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Pavillon de complaisance

Un pavillon de complaisance, parfois dĂ©signĂ© comme pavillon de libre immatriculation, est selon la dĂ©finition en vigueur depuis 1974 Ă  la FĂ©dĂ©ration internationale des ouvriers du transport (ITF) : « le pavillon d'un navire pour lequel la propriĂ©tĂ© rĂ©elle et le contrĂŽle se situent dans un pays autre que celui du pavillon sous lequel il est immatriculĂ©. » ou encore « Un navire sous pavillon de complaisance est un navire qui bat le pavillon d’un pays autre que le pays de propriĂ©tĂ© rĂ©elle de ce navire »[1].

Consulat du Panama, dans un immeuble d'affaires surplombant opportunément le Vieux-Port de Marseille.

Il s'agit en quelque sorte de l'Ă©quivalent maritime du principe du paradis fiscal (de nombreux pays exerçant par ailleurs les deux activitĂ©s comme le Panama, le Vanuatu ou encore Malte), permettant Ă  un propriĂ©taire de navire d'Ă©chapper aux normes, rĂ©glementations, contrĂŽles et taxes des pays oĂč il travaille, ce qui fait de certaines flottes de vĂ©ritables zones de non-droit, Ă  l'origine de nombreuses catastrophes Ă©cologiques et humanitaires[2].

Caractéristiques

Les armateurs choisissent ce type de pavillon pour son caractĂšre peu contraignant, en matiĂšre de fiscalitĂ©, de sĂ©curitĂ© du navire ou de droit du travail auquel est soumis l'Ă©quipage par exemple. En 2001, 63 % de la flotte mondiale de marine marchande (803 millions de tonnes en lourd[3]) navigue sous pavillon de complaisance[4].

En 2015, le pourcentage a encore augmentĂ© et Ă  cette date concerne 71 % du tonnage total de la marine marchande[5] qui reprĂ©sente alors 1,745 milliard de tonnes en lourd[3]. Trois de ces pavillons, Panama, le Liberia et les Îles Marshall - pavillon de complaisance important Ă  partir de 2002 - comptaient pour 42,8 % de la capacitĂ© totale ; soit 710 millions de tonnes (Mt) et 12 000 des quelque 50 000 navires sillonnant les ocĂ©ans[5]. Les Îles Marshall passant en seconde position en 2017 des flottes marchandes mondiales[6].

Entre 2002 et 2019, la proportion de navires de commerce europĂ©ens battant pavillon de complaisance est passĂ©e de 46% Ă  96%[7] ; sur ce mĂȘme intervalle les pavillons les plus prisĂ©s sont passĂ©s de Panama et LibĂ©ria Ă  Comores et Palau[7].

Selon la Fondation pour la Justice Environnementale[8], bien qu’il n’y ait aucune dĂ©finition officielle d’un pavillon de complaisance, on peut nĂ©anmoins en donner des caractĂ©ristiques gĂ©nĂ©rales :

  • L’État du pavillon est souvent une nation enclavĂ©e (Luxembourg, Mongolie, Moldavie...), faiblement maritime (GĂ©orgie, Comores) ou minuscule (Curaçao),
  • Le nombre de navires Ă©trangers portĂ©s au registre est disproportionnĂ© par rapport Ă  celui des navires nationaux,
  • Des registres de navires y sont tenus par des sociĂ©tĂ©s privĂ©es basĂ©es dans d’autres pays.

Avantages

L'immatriculation d'un navire sous un pavillon de complaisance présente de nombreux avantages pour son propriétaire :

  • un avantage financier (principalement fiscal) ;
  • une rĂ©glementation « allĂ©gĂ©e » (droit du travail, normes environnementales ou de sĂ©curitĂ©) ;
  • un certain laxisme concernant les visites de contrĂŽle.

La sociĂ©tĂ© qui profite d'un pavillon de complaisance — elle n'est souvent reprĂ©sentĂ©e dans ce pays que par une boĂźte aux lettres — s'Ă©vite ainsi les taxes qu'elle aurait Ă  payer dans son pays d'origine et se facilite grandement les dĂ©marches d'enregistrement ; le pays qui fournit le service de pavillon de complaisance est rĂ©munĂ©rĂ© pour cela.

En plus du bĂ©nĂ©fice fiscal, les pavillons de complaisance permettent de s'affranchir de nombreuses rĂ©glementations, sur la sĂ©curitĂ© et l'environnement. Une visite annuelle du navire par les autoritĂ©s du pavillon est obligatoire, mais ces visites sont trĂšs souvent dĂ©lĂ©guĂ©es et effectuĂ©es par des salariĂ©s de sociĂ©tĂ©s tierces (sociĂ©tĂ©s de classification), il en ressort que de nombreux navires sont malgrĂ© tout laissĂ©s Ă  l'abandon par les armateurs, du moins les travaux coĂ»teux mais nĂ©cessaires sont annulĂ©s ou retardĂ©s. Ces armateurs peu scrupuleux s'arrangent pour que ces navires frĂ©quentent le moins souvent possible les ports europĂ©ens et amĂ©ricains ; lorsque ces voyages sont indispensables, les navires sont frĂ©quemment arrĂȘtĂ©s par les autoritĂ©s du port avec obligation de rĂ©paration (en vertu du MĂ©morandum d'entente de Paris sur le contrĂŽle des navires par l'État du Port[9])[10].

Si l'avantage financier est évidemment recherché par tous, seuls les armateurs les moins scrupuleux s'octroient des libertés vis-à-vis des visites de contrÎle : on ne peut pas dire que l'immatriculation sous pavillon de complaisance soit une condition suffisante pour classer le navire comme « sous-normes »[11].

Quand un naufrage ou accident a lieu dans les eaux internationales, c'est la « loi du pavillon » qui s'applique : le pays responsable du navire est alors celui dans lequel il est immatriculĂ©. Toutefois, les pays complaisants sont peu susceptibles d’engager des poursuites contre les armateur pour les dĂ©gĂąts qu'ils occasionnent, laissant l'essentiel des marĂ©es noires et dĂ©gazages en haute mer totalement impunis[12].

Un autre « avantage » des pavillons de complaisance concerne le dĂ©mantĂšlement des navires en fin de vie (opĂ©ration coĂ»teuse et pouvant ĂȘtre extrĂȘmement polluante si elle est mal rĂ©alisĂ©e) : en raison des pavillons de complaisance, 80 % des navires de commerce sont dĂ©mantelĂ©s dans seulement 3 pays (Bangladesh, Inde et Turquie), sans aucune rĂšgle de sĂ©curitĂ© ni de respect de normes environnementales, alors que les lois de l'Union EuropĂ©enne contraignent les navires europĂ©ens Ă  ĂȘtre dĂ©mantelĂ©s sur des sites agrĂ©Ă©s et contrĂŽlĂ©s par le Commission EuropĂ©enne[7]. Une Ă©tude scientifique estime Ă  environ 5 000 le nombre de morts de cancers dus aux conditions de dĂ©mantĂšlement en Inde (sans compter les simples accidents du travail)[7].

En 1967, Christian Fouchet, ministre de l’IntĂ©rieur français, alertait dĂ©jĂ  : « l’octroi de pavillons de complaisance est un dĂ©fi aux rĂšgles du monde civilisĂ©. Il importe de faire cesser au plus tĂŽt le scandale de la piraterie internationale [
], avec des navires battant n’importe quel pavillon et naviguant dans des conditions honteuses de sĂ©curitĂ© »[2].

L'ITF (Fédération Internationale des ouvriers du Transport) fait le constat suivant : « Les risques sont plus grands à bord des bateaux portant un pavillon de complaisance. En 2001, 63 % des pertes en tonnage absolu étaient liées à treize pavillons de complaisance. Les cinq premiers pavillons en nombre de bateaux perdus sont tous de complaisance : Panama, Chypre, Saint-Vincent, le Cambodge et Malte. »

MalgrĂ© certains efforts, la situation ne s'amĂ©liore guĂšre. Les navires sous-normes, sous pavillon de complaisance, cassent les prix du transport. Les pays dits riches, en rĂ©ponse, bĂątissent eux-mĂȘmes leur propre pavillon (« bis ») dans le but de lutter contre la perte de fret.

Naufrages, marées noires et catastrophes

L’Amoco Cadiz, qui provoqua en 1978 la plus importante marĂ©e noire de tous les temps, battait pavillon libĂ©rien.

Avec ce systĂšme, combinĂ© Ă  d'autres, il est souvent difficile d'Ă©tablir les responsabilitĂ©s lors d'un naufrage ou d'une marĂ©e noire, alors mĂȘme qu'il encourage le recours Ă  de vĂ©ritables Ă©paves flottantes, puisque les pavillons de complaisance ne contraignent Ă  aucun standard de sĂ©curitĂ©[13]. Par exemple pour le naufrage du Prestige, le propriĂ©taire Ă©tait une sociĂ©tĂ© basĂ©e au Liberia, le pavillon Ă©tait des Bahamas, l'armateur Ă©tait une sociĂ©tĂ© grecque, le certificat d'aptitude Ă  la navigation avait Ă©tĂ© dĂ©livrĂ© par une sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine aprĂšs une inspection Ă  DubaĂŻ, l'affrĂ©teur Ă©tait une sociĂ©tĂ© immatriculĂ©e en Suisse, Crown Ressources, et filiale du groupe russe Alfa, l'Ă©quipage Ă©tait roumain et philippin et les officiers grecs, quant Ă  la marchandise, c'Ă©tait du pĂ©trole russe chargĂ© en Lettonie Ă  destination de Singapour[14].

De la mĂȘme maniĂšre, quasiment toutes les grandes catastrophes maritimes des cinquante derniĂšres annĂ©es ont impliquĂ© des Ă©paves flottantes battant des pavillons de complaisance, comme le naufrage de l'Erika (pavillon maltais)[13], l’Amoco Cadiz (Liberia)[15], le Torrey Canyon (Liberia), le MV Wakashio (Panama), le Probo Koala (Panama), l'Exxon Valdez (Îles Marshall)... Les plates-formes pĂ©troliĂšres offshore, qui doivent aussi ĂȘtre immatriculĂ©es, bĂ©nĂ©ficient des mĂȘmes possibilitĂ©s, et la tristement cĂ©lĂšbre Deepwater Horizon Ă©tait sans surprise immatriculĂ©e aux Ăźles Marshall[16].

La terrible explosion au port de Beyrouth de 2020 a Ă©tĂ© provoquĂ©e par l'abandon par son propriĂ©taire du MV Rhosus, navire chargĂ© de 2 750 tonnes de nitrate d'ammonium particuliĂšrement explosif au mĂ©pris de toute rĂšgle de sĂ©curitĂ© et battant pavillon moldave — un pavillon de complaisance, la Moldavie n'ayant mĂȘme pas de façade maritime[17]. L'explosion fit 207 morts et plus de 6 500 blessĂ©s, et dĂ©vasta complĂštement toute la capitale libanaise[18].

Esclavage en mer

L'un des « avantages » des pavillons de complaisance est l'absence de réglementation (ou en tout cas de surveillance) en matiÚre de droit du travail, ce qui fait que les équipages de ces navires sont le plus souvent des jeunes sans formation recrutés - pas toujours de leur plein gré - parmi les populations les plus misérables d'Afrique et d'Asie du Sud-Est (Philippines, Thaïlande, Indonésie)[19].

Le documentaire Seaspiracy diffusĂ© en 2021 suggĂšre que ces Ă©quipages peuvent parfois carrĂ©ment ĂȘtre constituĂ©s de prisonniers voire d'esclaves sĂ©questrĂ©s Ă  bord, avec des maltraitances et un taux de mortalitĂ© effrayants (au moins 360 000 morts par an), les propriĂ©taires des navires Ă©tant au-dessus de toute lĂ©gislation grĂące Ă  l'intermĂ©diaire de sociĂ©tĂ©s-Ă©crans dans des paradis fiscaux, et les mĂ©faits ayant lieu dans les eaux internationales[20].

C'était par exemple apparemment le cas pour le MV Rhosus, cargo à l'origine des Explosions au port de Beyrouth de 2020, et dont l'équipage, sans papiers, avait été abandonné à son sort par les propriétaires[21].

L'esclavage est en rĂ©alitĂ© une des raisons d'ĂȘtre des pavillons de complaisance, puisque ce systĂšme s'est notamment dĂ©veloppĂ© au XIXe siĂšcle avec l'interdiction de la traite nĂ©griĂšre, qui motiva les trafiquants d'esclaves Ă  simplement changer de pavillon (de portugais Ă  brĂ©silien, par exemple) pour poursuivre leur activitĂ© en toute impunitĂ©[2].

PĂȘche pirate

En 2001, le Parlement EuropĂ©en a Ă©mis un rapport alarmant sur la « pĂȘche pirate », exhortant la Commission Ă  interdire le commerce de poissons issus de pratiques menĂ©es sous pavillon de complaisance[22], mais sans pouvoir contraignant et donc sans rĂ©el effet : vingt ans plus tard, le constat n'a pas changĂ©[23].

Les pĂȘcheurs-pirates de lĂ©gines qui opĂšrent illĂ©galement dans les eaux de la zone Ă©conomique exclusive autour des Ăźles australes françaises (Ăźles Crozet, Ăźles Kerguelen, Ăźles Saint-Paul et Amsterdam) utilisent des pavillons de complaisance.

Ceux-ci sont, par ordre d'importance décroissante et selon la Lloyd : Belize (22 %), Honduras (21 %), Panama (11 %) et Taïwan (9 %).

D'aprĂšs un rapport de l'OCDE, « certains navires ont mĂȘme probablement deux identitĂ©s : une pour la pĂȘche lĂ©gale, et une pour la pĂȘche pirate »[24].

La Fondation pour la Justice Environnementale a publiĂ© en 2015 un « Guide Ă  l'usage des professionnels pour lutter contre la pĂȘche illĂ©gale »[8].

Transport illégal ou non-réglementaire

De vieux cargos sous « pavillon noir » sont aussi « bricolĂ©s » puis utilisĂ©s pour le transport du bĂ©tail (en particulier de jeunes animaux nĂ©s en Europe et acheminĂ©s vers le Moyen-Orient pour un engraissement Ă  moindre coĂ»t), pour lequel ils ne sont souvent pas conçus. Cet usage dĂ©tournĂ© et souvent agrĂ©mentĂ© d'infractions multiples entraĂźnent d'une part des risques et souffrances importants pour les animaux, mais aussi un risque accru de chavirage, le bĂ©tail constituant un chargement mobile au comportement imprĂ©visible. Par exemple, le Queen Hind (immatriculĂ© au Togo) a chavirĂ© en 2019 au sud-est de la Roumanie, avec Ă  son bord plus de 14 600 moutons, qui ont tous pĂ©ri. L'association de protection des animaux Robin des Bois rĂ©clame donc l'interdiction du transport d'animaux vivants dans ces conditions[25].

Liste des pavillons de complaisance selon l'ITF

Les 11 pavillons de complaisance les plus représentés en 2009.

Cette liste est mise à jour en 2013 par la Fédération internationale des ouvriers du transport.

Liste des pavillons Ă  investiguer selon l'ITF

Cette liste est mise à jour en 1997 par la Fédération internationale des ouvriers du transport.

Liste des pavillons ayant quitté la Liste des pavillons de complaisance selon l'ITF

  • Drapeau d'Aruba Aruba, sur la liste de 1997
  • Drapeau des Îles Cook Îles Cook, sur la liste de 1997
  • Drapeau du Danemark Danemark (registre DIS (bis)), sur la liste de 1997, voir Îles FĂ©roĂ© sur la liste principale
  • Îles Kerguelen, sur la liste de 1997, le registre TAAF ayant Ă©tĂ© supprimĂ©, remplacĂ© par le RIF. cf.Terres australes et antarctiques françaises sur la liste principale
  • Drapeau du Luxembourg Luxembourg, sur la liste de 1997, aucune façade maritime
  • Drapeau de l'Ăźle de Man Île de Man (bis du Royaume-Uni), sur la liste de 1997
  • Drapeau de la NorvĂšge NorvĂšge (registre NIS (bis)), sur la liste de 1997
  • Drapeau des Tuvalu Tuvalu, sur la liste de 1997

La France et le pavillon RIF

Le pavillon des Terres australes et antarctiques françaises (registre d'immatriculation français de 1986 à 2005). Le registre TAAF est remplacé par le RIF, qui arbore le drapeau français.

Pour lutter contre la fuite des immatriculations nationales, la France crée en 1986 son pavillon bis, le registre des Terres australes et antarctiques françaises, dit « pavillon Kerguelen ». Ce pavillon de complaisance, à la légalité bancale[26], effectue alors des immatriculations pour les navires de commerce dans les Terres australes et antarctiques françaises, à Port-aux-Français dans les ßles Kerguelen et pour les navires de croisiÚre à Wallis-et-Futuna. Cette immatriculation est strictement administrative, les Kerguelen ne comprenant aucune population permanente et Port-aux-Français n'offrant qu'un simple embarcadÚre.

Ce pavillon offre aux sociĂ©tĂ©s françaises armant des navires des allĂšgements fiscaux et salariaux. Ils peuvent ainsi employer jusqu’à 65 % de marins Ă©trangers hors Union europĂ©enne qui sont rĂ©munĂ©rĂ©s aux conditions de leur pays d’origine. Le reste de l’équipage, dont le capitaine et l’officier en second, doit ĂȘtre europĂ©en — avec des connaissances du droit français —, l'État remboursant alors 50 % des cotisations sociales.

Le registre des Terres australes et antarctiques françaises est proposé à la suppression pour son remplacement par un nouveau registre dÚs 2003[27].

Logo du RIF. Le pavillon arboré par les navires immatriculés au RIF est le pavillon français.

Le Registre international français (RIF) est crĂ©Ă© en 2005. Il n'est ouvert qu'aux navires armĂ©s au commerce au long cours ou au cabotage international, et aux navires armĂ©s Ă  la plaisance de plus de 24 mĂštres hors tout, Ă  l'exclusion de ceux qui sont exploitĂ©s au seul cabotage national, Ă  la pĂȘche et Ă  l'assistance portuaire et des navires transporteurs de passagers assurant des lignes rĂ©guliĂšres intracommunautaires[28].

L'ITF (la Fédération internationale des ouvriers du transport) classe ce pavillon comme pavillon de complaisance[29]. Ce pavillon autorise l'emploi de marins étrangers à bas coût, ainsi que le recours au « manning », il a ainsi la faveur de nombreux armements[30].

À l'occasion de sa mise en place effective en 2006, l'Ă©ventuel succĂšs du RIF serait conditionnĂ© par un reclassement hors pavillon de complaisance par l'ITF, car beaucoup d'armateurs français se sont engagĂ©s auprĂšs de leurs clients Ă  ne pas transporter leurs marchandises sous pavillon de complaisance, ils ne peuvent donc pas utiliser ce pavillon[31], ainsi qu'au renouvellement d'un Groupement d'intĂ©rĂȘt Ă©conomique fiscal attractif[32]. En 2020, le RIF est toujours considĂ©rĂ© par l'ITF comme pavillon de complaisance[33]. Quant au GIE fiscal, ce dispositif fiscal a d'ailleurs Ă©tĂ© supprimĂ© par Bercy, le ministĂšre des finances, la mĂȘme annĂ©e, dĂšs , pour Ă©viter les foudres de la commission europĂ©enne[34].

Dans la culture

À la suite du naufrage du Torrey Canyon, Serge Gainsbourg compose une chanson Ă©ponyme (parue sur l'album Initials B.B. en 1968) dans laquelle il dĂ©taille le montage administratif : « Je suis nĂ© / Dans les chantiers japonais, / En vĂ©ritĂ©, j'appartiens / Aux AmĂ©ricains [...] Aux Bermudes [...] / [une sociĂ©tĂ©-Ă©cran] M'a donnĂ© en location / À l'Union Oil Company [...] / Si je bats Pavillon du Liberia / Le cap'tain et les marins / Sont tous italiens / Le mazout, / Dont on m'a rempli les soutes, / C'est celui du Consortium / British Petroleum ».

Voir aussi

Bibliographie

  • Atlas mondial du dĂ©veloppement durable (CoĂ©dition Autrement / Le ComitĂ© 21, (ISBN 2-7467-0234-7))
  • Philippe Denizot, Le Scandale des pavillons de complaisance, Éditions maritimes et d'outre-mer, , 190 p..
  • Francois Lille, Pourquoi l'Erika Ă  coulĂ© : Les paradis de complaisance, L'Esprit Frappeur, , 102 p. (ISBN 978-2844051189).
  • Christian Buchet, Les voyous de la mer, Ramsay, , 198 p. (ISBN 978-2841146451).
  • « Pavillons de complaisance - la vraie histoire d'une dĂ©rive », L'HumanitĂ© hebdo, no 18181,‎ .

Sources web

Articles connexes

Notes et références

  1. « Les pavillons de complaisance », sur france.attac.org, .
  2. « Flotte marchande par pavillons d'immatriculation et par types de navires, annuel, 1980-2016 », sur Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, (consulté le ).
  3. Plus dans le dĂ©tail, on estime qu’en 2000, 75 % des navires servant des intĂ©rĂȘts aux États-Unis sont immatriculĂ©s dans un pays tiers (contre 66,5 % en 1990), 66,4 % pour l’Union europĂ©enne (contre 51,3 %) et 65,1 % pour l’Asie du Sud-Est et le Japon (contre 47,6 %). Si on prend l’exemple de la GrĂšce, l’une des plus importantes puissances maritimes mondiales, on s’aperçoit que les navires dĂ©tenus par des intĂ©rĂȘts grecs constituent 72 % de la flotte battant pavillon chypriote, 55 % de la flotte battant pavillon maltais et 18 % de la flotte battant pavillon des Bahamas. Les navires japonais constituent, eux, 40 % des navires battant pavillon panamĂ©en. Les bateaux amĂ©ricains n’échappent pas non plus Ă  la rĂšgle, puisqu’ils constituent 12 % de la flotte sous pavillon libĂ©rien et 16 % de la flotte sous pavillon des Bahamas [17/57]. Les navires chinois s’invitent dĂ©sormais eux-aussi sur d’autres registres (11 % de la flotte libĂ©rienne, 17 % de la flotte panamĂ©enne et 20 % de celle des Bahamas).
  4. « Décembre 2016 Quel est l'utilité des pavillons de complaisance », sur Le nouveau monde maritime, (consulté le ).
  5. (en) « Marshall Islands Now Second Largest Registry », sur http://www.maritime-executive.com, (consulté le ).
  6. (en) Quirin Schiermeier, « Boom in ships that fly ‘fake’ flags and trash the environment », sur Nature, .
  7. « Guide Ă  l'usage des professionnels pour lutter contre la pĂȘche illĂ©gale », sur ejfoundation.org, .
  8. (en) dossiers accompagnés des photos
  9. Pris dans les mailles du filet indique que le navire se trouvait dans un mauvais état et qu'il est/a été détenu dans un port pour un/plusieurs défauts majeurs, incluant le mauvais fonctionnement d'équipements de sécurité, pouvant entraßner une pollution, une sévÚre corrosion, de mauvaises conditions de travail ou de vie, une mauvaise gestion ou d'autres violations des rÚgles internationales.
  10. L'ITF délivre à certains navires un certificat bleu, si ces derniers sont conformes à plusieurs critÚres All FOC vessels covered by an ITF-acceptable agreement are issued an ITF Blue Certificate by the ITF Secretariat, which signifies the ITF's acceptance of the wages and working conditions on board.
  11. Clara Robert-Motta, « Qui va payer le coût de la pollution marine aprÚs le naufrage du « Felicity Ace » au large des Açores ? », sur Le Monde, .
  12. Francois Lille, Pourquoi l'Erika à coulé : Les paradis de complaisance, L'Esprit Frappeur, , 102 p. (ISBN 978-2844051189).
  13. Article de presse
  14. Secretariat of the Paris Memorandum of Understanding on Port State Control, « A short history of the Paris MOU » [archive du ], Paris, Paris Memorandum of Understanding on Port State Control, (consulté le )
  15. "Deepwater Horizon (0139290)" sur ABS Record (American Bureau of Shipping).
  16. « Double explosion à Beyrouth : comment les 2 750 tonnes de nitrate d'ammonium se sont retrouvées stockées dans le port », sur Franceinfo, (consulté le ).
  17. « DécÚs d'une nouvelle victime, plus de deux mois aprÚs l'explosion », sur www.lorientlejour.com, .
  18. International Labour Organization, "Maritime Labour Convention 2006, Frequently Asked Questions", p. 4–5.
  19. « Seaspiracy : La PĂȘche en Question », sur allocine.fr, .
  20. Charbel Dagher et Christine Maksoud, « m/v Rhosus – Arrest and Personal Freedom of the Crew », The Arrest News, no 11,‎ (lire en ligne [archive du ], consultĂ© le )
  21. Parlement EuropĂ©en, « Rapport sur le rĂŽle des pavillons de complaisance dans le secteur de la pĂȘche », sur europarl.europa.eu, .
  22. « Vers une lutte renforcĂ©e contre les pavillons de complaisance Ă  la pĂȘche », sur lemarin.ouest-france.fr, .
  23. Patrick Love, « Les PĂȘcheries : jusqu'Ă  Ă©puisement des stocks ? », sur OCDE, .
  24. Mathilde GĂ©rard, « Des cargos vĂ©tustes agrĂ©Ă©s pour le transport des animaux par l’Union europĂ©enne », sur Le Monde, .
  25. « Wikiwix's cache », sur archive.wikiwix.com (consulté le )
  26. « Proposition de loi relative à la création du registre international français », sur www.senat.fr (consulté le )
  27. Legifrance
  28. (en) « Flags of convenience », sur www.itfglobal.org (consulté le )
  29. http://www.lemarin.fr/articles/detail/items/france-telecom-marine-moins-de-marins-francais-sur-le-leon-thevenin.html
  30. Mer et marine actualités
  31. Dossier Afcan
  32. (en) « Flags of convenience », sur www.itfglobal.org (consulté le )
  33. « Le ministÚre des Finances supprime le GIE fiscal », sur Les Echos, (consulté le )
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