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Lavaka

Lavaka est un mot malgache entré dans le vocabulaire géomorphologique international grâce à Jean Riquier (1954). En français, il est masculin : un lavaka. Le terme signifie littéralement trou et est utilisé pour décrire de profondes excavations grossièrement ovoïdes aux parois très abruptes, façonnées dans les altérites de roches cristallines et métamorphiques par des eaux de ruissellement et des sous-écoulements. Les premiers lavakas minutieusement décrits semblent l'avoir été dans les années cinquante par Jean Riquier, un pédologue français, qui élabora diverses hypothèses sur leur formation. Ce scientifique note déjà à l'époque que des lavakas se rencontrent dans d'autres régions du monde. De nombreux travaux ont suivi, notamment ceux de Michel Petit, un géographe français, et d'un géomorphologue malgache, N. Andriamampianina (1985). Plus récemment des Anglo-saxons se sont intéressés aux lavakas[1], en ignorant l'essentiel de ce qui avait été publié en français.

Lavaka dans les hauts plateaux malgaches

Description

Il n'y a pas de consensus à l'heure actuelle sur la genèse de ces ravines, anthropogéniques pour certains experts qui accusent la déforestation, le surpâturage et la construction de routes ou bien formées naturellement pour les autres[2]. Ces immenses ravines peuvent atteindre une largeur de 200 mètres et une profondeur de 20 mètres.

Les lavakas ne résultent pas d’un glissement de terrain. Il s'agit de ravines produites par un processus de sape par les eaux souterraines qui s'attaquent à une couche de saprolithe friable recouverte par une couche de latérite plus dure. L’érosion qui en résulte est généralement rapide, produisant une masse de sédiments qui peut atteindre 800 m3 en l'espace de quelques mois. L'observation d'une ravine qui apparaît en 2002 dans la zone de Miarinarivo montre qu'elle atteint son développement maximal en 2004 avant de se stabiliser[1].

Des photos aĂ©riennes rĂ©vèlent des lavakas anciens dans des zones rĂ©cemment dĂ©forestĂ©es, ce qui semble indiquer que ces zones ont Ă©tĂ© modelĂ©es par l'Ă©rosion avant l'apparition des forĂŞts humides ; la datation au carbone 14 indique que certains lavakas remontent Ă  plus de 20 000 ans, ce qui veut dire qu'ils auraient existĂ© avant l'arrivĂ©e des premiers hommes sur la « Grande ĂŽle » il y a moins de 2 000 ans[3].

Annexes

Voir aussi

Liens externes

  • (en) Williams College Digital Collections, « Team Lavaka image collection »
  • (en) Cox, R. & Rakotondrazafy, A.F.M., « Rates of Lavaka formation in central Madagascar », Geological Society of America Annual Meeting, nos 100-15,‎ (lire en ligne)
  • (en) Cox, R. et al., « Just how fast does Madagascar erode? », Geological Society of America Annual Meeting, nos 112-4,‎ (lire en ligne).

Références

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Lavaka » (voir la liste des auteurs).
  • Andriamampianina, N., « Les lavaka malgaches : leur dynamique Ă©rosive et leur stabilisation. », Madagascar Revue de GĂ©ographie, vol. 46,‎ , p. 69-85
  • Petit M. & Bourgeat, F., « Les « lavaka » malgaches : un agent naturel d'Ă©volution des versants. », Bulletin de l'Association de GĂ©ographes Français, 332,‎ , p. 29-33
  • Riquier, Jean, « Etude sur les « lavaka », MĂ©moires de l'Institut Scientifique de Madagascar, Tananarive, SĂ©rie D : Sciences de la Terre,‎ , p. 169-189
  • (en) N. A. Wells, B. Andriamihaja, et H. F. S. Rakotovololona,, « Patterns of development of lavaka, Madagascar's unusual gullies: Earth Surface Processes and Landforms », , vol. 16,‎ , p. 189-206
  • (en) N. A. Wells, et B. Andriamihaja, « The initiation and growth of gullies in Madagascar: are humans to blame? », Geomorphology, vol. 8,‎ , p. 1-46

Notes

  1. Cox & Rakotondrazafy_2005
  2. Voir l'exposé du débat ici :
  3. « Lavakas »
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