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Phrase simple en hongrois

Cet article se limite Ă  la partie de la syntaxe du hongrois qui traite, dans la vision de la grammaire traditionnelle, des types de phrases simples, des fonctions syntaxiques dans celles-ci, des questions liĂ©es Ă  l’accord entre les termes de la phrase simple, et de l’ordre des mots dans celle-ci.

Classification des phrases simples

Les phrases simples peuvent ĂȘtre classĂ©es selon leur structure, selon l’acte de langage qu’elles rĂ©alisent et selon leur aspect positif ou nĂ©gatif[1].

Types de phrases simples selon leur structure

La phrase non analysable est dĂ©pourvue du rapport sujet–verbe qui, d’ailleurs, ne lui est pas nĂ©cessaire. Elle peut ĂȘtre subdivisĂ©e en :

  • phrase non rĂ©digĂ©e, si elle est constituĂ©e d’un seul mot (mot-phrase), autre qu’un verbe Ă  un mode personnel : Jaj! « AĂŻe ! », Szia! « Salut ! », Igen « Oui », Nem « Non » ;
  • phrase rĂ©digĂ©e, si elle contient au moins un syntagme sans verbe : JĂł Isten! « Bon Dieu ! », No Ă©s maga, kedves kollĂ©ga? « Et vous, cher collĂšgue ? »

La phrase analysable contient au moins un verbe Ă  un mode personnel. Elle peut ĂȘtre de plusieurs types. D’un certain point de vue, elle peut ĂȘtre minimale ou dĂ©veloppĂ©e.

  • La phrase minimale peut ĂȘtre constituĂ©e d’un verbe seul qui exprime un phĂ©nomĂšne mĂ©tĂ©orologique (VillĂĄmlik « Il y a des Ă©clairs », Havazik « Il neige », Fagy « Il gĂšle »), d’un sujet et d’un verbe (A nyĂșl fut « Le liĂšvre court ») ou d’un sujet, d’un verbe et d’un complĂ©ment sans lequel les deux premiers ne peuvent pas constituer une phrase : Kati a könyvet olvassa « Kati lit le livre » (l’objet a könyvet « le livre » est indispensable, puisque le verbe est Ă  la conjugaison objective) ; ZsĂłfi jĂĄrtas a matematikĂĄban « ZsĂłfi est forte en maths » (l’attribut jĂĄrtas « forte » ne peut exister sans complĂ©ment).
  • La phrase dĂ©veloppĂ©e contient, en plus de ceux de la phrase minimale, des termes dont l’élimination n’affecte pas le caractĂšre minimal de la phrase : Kati a tegnap megvett könyvet olvassa « Kati lit le livre achetĂ© hier ».

D’un autre point de vue, la phrase analysable peut ĂȘtre complĂšte ou incomplĂšte.

  • Une phrase complĂšte contient tous les termes nĂ©cessaires Ă  l’organisation interne de l’énoncĂ© donnĂ© : JĂĄnos elutazik holnap « JĂĄnos part demain ».
  • Une phrase incomplĂšte se rĂ©duit aux termes essentiels dans la situation de communication donnĂ©e, pouvant ĂȘtre complĂ©tĂ©e facilement. On en trouve surtout dans les dialogues : – Ki utazik el holnap? – JĂĄnos « – Qui part demain ? – JĂĄnos ».

Types de phrases simples selon l’acte de langage rĂ©alisĂ©

Ces types de phrases se caractĂ©risent par leur structure syntaxique et intonative, par certains types de mots qu’elles contiennent et par le mode de leur verbe. Il y a cinq espĂšces de phrases selon cette typologie : dĂ©clarative, optative, impĂ©rative, interrogative et exclamative, chacune comportant des sous-espĂšces.

La phrase dĂ©clarative peut ĂȘtre :

  • assertive, dont le verbe est Ă  l’indicatif : AndrĂĄs teniszezik « AndrĂĄs joue au tennis » ;
  • non assertive, dont le verbe peut ĂȘtre au conditionnel : VehetnĂ©nk valami finomat « On pourrait acheter quelque chose de bon ».

La phrase optative a deux sous-espĂšces, dĂ©limitĂ©es selon le mode de leur verbe et les particules qu’elle peut contenir. Ainsi y a-t-il :

  • des phrases optatives dont le verbe est au conditionnel, et qui peut ĂȘtre un verbe potentiel, c’est-Ă -dire avec le suffixe -hat/-het. Ces phrases contiennent toujours une particule exprimant le souhait : BĂĄrcsak ehetnĂ©nk valami finomat ! « Si seulement on pouvait manger quelque chose de bon ! » D’autres particules utilisables dans ce type de phrase sont bĂĄr (synonyme de bĂĄrcsak), csak « seulement », ha « si ».
  • des phrases optatives dont le verbe est Ă  l’impĂ©ratif[2], et qui peuvent comporter les particules csak ou hadd, ayant l’une des structures ci-aprĂšs :
    • avec un verbe moyen exprimant un dĂ©sir ou un vƓu : GyĂłgyulj meg ! « Remets-toi vite (de ta maladie) ! » ;
    • avec le verbe lesz « ĂȘtre » : Legyen kĂ­vĂĄnsĂĄgod szerint ! « Que ton dĂ©sir soit exaucĂ© ! » ;
    • avec un verbe copulatif + un attribut : Csak ne lĂ©gy beteg a fagylalttĂłl ! « Pourvu que tu ne tombes pas malade Ă  cause de cette glace ! » ;
    • avec un verbe actif et la particule hadd, exprimant une demande, une concession, un dĂ©sir : Hadd menjenek a gyerekek ! « Qu’ils y aillent, les enfants ! » ;
    • avec un verbe actif et un sujet inanimĂ© ou inactif : KĂ­sĂ©rjen utadon sok szerencse ! « Que la chance t’accompagne sur ton chemin ! »

La phrase impĂ©rative a pour sujet la personne Ă  laquelle elle est adressĂ©e, et son verbe peut ĂȘtre actif, factitif ou rĂ©flĂ©chi, Ă  l’impĂ©ratif. Le plus souvent, elle s’adresse Ă  la 2e personne (Vidd le a szemetet! « Descends la poubelle ! »), parfois Ă  la 1re personne du pluriel : MenjĂŒnk egy kicsit gyorsabban! « Marchons un peu plus vite ! » Cela peut aussi ĂȘtre une phrase non analysable qui a pour terme principal un nom (FutĂĄs! « Cours ! / Courons ! / Courez ! ») ou un infinitif exprimant une injonction : FelĂĄllni! « Debout ! »

La phrase interrogative est de plusieurs sortes :

  • totale (Ă  laquelle la rĂ©ponse est « oui » ou « non »), qui peut contenir les particules interrogatives -e ou ugye : Ízlett(-e) a leves? « Tu as aimĂ© la soupe? », (Ugye) jĂł a leves? « (N’est-ce pas que) la soupe est bonne ? » ;
  • disjonctive, qui contient la conjonction vagy « ou », proposant un choix, et Ă  laquelle on peut rĂ©pondre par is 
, is « et 
 et » ou sem 
, sem « ni 
 ni » : Busszal vagy vonattal mĂ©sz? « Tu prends le bus ou le train ? » ;
  • partielle, qui se rapporte Ă  un terme de la phrase et qui commence toujours par un pronom ou un adverbe pronominal interrogatif. La rĂ©ponse Ă  ce type de phrase peut ĂȘtre le terme visĂ© ou un syntagme, ou bien une phrase qui le contient : – Mikor jöttĂ©l haza? – Az elƑbb « – Quand es-tu rentrĂ©(e) ? – Tout Ă  l’heure » ;
  • ouverte, commençant toujours par un mot interrogatif et nĂ©cessitant une rĂ©ponse dĂ©veloppĂ©e, parfois constituĂ©e de plusieurs phrases : – Hogyan lehet ezt megoldani? – VĂ©lemĂ©nyem szerint a következƑkĂ©ppen: 
 « – Comment peut-on rĂ©soudre cela ? – À mon avis, de la maniĂšre suivante : 
 »

Une catĂ©gorie Ă  part de phrase interrogative est celle qui complĂšte une phrase dĂ©clarative. Elle est constituĂ©e par un mot-phrase, par exemple un mot de nĂ©gation, par une particule ou, Ă©ventuellement, par un adverbe ou un adjectif : JĂł a leves,ugye / igaz / mi / nem? « Elle est bonne, la soupe, n’est-ce pas / vrai / hein / non ? » ; Moziba megyĂŒnk, jĂł? « On va au cinĂ©ma, d’accord ? »

Il y a un type de phrase interrogative qu’on ne peut dĂ©limiter que d’un point de vue pragmatique, c’est la question rhĂ©torique : MiĂ©rt mondtam el ezeket a szempontokat? AzĂ©rt, hogy jobban lĂĄssuk
 « Pourquoi ai-je Ă©voquĂ© ces points de vue ? Afin que l’on puisse mieux voir
 »

La phrase exclamative peut contenir :

  • une interjection : Jaj minden ĂĄrulĂłnak! « Malheur Ă  tous les traĂźtres ! » ;
  • une particule exclamative ou un autre mot exclamatif : De jĂł ez a leves! « Qu’elle est bonne, cette soupe ! », Olyan kellemes napozni! « C’est tellement agrĂ©able de prendre le soleil ! » ;
  • une interjection et une particule exclamative ou un autre mot exclamatif : Jaj de jĂł a habos sĂŒtemĂ©ny! « Oh, qu’il est bon, le gĂąteau Ă  la crĂšme chantilly ! »

Types de phrases simples selon leur aspect positif ou négatif

Une phrase positive est une phrase dont le verbe n’est pas niĂ©, c’est-Ă -dire auquel il n’est associĂ© aucun mot de nĂ©gation. Si un autre terme de la phrase est niĂ©, la phrase reste positive : Nem Ƒ törte be az ablakot « Ce n’est pas lui/elle qui a cassĂ© la vitre ».

Une phrase négative a le verbe nié (voir en détail sur ce type de phrase Le mot de négation).

Fonctions syntaxiques dans la phrase simple

Dans les grammaires du hongrois, les fonctions syntaxiques sont traitées en partie de façon semblable, en partie différemment par rapport à leur traitement dans les grammaires du français[3].

Selon Keszler 2000, les fonctions syntaxiques dans la phrase simple sont[4] :

Terme hongroisTraduction du terme hongroisCorrespondant dans la grammaire traditionnelle du français
ållítmånyprédicatverbe de la phrase simple
alanysujetsujet
tĂĄrgyobjetcomplĂ©ment d’objet direct
hatĂĄrozĂłk:complĂ©ments:complĂ©ments circonstanciels et d’objet indirect :
– helyhatĂĄrozĂłcomplĂ©ment de lieucomplĂ©ment circonstanciel de lieu
– idƑhatĂĄrozĂłcomplĂ©ment de tempscomplĂ©ment circonstanciel de temps
– szĂĄmhatĂĄrozĂłcomplĂ©ment numĂ©riquecatĂ©gorie de complĂ©ment circonstanciel de maniĂšre
– ĂĄllapothatĂĄrozĂłcomplĂ©ment d’étatcatĂ©gorie de complĂ©ment circonstanciel de maniĂšre
– eredethatĂĄrozĂłcomplĂ©ment d’originecatĂ©gorie de complĂ©ment d’objet indirect
– eredmĂ©nyhatĂĄrozĂłcomplĂ©ment de rĂ©sultatcatĂ©gorie de complĂ©ment d’objet indirect
– tĂĄrshatĂĄrozĂłcomplĂ©ment d’accompagnementcomplĂ©ment circonstanciel d’accompagnement
– mĂłdhatĂĄrozĂłcomplĂ©ment de maniĂšrecomplĂ©ment circonstanciel de maniĂšre
– okhatĂĄrozĂłcomplĂ©ment de causecomplĂ©ment circonstanciel de cause
– cĂ©lhatĂĄrozĂłcomplĂ©ment de butcomplĂ©ment circonstanciel de but
– tekintethatĂĄrozĂłcomplĂ©ment de relationcatĂ©gorie de complĂ©ment d’objet indirect
– fok-mĂ©rtĂ©k hatĂĄrozĂłcomplĂ©ment de degrĂ©/mesurecatĂ©gorie de complĂ©ment circonstanciel de maniĂšre
complément circonstanciel de conséquence
– eszközhatĂĄrozĂłcomplĂ©ment de moyencomplĂ©ment circonstanciel de moyen
complément d'agent
– rĂ©szeshatĂĄrozĂłcomplĂ©ment d’attributioncatĂ©gorie de complĂ©ment d’objet indirect
– hasonlĂ­tĂł hatĂĄrozĂłcomplĂ©ment de comparaisoncomplĂ©ment circonstanciel de comparaison
– aszemantikus hatĂĄrozĂłk[5]complĂ©ments asĂ©mantiquesdivers complĂ©ments d’objet indirect
jelzƑépithÚteépithÚte
complément du nom

Le prédicat verbal (Az igei ållítmåny)

Ce type de prĂ©dicat peut exprimer plusieurs sortes de procĂšs : une action du sujet (A gyerekek dolgozatot Ă­rnak « Les enfants passent un devoir sur table »), un Ă©vĂ©nement indĂ©pendant de la volontĂ© du sujet (A hajĂł elsĂŒllyedt « Le bateau a coulĂ© »), un changement qui a pour rĂ©sultat un Ă©tat du sujet (A barĂĄtom megbetegedett « Mon ami est tombĂ© malade ») ou l’existence (Vannak mĂ©g hibĂĄk « Il y a encore des erreurs »), avec la modalitĂ© et le temps de ceux-ci, s’accordant en personne et en nombre avec le sujet. Pour exprimer l’existence, le verbe peut parfois ĂȘtre sous-entendu Ă  la 3e personne du singulier (Itt a nyĂĄr! « C’est l’étĂ© ! », Hol a könyvem? « OĂč est mon livre ? »), ces phrases Ă©tant structurellement incomplĂštes.

Il y a aussi des phrases dont le terme principal est un infinitif, le prĂ©dicat exprimĂ© par le verbe lehet pouvant ĂȘtre sous-entendu : Innen lĂĄtni (lehet) a Balatont « D’ici on peut voir le lac Balaton ».

Le prédicat nominal (A névszói ållítmåny)

Dans le cas de ce type de prĂ©dicat, le sens lexical (notionnel) est portĂ© par un type de mot nominal (un nom, un adjectif, un numĂ©ral ou un pronom) dont la fonction correspond Ă  ce qu’on appelle en grammaire française attribut. Les traits grammaticaux propres au verbe sont exprimĂ©s par un verbe copulatif qui assure la liaison entre le sujet et l’attribut. Le plus souvent, le verbe copulatif est van/lesz « ĂȘtre », parfois marad « rester » ou mĂșlik « passer » (se rapportant Ă  l’ñge ou Ă  l’heure). À l’indicatif prĂ©sent, 3e personne du singulier et du pluriel, le verbe copulatif van (pluriel vannak) est obligatoirement omis (GĂ©za olyan jĂł matematikus, mint MiklĂłs « GĂ©za est un mathĂ©maticien aussi bon que MiklĂłs »), sauf si le prĂ©dicat exprime une qualitĂ© ou une mesure. Dans ce cas, le verbe copulatif est le mot portant l’accent le plus fort dans la phrase : GĂ©za van olyan jĂł matematikus, mint MiklĂłs « GĂ©za est un mathĂ©maticien au moins aussi bon que MiklĂłs ». Exemples de prĂ©dicats nominaux :

  • avec un nom : ÉdesanyĂĄm a legjobb barĂĄtnƑm volt «Ma mĂšre Ă©tait ma meilleure amie », Harry Potter a mai gyerekek regĂ©nyhƑse « Harry Potter est le hĂ©ros de roman des enfants de nos jours » ;
  • avec un adjectif : Ɛ mindig hatĂĄrozott marad «Il/Elle reste toujours rĂ©solu(e) », Az öcsĂ©m a nyĂĄron mĂșlt hĂșszĂ©ves « Mon frĂšre a eu vingt ans l’étĂ© dernier » (littĂ©ralement « 
 a passĂ© vingt ans 
 ») ;
  • avec un numĂ©ral : KĂ©tszer kettƑ nĂ©gy « Deux fois deux font quatre » ;
  • avec un pronom : Ki Ƒ ? « Qui est-il/elle ? », Ez a könyv az enyĂ©m « Ce livre est Ă  moi ».

Structure du prédicat

Du point de vue de sa structure, le prĂ©dicat peut ĂȘtre simple, composĂ©, double ou multiple.

Seul le prĂ©dicat verbal peut ĂȘtre simple, qu’il soit Ă  une forme temporelle simple ou composĂ©e : MegĂ­rtam holnapra a fogalmazĂĄst « J’ai Ă©crit ma rĂ©daction pour demain », NyĂĄron GörögorszĂĄgba fogunk utazni « L’étĂ© prochain nous irons en GrĂšce ».

C’est le prĂ©dicat nominal qui est considĂ©rĂ© comme composĂ©, Ă©tant formĂ© de deux Ă©lĂ©ments, mĂȘme quand le verbe copulatif est rĂ©duit Ă  zĂ©ro : SzĂ©p vagy « Tu es beau/belle », Lehettetek volna kedvesebbek is a vendĂ©gekhez « Vous auriez pu ĂȘtre plus gentil(le)s avec les invitĂ©(e)s », Ha nem mĂșlt volna el hĂ©tĂ©ves, most ingyen utazhatna « S’il/Si elle n’avait pas plus de sept ans, il/elle pourrait voyager gratis », Ɛ figyelmes « Il/Elle est attentionnĂ©(e) ».

Le prĂ©dicat verbal, tout comme le prĂ©dicat nominal, peut ĂȘtre double. On trouve un tel prĂ©dicat verbal dans la construction el kell menjĂŒnk « il faut que nous partions », par exemple. Un exemple de prĂ©dicat nominal double est Most aztĂĄn gyors kell legyĂ©l « Eh bien, maintenant il faut que tu sois rapide[6] ».

On considĂšre comme prĂ©dicat multiple deux ou plusieurs prĂ©dicats coordonnĂ©s entre eux, qui ont un mĂȘme sujet. Il peut ĂȘtre verbal ou nominal : Judit olvas Ă©s eszik egyszerre « Judit lit et mange en mĂȘme temps », A gyerekek jĂłk, kedvesek voltak « Les enfants ont Ă©tĂ© sages et gentils ».

Types de mots par lesquels on exprime le sujet

Le sujet peut ĂȘtre exprimĂ© par des mots de plusieurs types, premiĂšrement nominaux, qui ne peuvent ĂȘtre qu’au nominatif :

  • n’importe quelle espĂšce de nom : Folyik a vĂ­z « L’eau coule ».
  • n’importe quelle espĂšce de pronom, sauf egymĂĄs « l’un(e) (
) l’autre », le pronom rĂ©ciproque : Ki jön velem? « Qui vient avec moi ? » Le sujet Ă©tant exprimĂ© par la dĂ©senence personnellle du prĂ©dicat, le pronom personnel en fonction de sujet n’est utilisĂ© que si le locuteur veut mettre en relief la personne de celui-ci : (Te) jĂłl beszĂ©lsz magyarul « (Toi,) tu parles bien hongrois ».
  • des mots substantivĂ©s :
    • un numĂ©ral : « Az 1 ilyenformĂĄn mindig 1 marad » (Attila JĂłzsef) « Le 1 reste ainsi toujours 1 ». Si le numĂ©ral est muni d’un suffixe, il ne peut plus ĂȘtre sujet : NĂ©gyen voltunk az elƑadĂĄson « Nous Ă©tions quatre au spectacle » Ici le numĂ©ral a la fonction de complĂ©ment d’état, le sujet Ă©tant exprimĂ© par la dĂ©sinence du verbe.
    • une interjection : « HĂĄt nem segĂ­t a jaj s az allelĂșja » (Attila JĂłzsef) « Ne sont d’aucun secours les aĂŻes et les allĂ©luias ».

La fonction de sujet peut ĂȘtre remplie par un infinitif aussi :

  • sans suffixe possessif : Nem lehet odamenni « On ne peut pas y aller », Le kell törĂŒlni a port « Il faut essuyer la poussiĂšre » ;
  • avec un suffixe possessif : Le kell törĂŒlnöm a port « Il faut que j’essuie la poussiĂšre ».

Structure du sujet

Le sujet peut ĂȘtre :

  • simple : A kutya ugat « Le chien aboie » ;
  • composĂ©, lorsqu’il est exprimĂ© par un mot de nature nominale + l’infinitif d’un verbe copulatif : JĂł lenne sokĂĄig diĂĄk maradni « Ce serait bien de rester longtemps Ă©tudiant » ;
  • multiple, quand il est formĂ© de deux ou plusieurs mots de nature nominale coordonnĂ©s entre eux et ayant le mĂȘme prĂ©dicat : Kati Ă©s JĂłska ott voltak « Kati et JĂłska y Ă©taient ».

Types de sujets

  • Le sujet est dĂ©terminĂ© quand on peut le dĂ©nommer, en opposition avec le sujet indĂ©terminĂ© et le sujet gĂ©nĂ©ral. Un sujet dĂ©terminĂ© est celui exprimĂ© par le nom muni de l’article dĂ©fini (FĂșj a szĂ©l « Le vent souffle »), par le nom propre sans article (Karcsi a barĂĄtom « Karcsi est mon ami ») ou par un pronom, sauf le pronom indĂ©fini et le pronom gĂ©nĂ©ral : Ez nem fontos « Ce n’est pas important », Te vagy a legszebb « C’est toi la plus belle ». La dĂ©sinence du verbe exprime lui aussi un sujet dĂ©terminĂ© : A legszebb vagy « Tu es la plus belle ».
  • Le sujet indĂ©terminĂ© est exprimĂ© de façon typique par un pronom indĂ©fini : Csengetett valaki « Quelqu’un a sonnĂ© ». La dĂ©sinence de la 3e personne du pluriel exprime un sujet indĂ©terminĂ© s’il ne reprend pas un terme d’une phrase antĂ©rieurement exprimĂ©e ou si le sujet n’est pas gĂ©nĂ©ral : Csengettek « On a sonnĂ© ».
  • Si l’identification ou la qualification reprĂ©sentĂ©e par le prĂ©dicat nominal peut se rĂ©fĂ©rer Ă  n’importe qui ou Ă  n’importe quoi, celui-ci est un sujet gĂ©nĂ©ral. De mĂȘme, si le procĂšs reprĂ©sentĂ© par le prĂ©dicat verbal peut ĂȘtre associĂ© Ă  n’importe quel ĂȘtre ou Ă  n’importe quelle chose, celui-ci/celle-ci est un sujet gĂ©nĂ©ral. Ce type de sujet peut ĂȘtre exprimĂ© par :
    • un pronom gĂ©nĂ©ral : Ezt mindenki tudja « Ça, tout le monde le sait » ;
    • les dĂ©sinences de la 1re personne du pluriel, de la 2e personne du singulier et du pluriel, ou de la 3e personne du pluriel : VigyĂĄzzunk az egĂ©szsĂ©gĂŒnkre! « Prenons soin de notre santĂ© ! », Addig nyĂșjtĂłzkodj, ameddig a takarĂłd Ă©r « Avant de consulter ta fantaisie, consulte ta bourse » (litt. « Étire-toi autant que ta couverture est longue »), « Nem hallottĂĄtok DĂłzsa György hĂ­rĂ©t ? » (SĂĄndor PetƑfi) « N’avez-vous pas entendu parler de György DĂłzsa ? », Azt mondjĂĄk, hogy hosszĂș tĂ©l lesz « On dit que l’hiver sera long » ;
    • les noms az ember « l’homme », a vilĂĄg « le monde », a nĂ©p « le peuple » : Az ember sohasem tudhatja, mi lesz « On ne sait jamais ce qui arrivera[7] ».
    • un infinitif : Hallgatni arany « Le silence est d’or » (litt. « Se taire or »).
  • Le sujet peut ĂȘtre sous-entendu si la notion en cause est prĂ©sente Ă  l’esprit de tous les locuteurs de la langue : Többre nem telik « ne pas pouvoir se permettre davantage » possible Ă  mettre Ă  toutes les personnes (litt. « Cela ne suffit pas pour davantage »), oĂč le sujet sous-entendu est « les ressources matĂ©rielles, financiĂšres ». D’autres exemples : DĂ©lre jĂĄr « Il est presque midi » (litt. « Ça marche vers midi », sujet sous-entendu « le temps »), ÉjfĂ©lt ĂŒtött (litt. « Minuit a sonnĂ© », sujet sous-entendu « l’horloge »), TerĂ­tve van (litt. « Elle est mise », sujet sous-entendu « la table, le couvert »).

Certains prĂ©dicats n’ont pas besoin d’ĂȘtre mis en rapport avec un sujet, celui-ci est donc ∅ : Alkonyodik « Le soir tombe », Fagy « Il gĂšle », Havazik « Il neige ».

L’accord entre sujet et prĂ©dicat

Le prĂ©dicat s’accorde en nombre et en personne avec le sujet[8].

L’accord en nombre
  • Si le sujet est multiple, chacun de ses Ă©lĂ©ments Ă©tant au singulier, le prĂ©dicat est en gĂ©nĂ©ral au singulier, mais il peut ĂȘtre au pluriel aussi : MĂĄtyĂĄs Ă©s JĂłzsef is ott volt/voltak « MĂĄtyĂĄs et JĂłzsef aussi y Ă©taient ». Par contre, le prĂ©dicat peut ĂȘtre seulement au pluriel s’il exprime la rĂ©ciprocitĂ© : PĂ©ter Ă©s PĂĄl barĂĄtok voltak « PĂ©ter et PĂĄl Ă©taient amis », A kĂ©k Ă©s a zöld nem illenek egymĂĄshoz « Le bleu et le vert ne s’assortissent pas », A PetƑfi utca Ă©s a MolnĂĄr utca pĂĄrhuzamosak egymĂĄssal « Les rues PetƑfi et MolnĂĄr sont parallĂšles l’une Ă  l’autre ». L’accord se fait Ă©galement au pluriel si les sujets sont de personnes diffĂ©rentes : Én Ă©s a testvĂ©rem Budapestre utazunk « Moi et mon frĂšre, nous allons Ă  Budapest ».
  • Si le sujet multiple contient des Ă©lĂ©ments de nombres diffĂ©rents, l’accord du prĂ©dicat peut ĂȘtre selon la forme, c’est-Ă -dire avec l’élĂ©ment le plus proche (Egy rendƑr Ă©s katonĂĄk vettek rĂ©szt a mentĂ©sben « C’est un policier et des soldats qui ont participĂ© au sauvetage » ou KatonĂĄk Ă©s egy rendƑr segĂ­tett a mentĂ©sben « Ce sont des soldats et un policier qui ont participĂ© au sauvetage »), ou selon le sens, c’est-Ă -dire au pluriel : PacsirtĂĄk Ă©s egy gĂłlya lĂĄtszanak a fĂ©nykĂ©pen « C’est des alouettes et une cigogne qu’on voit sur la photo ».
  • Si le sujet est au pluriel selon la forme mais reprĂ©sente une unitĂ©, l’accord se fait au singulier : Az EgyesĂŒlt Államok elnökvĂĄlasztĂĄsra kĂ©szĂŒl « Les États-Unis se prĂ©parent pour l’élection prĂ©sidentielle » (nom de pays), GyƑzött a BĂĄcskai Sasok « Ce sont les Aigles de BĂĄcska qui ont vaincu » (nom d’équipe sportive).
  • L’attribut collectif ne s’accorde pas au pluriel : Ɛk a legkivĂĄlĂłbb osztĂĄly « Ce sont eux la classe la meilleure », Szorgalmas kis csapat vagytok « Vous ĂȘtes une petite Ă©quipe assidue au travail ».
  • Le prĂ©dicat peut s’accorder avec l’apposition du sujet quand ces deux derniers sont de nombres diffĂ©rents : KĂĄr, hogy Ă©ppen a csoportvezetƑk, a kĂ©t legismertebb fiĂș[9] nem tudott eljönni « Dommage que ce sont justement les chefs d’équipe, les deux gars les plus connus, qui n’ont pas pu venir ».
L’accord en personne
  • Dans le cas du sujet multiple Ă  Ă©lĂ©ments de personnes diffĂ©rentes, le prĂ©dicat est mis obligatoirement au pluriel, Ă  la personne au « numĂ©ro d’ordre » le plus petit : Én Ă©s te szeretjĂŒk egymĂĄst « Moi et toi, nous nous aimons », Ti Ă©s Ƒk mikor ismerkedtetek meg ? « Toi et eux/elles, quand vous ĂȘtes-vous connu(e)s ? »
  • Le pronom relatif en fonction de sujet dans la proposition relative est Ă  la 3e personne, mais s’il se rĂ©fĂšre Ă  un pronom personnel d’une autre personne, le prĂ©dicat de la relative s’accorde avec le pronom personnel auquel la relative est subordonnĂ©e : Én, aki mindent megtettem Ă©rtetek, most egyedĂŒl maradtam « Moi, qui ai tout fait pour vous, maintenant je suis restĂ©(e) tout(e) seul(e) ».
  • Avec les pronoms personnels de politesse maga et ön « vous », l’accord se fait Ă  la 3e personne, mĂȘme s’ils font partie d’un sujet multiple qui contient Ă©galement un pronom d’une autre personne : Maga, Pista bĂĄcsi Ă©s te, JĂłska, ĂŒljenek ide! « Vous, pĂšre Pista et toi, JĂłska, asseyez-vous lĂ  ! »

L’objet (A tárgy)

Cette fonction syntaxique correspond dans les grammaires du français Ă  celle de complĂ©ment d’objet direct.

Types de mots par lesquels on exprime l’objet

  • un mot de nature nominale, toujours Ă  l’accusatif :
    • un nom : A szĂ­nĂ©sz szerepet tanul « L’acteur apprend un rĂŽle » (objet indĂ©fini), PetƑfit olvasok « Je lis du PetƑfi » (objet Ă  valeur partitive), PetƑfit olvasom « Je lis PetƑfi » (objet dĂ©fini) ;
    • n’importe quelle espĂšce de pronom, par exemple :
      • personnel : Minket nem Ă©rtesĂ­tettĂ©l « Nous, tu ne nous a pas prĂ©venu(e)s » ;
      • rĂ©flĂ©chi : NĂ©zi magĂĄt a tĂŒkörben « Il/Elle se regarde dans la glace » ;
      • rĂ©ciproque : A fiĂșk egymĂĄst kergetik az udvaron « Les garçons se courent aprĂšs dans la cour » ;
      • dĂ©monstratif : Olyat szeretnĂ©k Ă©n is « J’en voudrais un(e) comme cela » ;
    • un mot substantivĂ© : Szeretem a szĂ©pet « J’aime le beau », A vƑlegĂ©ny nemet mondott « Le fiancĂ© a dit non » ;
  • un infinitif : Nem akarok vitatkozni « Je ne veux pas discuter ».

Forme de l’objet

L’objet est le plus souvent marquĂ© formellement, c’est-Ă -dire muni du suffixe casuel (la dĂ©sinence) de l’accusatif, -t (voir les exemples ci-dessus, sauf celui exprimĂ© par l’infinitif).

L’objet peut aussi ĂȘtre non marquĂ©, facultativement, dans les situations suivantes :

  • Si le nom a un suffixe d’objet possĂ©dĂ© : Nem talĂĄlom a szemĂŒvegem(et) « Je ne trouve pas mes lunettes ».
  • Les pronoms personnels de la 1re et de la 2e personnes du singulier : Engem(et) vĂĄr « C’est moi qu’il/elle attend », TĂ©ged(et) hibĂĄztatlak « C’est toi que je rends coupable ». Bien que les formes sans suffixe soient elles aussi spĂ©cifiques pour l’accusatif, l’objet qu’elles expriment est considĂ©rĂ© toujours comme non marquĂ©.
  • Les pronoms rĂ©flĂ©chis de la 1re et de la 2e personnes du singulier : Nem lĂĄtom magam(at) a kĂ©pen « Je ne me vois pas sur la photo », LĂĄtod magad(at)? « Tu te vois ? »

Structure de l’objet

  • Objet simple : Milyen ajĂĄndĂ©kot kĂ©szĂ­tsek neked? « Quel cadeau veux-tu que je te prĂ©pare ? »
  • Un objet composĂ© est formĂ© d’un mot de nature nominale et d’un verbe copulatif Ă  l’infinitif : Riporter szeretnĂ©k lenni « Je voudrais ĂȘtre reporter ».
  • Un objet multiple peut ĂȘtre formĂ© de :
    • deux ou plusieurs mots de nature nominale coordonnĂ©s entre eux : Kiflit Ă©s zsemlĂ©t vettem « J’ai achetĂ© des croissants et des petits pains » ;
    • deux verbes copulatifs Ă  l’infinitif coordonnĂ©s entre eux et un mot de nature nominale : SzeretnĂ©k tanĂĄr lenni Ă©s maradni « Je voudrais ĂȘtre et rester professeur ».
  • Un objet structurĂ© est constituĂ© d’un infinitif qui a son propre objet : PrĂłbĂĄltam verset Ă­rni « J’ai essayĂ© d’écrire de la poĂ©sie ».
  • L’objet est exprimĂ© par un suffixe s’il est de la 2e personne et que le prĂ©dicat soit Ă  la 1re personne, le pronom personnel Ă©tant employĂ© pour le mettre en relief : LĂĄtlak (tĂ©ged) « Je te vois(, toi) ».

Types d’objets

1. Le type de l’objet du point de vue de la dĂ©termination est le critĂšre selon lequel le verbe est Ă  la conjugaison objective (dĂ©finie) ou subjective (indĂ©finie) :

  • L’objet est dĂ©fini s’il est individualisĂ©, identifiĂ©, spĂ©cifiĂ©. Quelques types de tels objets sont :
    • celui exprimĂ© par un nom muni de l’article dĂ©fini : Tanuld meg a verset ! « Apprends le poĂšme ! » ;
    • celui exprimĂ© par un nom propre : Ismerem PĂ©tert « Je connais PĂ©ter » ;
    • celui exprimĂ© par un nom Ă  suffixe possessif, subordonnĂ© Ă  l’infinitif contenu dans un objet structurĂ©, si le possesseur aussi est exprimĂ© : Szeretem Ă©desanyĂĄm leveleit olvasni « J’aime lire les lettres de ma mĂšre » ;
    • celui exprimĂ© par un pronom gĂ©nĂ©ral autre que minden « tout(e), tous, toutes » (BĂĄrmelyiket elviheted « Tu peux emporter n’importe lequel ») ou par un nom ayant pour Ă©pithĂšte un adjectif pronominal gĂ©nĂ©ral : BĂĄrmelyik könyvet elviheted « Tu peux emporter n’importe quel livre ».
  • L’objet est indĂ©fini s’il n’est pas individualisĂ©, identifiĂ©, spĂ©cifiĂ©. Il s’agit d’un tel objet s’il est exprimĂ© principalement par :
    • un nom sans article : A nagymama pulĂłvert köt « Grand-maman tricote un pull » ;
    • un pronom gĂ©nĂ©ral Ă  valeur numĂ©rale (A kiĂĄllĂ­tĂĄson mindent megnĂ©zek « Je regarde tout Ă  l’exposition ») ou un nom ayant pour Ă©pithĂšte un adjectif pronominal gĂ©nĂ©ral Ă  valeur numĂ©rale : A kiĂĄllĂ­tĂĄson minden kĂ©pet megnĂ©zek « Je regarde tous les tableaux Ă  l’exposition » ;
    • un pronom interrogatif ou un nom ayant pour Ă©pithĂšte un adjectif pronominal interrogatif : Mit keresel? « Qu’est-ce que tu cherches ? », Milyen könyvet keresel? « Quel livre cherches-tu ? »

2. Du point de vue sémantique, on peut parler de :

  • objet directionnel – celui vers lequel est dirigĂ©e l’action du sujet, et qui existait dĂ©jĂ  avant cette action : Megtanulta a szerepĂ©t « Il/Elle a appris son rĂŽle » ;
  • objet rĂ©sultant – celui qui apparaĂźt Ă  la suite de l’action du sujet : Az ebĂ©det kĂ©szĂ­tem « Je prĂ©pare le dĂ©jeuner » ;
  • objet Ă  valeur de complĂ©ment circonstanciel, c’est-Ă -dire objet du point de vue formel, ayant la dĂ©sinence -t, mais synonyme syntaxique d’un complĂ©ment circonstanciel proprement-dit :
    • de temps : HĂșsz Ă©vet Ă©ltem falun = HĂșsz Ă©vig Ă©ltem falun « J’ai vĂ©cu (pendant) vingt ans Ă  la campagne » ;
    • numĂ©rique : HĂĄrmat rikkant a rigĂł = HĂĄromszor rikkant a rigĂł « Le merle crie trois fois » ;
    • de lieu : JĂĄrom az utam(at) = Az utamon jĂĄrok « Je vais mon chemin » ;
    • de mesure : Egy kicsit megfĂĄztam = KissĂ© megfĂĄztam « Je suis un peu enrhumĂ©(e) ».

Les compléments (A hatårozók)

Nous appelons ici « complĂ©ments » les fonctions syntaxiques appelĂ©es hatĂĄrozĂłk dans les grammaires du hongrois. Ce terme comprend tous les types de complĂ©ments qui correspondent aux complĂ©ments d’objet indirect et circonstanciels des grammaires du français.

Le complément de lieu (A helyhatårozó)

Ce complĂ©ment rĂ©pond Ă  l’une des questions hol? « oĂč ? », honnan? « d’oĂč ? », merrƑl? « de quelle direction », hovĂĄ? « (vers) oĂč ? », merre? « dans quelle direction ? », meddig? « jusqu’oĂč » et peut complĂ©ter :

  • un verbe Ă  un mode personnel : A földig hajol « Il/Elle se penche jusqu’à terre » ;
  • une forme nominale du verbe[10] :
    • infinitif : Kellemes az erdƑben sĂ©tĂĄlni « C’est agrĂ©able de se promener dans la forĂȘt » ;
    • participe : az asztal alatt alvĂł kutya « le chien dormant sous la table » ;
    • gĂ©rondif : Az erdƑben sĂ©tĂĄlva talĂĄlkoztam vele « Je l’ai rencontrĂ©(e) en me promenant dans la forĂȘt » ;
  • un adjectif : Az alma belĂŒl rohadt « La pomme est pourrie Ă  l’intĂ©rieur ».

Le complĂ©ment de lieu peut ĂȘtre exprimĂ© par :

  • un nom ou un pronom :
    • avec un suffixe[11] exprimant le lieu : A szalonban jĂĄrkĂĄl « Il/Elle va et vient dans le salon », A földig hajol « Il/Elle se penche jusqu’à terre » ;
    • suivi d’une postposition exprimant le lieu : A kutya az asztal alatt alszik « Le chien dort sous la table » ;
  • un adverbe de lieu : Kint dolgozik « Il/Elle travaille dehors », Alul vizes a talaj « En dessous, la terre est humide », Innen hallatszik a zaj « C’est d’ici qu’on entend le bruit ».

Le complĂ©ment de temps (Az idƑhatĂĄrozĂł)

Questions : mikor? « quand ? », miĂłta? « depuis quand ? », mikortĂłl (fogva)? « Ă  partir de quand ? », mikorra? « pour quand ? », meddig? « jusqu’à quand ? »

Types de mots qu’il complùte : verbe ou forme nominale du verbe.

Types de mots qui l’expriment :

  • nom Ă  suffixe : Ezt tavasszal kell elvetni « Il faut semer ça au printemps » ;
  • numĂ©ral Ă  suffixe : HĂ©tkor talĂĄlkozunk « Rendez-vous Ă  sept heures » ;
  • nom Ă  postposition : HĂĄrom Ăłra utĂĄn hĂ­vj fel « Appelle-moi aprĂšs trois heures » ;
  • adverbe de temps : Ma fejezzĂŒk be a munkĂĄt « C’est aujourd’hui que nous finissons le travail », AzĂłta nem lĂĄttam « Je ne l’ai pas vu depuis » ;
  • gĂ©rondif : Az iskolĂĄba menve beszĂ©lgettek « Ils/Elles causaient en allant Ă  l’école ».

Le complément numérique (A szåmhatårozó)

Ce complément exprime la fréquence, la répétition dans le temps du procÚs exprimé par le verbe ou la forme nominale du verbe auquel il est subordonné.

Questions : hånyszor? « combien de fois ? », hånyadszor? « la quantiÚme fois ? »

Types de mots qui l’expriment :

  • numĂ©ral Ă  suffixe : MĂĄr kĂ©tszer szĂłltam neki « Je le lui ai dĂ©jĂ  dit deux fois », Negyedszerre sikerĂŒlt « La quatriĂšme fois, ça a rĂ©ussi » ;
  • numĂ©ral Ă  postposition : NĂ©gy alkalommal voltam nĂĄla « Je suis allĂ©(e) quatre fois chez lui/elle » (litt. « 
 Ă  quatre occasions 
 ») ;
  • adverbe : Gyakran lĂĄtogatom meg a szĂŒleimet « Je rends souvent visite Ă  mes parents ».

Le complĂ©ment d’état (Az ĂĄllapothatĂĄrozĂł)

Ce complĂ©ment exprime l’état oĂč se trouve l’ĂȘtre ou la chose dĂ©nommĂ©s par le sujet, l’objet ou un mot ayant une autre fonction, au cours du procĂšs exprimĂ© par le verbe auquel il est subordonnĂ©.

Types de mots qui l’expriment :

  • mot de nature nominale Ă  suffixe :
    • nom : ÁlmĂĄban felkiĂĄltott « Il/Elle a criĂ© en rĂȘve », HoldvilĂĄgnĂĄl sĂ©tĂĄltak « Il/Elles se sont promenĂ©(e)s au clair de la lune », RendƑrkĂ©nt jött ide « Il est venu en tant que policier » ;
    • pronom : Miben halt meg a beteg ? « De quoi est mort(e) le/la malade ? » ;
    • adjectif : Üresen hagyta a fridzsidert « Il/Elle a laissĂ© le rĂ©frigĂ©rateur vide », ÉrintetlenĂŒl hagyta az Ă©telt « Il/Elle n’a pas touchĂ© Ă  la nourriture » (litt. « 
 a laissĂ© la nourriture intouchĂ©e ») ;
    • numĂ©ral : Ketten voltunk ott « Nous y Ă©tions deux », EgyenkĂ©nt mentek ki « Ils/Elles sont sorti(e)s un(e) Ă  un(e) » ;
  • nom Ă  postposition : MegfĂĄzĂĄs nĂ©lkĂŒl Ășszta meg a telet « Il/Elle a Ă©chappĂ© sans rhume Ă  l’hiver », HavazĂĄs esetĂ©n nem utazom el « S’il neige, je ne pars pas » (litt. « En cas de chute de neige ... »), Ezt desszert gyanĂĄnt fogyasztjĂĄk « C’est consommĂ© comme dessert » ;
  • nom prĂ©cĂ©dĂ© de mint : Mint igazgatĂł szĂłlt hozzĂĄm « Il m’a parlĂ© en tant que directeur » ;
  • adverbe : EgyedĂŒl javĂ­totta meg a kocsijĂĄt « Il/Elle a rĂ©parĂ© sa voiture tout(e) seul(e) » ;
  • gĂ©rondif : MĂ©g Ă©lve talĂĄltak rĂĄ « On l’a retrouvĂ©(e) encore vivant(e) ».

Le complĂ©ment d’origine (Az eredethatĂĄrozĂł)

Ce complĂ©ment exprime l’état, l’ĂȘtre ou la chose qui se trouve Ă  l’origine de l’ĂȘtre ou de la chose dĂ©nommĂ©s par le sujet.

Questions : kibƑl? « de qui ? », mibƑl? « de quoi ? », kitƑl? « de (la part de) qui ? », mitƑl? « de (la part de) quoi ? », kirƑl? « (au sujet) de qui ? », mirƑl? « (au sujet) de quoi ? »

Types de mots qui l’expriment :

  • nom Ă  suffixe : A kĂ©t folyĂł egy forrĂĄsbĂłl ered « Les deux riviĂšres coulent d’une mĂȘme source », A testvĂ©re mĂĄs apĂĄtĂłl szĂĄrmazik « Son frĂšre est d’un autre pĂšre » ;
  • pronom Ă  suffixe : KitƑl van ez az idĂ©zet ? « De qui est cette citation ? » ;
  • nom Ă  postposition : EgyszerƱ emberek közĂŒl kerĂŒlt ki « Il/Elle provient de gens simples » ;
  • pronom Ă  postposition : Valaki rĂ©szĂ©rƑl jĂł javaslat hangzott el « On a entendu une bonne proposition de la part de quelqu’un » ;
  • pronom personnel formĂ© Ă  partir d’une dĂ©sinence[12] : JĂł mĂ©rnök lett belƑle « Il/Elle est devenu(e) un bon ingĂ©nieur » ;
  • adverbe : Az informĂĄciĂł innen kerĂŒlt ki « L’information est sortie d’ici ».

Le complément de résultat (Az eredményhatårozó)

Ce complĂ©ment exprime ce que ou comment devient un ĂȘtre ou une chose dĂ©nommĂ©s par le sujet, l’objet, etc., Ă  la suite du procĂšs exprimĂ© par le verbe auquel il est subordonnĂ©.

Questions : kivĂ©? « que ? » (se rĂ©fĂ©rant Ă  une personne), mivĂ©? « que ? » (se rĂ©fĂ©rant Ă  une chose), mibe? « en quoi ? », mire? « en quoi ? », milyennĂ©? « pour ĂȘtre comment ? », milyenre? « pour ĂȘtre comment ? »

Types de mots qu’il complùte : verbe ou forme nominale du verbe.

Types de mots qui l’expriment :

  • nom Ă  suffixe : FĂŒsttĂ© vĂĄlt az egĂ©sz « Tout s’en est allĂ© en fumĂ©e », Az Ă©telt adagokra osztjĂĄk « On divise la nourriture en portions » ;
  • adjectif Ă  suffixe : FĂ©nyesre csiszolja a gyƱrƱt « Il/Elle polit la bague Ă  la rendre luisante » ;
  • pronom Ă  suffixe : Íme mivĂ© lett a hĂĄz « VoilĂ  ce qu’est devenue la maison » ;
  • adverbe : KettĂ© kell osztani a kĂ©rdĂ©st « Il faut diviser la question en deux ».

Le complĂ©ment d’accompagnement (A tĂĄrshatĂĄrozĂł)

Questions : kivel (egyĂŒtt)? « avec qui ? », mivel (egyĂŒtt)? « avec quoi ? »

Types de mots qu’il complùte : verbe ou forme nominale du verbe.

Types de mots qui l’expriment :

  • nom Ă  suffixe : KenyĂ©rrel eszem a levest « Je mange la soupe avec du pain », Lovastul esett a vĂ­zbe « Il/Elle est tombĂ©(e) Ă  l’eau avec le cheval » ;
  • pronom Ă  suffixe : Mindenkivel barĂĄtkozik « Il/Elle se lie d’amitiĂ© avec tout le monde » ;
  • pronom personnel formĂ© de la dĂ©sinence -val/-vel, avec ou sans la postposition egyĂŒtt « ensemble » : Velem (egyĂŒtt) jött « Il/Elle est venu(e) avec moi » ;
  • nom Ă  suffixe et avec la postposition egyĂŒtt « ensemble » : A barĂĄtjĂĄval egyĂŒtt sĂ©tĂĄl « Il/Elle se promĂšne avec son ami », CsalĂĄdostul egyĂŒtt jött « Il/Elle est venu(e) avec sa famille » ;
  • l’adverbe egyĂŒtt : EgyĂŒtt megyĂŒnk moziba « Nous allons ensemble au cinĂ©ma ».

Le complément de maniÚre (A módhatårozó)

Questions : hogyan? « comment ? », miképpen? « de quelle maniÚre ? », miként? « de quelle maniÚre ? », mi módon? « de quelle maniÚre ? »

Types de mots qu’il complùte : verbe, forme nominale du verbe, adjectif.

Types de mots qui l’expriment :

  • nom Ă  suffixe : FutĂłlĂ©pĂ©sben gyere vissza! « Reviens au pas de course ! », A hosszĂĄban csĂ­kos szoknyĂĄt vett fel « Elle a mis une robe rayĂ©e en long » ;
  • adjectif Ă  suffixe[13] : ElƑvigyĂĄzatosan vezet « Il/Elle conduit prudemment » ;
  • nom Ă  postposition : KĂ­sĂ©ret nĂ©lkĂŒl Ă©nekel « Il/Elle chante sans accompagnement » ;
  • adverbe : Gyalog jĂĄr munkĂĄba . « Il/Elle va Ă  pied Ă  son travail », Így kell ezt csinĂĄlni « C’est comme ça qu’il faut faire ça » ;
  • gĂ©rondif : AggĂłdva nĂ©zett rĂĄm « Il/Elle m’a regardĂ©(e) avec inquiĂ©tude » (litt. « 
 en s’inquiĂ©tant »).

Le complément de cause (Az okhatårozó)

Questions : miért? « pourquoi ? », mi okból? « pour quelle raison ? », mi miatt? « à cause de quoi ? », minek a következtében? « par suite de quoi ? »

Types de mots qu’il complùte : verbe, forme nominale du verbe, adjectif.

Types de mots qui l’expriment :

  • nom Ă  suffixe : HĂĄlĂĄs vagyok önnek az ajĂĄndĂ©kĂ©rt « Je vous suis reconnaissant(e) pour le cadeau », SzerelembƑl nƑsĂŒlt « Il s’est mariĂ© par amour » ;
  • pronom Ă  suffixe : HĂĄlĂĄs vagyok önnek ezĂ©rt « Je vous en suis reconnaissant(e) » ;
  • nom Ă  postposition : A sztrĂĄjk következtĂ©ben csökkent az idegenforgalom « Par suite de la grĂšve, le tourisme a diminuĂ© » ;
  • pronom personnel formĂ© Ă  partir d’une postposition : Miattad törtĂ©nt minden! « Tout est arrivĂ© Ă  cause de toi ! » ;
  • infinitif : FĂ©lek szembeszegĂŒlni « J’ai peur de m’opposer » ;
  • gĂ©rondif : Tudva mirƑl van szĂł, nem kĂ©rdeztem semmit « Sachant de quoi il s’agissait, je n’ai rien demandĂ© » ;
  • mot de nature nominale + verbe copulatif au gĂ©rondif (complĂ©ment de cause composĂ©) : Idegen lĂ©vĂ©n eltĂ©vedt « Étant Ă©tranger(Ăšre), il/elle s’est Ă©garĂ©(e) ».

Le complément de but (A célhatårozó)

Ce complĂ©ment peut ĂȘtre de deux espĂšces :

1. L’une des espĂšces de complĂ©ment de but exprime quel est le but du procĂšs exprimĂ© par le mot auquel il est subordonnĂ©, ou dans l’intĂ©rĂȘt de qui ou de quoi il a lieu.

Questions : miért? « pour quoi ? », mi célból? « dans quel but ? », mi végett? « dans quel but ? »

Types de mots qu’il complùte : verbe, forme nominale du verbe, adjectif.

Types de mots qui l’expriment :

  • nom Ă  prĂ©fixe : A szabadsĂĄgĂ©rt harcolnak « Ils/Elles combattent pour la libertĂ© » ;
  • nom Ă  postposition : A bĂ©kekötĂ©s Ă©rdekĂ©ben fĂĄradoznak « Ils/Elles font des efforts dans l’intĂ©rĂȘt de la paix » ;
  • pronom : A barĂĄtom kezeskedik Ă©rtem « Mon ami garantit pour moi » ;
  • infinitif : Elment munkĂĄt keresni « Il/Elle est allĂ©(e) chercher du travail » ;
  • mot de nature nominale + verbe copulatif Ă  l’infinitif (complĂ©ment de but composĂ©) : Igyekszik pontos lenni « Il/Elle s’efforce d’ĂȘtre Ă  l’heure ».

2. L’autre espĂšce de complĂ©ment de but exprime le fait que l’ĂȘtre ou la chose dĂ©nommĂ©s par un mot ayant une autre fonction est adĂ©quat(e) ou utilisable dans le procĂšs ou dans le rĂŽle qualitatif exprimĂ© par le mot auquel il est subordonnĂ©.

Questions : mire?, mi cĂ©lra?, minek? – le sens des trois questions : « Ă /pour quoi ? »

Types de mots qu’il complùte : verbe, forme nominale du verbe, adjectif.

Types de mots qui l’expriment :

  • nom Ă  suffixe : Ezt a szappant csak ruhamosĂĄsra hasznĂĄlom « Ce savon, je l’utilise seulement pour laver le linge », Pista alkalmas katonĂĄnak « Pista est apte Ă  ĂȘtre soldat » ;
  • nom avec la postposition javĂĄra : Az ifjĂșsĂĄg javĂĄra tesz « Il/Elle agit pour le bien de la jeunesse » ;
  • pronom : Erre nem jĂł az alkohol « L’alcool n’est pas bon pour ça » ;
  • infinitif : KĂ©pes vagyok ezt megoldani « Je suis capable de rĂ©gler ça ».

Le complément de relation (A tekintethatårozó)

Questions : mire nézve? « au regard de quoi ? », milyen tekintetben? « au regard de quoi ? », milyen szempontból? « de quel point de vue ? », mire vonatkozólag? « concernant quoi ? »

Types de mots qu’il complùte : verbe, forme nominale du verbe, adjectif.

Types de mots qui l’expriment :

  • nom Ă  suffixe : EgyetĂ©rtĂŒnk a lĂ©nyegben « Nous sommes d’accord quant Ă  l’essentiel » ;
  • pronom Ă  suffixe : Ebben nem vagyok jĂĄrtas « Ça, je ne m’y connais pas » ;
  • adjectif Ă  suffixe : SzĂ©pnek szĂ©p a kĂ©p, csak tĂșl drĂĄga « Pour ĂȘtre beau, il est beau, le tableau, mais il est trop cher » ;
  • adjectif dĂ©rivĂ© d’un nom avec le suffixe -i + le suffixe -lag/-leg[14] : A film mƱvĂ©szileg kitƱnƑ « Le film est artistiquement excellent » ;
  • nom Ă  postposition : Nem döntöttĂŒnk mĂ©g a rĂ©szleteket illetƑen « Nous n’avons pas encore dĂ©cidĂ© en ce qui concerne les dĂ©tails » ;
  • pronom Ă  postposition : HozzĂĄm kĂ©pest fiatal « Par rapport Ă  moi, il/elle est jeune » ;
  • adverbe : ÁltalĂĄban jĂłl bĂ­rom a meleget « En gĂ©nĂ©ral, je supporte bien la chaleur » ;
  • infinitif : Érteni Ă©rtem az Ă©rvĂ©t, csak nem fogadhatom el « Pour comprendre, je comprends votre argument, mais je ne peux pas l’accepter ».

Le complément de degré/mesure (A fok-mérték hatårozó)

Questions : hogyan? « comment ? », mennyire? « dans quelle mesure ? », mennyivel? « de combien ? », milyen fokban? « à quel degré ? », milyen mértékben? « dans quelle mesure ? »

Types de mots qu’il complĂšte : verbe, forme nominale du verbe, adjectif, numĂ©ral, adverbe, pronom.

Types de mots qui l’expriment :

  • nom, adjectif, numĂ©ral ou pronom Ă  suffixe : ĂĄllig felfegyverzett « armĂ©(e) jusqu’aux dents », hallatlanul Ă©rdekes « incroyablement intĂ©ressant(e) », szĂĄzszor nehezebb « cent fois plus difficile », Eddig Ă©rt a vĂ­z « L’eau arrivait jusque-lĂ  » ;
  • nom, adjectif ou numĂ©ral Ă  postposition : Minden vĂĄrakozĂĄson felĂŒl sikerĂŒlt « Tout a rĂ©ussi au-dessus de toute attente », RettentƑ mĂłd(on) fĂĄradok « Je fatigue affreusement », SzĂĄzezren felĂŒl költöttem « J’ai dĂ©pensĂ© plus de cent mille » (litt. « 
 au-dessus de 
 ») ;
  • adverbe : Ez a fiĂș kissĂ© fĂ©lĂ©nk « Ce garçon est un peu timide » ;
  • gĂ©rondif : KĂ©rve kĂ©rlek, ne menj el ! « Je t’en prie, ne pars pas ! » (litt. « Je te prie en priant 
 »).

Le complément de moyen (Az eszközhatårozó)

Questions : kivel? « avec qui ? », mivel? « avec quoi ? », ki ĂĄltal? « par qui ? », mi ĂĄltal? « par quoi ? », kinek a segĂ­tsĂ©gĂ©vel? « avec l’aide de qui ? », minek a segĂ­tsĂ©gĂ©vel? « Ă  l’aide de quoi ? »

Types de mots qu’il complùte : verbe, forme nominale du verbe.

Types de mots qui l’expriment :

  • nom Ă  suffixe : Majd egy kƑvel verem be a szeget « Je vais enfoncer le clou avec une pierre » ;
  • pronom Ă  suffixe : BĂĄrmivel Ă­rhatsz « Tu peux Ă©crire avec n’importe quoi » ;
  • nom Ă  postposition : HirdetĂ©s ĂĄltal ismerkedtek meg « Ils/Elles se sont connus par les petites annonces ».

Une sous-espĂšce de ce complĂ©ment est celui appelĂ© eszközlƑ hatĂĄrozĂł[15], correspondant au complĂ©ment d’agent des grammaires du français. Il peut ĂȘtre subordonnĂ© Ă  :

  • un verbe factitif : A fiĂĄval mosatja le a kocsijĂĄt « Il/Elle fait laver sa voiture par son fils » ;
  • un verbe passif : A gyerekek ĂĄltal kĂ©szĂ­tett rajzok ƑszintĂ©bbek « Les dessins faits par des enfants sont plus sincĂšres ».

Le complĂ©ment d’attribution (A rĂ©szeshatĂĄrozĂł)

Ce complĂ©ment exprime l’ĂȘtre ou la chose auquel/Ă  laquelle est favorable ou dĂ©favorable le procĂšs exprimĂ© par le verbe ou la qualitĂ© exprimĂ©e par l’attribut auquel il est subordonnĂ©.

Questions : kinek? « à qui ? », minek? « à quoi ? », kinek a részére/szåmåra? « pour qui ? » minek a részére/szåmåra? « pour quoi ? »

Types de mots qu’il complùte : verbe, forme nominale du verbe, adjectif.

Types de mots qui l’expriment :

  • nom Ă  suffixe : Ír a felesĂ©gĂ©nek « Il Ă©crit Ă  sa femme », A dohĂĄnyzĂĄs veszĂ©lyes az egĂ©szsĂ©gre « Fumer est dangereux pour la santĂ© » ;
  • pronom Ă  suffixe : Ennek nem adok semmit « Je ne donne rien Ă  celui-ci » ;
  • pronom personnel formĂ© Ă  partir d’une dĂ©sinence ou d’une postposition : Nekem kĂŒldtĂ©k a levelet « C’est Ă  moi qu’on a envoyĂ© la lettre », SzĂĄmomra nincs remĂ©ny « Il n’y a pas d’espoir pour moi » ;
  • nom Ă  postposition : Nem tudom, mit tartogat a csalĂĄdunk szĂĄmĂĄra a jövƑ « Je ne sais pas ce que rĂ©serve l’avenir Ă  notre famille ».

Le nom ou le pronom avec la dĂ©sinence -nak/-nek et le pronom personnel formĂ© Ă  partir de cette dĂ©sinence, subordonnĂ©s aux verbes van/lesz « ĂȘtre » et nincs(en) (pluriel nincsenek) / sincs(en) (pluriel sincsenek), formes supplĂ©tives nĂ©gatives du verbe van/lesz, constituent aussi le complĂ©ment d’attribution qui exprime le possesseur : PĂ©ternek van kĂ©t barĂĄtja « PĂ©ter a deux amis », Ennek nincs jelentƑsĂ©ge « Ça n’a pas d’importance », Nekem sincs vĂ©lemĂ©nyem « Moi non plus, je n’ai pas d’opinion ».

Le complément de comparaison (A hasonlító hatårozó)

Ce complĂ©ment exprime l’ĂȘtre, la chose, la qualitĂ© ou la quantitĂ© auxquels on compare un autre ĂȘtre, une autre chose, qualitĂ© ou quantitĂ©.

Types de mots qu’il complùte :

  • adjectif au comparatif : A fiĂș magasabb az apjĂĄnĂĄl « Le fils est plus grand que son pĂšre » ;
  • numĂ©ral indĂ©fini au comparatif : Több, mint szĂĄz ember volt ott « Il y avait plus de cent personnes » ;
  • adverbe au comparatif : KorĂĄbban kelt fel a barĂĄtjĂĄnĂĄl « Il/Elle s’est levĂ©(e) plus tĂŽt que son ami » ;
  • pronom au degrĂ© positif qui exprime une comparaison ou un type de mot demandant la conjonction mint « que » : Nem mondhatok mĂĄst, mint Ƒ « Je ne peux pas dire autre chose que lui/elle ».

Types de mots qui l’expriment :

  • type de mot nominal avec la dĂ©sinence -nĂĄl/-nĂ©l :
    • nom : A fiĂș magasabb az apjĂĄnĂĄl « Le fils est plus grand que son pĂšre » ;
    • adjectif : SzebbnĂ©l szebb tĂĄjakat lĂĄttam « J’ai vu des paysages de toute beautĂ© » (litt. « 
 plus beaux que beaux ») ;
    • numĂ©ral : SzĂĄznĂĄl több ember volt ott « Il y avait plus de cent personnes » ;
    • pronom : MindennĂ©l fontosabb az ĂłvatossĂĄg « La prudence est plus importante que tout » ;
  • pronom personnel formĂ© de la dĂ©sinence -nĂĄl/-nĂ©l : Nincs jobb nĂĄlad « Il n’y a pas meilleur(e) que toi » ;
  • mot de nature nominale introduit par la conjonction mint « que » : Ă©desebb, mint a mĂ©z « plus doux/douce que le miel », több, mint szĂĄz « plus de cent ».

Compléments permanents (ållandó hatårozók) ou asémantiques (aszemantikus hatårozók)

Ces complĂ©ments sont associĂ©s Ă  certains verbes ou types de mots nominaux, toujours par la mĂȘme dĂ©sinence ou la mĂȘme postposition (caractĂ©ristiques pour d’autres espĂšces de complĂ©ments), et leur sens ne peut ĂȘtre dĂ©limitĂ© exactement, si bien qu’on ne saurait les inclure dans aucune des espĂšces de complĂ©ments ci-dessus. La plupart des complĂ©ments asĂ©mantiques correspondent Ă  des complĂ©ments d’objet indirect dans les grammaires du français. Les questions auxquelles ils rĂ©pondent contiennent des mots interrogatifs avec les dĂ©sinences ou les postpositions dont sont munis les complĂ©ments en cause.

Types de mots qu’ils complùtent : verbe, forme nominale du verbe, adjectif.

Types de mots qui les expriment :

  • nom ou pronom avec des dĂ©sinences variĂ©s :
BĂ­zom a jövƑben « J’ai confiance en l’avenir » ;
Jó vagyok fizikåból « Je suis bon(ne) en physique » ;
Min dolgozol ? « À quoi travailles-tu ? » ;
Gondoskodik az anyjĂĄrĂłl « Il/Elle s’occupe de sa mĂšre » ;
Kívåncsi vagyok az eredményre « Je suis curieux(euse) du résultat » ;
Minden a hatĂĄrozatunktĂłl fĂŒgg « Tout dĂ©pend de notre dĂ©cision » ;
Az eladĂł kedves minden vevƑhöz « Le vendeur est aimable avec tous les clients » ;
Adós vagyok a banknak « Je suis débiteur(trice) à la banque » ;
Elégedett vagyok az eredménnyel « Je suis satisfait(e) du résultat » ;
  • nom ou pronom avec les postpositions des exemples :
Áskålódtak a miniszter ellen « Ils intriguaient contre le ministre » ;
Jó a gyerekek irånt « Il/Elle est bon(ne) avec les enfants » ;
Óvatos vagyok akĂĄrkivel szemben « Je suis prudent(e) Ă  l’égard de n’importe qui » ;
FelmentettĂ©k a feladat alĂłl « On l’a dĂ©chargĂ©(e) de cette tĂąche » ;
  • pronom personnel formĂ© Ă  partir de dĂ©sinences variĂ©s ou des postpositions des exemples antĂ©rieurs :
BĂ­zom benned « J’ai confiance en toi » ;
Ne harcolj ellenem ! « Ne lutte pas contre moi ! », etc. ;
  • infinitif : Igyekszem nem hibĂĄzni « Je m’efforce de ne pas faire d’erreur ».

L’épithĂšte (A jelzƑ)

L’épithĂšte peut ĂȘtre des types suivants : 1. qualitative (avec deux espĂšces, qualificative et de dĂ©signation) ; 2. quantitative ; 3. possessive ; 4. apposition.

L’épithĂšte qualitative (A minƑsĂ©gjelzƑ)

Ce type d’épithĂšte peut ĂȘtre exprimĂ© par :

  • un adjectif qualificatif :
    • non dĂ©rivĂ© : Piros almĂĄt vettem a piacon « J’ai achetĂ© des pommes rouges au marchĂ© », A nĂ©zƑknek tetszik az Ășj film « Les spectateurs aiment le nouveau film » ;
    • dĂ©rivĂ© d’un adverbe, avec le suffixe -i : Vonzanak a tĂĄvoli hegyek « Je suis attirĂ©(e) par les montagnes lointaines » ;
    • dĂ©rivĂ© d’un nom, avec le suffixe : -sĂł : A tolvaj a hĂĄtsĂł ajtĂłn surrant be « Le voleur s’est introduit par la porte arriĂšre » ;
  • un adjectif pronominal :
    • dĂ©monstratif : Sokat hallottam errƑl a filmrƑl « J’ai entendu beaucoup de choses au sujet de ce film » ;
    • gĂ©nĂ©ral : BĂĄrmelyik könyvet elolvasom « Je lis n’importe lequel des livres » ;
    • interrogatif : Milyen ruhĂĄt vegyek fel ? « Quelle (sorte de) robe dois-je mettre ? » ;
  • un nom[16] :
    • d’occupation : A mĂ©rnök Ășr nĂ©pszerƱ a dolgozĂłk körĂ©ben « Monsieur l’ingĂ©nieur est populaire parmi les employĂ©s » ;
    • propre de personne : PĂ©ter bĂĄcsi sok mesĂ©t tud « Le pĂšre PĂ©ter connaĂźt beaucoup de contes » ;
    • commun suivi d’un adjectif dĂ©rivĂ© d’une postposition : A hĂĄz mögötti parkolĂł mindig foglalt « Le parking derriĂšre l’immeuble est toujours occupĂ© » ;
    • Ă  suffixe, suivi du participe prĂ©sent du verbe van « ĂȘtre » : a szĂŒlƑkhöz valĂł ragaszkodĂĄs « l’attachement aux parents » ;
  • un numĂ©ral :
    • cardinal avec le suffixe -s : A nyolcas busszal jĂĄrok az egyetemre « Je prends le bus ligne 8 pour aller Ă  l’universitĂ© » ;
    • ordinal : Mindig gyalog megyek a mĂĄsodik emeletre « Je monte toujours Ă  pied au deuxiĂšme Ă©tage » ;
  • un participe :
    • prĂ©sent : Az udvarban jĂĄtszĂł gyerekek nem lĂĄttak semmit « Les enfants qui jouaient dans la cour n’ont rien vu » ;
    • passĂ© : Az elkezdett munkĂĄt be kell fejezni « Le travail commencĂ©, il faut le finir » ;
    • passĂ©, muni de la dĂ©sinence de la 3e personne du singulier de l’indicatif passĂ© : Szeretem az Ă©desanyĂĄm sĂŒtötte kenyeret « J’aime le pain cuit par ma mĂšre » ;
    • futur : Megmondta nekĂŒnk, mi az elvĂ©gzendƑ munka « Il/Elle nous a dit quel Ă©tait le travail Ă  faire ».

Les espĂšces d’épithĂšte qualitative se distinguent par les questions auxquelles elles rĂ©pondent :

  • L’épithĂšte qualificative (minƑsĂ­tƑ jelzƑ) rĂ©pond Ă  la question milyen? « quel genre de ? » : Piros almĂĄt vettem a piacon « J’ai achetĂ© des pommes rouges au marchĂ© ».
  • L’épithĂšte de dĂ©signation (kijelölƑ jelzƑ) rĂ©pond Ă  la question melyik? « quel(le)(s) ? » (parmi plusieurs) : A nĂ©zƑknek tetszik az Ășj film « Les spectateurs aiment le nouveau film ».

Remarques :

  1. L’épithĂšte exprimĂ©e par un adjectif qualificatif ou un adjectif pronominal autre que dĂ©monstratif ne s’accorde pas avec le mot dĂ©terminĂ© : Ășj film « un nouveau film », Ășj filmek « de nouveaux films », az Ășj filmrƑl « au sujet du nouveau film ».
  2. L’épithĂšte exprimĂ©e par les dĂ©monstratifs ez « ce(t)/cette 
-ci », az « ce(t)/cette 
-lĂ  », ugyanez « le/la mĂȘme (d’ici) » et ugyanaz « le/la mĂȘme (de lĂ -bas) » s’accorde en nombre et en cas avec le mot dĂ©terminĂ©, Ă©tant obligatoirement suivie de l’article dĂ©fini : ez a film « ce film », ezek a filmek « ces films », ugyanarrĂłl a filmrƑl « au sujet du mĂȘme film ».
  3. L’épithĂšte se place devant le mot dĂ©terminĂ©. C’est pourquoi le nom de famille prĂ©cĂšde le prĂ©nom en hongrois : Ady Endre « Endre Ady ». Il n’y a que quelques exceptions, des calques de constructions Ă©trangĂšres : Hotel NapsugĂĄr, postafiĂłk 10 « boĂźte postale 10 », SzabĂł II, a csatĂĄr « SzabĂł 2, l’attaquant ».
  4. D’ordinaire, entre l’épithĂšte et le mot dĂ©terminĂ© on n’insĂšre pas d’autre mot. La seule exception est l’insertion de l’article indĂ©fini egy « un(e) » pour mettre en relief l’épithĂšte : GyönyörƱ egy ĂĄllat ez a kutya ! « Superbe bĂȘte, ce chien ! »

L’épithĂšte quantitative (A mennyisĂ©gjelzƑ)

Ce type d’épithĂšte rĂ©pond aux questions hĂĄny? (pour les entitĂ©s dĂ©nombrables) ou mennyi? (pour les masses indivisibles en entitĂ©s), les deux signifiant « combien ? ». Il s’exprime par :

  • un numĂ©ral cardinal : HĂĄrom embert lĂĄttam « J’ai vu trois hommes » ;
  • un numĂ©ral indĂ©fini : Sok diĂĄk tanul itt « Il y a beaucoup d’étudiants qui Ă©tudient ici » ;
  • un adjectif dĂ©rivĂ© d’un numĂ©ral, avec le suffixe -nyi, qui exprime un nombre approximatif : Ezernyi verset Ă­rt « Il/Elle a Ă©crit un millier de poĂšmes » ;
  • un adjectif pronominal gĂ©nĂ©ral Ă  valeur de numĂ©ral : Minden ember halandĂł « Tous les hommes sont mortels » ;
  • un nom exprimant une quantitĂ© : Adj egy szelet kenyeret ! « Donne-moi une tranche de pain ! »[17] ;
  • un nom d’unitĂ© de mesure : Minden nap megiszik egy liter tejet « Il/Elle boit tous les jours un litre de lait » (Cette Ă©pithĂšte doit toujours avoir Ă  son tour une Ă©pithĂšte exprimĂ©e par un numĂ©ral.)

Remarque : L’épithĂšte quantitative ne s’accorde pas avec le mot dĂ©terminĂ©, celui-ci Ă©tant toujours au singulier.

Types d’épithĂštes qualitatives et quantitatives selon leur structure

Selon leur structure, l’épithĂšte qualitative et l’épithĂšte quantitative peuvent ĂȘtre de plusieurs types[18] :

  • L’épithĂšte simple (egyszerƱ) est formĂ©e d’un seul mot : sĂĄrga rĂłzsa « rose jaune », kevĂ©s ember « peu de gens ».
  • L’épithĂšte composĂ©e (összetett) est constituĂ©e d’un syntagme de nature morphologique aux Ă©lĂ©ments Ă©troitement liĂ©s :
    • nom + adjectif dĂ©rivĂ© d’une postposition : az asztal alatti hely « la place sous la table » ;
    • nom + le participe prĂ©sent du verbe van « ĂȘtre » : a szĂŒlƑkhöz valĂł ragaszkodĂĄs « l’attachement aux parents ».
  • L’épithĂšte cumulative (halmozott) est formĂ©e de plusieurs Ă©pithĂštes d’un mĂȘme mot dĂ©terminĂ©, coordonnĂ©es entre elles : magas, szƑke fĂ©rfi « un homme grand, blond », öt vagy hat Ă©ve « il y a cinq ou six ans ».
  • L’épithĂšte structurĂ©e (szerkezetes) est un syntagme formĂ© d’un nom + valĂł ou lĂ©vƑ (les deux formes de participe prĂ©sent du verbe van/lesz « ĂȘtre »), le nom Ă©tant subordonnĂ© Ă  valĂł/lĂ©vƑ, utilisĂ© ici avec son sens lexical : a BalatonrĂłl valĂł emlĂ©ktĂĄrgy « le souvenir du Balaton » (l’objet souvenir provenant du Balaton), az asztalon lĂ©vƑ könyv « le livre sur la table » (se trouvant sur la table).
  • L’épithĂšte multiple (többszörös) est constituĂ©e d’épithĂštes en chaĂźne, oĂč la premiĂšre Ă©tait Ă  l’origine subordonnĂ©e Ă  la deuxiĂšme. Les deux peuvent ĂȘtre du mĂȘme type ou l’une quantitative et l’autre qualitative : a barna kalapos hölgy « la dame au chapeau marron », hĂĄrom liter tej « trois litres de lait », hĂĄrom fehĂ©r hĂĄz « trois maisons blanches ».

L’épithĂšte possessive (A birtokos jelzƑ)

Ce type d’épithĂšte exprime le possesseur du mot dĂ©terminĂ©. Elle est exprimĂ©e par :

  • un nom : Tavaly meghalt Ă©desapĂĄm testvĂ©re « Le frĂšre de mon pĂšre est mort l’annĂ©e derniĂšre » ;
  • un pronom : Az Ƒ hĂĄzĂĄt is elmosta az ĂĄrvĂ­z « Sa maison aussi a Ă©tĂ© emportĂ©e par l’inondation » ;
  • un numĂ©ral indĂ©fini : Többek Ă­rĂĄsa szinte olvashatatlan « L’écriture de plusieurs est pratiquement illisible » ;
  • un infinitif : Itt az ideje befejezni « Il est temps de finir » ;
  • tout type de mot nominal substantivĂ© : a szĂ©p fogalma « la notion du beau ».

Remarques[18] :

  • Pour ce qui est de sa structure, l’épithĂšte possessive peut ĂȘtre simple (az Ă©desapĂĄm testvĂ©re « le frĂšre de mon pĂšre »), cumulative (Pista Ă©s JĂłska hĂĄza « la maison de Pista et JĂłska ») ou multiple : a kert virĂĄgainak az illata « le parfum des fleurs du jardin ».
  • L’épithĂšte possessive, qui exprime le possesseur, si elle est simple ou cumulative, est au nominatif, c’est-Ă -dire elle n’a aucune dĂ©sinence casuelle, alors que l’objet possĂ©dĂ© est marquĂ© par un suffixe spĂ©cifique (voir Expression de la possession), qui assure l’accord en nombre et en personne avec le possesseur. Une autre construction est Ă©galement possible, avec le possesseur au datif, c’est-Ă -dire muni de la dĂ©sinence -nak/-nek, et l’objet possĂ©dĂ© muni de l’article dĂ©fini : az Ă©desapĂĄmnak a testvĂ©re « le frĂšre de mon pĂšre »). Cette construction est mĂȘme obligatoire dans certains cas :
    • Si l’épithĂšte possessive ou l’objet possĂ©dĂ© a pour Ă©pithĂšte un adjectif pronominal dĂ©monstratif : Olvastam ennek az Ă­rĂłnak a mƱveit « J’ai lu les Ɠuvres de cet Ă©crivain », Olvastam az Ă­rĂłnak ezeket a mƱveit « J’ai lu ces Ɠuvres de l’écrivain ».
    • Si l’épithĂšte possessive est un pronom dĂ©monstratif, interrogatif, relatif, indĂ©fini ou gĂ©nĂ©ral : annak az arca « le visage de celui/celle-lĂ  », kinek a feladata? « la tĂąche de qui ? ».
    • Si l’épithĂšte possessive a une apposition, les deux reçoivent la dĂ©sinence : Elveszett GergƑnek, a fiamnak a tolltartĂłja « La trousse de GergƑ, mon fils, s’est perdue ».
    • Dans le cas de l’épithĂšte multiple, le dernier Ă©lĂ©ment de celui-ci doit ĂȘtre muni de la dĂ©sinence -nak/-nek : a kert virĂĄgainak az illata « le parfum des fleurs du jardin ».
  • Si le possesseur est de la 1re ou de la 2e personne, l’expression de celui-ci par le pronom personnel est nĂ©cessaire seulement pour le mettre en relief : Elvesztettem a könyvemet « J’ai perdu mon livre », mais Az Ă©n könyvemet vesztettem el « C’est mon livre que j’ai perdu ».

L’apposition (Az Ă©rtelmezƑ)

Il y a deux types principaux d’apposition[18] :

  • L’apposition correspondant Ă  d’autres types d’épithĂštes diffĂšre de ceux-ci par sa postposition aprĂšs une pause Ă  l’oral, reprĂ©sentĂ©e par une virgule Ă  l’écrit, et par l’accord avec le mot dĂ©terminĂ©. Elle peut ĂȘtre :
    • qualitative : Vettem csizmĂĄt, pirosat « Je me suis achetĂ© des bottes, des rouges » ;
    • de dĂ©signation : Nem boldogulok a zĂĄrral, a felsƑvel « Je ne me dĂ©brouille pas avec la serrure, celle d’en haut » ;
    • quantitative : VegyĂ©l cukrot, egy kilĂłt! « AchĂšte du sucre, un kilo » ;
    • possessive : ElkĂ©rtem a könyvet, JĂłskĂĄĂ©t « J’ai demandĂ© le livre, celui de JĂłska ».
  • L’apposition sans autre type d’épithĂšte correspondant est appelĂ©e d’identification. Elle peut ĂȘtre placĂ©e aussi bien aprĂšs, que devant le mot dĂ©terminĂ©, dans les deux cas avec une pause, sans changer de nature. Ce type d’apposition aussi est accordĂ© : PistĂĄnak, a barĂĄtomnak « Ă  Pista, mon ami », a barĂĄtomnak, PistĂĄnak « Ă  mon ami Pista ».

L’ordre des mots dans la phrase simple

En hongrois, langue dans laquelle les fonctions syntaxiques sont bien marquĂ©es par des morphĂšmes, par rapport Ă  des langues dans lesquelles ce n’est pas le cas, par exemple l’anglais, l’ordre des mots est relativement libre. Cependant, en hongrois aussi il y a des rĂšgles pour l’ordre des mots, qui dĂ©pendent principalement de ce que la phrase est neutre, c’est-Ă -dire sans terme mis en relief, ou qu’elle comporte une partie mise en relief[19]. Ci-aprĂšs sont prĂ©sentĂ©s les aspects principaux de l’ordre des mots en hongrois[20].

Dans la phrase simple neutre

Dans la phrase formĂ©e seulement du prĂ©dicat et du sujet exprimĂ© par un nom, l’ordre est sujet + prĂ©dicat: Apa Ă­r « Papa Ă©crit ». Dans la phrase neutre formĂ©e du prĂ©dicat, du sujet exprimĂ© par un nom et d’un complĂ©ment rĂ©gime[21] du prĂ©dicat, il y a les cas de figure ci-aprĂšs :

  • Si le complĂ©ment n’a pas d’article, l’ordre obligatoire est sujet + complĂ©ment + prĂ©dicat : Apa e-mailt Ă­r « Papa Ă©crit un courriel » (littĂ©ralement, « Papa courriel Ă©crit »).
  • S’il a un article, le complĂ©ment peut ĂȘtre placĂ© avant ou aprĂšs le prĂ©dicat :
A nagynéném egy ruhåt varr ou A nagynéném varr egy ruhåt « Ma tante est en train de coudre une robe » ;
A hĂșgom a barĂĄtjĂĄrĂłl mesĂ©l ou A hĂșgom mesĂ©l a barĂĄtjĂĄrĂłl « Ma sƓur cadette parle de son ami ».

La place du complément exprimé par un pronom est en général aprÚs le prédicat : A nagyapåm írt róla « Mon grand-pÚre a écrit sur lui/elle / en a écrit »[22].

Dans la proposition neutre comportant un complĂ©ment rĂ©gime et un autre complĂ©ment/d’autres complĂ©ments, le prĂ©dicat et le complĂ©ment rĂ©gime se placent selon les rĂšgles prĂ©cĂ©dentes, et les autres termes ont une place typique mais non obligatoire. Exemples :

SujetComplément non régimeComplément régimePrédicatTraduction
Az anyósomreggelvillamossalutazott« Ce matin, ma belle-mÚre a pris le tram » (litt. « Ma belle-mÚre ce matin avec le tram a voyagé »)
Apåma garåzsbanautótszerel« Mon pÚre bricole une voiture dans le garage » (litt. « Mon pÚre dans le garage voiture bricole »)

De nombreux verbes peuvent avoir deux complĂ©ments rĂ©gimes. Dans ce cas, l’un est placĂ© avant, l’autre aprĂšs le verbe :

SujetComplément(s) non régime(s)Un régimePrédicatAutre régimeTraduction
A hĂșgomĂ©ppenegy törtĂ©netetmesĂ©la fiĂĄnak« Ma sƓur cadette est en train de raconter une histoire Ă  son fils » (litt. « Ma sƓur cadette justement une histoire raconte Ă  son fils »)
A bĂĄtyĂĄmma reggel a kertbenaz idƑjĂĄrĂĄsrĂłlbeszĂ©lgetetta barĂĄtjĂĄval« Ce matin, mon frĂšre aĂźnĂ© causait avec son ami dans le jardin sur le temps (qu’il faisait) » (litt. « Mon frĂšre aĂźnĂ© ce matin dans le jardin du temps causait avec son ami »)

Si les deux rĂ©gimes ont des articles, leurs places sont interchangeables et les deux peuvent ĂȘtre placĂ©s aprĂšs le prĂ©dicat : A hĂșgom egy törtĂ©netet mesĂ©l a fiĂĄnak = A hĂșgom a fiĂĄnak mesĂ©l egy törtĂ©netet = A hĂșgom mesĂ©l egy törtĂ©netet a fiĂĄnak = A hĂșgom mesĂ©l a fiĂĄnak egy törtĂ©netet. Par contre, le rĂ©gime sans article se place obligatoirement avant le prĂ©dicat : ApĂĄm e-mailt Ă­r a barĂĄtjĂĄnak « Mon pĂšre Ă©crit un courriel Ă  son ami » (litt. « Mon pĂšre courriel Ă©crit Ă  son ami »).

Le complĂ©ment rĂ©gime exprimĂ© par un pronom est le plus souvent placĂ© aprĂšs le prĂ©dicat : A fiam kapott tƑlem egy kisautĂłt (litt. « Mon fils a reçu de moi une petite voiture ») = A fiam egy kisautĂłt kapott tƑlem (litt. « Mon fils une petite voiture a reçu de moi »)

Dans la phrase simple avec mise en relief

Dans une telle phrase, la partie mise en relief est frappĂ©e d’un accent plus fort que les autres et se trouve toujours avant le prĂ©dicat. Ainsi, une phrase neutre comme Ma reggel a villamoson talĂĄlkoztam az anyĂłsoddal « Ce matin j’ai rencontrĂ© ta belle-mĂšre dans le tram » peut devenir, en fonction de la partie mise en Ă©vidence :

Partie mise en reliefPrédicatTraduction
Az anyĂłsoddalma reggeltalĂĄlkoztama villamoson« C’est ce matin que j’ai rencontrĂ© ta belle-mĂšre dans le tram »
Az anyĂłsoddaltalĂĄlkoztamma reggela villamoson« C’est ta belle-mĂšre que j’ai rencontrĂ© ce matin dans le tram »
Az anyĂłsoddala villamosontalĂĄlkoztamma reggel« C’est dans le tram que j’ai rencontrĂ© ta belle-mĂšre ce matin »

La partie mise en Ă©vidence est souvent le rhĂšme de la phrase, c’est-Ă -dire l’information nouvelle qu’elle contient, par rapport au thĂšme, c’est-Ă -dire l’information dĂ©jĂ  connue par le destinatarie de la communication. Ainsi, d’habitude, la partie mise en Ă©vidence est la rĂ©ponse Ă  une question :

– Kivel talĂĄlkoztĂĄl ma reggel a villamoson? « Qui as-tu rencontrĂ© ce matin dans le tram ? »– Az anyĂłsoddal (talĂĄlkoztam ma reggel a villamoson);
– Mikor talĂĄlkoztĂĄl az anyĂłsommal? « Quand as-tu rencontrĂ© ma belle-mĂšre ? »– Ma reggel (talĂĄlkoztam az anyĂłsoddal a villamoson);
– Hol talĂĄlkoztĂĄl az anyĂłsommal? « OĂč as-tu rencontrĂ© ma belle-mĂšre ? »– A villamoson (talĂĄlkoztam ma reggel az anyĂłsoddal).

Les mots interrogatifs de la question directe sont toujours mis en Ă©vidence, leur place aussi est donc avant le prĂ©dicat. La partie niĂ©e d’une phrase a le mĂȘme statut : Ma reggel senkivel nem talĂĄlkoztam a villamoson « Ce matin je n’ai rencontrĂ© personne dans le tram ».

Le prĂ©dicat peut Ă©galement ĂȘtre mis en relief, par deux procĂ©dĂ©s :

  • par simple accentuation plus forte dans la parole, sans changement d’ordre des mots par rapport Ă  celui de la phrase neutre : A koncerten ĂĄlltunk, mert az ĂŒlƑhelyek nagyon drĂĄgĂĄk voltak « Au concert nous sommes restĂ©s debout, parce que les places Ă©taient trĂšs chĂšres » ;
  • par accentuation plus forte et placement en tĂȘte de la phrase : Álltunk a koncerten, mert
 « Nous sommes restĂ©s debout au concert, parce que
 ».

La place des parties de la phrase autres que le prédicat et la partie mise en évidence est relativement libre : Az anyósoddal talålkoztam a villamoson ma reggel = Az anyósoddal talålkoztam ma reggel a villamoson = Ma reggel a villamoson az anyósoddal talålkoztam = A villamoson az anyósoddal talålkoztam ma reggel.

Notes et références

  1. Section d’aprùs Kugler 1999.
  2. Les grammaires hongroises considĂšrent que l’impĂ©ratif comporte toutes les personnes, ayant aussi les valeurs du subjonctif français.
  3. Section d’aprĂšs P. Lakatos 2006, pp. 93–174, sauf les informations des sources indiquĂ©es Ă  part.
  4. Classification reprise par P. Lakatos 2006.
  5. Traditionnellement appelés ållandó hatårozók « compléments permanents », par exemple par Nagy 1980, p. 120.
  6. En grammaire française, de telles constructions sont considĂ©rĂ©es comme des phrases complexes oĂč « il faut » est le verbe rĂ©gent d’une subordonnĂ©e sujet (cf., par exemple, Synapse DĂ©veloppement, page SubordonnĂ©e sujet).
  7. Le pronom indĂ©fini français « on » correspond exactement Ă  az ember, puisqu’il vient du latin homo « homme ».
  8. Section d’aprùs Lengyel 2000.
  9. FiĂș est au singulier quant Ă  la forme, puisque c’est la rĂšgle aprĂšs une expression de la quantitĂ©, mĂȘme si c’est au pluriel selon le sens.
  10. Dans les grammaires du hongrois, ce ne sont pas des modes verbaux, mais des types de mots Ă  part, intermĂ©diaires entre le verbe (par lequel on n’entend que ses modes personnels), et les autres types de mots fondamentaux (nom, adjectif, numĂ©ral, adverbe et pronoms).
  11. Par suffixe on entend ici une désinence casuelle ou un autre suffixe formateur de complément.
  12. Au sujet des pronoms de ce genre, voir Les pronoms personnels.
  13. ConsidĂ©rĂ© comme tel par P. Lakatos 2006, mais vu comme adverbe formĂ© par dĂ©rivation Ă  partir d’un adjectif, par exemple par Szende et Kassai 2001 (p. 288).
  14. ConsidĂ©rĂ© comme adverbe dĂ©rivĂ© d’un adjectif par Szende et Kassai 2001, p. 289.
  15. Terme proposé par Keszler 2000, cité par P. Lakatos 2006, p. 157.
  16. Les grammaires du hongrois ne distinguent pas la fonction Ă©pithĂšte de la fonction complĂ©ment du nom, c’est pourquoi, par convention, nous utilisons seulement le terme « Ă©pithĂšte », Ă  l’instar de Szende et Kassai 2001.
  17. En grammaire hongroise, kenyeret est considĂ©rĂ© comme l’objet de adj, puisqu’il a la dĂ©sinence -t de l’accusatif, et szelet comme l’épithĂšte quantitative de kenyeret, parce qu’il rĂ©pond Ă  la question mennyi? « combien ? ».
  18. Balogh 1999.
  19. Rounds 2001, pp. 253–254.
  20. Section d’aprĂšs Szita et Görbe 2010, pp. 256–260.
  21. « [
] mot ou suite de mots qui dĂ©pend grammaticalement d’un autre mot de la phrase » (Dubois 2002, p. 405). Ici, complĂ©ment dont le cas grammatical est exigĂ© par le prĂ©dicat, ce qui n’est pas valable pour tous ses complĂ©ments possibles.
  22. Dans cette phrase hongroise, le pronom peut se rĂ©fĂ©rer Ă  une personne, Ă  un autre ĂȘtre ou Ă  un inanimĂ©.

Sources bibliographiques

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Bibliographie supplémentaire

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