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Paul Louis Antoine Fontaine

Paul Louis Antoine Fontaine, est né à Bastia, en Corse le et mort le à Paris, est un Officier de la Marine française

Paul Louis Antoine Fontaine
Naissance
Bastia (Corse)
Origine Drapeau de la France France
Allégeance Drapeau de la France République française
Drapeau de l'État français État français
Arme Marine
Grade Commandant
Années de service 1918 – 1944
Commandement Foudroyant
Conflits Seconde Guerre mondiale
Faits d'armes Campagne de Norvège
Bataille de Narvik
Bataille de Dunkerque
Opération Dynamo
Distinctions Officier de la LĂ©gion d'honneur

Biographie

Fils aîné de Charles Antoine Fontaine (1864-1943) officier de la Marine nationale française, directeur des mouvements du port de Cherbourg, et directeur des chemins de Fer de Corse, chevalier de la Légion d'honneur, et de Mathilde Julienne Fortier son épouse.

Il entre au Borda le , sous le commandement du commandant de l'école navale : Maxime Bouis (1870-1935), et devient enseigne de vaisseau de 2ème classe le à Cherbourg, à bord de la Jeanne d'Arc comme élève officier, sous le commandement du capitaine de vaisseau : Eugène Charles Jolivet (1868-1926), puis enseigne de vaisseau de 1ère classe le à bord du croiseur D'Estrées, sous les ordres du commandant Edmond Lacombe (1878-1926), dans la Division navale d'Extrême-Orient, le , [1].

En mars 1922 il embarque à bord de la canonnière Malicieuse, en partance pour l'Indochine en compagnie de la Gracieuse avant d'être transféré sur l'aviso sloop l' Aldébaran, à Nouméa, Nouvelle-Calédonie, dans le Pacifique, sous le commandement du capitaine de frégate Auguste Théodore Henri Marie de Solminihac (1875-1942), puis du capitaine de frégate Pierre Stéphane Raymond Husson (1884-1957)

En 1924 il est à bord de l' Arras, sous les ordres du lieutenant de vaisseau Gabriel Théodore Eugène Barois (1889-1972), puis passe sur l'aviso l' Ancre à l'école de pilotage que commande le capitaine de frégate André Marquis (1883-1957). Paul Fontaine est alors breveté officier torpilleur, puis promu:

Lieutenant de vaisseau, le .

L'année suivante, il est affecté au groupe garde pêche en Corse comme commandant du torpilleur T.139[Note 1] et la canonnière la Gracieuse[3] En 1929 à bord du cuirassé, Condorcet, navire école des officiers torpilleurs en qualité d'instructeur. En 1930 il sert sur le Foch[4], puis il est muté à bord du Jeanne d'Arc pour les campagnes 1931-1932 et 1932-1933 en qualité de lieutenant de vaisseau, sous le commandement du commandant André Marquis (1883-1957). Au il est basé à Cherbourg et il est inscrit pour la Légion d'honneur, puis embarque sur le Cyclone, comme second. Il est nommé Capitaine de corvette. En 1933, il est sur le contre-torpilleur Bison[5], sous le commandement du capitaine de frégate Joseph Louis Nouvel de La Flèche (1887-1969). En 1935, il est secrétaire de la Commission Permanente des Essais à Paris sous l'autorité de René-Clément Juge (1877-1958), Président du comité technique et de la commission permanente des essais des bâtiments de la flotte en 1937, membre du Conseil supérieur de la Marine[Note 2].

Le Paul Fontaine devient capitaine de corvette et, commandant en second, du capitaine de vaisseau Raymond Fenard (1887-1957) à bord du Dunkerque, qui représente la France en à la revue navale anglaise de Spithead à l'occasion du couronnement du nouveau roi d'Angleterre Georges VI[6].

A partir de et pendant l'année 1939, le commandant Paul Fontaine fait plusieurs séjours à la base de Lorient à bord du Foudroyant qu'il commande[7].

Seconde Guerre mondiale

Du au il commande toujours le Foudroyant, faisant partie du Corps expĂ©ditionnaire français en Scandinavie au cours de la Campagne de Norvège sous les ordres de l'amiral Edmond Derrien (1882-1946)[Note 3], il prend une part active Ă  la bataille de Narvik[Note 4] Il participe ensuite Ă  la Bataille de Dunkerque et Ă  l'OpĂ©ration Dynamo pour le rapatriements des troupes anglaises Ă  Douvres sauvant 132 soldats, mais le Foudroyant est coulĂ© par une attaque aĂ©rienne au large des plages, ce mĂŞme . Les 132 personnes furent sauvĂ©es par le Sainte-Bernadette-de-Lourdes[8], le naufrage fit toutefois une vingtaine de disparus[9].

Le , Paul Fontaine est fait officier de la Légion d'honneur puis le il est promu capitaine de frégate, et cette même année 1940 il est nommé chef de cabinet du secrétariat à la marine de l'amiral François Darlan. Le Paul Fontaine est promu capitaine de vaisseau et quelques jours plus tard il occupe le poste de 1er aide-de-camp du commandant en chef des armées François Darlan. Le il est nommé commandant de la Division Métropolitaine de Police de l'arsenal de Toulon (D.M.P.), et de l' Incomprise[Note 5] - [10]

Sabordage de la flotte Ă  Toulon

La Division Métropolitaine de Police et la 1re flottille de patrouille dépendent de la 3ème Région maritime placée sous le commandement du vice-amiral André Marquis (1883-1957) nommé en préfet maritime de Toulon, Sa charge est particulièrement délicate du fait des circonstances. Il est responsable des bateaux de servitude de la Direction du port, petits bâtiments armés, affectés à des missions de patrouilles de surveillance des côtes ainsi qu'au dragage. Le commandant Paul Fontaine sera averti à bord de l' Incomprise le à 4 heures 50 par l'appel téléphonique du commandant Paul François Le Nabec (1899-1954), de l'arrivée des Allemands, et va aussitôt alerter par le même canal toutes ses unités, exception faite de la Poursuivante, qui est au quai des machines et n'est pas reliée directement, ainsi que le torpilleur la La Bayonnaise. Il joint par téléphone le torpilleur Mars qui se trouve à Saint-Mandrier, qui est prévenu que les Allemands occupent le Fort Lamalgue et qu'il doit transmettre l'alerte à La Bayonnaise dont le commandant sait ce qu'il doit faire. Ce qui sera exécuté par le capitaine de corvette Léon François Palut (1901-1957), commandant le torpilleur le Mars[Note 6] .

Le capitaine de vaisseau Paul Fontaine a réussi à contacter ses bâtiments pourtant dispersés dans tous les bassins, mais lorsque les Allemands arrivent devant l' Incomprise[Note 7] , tirant en l'air des rafales de mitraillettes seul quelques pièces étaient saccagées, mais le sabordage n'avait pas commencé à proprement parler[11]

l'opération de sabordage achevée, Paul Fontaine est mis en congé, et prend sa retraite le .

DĂ©corations, citations

  • Chevalier de la LĂ©gion d'honneur (1932)
  • Officier de la LĂ©gion d'honneur le
  • Ordre de l'armĂ©e de mer: « Sous le Commandement du Capitaine de Corvette FONTAINE (P.L.A.) a brillamment prit part aux opĂ©rations en Mer du Nord et sur les cĂ´tes de Norvège sous les attaques violentes de l'ennemi » (Ordre N°1159. F.M.F.3 du 19 mai 1940)
  • Ordre de l'armĂ©e de mer: « Sous le Commandement du Capitaine de Corvette FONTAINE (P.L.A.) a Ă©tĂ© engagĂ© pendant plus de 24 heures consĂ©cutives contre des forces terrestres et aĂ©riennes a rempli splendidement la mission pĂ©rilleuse qui lui Ă©tĂ© confiĂ©e tous Ă  bord faisant preuve des plus belles qualitĂ©s, d'audace et de sang froid » (Ordre N°1194. F.M.F.3 du 24 mai 1940)
  • Ordre de l'armĂ©e de mer: « Remarquablement commandĂ© par le Capitaine de FrĂ©gate FONTAINE (P.L.A.) au cours des opĂ©rations de Dunkerque en mai 1940 a accompli avec vaillance et tĂ©nacitĂ© dans des conditions extrĂŞmement pĂ©rilleuse les dĂ©licates missions qui lui Ă©taient confiĂ©es et au cours desquelles il a succombĂ© son Ă©quipage et son État-Major donnant le plus bel exemple de courage et de patriotisme »(Ordre N°1348. F.M.F.3 du 16 juillet 1940)


Famille

  • Charles Louis Fontaine (1818-1868), , officier de la Marine française, est le père de :
    • Victor Maurice Fontaine (1857-1933), Officier de la Marine française, promotion 1873
    • Charles Antoine Fontaine (1864-1943), Officier de la Marine française, promotion 1879 père de:
      • Paul Louis Antoine Fontaine (1899-1976), officier de la Marine française, mariĂ© le Ă  Les Rifflets, Auch avec Geneviève Antoinette Wanda dite "Pouchette" Wayne d'Arche ( 1899-1976) union sans postĂ©ritĂ©[Note 8].
      • Marcel Henri Alphonse Fontaine (1900-1942), officier de la Marine française. Il Ă©pouse, le Ă  Sanvic en Seine-Maritime Charlotte Anne Marie AndrĂ©e Presle, nĂ©e le au Havre fille de Alfred Jules Presle, courtier et Charlotte Marie Louise Ernestine Feuchères, son Ă©pouse [Note 9].

De cette union naîtront :

  • Olivier (septembre 1936),
  • Emmanuel (Avril 1939-FĂ©vrier 2023),
  • Laurent (Octobre 1940),

Trois enfants qui ont respectivement, 6, 3 et 2 ans à la mort pour la France de leur père. La famille avait une habitation à Saint-Servan.

Voir aussi

Sources bibliographiques

  • Pierre Vincent-BrĂ©chignac, Flottes de combat 1940-1942, Paris,
  • (en) Robert Gardiner et Roger Chesneau, Conway's All the World's Fighting Ships (1922-1946), [dĂ©tail de l’édition]
  • Henri Noguères, Le suicide de la flotte française Ă  Toulon, 27 novembre 1942, Éditions de CrĂ©mille, Genève, 1973 et Éditions J'ai lu leur aventure, N°A.120/121.
  • Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, Paris, Tallandier, , 573 p. (ISBN 978-2-84734-008-2, OCLC 50268241), p. 268
  • Donald G.F.W. Macyntire et Basil W. Bathe, Les navires de combat Ă  travers les âges, Paris, Stock,
  • Hilaire Legentil, RĂ©pertoire numĂ©rique sommaire de la sous-sĂ©rie 1M: Matricules des officiers et autres agents de la Marine (an VII-1959), Service historique de la Marine Ă  Cherbourg, Cherbourg; 2001, p. 102, dossiers: 1 M 100 15 et 1M 19 87.

Références

  1. Dossier du Commandant Lacombe, archives de l'Ă©cole navale
  2. Henri Le Masson, Les LĂ©vriers de la mer Torpilleurs et destroyers, Horizon de France, 1948, p. 26-27.
  3. Dossier Paul Fontaine archives de l'École navale
  4. Lancement Ă  Brest du croiseur Foch
  5. Contre-torpilleur Bison, p.5-7
  6. Dumas, Dunkerque 2001, p. 65
  7. Extrait du journal Le Nouvelliste du Morbihan 31 mai 1940
  8. Philippe Boutelier, « sauvetage du Foudroyant », sur https://www.sauveteurdudunkerquois.fr/
  9. Jean Paul, « "FOUDROYANT" Torpilleur d'escadre ! », sur blog.org, En passant par la Lorraine..., (consulté le ).
  10. Le Yacht journal de la navigation de plaisance
  11. Henri Noguères, op. cit., chapitre IV et VIII

Notes

  1. Est-ce ce navire ? Deligny - DY (ex-S 139) - 1922/1933, Classe Buino (ex destroyers allemands de classe V). Le T.139 est un torpilleur construit par le groupe Chantier Schneider (Chalon-sur-SaĂ´ne) de type Normand 130 mis sur cale Ă  partir de 1889, ils furent surnommĂ©s les « ventre-Ă -terre » et mesuraient 34 mètres pour 52 tonnes. Ils dĂ©veloppaient 720 chevaux avec leur chaudière Ă  tube d'eau système Du Temple [2].
  2. l'amiral Juge quitta le service actif en mars 1939. Rappelé à la déclaration de la guerre, il fit partie jusqu'en juillet 1940 du Conseil des prises
  3. La Force "Z", commandée par le contre-amiral Derrien, se compose des croiseurs "Emile Bertin" puis "Montcalm", des contre-torpilleurs "Bison", "Tartu", "Chevalier Paul", "Maillé-Brézé", "Milan", "Epervier" et des torpilleurs "Brestois", "Boulonnais", "Foudroyant".
  4. Après la guerre le commandant Paul Fontaine eu l'occasion de rencontrer son homologue de la marine allemande qui tous les deux sans s'être concerté firent cesser la canonnade pour permettre aux civils de fuir le théâtre des combats.
  5. L' Incomprise, est l'ancien yacht Éros (V) construit en 1926 pour le baron Henri de Rothschild, sur les plans du capitaine J-H Evrard, comportant tous les derniers perfectionnements du point de vue de la navigation. Il mesure 65,23 mètres de long et sa jauge est de 914 tonnes. Il comporte deux moteurs diesel construit par Burmeister et Wain de type quatre temps, simple effet, 6 cylindres étudiés pour les yachts et assurant une marche sans vibrations. La puissance étant de 1800 I.H.P. à 325 tours, sa vitesse est de 14,5 nœuds, les auxiliaires sont électriques et le courant est fourni par deux groupes Diesel de 66 kilowatts chacun.
  6. La D.P.M comprend les 1ère et 13ème divisions de torpilleurs, ainsi que la 3ème escadrille d'avisos avec en plus l'aviso d'Iberville qui est hors rang, soit 12 bâtiments mouillés pour la majorité au grand rang et au petit rang, dans la vieille darse sauf le Bordelais et La Palme, amarrés au quai Noël, et La Poursuivante au quai des machines dans la darse Vauban, ainsi que le d' Iberville, et les deux torpilleurs assurant en rade la sûreté de l'escadre: le Mars au Lazaret de Saint-Mandrier, et la Bayonnaise en grand-garde à la grande jetée
  7. Une note du 8 novembre 1942 provenant de l'État-Major 3° -289 E.M.I ayant pour objet le commandement de l'Incomprise, dit qu'en cas d'absence du capitaine de vaisseau Commandant le D.M.P. le commandement de l'Incomprise sera assumé par l'officier des équipages de 2è classe Hervé Friant
  8. Elle est née le 20 février 1899 à Orléans et décédée à Paris le 29 juillet 1994 et fut inhumée au cimetière de Montmorency. Elle était la fille de Charles André Wayne d'Arche (1864-1947) et de Babounia Zbyszewski Starza (1867-1943)
  9. Dont la sœur est l'artiste peintre Anne-Marie Feuchères. On trouve le nom également orthographié sans s final dans la famille

Articles connexes

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