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Avaaz.org

Avaaz.org est une organisation non gouvernementale internationale de cybermilitantisme, fondĂ©e en 2007. Se prĂ©sentant comme un « mouvement dĂ©mocratique supranational », elle dĂ©clare donner les moyens aux citoyens du monde entier de se mobiliser sur diverses questions internationales, comme le changement climatique, les droits de l'homme, la corruption ou la pauvretĂ©. Active dans 17 langues, Avaaz revendique, en juillet 2015, plus de 41 millions de sympathisants ou « membres », c'est-Ă -dire de personnes qui ont signĂ© au moins une fois une de leurs pĂ©titions en ligne[5], rĂ©partis dans 194 pays[1]. Selon The Guardian en 2012, « Avaaz n’a que cinq ans, mais a connu un essor exponentiel jusqu’à devenir aujourd’hui le plus grand et le plus puissant mouvement citoyen mondial en ligne ». Elle fait toutefois l'objet de critiques visant son fonctionnement, la personnalitĂ© de ses fondateurs et son ingĂ©rence dans les affaires de certains pays.

Avaaz
Logo de l’association
Cadre
Forme juridique ONG
But Influencer les décisions politiques mondiales[1]
Zone d’influence Monde entier
Fondation
Fondation 2007
Fondateur Res Publica et MoveOn
Identité
Siùge Delaware, États-Unis[2]
Structure Organisation citoyenne
Personnages clĂ©s Ricken Patel, Tom Periello (en), Tom Pravda, Eli Pariser, Andrea Woodhouse, Jeremy Heimans et David Madden (en)
Président Ricken Patel
Secrétaire Ben Bradzel
Trésorier Thomas Pravda
Président du CA Eli Pariser
Directrice des campagnes Emma Ruby-Sachs
Méthode Cybermilitantisme, Pétitions, Non-violence, Désobéissance civile, Lobby, campagnes publicitaires
Financement dons privés : 11,6 millions $ (2012)[3]
Volontaires 100
Membres 43 millions de membres[4]
Employés 39
Slogan « Le monde en action »
Site web www.avaaz.org

Ricken Patel en est le directeur exécutif.

Le nom choisi pour cette communautĂ© est la romanisation du mot signifiant « voix » dans un grand nombre de langues, notamment : Hindi « à€†à€”à€Ÿà€œà€Œ » et Urdu « ŰąÙˆŰ§ŰČ Â»[6] - [7].

Historique

Avaaz a été cofondée par Res Publica (ONG), un groupe de campagnes civiques transnationales, et par MoveOn, un groupe américain de mobilisation sociale sur internet[8].

Les cofondateurs individuels d'Avaaz.org, issus de six pays, sont Ricken Patel, Tom Perriello, Tom Pravda, Eli Pariser (directeur exécutif de MoveOn), Andrea Woodhouse, Jeremy Heimans (cofondateur de Purpose.com) et David Madden (en)[9].

Le prĂ©sident fondateur et directeur exĂ©cutif d’Avaaz est le britannico-canadien Ricken Patel. Titulaire d'une maĂźtrise en politique publique de l’UniversitĂ© Harvard, il a travaillĂ© pour l'International Crisis Group, notamment en Sierra Leone, au LibĂ©ria, au Soudan et en Afghanistan. À son retour aux États-Unis, il travailla bĂ©nĂ©volement pour l'association MoveOn, oĂč il apprit Ă  se servir des outils du militantisme en ligne[10].

Objectifs

L'organisation se donne pour mission de « fédérer les citoyen(ne)s de toutes les nations pour réduire l'écart entre le monde que nous avons et le monde voulu par le plus grand nombre et partout »[1].

Avaaz peut Ă©galement mobiliser les citoyens « hors ligne Â» comme avec les Marches pour le Climat en septembre 2014, qui ont rassemblĂ© des centaines de milliers de personnes dans les rues tout autour de la planĂšte avant un sommet de l'ONU sur le climat[11].

Financement

Entre 2007 et 2009, Avaaz a été financée en partie par le milliardaire George Soros, via MoveOn par le Soros Open Society Institute (Open Society Foundations)[12] - [13].

Selon le journaliste Patrick Kingsley, depuis 2009 l'organisation n'accepte aucun don Ă©manant de fondations ou de sociĂ©tĂ©s, et elle refuse toute somme dĂ©passant les 5 000 dollars. Avaaz s'appuie simplement sur la gĂ©nĂ©rositĂ© des membres individuels, qui avaient rĂ©uni en 2011 plus de 20 millions de dollars[14]. Ses comptes sont publiĂ©s et disponibles sur son site Internet[15].L'ONG affirme avoir choisi de ne pas rendre dĂ©ductibles des impĂŽts les dons effectuĂ©s afin de garantir son indĂ©pendance et sa libertĂ© d'expression sur les questions politiques[16].

Communauté

Avaaz déclare compter, en juillet 2015, prÚs de 41 millions de « sympathisants » répartis dans 194 pays. Les pays les plus représentés sont le Brésil et la France avec plus de 10 et 4 millions d'inscrits chacun[9] - [17].

Actions principales

Depuis 2007, Avaaz a lancĂ© des centaines de campagnes mondiales et nationales. S'appuyant sur sa communautĂ© internationale de « membres Â», Avaaz a menĂ© des actions pour lutter contre la corruption en Inde, en Italie et au BrĂ©sil, protĂ©ger les ocĂ©ans, les forĂȘts vierges et la faune en voie de disparition sur la planĂšte, dĂ©fendre la libertĂ© d’expression sur Internet et dans les mĂ©dias, et encourager l'esprit dĂ©mocratique au cƓur des soulĂšvements du Printemps arabe.

2007

Durant sa premiĂšre annĂ©e d’existence, Avaaz a fait campagne notamment pour soutenir les militants pro-dĂ©mocratie en Birmanie, empĂȘcher l’escalade militaire en Irak, soutenir une rĂ©solution Ă©quitable du conflit israĂ©lo-palestinien et inciter les dirigeants politiques dans les pays membres du G8 Ă  inscrire le rĂ©chauffement climatique au programme de leur rĂ©union[18].

2008

Le mouvement a fait campagne notamment pour interdire les bombes Ă  sous-munitions, appeler Ă  une vĂ©ritable dĂ©mocratie au Zimbabwe, et lancer une pĂ©tition contre la rĂ©pression chinoise des troubles au Tibet signĂ©e par 1,5 million de personnes[19] appelant Ă  un dialogue constructif entre la Chine et le 14e dalaĂŻ-lama[20].

  • Une de ses vidĂ©os a Ă©tĂ© Ă©lue meilleure vidĂ©o par les utilisateurs de Youtube dans la catĂ©gorie politique[21].

2009

Avaaz a organisé une gigantesque « alarme climatique mondiale », lutté pour protéger l'Amazonie au Brésil, apporté une aide aux victimes du cyclone Nargis en Birmanie[22], aidé à assurer la sécurité alimentaire dans les pays en développement, et lancé une campagne publicitaire pour la fermeture du centre de détention de Guantånamo[23] - [24].

2010

En 2010, Avaaz a fait campagne pour protĂ©ger les ocĂ©ans, dĂ©fendre la libertĂ© d’expression en Italie, apporter une aide humanitaire vitale aux victimes du tremblement de terre en HaĂŻti et aux victimes des inondations au Pakistan, combattre un projet de loi contre l’homosexualitĂ© en Ouganda ainsi que la corruption au BrĂ©sil et le « viol correctif » en Afrique du Sud[25].

Elle a fait signer une pĂ©tition en ligne pour empĂȘcher la crĂ©ation de la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision Sun News Network au Canada, par crainte qu’elle ne devienne similaire Ă  la chaĂźne amĂ©ricaine Fox News[26]. Conjointement avec Greenpeace, elle a remis Ă  la Commission europĂ©enne Ă  la SantĂ© une pĂ©tition paraphĂ©e par un million de citoyens europĂ©ens opposĂ©s Ă  la culture d'OGM[27] - [28]. Lors de l'affaire de WikiLeaks et de la mise en accusation de Julian Assange, Avaaz.org a fait circuler une pĂ©tition de soutien Ă  ce dernier[29].

2011

Elle a lancé ou relayé plusieurs pétitions en ligne :

Avaaz commande Ă  l'IFOP un sondage sur la crĂ©ation d'un État palestinien, dont les rĂ©sultats paraissent en septembre 2011 : 82 % des Français estiment que les Palestiniens ont droit Ă  leur propre État et 69 % souhaitent que la France le reconnaisse[35] - [36].

Avaaz a soutenu des militants en Syrie en leur fournissant tĂ©lĂ©phones satellites et camĂ©ras et en leur envoyant des formateurs afin que des images vidĂ©o de la rĂ©pression puissent ĂȘtre diffusĂ©es en ligne. Elle a facilitĂ© l'entrĂ©e de reporters internationaux dans les zones de combat en Syrie, dont le photographe français RĂ©mi Ochlik et la journaliste amĂ©ricaine Marie Colvin et la reporter française Edith Bouvier. Afin d’aider Ă  exfiltrer le photojournaliste britannique Paul Conroy de la ville de Homs, l’organisation a soutenu le 28 fĂ©vrier une opĂ©ration menĂ©e par des militants syriens, aidĂ© Ă  Ă©vacuer 40 blessĂ©s graves du quartier de Baba Amr, et fait parvenir des fournitures mĂ©dicales[37].

2012

En 2012, Avaaz a cherchĂ© Ă  contrer les attaques contre l’Internet libre, Ă  permettre le choix de la contraception aux femmes du Honduras, Ă  mobiliser des soutiens pour la fin des subventions aux Ă©nergies fossiles Ă  l’approche du Sommet de Rio, Ă  briser la censure des mĂ©dias en Syrie et Ă  lutter contre l'amendement du code forestier brĂ©silien.

2013

Avaaz a fait campagne pour demander l'arrĂȘt des violences faites aux femmes en Inde, l'interdiction des pesticides toxiques pour les abeilles, l'exclusion dĂ©finitive des Ă©lus corrompus en France, l'abolition du poste de remĂ©moreur de la CitĂ© de Londres.

2014

21 septembre : une marche pour le climat est organisée dans le monde entier.

2015

  • À la suite de la catastrophe du Rana Plaza, Avaaz a fait campagne pour que Benetton, marque textile directement liĂ©e Ă  l'effondrement de cet atelier au Bangladesh, participe au fonds d'indemnisation des victimes pilotĂ© par l'OIT[38]. En avril 2015, Benetton a annoncĂ© un versement d'un million de dollars au fonds de soutien des victimes[39].
  • En juin 2015, deux Marocaines ont Ă©tĂ© agressĂ©es par un commerçant de leur ville estimant que leurs jupes Ă©taient trop courtes, puis arrĂȘtĂ©es par la police et inculpĂ©es pour attentat Ă  la pudeur. À la suite d'une trĂšs forte mobilisation sur les rĂ©seaux sociaux, de manifestations, etc[40], elles ont Ă©tĂ© relaxĂ©es.

2016

  • Des expatriĂ©s amĂ©ricains en Europe se mobilisent avec Avaaz contre l'Ă©lection de Donald Trump[41].
  • Une campagne de Avaaz demande au prĂ©sident Francois Hollande d'agir d'urgence pour sauver les populations civiles d’Alep en Syrie[42].

Critiques

Critiques générales

D'une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, si les rĂ©sultats de Avaaz.org — ou la qualitĂ© et les motivations de ceux-ci — sont contestĂ©s, l'organisation dĂ©fend de son cĂŽtĂ© le fait d'avoir rapidement accompli Ă  certains endroits ce que d'autres n'ont pas rĂ©ussi Ă  faire durant des annĂ©es ; pour certains observateurs, l'organisation est ainsi devenue un acteur d'importance sur la scĂšne mondiale[43].

Une critique rĂ©currente issue de milieux militants « techno-utopistes » est le « slacktivism » ou « clicktivism » (activisme sur la Toile) qui, selon eux, dĂ©nature l'activisme, rĂ©duit sa dimension engagĂ©e, ce qui peut se rĂ©sumer en paraphrasant la position de Evgeny Morozov[43] : « cliquer n'est pas sauver »[44]. Ce modĂšle de militantisme abaisserait potentiellement le niveau de rĂ©flexion et de participation mais l'absence de recherches sĂ©rieuses sur le phĂ©nomĂšne ne permet pas de l'affirmer[45]. Le recours Ă  des campagnes consensuelles – protection des forĂȘts Ă©quatoriales, du climat, des sites archĂ©ologiques, appels Ă  l'aide pour des rĂ©gions touchĂ©es par une catastrophe naturelle, etc. – pour assurer la lĂ©gitimitĂ© et la crĂ©dibilitĂ© de l'association, le langage trĂšs Ă©motionnel pour convaincre de signer ses pĂ©titions ainsi que l'absence de preuves ou d'informations de fonds accompagnant les pĂ©titions sont Ă©galement pointĂ©s du doigt[46] - [47]. Certains estiment par ailleurs que les dons au profit d'Avaaz.org se font au dĂ©triment d'ONG plus actives sur les diffĂ©rents terrains de crise[43]. D'autres soulignent le fait qu'Avaaz compte comme ses membres non pas uniquement des donateurs ou des militants nĂ©cessairement actifs mais des personnes qui ont simplement signĂ© une pĂ©tition une fois et peuvent se retirer aussi vite qu'elles sont arrivĂ©es[48] - [45].

L'influence des fondateurs d'Avaaz sur les campagnes est aussi mise en cause en raison de leur grande proximitĂ© avec le gouvernement amĂ©ricain et le Parti DĂ©mocrate : ses fondateurs sont notamment Ricken Patel, le diplomate britannique et conseiller du dĂ©partement d'État amĂ©ricain, Tom Pravda et Tom Perriello[46] - [49]. Ce dernier est un politicien catholique amĂ©ricain membre du Parti dĂ©mocrate, dĂ©fenseur de la guerre contre le terrorisme, de l’interventionnisme militaire en Afghanistan, de la prĂ©sence amĂ©ricaine en Irak ou au Pakistan, ou encore du permis de port d'arme aux États-Unis, ce qui lui vaut le soutien de la National Rifle Association of America[50].

2012 : actions en Syrie

En fĂ©vrier 2012, Avaaz revendique par communiquĂ© de presse avoir jouĂ© un rĂŽle-clĂ© dans l'Ă©vacuation du photographe irlandais Paul Conroy et du journaliste espagnol Javier Espinosa de Syrie[43], dĂ©clarant que « 13 militants de son rĂ©seau sont dĂ©cĂ©dĂ©s dans cette opĂ©ration ». Le communiquĂ© trouve un grand Ă©cho dans la presse occidentale, ce qui dĂ©plait Ă  de nombreuses parties. Le journaliste Simon van Zuylen-Wood publie une enquĂȘte sur la participation d'Avaaz Ă  cette opĂ©ration dans le magazine amĂ©ricain The New Republic[51]. Il y interroge diffĂ©rents acteurs de l'opĂ©ration. D'aprĂšs Paul Conroy, Avaaz n'a jouĂ© strictement aucun rĂŽle dans son exfiltration. De leurs cĂŽtĂ©s, les journalistes Javier Espinosa et Monica Garcia-Prieto estiment que le lien entre Avaaz et les militants ayant participĂ© Ă  l'opĂ©ration ne sont pas clairs. Tous trois s'accordent Ă  dire que l'acteur majeur de l'opĂ©ration Ă©tait en fait l'ArmĂ©e de libĂ©ration syrienne avec qui Avaaz n'avait aucun contact. Lorsque van Zuylen-Wood demande Ă  Ricken Patel pourquoi il n'a pas reconnu le rĂŽle essentiel jouĂ© par l'ArmĂ©e de libĂ©ration syrienne dans son communiquĂ© de presse initial, celui-ci rĂ©pond que le communiquĂ© « avait Ă©tĂ© Ă©crit dans la hĂąte au milieu de la nuit et qu'il ne voulait pas que les mĂ©dias appellent d'autres organisations, de crainte que des informations sur la localisation des autres journalistes puissent fuiter. En orientant les mĂ©dias vers Avaaz, explique Patel, il essayait de prĂ©server la sĂ©curitĂ© des journalistes »[51]. Van Zuylen-Wood note cependant qu'aucune modification n'a Ă©tĂ© effectuĂ©e depuis dans les communications d'Avaaz sur les Ă©vĂ©nements et que des documents mentionnant l'ArmĂ©e de libĂ©ration syrienne que Patel lui a montrĂ©s ne semblent pas avoir Ă©tĂ© rendus publics. Une autre critique de cette opĂ©ration concerne l'affiliation des 13 militants tuĂ©s Ă  Avaaz qui a mis en colĂšre plusieurs acteurs de l'opĂ©ration, notamment Paul Conroy. Le militant syrien Rami Jarrah impliquĂ© dans les Ă©vĂ©nements trouve cette affirmation d'Avaaz « immorale Â» parce que l'association aurait « pris avantage de la mort de 13 personnes pour coller Ă  sa campagne mĂ©diatique »[51]. Avaaz rĂ©plique en disant que la duretĂ© de ces paroles dĂ©coulent d'une rivalitĂ© entre organisations et van Zuylen-Wood estime que c'est sĂ»rement en partie vrai. Il pense d'autre part qu'Avaaz peut tout de mĂȘme ĂȘtre crĂ©ditĂ© pour avoir coordonnĂ© les militants au dĂ©but des Ă©vĂ©nements, introduit des fournitures mĂ©dicales, des journalistes et des moyens d'informations en Syrie. Le journaliste Miles Amoore explique qu'Avaaz a permis de fournir des informations de terrain importantes aux journalistes et aux militants. En conclusion de son enquĂȘte, van Zuylen-Wood reconnait le rĂŽle important jouĂ© par Avaaz mais se demande si l'organisation n'a pas sacrifiĂ© une partie de la vĂ©ritĂ© au profit du « pouvoir et de la renommĂ©e »[51].

Dans une interview de mars 2013, Ricken Patel affirme que le journaliste Paul Conroy se serait excusé depuis les événements de 2012 « de ce qu'il a dit »[52]. Pourtant, dans un livre publié sept mois plus tard[53], Paul Conroy persiste dans ses critiques en déclarant que Patel aurait avoué en privé qu'aucun membre d'Avaaz n'était présent sur le terrain pendant son évasion mais qu'il ne l'aurait jamais reconnu publiquement. Son hostilité vis-à-vis de l'organisation est toujours présente puisqu'il écrit qu'il « prend un grand plaisir » à imaginer Patel avec « une béquille fermement enfoncée dans son derriÚre ». Il mentionne toutefois que Wissam Tarif et Alex Renton d'Avaaz ont assisté les opérations de secours depuis le Liban au sein d'une équipe composée d'au moins quatre autres personnes extérieures à l'organisation[53].

2014 : levée de fonds pour créer une banque de semences agricoles

En juillet 2014, l'association Kokopelli publie sur son site un communiquĂ© oĂč elle refuse toute association avec Avaaz. Elle reproche Ă  l'organisation une campagne de levĂ©es de fonds pour la crĂ©ation d'une plateforme de semences agricoles destinĂ©e Ă  contrer le gĂ©ant Monsanto et souligne que « les termes sont particuliĂšrement Ă©vasifs ; qu'il n'existe aucun site Internet relatif au projet Ă©voquĂ© ; que les “fermiers” et “organisations” partenaires ne sont pas nommĂ©s ; que les Ă©ventuels fournisseurs et bĂ©nĂ©ficiaires des semences ne sont pas identifiĂ©s »[54]. Le journal en ligne The Ecologist soulĂšve de son cĂŽtĂ© les aspects problĂ©matiques du projet et explique qu'il n'est pas bien reçu par les acteurs du milieu. L'auteur ajoute qu'il « est impossible de ne pas s'interroger sur les motivations d'une ONG capable d'induire Ă  ce point en erreur ses supporters »[55]. Il cite le RĂ©seau français Semences Paysannes qui dĂ©clare ne connaĂźtre « de par le monde aucune organisation de petits paysans qui puisse concevoir un tel projet ». Le rĂ©seau craint en effet que le projet ne profite qu'aux grosses industries, souligne qu'« Avaaz ne dit pas Ă  qui sera confiĂ© l'argent rĂ©coltĂ©, ni qui le gĂ©rera » et conclut en expliquant que « les agriculteurs sont heureux lorsque des ONG les aident Ă  s'organiser. Mais ils n'ont pas besoin d'ONG qui tentent de mobiliser la sociĂ©tĂ© civile en leur nom pour des objectifs qui ne sont pas les leurs »[56]. La militante environnementaliste indienne, Vandana Shiva, dont le nom a Ă©tĂ© utilisĂ© pour la campagne d'Avaaz publie un message sur son blog expliquant que son nom a Ă©tĂ© utilisĂ© sans sa permission et qu'elle n'aurait pas soutenu le concept Ă©voquĂ© mĂȘme si son nom n'y avait pas Ă©tĂ© associĂ© de cette maniĂšre[57].

En rĂ©ponse, le Centre pour la SĂ©curitĂ© Alimentaire publie un communiquĂ© expliquant qu'il est Ă  l'origine de l'appel aux dons d'Avaaz et qu'il s'agit d'un « malentendu Â» et d'une « erreur de communication Â» entre son Ă©quipe et Vandana Shiva. Il souligne qu'il prend toute la responsabilitĂ© de cette erreur et « qu’Avaaz a Ă©tĂ© de bonne foi tout au long du processus »[58]. De son cĂŽtĂ©, Avaaz se dit enthousiasmĂ©e par l'idĂ©e du Centre mais prĂȘt Ă  en discuter avec ses dĂ©tracteurs voire Ă  rembourser les donations s'ils se rendent compte que le projet n'est pas viable[55].

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Avaaz » (voir la liste des auteurs).
  1. « Page d'accueil », sur Le site officiel d'Avaaz.org (consulté le )
  2. (en) Avaaz Expenses and Financial Information
  3. (en) , 990 Form, 2012
  4. Un « membre », selon le directeur exécutif d'Avaaz, est un internaute qui accepte de participer à une campagne en cliquant sur un lien. Selon Ricken Patel, c'est une conception « postmoderne » du statut de membre (interview d'octobre 2007 sur BBC World News par Stephen Sackur, lors de l'émission HARDtalk (à 00:01:45).)
  5. voir le compteur en temps réel du nombre de membres
  6. (en) « About us », sur www.avaaz.org (consulté le )
  7. (en) John T. Platts, A dictionary of Urdu, classical Hindi, and English, Londres, W. H. Allen & co.,
  8. Saran Koly, Une campagne TV contre le réchauffement, Libération, 1er février 2007 : « Le groupe a été créé conjointement par Res Publica, un groupe de campagnes civiques transnationales, et par MoveOn.org, un groupe américain de mobilisation sociale sur internet. »
  9. « "Tout savoir sur Avaaz" », sur Le site officiel d'Avaaz.org (consulté le )
  10. (en) Sarah Bentley, « The Times profile of Avaaz and Ricken Patel », The Times,
  11. « Marche pour le climat à Paris : « Chefs d'Etat, agissez ! » » (consulté le )
  12. (en) Avaaz, Soros, Israel and the Palestinians sur ngo-monitor.org
  13. (en) sur le site Washingtonpost.com.
  14. (en) (en) « Avaaz, activism or 'slacktivism' », sur The Guardian.co.uk, (consulté le ) : « Since 2009, Avaaz has not taken donations from foundations or corporations, nor has it accepted payments of more than $5,000 (£3,100). Instead, it relies simply on the generosity of individual members, who have now raised over $20m (£12.4m). »
  15. « Informations financiÚres et budget d'Avaaz » (consulté le )
  16. non déductibilité des dons. Consulté le 14 mars 2013.
  17. « Carte représentant la taille du mouvement Avaaz dans chaque pays », sur Le site officiel d'Avaaz.org (consulté le )
  18. « Une campagne TV contre le réchauffement », sur Libération.fr, (consulté le ).
  19. (en) Yvonne Jewkes, Majid Yar, Handbook of Internet Crime, 2013, p. 568
  20. (en) OLYMPIC TORCH ARRIVES IN BEIJING AS CRACKDOWN IN TIBET INTENSIFIES THOUSANDS DEMAND “NO TORCH IN TIBET” IN GLOBAL DAY OF ACTION, World Tibet News, 2 avril 2008,
  21. [vidéo] Disponible sur YouTube
  22. «Notre ONG est un voilier, on va oĂč le vent nous porte», sur LibĂ©ration.fr, (consultĂ© le )
  23. « Oussama Ben Laden dans le métro de Washington », sur Libération.fr, (consulté le )
  24. « Ben Laden aime Guantanamo et le métro de Washington », sur Le Monde.fr, (consulté le )
  25. « En Afrique du Sud, des lesbiennes sont violĂ©es pour ĂȘtre "guĂ©ries" », sur Le Monde.fr, (consultĂ© le )
  26. (en) https://www.theglobeandmail.com/news/politics/ottawa-notebook/margaret-atwood-takes-on-fox-news-north/article1692853/
  27. « Publié le 09/12/2010 », sur France 2.fr, (consulté le )
  28. « Un million de signatures pour durcir la législation européenne sur les OGM », sur Le monde.fr, (consulté le )
  29. « Une pétition en faveur de WikiLeaks réunit 600.000 signatures », sur Libération.fr, (consulté le )
  30. « Abeilles : plus d'un million de signatures pour interdire les pesticides », sur AFP, (consulté le )
  31. « "Les Egyptiens veulent en finir aujourd'hui" », sur L'Express.fr, (consulté le )
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  33. (en) http://www.channel4.com/news/bahrains-f1-grand-prix-given-green-light
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  41. « "Stop Trump": des Américains expatriés à Londres se mobilisent », sur www.leparisien.fr,
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  44. (en) cf. Evgeny Morozov, To Save Everything, Click Here: The Folly of Technological Solutionism, éd. PublicAffairs, 2013, (ISBN 978-1610391382), cité par Carole Cadwalladr.
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  48. (en) « Inside Avaaz – can online activism really change the world? », sur The Guardian, (consultĂ© le )
  49. (en) Cory Morningstar, « Avaaz: The Emperor of the NGO Network »,
  50. (en) Joe Dashiell, « Tom Perriello makes it official. NRA endorses 5th District Democrat », WDBJ7,‎ (lire en ligne)
  51. (en) Simon van Zuylen-Wood, « The Great Escape: Has One NGO Been Lying About Its Role in Syria ? », The New republic,‎ (lire en ligne) : « On the morning of February 28, the activist organization Avaaz reported that it had coordinated Conroy’s escape to Lebanon and that 13 activists within its network had been killed in the effort. “This operation was carried by Syrians with the help of Avaaz,” read the press release. “No other agency was involved.” »
  52. (en) Andrew Anthony, « Ricken Patel: the global leader of online protest », sur The Guardian, (consulté le )
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  54. (fr + es + en) « Avaaz, bas les masques », sur Association Kokopelli, (consultĂ© le )
  55. (en) « Avaaz's global 'ebay of seeds' - how did they get it so wrong? », sur The Ecologist, (consulté le ).
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  58. (en + fr + de) « Notification Regarding Avaaz Fundraising Appeal », sur Center for Food Safety, (consultĂ© le )

Liens externes

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