĂłpez, Wu Jingyu, Hwang Kyung-seon, Pascal Gentil, Gwladys Épangue, Jade Jones
Sport olympique Oui (depuis 2000)
Fédération mondiale World Taekwondo Federation, International Taekwon-do Federation
Taekwondo
Hangeul 태권도
Hanja è·†æ‹łé“
Romanisation révisée taegwondo
McCune-Reischauer t'aekwƏndo

Le taekwondo, dont le nom a été proposé en 1955 par le général Choi Hong Hi, est le fruit de la fédération progressive, à partir des années 1950, aprÚs l'occupation japonaise de la Corée, de différentes écoles d'arts martiaux coréennes qui enseignaient le karaté. Sa création et son développement sont intimement liés à la promotion du nationalisme étatique coréen. L'unification n'est cependant pas complÚte car deux grandes fédérations cohabitent encore, l'International Taekwon-Do Federation (ITF), qui revendique actuellement 50 millions d'adhérents, et la Fédération mondiale de taekwondo, qui a popularisé auprÚs de plus de 80 millions de personnes une pratique du taekwondo moins axée sur la self-défense et plus sur le sport de combat, interdisant notamment les coups de poing au visage.

Le taekwondo se distingue des autres arts martiaux, surtout dans sa forme, par le haut degré de spécialisation de ses pratiquants en techniques de coups de pied bien plus que dans d'autres techniques, par les nombreuses protections utilisées lors des compétitions de combat et par son inclusion au programme des Jeux olympiques d'été depuis 2000.

Description

Exemple de dojang (salle d'entraĂźnement).

Le taekwondo est un art martial d'origine sud-corĂ©enne, qui se pratique, en gĂ©nĂ©ral, sans armes[2]. Son nom, taekwondo, qui s'Ă©crit Ă  l'origine en hangeul : 태권도 et è·†æ‹łé“ en hanja, et dont la prononciation est /tʰɛk͈wʌndo/, peut se traduire par « la voie du coup de pied et du coup de poing », de 태, tae, « frapper du pied » et 권, kwon, « frapper du poing », et enfin 도, do, « mĂ©thode, art de vivre, voie spirituelle »[3]. De cette dĂ©finition dĂ©coule l'idĂ©e que le taekwondo est non seulement un art martial mais aussi une maniĂšre d'entraĂźner son esprit et d'atteindre la maĂźtrise de soi par des mouvements de combat[3].

Le pratiquant de taekwondo est appelĂ© un taekwondoĂŻste (et ce, mĂȘme si le terme d'origine est taekwondoin). La salle d'entraĂźnement est appelĂ©e un dojang. Il est possible de pratiquer le taekwondo quel que soit son Ăąge[3]. En tant que sport, il fait travailler l'endurance et la souplesse et augmente la force physique[4].

Cet art martial est basĂ© sur des techniques d'attaque oĂč le pratiquant concentre son Ă©nergie sur « des surfaces d'impact rĂ©duites » telles que le bol du pied ou la tĂȘte des phalanges avec lesquelles il vise les points faibles de son adversaire et des techniques de blocage des attaques adverses[2]. Les taekwondoĂŻstes utilisent des techniques de coups de pied spectaculaires, notamment retournĂ©s et sautĂ©s, dont la frĂ©quence d'usage est caractĂ©ristique de la discipline[2].

Il existe en 2010 plus de 20 millions de pratiquants du taekwondo dans 180 pays[2]. Les pratiquants sont attirĂ©s par le souhait de maintenir leur forme physique permettant notamment de lutter contre le stress, par les techniques d'autodĂ©fense enseignĂ©es par ce sport, l'attrait pour la compĂ©tition ainsi que par l'enrichissement spirituel qui peut ĂȘtre amenĂ© dans l'enseignement des valeurs du taekwondo telles que la modestie, le respect ou le goĂ»t de l'effort[4].

Histoire

Les origines du taekwondo sont à la fois culturelles et politiques. D'un point de vue culturel, le taekwondo est une unification des pratiques de plusieurs écoles sud-coréennes des années 1950 inspirées par le karaté Shotokan (développé au Japon) et certains éléments caractéristiques des arts martiaux coréens (en particulier le taekkyon)[5]. D'un point de vue politique, le taekwondo a été un outil de propagande nationaliste dont le but a été d'exalter le patriotisme de la jeune nation sud-coréenne à la suite de l'occupation japonaise et du conflit avec la Corée du Nord[5].

Le taekwondo a été nommé et codifié en Corée du Sud entre la fin des années 1950 et le début des années 1960[5].

À la suite de la diffusion de cet art martial en CorĂ©e du Nord par les responsables de la premiĂšre organisation internationale, l'ITF, en 1972, une nouvelle organisation concurrente, la WTF, a tournĂ© le dos aux membres de l'ITF[5].

Cette scission de nature politique, qui perdure depuis, ainsi que les motivations idéologiques à l'origine de la création du taekwondo, ont induit une forte propagande et une déformation volontaire des faits historiques dans chacune de ces organisations, notamment au sujet des origines et de la création du taekwondo[5].

Origines (avant 1959)

Enfants pratiquant le taekkyon Ă  la fin du XIXe siĂšcle.

Le taekwondo est généralement présenté comme l'héritier des arts martiaux coréens antiques, comme le taekkyon et le subak (en) ; on peut en effet retrouver certains points communs entre les techniques utilisées dans ces arts martiaux et celles du taekwondo, surtout du point de vue des techniques de jambes, prépondérantes[6] - [7]. Toutefois, ces points communs sont considérés par certains historiens de la discipline comme insuffisants et surtout postérieurs à la volonté politique de création d'un art martial spécifiquement national, aprÚs l'occupation japonaise de la Corée, d'autant plus que la pratique du taekkyon avait quasiment disparu au début du XXe siÚcle[8], à tel point que ces historiens qualifient la filiation entre le taekwondo et ces arts anciens de mensonger, d'argument de propagande[9] - [10] - [11].


Les origines Ă©tablies et incontestĂ©es du taekwondo remontent Ă  la fĂ©dĂ©ration progressive, entre la fin des annĂ©es 1950 et le dĂ©but des annĂ©es 1960[12] - [13], des principales Ă©coles d'arts martiaux corĂ©ennes (kwans), qui enseignaient alors le « karatĂ© corĂ©en », appelĂ© Tang Soo Do (« Voie de la main de Chine ») ou Kong Soo Do (« Voie de la main vide »), une pratique martiale issue du karatĂ© Shotokan dĂ©veloppĂ© au Japon[5], notamment parce que la pratique des arts martiaux corĂ©ens avait Ă©tĂ© interdite par l'occupant, tout comme beaucoup d'autres Ă©lĂ©ments de la culture corĂ©enne[13]. À partir de 1955, sous l'impulsion du gouvernement corĂ©en, et en particulier du prĂ©sident Syngman Rhee, dans le but politique d'exalter le patriotisme de la jeune nation sud-corĂ©enne, le dĂ©veloppement d'un art martial national et sa diffusion Ă  l'ensemble des Ă©coles d'arts martiaux corĂ©ennes ont Ă©tĂ© confiĂ©s principalement au gĂ©nĂ©ral Choi Hong Hi, qui dirigeait le plus ancien des kwans, l’école Chung Do Kwan, et la principale Ă©cole militaire d'arts martiaux, nommĂ©e Oh Do Kwan[5]. Choi Hong Hi proposa, avec son instructeur Nam Tae Hi (en), le nom de Tae Kwon Do, le [14], et utilisa son influence pour imposer progressivement ce terme, qui commença Ă  ĂȘtre popularisĂ© en CorĂ©e principalement Ă  partir de 1959, lorsque plusieurs Ă©coles et organisations se rĂ©unirent sous l’égide de la Korea Taekwon-Do Association (en) (KTA)[15].

Promotion internationale du taekwondo (1959-1965)

Une des premiĂšres importantes Ă©tapes du processus d'unification est la promotion internationale du Taekwon-Do par des Ă©quipes de dĂ©monstration, composĂ©es de ses reprĂ©sentants les plus techniques et spectaculaires. En , une premiĂšre tournĂ©e de dĂ©monstration fait dĂ©couvrir Ă  TaĂŻwan et au Sud-ViĂȘt Nam ce nouvel art martial.

NommĂ© ambassadeur en Malaisie, le gĂ©nĂ©ral Choi abandonne la prĂ©sidence de la KTA pour se consacrer Ă  la diffusion du Taekwondo dans ce pays, aprĂšs avoir effectuĂ© une dĂ©monstration dans un stade Ă  la demande du premier ministre Malais. Ce travail de promotion aboutira Ă  la crĂ©ation de l’Association malaise de Taekwondo en 1963.

DĂšs le dĂ©part en Malaisie du gĂ©nĂ©ral Choi (1961), le prĂ©sident Park Chung Hee (ë°•ì •íŹ) dĂ©cida d'ordonner une rĂ©unification des diffĂ©rentes Ă©coles. En effet, hormis les Ă©lĂšves des Ă©coles Chundokwan et Ohdokwan, seule une faible minoritĂ© pratiquaient le taekwondo tel que dĂ©fini par le gĂ©nĂ©ral Choi, et de nombreux maĂźtres, insatisfaits du nom « taekwondo » continuĂšrent Ă  enseigner sous les noms « Gongsoodo », « Dangsoodo » et « Soobahkdo ». Hwang Kee (황Ʞ), le principal rival de la KTA, avait crĂ©Ă© sa propre fĂ©dĂ©ration : Korea Dangsoodo association, qui changera plus tard en Korea Soobahkdo Association. Le , une nouvelle rĂ©union a lieu, et les diffĂ©rents reprĂ©sentants tombent d'accord sur le terme « taesoodo » qui combine les termes de taekkyon, gongsoodo, soobahkdo et dangsoodo. La KTA est donc renommĂ©e Korea Taesoodo Association[16].

En 1961-62, le taekwondo est pratiquĂ© par les militaires corĂ©ens autant que par la population civile de ce pays, mais aussi par les forces armĂ©es amĂ©ricaines stationnĂ©es en CorĂ©e. Ces mĂȘmes annĂ©es, le taekwondo est introduit Ă  l’acadĂ©mie militaire de West Point aux États-Unis.

En , une dĂ©monstration a lieu dans le bĂątiment des Nations unies, Ă  New York, et le Tae Kwon Do est choisi pour l’entraĂźnement des militaires du Sud ViĂȘt Nam.Toujours en 1963, les associations nationales de Singapour et de Brunei sont crĂ©Ă©es.

En 1964, Lee Jong soo (un élÚve de Lee Jong woo) introduit le Tae Kwon Do au Canada en y établissant le premier dojang, à Montréal, Depuis le décÚs de Lee Jong soo, c'est son beau-fils, Evangelos Ligeros, qui dirige le dojang.

En 1965, Choi Hong hi, Lee Jong soo et Kim Soon bae dirige une nouvelle tournĂ©e de dĂ©monstration internationale pour assurer la promotion du Tae Kwon Do. La dĂ©lĂ©gation compte 19 personnes en tout. La tournĂ©e inclut les pays suivants: Allemagne de l’Ouest, Italie, Égypte, Turquie, Émirats arabes unis, Malaisie et Singapour. Les membres de l'Ă©quipe de dĂ©monstration Ă©taient Han Cha Kyo (VIe dan Ă  l’époque), Kim Jun Kun (Ve dan), Kwon Jai Hwa (Ve dan) et Park Jong Soo (Ve dan). À l'issue de cette tournĂ©e, des associations nationales sont crĂ©Ă©es dans ces pays.

La mĂȘme annĂ©e, Ă  son retour en CorĂ©e, le gĂ©nĂ©ral Choi redevient prĂ©sident de la KTA. Le , il organise un vote pour Ă©vincer du nom de l'organisation le terme de taesoodo et restaurer celui de taekwondo. Les conditions de ce vote sont restĂ©es douteuses, car le nom taekwondo, qui ne contentait que l'Ohdokwan et le Chungdokwan, ne fut choisi qu'avec une voix d'Ă©cart. La KTA fut donc renommĂ©e Korea Taekwondo Association et l'usage du terme taekwondo s'imposa alors dĂ©finitivement[17].

Scission entre la KTA et l'ITF (1966)

Logo actuel de l'ITF. La scission entre l'ITF et la WTF est un Ă©vĂšnement majeur de l'histoire du taekwondo.

Les tensions se faisaient de plus en plus fortes entre les membres de la KTA et le général Choi, car celui-ci ne reconnaissait militairement que les ceintures noires de son école et de l'école Chungdokwan, ce qui était pris comme un affront par les autres maßtres. De plus, il continuait à évoluer dans son programme, sans tenir compte des autres maßtres.

Peu aprÚs, en 1966, Choi quitte la KTA, sous la pression des leaders d'autres écoles d'arts martiaux comme Lee Jong-woo et Uhm Woon-kyu qui le considéraient comme un "fauteur de troubles permanent"[18], en ayant négocié la possibilité de fonder sa propre fédération, d'envergure internationale, l'International Taekwon-Do Federation (ITF), qu'il crée effectivement le [19], à l'hÎtel Chosun de Séoul[18].

Les pays fondateurs de l’ITF sont donc la CorĂ©e, le ViĂȘt Nam, la Malaisie, Singapour, l’Allemagne de l’Ouest, les États-Unis, la Turquie, l’Italie et les Émirats arabes unis. Choi commence Ă  cette Ă©poque Ă  clamer que le taekwondo est le « sport national » de la CorĂ©e[20] .

Afin que l’ITF bĂ©nĂ©ficie d'une influence politique suffisante pour rivaliser avec la KTA, Choi offre le titre de directeur honoraire de l’ITF Ă  Kim Jong-pil, crĂ©ateur des services de renseignement de la KCIA[21].

En 1968, Choi visite la France Ă  l’occasion du symposium sur le sport militaire et y organisa une dĂ©monstration devant les reprĂ©sentants de 32 pays. La mĂȘme annĂ©e, le Royaume-Uni forme une association nationale de Taekwondo, et le gĂ©nĂ©ral se rend en Espagne, au Canada, aux Pays-Bas, en Belgique et en Inde. En 1969, Choi effectue une tournĂ©e dans 29 pays afin d'y rencontrer des instructeurs de ces diffĂ©rents pays et d'effectuer les prises de vues qui illustrent la premiĂšre Ă©dition de l’EncyclopĂ©die (1972).

De son cĂŽtĂ©, la KTA commença Ă  fonder un programme technique commun et nomma un comitĂ© de crĂ©ation de formes, composĂ© de Kwak Kun Sik (Chung Do Kwan), Lee Yong Sup (Song Moo Kwan), Park Hae Man (Chung Do Kwan), Hyun Jong Myung (Oh Do Kwan) et Kim Soon Bae (Chang Moo Kwan). Ils crĂ©Ăšrent les poumsĂ©s (품새) Palgwae et Yudanja (Koryeo (êł ë €) Ă  Ilyeo (ìŒì—Ź)), mais ces poumsĂ©s furent crĂ©Ă©s sans la participation de deux Kwan originaux, Ji Do Kwan et Moo Duk Kwan, fusionnĂ©s au sein de la Korea Soo Bahk Do association. Quelques annĂ©es plus tard, sous l'impulsion de Chong Hong Soo, Im Young Taek (Moo Duk Kwan) et Lee Chong Woo (Ji Do Kwan), une partie de ces Kwan rejoignit la KTA (les Jidokwan Lee Jong woo et Bae Young Ki, et le Moo Duk Kwan Han Yong Tae), qui dĂ©cida de refaire les poumsĂ©s, en crĂ©ant de nouveaux : les taegeuk (태ê·č).

En 1971, le gouvernement dĂ©cida de construire le Kukkiwon (ꔭꞰ원), siĂšge mondial de la KTA, qui fut fondĂ© en 1972 Ă  SĂ©oul[13] - [22].

Concurrence internationale entre l’ITF et la WTF (à partir de 1973)

En 1972, Choi introduit le Taekwon-Do en Bolivie, RĂ©publique dominicaine, HaĂŻti et Guatemala. Mais confrontĂ© Ă  une situation politique particuliĂšrement difficile dans son pays, il est contraint Ă  l’exil : en effet, le gouvernement sud-corĂ©en dĂ©sapprouve une initiative de Choi de faire une dĂ©monstration de Taekwondo en CorĂ©e du Nord, oĂč il se rend en 1966[23]. Le dĂ©veloppement du Taekwon-Do en CorĂ©e du Nord est dĂ» notamment Ă  Yoon Byung-in.

Afin de ne pas perdre la direction de l'ITF, et avec l’accord des pays membres de l’organisation, Choi dĂ©place le siĂšge de l’ITF Ă  Toronto, au Canada, d’oĂč il espĂšre pouvoir diffuser plus aisĂ©ment le Taekwondo dans les pays de l’Est.

Ancien logo de la WTF, créée en 1973.

Considérant que seulement OhDoKwan demeure affilié à ITF et que tous les autres Kwans demeurent solidaires à la Korea Taekwondo Association, la WTF (World Taekwondo Federation ou Fédération Mondiale de Taekwondo) est fondée en 1973. Les premiers championnats du monde de taekwondo WTF sont organisés en 1973 et seront par la suite organisés tous les deux ans[13].

En 1975, ITF et WTF sont en lice pour obtenir la reconnaissance officielle de fédération internationale (FI). En effet l'Association générale des fédérations sportives internationales (AGFSI) tient son assemblée générale annuelle à Montréal. (Un an avant les Jeux Olympiques de Montréal). Les deux fédérations de tae kwon do déposent leur mémoire. Finalement, c'est la WTF qui est reconnue à titre de FI officielle de régie du taekwondo.

BĂ©nĂ©ficiant de l’appui du gouvernement et d'instances internationales de sports la WTF se dĂ©veloppe trĂšs rapidement, surtout dans les pays de l’Ouest. Elle popularise une pratique du taekwondo moins axĂ©e sur le sport de combat[24], interdisant notamment les coups de poing au visage[25]. Elle revendique dĂ©sormais plus de 80 millions d'adhĂ©rents dans plus de 200 pays[26] - [27].

DÚs lors, l'ITF et la WTF rivaliseront de maniÚre plus ou moins conflictuelle, proportionnellement à l'intensité de la guerre froide et des conflits entre la Corée du Sud et du Nord.

AprĂšs la crĂ©ation de la WTF, le gĂ©nĂ©ral Choi continue son travail de dĂ©veloppement du Taekwon-Do originel par le biais de l'ITF. Une nouvelle Ă©quipe de dĂ©monstration part en tournĂ©e dĂšs . MaĂźtre Park Jong Soo, dĂ©sormais VIIIe dan, en fait toujours partie. Il est accompagnĂ© par MaĂźtre Rhee Ki Ha, MaĂźtre Park Sun Tae et MaĂźtre Choi Chang Keun. Ils visitent 23 pays d’Europe, d’Asie, du Moyen-Orient et d’Afrique, et Ă©tablissent des organisations nationales dans 5 d’entre eux.

Sans s’arrĂȘter de voyager, le gĂ©nĂ©ral Choi assiste Ă  l’organisation du Ier championnat du Monde en 1974 Ă  MontrĂ©al (Canada) et du Ier championnat d’Europe Ă  Amsterdam (Pays-Bas) en 1976.

En 1978, une nouvelle Ă©quipe de dĂ©monstration est constituĂ©e. Elle comprend MaĂźtre Choi Chank Keun, Park Jung Tae, Rhee Ki Ha et Leong Wei Meng. Ces deux derniers, ainsi que Park Jong Soo, ont aujourd’hui le grade de Grand MaĂźtre.

En 1979, l’AETF (All Europe Taekwon-Do Federation) est fondĂ©e Ă  Oslo (NorvĂšge).

Les équipes de démonstrations se succÚdent, voyageant dans le monde entier pour introduire le Taekwon-Do.

L’annĂ©e 1980 est une annĂ©e historique pour le Taekwon-Do et pour le gĂ©nĂ©ral Choi, puisqu’une Ă©quipe de 15 membres (comprenant son fils maĂźtre Choi Jung Hwa) effectue une tournĂ©e en CorĂ©e du Nord, pays natal du GĂ©nĂ©ral Choi.

C’est la premiùre fois que le Taekwon-Do est introduit dans ce pays.

En 1981, une équipe de démonstration composée de nord-coréens et de sud-coréens est présentée par le Général Choi.

En 1985, le siùge de l’ITF s'installe à Vienne.

Le décÚs du président de l'ITF, le général Choi Hong Hi, survient le . Sa succession est disputée et occasionne la scission de l'ITF en 3 organisations concurrentes : une ITF dont le siÚge se situe à Londres[28] et présidée par Choi Jung Hwa (en), fils unique du général Choi Hong Hi[29], une autre ITF dont le siÚge se situe à Pyongyang et dirigée par Jang Ung[30] à partir du congrÚs de Pyongyang du [31] et enfin une derniÚre ITF dont le siÚge se situe à Benidorm[32] et dirigée par Tran Trieu Quan (en) à partir du CongrÚs de Varsovie du puis par Pablo Trajtenberg depuis 2011[33].

Le taekwondo ITF revendique aujourd'hui 50 millions d'adhérents dans 127 pays[34].

Ère olympique (depuis 2000)

Logo actuel de la Fédération mondiale de taekwondo (depuis son renommage en WT en 2017).

Le taekwondo WTF est présenté comme sport de démonstration aux Jeux olympiques de Séoul en 1988 et à ceux de Barcelone en 1992 avant de devenir sport olympique à partir des jeux olympiques d'été de 2000[13], ce qui intensifie sa popularisation par rapport au Taekwon-Do ITF.

En préparation du second sommet intercoréen de 2007, des rencontres ont été organisées entre les dirigeants de l'ITF (à laquelle sont affiliés les athlÚtes nord-coréens), alors présidée par Jang Ung, et de la WTF (proche des instances officielles sud-coréennes), dirigée alors par Choe Chung-won, afin d'unifier les deux fédérations mondiales de taekwondo[35].

Pendant les Jeux olympiques de la jeunesse d'été de 2014, un accord (Memorandum of Understanding) est signé entre la WTF et l'ITF pour que les membres de chacune de ces deux organisations puissent participer aux compétitions organisées par l'autre ; en particulier, cet accord permet aux membres de l'ITF de participer aux compétitions olympiques suivantes, selon les rÚgles définies par la WTF[36].

En 2017, à l'occasion du championnat du monde organisé par la WTF à Muju, l'ITF a déclaré qu'elle enverrait une délégation de 36 membres, dont Jang Ung et une équipe de démonstration[37].

Le , la World Taekwondo Federation annonce son renommage en World Taekwondo (WT) pour Ă©viter les « connotations nĂ©gatives » de l'acronyme WTF[38]. À noter que World Taekwondo est officiellement l'unique fĂ©dĂ©ration internationale de rĂ©gie du taekwondo, Ă©tant reconnue Ă  ce titre par l'AGFSI. En effet, une fĂ©dĂ©ration internationale (FI) pour obtenir officiellement un statut de FI doit prĂ©alablement ĂȘtre reconnue par ses pairs de l'Association gĂ©nĂ©rale des fĂ©dĂ©rations sportives internationales (AGFSI).

EntraĂźnement

Équipement

La tenue de base du taekwondo est un dobok, gĂ©nĂ©ralement blanc[39]. L'ampleur du pantalon permet de ne pas gĂȘner les coups de pied[39], mĂȘme avec un Ă©cartement maximal des jambes. Il est fermĂ© par une ceinture nouĂ©e par un nƓud plat[39]. Lors des entraĂźnements au combat en contact partiel ou plein, des protections sont rajoutĂ©es Ă  ce dobok[39].

Techniques

Exemple d'entraĂźnement aux coups de pied sur raquette de frappe.

Le taekwondo est surtout célÚbre pour ses techniques de pied spectaculaires.

Principales techniques de pied (tchagui (ì°šêž°))

NOM[40] MOUVEMENT SURFACE DE FRAPPE
Ap tchagui (ì••ì°šêž°) direct (avant) bol du pied
Yop tchagui (옆찚Ʞ) latĂ©ral talon ou tranchant du pied
Dollyo tchagui (돌렀찚Ʞ) circulaire (avant) dessus du pied ou bol du pied
Bandal tchagui (ë°˜ë‹Źì°šêž°) semi-circulaire (avant) dessus du pied ou bol du pied
Dui tchagui (뒀찚Ʞ) direct (arriĂšre) talon ou plat du pied
Neryo tchagui (낎렀찚Ʞ) de haut en bas (marteau) talon ou plat du pied (jambe tendue)
Mom dollyo tchagui (ëȘžëŒë €ì°šêž°) retournĂ© circulaire talon ou plat du pied (jambe tendue)

Contrairement Ă  de nombreuses idĂ©es reçues, en particulier Ă  cause des rĂšgles de compĂ©tition, qui n'autorisent les coups qu'au-dessus de la ceinture, les diffĂ©rents coups de pied peuvent ĂȘtre exĂ©cutĂ©s Ă  tous les niveaux : bas (jambes ou Ă©ventuellement organes gĂ©nitaux), moyen (plexus solaire ou cĂŽtes flottantes), ou haut (visage ou gorge).

L'entraĂźnement aux techniques de coups de pied se rĂ©alise souvent Ă  l'aide de raquettes de frappe, pour amĂ©liorer la prĂ©cision des coups et la rĂ©activitĂ©. Les paos sont utilisĂ©s pour s'entraĂźner Ă  taper plus en puissance et Ă  enchaĂźner des sĂ©ries de coups identiques rapides. Plusieurs types de coups de pied peuvent aussi ĂȘtre enchaĂźnĂ©s l'un aprĂšs l'autre. Des suites de mouvements peuvent ĂȘtre crĂ©Ă©es afin de travailler la mĂ©moire active.

Techniques de main

EntraĂźnement au blocage (Bakkat Makki).

Les techniques de main servent à se défendre et à riposter. Elles ne sont quasiment pas utilisées en compétition mais plutÎt en entraßnement, notamment pour les pomsaes et la self-défense.

  • d'un nom de position de main : Jumeok (ìŁŒëšč) le poing de face, Deungjumeok (ë“±ìŁŒëšč) (le revers du poing), Mejumeok (ë©”ìŁŒëšč) (le marteau du poing), Sonnal (손날) (le tranchant de la main), Batangson (바탕손) (la paume), Pyeonsonkkeut (펞손끝) (la pointe des doigts tendus et serrĂ©s), Kawisonkkeut (가위손끝) (le bout de 2 doigts tendus et Ă©cartĂ©s), Palkup (팔ꔜ) (le coude), Palmok (팔ëȘ©) (l'avant-bras)

  • d'un nom de mouvement : Yop (옆옆) (coup latĂ©ral), Naeryeo (ë‚Žë €) (de haut en bas, coup du marteau), Bandae (반대) (avec la main du cĂŽtĂ© opposĂ© Ă  celui de la jambe arriĂšre), Baro (바로) (avec la main du mĂȘme cĂŽtĂ© que la jambe arriĂšre)

  • d'un nom de hauteur : Arae (아래) (niveau bas), Momtong (ëȘží†”) (niveau moyen), Olgul (얌ꔎ) (niveau haut)

  • d'un nom de technique : Chigi (ìč˜êž°)(frappe), Jireugi (지넎Ʞ)(coup de poing), Tzireugi (찌넎Ʞ)(frappe piquĂ©e), ou Makki (막Ʞ)(blocage).

En plus des techniques traditionnelles, il y a aussi :

  • de la casse (Kyokpa)
  • de l'auto-dĂ©fense (Ho-Shin-Soul)

Formes

Exécution de poumsé lors d'un passage de grade.

Les formes de taekwondo, qui sont, comme dans d'autres arts martiaux, des enchaßnements de techniques exécutées sans adversaire, s'appellent des pomsaess (terme officiel WTF), teuls (en) (terme officiel ITF) ou hyeong (terme originel).

En taekwondo WTF, le pomsae dĂ©bute et se termine par la position « Tchaliot Seugui » suivi du salut « Kyongnye ». Il s’annonce Ă  haute voix. Il se dĂ©roule suivant un diagramme diffĂ©rent, selon sa complexitĂ©. Le point de dĂ©part doit ĂȘtre Ă©galement celui du retour aprĂšs la prestation. Un pomsae doit ĂȘtre rĂ©alisĂ© avec intensitĂ©, de maniĂšre Ă  faire sentir une rĂ©elle impression de combat dans l’exĂ©cution des diffĂ©rents mouvements avec la plus grande efficacitĂ© contrĂŽlĂ©e. Chaque forme possĂšde son propre rythme. Le poumsĂ© s’exĂ©cute dignement, avec un dobok propre et une ceinture correctement nouĂ©e.

La réalisation des formes a une importance capitale pour monter en grade. En taekwondo ITF comme en WTF, il existe 8 formes normales et 9 supérieures.

Liste des poumsés
No Normaux No Supérieurs
1 Taegeug IL-Jang 1 Koryo
2 Taegeug Yi-Jang 2 Kemgang
3 Taegeug Sam-Jang 3 Taebaek
4 Taegeug Sah-Jang 4 Pyongwon
5 Taegeug Oh-Jang 5 Sipjin
6 Taegeug Youk-Jang 6 Jitae
7 Taegeug Tchil-Jang 7 Chonkwon
8 Taegeug Pal-Jang 8 Hansu
9 Ilyeo

Philosophie

Les diffĂ©rents styles de taekwondo reposent sur diffĂ©rentes approches philosophiques. Cependant, la plupart se rĂ©fĂšrent aux cinq principes du taekwondo dĂ©finis par Choi Hong-hi en s'inspirant des cinq prĂ©ceptes de la vie sĂ©culaire du Hwarang-do, et auxquels les Ă©lĂšves du taekwondo ITF doivent prĂȘter serment : courtoisie, intĂ©gritĂ©, persĂ©vĂ©rance, contrĂŽle de soi et « esprit indomptable »[41] - [42].

Grades

En taekwondo, les capacités individuelles de développement personnel, d'engagement et de technique sont évaluées par deux échelles de promotion : les grades (keup), d'abord, puis les degrés (dan). La progression du débutant commence par un grade élevé (le 10e pour les adultes) et se termine avec le 1er grade, tandis que les degrés commencent au contraire par le 1er degré et finissent avec le 9e (il est possible d'obtenir un 10e dan en taekwondo, mais il n'est décerné qu'à titre posthume).

Un ùge minimal est requis pour l'obtention des différents degrés (en France, 14 ans pour le 1er dan, 16 ans pour le 2e, 18 ans pour le 3e
).

D'une fédération à l'autre, la correspondance entre grades et ceintures peut varier. Ainsi, tandis que la fédération française FFTDA utilise sept couleurs différentes pour les enfants et quatre pour les adultes, la fédération belge ABFT en compte cinq pour les adultes.

Grades et ceintures FFTDA et ABFT
Keup Ceintures enfants[43] Ceintures adultes (FFTDA) Ceintures adultes (ABFT)[44]
15 Ceinture blanche
14 Ceinture jaune
13 Ceinture jaune avec une barrette orange
12 Ceinture orange
11 Ceinture orange avec une barrette verte
10 Ceinture verte Ceinture blanche Ceinture blanche
9 Ceinture verte avec une barrette violette Ceinture jaune Ceinture blanche avec une barrette jaune
8 Ceinture violette Ceinture jaune barre bleue Ceinture jaune
7 Ceinture violette avec une barrette bleue Ceinture jaune double barre bleues Ceinture jaune avec une barrette verte
6 Ceinture bleue Ceinture bleue Ceinture verte
5 Ceinture bleue avec une barrette rouge Ceinture bleue barre rouge Ceinture verte avec une barrette bleue
4 Ceinture bleue avec deux barrettes rouges Ceinture bleue double barre rouges Ceinture bleue
3 Ceinture rouge Ceinture rouge Ceinture bleue avec une barrette rouge
2 Ceinture rouge avec une barrette noire Ceinture rouge barre noire Ceinture rouge
1 Ceinture rouge avec deux barrettes noires Ceinture rouge double barre noires Ceinture rouge avec une barrette noire

Les degrés sont en revanche, pour toutes les fédérations, exprimés par la ceinture noire. Pour les enfants, qui ne peuvent pas passer de degré mais seulement les 3 grades de poom, elle est remplacée, à partir de l'ùge de 14 ans minimum, par une ceinture bicolore rouge et noire (grade Il Poom).

Les examens pour les 1er et jusqu’au 4e dan se dĂ©roulent au niveau rĂ©gional. Les candidats s’inscrivent auprĂšs des Ligues (ComitĂ©s rĂ©gionaux) de la FFTDA. Les examens sont indiquĂ©s, sur le calendrier sportif rĂ©gional. Une date limite d'inscription est fixĂ©e pour chaque examen, par la Ligue.

Pour les grades supérieurs au 4e dan les examens se dérouleront au niveau national (au minimum un par saison sportive) par décision de la CSDGE. Les examens sont indiqués, sur le calendrier sportif national. Les dossiers d'inscription des candidats doivent parvenir au siÚge de la Fédération par l'intermédiaire du président de la Ligue. Les dates d'examens nationaux et les stages préparatoires sont mentionnés au calendrier national. Une date limite d'inscription est fixée pour chaque examen par la C.S.D.G.E.

Chaque couleur de ceinture a une signification particuliĂšre : le blanc reprĂ©sente la puretĂ©, l’innocence de l’initiĂ© et son ignorance vis-Ă -vis de la pratique ; le jaune, couleur du soleil levant, reprĂ©sente l'Ă©veil ; le bleu, couleur de l'eau, reprĂ©sente la clartĂ© ; le rouge, couleur du feu, reprĂ©sente la puissance, le noir, couleur de la plĂ©nitude, reprĂ©sente le savoir et la sagesse[45].

Compétition

RÚglement des compétitions WT

Exemple d'équipement de combat, en 2005 : dobok, ceinture, plastron, casque et protÚge-tibias. Ne sont pas visibles mais présents les protÚge-avant-bras et la coquille génitale. Les gants et le protÚge-dents n'étaient pas encore admis en compétition par la WT.
Compétition féminine de taekwondo WT.

Lors des combats, le combattant doit obligatoirement porter l'ensemble de l'équipement de protection, vérifié par les inspecteurs du bureau de contrÎle[46] - [47]. [Note 1].

Les compétitions de la Fédération mondiale de taekwondo imposent notamment à tous les combattants le port d'un casque, d'un protÚge-dents, d'un plastron, de protÚge-avant-bras, de gants, de protÚge-tibias et d'une coquille génitale[48] ; selon les rÚgles de la fédération française (FFTDA), pour les catégories des benjamins, minimes, cadets et vétérans, des protÚge-pieds sont également obligatoires[49].

Coups autorisés
  • Tous les coups doivent ĂȘtre portĂ©s debout et au-dessus de la ceinture.
  • Les coups de pied sont autorisĂ©s au niveau du plastron ou du casque. Le coup le plus couramment utilisĂ© en compĂ©tition est le bandal-tchagi (coup de pied semi-circulaire).
  • Les coups de poing utilisant « les parties avant de l’index et du mĂ©dius du poing Ă©troitement serrĂ© » sont autorisĂ©s uniquement au niveau du plastron[50]. Comme leur utilisation Ă©tait trĂšs rare, depuis le dĂ©but de la saison 2007-2008, un assouplissement des rĂšgles d'arbitrage demandent presque un standing down Ă  chaque coup de poing placĂ© correctement et avec suffisamment d'impact.


Comptage des points

  • Un coup de pied portĂ© Ă  la tĂȘte rapporte 3 points, ou 5 points si le coup de pied utilisĂ© est retournĂ©. Est entendu comme coup valide tout coup de pied touchant le casque/tĂȘte s'il n'est pas prĂ©cĂ©dĂ© d'une faute.
  • Un coup de pied portĂ© dans le plastron rapporte 2 point, ou 4 points si le coup de pied utilisĂ© est retournĂ©. Le coup de poing quant Ă  lui rapporte 1 point.
  • En cas de standing down, c'est-Ă -dire qu'un combattant recevant un coup est incapable de poursuivre le combat immĂ©diatement, il est comptĂ© par l'arbitre jusqu'Ă  8 secondes. Si Ă  la fin du dĂ©compte le combattant pousse un kiap, il reprend le combat (on n'attribue plus de points supplĂ©mentaires). L'arbitre pourra compter jusqu'Ă  dix, s'il estime que le combattant n'est pas en mesure de reprendre le combat, mĂȘme si ce dernier pousse le kiap, dans ce cas, il est dĂ©clarĂ© K.-O.
Arbitrage

Ceci n'est qu'un résumé de l'arbitrage, il regroupe juste les rÚgles de base à savoir pour comprendre et apprécier un combat lors d'une compétition combat.

  • L'aire de compĂ©tition, incluant l'aire de combat et la zone de sĂ©curitĂ©, est un octogone d'environ 3,3 m de cĂŽtĂ© (pour une surface d'environ 52mÂČ). Elle est entourĂ©e d'une zone de sĂ©curitĂ© d'une largeur d'au moins 2m[51]. L'aire de combat et la zone de sĂ©curitĂ© doivent ĂȘtre de couleurs diffĂ©rentes, comme il est inscrit dans le manuel technique de la compĂ©tition. La couleur des tapis ne doit pas ĂȘtre rĂ©flĂ©chissante pour Ă©viter toute fatigue visuelle aux combattants ou aux spectateurs.
  • Sur l'aire se trouvent uniquement les deux compĂ©titeurs et l'arbitre central. À chaque angle de l'aire se trouve un juge (ce sont eux qui valident les points), et face au public se trouve la table d'arbitrage avec la « scoring machine » (appareil affichant le round, le temps restant, le score et les sanctions) et le ou les superviseur(s).
  • Un point est un coup portĂ© dans une zone autorisĂ©e avec une partie du corps autorisĂ©, avec force, prĂ©cision et impact. Un point ne peut ĂȘtre validĂ© que s'il n'est ni prĂ©cĂ©dĂ© ni suivi d'une faute.
  • Pour marquer un point il faut qu'au moins trois des quatre juges le valident dans un intervalle de deux secondes. Mais l'utilisation rĂ©cente des plastrons Ă©lectroniques et des casques Ă©lectroniques qui comptabilisent les points eux-mĂȘmes ont marquĂ© un grand avancement et progrĂšs dans l'histoire du taekwondo.
  • L'arbitre central est lĂ  pour gĂ©rer le combat, c'est-Ă -dire le temps des rounds, les fautes, les sanctions, et prĂ©server la santĂ© des combattants en prĂ©venant le mĂ©decin lors d'un knockout ou d'une blessure.
  • Les fautes les plus courantes sont : attraper son adversaire, retenir son adversaire, tomber volontairement, fuir le combat, refuser le combat, taper sous la ceinture, parler, sortir de l'aire de combat ou encore lever la jambe sans intention de frapper. Toutes ces fautes entraĂźnent un point Ă  l'adversaire.
  • Les sanctions sont plus rares mais surviennent nĂ©anmoins. Elles comprennent notamment : le coup de poing au visage avec blessure ou intention de blesser, un coup sous la ceinture entraĂźnant une blessure ou avec intention de blesser son adversaire, insulter. Toutes ces fautes entraĂźnent comme consĂ©quence l'ajout d'un point Ă  l'adversaire (sanction/GAM-JEON).
  • Le compĂ©titeur dĂ©clarĂ© vainqueur est celui qui a marquĂ© le plus de points sur les trois rounds. Un compĂ©titeur perd automatiquement le combat s'il arrive Ă  un total de -10 points (10 sanctions).
  • S'il y a un Ă©cart de 20 points aprĂšs le deuxiĂšme round, le combat est arrĂȘtĂ© et le combattant est dĂ©clarĂ© vainqueur. Par contre pour les demi finales et finales l’écart de point ne s’applique pas. Par exemple: 28 Ă  8, le combattant avec 28 points gagne.
  • En cas d'Ă©galitĂ© Ă  l'issue du 3e round, un quatriĂšme round a lieu avec la rĂšgle du round en or ; le premier compĂ©titeur Ă  marquer 2 point, ou si son adversaire reçoit deux Gam Joem (2 sanctions) sera dĂ©clarĂ© vainqueur.
  • Si aucun des combattants ne marque de point, le vainqueur est dĂ©cidĂ© par la supĂ©rioritĂ© selon les critĂšres suivants: le compĂ©titeur ayant le plus grand nombre d'impacts enregistrĂ©s par les PSS lors du 4Ăšme round, si le nombre d’impacts enregistrĂ©s par le PSS est Ă©gal, le combattant qui a remportĂ© le plus de round durant les trois premiĂšres manches, ou encore si les combattants sont Ă  Ă©galitĂ© au nombre de rounds gagnĂ©s, la machine va dĂ©terminer le combattant qui a reçu le moins de sanction Gam Jeom. Enfin, si les deux derniers critĂšres mentionnĂ©s au-dessous sont les mĂȘmes, c'est alors l'arbitre et les juges qui dĂ©terminent la supĂ©rioritĂ© fondĂ©e sur le contenu du 4e round. Si la dĂ©cision de supĂ©rioritĂ© est Ă©gale entre l'arbitre central et les juges, l'arbitre central dĂ©cide du vainqueur.
  • les trois autres possibilitĂ©s de victoires sont l'abandon de l'adversaire, l'arrĂȘt du combat par dĂ©cision de l'arbitre central (si, par exemple, il voit que le combattant n'est pas en Ă©tat de reprendre mais qu'il ne veut pas dĂ©clarer forfait) et aussi le knock-out qui survient lorsque l'un des combattants reçoit un coup fort autorisĂ© entraĂźnant son incapacitĂ© Ă  reprendre le combat en 10 secondes, comme pour le standing down le combattant est comptĂ© par l'arbitre, si Ă  8 il n'a pas fait de kiap, c'est son adversaire qui est dĂ©clarĂ© vainqueur sauf en cas de knock-out consĂ©cutif Ă  un coup interdit (coup de genoux, coude, en dessous de la ceinture, etc.).

Compétitions WT

Les principales compétitions de taekwondo organisées par la WT sont celles des Jeux olympiques d'été (grade 20) et des championnats du monde (grade 12)[52]. Depuis 2013, une à quatre compétitions par an sont classées GP[53] ; la finale annuelle est de grade 8 et les autres compétitions GP (GP series) sont de grade 4[52].

Compétiteurs célÚbres

Wu Jingyu (Ă  droite, en rouge), lors des Jeux Olympiques de 2008.
Jade Jones (Ă  droite, en bleu), lors des Jeux Olympiques de 2012.

Parmi les compétiteurs qui ont le plus marqué l'histoire de la discipline par l'ampleur de leur palmarÚs, on peut notamment citer :

  • Chez les hommes :
    • l'Iranien Hadi Saei (2 fois champion olympique en 2004 et 2008, 2 fois champion du monde, 4 titres en coupes du monde, un titre en tournoi mondial de qualification olympique).
    • l'AmĂ©ricain Steven LĂłpez (2 fois champion olympique en 2000 et 2004, 5 fois champion du monde, un titre en coupe du monde).
    • l'Espagnol Joel GonzĂĄlez (champion olympique en 2012 et 2 fois champion du monde).
    • le Turc Servet TazegĂŒl (champion olympique en 2012 et 2 fois champion du monde).
  • Chez les femmes :
    • la Chinoise Wu Jingyu (2 fois championne olympique en 2008 et 2012, 2 fois championne du monde, 1 fois championne d'Asie).
    • la sud-corĂ©enne Hwang Kyung-seon (2 fois championne olympique en 2008 et 2012, 2 fois championne du monde).
    • la Chinoise Chen Zhong (2 fois championne olympique en 2000 et 2004, 1 fois championne du monde).
    • la Britannique Jade Jones (2 fois championne olympique en 2012 et 2016, 1 fois championne du monde, 3 fois championne d'Europe).
    • la Serbe Milica Mandić (2 fois championne olympique en 2012 et 2020, 1 fois championne du monde).

Les compétiteurs classés actuellement numéro un mondial par la WT sont, au [54] :

  • Chez les hommes :
    • en moins de 54 kg : le CorĂ©en Tae-hun KIM avec 235,6 points (Ă©galement numĂ©ro un au classement olympique des moins de 58 kg).
    • en moins de 58 kg : le Mexicain Carlos NAVARRO avec 361,97 points.
    • en moins de 63 kg : le Belge Jaouad ACHAB avec 274,64 points.
    • en moins de 68 kg : le CorĂ©en Dae-hoon LEE avec 459,25 points (Ă©galement numĂ©ro un au classement olympique).
    • en moins de 74 kg : le Russe Maksim KHRAMTCOV avec 258,65 points.
    • en moins de 80 kg : l'AzerbaĂŻdjanais Milad BEIGI HARCHEGANI avec 460,96 points (Ă©galement numĂ©ro un au classement olympique).
    • en moins de 87 kg : le Russe Vladislav LARIN avec 264,1 points.
    • en plus de 87 kg : le NigĂ©rien Abdoul ISSOUFOU avec 406,4 points.
  • Chez les femmes :
    • en moins de 46 kg : la Chypriote Kyriaki KOUTTOUKI avec 199,4 points.
    • en moins de 49 kg : la CorĂ©enne So-hui KIM avec 352,95 points.
    • en moins de 53 kg : la Turque Zeliha AGRIS avec 187,54 points.
    • en moins de 57 kg : la Britannique Jade JONES avec 633,42 points (Ă©galement numĂ©ro un au classement olympique).
    • en moins de 62 kg : la Turque Irem YAMAN avec 236,31 points.
    • en moins de 67 kg : la Turque Nur TATAR avec 449,33 points.
    • en moins de 73 kg : la Serbe Milica MANDIC avec 259,64 points.
    • en plus de 73 kg : la Britannique Bianca WALKDEN avec 525,93 points.

Compétitions techniques

Les compétiteurs s'affrontent face à un jury qui juge la qualité de l'exécution des formes effectuées par chaque compétiteur.

CritÚres d'exécution

Chaque technique doit ĂȘtre armĂ©e avec souplesse selon les « Kibon » et se terminer avec fermetĂ© et prĂ©cision selon la hauteur dĂ©finie. La trajectoire doit ĂȘtre nette, ample et rapide. Les techniques doivent dĂ©gager une grande impression d’efficacitĂ©.

Les techniques devront ĂȘtre enchaĂźnĂ©es de sorte que chaque blocage soit instinctivement suivi de l’attaque. D’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale les enchaĂźnements seront rythmĂ©s et sans temps mort selon les diffĂ©rentes trajectoires du diagramme.

La maĂźtrise des dĂ©placements et du corps lors des diffĂ©rents enchaĂźnements est essentielle. Chaque position devra ĂȘtre bien marquĂ©e et verrouillĂ©e. Les appuis au sol devront ĂȘtre solides et rĂ©alisĂ©s conformĂ©ment au « Kibon ». La position et le mouvement du corps devront ĂȘtre contrĂŽlĂ©s.

Le poumsĂ© doit ĂȘtre exĂ©cutĂ© dans sa forme originale en respectant l’ordre des techniques, des positions et des directions, mais aussi le diagramme dĂ©fini par l'exĂ©cution du poumsĂ©.

La respiration doit ĂȘtre synchronisĂ©e avec les techniques et les dĂ©placements, elle doit ĂȘtre inaudible. D’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, l’inspiration se fait en dĂ©but de mouvement et l’expiration Ă  la fin des diffĂ©rentes phases du poumsĂ©.

La concentration est extrĂȘme dans l’exĂ©cution du poumsĂ© afin de pouvoir « Vivre son poumsĂ© ». La concentration permet de dĂ©gager une unitĂ© entre le corps et l’esprit. Le regard doit ĂȘtre porteur de toute la dĂ©termination Ă  l’exĂ©cution du poumsĂ©, il doit suivre la direction des enchaĂźnements techniques et des dĂ©placements.

Épreuve de casse par coup de pied latĂ©ral (Yop Chagui).

Compétitions de casse

En taekwondo ITF, il existe des compétitions de casse, une épreuve de puissance qui consiste à briser des planches de bois. Chaque compétiteur se présente pour effectuer cinq casses. L'une s'effectue avec un coup de poing, une avec le tranchant de la main, une avec un coup de pied de cÎté, une avec un coup de pied circulaire, et une avec un coup de pied retourné. Le compétiteur qui brise le plus de planches remporte la compétition

Compétitions de techniques spéciales

Comme dans le cassage, chaque compétiteur a cinq techniques à effectuer. Il ne s'agit cependant pas de briser des planches en puissance, mais d'atteindre avec chaque technique une cible placée le plus haut possible.

Notes et références

Notes

  1. Comme d’autres athlĂštes musulmanes du Moyen-Orient, Roia Zamani porte un foulard sous son casque lors des compĂ©titions. Notamment lors des Jeux asiatiques de 2002

Références

  1. FFTDA, « Le taekwondo : la voie des pieds et des poings », fftda.fr.
  2. Mollet 2010, p. 14.
  3. Mollet 2010, p. 15-16.
  4. Mollet 2010, p. 17-19.
  5. Gillis 2008.
  6. Mollet 2010, p. 28-29.
  7. Young-Ryul Choi et Jeong-Woo Jeon, « The Comparative Study of the Techniques of Taekwondo and Taekkyon », The Korea Journal of Sports Science, 2006, vol.15, n°1, p.197-206.
  8. Moenig 2015, p. 27.
  9. Gillis 2008, p. 2 du chapitre X : "a lie repeated so many times by so many people".
  10. Dakin Burdick, « People and events of taekwondo's formative years », Journal of Asian Martial Arts, 1997.
  11. Moenig 2015, p. 204-206 (Annotation : critical taekwondo history litterature)..
  12. La liste des diffĂ©rentes rĂ©unions a Ă©tĂ© Ă©numĂ©rĂ©e par Dakin Burdick dans son article “People and Events of Taekwondo's Formative Years” publiĂ© dans le Journal of Asian Martial Arts en 1997 (cf. Gillis 2008, chapitre 5 : « Tae Kwon Do Is named In A Korean Geisha House »).
  13. Mollet 2010, p. 30-31.
  14. Site officiel de l'ITF.
  15. Gillis 2008, chapitre 5, p. 70-75.
  16. Gillis 2008, p. 80.
  17. Gillis 2008, p. 100.
  18. Gillis 2008, p. 101.
  19. Site officiel de l'ITF, Information.
  20. Gillis 2008, p. 96.
  21. Gillis 2008, p.102.
  22. Gillis 2008, p. 158.
  23. .
  24. Paul van Beersum et Willem Jansen, Taekwon-do, p. 27.
  25. Gillis 2008, p. 161.
  26. Z. Zhang et F. Yi, Chinese taekwondo environment analysis and development strategy, in Computer, Intelligent Computing and Education Technology, 2014, p.103.
  27. Min Kil Kim et James J. Zhang, « Promoting an Asian Sport to the World » in Emerging Trends and Innovation in Sports Marketing and Management in Asia, p.193.
  28. Constitution et adresse précise.
  29. Site officiel de l'ITF, About ITF.
  30. (en) "NKorean IOC member to visit SKorea on martial arts mission", dĂ©pĂȘche de Yonhap News publiĂ©e sur le site du journal sud-corĂ©en Hankyoreh le 21 mars 2007.
  31. (en) Paul Osborne, N. Korea's taekwondo chief due in Seoul on unification of world taekwondo bodies, ', 26 août 2014.
  32. SĂ©oul maintiendra la pression sur le Nord en cherchant le dialogue, Yonhap, 20 juin 2017.
  33. Communiqué officiel de la WTF, WTF Rebrands to World Taekwondo, 23 juin 2017.
  34. Mollet 2010, p. 62-65.
  35. Orthographe de référence en français : Tract de la FFTDA.
  36. Taekwon-DO ITF France, Philosophie.
  37. Kit média de la WTF pour les Jeux Olympiques d'été de 2016 : Taekwondo Rocks Rio 2016, p.13.
  38. Document officiel de la FFTDA
  39. On trouve des indications sur les couleurs de ceinture en bas de la premiÚre page de ce document officiel du site de l'ABFT, qui sont confirmées et complétées par ce blog.
  40. (en) Scott Shaw, Taekwondo Basics, Tuttle Publishing, 2003, p.34.
  41. FFTDA, RĂšgles d'arbitrage combat, 2012, p.2.
  42. (en) World Taekwondo Federation, Competition rules and interpretation, 11 mai 2015, Article 4, alinéa 2 (Contestant uniform and competition equipment).
  43. (en) World Taekwondo Federation, Competition Rules and Interpretation en vigueur depuis le 11 mai 2015 (cf. Article 4, alinéa 2.2 Contestant uniform and competition equipment : « A contestant shall wear a WTF-approved uniform, trunk protector, groin guard, forearm guards, shin guards, hand protector, sensing socks (in the case of using PSS) and be equipped with a mouth piece before entering the Field of Play. [...] Head protector shall be put on the head following instructions of the referee before the start of the contest »).
  44. RÚglement des compétitions adopté par le comité directeur de la FFTDA le 10 janvier 2015.
  45. Document officiel en vigueur de la WT (cf. page 9, article 11).
  46. FFTDA, RĂšglements d'arbitrage des competitions combats.
  47. (en) WT, World Taekwondo Federation Ranking Bylaw, 15 septembre 2015, page 8.
  48. WT, World Taekwondo Federation standing procedures for WTF World Grand-Prix Series, 7 juin 2013.
  49. (en) « Ranking - World Taekwondo Federation » (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Alex Gillis, A Killing Art : The Untold History of Tae Kwon Do, ECW Press, (lire en ligne).
  • RĂ©mi Mollet, Le Guide du Taekwondo, Noisy-sur-École, Budo Éditions, , 190 p. (ISBN 978-2-84617-037-6).
  • (en) Won Sik Kang et Kyong Myong Lee (trad. Glenn U.), A Modern History of Taekwondo, (lire en ligne).
  • (en) Udo Moenig, Taekwondo : From a Martial Art to a Martial Sport, Routledge, , 246 p. (lire en ligne).

Articles connexes

Liens externes

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