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TĂșpac Katari

JuliĂĄn Apaza Nina, mieux connu sous le nom de TĂșpac Katari, TĂșpaj Katari, ou simplement Katari[1] (Ayo Ayo, province de Sica Sica, vice-royautĂ© du PĂ©rou, 1750 – La Paz, ), est un chef rebelle aymara qui dirigea en 1781 dans le Haut-PĂ©rou (actuelle Bolivie) un soulĂšvement indien contre la tutelle espagnole.

TĂșpac Katari
Statue de Tupac Katari et Bartolina Sisa à El Alto, département de La Paz, Bolivie.
Biographie
Naissance

Ayo Ayo (en)
DĂ©cĂšs
Activité
Leader amérindien
Fratrie
Conjoint

Ce soulĂšvement armĂ©, qui fit directement suite Ă  la rĂ©volte de TĂșpac Amaru II, survenue plus au nord, s’en distingue cependant par une prĂ©dominance en son sein de l’ethnie aymara (alors que l’élĂ©ment quechua Ă©tait prĂ©pondĂ©rant chez les tupamaristes) et par des positions plus radicales, les tupacataristes dĂ©daignant notamment de convier les criollos (personnes de souche europĂ©enne nĂ©es dans les colonies) Ă  se joindre Ă  leur mouvement et se laissant au contraire aller jusqu’à les massacrer en mĂȘme temps que les Espagnols. À la diffĂ©rence de TĂșpac Amaru, TĂșpac Katari n’était pas issu de l’aristocratie indienne, mais Ă©tait d’extraction modeste, ce qui explique sans doute le fonctionnement plus dĂ©mocratique de son mouvement.

À la tĂȘte de plusieurs dizaines de milliers de combattants indiens, il mit par deux fois, mais en vain, le siĂšge devant La Paz. Battu par les troupes espagnoles, trahi et finalement capturĂ©, il fut mis Ă  mort et dĂ©membrĂ©. Lui et sa femme Bartolina Sisa font figure aujourd’hui en Bolivie de hĂ©ros lĂ©gendaires et sont cĂ©lĂ©brĂ©s comme prĂ©curseurs de l’indĂ©pendance nationale.

Origine et formation

JuliĂĄn Apaza Nina Ă©tait un Indien du commun, sans lignage noble, analphabĂšte et monolingue aymara, fils naturel d’un sonneur de cloches, lequel mourut, alors que JuliĂĄn Apaza Nina Ă©tait encore adolescent, comme mitayo (corvĂ©able indien) dans les mines de PotosĂ­. RestĂ© orphelin, il fut engagĂ© comme servant de prĂȘtre, puis devint sonneur de cloches Ă  son tour, grĂące Ă  son oncle Manuel, kuraka d’une communautĂ© voisine d’Ayo-Ayo, et parvint Ă  s’élever au rang de sonneur officiel de l’église de la localitĂ©. Ensuite, il travailla deux ans comme ouvrier manƓuvre dans la mine Saint-Christophe (San CristĂłbal) d’Oruro, d’abord comme abatteur, puis comme hercheur, acheminant les blocs de minerai brut aux travailleurs chargĂ©s du triage. Il y prit conscience des souffrances de ses frĂšres et se mit Ă  plaider ouvertement pour la nĂ©cessitĂ© de se rebeller.

Plus tard, il trouva Ă  s’employer comme boulanger Ă  Sica Sica, oĂč il connut et s’éprit de la mĂ©tisse Bartolina Sisa, qu’il Ă©pousa. Plus tard encore, il se fit marchand ambulant dans les alentours de La Paz, office qu’il mit Ă  profit pour Ă©tudier les maniĂšres de penser des Indiens, des mĂ©tisses et des indigĂšnes europĂ©anisĂ©s, et qui lui permit de s’aviser du mĂ©contentement croissant de ces populations face Ă  l’exploitation coloniale[2].

SecondĂ© dans sa lutte par sa femme Bartolina Sisa et par sa sƓur cadette Gregoria Apaza, il prit pour nom de guerre TĂșpac Katari en hommage au cacique inca rebelle TĂșpac Amaru II, qui menait depuis dĂ©but une insurrection dans la rĂ©gion de Cuzco, et de TomĂĄs Katari, cacique de Chayanta, dans le Haut-PĂ©rou, qui avait dĂ©fiĂ© l’autoritĂ© espagnole quelques mois auparavant[3].

RĂ©bellion

Plan de la ville de La Paz en 1781.

Le soulĂšvement indigĂšne de TĂșpac Katari fut le plus vaste gĂ©ographiquement et celui ayant bĂ©nĂ©ficiĂ© du plus ample soutien. Il fallut aux vice-royautĂ©s touchĂ©es — le PĂ©rou et le RĂ­o de la Plata — deux ans pour l’étouffer complĂštement. TĂșpac Katari rĂ©ussit Ă  constituer une armĂ©e rebelle de quarante mille hommes et par deux fois en 1781 mit le siĂšge devant la ville de La Paz ; les insurgĂ©s notamment assiĂ©gĂšrent la ville de La Paz pendant cent-neuf jours Ă  partir du . Cependant les deux tentatives se soldĂšrent par un Ă©chec, Ă  cause de la rĂ©sistance des assiĂ©gĂ©s, des renforts dĂ©pĂȘchĂ©s de Buenos Aires, et des manƓuvres politiques et militaires des Espagnols et des alliances qu’ils tramĂšrent avec des chefs indiens opposĂ©s Ă  TĂșpac Katari. Lors du second siĂšge, AndrĂ©s TĂșpac Amaru, neveu de TĂșpac Amaru II et liĂ© sentimentalement Ă  Gregoria Apaza, sƓur cadette de TĂșpac Katari, se joignit aux rebelles tupacataristes.

La tentative d’écartĂšlement de TĂșpac Amaru II Ă  Cuzco en 1781. La sentence de TĂșpaj Catari fut semblable.

En , un traĂźtre livra le cacique insurgĂ© TomĂĄs Katari aux Espagnols Ă  Chayanta, dans le Haut-PĂ©rou, mais quand on le conduisit Ă  La Plata (actuelle ville de Sucre) pour y passer en jugement[4], il fut jetĂ© dans une crevasse et tuĂ©. En rĂ©action Ă  cet assassinat, l’insurrection gagna encore en ampleur, et un autre membre de la famille, DĂĄmaso Katari, frĂšre de TomĂĄs Katari, perpĂ©tra un effroyable massacre de patrons miniers et d’Espagnols dans la rĂ©gion, puis fit mouvement, avec des milliers d’Aymaras, vers la ville de La Plata (ancien nom de Sucre), pour l’assiĂ©ger, ville oĂč Ignacio Flores, Paula Sanz, lui aussi membre de l’expedition militaire, et d’autres militaires espagnols, ainsi que les milices de la ville, s’efforcĂšrent de rĂ©sister[5].

Cependant, le vice-roi du PĂ©rou AgustĂ­n de JĂĄuregui, exploitant le bas moral des rebelles, offrit l’amnistie Ă  ceux qui se rendraient, ce qui produisit de bons rĂ©sultats, puisque mĂȘme des dirigeants du mouvement acceptĂšrent cette offre. TĂșpac Katari, qui n’accepta pas l’amnistie proposĂ©e mais au contraire se dirigea vers Achacachi pour tenter de rĂ©organiser ses troupes dĂ©bandĂ©es, fut trahi par quelques-uns de ses partisans et fait prisonnier par les Espagnols dans la nuit du . Tous les meneurs de la rĂ©bellion finirent du reste par ĂȘtre apprĂ©hendĂ©s et exĂ©cutĂ©s, y compris l’épouse de TĂșpac Katari, Bartolina Sisa, et sa sƓur Gregoria Apaza.

En guise de rĂ©compense morale pour les efforts et sacrifices consentis par les Espagnols de la ville de La Paz, il fut octroyĂ© Ă  celle-ci, par Ă©dit royal du , le titre de « noble, valeureuse et fidĂšle Â».

DiffĂ©rences entre les rĂ©bellions de TĂșpac Amaru et de TĂșpac Katari

La rĂ©bellion de JuliĂĄn Apasa, alias TĂșpac Katari, avait des caractĂ©ristiques trĂšs particuliĂšres et prĂ©sentait des diffĂ©rences notables avec la rĂ©volte de TĂșpac Amaru II, qui avait en partie lieu simultanĂ©ment. En accord avec le nom de guerre qu’il s’était choisi ‒ amaru et katari signifiant en effet serpent en langue quechua et aymara respectivement ‒ il conclut, en tant que commandant en chef de troupes rebelles d’origine aymara, une entente partielle avec les Quechuas, mais eut bientĂŽt Ă  affronter leur suprĂ©matie. En dĂ©pit de rĂ©sistances de la part des Aymaras, la faction quechua domina d’emblĂ©e la faction aymara dirigĂ©e par TĂșpac Catari. Les prĂ©tentions de ce dernier de s’ériger en vice-roi de TĂșpac Amaru II eut pour effet d’irriter Diego CristĂłbal TĂșpac Amaru, neveu de TĂșpac Amaru ; ce nonobstant, TĂșpac Catari finit par ĂȘtre acceptĂ© comme gouverneur, compte tenu en particulier de sa connaissance du territoire, de son entregent et de son ascendant sur les masses indigĂšnes.

TĂșpac Catari sut tirer parti du systĂšme de collaboration mutuelle existant traditionnellement entre membres d’une mĂȘme famille ainsi que des liens procĂ©dant du compĂ©rage. Comme TĂșpac Amaru, il sut amener sa parentĂšle Ă  l’épauler et Ă  occuper les postes de direction. Il mit Ă  profit son expĂ©rience de colporteur de coca et de toiles de laine pour mettre sur pied, avec l’aide de sa parentĂšle, un commerce clandestin de coca et de vin, dont les gains furent employĂ©s Ă  financer le mouvement rebelle et Ă  approvisionner les troupes rebelles du Haut-PĂ©rou. Ses connexions familiales lui servirent aussi bien Ă  recruter des troupes qu’à organiser l’encadrement Ă©conomique du mouvement, Ă  l’instar de la façon dont TĂșpac Amaru II s’appuyait sur les transporteurs muletiers parmi les membres de sa famille.

Wiphala (drapeau) de TĂșpac Katari.

Une diffĂ©rence importante entre les deux chefs rebelles, diffĂ©rence qui dĂ©coulait de l’inĂ©galitĂ© de leurs positions sociales respectives, Ă©tait que si TĂșpac Amaru II exerçait un pouvoir vertical sur son mouvement, notamment en remplaçant par ses propres gens les caciques et les maires dans les provinces dont il s’emparait, TĂșpac Katari en revanche n’était pas en mesure d’imposer verticalement son autoritĂ©, et dut admettre que les caciques fussent proposĂ©s par les communautĂ©s indiennes. Cette diffĂ©rence serait due Ă  ce que TĂșpac Amaru II Ă©tait (bien que non unanimement) reconnu comme appartenant Ă  l’aristocratie indigĂšne et Ă©tait donc habilitĂ© Ă  requĂ©rir aux caciques voisins leur appui politique et Ă©conomique, alors qu’au contraire TĂșpac Catari manquait d’un tel privilĂšge et se trouvait devant la nĂ©cessitĂ© de faire appel au pouvoir Ă©tabli des diffĂ©rentes communautĂ©s locales pour assurer son autoritĂ© sur la rĂ©volte aymara. Cela expliquerait aussi les rĂ©actions vives qu’eut TĂșpac Catari face aux privilĂšges des caciques ou face Ă  la collaboration avec les Espagnols Ă  laquelle se livrĂšrent certains d’entre eux et qui porta TĂșpac Catari Ă  les exĂ©cuter.

Une autre diffĂ©rence encore Ă©tait le rĂŽle jouĂ© par les criollos (individus de souche europĂ©enne, mais nĂ©s dans les colonies, par opposition aux pĂ©ninsulaires). Si dans la phase tupamariste (quechua), des criollos Ă©taient engagĂ©s dans la rĂ©bellion en tant qu’officiers armuriers, scribes militaires et assesseurs, dans la phase tupakatariste (aymara) en revanche, leur poids social fut notablement moindre tant en nombre qu’en importance, passant Ă  ĂȘtre quasi inexistant. Ni TĂșpac Katari, ni Miguel Bastidas, frĂšre de la femme de TĂșpac Amaru, ne savaient lire et Ă©crire, et leurs secrĂ©taires et clercs Ă©taient gĂ©nĂ©ralement des mĂ©tis. Que les criollos furent amenĂ©s Ă  s’éloigner du mouvement rebelle s’explique par la recrudescence de la violence et par les attaques rĂ©pĂ©tĂ©es de la part des indigĂšnes contre les intĂ©rĂȘts Ă©conomiques et contre les privilĂšges que les criollos dĂ©tenaient, que ce fĂ»t dans les grandes exploitations agricoles, les mines ou les ateliers de fabrication. Comme Indien pur, TĂșpac Katari mena une politique beaucoup plus radicale vis-Ă -vis des criollos, les considĂ©rant en effet comme des blancs et prĂ©fĂ©rant, lĂ  oĂč TĂșpac Amaru les sollicitait expressĂ©ment Ă  se joindre Ă  lui, se passer de leur appui dans le Haut-PĂ©rou. En contrepartie, il consentit Ă  nouer des alliances avec les mĂ©tis, les mulĂątres et les noirs, lesquels furent enrĂŽlĂ©s dans son armĂ©e. De surcroĂźt, dans les troupes aymaras finit par surgir un fort sentiment anti-espagnol et anti-criollo, en somme anti-blanc, tendant Ă  rejeter toute coutume europĂ©enne et Ă  en revenir Ă  une organisation sociale indigĂšne prĂ©colombienne, et faisant ainsi dĂ©river le conflit vers une authentique guerre de nature ethno-raciale.

C’est dans ce sens que s’exprima le un cañari devant l’ensemble des Indiens du commun de Tiquina qu’il avait convoquĂ©s au nom de TĂșpac Katari :

« Le souverain roi Inca ordonne que soient passĂ©s au couteau tous les corrĂ©gidors, ses greffiers et ses caciques, percepteurs et ses autres subalternes, de la mĂȘme façon que tous les chapetones (Espagnols fraĂźchement dĂ©barquĂ©s au PĂ©rou, NdT), femmes criollos, enfants des deux sexes et toute personne qui semble espagnole ou qui l’est, ou qui du moins va vĂȘtue Ă  l’imitation de tels Espagnols. Et si cette espĂšce de gens tente de trouver refuge dans quelque sanctuaire, et que quelque prĂȘtre ou quelque autre personne empĂȘche ou interdit le but premier, qui est de les Ă©gorger, il y aura lieu aussi de culbuter tout cela, en passant au fil du couteau les ecclĂ©siastiques et en brĂ»lant les Ă©glises. Selon ses termes, vous ne devrez non plus entendre les messes, ni vous confesser, ni faire votre adoration au Saint-Sacrement (...), de mĂȘme les Indiens ne doivent pas tenir leurs consultations ailleurs que dans les montagnes, en tĂąchant de ne pas manger de pain, ni de boire de l’eau des bassins ou des Ă©tangs, mais de se sĂ©parer entiĂšrement de toutes les coutumes des Espagnols[6]. »

Tensions entre Aymaras et Quechuas

En mars 1781, les forces quechuas d’AzĂĄngaro collaborĂšrent avec les forces aymaras de Chucuito en vue d'expulser les Espagnols de Puno, sur les rives du lac Titicaca, mĂȘme si les tupamaristes commençaient alors Ă  s’affronter aux kataristes, plus populaires et plus radicaux. Dans les mois qui suivirent la capture et l’exĂ©cution de JosĂ© Gabriel TĂșpac Amaru en , la coopĂ©ration entre Quechuas et Aymaras retomba Ă  un niveau trĂšs faible, les deux factions rivalisant entre elles pour dominer le Haut-PĂ©rou.

Pendant le deuxiĂšme siĂšge de La Paz, les Indiens de Carabaya, dans le sud du PĂ©rou actuel, luttĂšrent aux cĂŽtĂ©s des Quechuas, tandis que ceux de Pacajes (plus au sud, dans l’actuelle Bolivie) combattaient avec les Aymaras. Orellana communiqua aux autoritĂ©s d’Arequipa que les forces rebelles Ă©taient profondĂ©ment divisĂ©es, reconnaissant pour leur roi soit TĂșpac Amaru II, soit TĂșpac Katari, jamais les deux Ă  la fois. Lors du siĂšge de Puno, les commandants tupamaristes AndrĂ©s Quispe et Juan de Dios Mullpuraca firent clairement savoir qu’ils n’accepteraient d’ordres que de Diego CristĂłbal TĂșpac Amaru, et au dĂ©but ne voulurent pas appuyer les requĂȘtes aymaras demandant l’abolition du tribut et de la mita. La tension s’exacerba lorsque Diego CristĂłbal devint chef de la rĂ©bellion et qu’il s’évertua Ă  ce que les forces aymaras n'arborent que son drapeau Ă  lui et qu'il ne permit Ă  TĂșpac Catari d’occuper qu’une fonction de troisiĂšme niveau, encore qu’il eĂ»t la prudence de reconnaĂźtre l’autonomie des provinces aymaras.

Aussi, lorsqu’en les tupamaristes se furent unis aux assiĂ©geants de La Paz, sous le commandement d'AndrĂ©s TĂșpac Amaru et de Miguel Bastidas, l’antagonisme prit une forme palpable en ce que les deux factions occupaient des cantonnements sĂ©parĂ©s, et se trouva renforcĂ© encore par le fait que l’organisation katariste Ă©tait gouvernĂ©e par des reprĂ©sentants des 24 cabildos indigĂšnes de La Paz, alors que les tupamaristes Ă©taient placĂ©s sous le commandement d’élites indigĂšnes et de mĂ©tis hispanisĂ©s.

Dans les mois prĂ©cĂ©dant l’arrivĂ©e du colonel JosĂ© de ReseguĂ­n parti de Buenos Aires, c’est Ă  peine si les deux camps entretenaient encore des relations mutuelles ; l’une des raisons en Ă©tait que TĂșpac Catari Ă©tait devenu irrationnel et capricieux, s’adonnant Ă  la boisson, consultant des oracles sur l’avenir et ordonnant d’exĂ©cuter quiconque ne pĂ»t dĂ©montrer qu’il Ă©tait aymara, puis spoliant ses terres[7].

Reconnaissance

Monument Ă  TĂșpac Katari, dans la localitĂ© de Peñas (dĂ©partement de La Paz, en Bolivie).

Plusieurs mouvements indianistes aymara ont érigé à partir des années 1970 sa figure comme un emblÚme de leur lutte contre le gouvernement central bolivien : en particulier, le katarisme, qui s'est développé à partir des années 1960-70, tire son nom du chef rebelle.

Le , le président bolivien Eduardo Rodriguez Veltze déclara, par la loi no 3102, Juliån Apaza et Bartolina Sisa « Héros et Héroïne nationaux aymaras »[8].

À Buenos Aires, le , dans le cadre des festivitĂ©s du Bicentenaire de l’Argentine, fut inaugurĂ©e la galerie des Patriotes latinoamĂ©ricains, oĂč la Bolivie Ă©tait reprĂ©sentĂ©e par les portraits de Tupaj Catari, Pedro Domingo Murillo et Bartolina Sisa. Cette collection picturale est hĂ©bergĂ©e dans le dĂ©nommĂ© Salon des HĂ©ros du Bicentenaire, dans la Casa Rosada[9].

Le premier satellite de tĂ©lĂ©communications bolivien, le TKSat-1, porte le nom de TĂșpac Katari[10]. Le satellite a Ă©tĂ© construit par la Compagnie industrielle de la Grande Muraille, liĂ©e Ă  la SociĂ©tĂ© des sciences et technologies aĂ©rospatiales de Chine, grĂące Ă  un investissement de 300 millions de dollars supportĂ© Ă  hauteur de 85 % par la Banque de dĂ©veloppement de Chine et pour les 15 % restants par l’État bolivien[11], et fut lancĂ© au dĂ©part du territoire chinois le . En mĂȘme temps, pour faire fonctionner le satellite, deux stations furent Ă©difiĂ©es sur le sol bolivien, Ă  La Paz et Ă  Santa Cruz. Ce satellite, lancĂ© sur la base de lancement de Xichang dans le Sichuan, permet Ă  la Bolivie de prendre de l'indĂ©pendance dans ses tĂ©lĂ©communications[12]

TĂșpac Katari dans la culture populaire

  • En Bolivie, TĂșpac Katari, de mĂȘme que son Ă©pouse Bartolina Sisa, est actuellement une figure trĂšs cĂ©lĂ©brĂ©e. Son nom de guerre, TĂșpac Katari, mais aussi son vrai nom, JuliĂĄn Apaza, ont Ă©tĂ© utilisĂ©s pour forger des dĂ©nominations de partis politiques, de groupes de guerrillĂ©ros, de syndicats, d’établissements scolaires, et s’emploie mĂȘme comme prĂ©nom[13]. Il en va de mĂȘme pour la figure et le nom de Bartolina Sisa.
  • Quelques phrases cĂ©lĂšbres lui ont Ă©tĂ© attribuĂ©es, en particulier celle-ci, qu’il aurait prononcĂ©e peu avant de mourir exĂ©cutĂ© : « Ils ne tueront que moi seul..., mais demain je reviendrai et je serai des millions » (dans la langue aymara originale : Naya saparukiw jiwyapxitaxa nayxarusti, waranqa, waranqanakaw tukutaw kut'anipxani...).
  • Le dĂ©membrement de TĂșpac Katari (et aussi celui de TĂșpac Amaru II) a acquis, pour divers mouvements kataristes, une valeur symbolique, en ce sens que ces mouvements se proposent de rĂ©assembler les morceaux dispersĂ©s de TĂșpac Katari, afin qu’ainsi il revienne et soit des millions.
  • Des artistes boliviens lui ont consacrĂ© des chansons, des poĂšmes, des tableaux etc. Peuvent ĂȘtre citĂ©s ici le groupe folklorique andin Kala Marka, avec sa chanson TĂșpac Katari, et Los Kjarkas, avec leur instrumental Funeral de TĂșpac Katari.
  • L’ensemble chilien Banda ConmociĂłn a crĂ©Ă© une chanson intitulĂ©e Cuerpo Repartido, allusion Ă  TĂșpac Katari.

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. La graphie Catari (avec c) est couramment utilisée en espagnol.
  2. Augusto GuzmĂĄn, Tupaj Katari, collection Tierra Firme, 1, Fondo de Cultura EconĂłmica, Mexico, 1944 ; MarĂ­a Eugenia del Valle de Siles, Historia de la rebeliĂłn de TĂșpac Catari, 1781-1782, Ă©d. Don Bosco, La Paz, 1990 ; JosĂ© Oscar Frigerio, La rebeliĂłn criolla de Oruro fue juzgada en Buenos Aires (1781-1801), Ediciones del Boulevard, CĂłrdoba, 2011. (ISBN 978-987-556-345-2)
  3. « TĂșpac Katari y el cerco de La Paz »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?)
  4. "Auto de Tomås Catari", San Pedro de Macha, 21 de octubre 1780. AGI, Charcas 596; "Representación del Indio Tomås Catari", Macha, 12 de Noviembre, 1780. AGI, Charcas 595. Otra representación de Tomås Katari del 13 de octubre, en: Pedro de Ángelis, Documentos para la historia de la sublevación... Cit. p. 468.
  5. Juan Marchena F, LustraciĂłn y represiĂłn en el mundo andino 1780-1795. El sangriento camino al corazĂłn de la tinieblas. PubliĂ© dans : TĂșpac Amaru. La revoluciĂłn precursora de la emancipaciĂłn continental. Universidad Nacional de San Antonio Abad del Cusco, Cusco, 2013, p. 39-160. (ISBN 978-612-45446-5-1)
  6. Szeminski, Jan, La utopĂ­a tupamarista, Pontificia Universidad CatĂłlica del PerĂș, Lima, 1984.
  7. León G. Campbell, Ideología y faccionalismo durante la gran rebelión, dans Steve J. Stern (dir.), Resistencia, rebelión y conciencia campesina en los Andes, siglo XVIII al XX, Lima, 1990 ; José Oscar Frigerio, La rebelión criolla de Oruro fue juzgada en Buenos Aires (1781-1801), Ediciones del Boulevard, Córdoba, 2011. (ISBN 978-987-556-345-2)
  8. Loi no 3102.
  9. 26noticias.com.ar(«La presidenta Cristina Fernåndez de Kirchner dejó inaugurada esta tarde en la Casa de Gobierno la "Galería de los Patriotas Latinoamericanos del Bicentenario", donde se exhiben los retratos de 38 héroes y personalidades del continente, que aportaron los gobiernos de la región.»)
  10. “TĂșpac Katari” el satĂ©lite boliviano, article dans l’hebdomadaire colombien Semana.
  11. (es) Evo Morales organisa une fĂȘte pour le lancement d’un satellite.
  12. (en) Susmita Baral, « Bolivia Sends Nation's First Satellite, Tupac Katari, To Space », sur Latin TImes, .
  13. « Article du quotidien La RazĂłn »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?)(« Il ressort des registres de l’état civil que plus d’un parent a donnĂ© Ă  son fils le prĂ©nom TĂșpac Catari, et il y en a aussi d’autres qui s’appellent JuliĂĄn Apaza (le nom vĂ©ritable du caudillo) »)
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