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Michel Rodde (peintre)

Michel Rodde est un peintre et lithographe figuratif français de l'École de Paris, né le à La Grand-Combe (Gard) et mort le à Aiguèze (Gard).

Michel Rodde
une illustration sous licence libre serait bienvenue

Biographie

Né à La Grand-Combe et comptant parmi ses ancêtres Carle et Horace Vernet[1], Michel Rodde, après l'obtention du baccalauréat en philosophie, suit des études juridiques à la faculté de droit de Paris[2]. Incorporé en 1936 au sein du 22e bataillon de chasseurs alpins (2e compagnie), Michel Rodde rejoint pour deux ans la garnison de Nice[3], puis entre en 1938 au ministère des Affaires étrangères où il a pour collègue le poète Saint-John Perse[1]. Il retrouve le 22e B.C.A. en septembre 1939 lorsque, mobilisé avec le grade de sergent, il participe à la bataille de l'Ailette (1940), puis à celle de la Marne[3]. C'est ensuite pendant l'Occupation qu'il découvre la peinture.

En 1946, Michel Rodde revient vers l'administration diplomatique tout en fréquentant l'atelier d'Édouard Georges Mac-Avoy de l'Académie de la Grande Chaumière à Paris[2]. En 1956, il démissionne de l'administration pour succéder à Robert Humblot comme professeur de dessin à l'École des métiers d'art, puis, en 1965, à Jean Aujame à l'Académie de la Grande Chaumière.

Les voyages de Michel Rodde sont liés tant à ses expositions à l'étranger qu'à ses recherches picturales : New York (1960 et 1964), l'Égypte (1974 et 1979), le Japon (en 1989 où il séjourne à Itsuku-shima, Kyoto, Nara et Tokyo), la Norvège (où en il s'intéresse notamment aux Îles Lofoten).

Il vécut en partage entre son appartement de la rue Lecourbe à Paris et, à compter de 1968, Montségur-sur-Lauzon (Drôme).

Michel Rodde meurt le et repose au cimetière de Pont-Saint-Esprit[4].

RĂ©ception critique

  • « Michel Rodde est un mĂ©ridional sans accent. Autre paradoxe, c'est Ă  29 ans qu'il est venu Ă  la peinture. Fonctionnaire, il se morfondait Ă  Dijon pendant l'occupation, et il eut l'idĂ©e de se mettre Ă  peindre. Depuis, il n'a plus cessĂ© de manier pinceaux et couteau Ă  palette. Il s'est lancĂ© Ă  corps perdu dans l'aventure. La rĂ©ussite est rapidement venue le rĂ©compenser. Le prix Othon-Friesz obtenu en 1952 conjointement avec Commère l'a fait connaĂ®tre des amateurs et des critiques. Il aime les paysages de barrages et — dernier paradoxe — les jardins oĂą il trouve les contrastes d'ombre et de lumière qui lui sont chers. » - Jean-Paul Crespelle[5].
  • « Alerte, il vide de leur poids les fruits, les fleurs, les poissons, les toits, et les projette, pour les rattraper tout aussitĂ´t. Avec lui, rien ne se perd, nul trait, nul touche, nul ton suave, tout retrouve sa place prĂ©cise, comme par miracle. Certes, son habiletĂ© est extrĂŞme, mais elle demeure constamment sensible. Cette Ă©lĂ©gante libertĂ©, cette adresse souriante impliquent une science technique consommĂ©e. » - Henri HĂ©raut[6]
  • « Il y a peu de diffĂ©rence, dans ses paysages, entre les rochers et les maisons, celles-ci et les nuages. La vĂ©gĂ©tation et les brisures de la pierre se confondent. C'est que, dans sa peinture, les couleurs, les lumières et les formes se contaminent. La clartĂ© d'un premier plan se mĂŞle Ă  celle d'un lointain. Les toits rougissent les feuillages qui verdissent les toits. Mais, pour empĂŞcher que l'image ne devienne par trop confuse, Rodde met en Ĺ“uvre trois sortes d'accentuations : des trais acĂ©rĂ©s qui strient la surface et introduisent le tranchant dans le cotonneux, des contrastes de clairs et de foncĂ©s, enfin des angles mis en Ă©vidence par ces contrastes. Ses tableaux offrent donc une combinaison de douceur et de duretĂ© qui les rend comparables Ă  un sommeil coupĂ© de rĂ©veils en sursaut ou Ă  une musique douce et harmonieuse pĂ©riodiquement interrompue. » - Revue Connaissance des arts[7]
  • « Un sĂ©jour dans l'Ouest a enrichi sa peinture en lui permettant d'incorporer davantage les uns aux autres le minĂ©ral, le vĂ©gĂ©tal, l'Ă©lĂ©ment liquide. Par une mise en page ingĂ©nieuse et en creusant sa toile en profondeur, il parvient Ă  donner Ă  son paysage une unitĂ©, une cohĂ©sion, une soliditĂ© exceptionnelles,, tout en rĂ©ussissant Ă  produire l'illusion qu'il ne s'agit pas d'un tableau mais d'un morceau de nature que nous dĂ©couvrons brusquement et dont nous n'identifions pas d'emblĂ©e les composantes. » - Pierre Mazars[8]
  • « Les toiles de Rodde sont les fruits d'une vocation tardive mais irrĂ©pressible. Un lyrisme toujours très structurĂ©, des contrastes d'ombre et de lumière, une vision dynamique et naturellement, instinctivement monumentale : un peintre lucide en prise directe avec la nature. » - GĂ©rald Schurr[9]
  • « Qu'il peigne le canal Saint-Martin, les gorges de l'Ardèche, un lac japonais, les bords du Nil ou quelque fjord, Michel Rodde ne cesse de m'Ă©merveiller par la magistrale libertĂ© de sa touche, la frĂ©quente et toujours heureuse audace de sa palette qu'exalte le voisinage de zones d'un extrĂŞme raffinement colorĂ© et qu'architecturent des cadrages hardis. Un roc inspirĂ©. » - Michel Ciry[10]

Collections publiques

Drapeau de l'Algérie Algérie

France

Drapeau de la Suisse Suisse

Collections privées

Ĺ’uvres

Contributions bibliophiliques

Écrits

  • Texte-hommage Ă  Jean-Pierre Pophillat dans l'ouvrage collectif Jean-Pierre Pophillat, quarante ans de peinture, Éditions La cote de l'amateur, 2000.

Expositions

Particulières

  • Galerie Monique de Groote, 1953.
  • MusĂ©e Sainte-Croix, Poitiers, 1954.
  • Galerie Cardo-Matignon, Paris, 1955.
  • Michel Rodde - Les grands travaux du RhĂ´ne, Galerie Matignon, Paris, 1955.
  • Galerie Cartier, Paris, [6] - [7], 1959.
  • Galerie Reed & Lefevre, Londres, 1960.
  • Galerie David B. Findlay, New York, 1960, 1964.
  • Galerie du château Grimaldi, Cagnes-sur-Mer, mai-.
  • Michel Rodde - Les gorges de l'Ardèche, Galerie Marigny, Paris, avril-mai 1967[17].
  • Michel Rodde - Chrysanthèmes, Porte d'Auteuil, Paris, .
  • Galerie Tamenaga, Tokyo, 1970.
  • MusĂ©e Granet, Aix-en-Provence, 1971.
  • Galerie Tamenaga, Paris, 1982, avril-.
  • RĂ©trospective Michel Rodde, MusĂ©e d'art sacrĂ© du Gard, Pont-Saint-Esprit, 5 au .
  • Michel Rodde - Norvège, Galerie Robin-Leadouze, Paris, .
  • La mer - Ĺ’uvres de Michel Rodde, Galerie Saint-Hubert, Lyon, 1995[9], - .
  • Michel Rodde - Exposition au Japon, Galerie d’Art du magasin Tenmaya, Okayama, au .
  • Michel Rodde - Ĺ’uvres rĂ©centes, Galerie 26, Paris, mai-.
  • Hommage Ă  Michel Rodde, MusĂ©e national de la Marine, Paris, 2005.

Collectives

Prix et distinctions

Élèves

Références

  1. Jacques Delatour, « La Dröme et ses artistes : rencontre avec le peintre Michel Rodde Â», Études drĂ´moises, no 1, 1999.
  2. (en) « Michel Rodde (peintre) », extrait de la notice dans le dictionnaire Bénézit Accès payant, sur Oxford Art Online, (ISBN 9780199773787)
  3. GĂ©nĂ©ral Bertrand Vouillemin, « Michel Rodde Â», Nul ne crains — Bulletin de liaison de l'Amicale nationale du 22e B.C.A., n°98, avril 2009.
  4. « NĂ©crologie Â», Le DauphinĂ© libĂ©rĂ©, 23 fĂ©vrier 2009.
  5. Jean-Paul Crespelle, « Michel Rodde Â», Les peintres tĂ©moins de leur temps, tome 6, Achille Weber/Hachette, 1957, p. 215.
  6. Henri HĂ©raut, « Michel Rodde Â», Journal de l'amateur d'art, no 219, 10 novembre 1958, page 19.
  7. « Au courant des arts : Pour Rodde, les paysages sont des vues mouvantes Â», Connaissance des arts, n°81, novembre 1958, p. 13.
  8. Pierre Mazars, Les œuvres d'art du paquebot France, Livror, Genève, 1969, œuvre de Michel Rodde reproduite en page 123.
  9. Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1996, p. 797.
  10. Michel Ciry, Guérir ce qui est blessé - Journal, 1996-1997, Éditions Bertout, 2002, p. 224-225.
  11. Musée Albert-André, Michel Rodde dans les collections
  12. Musée de l'abbaye, Michel Rodde dans les collections.
  13. Écomusée de Saint-Nazaire, « Des œuvres d'art du France de retour à Saint-Nazaire », Saint-Nazaire Magazine, n°211, mai 2008, pp. 14-15.
  14. Pierre Cabanne, Le Midi des peintres, Hachette, 1964, p. 62.
  15. Jean Vergnet-Rutz, Collection George et Adèle Besson, Éditions du Musée des beaux-arts de Besançon, 1965.
  16. Chalot et Associés, Catalogue collection et succession Jef Friboulet, Fécamp, 3 juillet 2021.
  17. Michel Rodde, « interview Ă  propos de son exposition Ă  la galerie Marigny Â», Ă©mission Arts d'aujourd'hui, France Culture, 15 avril 1967.
  18. Patrick-F. Barrer, L'histoire du Salon d'automne de 1903 à nos jours, Éditions Arts et Images du Monde, 1992.
  19. Société nationale des beaux-arts, invitation officielle, décembre 2009
  20. Yannis Drapier, « Petits accrochages entre amis Â», Le Progrès de Lyon, 20 janvier 2015

Annexes

Bibliographie

  • Ivan Bettex et GĂ©rard Mourgue, Michel Rodde, Éditions Pierre Cailler, 1957.
  • Jean-Paul Crespelle, Michel Rodde, dans Les peintres tĂ©moins de leur temps, Tome 6, Achille Weber/Hachette, 1957.
  • GĂ©rard Mourgue (portrait de Michel Rodde dessinĂ© par Édouard Georges Mac-Avoy), « Michel Rodde Â», Les peintres tĂ©moins de leur temps, tome 10, Achille Weber/Hachette, 1961.
  • Bernard Dorival, Michel Rodde, Éditions Mazenod, collection « Les peintres contemporains Â», 1964.
  • Pierre Cabanne, Le Midi des peintres, collection « Tout par l'image Â», Hachette, 1964.
  • Jean Vergnet-Rutz (prĂ©faces de Jean Minjoz et Marie-Lucie Cornillot), Collection George et Adèle Besson, Éditions du MusĂ©e des beaux-arts de Besançon, 1965.
  • George Besson, Michel Rodde, Éditions de la Galerie Marigny, Paris, 1967.
  • George Besson, « Michel Rodde Â», Les Lettres françaises, no 1178, .
  • Pierre Mazars, Les Ĺ“uvres d'art du Paquebot France, prĂ©face de Georges de Caunes, Livror, 1969.
  • RenĂ© Huyghe de l'AcadĂ©mie française et Jean Rudel, L'art et le monde moderne, Larousse, 1970.
  • Michel Rodde et Michèle Affergem, Voir l'Espagne, RĂ©alitĂ©s-Hachette, 1975.
  • Yves Aubry, Michel Rodde — Extraits d'un carnet de notes, Éditions Arcurial, 1975.
  • Sanjiro Minamikawa, Ces maĂ®tres dans leur atelier, Asahi Sonorama, Japon, 1980.
  • Michel Rodde, En prose et en couleurs, Éditions Galerie Tamenaga, 1986.
  • Patrick-F. Barrer, L'histoire du Salon d'automne de 1903 Ă  nos jours, Éditions Arts et Images du Monde, 1992.
  • Michel Rodde, Norvège Brume de Lumière, La Colle-sur-Loup, Éditions Graph 2000, 1992.
  • Lydia Harambourg, L'École de Paris, 1945-1965 - Dictionnaire des artistes, Éditions Ides et Calendes, 1993.
  • Michel Rodde, Les forces du mĂ©tier, La Colle-sur-Loup, Éditions Graph 2000, 1995.
  • GĂ©rald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1996.
  • Emmanuel BĂ©nĂ©zit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, GrĂĽnd, 1999.
  • Jacques Delatour, « La Dröme et ses artistes : rencontre avec le peintre Michel Rodde Â», Études drĂ´moises, no 1, 1999.
  • Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, GrĂĽnd, 2001 (lire en ligne).

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