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Madagascar (phytorégion)

L'écorégion de Madagascar telle qu'elle est définie par les botanistes en floristique est une région biogéographique (ou phytogéographique) appartenant au « Royaume Paléotropical » et comprenant l'ßle de Madagascar, ainsi que les archipels des Comores, des Seychelles et des Mascareignes. Cet article décrit principalement la flore spécifique de cette région.

RĂ©gion de Madagascar
ÉcorĂ©gion terrestre - Code [1]
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Adansonia grandidieri, une espĂšce de baobab emblĂ©matique de l'Ăźle que l'on retrouve dans les forĂȘts sĂšches de l'Ouest.
GĂ©ographie et climat
Superficie[2] :
228 700 km2
min.max.
Altitude[2] :m2 876 m
TempĂ©rature[2] :−6 Â°C40 Â°C
PrĂ©cipitations[2] :300 mm5 000 mm
Conservation
Statut[4] :
Critique / En danger

Localisation

Description de l'image Indian Ocean bathymetry srtm.png.

Climat

L'écorégion de Madagascar est principalement sous l'influence d'un climat tropical à deux saisons avec une saison des pluies (saison chaude) de novembre à avril et une saison sÚche (saison froide) de mai à octobre. Il existe toutefois des variations entre les différentes régions de l'ßle, c'est pourquoi elle est divisée en cinq zones climatiques:

  1. Climat de type Ă©quatorial au Nord
  2. Sur la cÎte Est on retrouve un climat équatorial trÚs humide recevant toute l'humidité des alizés en provenance de l'Océan Indien et subissant le régime imposé par les cyclones pendant la saison chaude.
  3. Le climat est de type subtropical sur les hauts-plateaux du centre de l'Ăźle.
  4. La cÎte Ouest, protégée par le barrage formé par le massif central, est plus sÚche.
  5. La pointe Sud, sous l'influence d'un climat subdésertique, est trÚs sÚche.

L'orientation Nord-sud de l'Ăźle explique ces diffĂ©rences climatiques: les vents apportant l'air humide touchent d'abord la cĂŽte Est oĂč ils dĂ©chargent leur humiditĂ© en s'Ă©levant au-dessus de massif central. En redescendant sur la partie Ouest de l'Ăźle, ils ne transportent plus que de l'air sec.

GĂ©ologie

Madagascar s'est séparé du supercontinent Gondwana réunissant Madagascar, l'Antarctique, l'Inde, L'Afrique et l'Amérique du Sud il y a environ 135 millions d'années. C'est cet isolement depuis des temps géologiques qui a fait évoluer la faune et la flore malgache de façon unique.

Endémisme faune et flore

L’isolement gĂ©ographique est souvent une cause importante pour l’endĂ©misme des espĂšces. Dans le cas de Madagascar et ses archipels avoisinants, l’isolement trĂšs ancien combinĂ© aux conditions climatiques trĂšs diffĂ©rentes de part et d'autre de l'Ăźle a pour rĂ©sultat une trĂšs grande diversitĂ© et un fort taux d’endĂ©misme. Au niveau des animaux, nous retrouvons les lĂ©muriens, formant un clade de primates strepsirrhiniens endĂ©mique, avec environ 100 espĂšces(dont 17 Ă©teints). La moitiĂ© de toutes les espĂšces de camĂ©lĂ©ons ainsi que 245 espĂšces d’amphibiens et 107 espĂšces d’oiseaux (dont quatre familles) sont endĂ©miques. Il existe encore d’autres animaux emblĂ©matiques endĂ©miques tels que le fosa (Cryptoprocta ferox), l'hippopotame nain de Madagascar (Hexaprotodon madagascariensis, Ă©teint) ou les oiseaux-Ă©lĂ©phants (genre Aepyornis, Ă©teints). Sur les autres Ăźles, le Dodo de l’üle Maurice (Raphus cucullatus) a lui aussi disparu.

La flore de la région de Madagascar est unique. Bien différente de celle de l'Afrique continental, elle forme une phytorégion riche et diversifiée. Il existe 10 familles de plantes endémiques:

Conservation et extinction

Madagascar souffre d’un grand taux d’extinction dĂ» Ă  la dĂ©forestation, les feux de brousse et Ă  l’agriculture (sur brĂ»lis). La majeure partie du massif central (hauts-plateaux) a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dĂ©boisĂ©e. Les grands animaux ont dĂ©jĂ  disparu peu aprĂšs l’arrivĂ©e des premiers hommes qui ont colonisĂ© Madagascar et ses archipels. Aujourd’hui, il reste moins de six pour cent des forĂȘts primaires et une grande partie de l’üle est devenue stĂ©rile Ă  la suite des incendies et de l’érosion de la couche superficielle fertile des sols, parsemant ainsi de profondes cicatrices rouges de latĂ©rite les reliefs des hautsplateaux.

GrĂące Ă  divers ONG, il existe un grand nombre de programme de conservation et de parcs naturels. Mais leurs mise en Ɠuvre est parfois difficile avec le contexte socio-Ă©conomique et politique dans lequel est plongĂ© le pays depuis plusieurs dĂ©cennies.

La flore

Bien qu'en des temps gĂ©ologiques reculĂ©s, elle fut sous l'influence de la flore indo-malaise et africaine, la flore malgache reste unique et forme une Ă©corĂ©gion Ă  elle seule. La flore est divisĂ©e en six rĂ©gions floristiques distinctes: La rĂ©gion de l'Est (forĂȘt tropicale sur la cĂŽte et les hauts-plateaux), la rĂ©gion de l'Ouest (forĂȘt tropicale sĂšche de la cĂŽte Ouest), la rĂ©gion du Sud (pointe Sud de l'Ăźle), les Comores, Les Seychelles et les Mascareignes.

La rĂ©gion de l’est

Sous l'influence des masses d'air provenant de l'OcĂ©an Indien, c'est la partie humide de l'Ăźle. Elle est, Ă  l'origine, principalement composĂ©e de forĂȘts tropicales humides. Aujourd'hui, la majoritĂ© de cette rĂ©gion a Ă©tĂ© dĂ©gradĂ©e. La vĂ©gĂ©tation de l'Est se diffĂ©rencie de celle de l'Ouest notamment par une forĂȘt dense avec d'Ă©pais sous-bois comprenant beaucoup de plante herbacĂ©es, Ă©piphytes ainsi que des mousses et des fougĂšres. Cette rĂ©gion peut encore ĂȘtre divisĂ©e en deux parties : la forĂȘt tropicale de basse altitude longeant la cĂŽte et la forĂȘt subtropicale couvrant une bonne partie du massif central (appelĂ© hauts-plateaux).

La forĂȘt tropicale humide

Le long de la cĂŽte Est s’étend une bande Ă©troite de forĂȘt humide tropicale Ă  feuilles persistantes entre la mer et le massif central (jusqu’à 800 mĂštres d'altitude). D’une superficie de 112 600 kilomĂštres carrĂ©s, ces forĂȘts humides reprĂ©sentent une grande partie de la diversitĂ© de l’üle. Il ne reste plus qu’un tiers de la forĂȘt primaire, la plus grande partie de cette rĂ©gion est maintenant recouverte par la forĂȘt secondaire. La vĂ©gĂ©tation de la forĂȘt tropicale est trĂšs dense avec une canopĂ©e haute de plus de trente mĂštres. quatre-vingts pour-cents des espĂšces vĂ©gĂ©tales qu’elle abrite sont endĂ©miques. Nous y trouvons des espĂšces typiques de la canopĂ©e :

Et des étages inférieurs:

Le genre Pandanus est trÚs utilisé sur les ßles du Pacifique Sud et de l'Océan Indien notamment pour la vannerie (feuilles) et pour la fabrication de bijoux (fruits).

Dans les zones oĂč la forĂȘt tropicale a Ă©tĂ© dĂ©boisĂ©e, une vĂ©gĂ©tation particuliĂšre appelĂ©e "savoka", mĂ©lange de jungle et de taillis, se constitue. Quand la zone dĂ©frichĂ©e pour l'agriculture est abandonnĂ©e, cette vĂ©gĂ©tation Ă©volue en forĂȘt secondaire avec trĂšs peu d'espĂšces diffĂ©rentes dont:

Les hauts-plateaux

Les hauts-plateaux reprĂ©sentent la plus grande partie de l’üle. SituĂ© en moyenne entre 800 et 2 000 mĂštres (le sommet le plus haut culmine Ă  2 876 mĂštres), ils se situent au centre de l’üle, entre la forĂȘt tropicale humide Ă  l’Est, la forĂȘt tropicale sĂšche Ă  l’Ouest et la rĂ©gion aride su Sud. On retrouve dans cette rĂ©gion plusieurs massifs montagneux et plusieurs grands lacs (Alaotra, Itasy). La rĂ©gion des hauts-plateaux est la plus dĂ©gradĂ© de l’üle et ressemble Ă  une vaste prairie steppique. Elle est peuplĂ©e d’espĂšces cosmopolites comme Imperata cylindrica, une plante envahissante des pays tropicaux qui favorise les incendies. La majeure partie de la forĂȘt a Ă©tĂ© dĂ©boisĂ©e au profit de l’agriculture (principalement le riz). Beaucoup d’espĂšces exotiques ont Ă©tĂ© introduites (l’eucalyptus Eucalyptus sp par exemple) volontairement ou accidentellement. Cette rĂ©gion, privĂ©e de sa vĂ©gĂ©tation, subit une trĂšs grande Ă©rosion crĂ©ant ainsi de profonds ravins appelĂ©s « Lavaka ». MalgrĂ© tout, il reste quelques endroits de forĂȘts subtropicales qui sont prĂ©servĂ©s notamment au Nord dans les montagnes d'Ambre ou dans la rĂ©gion Sambirano (Nord-ouest), oĂč l’on trouve :

Takhtajania perrieri est la seule espÚce représentante de la famille primitive des Winteraceae. On ne la trouve qu'à Madagascar et tout le continent africain.

Bien que la vĂ©gĂ©tation steppique des hauts-plateaux soient composĂ©es en grande partie d’espĂšces de graminĂ©es cosmopolites, il y a quand mĂȘme un certain nombre d’espĂšce qui ont rĂ©ussi Ă  s’adapter. Si on monte au-dessus de 1 800 mĂštres, nous trouvons une vĂ©gĂ©tation de haute altitude, dominĂ©e par les arbustes et broussailles Ă©ricoĂŻdes (Ericaceae et Asteraceae) et des espĂšces reprĂ©sentantes de l’hĂ©misphĂšre Nord :

La rĂ©gion de l’Ouest

On retrouve plus de plantes de type africains dans cette rĂ©gion qu'Ă  l'Est. On trouve le long de la cĂŽte Est de l’üle la forĂȘt tropicale sĂšche Ă  feuilles caduques, depuis le niveau de la mer jusqu’à environ 800 mĂštres d’altitude. La forĂȘt tropicale sĂšche est caractĂ©risĂ©e par des arbres adaptĂ©s aux conditions trĂšs sĂšches qui perdent leurs feuilles pendant l’hiver (afin de limiter l’évapotranspiration). La vĂ©gĂ©tation de l'Ouest est assez homogĂšne sur toute la longueur de sa rĂ©partition. Elle diffĂšre de la vĂ©gĂ©tation de l'Est par la prĂ©dominance d'arbres et arbustes Ă  feuilles caduques, clairsemĂ©s (pas de sous-bois dense), avec peu de fougĂšres, mousses et plantes Ă©piphytes. Cette partie de l’üle est aussi intĂ©ressante d’un point de vue gĂ©ologique car on y retrouve des formations spĂ©ciales de karst appelĂ©es « Tsingy ». C’est dans cette rĂ©gion que nous trouvons les six espĂšces Baobobs (Adansonia sp) endĂ©miques de Madagascar:

À Madagascar, les Baobabs sont nommĂ©s renala, ce qui veut dire reine de la forĂȘt.

Nous trouvons aussi des tamariniers (Tamarindus indica, Caesalpiniaceae) et plusieurs espĂšces de palmiers:

Dans les Tsingy, les conditions trĂšs sĂšches et rocailleuses forment un habitat favorable aux plantes succulentes :

La végétation de la région de l'Ouest est elle aussi trÚs dégradée, en proie aux incendies et à l'agriculture comme sur les hauts-plateaux. Néanmoins, certaines plantes ont réussi à s'adapter à ces conditions trÚs sÚches et rudes et donnent un aspect de savane africaine :

La rĂ©gion de l’extrĂȘme Sud

Formant une bande Ă  la pointe Sud-ouest de l’üle, c’est la partie la plus sĂšche. On y trouve une vĂ©gĂ©tation de « bush » dĂ©sertique, avec des plantes Ă©pineuses xĂ©rophytes parfois impressionnante. C’est dans cette rĂ©gion que le taux d’endĂ©misme est le plus Ă©levĂ© avec 95 pour-cents. On y trouve la famille des Didiereaceae, entiĂšrement endĂ©mique, ainsi que beaucoup d’Euphorbiaceae et Crassulaceae avec de nombreuses forment cactoĂŻdes :

La mangrove

Présente tout autour de Madagascar, la mangrove ne forme pas une région floristique proprement dite. Elle est principalement composée de six espÚces :

La mangrove couvre 400 000 hectares avec une plus grande proportion sur la cĂŽte Ouest. Mais elle est menacĂ©e Ă  cause de l'exploitation de l'Ă©corce des palĂ©tuviers comme matiĂšre tannante.

Les Comores

Cet archipel, situĂ© au nord-ouest de Madagascar, est composĂ© de quatre grandes Ăźles (Grande Comore, MohĂ©li, Anjouan et Mayotte), fruit d'une activitĂ© volcanique. Le volcan Karthala sur Grande Comore culmine Ă  2 361 mĂštres. Les Comores possĂšdent donc un sol et un relief particulier liĂ© Ă  cette activitĂ©, ce qui a pour consĂ©quence la mise en place de micro-Ă©cosystĂšmes avec une vĂ©gĂ©tation riche et variĂ©e. La faune et la flore sont similaires Ă  celles rencontrĂ©es Ă  Madagascar. On retrouve la mangrove sur la cĂŽte, puis la forĂȘt tropicale humide jusqu'Ă  la vĂ©gĂ©tation de haute altitude. À cause des Ă©ruptions volcaniques frĂ©quentes, la vĂ©gĂ©tation est souvent jeune et en perpĂ©tuelle Ă©volution. Il y a plus de 935 espĂšces de plantes aux Comores, dont 416 indigĂšnes et plus de 130 endĂ©miques.

La forĂȘt tropicale proprement dite se retrouve entre 500 (limite supĂ©rieure des cultures) et 1 800 mĂštres d'altitude. Elle est composĂ©e d'arbres Ă  feuilles persistantes de 20-30 mĂštres de haut :

  • Ocotea comorensis (Lauraceae)
  • Khaya comorensis (Meliaceae)
  • Olea sp (Oleaceae)
  • Chrysophyllum boivinianum (Sapotaceae)
  • Prunus africana (Rosaceae)
  • Filicium decipiens (Sapindaceae)

Chrysophyllum boivinianum ou Famelona à grandes feuilles est utilisé aux Comores et à Madagascar pour son bois et aussi en médecine traditionnelle comme un ingrédient pour soulager les symptÎmes du paludisme, la fatigue ou les douleurs musculaires.

Sur les coulées de laves récentes nous retrouvons une végétations pionniÚres:

  • Nuxia pseudodentata (Buddlejaceae)
  • Breonia sp (Rubiaceae)
  • Weinmannia sp (Cunoniaceae)
  • Apodytes dimidiata (Icacinaceae)

Quand on monte au-dessus de 1 800 mĂštres, la forĂȘt devient moins haute et la vĂ©gĂ©tation est dominĂ©e par Philippia comorensis.

Dans les zones plus dégradées, on retrouve:

Et enfin sur les sols volcaniques non cultivables:

  • Phyllanthus comorensis (Phyllanthaceae)
  • Diospyros comorensis (Ebenaceae)
  • Erythroxylum lanceum (Erythroxylaceae)

Les Îles Mascareignes

Les Îles Mascareignes forment un archipel dans l'OcĂ©an Indien, Ă  l'Est de Madagascar, regroupant l’Île Maurice, La RĂ©union et Rodrigues et incluant quelques petits Ăźlots et atolls. D’origine volcanique (points-chauds) comme les Comores, ces Ăźles offrent une topographie et une gĂ©ologie particuliĂšres. Le Piton des Neiges sur la RĂ©union, culmine Ă  plus de 3 000 mĂštres d'altitude alors que son voisin, le Piton de la Fournaise (seul volcan encore en activitĂ© de l'archipel)Ă  2 500 mĂštres. Ces trois Ăźles sont bien Ă©loignĂ©es des cĂŽtes malgaches et ont des Ăąges gĂ©ologiques diffĂ©rents ce qui leur confĂšrent encore d'autres particularitĂ©s et un taux d'endĂ©misme Ă©levĂ©. Les premiers hommes Ă  avoir colonisĂ© cet archipel ne sont arrivĂ©s qu'au XVIe siĂšcle : la flore autochtone est moins dĂ©gradĂ©e que sur Madagascar. Nous y trouvons diffĂ©rents Ă©cosystĂšmes, de la forĂȘt sĂšche de basse altitude Ă  la vĂ©gĂ©tation de haute altitude en passant par la forĂȘt tropicale humide et la mangrove.

La forĂȘt tropicale de basse altitude possĂšde des arbres Ă  feuilles persistantes, une vĂ©gĂ©tation dense et une canopĂ©e d'environ 30 mĂštres avec beaucoup d'orchidĂ©es Ă©piphytes et de fougĂšres. C'est l'Ă©cosystĂšme le plus riche des Ăźles Mascareignes :

  • Hernandia mascarenensis (Hernandiaceae)
  • Ocotea sp (Lauraceae)
  • Psiloxylon mauritianum (Psiloxylaceae) famille endĂ©mique des Mascareignes, actuellement mise avec les Myrtaceae
  • Sapotaceae
  • Myrtaceae
  • Rubiaceae

La "forĂȘt de nuages" (Cloud forest) se retrouve entre 800 et 1 900 mĂštres d'altitude. Étant toujours maintenue dans l'humiditĂ©, elle est caractĂ©risĂ©e par une canopĂ©e plus basse (6-10 mĂštres) et un nombre trĂšs important de plantes Ă©piphytes, de mousses et de fougĂšres:

Au-dessus de la forĂȘt de nuage viens la vĂ©gĂ©tation de montagne avec des nombreuses Ericaceae et quelques espĂšces endĂ©miques:

Le sommet des volcans est principalement recouvert d'éboulis et des rochers avec quelques pelouses riches en Poaceae et Orchidaceae endémiques avec quelques plantes éricoïdes.

La forĂȘt sĂšche de basse altitude est composĂ©e principalement d'arbres Ă  feuilles dĂ©cidues et d'espĂšces sclĂ©rophylles:

Le tambalacoque (Sideroxylon grandiflorum), appelĂ© aussi "l'arbre Ă  Dodo" est une espĂšce endĂ©mique de l'Île Maurice et appartenant aux Sapotaceae. Cette espĂšce est en voie d'extinction et la plupart des arbres restant ont plus de 300 ans. Une hypothĂšse (Temple's hypothesis), bien que contestĂ©e, prĂ©tend que pour pouvoir germer, les graines du tambalacoque doivent passer par le systĂšme digestif du dodo, disparu lui aussi il y a 300 ans. Une autre hypothĂšse serait que la rĂ©gression de cet arbre soit plutĂŽt due Ă  l'introduction d'animaux ravageurs et d'autres espĂšces de plantes compĂ©titives.

Les Seychelles

L'archipel des Seychelles, situĂ© au Nord de Madagascar (Nord-est des Comores) est formĂ© de 115 Ăźles, bancs de sable et atolls. Ces Ăźles se diffĂ©rencient des deux archipels prĂ©cĂ©dents (Comores et Mascareignes) par son climat lĂ©gĂšrement plus sec et l'absence de haut sommet. En effet, cet archipel n'Ă©tant pas volcanique, l'altitude maximale est infĂ©rieure Ă  1 000 mĂštres. NĂ©anmoins, la diversitĂ© de la faune et la flore est riche avec Ă  nouveau un taux d'endĂ©misme Ă©levĂ©. Les Seychelles est le pays favorisant le plus l'Ă©cotourisme avec 50 pour cent de son territoire protĂ©gĂ©. On trouve sur les Seychelles 233 espĂšces de plantes indigĂšnes dont 72 sont endĂ©miques. 6 genres de palmiers sont monotypiques et endĂ©miques dont le coco de mer (Lodoicea maldivica, Arecaceae), qui est l'arbre produisant les plus grandes graines connues. L'archipel abrite aussi une des plantes les plus rares au monde, Medusagyne oppositifolia, formant Ă  elle seule une famille endĂ©mique (Mesdusagynaceae) et qui se trouve uniquement sur MahĂ© (plus grande Ăźle de l'archipel).

En-dessous de 600 mĂštres d'altitude, sur les Ăźles granitiques, la vĂ©gĂ©tation est surtout formĂ©e de palmiers (Arecaceae). Plus haut, on trouve la forĂȘt de nuage, trĂšs humide avec beaucoup d'Ă©piphytes, mousses et fougĂšres:

Notes et références

  1. (en) D. M. Olson, E. Dinerstein, E. D. Wikramanayake, N. D. Burgess, G. V. N. Powell, E. C. Underwood, J. A. D'Amico, I. Itoua, H. E. Strand, J. C. Morrison, C. J. Loucks, T. F. Allnutt, T. H. Ricketts, Y. Kura, J. F. Lamoreux, W. W. Wettengel, P. Hedao et K. R. Kassem, « Terrestrial Ecoregions of the World: A New Map of Life on Earth », BioScience, vol. 51, no 11,‎ , p. 935-938.
  2. (en) World Wildlife Fund, « The Terrestrial Ecoregions of the World Base Global Dataset », sur http://worldwildlife.org (consulté le ). Disponible alternativement sur : Loyola RD, Oliveira-Santos LGR, Almeida-Neto M, Nogueira DM, Kubota U, et al., « Integrating Economic Costs and Biological Traits into Global Conservation Priorities for Carnivores », PLoS ONE, (consulté le ), Table S1. Les données de température et de précipitations sont les moyennes mensuelles minimales et maximales.
  3. (en) G. Kier, J. Mutke, E. Dinerstein, T. H. Ricketts, W. KĂŒper, H. Kreft et W. Barthlott, « Global patterns of plant diversity and floristic knowledge », Journal of Biogeography, vol. 32,‎ , p. 1107–1116 (DOI 10.1111/j.1365-2699.2005.01272.x, lire en ligne), donnĂ©es et carte consultables dans the Atlas of Global Conservation.
  4. (en)World Wildlife Fund, « WildFinder: Online database of species distributions », , données et carte consultables dans the Atlas of Global Conservation.

Voir aussi

Bibliographie

  • Chevalier Auguste, La vĂ©gĂ©tation Ă  Madagascar, In: Annales de GĂ©ographie, 1922, t. 31, no 174, p. 465-484.
  • White F., "La vĂ©gĂ©tation de l'Afrique", Orstom- Unesco, 1986, p. 271-295.
  • Amelaid Houmadi, "Étude de la dynamique spatio-temporelle et inventaire des populations des oiseaux endĂ©miques D'Anjouan et Union des Comores", UniversitĂ© Polytechnique de Bobo-Dioulasso, 2013.

Liens externes

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