MĂ©nilmontant (quartier parisien)
Ménilmontant est un quartier de Paris, autrefois village puis faubourg, situé dans le 20e arrondissement.
MĂ©nilmontant | ||
La rue de MĂ©nilmontant. | ||
Administration | ||
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Pays | France | |
RĂ©gion | ĂŽle-de-France | |
Ville | Paris | |
Arrondissement municipal | 20e | |
GĂ©ographie | ||
Coordonnées | 48° 51′ 58″ nord, 2° 23′ 01″ est | |
Localisation | ||
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
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Avant 1860 et son annexion Ă Paris par Haussmann, MĂ©nilmontant Ă©tait un village des faubourgs, appartenant Ă Belleville.
Toponymie
Le nom du quartier est attesté sous la forme Mesniolum mali temporis en 1224[1].
« Mesnil » est un toponyme très répandu en France. À partir de mansionile (diminutif bas-latin de mansio : gîte-relais situé le long d’une voie romaine)[2], le français médiéval a produit maisnil : domaine rural[3].
Quant au suffixe « Montant », il dériverait de « mau-temps »[4] : la « maison au mauvais temps ». Transformé au XVIe siècle en « montant » du fait de la situation du village à flanc de coteau, le « Mesnil-Mautemps » s'est altéré en « Mesnil-Montant »[5].
Histoire
Charles le Chauve possédait un mesnil, à l'origine du hameau de Mesnilmontant, qu'il donna en 862 à l'abbaye de Saint-Denis[6].
Sa situation géographique en altitude a valu à Ménilmontant d'être des décennies durant un des principaux contributeurs à l'alimentation en eau de Paris. En témoignent quelques noms de rues : rue des Rigoles, rue des Cascades, rue de la Mare et les regards qui jalonnaient les aqueducs, certains encore visibles (regard des Messiers, regard de la Planchette, regard Saint-Martin).
L'Abbaye Saint-Antoine-des-Champs, la Maison de Saint-Lazare et les religieux de Sainte-Croix de la Bretonnerie y possédèrent longtemps des vignobles[7]. Ces derniers avaient d'ailleurs acquis en 1449 une maison de campagne, qui, à la Révolution, s'étendait sur trois corps de bâtiments entre les rues de Charonne et des Partants, avec potager et jardin d'agrément.
Lors du siège de Paris en 1590, Henri IV fit installer deux batteries d’artillerie ; « l’une sur Montmartre l’autre sur le haut de Montfaucon vers le Mesnil qui commencèrent à tirer et battre en ruine, vers les rues Saint-Honoré, Saint-Denis et Saint-Martin et les environs »[5].
Sous l'Ancien Régime, le hameau dépendait de la paroisse de Bagnolet mais avec l'augmentation de la population, on construisit une chapelle, Notre-Dame-de-la-Croix, en souvenir de la chapelle des religieux de Sainte-Croix de la Bretonnerie, détruite à la Révolution. Saint-Jean-Baptiste de Belleville, l'église de Bagnolet étant éloignée. Ménilmontant est détaché de la commune de Bagnolet et rattaché à celle de Belleville en 1792[8].
Le château de Ménilmontant (aussi appelé « château de Saint-Fargeau ») appartenait à la famille des Le Peletier depuis 1695. Domaine considérable, dont la superficie dépassait la taille du cimetière du Père-Lachaise aujourd'hui, il se situait entre les actuelles rues de Romainville, Pelleport, du Surmelin et une parallèle au boulevard Mortier entre ce boulevard et le boulevard périphérique. Le « Grand château », construit par Michel Le Peletier à côté du « Vieux château », était entouré d'un immense parc boisé, de jardins à la française et, enfin, de vergers et de potagers dont étaient tirés les principaux revenus de la propriété. Il n'en reste aucun vestige.
En juillet 1778, un effondrement très important dans la carrière de gypse de Ménilmontant cause la mort de sept personnes. L'exploitation du gypse en souterrain est jugée trop dangereuse et interdite par décision royale le . Les anciennes carrières sont alors foudroyées.
Le haut de Ménilmontant lui valut aussi de recevoir les premiers télégraphes (cf. la rue et le métro du même nom).
Situé à l'extérieur du mur des Fermiers généraux et donc de la zone de l'octroi, au-delà de la barrière de Ménilmontant, le vin y était moins cher et de nombreuses guinguettes s'y étaient développées au XVIIIe siècle. Ce quartier parisien, très populaire et souvent rebelle, garde les stigmates de la Commune, de l'épisode de la Villa des Otages, rue Haxo, au massacre du mur des Fédérés au cimetière du Père-Lachaise.
Après son annexion, Ménilmontant est resté un quartier populaire, surnommé « Ménilmuche », et a donné son nom au 20e arrondissement.
Il est associé au quartier de Belleville, les deux étant inséparables tant sur le plan géographique qu'historique, économique et humain.
Les arts
C'est à Ménilmontant (jadis Menil-montant) que Jean-Jacques Rousseau est jeté par terre par un dogue allemand, le . Cet évènement est à l'origine du récit des « promenades » des Rêveries du promeneur solitaire.
C'est à Ménilmontant près d'une source baptisée pour la circonstance La Fontaine d'Aréthuse que le poète Pierre Colau a fondé le 11 Thermidor an XII () la Société lyrique des Bergers de Syracuse. Cette société chantante qui se réunissait ensuite à cet endroit a compté parmi ses membres Gérard de Nerval et a existé durant au moins quarante ans.
MĂ©nilmontant est le sujet de plusieurs chansons populaires :
- Belleville-MĂ©nilmontant par Aristide Bruant en 1885 ;
- MĂ©nilmontant par Charles Trenet en 1938 (repris par Patrick Bruel en 2002) ;
- La marche de MĂ©nilmontant par Maurice Chevalier en 1942 ;
- Rue de MĂ©nilmontant par Camille en 2005 ;
- MĂ©nilmontant par Bertrand Louis en 2005 ;
- Les Demoiselles de MĂ©nilmontant par Elzef en 2007 ;
- Les Lilas de MĂ©nilmontant par Robert Doisneau en 1956.
- Il est évoqué dans La java sans joie de Renaud, publiée dans son premier album Amoureux de Paname en 1975 : « Il a voyouté quelque temps avec Dédé le Surineur, avec Julot d'Ménilmontant [...] »[9]
Il a aussi servi de cadre pour le tournage de films :
- Casque d'or avec Simone Signoret, sorti en 1952 ;
- Le Ballon rouge réalisé par Albert Lamorisse, sorti en 1956 ;
- Les Keufs réalisé par Josiane Balasko, sorti en 1987 ;
- Willy Ronis a photographié la vie quotidienne des gens de Ménilmontant, entre 1930 et jusqu'à la fin des années 1960 ;
- Un p'tit gars de Ménilmontant réalisé par Alain Minier, sorti en 2013.
Le quartier est cité dans une réplique de OSS 117 :
« Et elle gueule mon vieux ! On dirait une poissonnière de Ménilmontant ! »
Sports
En 2014, est fondé dans le quartier le club de football du Ménilmontant FC 1871[10] - [11]. Ce club « alternatif » se veut « antifasciste et antiraciste ». L'année « 1871 » présente dans le nom du club est une référence à la Commune de Paris. Si le club est habitué des actions politiques et caritatives, il est avant-tout un club de football reconnu par la FFF, et évoluant en D3 du District de Paris (11e division).
Personnalités liées à Ménilmontant
- Maurice Chevalier (1888-1972), né à Ménilmontant.
- Michel Legrand (1932-2019), compositeur français, né à Ménilmontant.
- Édith Piaf (1915-1963) a vécu à Ménilmontant au début de sa carrière, où se trouve aujourd'hui le Musée Édith-Piaf.
- Léon Schwarz-Abrys (1905-1990), artiste peintre né en Hongrie et dont l'œuvre se rattache à Ménilmontant.
- Viko (1915-1998), peintre dont la jeunesse se déroula à Ménilmontant et dont l'œuvre y puise son inspiration par son caractère populaire.
- Roger Sauvage (1917-1977), pilote de chasse de l'escadrille Normandie-Niemen né à Ménilmontant.
- Thierry Marx (1962-), cuisinier français.
- Albert Lamorisse (1922-1970), réalisateur français.
- Boulet fait souvent référence à Ménilmontant sur son blog ou dans ses Notes (le personnage principal le représentant y vit).
- Aya Cissoko a grandi Ă MĂ©nilmontant.
- Les X.
- Denis Lavant (1961-), acteur français.
- Alain Chamfort (1949-), chanteur français.
- Franck Balandier (1952-2020), écrivain français.
- Guillaume Sibertin-Blanc (1977-), philosophe français.
Notes et références
- Dans une charte de 1224.
- Albert Dauzat, Les noms de lieux, origine et Ă©volution, Libraire Delagrave, Paris, 1926, p. 153.
- – Marianne Mulon –Noms de lieux d’Île-de-France, Bonneton, Paris, 1997 (ISBN 2862532207)
- Mesnolium mali temporis dans une charte de 1224.
- Histoire du siège de Paris sous Henri IV en 1590 d'après un manuscrit par M.A. Dufour, 1881, page 31.
- Emmanuel Jacomin, Les origines du village de Belleville, Paris, p. 5lire en ligne=
- Dictionnaire historique des rues de Paris, de Jacques Hillairet.
- Marcel Picard, Bagnolet dans l'histoire, Bagnolet, Société historique de la ville de Bagnolet, , p. 198
- Renaud, « La Java sans joie », sur youtube.fr
- « LE MFC 1871 est né ! », sur Quartiers libres, (consulté le )
- « Le MFC 1871, un club parisien « antifasciste » contre « le football moderne » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Albert Dauzat, Les noms de lieux, origine et Ă©volution, Libraire Delagrave, Paris, 1926.
- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris
- Marianne Mulon –Noms de lieux d’Île-de-France, Bonneton, Paris, 1997 (ISBN 2862532207)
Articles connexes
Liens externes
- « Ménilmontant Info, l'actualité à Ménilmontant », sur menil.info (consulté le )