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Parc national de Redwood

Le parc national de Redwood est un parc national situĂ© aux États-Unis, sur la cĂ´te nord de la Californie, entre les localitĂ©s d'Eureka et de Crescent City. Son nom provient du sĂ©quoia Ă  feuilles d'if (« Redwood »), un arbre pouvant dĂ©passer les 100 mètres de haut et vivre plus de 2 000 ans, appelĂ© en anglais California Redwood.

Parc National de Redwood
GĂ©ographie
Pays
État
Coordonnées
41° 10′ 00″ N, 123° 59′ 00″ O
Ville proche
Superficie
534,12 km2[1]
Partie de
California Coast Ranges Biosphere Reserve (en), parc national et parcs d'Ă©tat de Redwood (en)
Administration
Nom local
(en) Redwood National Park
Type
Catégorie UICN
V
WDPA
Création
Patrimonialité
Visiteurs par an
380 167[2]
Administration
Site web
Localisation sur la carte des États-Unis
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Localisation sur la carte de Californie
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En 1850, la forĂŞt primaire recouvrait plus de 8 100 km2 sur la cĂ´te californienne. La rĂ©gion septentrionale de cette forĂŞt, Ă  l'origine peuplĂ©e d'AmĂ©rindiens, attira de ce fait un grand nombre de bĂ»cherons. De nombreux chercheurs d'or de Californie, déçus que l'or ne soit pas au rendez-vous, se reconvertirent aussi dans la coupe des arbres sĂ©culaires[3] pour rĂ©pondre Ă  la demande importante en provenance de grandes villes comme San Francisco. Dans les annĂ©es 1920, un organisme de protection dĂ©nommĂ© Save-the-Redwoods League favorisa la crĂ©ation de parcs d'État en vue de protĂ©ger une partie de ce qui restait de cette forĂŞt primaire. Ces parcs furent nommĂ©s Prairie Creek Redwoods, Del Norte Coast Redwoods et Jedediah Smith Redwoods. Le parc national fut quant Ă  lui crĂ©Ă© en 1968 alors que 90 % de la forĂŞt primaire de sĂ©quoias avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© exploitĂ©e.

Le parc national et les trois parcs d'État, gĂ©rĂ©s en commun depuis 1994 par le National Park Service (NPS) et le California Department of Parks and Recreation (CDPR), couvrent une superficie totale de 534,12 km2 entièrement comprise dans les comtĂ©s de Del Norte et de Humboldt. Ensemble, ils abritent 45 % (157,75 km2) des anciennes forĂŞts toujours existantes de sĂ©quoias.

Le parc protège Ă©galement une riche faune et flore indigène, de nombreux cours d'eau et englobe 52 km de cĂ´te le long de l'ocĂ©an Pacifique[4]. L'Ă©cosystème abrite un nombre important d'espèces menacĂ©es comme le pĂ©lican brun, le guillemot marbrĂ©, le goujon de mer, le pygargue Ă  tĂŞte blanche, le saumon Chinook, la Chouette tachetĂ©e et le Lion de mer de Steller[5]. Ces richesses naturelles et culturelles du parc font qu'il a Ă©tĂ© reconnu patrimoine mondial par l'UNESCO le 5 septembre 1980[6] et comme aire centrale de la rĂ©serve de biosphère California Coast Range le 30 juin 1983[7].

Dans les forêts de cet ensemble de parcs, ont été tournés de nombreux films comme Star Wars Le Retour du Jedi et en particulier les scènes se déroulant sur la lune forestière d'Endor.

GĂ©ographie

Carte des zones du parc national de Redwood.

Le parc national de Redwood se situe dans une zone peu peuplĂ©e au nord de l'État de la Californie non loin de l'État de l'Oregon. Il est localisĂ© sur les territoires des comtĂ©s de Del Norte et de Humboldt et se situe Ă  environ 400 km au nord des villes de San Francisco et de Sacramento[8]. La localitĂ© la plus proche est la ville de Crescent City qui se situe Ă  la limite nord du parc. Bien que la localitĂ© dispose d'un aĂ©roport nommĂ© Jack Macnamara Field (code AITA : CEC), elle possĂ©dait moins de 5 000 habitants en 2000. Le parc est long d'environ 85 km du nord au sud alors que sa largeur maximale d'est en ouest est proche de 15 km. Sur sa partie centrale, sa largeur atteint seulement km[8].

Relief

L'altitude est nulle au niveau de la zone cĂ´tière longeant l'ocĂ©an Pacifique. Plus Ă  l'est dans le parc, la zone est constituĂ©e de collines dont l'altitude peut atteindre 944 m au niveau du Schoolhouse Peak ou 837 m au niveau du Rodgers Peak[9]. Ces montagnes font partie des ChaĂ®nes cĂ´tières du Pacifique.

Climat

Le brouillard fréquent sur la côte favorise la croissance des séquoias.

Le climat dans le parc national est fortement influencĂ© par l'ocĂ©an Pacifique. Les tempĂ©ratures le long de la cĂ´te varient lĂ©gèrement tout au long de l'annĂ©e entre 4 et 15 °C[10]. Le climat devient de plus en plus sec et chaud en rentrant dans les terres en Ă©tĂ© tandis qu'en hiver, il devient de plus en plus froid et sec. Les sĂ©quoias sont en gĂ©nĂ©ral situĂ©s dans une bande cĂ´tière large de 2 Ă  km. Au-delĂ  de 80 km de l'ocĂ©an, les sĂ©quoias sont totalement remplacĂ©s par d'autres arbres.

Dans cette zone tempĂ©rĂ©e et humidifiĂ©e par l'ocĂ©an, les arbres bĂ©nĂ©ficient d'une grande quantitĂ© d'eau lors des fortes prĂ©cipitations en hiver. Ces prĂ©cipitations se concentrent pour la plupart entre le mois d'octobre et le mois d'avril, avec des pointes en dĂ©cembre et janvier. En revanche, elles sont très rares en juillet et en aoĂ»t. MalgrĂ© les faibles pluies estivales, la forĂŞt reste souvent très humide grâce Ă  un brouillard persistant. Les prĂ©cipitations annuelles varient en fonction de l'emplacement, entre 630 et 3 100 mm.

Il semble d'ailleurs que ce brouillard persistant soit déterminant pour la santé générale de ces arbres géants : il les aide à satisfaire leurs besoins en eau en rafraîchissant l'atmosphère et en diminuant les phénomènes d'évaporation.

Les chutes de neige sont très rares dans la rĂ©gion, mĂŞme si elle tombe parfois en haut de collines de plus de 450 mètres d'altitude. MĂŞme si le parc est situĂ© Ă  une latitude plus au nord que New York, qui connaĂ®t des hivers très froids, l'ocĂ©an Pacifique permet d'Ă©viter les hivers froids[11].

L'humidité élevée toute l'année permet le développement d'un grand nombre de plantes et de champignons dans les sous-bois.
Données météo Relevés à Orick Prairie Creek[10]
MoisJanvFévMarsAvrMaiJuinJuilAoûtSeptOctNovDécAnnée
Températures maximales moyennes (°C) 11,3 13,1 14,1 15,3 17,2 18,8 20,4 21,0 21,6 18,8 14,2 11,2 16,4
Températures minimales moyennes (°C) 2,7 3,5 3,6 4,1 5,8 7,9 9,2 9,4 8,0 6,2 4,7 3,1 5,7
Moyennes mensuelles de prĂ©cipitations (mm) 297,4 246,6 234,4 127,2 83,1 31,2 7,1 16,2 38,6 127,3 249,7 298,4 1 757,7
Moyennes mensuelles de précipitations neigeuses (cm) 1,0 0,25 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,25 1,5

Hydrographie

Le parc est parcouru par le fleuve Klamath et le fleuve Smith. Cependant, le fleuve Klamath n'est prĂ©sent dans le parc qu'au niveau de son estuaire car il coupe le parc en son centre Ă  son endroit le plus Ă©troit. De son cĂ´tĂ©, le fleuve Smith n'est prĂ©sent qu'au nord du parc sur environ 10 km[8]. Le parc est Ă©galement parcouru au sud par le Redwood Creek. Le bassin hydrographique de ce cours d'eau est Ă  41 % situĂ© au sein du parc national[12]. Toutes les eaux de ces trois cours d'eau se jettent dans l'ocĂ©an Pacifique.

GĂ©ologie

La cĂ´te nord de la Californie, qui englobe le parc national et les zones cĂ´tières proches, est la zone sismique la plus active des États-Unis[13]. De frĂ©quents tremblements de terre de faible importance se produisent dans la rĂ©gion que ce soit sur la terre ferme ou sous l'ocĂ©an Pacifique. Ceux-ci ont toutefois Ă©tĂ© Ă  l'origine de glissements de terrain et ont favorisĂ© l'Ă©rosion des terres superficielles. Le lieu est Ă  la jonction des trois plaques tectoniques que sont la plaque nord-amĂ©ricaine, la plaque pacifique et la plaque Gorda. Ce point de jonction, dĂ©nommĂ© Cap Mendocino, est situĂ© Ă  seulement 160 km au sud-ouest du parc.

Le littoral du parc.

Durant les années 1990, plus de neuf tremblements de terre d'une magnitude supérieure à 6 sur l'échelle de Richter ont ainsi été recensés le long de la zone de failles géologiques. Le risque de séisme important dans la région est permanent[14]. Les autorités du parc s'assurent par ailleurs que les visiteurs soient informés des risques et diverses informations sont proposées à travers le parc. La crainte du phénomène de tsunami est ainsi mise en avant et les visiteurs des régions littorales sont avertis qu'en cas de séisme, ceux-ci doivent se réfugier sur les collines élevées de l'arrière-pays[15].

La majorité des roches du parc font partie de la formation géologique du gradient franciscain. Ces roches sédimentaires, à l'origine sous les eaux de l'océan, furent surélevées par les mouvements des plaques tectoniques il y a plusieurs millions d'années. Les roches sont ainsi constituées de sables et de schistes. On trouve également des roches métamorphiques en plus faible proportion telles que du silex et des roches volcaniques. La plupart de ces roches sont facilement érodées et sont visibles le long de la côte et dans les gorges creusées par les rivières. Datant en général des époques du Crétacé et du Jurassique, elles ont été déformées par le mouvement des plaques tectoniques. Par endroits, les rivières ont créé de larges dépôts de roches érodées. On trouve également dans la partie nord du parc, une grande zone constituée de roches datant du Quaternaire et du Tertiaire (Holocène, Pléistocène…) [16].

Milieu naturel

Au nord d'Eureka, non loin de l'État de l'Oregon, dans le Redwood National Park, la côte est si sauvage qu'on l'appelle la Lost Coast, « la côte perdue ». On y trouve des pumas qui chassent des daims. À la fin de l'été, les Californiens viennent y observer les baleines qui partent frayer dans les mers du sud.

Flore

Touriste contemplant un vieux séquoia.

On estime que la forĂŞt primaire de sĂ©quoias couvrait autrefois le littoral de la Californie du Nord sur une superficie d'environ 810 000 hectares. Actuellement il n'en reste que 34 000 hectares, soit 4 % de la forĂŞt originelle. Les parcs naturels en prĂ©servent environ 45 %[17]. Les sĂ©quoias Ă  feuilles d'if, prĂ©sents sur la cĂ´te jusqu'en Oregon, sont proches des sĂ©quoias gĂ©ants qui poussent dans le centre de la Californie, en particulier dans la chaĂ®ne de la Sierra Nevada. En revanche, ils sont assez diffĂ©rents du MĂ©tasĂ©quoĂŻa qui vit en Chine dans le Sichuan et l'Hubei.

Les sĂ©quoias Ă  feuilles d'if font partie des plus grands arbres de la planète. Le record de hauteur est dĂ©tenu par un arbre baptisĂ© « Hyperion », du nom d'un titan de la mythologie grecque, qui mesure 115,5 mètres de hauteur[18] - [19]. Il fut dĂ©couvert pendant l'Ă©tĂ© 2006 par Chris Atkins et Michael Taylor. D'autres spĂ©cimens dĂ©passent les 100 mètres de hauteur, tels le « Grand Arbre » (Tall Tree) qui se situe Ă  Prairie Creek (112,11 mètres). Le plus gros sĂ©quoia est le « GĂ©ant du Nord » (Del Norte Giant), qui pousse dans le Del Norte Redwoods State Park : son volume atteint 1 044 m3.

Les sĂ©quoias vivent en moyenne 600 ans mais certains atteignent 2 000 ans, ce qui range ces arbres dans la catĂ©gorie des ĂŞtres vivants ayant la plus grande longĂ©vitĂ© sur la planète. Cette durĂ©e de vie exceptionnelle est due Ă  leur rĂ©sistance aux maladies et aux incendies. Ces arbres bĂ©nĂ©ficient d'une Ă©corce protectrice et d'une forte teneur en tanin. Ils prĂ©fèrent les endroits abritĂ©s, poussent sur les pentes des collines et près des cours d'eau. Ils profitent de l'humiditĂ© apportĂ©e par l'ocĂ©an Pacifique et le courant de Californie sous forme de brouillard[20]. Ils dĂ©veloppent un important rĂ©seau de racines qui leur permettent de s'Ă©lever très haut. Il arrive qu'en cas de sĂ©cheresse, le haut des sĂ©quoias meurt, sans que le reste de l'arbre ne dĂ©pĂ©risse. Des troncs secondaires, appelĂ©s rĂ©itĂ©rations, peuvent produire un autre individu Ă  partir du mĂŞme arbre.

Près de l'ocĂ©an se trouve une zone tampon composĂ©e de dunes sans arbre. On y trouve des petites plantes comme Lathyrus littoralis et Fragaria chiloensis, le cĂ©lèbre fraisier du Chili[21]. Ensuite, on trouve une autre bande gĂ©nĂ©ralement composĂ©e d'Ă©picĂ©as de Sitka. Ces arbres rĂ©sistent en effet au vent fort et au sel marin. Ces deux zones stoppent le sel marin ce qui permet aux autres arbres de grandir Ă  l'abri plus Ă  l'intĂ©rieur des terres. On trouve ainsi Ă  l'Ă©cart des vents le sĂ©quoia Ă  feuilles d'if et le sapin de Douglas (jusque 90 mètres de hauteur) qui constituent l'essentiel de la forĂŞt primaire[21].

D'autres arbres peuplent le parc national de Redwood. On trouve Lithocarpus densiflorus, parfois appelé « chêne à tan » au Québec, dont les feuilles sont persistantes. D'autres espèces y poussent, telles que Arbutus menziesii (espèce cousine de l'arbousier), l'érable à grandes feuilles, le laurier de Californie ou l'aulne rouge[21] (Alnus rubra).

Au niveau du sol, sous les grands arbres, on rencontre également des arbustes à baies (des espèces d'airelles, de ronces, framboisiers, etc.) mais aussi le lysichiton américain. Rhododendron macrophyllum (un rhododendron de Californie) et Rhododendron occidentale fleurissent dans le parc, en particulier dans la forêt primaire[21]. Une fougère, Polystichum munitum, s'épanouit près des sources et dans le Fern Canyon (Prairie Creek Redwoods State Park). Il s'agit de la plante la plus commune du sous-bois avec Oxalis oregana[21].

En altitude, où il fait plus sec et où les séquoias deviennent plus rares, vivent le chêne des canyons (Quercus chrysolepis) et le pin de Jeffrey (Pinus jeffreyi) en plus du sapin de Douglas, de l'espèce d'arbousier et du chêne à tan[21].

Faune

Le parc national de Redwood protège plusieurs espèces menacées d'extinction : le pélican brun (Pelecanus occidentalis), le goujon de mer (Eucyclogobius newberryi), le pygargue à tête blanche, le guillemot marbré, le saumon chinook (Oncorhynchus tshawytscha), la chouette tachetée, ou le lion de mer de Steller[5].

Seuls les Indiens sont autorisés à pêcher le saumon avec des filets. Au printemps, il leur arrive de faire jusqu'à 70 prises par jour. Les pêcheurs côtiers blancs, soumis à de sévères quotas, souhaitent l'abolition de ce privilège. Il a pourtant des limites : les Indiens ne peuvent pas vendre les produits de leur pêche. Ils fument le poisson qui assure leur subsistance pendant l'hiver.

Mammifères

Plus de 40 espèces de mammifères sont recensées dans le parc naturel, parmi lesquelles l'ours noir, le puma, le lynx, le castor, la loutre de rivière, le daim, le coyote, le cerf hémione, le cerf élaphe et le wapiti[5]. Sur le rivage, l'otarie de Californie et le phoque commun se reposent souvent sur les plages ou sur les îles rocheuses qui parsèment le littoral. On peut également apercevoir au loin le dauphin commun à bec court et la baleine grise dans l'océan Pacifique. De petits mammifères vivent dans les arbres : c'est le cas des écureuils (en particulier l'écureuil de Douglas et le grand polatouche[22]) et des chauves-souris comme le Eptesicus fuscus[5].

Oiseaux

Le pélican brun et le cormoran à aigrettes fréquentent les falaises le long de la côte, alors que le goéland est présent jusqu'à l'intérieur des terres. Au niveau de l'océan et des plages vivent également le guillemot de Troïl, l'huîtrier de Bachman, le guillemot colombin, le pluvier kildir, le bécasseau d'Alaska, le goéland d'Audubon, le bécasseau sanderling, le chevalier semipalmé et la macreuse à front blanc. Près des cours d'eau vivent la harle bièvre, le balbuzard pêcheur, la buse à épaulettes, le grand Héron et le martin-pêcheur d'Amérique[5]. Dans les forêts vivent la mésange à dos marron, le troglodyte mignon, le geai de Steller et la chouette tachetée. Finalement, les prairies accueillent la buse à queue rousse, le colibri d'Allen, le moucherolle noir, la cama brune et le bruant chanteur[5].

Poissons et reptiles

La famille des reptiles et d'amphibiens comprend la couleuvre à collier, les salamandres (Batrachoseps attenuatus, Dicamptodon ensatus et Taricha granulosa), la grenouille à pattes rouges, le crapaud boréal et le lézard des palissades[5]. Les cours d'eau sont le terrain de chasse de plusieurs poissons comme le saumon Chinook, le saumon Coho, la truite arc-en-ciel[5].

Les fonds marins sont habités par différents mollusques et crustacés mais aussi par des anémones de mer comme la Anthopleura xanthogrammica[5].

Incendies

Les feux de forêts naturels font partie intégrante de la vie des écosystèmes. Dans de nombreux cas, la nature s'est adaptée et l'absence de ceux-ci peut parfois devenir problématique[23]. Les feux éliminent en effet les plantes mortes et différents débris tout en enrichissant le sol en nutriments dont se nourrissent ensuite les différents organismes. Avant l'arrivée des européens, des feux se produisaient au gré des intempéries de la région (orages...). À partir de 1850, les feux furent combattus par les colons fraîchement arrivés d'Europe par l'intérêt économique suscité par le bois des forêts mais aussi en vue de protéger les nouveaux habitants des forêts[23].

Les bûcherons de la région essayaient de combattre les incendies à la source pour éviter que ceux-ci ne prennent une trop grande ampleur. Cela modifia tout le mécanisme naturel habituel. C'est seulement à partir des années 1970 que des recherches indiquèrent que la forêt avait besoin des incendies. Des incendies provoqués et maîtrisés par l'Homme furent alors organisés. Dans les parcs de la région, un plan de gestion des incendies est ainsi d'application depuis cette époque[23]. Le National Interagency Fire Center fournit également une aide en hommes et en équipements en cas d'incendies non maîtrisables par les équipes locales.

Dans les parcs, les feux sont également employés pour protéger la flore endémique des prairies de l'invasion d'espèces invasives et pour éviter que ces zones ne soient gagnées par la forêt. Les prairies sont en effet une zone importante pour l'alimentation du gibier comme les cerfs. La biodiversité est par la même occasion préservée. L'épaisse écorce des séquoias permet à ceux-ci de mieux résister aux incendies tout en voyant les espèces concurrentes détruites dans le feu[23].

Histoire

Reconstitution d'une habitation traditionnelle Yurok en planches de séquoia.

Avant l'arrivĂ©e des premiers EuropĂ©ens, la forĂŞt primaire occupe environ 800 000 hectares du littoral de la Californie du Nord. La rĂ©gion est alors habitĂ©e par des tribus amĂ©rindiennes (Yurok, Tolowa, Shasta, Karuk, Chilula, Wiyot) depuis plus de 3 000 ans. Ceux-ci se nourrissent de gibiers, de poissons en provenance de l'ocĂ©an et des rivières mais aussi de graines, de fruits et de baies de la forĂŞt. Ces populations sont spirituellement attachĂ©es Ă  la nature. Les habitations Ă©taient faites de planches provenant de sĂ©quoias dĂ©racinĂ©s[24].

Le recensement de 1852 indique que les Yuroks sont les plus nombreux, avec 2 500 personnes reparties en 55 villages[25]. Ils utilisent le bois de sĂ©quoia qu'ils dĂ©bitent facilement en planches pour amĂ©nager des huttes ou des embarcations[26].

À partir du XVIe siècle, les explorateurs espagnols, russes et anglais fréquentent le littoral près de l'actuel parc et pratiquent la traite des fourrures d'otaries avec les Amérindiens. Jusqu'à l'arrivée de Jedediah Smith en 1828, aucun Européen n'a exploré l'intérieur de cette région du nord de la Californie.

Une femme de la tribu Yurok

Au milieu du XIXe siècle, une ruée vers l'or provoque l'afflux de mineurs et de bûcherons qui commencent à déboiser. Le métal précieux est découvert à Trinity Creek et son exploitation bouleverse la région. Les Amérindiens sont chassés et parfois massacrés[27] - [28]. Vers 1895, seul un tiers des Yuroks a survécu aux maladies et aux violences. En 1919, tous les membres de la tribu Chilula ont été assimilés à d'autres groupes ou bien ont tout simplement été tués[29]. Le bois des séquoias sert alors à construire les cabanes des mineurs qui pour certains, deviendront bûcherons à la fin de la ruée vers l'or[30].

En 1911, le représentant de la Californie à la Chambre des États-Unis John E. Raker est le premier homme politique à proposer la création d'un parc national pour préserver les forêts de séquoias. Mais il ne trouve aucun soutien à Washington. L'achèvement de la Route littorale 101 permet aux paléontologues Madison Grant, John C. Merriam et Henry Fairfield Osborn de parcourir la région et de prendre conscience de l'urgence de protéger les séquoias[24]. Ceux-ci fondent la ligue de protection des séquoias (en anglais Save-the-Redwoods League) avec Frederick Russell Burnham en 1918[31]. Dans les années 1920, la déforestation est dénoncée par cette organisation de défense de la nature, qui réussit à préserver diverses zones forestières. Lorsque la Californie crée un système de parcs d'État en 1927, la commission crée les trois parcs d'État dénommés Prairie Creek Redwoods, Del Norte Coast Redwoods, et Jedediah Smith Redwoods[32]. Un quatrième parc d'État dénommé Humboldt Redwoods, le plus important, est également créé bien que celui-ci ne fasse toujours pas partie du système des parcs nationaux.

Les maisons de San Francisco ont été construites en bois de séquoia à la fin du XIXe siècle.

En raison de la forte demande de bois engendrĂ©e par la Seconde Guerre mondiale puis par l'urbanisation des annĂ©es 1950, la crĂ©ation d'un parc national est reportĂ©e. Les efforts conjuguĂ©s de la ligue de protection des sĂ©quoias, du Sierra Club et de la National Geographic Society aboutissent finalement dans les annĂ©es 1960. Ă€ cette Ă©poque, 90 % de la forĂŞt primaire de sĂ©quoias a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© exploitĂ©e[24]. Sous la pression des lobbies Ă©cologistes auprès du Congrès, une loi est adoptĂ©e en vue de crĂ©er le parc national de Redwood. Le texte est signĂ© par le prĂ©sident Lyndon Johnson le 2 octobre 1968. L'aire protĂ©gĂ©e s'agrandit de 40 000 hectares grâce Ă  la politique d'acquisition de la ligue de protection des sĂ©quoias. En 1978, le parc gagne encore 19 000 hectares mais seul un cinquième de ces terres sont couvertes de forĂŞts primaires, le reste ayant dĂ©jĂ  Ă©tĂ© reboisĂ© par des essences d'arbres non indigènes. En 1994, le National Park Service et le California Department of Parks and Recreation dĂ©cident de fĂ©dĂ©rer le parc national avec les trois parcs d'État, inaugurant ainsi un dispositif unique aux États-Unis de cogestion[33].

Le 5 septembre 1980, les Nations unies décident d'inscrire le parc national sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité. Le parc national de Redwood est ainsi reconnu pour ses trésors naturels mais aussi pour son patrimoine préhistorique[34]. Enfin, le parc fait partie de la région des chaînes côtières du Pacifique de Californie[35], qui constitue une réserve de biosphère reconnue par l'UNESCO le 30 juin 1983[36].

Gestion et administration

Les parcs sont gĂ©rĂ©s conjointement par le National Park Service, une agence fĂ©dĂ©rale du DĂ©partement de l'IntĂ©rieur des États-Unis, et par le California Department of Parks and Recreation. Le budget annuel du parc national s'Ă©levait en 2005 Ă  7 251 000 dollars. Le parc national, qui emploie environ 100 employĂ©s permanents et 75 temporaires, se fait aider par de nombreux travailleurs bĂ©nĂ©voles[37]. Le budget des trois autres parcs d'État s'Ă©levait quant Ă  lui en 2003 Ă  1 096 248 dollars ce qui reprĂ©sente 17 employĂ©s permanents et 30 employĂ©s temporaires.

Les deux organismes travaillent dans l'optique de protéger l'écosystème particulier du parc mais aussi sa richesse culturelle. La forêt primaire des terres ajoutées aux parcs en 1978 avait déjà été exploitée et des efforts pour restaurer celle-ci ont été entrepris depuis. Les anciennes routes d'exploitation forestière ont ainsi été supprimées pour redonner un caractère originel à la zone. Dans ces zones, de nombreuses espèces non indigènes avaient néanmoins été replantées par les compagnies forestières. Les zones côtières, recouvertes de dunes et de prairies, ont été envahies par des espèces exotiques à cause de la suppression des incendies jusque dans les années 1980. Un plan de gestion des incendies a depuis été mis en place pour permettre le retour de l'état originel grâce à des feux contrôlés. Des morceaux de la forêt primaire sont encore aujourd'hui séparés des zones forestières principales. Il faudra encore de nombreuses années et de nombreux efforts financiers pour que ces zones soient à nouveau rattachées entre elles à cause de la pousse lente des séquoias[38].

Quelques anciennes routes d'exploitation forestière ont été transformées en routes touristiques. Les fonds du budget servent également à entretenir et à améliorer la sécurité de ces voies. Diverses installations comme des centres d'information et des bâtiments pour le personnel expliquent également le montant du budget. Le personnel surveille la qualité de l'air et de l'eau dans le parc, contrôle les espèces menacées et travaille également en collaboration avec le personnel du California Coastal National Monument qui est géré par le Bureau of Land Management[39]. Le quartier général du service du parc est localisé dans la localité proche de Crescent City. L'économie de la région proche du parc a longtemps été portée par l'économie de l'exploitation forestière. Actuellement, la zone vit largement des retombées touristiques du parc. L'économie de la région fonctionne également grâce aux institutions publiques qui gèrent le parc mais aussi de la construction, de la pêche, de l'agriculture et de l'élevage[12].

Tourisme

Le long du sentier littoral Coastal Trail.

Il n'existe pas d'hĂ´tel ou de lieu de villĂ©giature Ă  l'intĂ©rieur du parc. Le logement proposĂ© aux touristes se situe essentiellement dans les localitĂ©s avoisinantes de Crescent City au nord, de Arcata et Eureka au sud. Le parc est situĂ© Ă  mi-chemin entre San Francisco au sud et Portland au nord. Ces villes sont desservies par des aĂ©roports internationaux. Un aĂ©roport (code AITA : CEC) de plus petite taille est Ă©galement prĂ©sent Ă  Crescent City et permet d'Ă©viter le trajet de 500 km par rapport aux deux grandes villes. Le parc est traversĂ© du nord au sud par la U.S. Route 101. Ă€ proximitĂ© du parc se trouve la zone rĂ©crĂ©ative de Smith River National Recreation Area qui fait partie de la forĂŞt nationale de Six Rivers. Le parc dispose de cinq centres pour accueillir les visiteurs. Les centres proposent des randonnĂ©es guidĂ©es et de nombreuses aires de pique-nique sont accessibles par vĂ©hicules Ă  travers le parc.

Il est possible de camper dans le parc. Les campements sont parfois accessibles par la route dans les parties du parc appartenant à l'État de Californie. Par contre, l'accès aux campements dans les zones appartenant au gouvernement fédéral n'est possible que par la marche. On trouve ainsi les campements de Mill Creek, de Jedediah Smith qui disposent à eux deux de 251 emplacements. Le campement de Prairie Creek en possède 75 tandis que celui de Bluffs Beach en a juste 25[40]. Le camping est uniquement autorisé par achat d'un permis et seulement aux endroits définis.

Au cœur de la forêt.

Le camping est très réglementé pour éviter toute fréquentation trop importante et pour permettre de donner accès à un maximum de personnes différentes. Le temps est ainsi limité à 5 nuits consécutives et 15 nuits par an au total. La présence d'ours impose l'utilisation de réserves de nourriture hermétiques et solides[41] et les détritus doivent être repris par les visiteurs.

Il existe environ 320 km de sentiers Ă  travers le parc bien que certains d'entre eux ne soient pas accessibles durant la saison des pluies lorsqu'ils traversent des rivières gonflĂ©es par les eaux. Les touristes doivent en outre prĂ©voir un Ă©quipement adaptĂ© au temps pluvieux vu le climat humide de la rĂ©gion. Des randonnĂ©es Ă  cheval ou en vĂ©lo tout terrain sont autorisĂ©es sur certains sentiers mais pas sur tous.

Le kayak est possible aussi bien sur les cours d'eau que le long de la côte pacifique. Le fleuve Smith, qui est le plus long cours d'eau non canalisé de Californie, est très apprécié par les adeptes de cette activité. Les pêcheurs profitent des saumons et des truites dans les cours d'eau Smith et Redwood Creek. Il est toutefois obligatoire de disposer d'un permis de pêche. Les tailles minimales, les périodes de pêche, les zones autorisées sont très règlementées[42]. La chasse n'est pas autorisée dans le parc mais elle l'est sous certaines conditions dans les forêts nationales proches.

Les autres parcs et monuments nationaux dans la rĂ©gion sont Crater Lake (225 km), Oregon Caves (100 km), Lassen Volcanic (375 km), Lava Beds (400 km).

Culture populaire

Grâce à ses paysages très particuliers, le parc a servi de décor à de nombreux films. Les scènes sur la Lune forestière d'Endor du film Star Wars Le Retour du Jedi (épisode 6) avec Harrison Ford, Mark Hamill et Carrie Fisher ont été tournées en 1982 dans la forêt de séquoias au nord du comté de Humboldt. Ce comté a également accueilli en 1952 le tournage du film la Vallée des géants, de Jennifer 8 en 1992, de Alerte ! en 1994, et de Jurassic Park en 1996[43]. Le film E.T. l'extra-terrestre a quant à lui profité des décors des forêts de séquoias proches de Crescent City[44].

La chanson This Land Is Your Land, écrite par Woody Guthrie, évoque "the Redwood Forest" comme un des hauts lieux des États-Unis et de la culture américaine.

Panorama visible sur une route dans le parc.

Voir aussi

Bibliographie

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  • (en) Gisela Rohde et Jerry Rohde, Best Short Hikes In Redwood National & State Parks : Including Humboldt Redwoods State Park, Seattle, Mountaineers Books, , 1re Ă©d., poche (ISBN 978-0-89886-716-9, OCLC 56104012, LCCN 2004018038)
  • (en) Gisela Rohde Jerry Rohde, Redwood National & State Parks : Tales, Trails, & Auto Tours, McKinleyville, Mountain Home Publishing, (ISBN 978-0-9640261-0-0, OCLC 30709310, LCCN 94075098)
  • Susan R. Schrepfer The Fight to Save the Redwoods - A History of the Environmental Reform, 1917--1978 - University of Wisconsin Press; First Edition edition (May 1983)

Filmographie

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

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  2. (en) « Statistiques des parcs », National Park Service, (consulté le )
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  43. (en) Humboldt County Film Commission, « All These Productions Chose Humbolt County!!! »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ), consulté le 31 mai 2008
  44. (en) Humboldt County Film Commission, E.T. THE EXTRATERRESTRIAL filming locations., consulté le 31 mai 2008
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