Parc national de la Sierra del Divisor
Le parc national de la Sierra del Divisor a été créé le sur le territoire péruvien antérieurement appelé « Zona reservada Sierra del Divisor » (ZRSD) ou « Zone réservée de la Sierra del Divisor ». Il couvre 1 478 311,39 hectares[1].
anciennement : Zona Reservada Sierra del Divisor
Pays | |
---|---|
RĂ©gion | |
RĂ©gion | |
Coordonnées |
7° 16âČ 31âł S, 74° 04âČ 25âł O |
Superficie |
14 783 km2 (1 478 311,39 hectares) |
Type |
Parc national du PĂ©rou (d) |
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Catégorie UICN |
II |
WDPA | |
Création | |
Administration |
SINANPE - SERNANP |
Site web |
[www.sernanp.gob.pe www.sernanp.gob.pe] |
Le parc abrite des communautés indigÚnes Matses, Ashaninkas, Huambisas, Isconahuas, Shipibo Conibos et d'autres groupes ethniques ainsi que des peuples indigÚnes refusant le contact avec la "civilisation" dite en « isolement volontaire » (aislamiento voluntario)[2]. Depuis plusieurs décennies l'environnement de cette région, bien qu'isolé se dégrade en raison des pressions exercées par les braconniers, bucherons illégaux, orpailleurs (sources de graves pollutions mercurielles)[3].
Le statut de Parc national acquis en 2015 devrait aider le gouvernement et les amérindiens qui y vivent à protéger les services écosystémiques qu'il fournit (notamment en matiÚre de ressource en eau, de biodiversité qui nourrit les populations autochtones et est garante d'équilibres écologiques et climatiques suprarégionaux, et en matiÚre de puits de carbone notamment). Ce statut d'aire protégée donne devoir au gouvernement et aux autorités locales péruviennes de protéger ce territoire et les populations autochtones qui y vivent de toute activité illicite (dont plantations de coca alimentant le trafic de drogue (cocaïne)), l'exploitation forestiÚre illégale et l'exploitation miniÚre, pétroliÚre et gaziÚre[2], activités que les ONG et représentants des amérindiens dénonçaient comme étant en augmentation dans le territoire du projet de parc et alentour.
Selon le président péruvien Ollanta Humala (2015), le Parc doit contribuer à sauver le « poumon du monde » qu'est métaphoriquement l'Amazonie[4]. Ce parc est présenté par d'autres comme présentant des enjeux au moins comparable au parc national de Yellowstone en Amérique du Nord[1].
C'est le second Parc national crĂ©Ă© par le gouvernement Humala depuis son arrivĂ©e en 2011 aprĂšs le Parc national de GĂŒeppi-Sekime[2]. C'est l'une des plus grandes aires protĂ©gĂ©es d'AmĂ©rique latine. Il est comparĂ© au Parc national de Yellowstone pour son importance en matiĂšre de conservation et pour le caractĂšre spectaculaires de certains Ă©lĂ©ments gĂ©ologiques[1]. Sa crĂ©ation a impliquĂ© des dizaines de parties prenantes allant de groupes internationaux de conservation, aux communautĂ©s autochtones locales, et elle a demandĂ© un large soutien du public[1].
Localisation
Ce parc national a Ă©tĂ© crĂ©Ă© sur une zone rĂ©servĂ©e (zona reservada), depuis une dĂ©cennie environ pour le projet ; il est situĂ© dans le prolongement du Parc national de la Serra do Divisor crĂ©Ă© en 1989 au BrĂ©sil dans lâouest de la forĂȘt amazonienne dans l'Ătat d'Acre sur 8 463 km2), sur un territoire qui fait la jonction antre les Andes (Ă l'Ouest) et la vaste plaine enforestĂ©e de l'Amazonie plus Ă l'Est.
Du point de vue administratif, ce territoire péruvien est à la fois situé dans la province de Coronel Portillo (région d'Ucayali), dans la province de Maynas et dans la province de Requena, de la Région de Loreto au Pérou.
Spécificités
Pour lâONG pĂ©ruvienne lâInstitut du bien commun (ou IBC, pour Instituto del bien comĂșn [5]), La Sierra del Divisor est un vaste massif forestier qui prĂ©sente la particularitĂ© dâĂȘtre la « seule rĂ©gion montagneuse » Ă©mergent de la grande forĂȘt tropicale amazonienne de plaine, ce que confirme le Field Museum des Ătats-Unis, qui dĂ©crit cette zone biogĂ©ographique comme « une chaĂźne de montagnes sâĂ©levant de façon spectaculaire depuis les plaines centrales de lâamazonien pĂ©ruvienne » et bĂ©nĂ©ficiant de « formations gĂ©ologiques rares et diversifiĂ©es nâexistant nulle part ailleurs en Amazonie »[3].
Son paysage, l'un des plus sauvages de l'AmĂ©rique du Sud[1] recouvre une partie des deux plus grandes rĂ©gions du PĂ©rou (Loreto et Ucayali) et est marquĂ© par une caractĂ©ristique topographique spectaculaire et emblĂ©matique : le pic El Cono ", une montagne en forme de cĂŽne rĂ©gulier couvert dâarbres, qui Ă©merge d'une plaine forestiĂšre et est visible de la CordillĂšre des Andes par temps clair.
Enjeux du projet
Selon le MinistĂšre pĂ©ruvien de l'Environnement, 21 communautĂ©s autochtones y vivent dont certaines de maniĂšre isolĂ©e (statut reconnu par la loi pĂ©ruvienne) et pourraient profiter du statut de parc naturel national[6], de mĂȘme que 42 autres Ă©tablissements et bien entendu la faune, la flore et la naturalitĂ© des paysages et plus gĂ©nĂ©ralement la biodiversitĂ© (plus de 3 000 espĂšces remarquables, parfois endĂ©miques selon le Service national des zones naturelles protĂ©gĂ©es) si le parc est correctement protĂ©gĂ©[3]. En matiĂšre de services Ă©cosystĂ©miques, ce territoire joue un rĂŽle important ou irremplaçable pour plus de 230 000 personnes au PĂ©rou en particulier pour la ressource en eau rappelle l'IBC [3].
Enjeux humains, socio-Ă©thiques et moraux : Parmi les premiers bĂ©nĂ©ficiaires du projet figurent les tribus et groupes amĂ©rindiens autochtones isolĂ©s dont on sait que les dĂ©fenses immunitaires sont vulnĂ©rables face aux maladies infectieuses importĂ©es par les colons ou visiteurs. Ils pourraient ĂȘtre dĂ©cimĂ©s par le contact avec ces microbes nouveaux pour eux. Le parc chevauche dâailleurs une rĂ©serve crĂ©Ă©e dans les annĂ©es 1990 pour les Isconahua (ou « Iscobakebo ») encore en situation d'isolement, ainsi que deux autres rĂ©serves proposĂ©es pour d'autres groupes â « dont aucun n'a Ă©tĂ© protĂ©gĂ© par le gouvernement » selon les dĂ©fenseurs des droits des peuples autochtones[3].
Le gouvernement a aussi annoncĂ© Ă l'occasion de la crĂ©ation du parc qu'il considĂ©rait comme « immorales » les pratiques de stĂ©rilisation forcĂ©e imposĂ©es aux femmes dans certaines rĂ©gions Ă©loignĂ©es du PĂ©rou oĂč elles sont prĂ©sentĂ©es comme un moyen de rĂ©duire la pauvretĂ© dans le pays en limitant la natalitĂ©[4] - [7]. La radio nationale a relayĂ© l'annonce que le gouvernement souhaite mettre en Ćuvre une lĂ©gislation permettant de construire un « registre des victimes » de cette pratique et dĂ©clarant d'intĂ©rĂȘt national l'attention devant ĂȘtre portĂ©e aux femmes victimes de ces pratiques entre 1995 et 2001. La protection de l'Ătat leur est due, de mĂȘme que la reconnaissance de ce qui est arrivĂ© estime ce gouvernement[4] ; Diverses ONG ont estimĂ© que 300 000 femmes sont concernĂ©es[4].
Il existe aussi un enjeu climatique puisque selon le gouvernement péruvien, « conserver ce territoire permet de stocker environ 150.000 tonnes de CO2 dans les arbres et la canopée, soit l'équivalent de prÚs de 40 % de tout le carbone produit quotidiennement au Pérou »[2].
Cette rĂ©gion abrite aussi de nombreux cours d'eau qui deviennent ensuite des affluents-clĂ©s de lâAmazone. Leur pollution par les chercheurs d'or et l'industrie ministĂšre ou pĂ©troliĂšre pourrait avoir des consĂ©quences Ă©cologiques loin en aval.
Les Ă©cosystĂšmes y sont dâune grande richesse floristique, fongique et faunistique (en partie endĂ©mique et parfois dĂ©jĂ menacĂ©es de disparition [8]) formant localement des paysages exceptionnels.
Enjeux faunistiques
Comme dans la plus grande partie de l'Amazonie la faune invertébrée est d'une trÚs grande diversité et encore en grande partie méconnue.
La Zona reservada abrite aussi encore une faune exceptionnelle de vertébrés au sein de laquelle on découvre encore de nouvelles espÚces;
MammifÚres : Les mammifÚres sont encore sans doute trÚs imparfaitement recensés dans ce secteur [9] - [10] - [11] : la seule région d'Ucayali en avait en 2009 comptabilisé 192 espÚces (appartenant à 11 ordres et 35 familles).
Toujours dans cette rĂ©gion 56 de ces mammifĂšres nâont Ă©tĂ© trouvĂ©s ou retrouvĂ©s que dans les zones de rĂ©serves naturelles, et 3 sont endĂ©miques du PĂ©rou : un Ă©cureuil (Sciurus pyrrhinus, un micro mammifĂšre (Neusticomys peruviensis) et un rongeur Ă©chimydĂ© (Makalata rhipidura)[12]).
On pouvait en 2009 observer dans la « zone réservée » par exemple :
- le tatou géant (Priodontes maximus)
- le jaguar(Panthera onca)
- le puma(Puma concolor)
- lâOuakari chauve (Cacajao calvus)
- le Callimico (Callimico goeldii)
- Lophostoma silvicolum (dâOrbigny)
- Phylloderma stenops (Peters)
- Phyllostomus hastatus (Pallas)
- Trachops cirrhosus (Spix)
- Carollia benkeithiv (Solari y Baker)
- Carollia brevicauda (Schinz)
- Carollia perspicillata (Linnaeus)
- Artibeus lituratus (Olfers)
- Artibeus obscurus (Schinz)
- Artibeus planirostris (Spix)
- Chiroderma trinitatum (Goodwin)
- Platyrrhinus brachycephalus (Rouk y Carter)
- Platyrrhinus incarum (Thomas)
- Platyrrhinus infuscus (Peters)
- Sturnira magna (de la Torre)
- Sturnira tildae (de la Torre)
- Vampyressa thyone (Thomas)
- Myotis riparius (Handley)
- Pecari tajacu (Linnaeus)
On sait que lâinventaire est encore trĂšs incomplet : ainsi une seule Ă©tude de la diversitĂ© en petits mammifĂšres de la rĂ©serve de la Sierra del Divisor (ZRSD) basĂ©e sur des captures dans seulement 6 sites (effectuĂ©es entre 2011 et 2013 au moyen de plusieurs techniques de capture a permis dâĂ©chantillonner 67 espĂšces de petits mammifĂšres (cinq marsupiaux, 10 rongeurs et 52 espĂšces de chauves-souris), dont 32 sont de nouveaux records pour la ZRSD et deux considĂ©rĂ©s comme parmi les rongeurs les plus rares et endĂ©miques du PĂ©rou : le « Rat pĂ©ruvien aquatique » (Neusticomys peruviensis ; Cricetidae: Ichthyomyini) et la souris aquatique de l'Ucayali (Amphinectomys savamis ; Cricetidae: Oryzomyini). Pour ces 6 sites de capture, le marsupial Marmosops bishopi, et les microrongeurs Neacomys Neacomys minutus, Euryoryzomys macconnelli, Scolomys melanops et Proechimys kulinae ; ainsi que les chauve-souris Artibeus planirostris et Rhinophylla pumilio Ă©taient les plus nombreux.
Oiseaux : Parmi les nombreux oiseaux amazoniens de la rĂ©gion[13] on observera par exemple le Batara d'Acre (Thamnophilus divisorius), des Araçaris, le Thamnophile Willisornis poecilinotus[14], le discret Guacharo des cavernes (Steatornis caripensis, proche de lâengoulevent europĂ©en), ou encore lâAra chloroptera. Concernant les amphibiens de nombreuses espĂšces de grenouilles, crapauds, dendrobates et salamandres dont par exemple des Bolitoglossa[15] sont prĂ©sentes.
EspÚces nouvelles pour la région ou le pays : On en découvre réguliÚrement dans la zone réservée, dont par exemple pour le début des années 2000 un nouvel Hemibrycon (poisson de la famille des Characidae)[16], deux amphibiens (dendrobates[17]) ou encore des tortues[18]...
Enjeux biogéographiques
En matiÚre d'écologie du paysage cette zone apparaßt jouer un rÎle important en tant au Trame verte et bleue à grande échelle pour toute l'Amérique du Sud :
- Elle est incluse dans un immense "corridor écologique" qui rejoint le Parc national Madidi de Bolivie au parc national de l'Ouest-brésilien.
- Elle constitue aussi pour les espÚces forestiÚres un « corridor climatique » nord-sud parallÚle à la chaßne des Andes[3].
Mais ces corridors sont dĂ©jĂ localement mitĂ©s ou dĂ©gradĂ©s par des pressions anthropiques illĂ©gales ou menacĂ©s de fragmentation Ă©cologique et de fragmentation de la forĂȘt par plusieurs grands projets dont la construction dâune route entre Pucallpa et Cruzeiro do Sul au BrĂ©sil (projet qui rencontre une ferme opposition des organisations indigĂšnes), un projet de chemin de fer et de connexion Ă©lectrique entre ces deux mĂȘmes villes, dĂ©clarĂ©e dâintĂ©rĂȘt national quelques annĂ©es plus tĂŽt, mais qui rencontre la mĂȘme opposition indigĂšne.
Il existe aussi un projet de voie ferrĂ©e traversant toute l'AmĂ©rique du Sud dâEst en ouest Ă partir de la cĂŽte Pacifique du PĂ©rou, rĂ©cemment mĂ©diatisĂ© Ă la suite d'intĂ©rĂȘts chinois dans le financement et Ă la suite de la visite du Premier ministre chinois Li Keqiang, au BrĂ©sil et au PĂ©rou en . Selon les investisseurs chinois, le tracĂ© devrait passer au sud du futur parc[3].
Histoire du projet de parc national
Origines du projet : La rĂ©gion amazonienne de la Sierra del Divisor (« forĂȘt du diviseur ») se partage entre le BrĂ©sil Ă lâEst et le PĂ©rou Ă lâOuest. Câest un point chaud de biodiversitĂ© identifiĂ© comme prioritaire en matiĂšre de conservation de la nature depuis le dĂ©but des annĂ©es 1990, mais qui 20 ans aprĂšs (1995) nâest pas encore classĂ© comme aire protĂ©gĂ©e alors que le narcotrafic (production et exportation de cocaĂŻne n'a pas hĂ©sitĂ© Ă dĂ©fricher et installer des cultures de coca en plein zone de rĂ©server[19] - [20]). Bien que la zones soit peu accessible, la dĂ©forestation illĂ©gale[3]. Dans le mĂȘme temps, dans toute l'Amazonie l'orpaillage s'Ă©tend avec des effets Ă©cotoxicologiques graves sur le milieu, la faune et la flore
Ă partir de 2005, un groupe de travail, (Grupo de trabalho para proteção transfronteiriça da Serra do Divisor e Alto JuruĂĄ) sâest mis en place sous lâĂ©gide du CPI-Acre[21] et de SOS AmazĂŽnia pour notamment rĂ©flĂ©chir aux questions frontaliĂšres et mieux sâinformer quant Ă la DĂ©claration des Nations-Unies sur les droits des peuples autochtones, aux politiques officielles et aux projets des gouvernements prĂ©vus ou entamĂ©s dans les zones oĂč vivent encore des Indiens isolĂ©s ou Ă leur proximitĂ©.
Ce groupe a organisĂ© des rĂ©unions et des rencontres entre chefs et reprĂ©sentants des peuples premiers au PĂ©rou et prĂšs de Vale de Javari et il a produit des recommandations (publiĂ©es ) notamment sur la base des demandes de la XIe rĂ©union du groupe du travail pour la protection transfrontaliĂšre de Serra do Divisor et Alto JuruĂĄ (BrĂ©sil/PĂ©rou) qui sâest tenue en .
En 2006 le gouvernement pĂ©ruvien a provisoirement Ă©tabli un pĂ©rimĂštre de 1.4 million dâhectares dit « zone de rĂ©serve de la Sierra del Divisor » (Zona Reservada Sierra del Divisor) [3].
En 2012 (6 ans plus tard), une commission gouvernementale ad hoc donne son accord pour que la zone devienne un parc national, mais le gouvernement repousse le projet[3].
En , aprĂšs nouveau processus administratif difficile, mais soutenu par les principaux reprĂ©sentants ou dirigeants autochtones il ne reste quâĂ lâExĂ©cutif du pays (1er ministre et le prĂ©sident Ollanta Humala) dâapprouver et signer le projet de dĂ©cret prĂȘt dĂ©but [22] - [23], mais pour des raisons inconnues, le projet a Ă©tĂ© mis en attente en 2015 par le prĂ©sident pĂ©ruvien[3] alors que de nombreuses pressions anthropiques (dont crĂ©ation de pistes et routes forestiĂšres[24], dĂ©forestation pour la culture du cacao ou d'autres besoins, ces dĂ©forestations Ă©tant nettement visibles sur les images satellitales de 2015[25] - [26] ou des cultures illĂ©gales de coca encore en cours en 2015[27] - [28]) s'exercent sur le milieu.
Freins au projet
Les intĂ©rĂȘts agricoles ne semblent pas en cause car le projet de parc ne couvre que des zones montagneuses oĂč moins de 3 % du foncier aurait un potentiel agricole[3].
Les ONG qui ont dĂ©fendu le projet de parc ont craint qu'il soit bloquĂ© par des acteurs ayant des intĂ©rĂȘts Ă la rĂ©alisation de grands projets routiers ou ferroviaires et/ou par des projets ou des intĂ©rĂȘts de lâindustrie pĂ©troliĂšre et gaziĂšre (favorisĂ©s par la dĂ©livrance dâun grand nombre de concessions pĂ©troliĂšres par les gouvernements pĂ©ruviens[29]) qui continuent Ă menacer la biodiversitĂ© et les populations autochtones dans cette rĂ©gion comme dans dâautres parties de lâAmazonie[30] - [31]) :
La compagnie d'Ătat Perupetro a en effet promu des forages exploratoires dans la rĂ©gion ; elle a tentĂ© d'ouvrir toute la partie sud du projet dâaire protĂ©gĂ©e Ă l'exploration avant de revenir en arriĂšre en 2008[3].
La société Maple Energy une compagnie pétroliÚre privée opérant au Pérou, plusieurs fois en conflit avec les populations indigÚnes (en 2012), cotée au London Stock Exchange Alternative Investment Market a pompé des hydrocarbures durant plusieurs années dans une concession chevauchant la zone ouest du projet de parc.
Pacific Rubiales Energy (sociĂ©tĂ© canadienne, rĂ©cemment renommĂ©e Pacific Exploration & Production) dispose dĂ©jĂ dâune immense concession pĂ©troliĂšre(1 million d'hectares) chevauchant toute la partie nord du parc. La compagnie a menĂ© une premiĂšre phase de forage exploratoire et des tests sismiques fin de 2012 et en 2013 dans une zone situĂ©e au nord du futur parc[3].
Lâavocat Cesar Ipenza (tout comme Maria Elena Diaz, responsable de la Zone RĂ©servĂ©e au projet de parc ) estime en 1995 que le processus administratif de crĂ©ation du parc a Ă©tĂ© rendu « presque impossible » par le ministĂšre de lâĂ©nergie et Perupetro, mĂȘme si la faiblesse du gouvernement est aussi en cause, notamment en ne portant pas le sujet Ă lâordre du jour du Conseil des ministres. Mais peut-ĂȘtre quâune partie de l'exĂ©cutif ou une personne ou entitĂ© trĂšs influente auprĂšs du gouvernement pourrait craindre une interdiction dâexploitation forestiĂšre, ou avoir intĂ©rĂȘt Ă la poursuite dâopĂ©rations prospĂšres d'exploitation miniĂšre illĂ©gale, voire de la culture de la coca et du trafic de stupĂ©fiants dans la rĂ©gion[3].
Novembre 2015 : création officielle du parc national
C'est le samedi , aprÚs plus d'une décennie de discussions, deux semaines aprÚs que le Médiateur du Pérou ait a demandé au gouvernement via un recours juridictionnel, de se conformer à la création du parc national de la Sierra del Diviseur déjà reporté depuis environ 20 mois, et alors que les ministres de l'environnement du monde entier se réunissent à Paris pour finaliser le contenu de la COP 21, et aprÚs qu'une pétition lancée par Avaaz.org ait rapidement réuni plus de 1.1 million de signatures, que le ministre de l'environnement péruvien (Manuel Pulgar Vidal) annonce[32] - [2] pour le lendemain (dimanche ) la signature du décret de création officielle du parc national de la Sierra del Divisor, dans la ville de Nueva Saposoa[1].
« Le prĂ©sident Ollanta Humala se rendra dimanche au Divisor pour signer le dĂ©cret suprĂȘme la crĂ©ation du parc national » ; cette annonce est faite dans les rĂ©seaux sociaux, via le compte twitter du ministre de l'environnement [2] Pour les ONG Ćuvrant Ă la protection de la nature et des populations autochtones, « ce nouveau parc national pĂ©ruvien constitue un bastion majeur et d'importance planĂ©taire pour la nature et les peuples autochtones »[1] a dĂ©clarĂ© Forsyth de l'ONG "Andes Amazon Fund" qui a remerciĂ© le prĂ©sident du PĂ©rou, le ministre de l'Environnement, et le SERNANP pour un tel « cadeau, d'une importance critique, fait au PĂ©rou et au monde »[1].
Position des représentants des populations amérindiennes autochtones
Ils soutiennent ce projet depuis avant 2006. De 2006 Ă , ils ont protestĂ© (comme dans dâautres rĂ©gions et pays tropicaux) contre les spoliations de territoires entreprises par lâindustrie pĂ©trogaziĂšre[33] et la dĂ©forestation illĂ©gale.
En , lâorganisation indigĂšne CEDIA reprochait au Conseil des ministres dâavoir repoussĂ© la confirmation du statut de Parc national, et lâONG AIDESEP reprochait au gouvernement que « Neuf ans ont passĂ© et que la Sierra del Divisor attend toujours de devenir officiellement un parc national ; Une fois de plus, le gouvernement dĂ©montre prendre dâabord en compte ses propres intĂ©rĂȘts particuliers, qui pourraient coĂ»ter bien plus que les bĂ©nĂ©fices potentiels, ce qui va gĂ©nĂ©rer plus de conflits sociaux »[3].
LâAvocat Ipenza qui dĂ©fend les populations autochtones jugeai mi 2015 «quasi-incroyable » l'Ă©chec du ministĂšre de la Culture Ă prendre des mesures contre l'exploitation forestiĂšre et d'autres « graves problĂšmes dans la RĂ©serve Isconahua» [3] et les ministĂšres de la Culture et de l'Environnement n'a pas pu ou voulu rĂ©pondre Ă une demande de commentaire ou interview sollicitĂ© par le journal The Guardian en 2015[3].
Notes et références
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- PerĂș crea Parque Nacional en zona amazĂłnica para proteger medio ambiente, d'aprĂšs AFP, El Universo, 2011-11-07, consultĂ© 2011-11-08
- https://www.theguardian.com/environment/andes-to-the-amazon/2015/jul/29/peru-stalling-new-national-park-unique-amazon-mountain-range Le PĂ©rou met en attente la crĂ©ation dâun nouveau parc national sur une unique chaĂźne de montagne amazonienne] ; The Guardian, 2015 (en)
- Sierra del Divisor : Presidente dice que creación de parque preservarå pulmón del mundo Ley se promulgarå mañana en Ucayali
- Instituto del Bien ComĂșn ONG Ćuvrant avec le gouvernement pĂ©ruvien et des reprĂ©sentants de populations autochtones en faveur d'une meilleure gouvernance des biens communs environnementaux
- Rummenhoeller, K. (2007). IndĂgenas aislados bajo protecciĂłn de la naturaleza. Pueblos indĂgenas en aislamiento voluntario y contacto inicial en la AmazonĂa y el Gran Chaco: Actes du sĂ©minaire rĂ©gional de Santa Cruz de la Sierra, 20-22 novembre 2006, organisĂ© par lâOACNUDH et al
- « Ceci est une question trĂšs importante, nous ne pouvons pas, en tant qu'Ătat adopter une politique de rĂ©duction de la pauvretĂ© supprimant la possibilitĂ© pour les femmes les plus pauvres du PĂ©rou d'avoir des enfants, ceci semble immoral » (âEste es un tema muy importante, nosotros como Estado no podemos asumir una polĂtica de lucha contra la pobreza quitĂĄndole la oportunidad a las mujeres mĂĄs pobres del PerĂș a que puedan tener hijos, eso nos parece inmoralâ)
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- http://cdn2.larepublica.pe/impresa/politica/16262-la-coca-amenaza-sierra-del-divisor La coca amenaza: Sierra del Divisor Guiado por lĂderes shipibos, Domingo descubriĂł cultivos de coca y restos de pozas de maceraciĂłn en los lĂmites de Sierra del Divisor (Loreto y Ucayali). El narcotrĂĄfico y la tala ilegal son amenazas reales que hacen necesario que esta zona reservada sea declarada parque nacional cuanto ante, journal La Republica, publiĂ© 2015-07-19, consultĂ© 2015-11-07
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- La Sierra del Divisor deviendra-t-elle le prochain parc national du PĂ©rou ? ; Environmental News ; Mongabay (en anglais)
- [Road creeps into Peruâs Sierra del Divisor as it awaits national park designation], publiĂ© 2 October 2015 par Mongabay
- John C. Cannon (2015) Company chops down rainforest to produce âsustainableâ chocolate publiĂ© 20 janvier 2015
- Satellites spot deforestation in almost-approved Peruvian national park, publié 16 juillet 2015 par Mongabay
- Des satellites repĂšrent des traces de dĂ©forestation dans une zone sur le point dâĂȘtre transformĂ©e en parc au PĂ©rou (Policy Innovations, en anglais)
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Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
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