Savant fou
Le savant fou est un stéréotype et un archétype du savant qui est souvent un cliché ou un lieu commun des œuvres de fiction populaires. Il peut être distrait et inoffensif (tel le professeur Tournesol), ou au contraire méchant et dangereux (tel le docteur Jekyll / M. Hyde).
Le savant fou travaille généralement à la mise au point de technologies, fictives et novatrices, à la pointe des connaissances de son époque ; il est fréquent qu'obnubilé par ses recherches, il manque de sens commun. Dans les cas où il est méchant, c'est souvent un génie du mal qui joue à être Dieu sans en mesurer les conséquences ou qui crée des armes terrifiantes par pur défi technologique.
Historique
En sciences
Au XIXe siècle, les sciences et les techniques, y compris militaires, progressent rapidement pour le meilleur (rôle salvateur) ou pour le pire (rôle destructeur). Elles régleront tous les problèmes grâce au progrès ou bien elles causeront la perte de l'humanité. Les scientifiques sont alors représentés comme vertueux ou maléfiques, sérieux ou fous. Une constante se dessine entre ces extrêmes : le génie.
La figure du savant fou progresse au même rythme : au fur et à mesure que sciences et technologies prouvent leur puissance, les œuvres de fiction signalent les dangers ou expriment les angoisses liées à l'accélération du progrès scientifique. L'histoire scientifique appelle une réponse dans l'imaginaire collectif, le savant fou étant l'une des réponses les plus courantes.
Dans les arts
Littérature
Le savant fou apparaît déjà dans la littérature du XVIIIe siècle, par exemple dans Les Voyages de Gulliver de Jonathan Swift, où les savants de l'île volante de Laputa ont perdu pied avec la réalité, au propre comme au figuré.
Au début du XIXe siècle, vient le docteur Frankenstein inventé par Mary Shelley qui, au nom de la science et par manque de précautions, crée un monstre.
Puis, c'est le docteur Moreau de H. G. Wells qui n'hésite pas à jouer avec la nature, qu'il modifie de manière terrible grâce à son habileté de chirurgien. Du même auteur, L'Homme invisible met en scène le brillant docteur Griffin (en) passionné d'optique, ayant mis au point une méthode jouant sur l'absorbance de la lumière des objets physiques, au point qu'il parvient à se rendre invisible[1]. Ne voyant au départ que les avantages à son invisibilité, il déchante rapidement. Son statut de paria et son nouveau pouvoir le font basculer progressivement dans la folie mégalomaniaque.
On peut aussi citer le capitaine Nemo de Jules Verne, apparu en 1869, qui est un des personnages de savant excentrique les plus intéressants et les plus complexes : la science est son refuge ; Nemo hait l'humanité dont il méprise les tares morales et se réfugie dans les fonds marins, isolé du monde, grâce à son sous-marin, le Nautilus.
Un personnage similaire apparaît dans un autre roman du même auteur, Robur le Conquérant (1886), roman qui débute par un débat d'aéronautique entre ceux qui pensent que les engins les plus aptes à voler sont les « plus légers que l'air » et ceux qui estiment que ce sont au contraire les « plus lourds que l'air ». Robur donne raison à ces derniers en leur montrant l’Albatros, sorte de bateau à hélices dont il se sert pour terroriser le monde et s'isoler par la voie des airs. On retrouve ce savant fou dans Maître du monde, publié en 1904. Les deux personnages vivent isolés du monde, loin de la société, dans des milieux naturels dépourvus de présence humaine, grâce à des engins de leur création.
Dans Face au drapeau (1896) apparaît un troisième savant fou, Thomas Roch, inventeur d'un projectile explosif à la puissance jamais vue. Il est lui aussi séparé de l'humanité, d'abord dans l'hôpital psychiatrique où sa folie l'a fait interner, puis sur l'île déserte où le retient prisonnier une bande de pirates qui souhaite qu'il mette son invention à leur service. Par la flatterie et jouant sur son ressentiment envers l'humanité, le chef des pirates parvient à le faire réaliser son arme.
En 1886, Robert Louis Stevenson met en scène un des savants fous les plus célèbres de la littérature dans L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde, où l'on découvre que les deux personnages titres ne font qu'un. Le premier est un respectable savant anglais ayant découvert un philtre, permettant de faire ressortir son mauvais côté en se transformant en un être monstrueux, devenant le second.
Plus récents, on peut citer aussi Morel dans le roman L'invention de Morel (Adolfo Bioy Casares, 1940) et le professeur Constantin Constant qui travaille sur l'immortalité dans le recueil de nouvelles Ab origine fidelis (Jérémy Lasseaux, 2018).
Cinéma
En 1927, le film Metropolis de Fritz Lang présente le prototype du savant fou au cinéma : Rotwang, le génie du mal qui crée les machines donnant vie à la ville dont le film porte le nom. Le laboratoire de Rotwang, où l'on trouve pêle-mêle des arcs électriques, des appareils en ébullition et des tableaux de cadrans et contrôles, a influencé les décors de nombreux films comme Blade Runner ou Dark City. Joué par l'acteur Rudolf Klein-Rogge, Rotwang vit des conflits intérieurs : il est maître de pouvoirs scientifiques presque mythiques, mais il est esclave de ses désirs de pouvoir et de vengeance. Son aspect physique aussi a eu une influence : les cheveux en broussaille, les yeux écarquillés et ses vêtements à l'allure presque fasciste. Même son bras droit mécanique est devenu un exemple de science détournée, par exemple dans Docteur Folamour de Stanley Kubrick.
Au début du XXe siècle, les premiers « super-vilains » — nés avant les super-héros — ont généralement des prédispositions pour les sciences, qu'ils soient précisément scientifiques ou non : Fantômas (issu de la série littéraire du même nom), le Docteur Cornélius, le Docteur Mabuse, etc. Dans la seconde moitié du XXe siècle, le savant fou est devenu un poncif au cinéma (Docteur Folamour, et de nombreux savants fous croisant la route de James Bond), etc.).
Le cinéma expressionniste allemand créa lui aussi son lot de savants fous. Comme dans le film Le Cabinet du docteur Caligari de Robert Wiene (1920). Le Dr Caligari, directeur d'un asile psychiatrique, y contrôle un somnambule du nom de Cesare pour lui faire commettre des crimes à sa place.
Bande dessinée
La bande dessinée américaine de la seconde moitié du XXe siècle, exploite ce stéréotype du savant fou avec plusieurs de ses personnages de fiction. On peut citer Lex Luthor, l'ennemi de Superman ; le Docteur Fatalis, l'ennemi des Quatre Fantastiques ; ainsi que plusieurs ennemis de Spider-Man.
Dans la bande dessinée franco-belge, on peut citer Zorglub, l'ennemi de Spirou. Ce savant mégalomane et maladroit est un ancien camarade du comte de Champignac dont il représente le pendant négatif et dont il recherche secrètement l’admiration[2]. Le Comte lui-même joue parfois les savants fous, par exemple dans La Peur au bout du fil, devenant temporairement fou et dangereux après avoir accidentellement bu une potion qu'il a fabriqué.
L'auteur Edgar P. Jacobs utilisa avec brio ce type de personnage, en particulier à travers le Docteur Jonathan Septimus (La Marque jaune), un psychiatre paranoïaque semant la terreur à travers Londres et rêvant de contrôler l'esprit humain pour asservir les gens. À travers le professeur Miloch Georgevitch (S.O.S. Météores, Le Piège diabolique), l'auteur décrit plutôt un savant de la Guerre froide. Georgevitch travaille d'abord au service du bloc de l'Est, où il détraque le climat de celui de l'Ouest pour faciliter une invasion. À la suite de son échec, il se venge pour son propre compte du professeur Philip Mortimer en l'envoyant dans le passé, grâce à sa machine à remonter le temps, où il se retrouve coincé. Les repreneurs de la série créent eux aussi des savants fous. Yves Sente et André Juillard créent ainsi le Docteur Voronov (La Machination Voronov), responsable de la clinique du KGB à Baïkonour, nostalgique de Staline, qui se sert d'une bactérie tueuse pour éliminer ceux qu'il considère comme ennemis du Communisme.
Dans Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec, série créée par Jacques Tardi en 1976 qui parodie et rend hommage aux romans-feuilletons, parmi les nombreux personnages déjantés croisant la route de l'héroïne figurent divers savants fous. Certains d'entre eux portent un nom comprenant le préfixe « dieu » (« Dieuleveult », « Dieudonné »…), pour souligner qu'ils se prennent pour des Dieux[2]. L'un d'eux, le professeur Robert Espérandieu, est au cœur de l'épisode Le Savant fou. Chauvin et revanchard, Espérandieu se sert d'un pithécanthrope ramené à la vie et devenu monstrueux, pour venger toutes les défaites militaires de la France.
Caractéristiques
Portant le titre de docteur ou de professeur, le savant fou est souvent compétent dans de nombreuses sciences et techniques à la fois ; il est à la fois un Albert Einstein aux idées révolutionnaires et un Géo Trouvetou bricoleur, capable de mettre ses théories délirantes en pratique.
Les savants fous ont habituellement un comportement obsessionnel et utilisent des méthodes très dangereuses et anticonformistes. Ils peuvent être motivés par la vengeance, essayant de punir un affront réel ou imaginé, parfois lié à leur travail.
Leur laboratoire est généralement encombré de bobines de Tesla, de machines électrostatiques de Van der Graaf, d'« échelles de Jacob » (deux hautes électrodes où des étincelles montent), de machines à mouvement perpétuel et autres instruments scientifiques très impressionnants, ou encore d'éprouvettes et d'équipements de distillation où bouillonnent des liquides aux couleurs vives, desquels émanent des vapeurs inquiétantes. Il leur arrive souvent d'être accompagnés d'un assistant, parfois difforme et/ou demeuré.
On peut citer également comme autres traits de caractère :
- la poursuite de la science sans se préoccuper des conséquences destructrices ou éthiques (en violant le code de Nuremberg, par exemple) ;
- le fait d'être son propre cobaye, à l'instar du mycologue réel Roger Heim ;
- des tares physiques, pouvant exacerber la rancune, la jalousie, le narcissisme ;
- une mégalomanie qui les mène à jouer à être Dieu, à bafouer la Nature ;
- un rire maniaque, voire démoniaque lorsqu'ils sont des « méchants »), surtout quand leurs expériences visent à acquérir un grand pouvoir (directement pour le savant fou, un indirectement pour un tyran employant le scientifique) ;
- une incapacité à maintenir des relations humaines normales, qui peut les mener à vivre en ermite ;
- une tendance à négliger les questions triviales liées au quotidien, d'où un aspect négligé, débraillé, des pilosités broussailleuses ;
- dans les films ou les dessins animés, un fort accent allemand ou d'Europe de l'Est rappelle l'immigration aux États-Unis de scientifiques européens en deux vagues principales : celle fuyant le nazisme avant la Seconde Guerre mondiale et celle fuyant le communisme après, sans compter les inquiétants anciens employés des nazis ou des staliniens « recyclés » aux États-Unis (comme dans l'« opération Paperclip »).
Sources d’inspiration
Sur le fond de l'immémoriale peur de la nouveauté que l'on ne comprend pas et que l'on ne maîtrise pas[3], quelques scientifiques réels ont pu servir de modèle à l'archétype du « savant fou » :
- Au XVIIIe siècle déjà, alors qu'alchimistes et sorciers n'étaient pas encore oubliés, le professeur Guillaume-François Rouelle, chimiste et apothicaire français, démonstrateur au « Jardin du roi » (actuel Muséum national d'histoire naturelle) prévient « au milieu de son cours :
-Vous voyez bien messieurs, ce chaudron sur ce brasier ? eh bien, si je cessais de remuer un seul instant le mélange qu'il contient, il s'ensuivrait une explosion qui nous ferait tous sauter en l'air !
Un moment de distraction, et sa prédiction s'accomplit : une explosion épouvantable se fit entendre, toutes les vitres du laboratoire volèrent en éclats, la cheminée s'effondra, et la perruque de l'incorrigible professeur fut enlevée jusqu'au plafond ! »[4] ; - Thomas Edison, qui devient un personnage de roman dans l’Ève future de Villiers de l'Isle-Adam ;
- le docteur Josef Mengele, médecin nazi qui a mené des expériences sadiques en utilisant comme cobayes les prisonniers du camp d'Auschwitz ;
- Wernher von Braun, le créateur des missiles nazis V2, embauché ensuite par les États-Unis et qui a inspiré le docteur Folamour ;
- John von Neumann, mathématicien d'origine austro-hongroise, un des inventeurs de l'ordinateur et de la bombe atomique, autre modèle du docteur Folamour ;
- Edward Teller, physicien d'origine austro-hongroise, un des inventeurs de la bombe H, lui aussi modèle du docteur Folamour ;
- Auguste Piccard, physicien suisse, inventeur du bathyscaphe et modèle du professeur Tournesol créé par Hergé ;
- Nikola Tesla, serbe d'Autriche-Hongrie, renommé pour ses inventions spectaculaires et son sens de la mise en scène.
Explosion au XVIIIe siècle dans le laboratoire de Guillaume-François Rouelle[5] Les inventions de Nikola Tesla à la fin du XIXe siècle ont influencé l'image du « savant fou » souvent associée à des phénomènes électriques lumineux, dangereux et spectaculaires. Le professeur de physique et chimie Félix Esclangon mourut électrocuté en 1956 devant ses étudiants pendant un cours sur les rayons X, dans l'amphithéâtre de physique de la faculté des sciences de Paris, au no 12 de la rue Cuvier[6]
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Mad scientist » (voir la liste des auteurs).
- « Il fallait réduire l'indice de réfraction entre deux centres d'où rayonnaient certaines vibrations de l'éther… dont je vous parlerai plus tard… Non, il ne s'agit pas de rayons Roentgen : je ne sache pas que les miens aient déjà été décrits ; pourtant, l’existence en est assez évidente. J'avais surtout besoin de deux petites dynamos, et je les actionnait avec un moteur à gaz, bon marché. » ; H. G. Wells, L'Homme invisible, page 102 du récit.
- Christophe Quillien et Al., Méchants : Crapules et autres vilains de la bande dessinée, Huginn & Muninn,
- Psychomédia : Trouble de l'adaptation.
- A. B., « Les distractions d'un chimiste : G.-F. Rouelle », in : La Science populaire : journal hebdomadaire illustré n° 6 du 26 mars 1880,
- Récit :
- Qui est Félix Esclangon ? sur le site du collège éponyme à Viry-Châtillon.
Voir aussi
Articles connexes
Études
- (en) Glen Scott Allen, Master Mechanics & Wicked Wizards : Images of the American Scientist As Hero and Villain from Colonial Times to the Present, Amherst, University of Massachusetts Press, , 352 p. (ISBN 978-1-55849-703-0).
- Guy Bechtel, Délires racistes et savants fous, Paris, Plon, , 246 p. (ISBN 2-259-19571-7). Réédition : Guy Bechtel, Délires racistes et savants fous, Paris, Pocket, coll. « Agora » (no 261), , 254 p. (ISBN 2-266-12698-9).
- Elaine Després, Pourquoi les savants fous veulent-ils détruire le monde ? Évolution d'une figure littéraire, Montréal, Le Quartanier, coll. « Erres Essais », , 392 p. (ISBN 978-2-89698-224-0, présentation en ligne).
- Tim Farrant, « Fantastique et science : les Savants fous de Balzac », Otrante, art et littérature fantastique, Paris, Éditions Kimé, no 26 « Science et fantastique », , p. 27-43 (ISBN 978-2-84174-503-6).
- (en) Christopher Frayling, Mad, Bad And Dangerous ? The Scientist and the Cinema, Londres, Reaktion Books, (1re éd. 2005), 240 p. (ISBN 978-1-86189-285-0, présentation en ligne), [présentation en ligne], [présentation en ligne].
- (en) Roslynn Haynes, From Faust to Strangelove : Representations of the Scientist in Western Literature, Baltimore, Johns Hopkins University Press, , XII-417 p. (ISBN 978-0801849831, présentation en ligne).
- Hélène Machinal (dir.), Le savant fou, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Interférences », , 516 p. (ISBN 978-2-7535-2274-9, présentation en ligne).
- (en) Joachim Schummer, « Historical Roots of the "Mad Scientist" : Chemists in Nineteenth-century Literature », Ambix, vol. 53, no 2, , p. 99-127 (DOI 10.1179/174582306X117898).
- François Sigaut, « Les techniques dans la pensée narrative », Techniques & Culture, nos 43-44 « Mythes. L'origine des manières de faire », (DOI 10.4000/tc.1241, lire en ligne).
- (en) Angela M. Smith, Hideous Progeny : Disability, Eugenics, and Classic Horror Cinema, Columbia University Press, coll. « Film and Culture Series », , 368 p. (ISBN 978-0-231-15717-9 et 978-0-2311-5716-2), « Mad Medicine : Disability in the Mad-Doctor Films », p. 161-194.
- (en) Andrew Tudor, Monsters and Mad Scientists : A Cultural History of the Horror Movie, Oxford / Cambridge (Massachusetts), Basil Blackwell, , 248 p. (ISBN 978-0-631-16992-5, présentation en ligne).
- Jacques Van Herp, Panorama de la science-fiction : les thèmes, les genres, les écoles, les problèmes, Verviers, Éditions A. Gérard & C°, coll. « Marabout », , 430 p. Édition revue et augmentée : Jacques Van Herp, Panorama de la science-fiction, Bruxelles, Claude Lefrancq, coll. « Volumes », , 671 p. (ISBN 2-87153-213-3).
- Daniel H. Wilson et Anna C. Long (trad. de l'anglais par Patrick Imbert, ill. Daniel Heard), Le panthéon des savants fous [« The Mad Scientist Hall of Fame : Muwahahaha ! »], Paris, Calmann-Lévy, coll. « Interstices » (no 27), , 242 p. (ISBN 978-2-7021-4082-6, présentation en ligne sur le site NooSFere).
Littérature
- Collectif, Les savants fous, Édition Omnibus, 1994 (anthologie).
- (en) John Joseph Adams (dir.), The Mad Scientist's Guide to World Domination, Brilliance Audio, (livre audio).
- René Reouven, Bouvard, Pécuchet et les Savants fous.
Bande dessinée
- Attention savants fous !, (À suivre), no 14, .
- Jacques Tardi, Le savant fou, série Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec, Casterman, 1986.
- Christophe Quillien et al., Méchants - Crapules et autres vilains de la bande dessinée, Huginn & Muninn, 2013.
Littérature jeunesse
- Le Journal de Mickey, no 2389, , « Spécial Savants fous ».
- Disney Club vacances, no 9, 1993, « Spécial Inventeurs et savants fous ».
- Muriel Zurcher, Graine de savant fou - Le Grimoire inédit du célèbre Stephou Haliez, Graine 2 Éditions, 2012.