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SÉCAM

Le SĂ©cam ou SECAM, acronyme de « sĂ©quentiel couleur Ă  mĂ©moire », dĂ©signe un standard international de codage couleur du signal vidĂ©o analogique, inventĂ© par l'ingĂ©nieur français Henri de France, brevetĂ© en 1956 et expĂ©rimentĂ© en tĂ©lĂ©diffusion en dĂ©cembre 1961 Ă  Paris sur la Tour Eiffel, puis en 1963 sur la deuxiĂšme chaĂźne ORTF et lancĂ© officiellement Ă  l'antenne, Ă  partir de 1967. Ce standard couleur peut ĂȘtre exploitĂ© par diffĂ©rents Ă©quipements analogiques vidĂ©o tels que camĂ©ras, Ă©crans ou tĂ©lĂ©viseurs, magnĂ©toscopes ou dispositifs d'enregistrement vidĂ©o, micro-ordinateurs et consoles de jeux.

Téléviseur couleur SECAM modÚle Pallas, fabriqué par Schneider en 1965.

On distingue le standard couleur SÉCAM de la norme de tĂ©lĂ©diffusion qui lui est associĂ©e, symbolisĂ©e par une lettre. En France mĂ©tropolitaine dĂšs le dĂ©but des annĂ©es 1960, le SÉCAM est retransmis par la norme L Ă  625 lignes. En Outremer ou dans d'autres pays, les normes B, G, D et K ou K' exploitent Ă©galement le standard SÉCAM Ă  partir de la fin des annĂ©es 1960.

Ce standard couleur est successivement adoptĂ© par la France mĂ©tropolitaine, le Liban, le Luxembourg, la principautĂ© de Monaco, l'ancien Bloc de l'Est (URSS et pays de l'Est) dont RĂ©publique dĂ©mocratique allemande (Allemagne de l'Est), la France d'outre-mer (DOM et TOM), une partie des pays d'Afrique francophone, l'Iran, l'Égypte, l'Arabie saoudite, la Libye, le Maroc et la Tunisie.

Entre sa conception en 1954 en version « SECAM I », son dĂ©veloppement en « SECAM II » en 1961 jusqu'Ă  son exploitation en 1965 en « SECAM III-B », le standard crĂ©Ă© en France connaĂźt diffĂ©rentes variantes et Ă©volutions, parmi lesquelles se distingue le « signal d'identification couleur » par ligne qui vient complĂ©ter en 1978 puis progressivement remplacer, l'identification couleur par trame, notamment Ă  partir de 1984, avec l'apparition de la chaĂźne payante Canal+. La plupart des tĂ©lĂ©viseurs fabriquĂ©s avant 1978 ne sont pas compatibles avec l'identification ligne SÉCAM et affichent ainsi une image noir et blanc pour les nouvelles chaĂźnes qui exploitent cette Ă©volution. Pour Ă©viter ce problĂšme, les chaĂźnes historiques nationales continuent d'exploiter en complĂ©ment, la diffusion en identification trame.

Depuis les annĂ©es 1960, le standard couleur SÉCAM est exploitĂ© par certains Ă©quipements et appareils vidĂ©o grand public ou professionnels tels que tĂ©lĂ©viseurs, vidĂ©oprojecteurs, magnĂ©toscopes, camĂ©ras, camĂ©scopes, lecteurs DVD, enregistreurs vidĂ©o numĂ©riques, cartes d'acquisition vidĂ©o d'ordinateurs, convertisseurs, transcodeurs, dĂ©codeurs / dĂ©sembrouilleurs, dĂ©modulaleurs ou rĂ©cepteurs de tĂ©lĂ©vision par satellite ou cĂąble, consoles de jeux vidĂ©o, traitements ou effets spĂ©ciaux vidĂ©o...

À partir de 2005, le standard SECAM devient progressivement obsolĂšte suite Ă  la transition vers le numĂ©rique, Ă  l'abandon de la tĂ©lĂ©diffusion analogique terrestre, sur les rĂ©seaux cĂąblĂ©s et le satellite, ainsi qu'avec l'arrĂȘt de la commercialisation des appareils vidĂ©os analogiques comme les magnĂ©toscopes Ă  vidĂ©ocassette, des tĂ©lĂ©viseurs Ă  tube cathodique, de certaines consoles de jeux ou des vidĂ©oprojecteurs, notamment tritubes.

Contexte historique

Jusqu'au début des années 1960, les Américains tentent un temps d'imposer le NTSC en Europe, sans succÚs.

Depuis l'introduction du format Ă  haute dĂ©finition 819 lignes en noir et blanc crĂ©Ă© par les laboratoires d'Henri de France, la possibilitĂ© d'y adjoindre un signal couleur est Ă©tudiĂ©e et mĂȘme expĂ©rimentĂ©e, Ă  partir de 1956. Les laboratoires de la Compagnie Française de TĂ©lĂ©vision sont Ă  pied d'oeuvre pour dĂ©velopper le standard français. Toutefois, il apparaĂźt rapidement que ce nouveau codage SECAM ne s'adapte pas facilement aux contraintes du 819 lignes, notamment pour des raisons de coĂ»ts industriels. Le prix de vente des tĂ©lĂ©viseurs, Ă©metteurs, camĂ©ras, studios, rĂ©gies, magnĂ©toscopes, etc... en serait considĂ©rablement affectĂ©, sans parler de la complexitĂ© d'occupation de la bande passante, lors de la retransmission. La norme 625 lignes officiellement adoptĂ©e au plan europĂ©en, la deuxiĂšme chaĂźne ORTF nationale française lancĂ©e en 1963 permet de trancher. En 1963, le standard concurrent allemand n'est encore qu'Ă  l'Ă©tat de prototype et n'est brevetĂ© qu'Ă  la toute fin de l'annĂ©e.

La bataille de la télévision en couleur

En France dÚs 1956, les pouvoirs publics entendent favoriser un format couleur qui ne dépende ni des Américains avec le NTSC créé en 1953 et considéré comme imparfait, ni des Allemands, avec leur futur PAL développé par Telefunken encore expérimental, breveté en décembre 1963 puis développé durant les années 1964 et 1965.

Le 30 mars 1956 à Paris, la presse et le Comité consultatif international des télécommunications (CCIT) sont invités par la RTF pour la présentation aux experts du secteur, de plusieurs démonstrations de télévision en couleurs; on note qu'Henri de France y présente pour la premiÚre fois son systÚme de télévision à haute définition en couleur à 819 lignes développé avec Radio-Industrie, celui du L.E.P. (Laboratoire d'électronique et de physique) à double balayage et que les ingénieurs insistent sur le fait que ces appareils et dispositifs ne sont encore que des prototypes[alpha 1].

Une forte compétition entre les trois standard couleur s'intensifie pour des motifs politiques, de suprématie industrielle et commerciale.

Jusqu'en 1970, les expérimentations de télévision couleur se poursuivent dans plusieurs pays industrialisés.

Pour préserver les marques et fabricants français d'équipement TV, la norme historique E en 819 lignes de la premiÚre chaßne française se distingue déjà par sa modulation vidéo positive lors de la retransmission, contraitement aux normes de télédiffusion en noir et blanc M américaine et B/G allemande. Le codage SECAM est censé renforcer cette spécificité qui permet également d'éviter notamment aux téléspectateurs français habitant prÚs des frontiÚres de facilement capter et visionner les émissions des chaßnes étrangÚres en noir et blanc.

Le 25 mai 1956, l'ingénieur français Henri de France dépose un premier brevet du standard SECAM[alpha 2]. Il tente de l'associer à la norme haute définition noir et blanc française en 819 lignes. Mais au cours de l'année 1960, Henri de France abandonne ses développements pour adapter son systÚme SECAM à la haute définition 819 lignes, alors que la deuxiÚme chaßne nationale française adopte officiellement la norme européenne à 625 lignes[alpha 3].

PremiÚres télédiffusions SECAM à partir de 1961

Le 29 avril 1960, la premiÚre liaison hertzienne professionnelle en télévision SECAM entre Paris et Londres est réalisée [alpha 2] par les techniciens de la Compagnie française de télévision (CFT), filiale de la société Thomson, qui marque la mise au point fonctionnelle du standard français[alpha 4].

La toute premiÚre version « SECAM-I » (Sécam un) opérationnelle est finalisée en 1961, suivie de plusieurs autres évolutions destinées notamment à optimiser la qualité d'image et la fiabilité lors de la télédiffusion.

Le 20 décembre 1961, le premier émetteur 625 lignes au standard SECAM est installé sur la tour Eiffel à Paris et commence à diffuser des émissions expérimentales en couleur[alpha 2].

Le 16 mai 1963, la tour Eiffel permet au puissant émetteur expérimental (100 kilowatts) de la deuxiÚme chaßne RTF, de diffuser un programme en couleur SECAM sur le canal 22 en UHF[alpha 5]. En juillet 1963, la deuxiÚme chaßne RTF encore expérimentale, diffuse pour la premiÚre fois en couleur SECAM, plusieurs mires en couleur ainsi que la légendaire photographie du visage souriant de « la Niçoise »[alpha 6].

Le 13 septembre 1963, la RTF procĂšde Ă  une expĂ©rimentation publique de tĂ©lĂ©diffusion en SECAM[alpha 2]. La mĂȘme annĂ©e, le « SECAM II » est fixĂ© puis rapidement remplacĂ© en 1964, par le « SECAM III ». À cette occasion, le SECAM est officiellement adoptĂ© par la France et l'Union soviĂ©tique. Le 12 novembre 1964, plusieurs pays d'Europe expĂ©rimentent Ă  la fois les deux standards couleur europĂ©ens, SECAM et PAL[alpha 2].

En URSS, les techniciens soviĂ©tiques dĂ©veloppement un format SECAM spĂ©cifique « SECAM IV » ou « NIIR » mais qui ne sera jamais exploitĂ©. L'acronyme « NIIR » provient du nom de l'institut Nautchno-Issledovatelskiy Institut Radio (ĐĐ°ŃƒŃ‡ĐœĐŸ-Đ˜ŃŃĐ»Đ”ĐŽĐŸĐČĐ°Ń‚Đ”Đ»ŃŒŃĐșĐžĐč Đ˜ĐœŃŃ‚ĐžŃ‚ŃƒŃ‚ Đ Đ°ĐŽĐžĐŸ), laboratoire de recherche Ă©lectronique soviĂ©tique. Deux standards distincts sont conçus : le NIIR non linĂ©aire pour lequel un processus comparable Ă  la correction gamma est exploitĂ© et le NIIR linĂ©aire ou « SECAM IV », lequel n'exploite pas ce processus.

Le magnétoscope professionnel Ampex VR-2000 est adapté au SECAM en 1966.

Le 22 mars 1965, l'URSS adopte officiellement le SECAM français, crĂ©ant la surprise, la veille d'une confĂ©rence internationale Ă  Vienne ou un standard europĂ©en de tĂ©lĂ©vision couleur doit en principe ĂȘtre adoptĂ©[alpha 7].

Lors de l'Assemblée générale du CCIR de 1965 à Vienne (Autriche), le NTSC et le tout nouveau format PAL sont étudiés face au Sécam.

Le 29 novembre 1965, une liaison vidéo est établie entre Moscou et Paris en couleur au standard SECAM[alpha 2] grùce au satellite soviétique Molnya 1 (éclair en russe) pour échanger les programmes télévisuels entre les deux pays[alpha 7].

Bien que jamais exploité, le standard « SECAM IV » est conjointement présenté par la France et l'URSS, lors de la conférence CCIR d'Oslo en 1966.

Composant électronique de Ligne à retard (3), spécifique aux téléviseurs SECAM mais également exploité par son concurrent PAL.

Le 28 mai 1966 marque la premiÚre retransmission couleurs depuis Paris, retransmise vers la Russie en couleur SECAM grùce au satellite soviétique Molnya 3; l'extrait de la piÚce de Théùtre LucrÚce Borgia de Victor Hugo, réalisée par Jean-Roger Cadet[alpha 8].

En 1966, la confĂ©rence annuelle du CCIR qui se tient Ă  Oslo ne retient pour l'Europe que les formats SĂ©cam et PAL mais Ă©limine de facto le NTSC. Il n'y aura donc pas de standard couleur unique en Europe mais, en complĂ©ment de la dizaines de normes de tĂ©lĂ©diffusion dĂ©jĂ  en vigueur, deux concurrents se font face, le SĂ©cam français et le PAL allemand. L'enjeu devient politique et diplomatique pour les gouvernants, notamment français, avec l'intervention directe du prĂ©sident Charles de Gaulle puis de premier ministre et successeur Georges Pompidou. Ce dernier va mĂȘme jusqu'Ă  s'adresser Ă  ses collĂšgues et collaborateurs pour dĂ©fendre le SĂ©cam national en ces termes : « Pourquoi ne feraient-ils pas un procĂšs Ă  Telefunken ? » ; Les brevets et secrets industriels du PAL, reprenant une partie des Ă©lĂ©ments Ă©lectroniques significatifs du standard SĂ©cam[1].

En France, la deuxiĂšme chaĂźne ORTF, premiĂšre antenne au monde Ă  exploiter le SECAM.

Plusieurs Ă©volutions du format sont successivement expĂ©rimentĂ©es en tĂ©lĂ©diffusion sur la tour Eiffel Ă  parti de 1963, notamment le « SECAM III A » qui est rapidement lui-mĂȘme remplacĂ© par le « SECAM III B », devenu le format officiellement adoptĂ© en 1967.

Le 15 septembre 1967, la deuxiÚme chaßne ORTF française diffuse le premier journal télévisé en couleurs diffusé en Europe[alpha 9].

Lancement commercial en France

Le 1er octobre 1967 à 14h, la deuxiÚme chaßne ORTF diffuse une émission spéciale. On voit un groupe de quatre hommes en costume sombre : le présentateur Georges Gorse, ministre de Information et trois contributeurs au développement du systÚme sont debout dans un studio presque vide. AprÚs un compte-à-rebours partant du nombre 10, à 14 h 15 précises, l'image en noir et blanc est brusquement commutée en couleur; le présentateur déclare : « Et voici la couleur ! ». AprÚs la Télévision centrale soviétique, le CLT, chaßne nationale du Liban devient la troisiÚme chaßne de télévision au monde à diffuser à utiliser le codage SECAM.

DĂ©ploiement international

En Europe, la France tente trÚs tÎt de convaincre ses voisins britanniques et italiens d'adopter le SECAM. Le Royaume-Uni et l'Italie expérimentent alors le codage avant d'opter pour le PAL. Le SECAM a été adopté par les anciennes colonies françaises et belges d'Afrique, ainsi que par la GrÚce, Chypre, certains pays du Moyen-Orient et les pays du bloc de l'Est à l'exception de la Roumanie.

En 1967, peu aprÚs la France, la Russie choisit le standard français pour sa chaßne nationale et pour tout le bloc de l'URSS.

AdaptĂ© aux formats vidĂ©o 625 lignes et 25 images/seconde[2], le standard SECAM est historiquement adoptĂ© en France mĂ©tropolitaine puis Outremer, les pays de l’ex-URSS, au Liban, en Afrique francophone, en Iran, en Mongolie et au Levant entre le dĂ©but des annĂ©es 1960 et le dĂ©but des annĂ©es 2000. DĂšs lors, il est progressivement remplacĂ© par les signaux numĂ©riques. Selon les pays ou zones gĂ©ographiques, il est vĂ©hiculĂ© par une norme de tĂ©lĂ©diffusion spĂ©cifique, dĂ©signĂ©e par une ou plusieurs lettres : L, L', B/G, D/K ou encore K' ou K1.

En décembre 1972, la 3e chaßne française se lance en SECAM.

Si le SECAM L/L' est historiquement le premier adoptĂ© par la France mĂ©tropolitaine, le Liban, le Luxembourg et Monaco, le SECAM B/G est adoptĂ© Ă  partir des annĂ©es 1970 par l'Iran, l'Égypte, l'Arabie saoudite, la Libye, le Maroc et la Tunisie. Le SECAM D/K est exploitĂ© par l'ancien Bloc de l'Est (URSS et pays de l'Est), l'Outremer (DOM et TOM). Le format SECAM K'/K1 est exploitĂ© par l'Afrique de l'Ouest et plus gĂ©nĂ©ralement, ses pays francophones.

En décembre 1973, Télé Monte-Carlo exploite la couleur SECAM.


L'adoption du SECAM en Europe de l'Est représente un enjeu d'influence politique au cours de la guerre froide. De plus, pour les ingénieurs et décideurs du bloc soviétique, le SECAM s'avÚre également plus performant sur les réseaux hertziens, émetteurs, relais et réseaux de télévision par cùble, couvrant de trÚs longues distances entre les stations de télévision et les émetteurs.

Mire Philips type TDF, adaptée au standard Sécam.

Lors de la télédiffusion, les spécificités de la modulation codée en PAL peuvent engendrer des variations d'amplitude et de phase, qui n'affectent pas les signaux codés en SECAM. Ainsi en mars 1969, l'Allemagne de l'Est décide d'adopter le SECAM III-B.

Abandon progressif

AprĂšs la pĂ©riode de croissance des annĂ©es 1970, la domination europĂ©enne du PAL met un coup d'arrĂȘt aux succĂšs du SECAM. De plus, l'arrivĂ©e des tĂ©lĂ©viseurs bi-standard PAL-SECAM notamment dans les pays de l'Est accĂ©lĂšre leur passage au PAL durant les dĂ©cennies 1980 et 1990. Le SECAM reste exploitĂ© notamment en Russie et dans les pays francophones d'Afrique. Entre 1978 et 1995, plusieurs pays parmi lesquels la France, dĂ©cident de dĂ©velopper une nouvelle norme de tĂ©lĂ©diffusion. La technologie Mac Paquets, D-MAC puis D2 MAC qui exploitent certaines similitudes du SECAM marquent une Ă©volution, surtout pour la tĂ©lĂ©diffusion par satellite et via les rĂ©seaux cĂąblĂ©s. Le format d'image large 16/9, le son numĂ©rique et mĂȘme la Haute DĂ©finition sont lancĂ©es en 1992, notamment avec la norme HD Mac mais Ă  la mĂȘme pĂ©riode, la vidĂ©o et la tĂ©lĂ©vision numĂ©rique commencent Ă  ĂȘtre dĂ©veloppĂ©es, ce qui rend rapidement obsolĂšte les normes analogiques. En France puis dans presque tous les pays ayant adoptĂ© le SECAM, la norme europĂ©enne DVB remplace progressivement la modulation analogique. Pour assurer une transition compatible ascendante et descendante ou avec les dĂ©codeurs analogiques et magnĂ©toscopes, le SECAM reste toutefois prĂ©sent comme signal d'entrĂ©e ou de sortie vidĂ©o (vidĂ©ocomposite) sur la plupart des tĂ©lĂ©viseurs et Ă©quipements de tĂ©lĂ©vision ou vidĂ©o. Ainsi, certains adaptateurs TNT Ă  la norme DVB-T peuvent gĂ©nĂ©rer un signal composite en SECAM, en plus du PAL ou mĂȘme du NTSC.

Durant la télédiffusion analogique, chaque pays adopte le NTSC, le SECAM ou le PAL.

Dates clés

Toutefois pour la premiĂšre chaĂźne, il faut attendre jusqu’en 1980 pour que soit exploitĂ© le SĂ©cam dans l’ensemble du pays. Le rĂ©seau d’émetteurs en noir et blanc et « haute dĂ©finition » 819 lignes n’a pas Ă©tĂ© adaptĂ© Ă  la couleurs, pour des motifs de coĂ»ts industriels et d’occupation du signal modulĂ© (bande passante des signaux). En parallĂšle au SĂ©cam diffusĂ© en UHF, TF1 continue toutefois Ă  diffuser son programme en noir et blanc 819 lignes sur le rĂ©seau VHF jusqu’en juillet 1983, soit quelques mois Ă  peine avant l'annonce de l’arrivĂ©e de Canal+ qui reprend au passage, la plupart des frĂ©quences VHF du tout premier rĂ©seau national historique, devenu inutile pour TF1.

  • 1977 : DĂ©but de diffusion de pages TĂ©lĂ©texte Antiope retransmises de maniĂšre invisible, dans l'espace de synchronisation du signal vidĂ©o. Pour ĂȘtre visualisĂ©es, ces pages TĂ©lĂ©texte nĂ©cessitent un dĂ©codeur TĂ©lĂ©texte externe ou intĂ©grĂ© au tĂ©lĂ©viseur ou encore intĂ©grĂ© au magnĂ©toscope.
  • 1980 : TF1 couvre dĂ©sormais toute la France en couleur.
  • 1983 : l'ancien rĂ©seau historique de la premiĂšre chaĂźne 819 lignes en noir et blanc est abandonnĂ© puis les canaux sont exploitĂ©s un an plus tard en SĂ©cam identification ligne, par Canal+.
  • 1994 : Son NICAM. La norme L (avec SĂ©cam) est la derniĂšre Ă  pouvoir exploiter un son stĂ©rĂ©ophonique. Alors que les normes amĂ©ricaines et europĂ©ennes ont pu ajouter la stĂ©rĂ©o dĂšs les annĂ©es 1960 puis les effets Surround Ă  compter du milieu des annĂ©es 1980, le SĂ©cam doit attendre l’introduction du procĂ©dĂ© audio numĂ©rique NICAM Ă  partir de 1994. Son extension Ă  l’ensemble des Ă©metteurs français se poursuit jusqu’en 1999.
  • 1999 : Tous les Ă©metteurs français exploitent la stĂ©rĂ©o NICAM.
  • 2011 : ArrĂȘt de l'exploitation de la norme L / SĂ©cam en tĂ©lĂ©diffusion hertzienne terrestre. Le SĂ©cam est dĂ©finitivement abandonnĂ© le en tĂ©lĂ©diffusion hertzienne terrestre ; la rĂ©gion Languedoc Roussillon est la derniĂšre rĂ©gion Française Ă  passer au tout numĂ©rique. Sur le satellite Atlantic Bird 3, la diffusion en SĂ©cam de France 5, Arte et M6 est supprimĂ©e le mĂȘme jour puis TF1 cesse sa diffusion dans ce standard, sur le mĂȘme satellite, le , suivi de la chaĂźne Canal+.
  • 2012 : ArrĂȘt le , des retransmissions en SĂ©cam sur Atlantic Bird 3 (TF1 et France 2 ont Ă©tĂ© remplacĂ©s par une boucle vidĂ©o promotionnelle en PAL pour FRANSAT, jusqu'en ). Le standard SĂ©cam survit encore quelques annĂ©es dans les foyers français grĂące aux magnĂ©toscopes analogiques VHS ainsi que sur le continent africain. De fait, les normes numĂ©riques deviennent les formats les plus employĂ©s par le plus grand nombre de pays au monde.
  • 2015 : La norme L/L' et la couleur SĂ©cam, disparaissent dĂ©finitivement des rĂ©seaux cablĂ©s français, du fait de l'arrĂȘt total de la diffusion analogique sur ces rĂ©seaux.

Principes techniques

Pour des motifs de compatibilité d'équipements, un téléviseur adapté à la réception en noir-et-blanc doit pouvoir restituer les émissions émises exploitant des signaux couleurs et un téléviseur couleurs doit permettre de restituer des émissions diffusées en noir-et-blanc. Les informations supplémentaires spécifiques à la couleur sont donc ajoutées ou combinées avec les signaux en noir-et-blanc.

Le signal noir-et-blanc ou luminance (Y) constitue l'une des deux informations vidĂ©o Ă  exploiter. En complĂ©ment, deux informations ou deux composantes dites de chrominance sont Ă  retransmettre. Les lettres relatives aux couleurs primaires exploitĂ©es par les tĂ©lĂ©viseurs analogiques ou cathodiques sont : R pour le rouge, V pour le vert (ou G en anglais) et B pour le Bleu. Il a Ă©tĂ© choisi de transmettre U = constante × (R – Y) et V = constante × (B – Y), car l’information de couleur verte (V ou G) est celle qui est la plus proche de la luminance Y. Le SECAM se distingue des autres standards couleurs sur ce point, par une formule de transmission spĂ©cifique.
Nota : R = Red (rouge), G = Green (vert), B = Blue (bleu).

Particularités du NTSC et du PAL

Au standard amĂ©ricain NTSC et au standard allemand PAL, les deux signaux de chrominance (U = constante × (R – Y) et V = constante × (B – Y)) sont transmis simultanĂ©ment, en modulation de phase et d’amplitude. Ainsi, pour chaque ligne et donc, pour chaque point, on dispose des Ă  la fois informations Y, U et V ; ce qui permet de reconstituer les trois composantes primaires R, G et B.

Spécificités du SECAM

Pour le SECAM, les informations U et V sont transmises alternativement, une ligne sur deux. Ainsi :

  • pour une ligne donnĂ©e, on dispose des informations Y (le signal noir-et-blanc, transmis pour chaque ligne) et U = constante × (R – Y) ;
  • pour la ligne suivante, on dispose des informations Y et V = constante × (B – Y) ;
  • et ainsi de suite...

Dans cette formule, le systĂšme ne permet pas de restituer les trois composantes R, G et B ou RVB. L’ingĂ©niositĂ© du systĂšme consiste donc Ă  retenir, pour une ligne donnĂ©e, l’information U ou V manquante sur la ligne prĂ©cĂ©dente. À cet effet, on utilise dans le tĂ©lĂ©viseur, un composant Ă©lectronique spĂ©cifique dit « ligne Ă  retard » de 64 ÎŒs.

Soixante-quatre micro-seconde reprĂ©sente la durĂ©e que met le faisceau de l'Ă©cran cathodique Ă  parcourir une ligne. Le composant « ligne Ă  retard » mĂ©morise l’information de couleur d’une ligne (U ou V) puis la restitue au moment de la rĂ©ception de la ligne suivante. CombinĂ©es Ă  l’information de couleur de cette nouvelle ligne (respectivement V ou U), ces donnĂ©es complĂ©mentaires permet de restituer les trois composantes du vecteur de couleur.

RĂ©solution d'image et modulation

Pour le standard SECAM, la rĂ©solution de chrominance (information couleur) est moitiĂ© moindre que la rĂ©solution en luminance, celle de l’image en noir-et-blanc. En pratique, cette formule fonctionne car l’Ɠil humain prĂ©sente Ă  peu prĂšs les mĂȘmes caractĂ©ristiques : il a besoin d'une meilleure rĂ©solution en luminance de pour la chrominance. Cette solution visant Ă  diviser par deux, la chrominance est reprise dans les normes numĂ©riques de compression et traitement de l'image fixe JPEG ou animĂ©e MPEG-1, MPEG-2 et MPEG-4.

Les donnĂ©es de couleur SĂ©cam sont transmises en modulation de frĂ©quence, ce qui garantit lors de la transmission, une meilleure stabilitĂ© des couleurs et diminue les artefacts de l’information de couleur prĂ©sente dans l’image vidĂ©o lorsqu'on utilise un rĂ©cepteur qui n'affiche que le noir et blanc. La convention dĂ©termine que les standards SĂ©cam, PAL et NTSC, exploitent l’espace de couleur YUV. Cette assertion est toutefois inexacte car pour le SĂ©cam, les composantes U et V sont exploitĂ©es et mises Ă  l’échelle, ce qui signifie que les trois composantes sont exprimĂ©es dans l’espace de couleur YDbDr et non YUV.

En thĂ©orie et pour la tĂ©lĂ©diffusion hertzienne uniquement, le standard SECAM est meilleur ou plus performant que le PAL, en raison de cette consolidation de la chrominance. Cette spĂ©cificitĂ© permet de mieux distinguer les clairs-obscurs colorĂ©s en SĂ©cam, les teintes apparaissent Ă  l'Ɠil nu, plus saturĂ©es qu'en standard PAL. En revanche, le SECAM accuse un dĂ©faut de cette spĂ©cificitĂ© car cette saturation peut parfois ĂȘtre lĂ©gĂšrement dĂ©calĂ©e ou « baver » sur de grandes surfaces rouges ou bleues trĂšs saturĂ©es, surtout lors de la modulation / rĂ©ception des signaux tĂ©lĂ©diffusĂ©s.

Limites techniques et lacunes

Les dĂ©tracteurs du SECAM ont parfois souhaitĂ© tourner en dĂ©rision ses initiales, en accentuant certaines imperfections de cette norme, Ă  travers un ensemble de rĂ©troacronymes tel que « Surtout Éviter la CompatibilitĂ© Avec le Monde » ou encore « SystĂšme ÉlĂ©gant Contre les AMĂ©ricains ». Toutefois, ses concurrents n'y Ă©chappent pas non plus : le NTSC donne lieu Ă  une boutade du mĂȘme genre et oĂč l'acronyme signifie « Never Twice The Same Color » (jamais la mĂȘme couleur deux fois de suite) et le PAL signifie « Pictures At Last » (enfin des images).

L'identifiant couleurs SECAM : trame / ligne

La donnĂ©e qui identifie les donnĂ©es couleurs du standard SECAM peut ĂȘtre prĂ©sente dans la trame ou dans la ligne d'un signal vidĂ©o composite retransmis par la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision. Cette identification peut ĂȘtre unique ou ĂȘtre simultanĂ©e : identifications trame plus ligne, identification trame seule ou identification ligne seule.

Entre 1965 et 1988, l'identification du signal couleur SECAM dans le signal vidĂ©ocomposite est exploitĂ©e en synchronisation avec les trames du signal vidĂ©o. L'identification trame surnommĂ©e par les techniciens identification "bouteilles" en raison de la forme caractĂ©ristique affichĂ©e sur un oscilloscope. Historiquement, l'identifiant trame SECAM est donc le premier Ă  ĂȘtre implantĂ© dans les tĂ©lĂ©viseurs et Ă  ĂȘtre exploitĂ© par les chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision. À partir des annĂ©es 1970, pour libĂ©rer les lignes d’identification trame permettant d'exploiter Ă  la place, des donnĂ©es complĂ©mentaires telles que le tĂ©lĂ©texte, le VPS, le PDC, le sous-titrage et dans le cas de la chaĂźne cryptĂ©e Canal+, certaines donnĂ©es destinĂ©es aux dĂ©codeurs (contrĂŽle des droits d'accĂšs), le format identification par ligne SECAM est dĂ©veloppĂ©.

Durant le milieu des annĂ©es 1960, lors de l’adoption du SECAM par tous les pays membres de l’OIRT, les chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision de ces pays diffusent simultanĂ©ment, les 2 modes d’identification. En 1967, la France choisit de diffuser la couleur, avec un signal d'identification trame. Les circuits SECAM des tĂ©lĂ©viseurs exploitent alors obligatoirement ce mode de transmission, jusqu’au .

À partir du , les chaünes de TV françaises optent pour l’identification ligne. Elle devient alors le mode obligatoire de transmission du standard SECAM.

DĂšs le dĂ©but des annĂ©es 1980, le standard SECAM est normalisĂ© en adoptant l'"identification ligne". En 1984, la chaĂźne payante française Canal+ est la premiĂšre Ă  n'exploiter que l'identification ligne. Certains tĂ©lĂ©viseurs datant d’avant 1980 et ne disposant pas de ces circuits privent les abonnĂ©s qui les utilisent de visionner la chaĂźne payante en couleurs. Bien que possĂ©dant un abonnement officiel, l'image dĂ©codĂ©e s'affiche en noir et blanc, en dehors de la pĂ©riode des Ă©missions en clair durant laquelle Canal+ exploite l'ancienne identification par trame.

Entre et , Antenne 2 (devenue France 2) puis TF1 dans leur modulation Ă  la norme L exploitent simultanĂ©ment les deux identifications couleur. L’organe de rĂ©gulation (successivement le MinistĂšre de l’information, la Haute AutoritĂ© de l’Audiovisuel, la CNCL puis le CSA) contraint les trois premiĂšres chaĂźnes françaises Ă  diffuser simultanĂ©ment ces deux signaux, en raison du considĂ©rable parc d’équipements TV couleurs produits antĂ©rieurement Ă  et toujours en fonction sur le territoire.

Abandon progressif de l'identification trame

Au début des années 1990, la norme L combine l'audio numérique NICAM, le standard couleur SECAM et les signaux audio et vidéo analogiques.

Pour les nouvelles chaĂźnes ainsi que celles transcodĂ©es en SECAM sur le cĂąble analogique ou le satellite, l'autoritĂ© de rĂ©gulation ou le CSA n'impose pas les deux signaux ; dans ce pays, les opĂ©rateurs sont alors uniquement contraints d’exploiter l’identification ligne ; ils restent toutefois libres de diffuser l’autre signal trame simultanĂ©ment s'ils le souhaitent.

En France, Canal+ est la premiĂšre chaĂźne qui retransmet uniquement l’identification ligne en 1984 lors de ses Ă©missions cryptĂ©es. Jusqu'Ă  sa faillite en 1992, La Cinq exploite simultanĂ©ment les deux signaux. DĂšs mars 1986, la chaĂźne musicale TV6 (France) exploite simultanĂ©ment les deux signaux jusqu’à son arrĂȘt en 1987. M6 exploite simultanĂ©ment les deux signaux du 1er mars 1987 jusqu’en 2001, exceptĂ©s les dĂ©crochages locaux qui conservent les deux modes. La chaĂźne 5e renommĂ©e ensuite France 5 exploite simultanĂ©ment les deux signaux et arrĂȘte l'identifiant trame en 1998, pour dĂ©velopper le tĂ©lĂ©texte et le PDC. Arte France qui partage le temps d’antenne et les canaux de la 5e) exploite simultanĂ©ment les deux signaux jusqu'en 1998. TF1 et France 2 abandonnent la double identification Ă  l’automne 2005. France 3 supprime l'identification trame en , sur son signal national. Les chaines de TV locales diffusant encore en hertzien analogique, diffusent uniquement avec les salves SECAM d'identification ligne. TĂ©lĂ© Monte-Carlo / TMC disponible en analogique SECAM sur le satellite TĂ©lĂ©com 2 depuis 1992, ne retransmet que l’identification ligne.

Enregistrement des signaux SECAM en vidéo analogique

Dans le cas de la vidéo destinée au grand public comme la cassette VHS), il existe deux modes de traitement enregistrement/lecture pour signal couleur SECAM.

Magnetoscope multistandard Grundig, 1984.

Le magnétoscope conventionnel SECAM divise l'information couleur par 4 L'information couleurs contenue sur la porteuse modulée est enregistrée à une fréquence inférieure à celle de la porteuse du signal vidéo composite noir et blanc, pour des raisons de qualité et d'économie en bande passante. Le fait d'utiliser la modulation de fréquence pour le signal vidéo, incite les industriels à faire passer la porteuse dans un diviseur de fréquence par 4 et donc, une multiplication par 4 à la restitution. Cette formule permet d'effectuer le traitement avec un matériel bien moins coûteux que la méthode classique utilisée dans les magnétoscopes PAL ou NTSC. Toutefois par conséquent, la qualité du signal couleur restitué à l'écran est sensiblement affectée.

Le magnĂ©toscope de type MESECAM respecte le signal de chrominance SECAM ExploitĂ© en Europe de l’Est, au Levant, en Tunisie, au Maroc, en GrĂšce ou en Suisse romande entre 1978 et 2011, le « Middle-East SECAM » ou MESECAM contourne la restriction de la division par 4 lors de l'enregistrement vidĂ©o. Dans ce systĂšme, les circuits Ă©lectroniques sont au format PAL mais la mĂ©thode de conversion de frĂ©quence utilisĂ©e pour les enregistrements PAL reste standard. Aucune standardisation internationale du format MESECAM n'est normalisĂ©e, du fait que cette formule est basĂ©e sur la combinaison d'un magnĂ©toscope PAL exploitant un signal composite SECAM.

Compatibilité PAL/SECAM et format S-Vidéo

Durant les annĂ©es 1980, les Ă©quipements grand public compatibles Ă  la fois avec le SECAM et le PAL deviennent de plus en plus abordables, du fait de l'industrialisation de masse. En France et dans les pays qui ont adoptĂ© le SECAM, les tĂ©lĂ©viseurs, les camĂ©scopes, les magnĂ©toscopes et les consoles de jeux vidĂ©o sont de plus en plus compatibles avec le standard PAL. Ainsi, la nĂ©cessitĂ© de pouvoir lire des cassettes PAL sur des magnĂ©toscopes SECAM apparaĂźt dĂšs le dĂ©but des annĂ©es 1980. Ce besoin se traduit par la commercialisation de magnĂ©toscopes ou lecteurs bi-standards, dĂšs lors que le tĂ©lĂ©viseur est lui aussi compatible PAL et SECAM. Dans certains pays comme la Suisse, les rĂ©cepteurs analogiques des magnĂ©toscopes VHS PAL avec MESECAM commercialisĂ©s en Suisse Romande sont modifiĂ©s d'origine pour ĂȘtre compatibles CCIR B/G. Avec l'Ă©volution du systĂšme sĂ©parant luminance et chrominance, les magnĂ©toscopes et Ă©quipements S-VidĂ©o, S-VHS ou Hi8 permettent de traiter le problĂšme de l'enregistrement SECAM. De fait, l'appareil est de type PAL et les signaux sont transcodĂ©s en SECAM avant et aprĂšs l'enregistrement. Le format S-VidĂ©o ou Y/C n'exploite jamais une chrominance SECAM (PAL ou NTSC uniquement).

Utilisation professionnelle de l'enregistrement SECAM

À partir de 1967, les chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision et les grandes unitĂ©s de production exploitent les magnĂ©toscopes Ă  bande professionnels au standard SECAM, grĂące Ă  leurs circuits qui respectent le signal chromatique dans son intĂ©gritĂ©. Toutefois, essentiellement pour des motifs de coĂ»ts de revient et de facilitĂ© d'Ă©changes d'images au plan europĂ©en, le standard PAL le remplace peu Ă  peu dans la quasi totalitĂ© des Ă©quipements de production avant la diffusion : camĂ©ras, effets spĂ©ciaux, rĂ©gies, magnĂ©toscopes, unitĂ©s de montage, etc... Seule la partie finale encode le signal en SECAM juste avant qu'il soit vĂ©hiculĂ© sur les rĂ©seaux hertziens, les relais et les Ă©metteurs.

Le standard SECAM reste présent pour certaines retransmissions par satellite pour sa fonction de relais ainsi que sur les réseaux cùblés français jusqu'au début des années 2000. La diffusion hertzienne terreste française en SECAM est définitivement abandonnée en .

En 1982, l'ordinateur Thomson TO-7 peut ĂȘtre Ă©quipĂ© d'un modulateur SECAM.

RĂ©solution image

Il est possible de définir une équivalence en définition de Y, Db et Dr.

Les trois systĂšmes commencent par transformer le signal RVB oĂč le R, le V et le B sont analysĂ©s en 576 lignes (488 en NTSC et PAL 60).

En SECAM, le Y affiche 576 lignes. Le U et le V sont ramenĂ©s Ă  288 lignes oĂč le U provient des lignes paires et le V des lignes impaires. Le Y est modulable en amplitude sur MHz dans un canal MHz pour la norme L, afin de prĂ©server la compatibilitĂ© avec les tĂ©lĂ©viseurs noir et blanc 625 lignes).

Le U et le V sont modulĂ©s en frĂ©quence sur ce mĂȘme canal de maniĂšre alternative Ă  respectivement 4,406 25 MHz et 4,25 MHz.

Toutefois en France Ă  partir du milieu des annĂ©es 1970, la porteuse Y est bridĂ©e Ă  l’émission par TDF Ă  3,6 MHz pour ne pas interfĂ©rer avec les sous porteuses couleurs.

La durĂ©e d’une ligne est de 64 ”s dont 52 ”s de signal utile. Ainsi, le SECAM est bridĂ© Ă  :

  • Y = 3 600 000/25/625*(52/64)*2 ⇒ 374 valeurs discrĂštes Y par ligne.

U et V sont modulĂ©s en frĂ©quence 1 ligne sur 2 respectivement Ă  4,406 25/MHz et 4,25/MHz. On a donc :

  • U = (4 406 250/2) /25/625*(52/64)*2 ⇒ 229 valeurs discrĂštes U pour deux lignes.
  • V = (4 250 000/2) /25/625*(52/64)*2 ⇒ 221 valeurs discrĂštes V pour deux lignes.

À titre de comparaison en PAL :

  • Y = 4 000 000/25/625*(52/64)*2 ⇒ 416 valeurs Y ligne.
  • U = V = (2 570 000/2) /25/625*(52/64)*2 ⇒ 133 valeurs U par ligne, 133 valeurs V par ligne.

et en NTSC :

  • Y = (3 200 000)/30/525*(52/64)*2 ⇒ 330
  • U = V = (1 500 000)/30/525*(52/64)*2 ⇒ 206
DĂ©finitions effectives des composites
SECAM PAL NTSC
Y 374*576 416*576 330*488
U 229*288 133*576 154*488
V 221*288 133*576 154*488

Avantages/inconvénients des trois systÚmes

Les performances des standards couleurs sont directement interdépendantes de la modulation à laquelle ils sont associés. En liaison directe sans modulation (vidéo composite), leurs défauts sont peu ou pas perceptibles.

TypeCaractéristiques
NTSC
  • InstabilitĂ© de la teinte (en tĂ©lĂ©diffusion).
  • InstabilitĂ© de la saturation (surtout en tĂ©lĂ©diffusion).
  • RĂ©solution faible.
  • FrĂ©quence plus Ă©levĂ©e (60 Hz, 30 images par seconde au lieu de 50 Hz, 25 images/seconde), liĂ©e Ă  la frĂ©quence du rĂ©seau Ă©lectrique. Mal adaptĂ©e Ă  la retransmission cinĂ©ma Ă  24 ou 25 images/seconde.
PAL
  • StabilitĂ© de la teinte (en tĂ©lĂ©diffusion).
  • InstabilitĂ© de la saturation (en tĂ©lĂ©diffusion).
  • RĂ©solution Ă©levĂ©e (jusqu'Ă  550 points/ligne) mais bridĂ©e par les porteuses couleurs Ă  416 points/ligne. Les tĂ©lĂ©viseurs Ă©quipĂ©s de filtre en peigne Ă©voluĂ© peuvent dĂ©boucher jusqu'Ă  550 points/ligne, toutefois sans atteindre rĂ©ellement cette performance.
SECAM
  • StabilitĂ© de la teinte (en tĂ©lĂ©diffusion).
  • StabilitĂ© de la saturation (en tĂ©lĂ©diffusion).
  • RĂ©solution Ă©levĂ©e (jusqu'Ă  600 points/ligne) mais bridĂ©e par les porteuses couleurs Ă  374 points/ligne sur la quasi-totalitĂ© des tĂ©lĂ©viseurs. Cette restriction est aggravĂ©e depuis la fin des annĂ©es 1980, par une limitation du signal de luminance Y Ă  3,6 MHz avec la tĂ©lĂ©diffusion de la porteuse audio stĂ©rĂ©o Nicam.


Notes et références

  1. Pascal Griset, Georges Pompidou et la modernitĂ©. Les tensions de l’innovation, 1962-1974, P.I.E-Peter Lang S.A., Editions Scientifiques Internationales, (ISBN 978-9052013299).
  2. « IEC 60050 - International Electrotechnical Vocabulary - Details for IEV number 723-08-11 : "SECAM (colour television) system" », sur electropedia.org (consulté le ).

Liens externes

Références bibliographiques

  1. Chronique 1998, p. 53.
  2. Chronique 1998, p. 402.
  3. Chronique 1998, p. 88.
  4. Chronique 1998, p. 79.
  5. Chronique 1998, p. 98.
  6. Chronique 1998, p. 100.
  7. Chronique 1998, p. 110.
  8. Chronique 1998, p. 116.
  9. Chronique 1998, p. 122.
  • Raymond Marcillac, Chronique de la tĂ©lĂ©vision, Paris, Editions Chronique, (ISBN 978-2905969767).

Bibliographie

  • Les secrets de l’image vidĂ©o, par Philippe BellaĂŻche, Ă©ditions Eyrolles, , (ISBN 2-2121-2284-5)

Voir aussi

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