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RTF Télévision 2

RTF Télévision 2, également appelée deuxième chaîne de la RTF, est une chaîne de télévision généraliste nationale française de la Radiodiffusion-télévision française diffusée du au , date à laquelle elle devient ORTF Télévision 2.

RTF Télévision 2
Caractéristiques
Création
Disparition
Propriétaire
Format d'image
Langue
Pays
Statut
Généraliste nationale publique
Siège social

Histoire de la chaîne

Début mai 1959, le gouvernement annonce la création d'une seconde chaîne de télévision à la Radiodiffusion-télévision française (RTF). Les services techniques de la RTF procèdent à plusieurs essais en vue de diffuser depuis l'émetteur de la tour Eiffel un deuxième programme au standard 819 lignes VHF aux mêmes normes que l'unique chaîne alors en service sur le canal 8A. Les transmissions sur les canaux voisins (pour permettre la réception avec la même antenne) se soldent par des échecs, la réception étant fortement brouillée sur l'une ou l'autre des deux fréquences[1]. Le recours à une diffusion sur la nouvelle bande de fréquences UHF (471-860 MHz, canaux 21 à 65), associée à la définition au standard 625 lignes en usage dans la quasi-totalité des pays européens, s'avère alors indispensable pour cette nouvelle deuxième chaîne de télévision de la RTF qui obtient en les crédits nécessaires du gouvernement pour sa mise en place.

Expérimentation de la télédiffusion en couleur

Pour ne pas subir l'adoption du standard de télévision couleur nord-américain NTSC, le 25 mai 1956, l'ingénieur français Henri de France dépose un premier brevet du standard couleur SECAM[alpha 1]. Durant plusieurs années, il tente de l'associer à la norme haute définition noir et blanc française en 819 lignes. Mais au cours de l'année 1960, Henri de France abandonne ces développements alors que la future deuxième chaîne nationale française choisit officiellement la norme européenne à 625 lignes[alpha 2].

Entre 1960 et 1967 où la télédiffusion en couleur est officellement exploitée pour la deuxième chaîne nationale française, plusieurs étapes marquent son développement.

Le 20 décembre 1961, le premier émetteur 625 lignes au standard couleur SECAM est installé sur la tour Eiffel à Paris et commence à diffuser des émissions expérimentales en couleur[alpha 1]. Il préfigure la future deuxième chaîne nationale publique française.

Le 16 mai 1963, la tour Eiffel permet au puissant émetteur expérimental (100 kilowatts) de la deuxième chaîne RTF, de diffuser un programme en couleur SECAM sur le canal 22 en UHF[alpha 3]. En juillet 1963, la deuxième chaîne RTF encore expérimentale, diffuse pour la première fois en couleur SECAM, plusieurs mires en couleur ainsi que la légendaire photographie du visage souriant de « la Niçoise »[alpha 4].

Le 13 septembre 1963, la RTF procède à une expérimentation publique de télédiffusion en SECAM[alpha 1].

Fin 1963 : Ouverture d'antenne en noir et blanc

RTF Télévision 2, que l'on nomme communément la deuxième chaîne, émet un premier programme de façon expérimentale en noir et blanc, le . Après l'annonce de bienvenue de la speakerine Michèle Demai, Robert Bordaz, directeur général de la RTF, proclame officiellement le lancement de la deuxième chaîne. Suit une courte apparition d'une seconde speakerine, Renée Legrand, puis d'une troisième, Denise Fabre qui fait le lancement de l’émission Du côté de la musique avec le film La Guitare, réalisé par Claude Boissol sur une musique interprétée par Francisco Sera et Georges Moustaki[2]. La diffusion s'opère sur le canal 22 UHF de l'émetteur de la tour Eiffel, repris simultanément sur la première chaîne afin de permettre aux téléspectateurs encore peu équipés de postes récepteurs UHF de la découvrir. En plus de Renée Legrand, qui y officie depuis les préparatifs de cette 2ème chaîne, Denise Fabre, Michelle Demai et Chantal Alban sont également engagées comme speakerines. Des programmes expérimentaux sont ensuite diffusés deux fois par semaine (le week-end) dès le .

La diffusion du programme quotidien régulier débute le à 19h, date et heure de son inauguration officielle en présence du directeur général de la RTF, Robert Bordaz[3], sur les émetteurs de Paris-tour Eiffel et Lyon-Fourvière, puis sur celui de Bouvigny à la fin mai et de Marseille à la fin juin[4].

En 1964, le standard couleur SECAM est officiellement adopté par la France et l'Union soviétique.

Les réformes de la radiodiffusion et télévision s'achèvent le avec le remplacement de la RTF par l'Office de radiodiffusion télévision française (ORTF) dont le statut gagne en autonomie en n'étant plus placée que sous la tutelle du ministère de l'Information afin de contrôler le respect de ses obligations de service public. Âgée de seulement quelques mois, RTF Télévision 2 ferme son antenne le vendredi en fin de soirée et laisse la place le lendemain à ORTF Télévision 2, également appelée deuxième chaîne de l'ORTF.

Identité visuelle

La deuxième chaîne de la RTF ne dispose pas de logo propre lors de sa création. Elle reprend le sigle RTF Télévision de la première chaîne avec une indication RTF Télévision 2 en début d'indicatif d'ouverture d'antenne qui anime un fond bicolore noir et blanc et un cercle de flèches se transformant en ellipses pour former le logo RTF Télévision, évoquant aussi bien des ondes radioélectriques que le système solaire ou la course d'un électron dans un univers fermé, sur un thème musical de R. David et J.-P. Calvet intitulé Au-delà de l'espace[5].

Organisation

Dirigeants

Capital

RTF Télévision 2 est un service de la Radiodiffusion-télévision française, établissement public à caractère industriel et commercial dont le capital est détenu à 100 % par l'État.

Sièges

La direction générale de la Radiodiffusion-télévision française siège dans la nouvelle « Maison » de la RTF au 116 avenue du Président-Kennedy, dans le 16e arrondissement de Paris.

La direction de la télévision, les studios, régies et locaux techniques sont répartis entre les huit étages du Centre Alfred Lelluch[N 2], situé au 13-15 rue Cognacq-Jay dans le 7e arrondissement, et les vastes studios modernes des Buttes Chaumont qui produisent la quasi-totalité des programmes diffusés.

Programmes

À partir du , les programmes de RTF Télévision 2, diffusés vingt-trois heures par semaine, sont conçus pour être récréatifs et gais, et surtout complémentaires de ceux diffusés sur la première chaîne afin d'offrir aux téléspectateurs la possibilité d'effectuer un choix de programmes entre les deux chaînes de télévision de la RTF. Avec cette deuxième chaîne, la RTF souhaite explorer des genres nouveaux en faisant appel à l'imagination des auteurs[6].

Une semaine après le lancement de cette deuxième chaîne, un micro-trottoir présenté par André Leclerc (le complice de Jean Nohain dans l'émission 36 Chandelles) est diffusé à sur RTF Télévision (Première Chaîne) dans le cadre de l'émission Au-delà de l'écran pour faire connaître les premières réactions des téléspectateurs[7].


Séries

Voici une liste de séries, classées par origine et ordre de diffusion, qui ont été diffusées sur RTF Télévision 2 :

Séries françaises
Séries américaines
Séries australiennes
Séries britanniques

Présentateurs et animateurs

Speakerines

Audience

RTF Télévision 2 n'est reçue que par 20 % des Français et son audience en souffre grandement.

Diffusion

RTF Télévision 2 est diffusée par la régie de diffusion de la RTF en bande IV au standard européen de 625 lignes sur le nouveau réseau d'émetteurs analogiques hertziens UHF de Paris-tour Eiffel (canal 22) et de Lyon-Fourvière (canal 58) en , puis de Bouvigny (canal 21) à la fin et de Marseille à la fin . La chaîne a exploité le canal 2 en France dans la bande VHF.

Notes et références

Notes

  1. Le directeur des programmes est nommé directement en Conseil des ministres.
  2. Ingénieur en chef de la radiodiffusion française, Alfred Lelluch est un opposant de la première heure à la politique de Vichy. Il est lieutenant-colonel FFI dans le groupe de la radiodiffusion française et directeur technique de la radiodiffusion insurrectionnelle. Il met en fabrication ou détourne de leur destination plusieurs dizaines d’émetteurs provenant des laboratoires radio-électriques de Clermont-Ferrand, organise la livraison de ce matériel et organise la répartition des émetteurs radio sur l’ensemble du territoire pour permettre à la radio de se faire entendre dès le départ de l’ennemi, malgré la destruction presque totale de son réseau national. Arrêté et torturé part la Gestapo et la milice le 15 mai 1944, il est fusillé le 29 juillet 1944 à Aulnat dans le Puy-de-Dôme.

Références

Références bibliographiques

  1. Chronique 1998, p. 402.
  2. Chronique 1998, p. 88.
  3. Chronique 1998, p. 98.
  4. Chronique 1998, p. 100.
  • Raymond Marcillac, Chronique de la télévision, Paris, Editions Chronique, (ISBN 978-2905969767).


Voir aussi

Articles connexes

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