Sommet de la zone euro
Le sommet de la zone euro dĂ©signe la rĂ©union des chefs d'Ătat ou chefs de gouvernement des dix-neuf Ătats membres de la zone euro, sous la tutelle du prĂ©sident du sommet de la zone euro. Il ne doit pas ĂȘtre confondu avec le Conseil europĂ©en qui est la rencontre des chefs dâĂtat ou de gouvernement des vingt-sept Ătats membres de l'Union europĂ©enne.
Sommet de la zone euro | |
Situation | |
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Création | PremiÚre réunion : octobre 2008 Officialisation : octobre 2011 |
SiĂšge | BĂątiment Justus Lipsius (Bruxelles) (1974-2013) RĂ©sidence Palace (Bruxelles) (aprĂšs 2013) |
CoordonnĂ©es | 50° 50âČ 29âł N, 4° 22âČ 53âł E |
Organisation | |
Membres | 19 chefs d'Ătat ou de gouvernement |
Président | Charles Michel |
Origine
Le sommet de la zone euro est une ramification de l'Eurogroupe (la rĂ©union des ministres des Finances de la zone euro). Le prĂ©sident français Nicolas Sarkozy demanda que les sommets de la zone euro remplace l'Eurogroupe en tant que « gouvernement Ă©conomique clairement identifiĂ© » pour la zone euro en ajoutant qu'il ne serait pas possible pour la zone euro de perdurer sans cela. Le gouvernement Ă©conomique de la zone euro discuterait des problĂšmes avec la Banque centrale europĂ©enne, qui resterait, pour sa part, indĂ©pendante[1]. Sarkozy dĂ©clara que « seuls les chefs dâĂtat et de gouvernement avaient la lĂ©gitimitĂ© dĂ©mocratique nĂ©cessaire » pour ce rĂŽle. L'idĂ©e des sommets de la zone euro est basĂ© sur la rencontre des chefs dâĂtat et de gouvernement des Ătats membres de la zone euro en 2008 qui s'Ă©tait rĂ©unis pour s'accorder sur une rĂ©ponse coordonnĂ©e de la zone euro Ă la crise bancaire[2].
Ils se sont rĂ©unis pour la premiĂšre fois sous forme de sommet en en rĂ©ponse Ă la crise de la dette. Des rencontres ultĂ©rieures eurent lieu en , et . En , la dĂ©cision fut prise de formaliser le sommet de la zone euro, qui doit se rĂ©unir au moins deux fois par an, via une nouvelle modification du traitĂ©. Un prĂ©sident du sommet de la zone euro, diffĂ©rent du prĂ©sident de l'Eurogroupe, serait Ă©lu en mĂȘme temps que le prĂ©sident du Conseil europĂ©en et par la mĂȘme mĂ©thode. Ce rĂŽle fut confiĂ© Ă Herman Van Rompuy jusqu'Ă ce que l'Ă©lection ait lieu[3] - [4]. Il fut finalement reconduit dans ces fonctions le [5].
Base juridique
La base juridique des Sommets de la zone euro est l'article 12 du traitĂ© sur la stabilitĂ©, la coordination et la gouvernance au sein de l'Union Ă©conomique et monĂ©taire, signĂ© Ă Bruxelles le , qui dispose Ă l'alinĂ©a 1 que « les chefs dâĂtat ou de gouvernement des parties prenantes dont la monnaie est l'euro se rĂ©unissent de maniĂšre informelle lors de sommets de la zone euro auxquels participent Ă©galement le prĂ©sident de la commission europĂ©enne ».
Le 2e alinéa précise que les sommets de la zone euro sont organisés lorsque cela est nécessaire et au moins deux fois par an.
Membres
Président
Le premier prĂ©sident des sommets de la zone euro a Ă©tĂ© nommĂ© le . Auparavant, la fonction avait Ă©tĂ© exercĂ©e par le prĂ©sident du Conseil europĂ©en. Cependant, en dĂ©pit de leur dissociation, les deux postes sont restĂ©s occupĂ©s par la mĂȘme personne, Herman Van Rompuy.
Le , lors du sommet du Conseil europĂ©en de Bruxelles, Donald Tusk a Ă©tĂ© dĂ©signĂ© pour devenir le deuxiĂšme prĂ©sident de cette instance. Il a pris ses fonctions le , et est devenu en mĂȘme temps le deuxiĂšme prĂ©sident du sommet de la zone euro. L'accĂšs Ă ce poste du ressortissant d'un pays, la Pologne, qui ne fait pas partie de la zone euro a posĂ© problĂšme. Finalement, la fonction a Ă©tĂ© considĂ©rĂ©e comme non reprĂ©sentative, ce qui a permis cette nomination[6]. La dĂ©signation d'un prĂ©sident polonais a pu ĂȘtre vue comme une forme d'apaisement des inquiĂ©tudes des Ătats non-membres de la zone mais tenus d'y entrer dans les prochaines annĂ©es, et comme un gage d'amĂ©lioration de la coordination entre Ătats membres et non-membres[7]. Cependant cette extĂ©rioritĂ© du prĂ©sident a aussi Ă©tĂ© citĂ©e, s'ajoutant au cumul de la fonction avec la prĂ©sidence du Conseil, en tant que facteur aggravant du manque de visibilitĂ© institutionnelle de la zone[8] - [9].
Chefs dâĂtats et de gouvernement
Observateurs
Les prĂ©sidents d'autres institutions de l'Union europĂ©enne, tel que le prĂ©sident de la Commission europĂ©enne et le prĂ©sident de la Banque centrale europĂ©enne participe aussi aux sommets, mais cependant, il ne votent pas lors des prises de dĂ©cisions. Le prĂ©sident de l'Eurogroupe et le prĂ©sident du Parlement europĂ©en peuvent aussi ĂȘtre invitĂ©. Le prĂ©sident du sommet de la zone euro remet, aprĂšs chaque rĂ©union, un rapport au Parlement europĂ©en. Les chefs dâĂtat et de gouvernement des Ătats hors-zone euro signataire du pacte budgĂ©taire europĂ©en doivent participer, au moins une fois par an, aux discussions, dĂ©coulant du pacte, qui s'appliquent Ă eux. Dans certains sommets, d'autres dirigeants peuvent participer, tel que le Premier ministre britannique qui a participĂ© au sommet de 2008.
Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Euro summit » (voir la liste des auteurs).
Références
- France 24 - 21 octobre 2008
- EU Business - 21 octobre 2008
- Possible modification du TUE - 23 octobre 2011
- Leigh 2011
- Ălection du premier prĂ©sident
- Jacqué 2015
- Yann-Sven Rittelmeyer, « RĂ©former la gouvernance de la zone euro : le dilemme allemand », Revue dâAllemagne et des pays de langue allemande, nos 47-1,â , p. 25â35 (ISSN 0035-0974 et 2605-7913, DOI 10.4000/allemagne.451, lire en ligne, consultĂ© le )
- Philip Cordery, Arnaud Richard et commission des affaires européennes, Rapport d'information sur le renforcement de l'Union économique et monétaire, Assemblée nationale, , 135 p. (lire en ligne), p. 89
- « Rapport d'information de M. Christophe Caresche déposé par la commission des affaires européennes sur la gouvernance de la zone euro », sur www.assemblee-nationale.fr, (consulté le )
Bibliographie
- DĂ©claration du sommet de la zone euro, , 15 p. (lire en ligne)
- « Le président Van Rompuy élu pour un deuxiÚme mandat », sur le site du Conseil européen,
- Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l'Union économique et monétaire, 25 p. (lire en ligne)
- (en) Leigh Phillips, « EU states to speed up austerity, embrace 'limited' treaty change », EU Observer,â (lire en ligne)
- « Des modifications pourraient ĂȘtre apportĂ©es au traitĂ© UE », sur le site du Conseil europĂ©en,
- « Sarkozy souhaite un gouvernement Ă©conomique europĂ©en », un article de France 24,â (lire en ligne)
- (en) « Germany rejects idea of eurozone 'economic government' », EU Business,â (lire en ligne)
- Jean-Paul Jacqué, Droit institutionnel de l'Union européenne, Paris, Dalloz, , 8e éd., 750 p. (ISBN 978-2-247-15175-2, lire en ligne)
Compléments
Articles connexes
Liens externes
- Fonctionnement de l'euro, sur le site officiel de l'Union européenne.
- Les sommets de la zone euro, sur le site du Conseil européen.