Loi du 19 juillet 1974 sur la gestion du culte islamique
La loi du 19 juillet 1974 sur la gestion du culte islamique[1] est une loi qui vient complĂ©ter la loi du 4 mars 1870 sur le temporel des cultes[2] et qui consacre la reconnaissance, la gestion ainsi que le financement du culte islamique en Belgique, permettant ainsi Ă la religion musulmane d'ĂȘtre mise au mĂȘme niveau que la libre-pensĂ©e et les religions catholique, protestante, anglicane, orthodoxe et juiveâ[3].
Fondements historiques
Fondements constitutionnels
La loi du 19 juillet 1974 puise sa source dans les articles 19, 20, 21 et 181 de la Constitution belge qui instituent respectivement : la libertĂ© de culte et son exercice, lâinterdiction de contraindre une personne Ă pratiquer un culte, le principe de la sĂ©paration entre lâĂtat et les cultes, et la prise en charge par ce dernier des âtraitements et pensions des ministres des cultes, ainsi que ceux des dĂ©lĂ©guĂ©s des organisations reconnues qui offrent une assistance morale selon une conception philosophique non confessionnelleâ[3].
Loi du 4 mars 1870 sur le temporel des cultes
La loi du 4 mars 1870 sur le temporel des cultes est la norme qui permet l'organisation et la reconnaissance des cultes en Belgique.
Entre 1831 et 1834, cette loi ne reconnaßt que quatre cultes : le culte catholique , protestant, israélite et anglicane[4]. Il faudra ensuite attendre 1974 pour que le culte islamique soit reconnu et ajouté à cette loi.
Contexte de la loi
Contexte national
Bien que la prĂ©sence musulmane en Belgique ne soit pas rĂ©cente puisquâen 1830 des milliers de musulmans majoritairement issus du Maghreb et de la Turquie, Ă©taient dĂ©jĂ prĂ©sents sur le sol belge[5] et quâen 1910, la colonisation française dans cette rĂ©gion avait conduit Ă une nouvelle vague dâimmigration de travailleurs musulmans[3], câest lâimmigration des annĂ©es 1960 qui est le facteur central dâaccroissement de la population musulmane en Belgique[3].
En effet aprĂšs 1945, la Belgique est confrontĂ©e Ă la reconstruction de lâaprĂšs-guerre ainsi quâĂ la bataille du charbon[6]. Pour y faire face et âdans le cadre de leur politique migratoireâ[4], lâĂtat lance un âappel massif de main dâĆuvre »[4] et câest ainsi que les accords de fĂ©vrier et juillet 1964 avec le Maroc[6] et la Turquie[6] ainsi que ceux de 1969 et 1970 avec la Tunisie et l'AlgĂ©rie seront conclus[3].
Bien que cette immigration vise dâabord exclusivement les hommes, celle-ci sâĂ©largit et des familles entiĂšres s'installent durablement en Belgique permettant l'accroissement du nombre de musulmans sur le territoire[7] - [8].
Mais cela ne dure pas car le climat hostile et le chĂŽmage que gĂ©nĂšre la crise Ă©conomique que connaĂźt le pays le pousseront Ă stopper lâimmigration Ă partir de aoĂ»t 1974[9]. Seul le regroupement familial demeurera encore possible[10] et les musulmans prĂ©sents sur place envisagent de s'installer dĂ©finitivement en Belgique. âCette conscientisationâ[8] conduit alors âĂ une visibilitĂ© croissante de l'islam et des musulmans pratiquants dans l'espace urbainâ[8], Ă©lĂ©ment important dans le processus de reconnaissance du culte islamique.
Contexte international
La Belgique est le premier pays europĂ©en Ă avoir juridiquement reconnu le culte islamique et sâest de ce fait trĂšs vite distinguĂ©e des autres pays europĂ©ens sur la question[3]. Cette reconnaissance prĂ©cipitĂ©e nâest pas le rĂ©sultat direct dâune âmobilisation socialeâ[3] de la part des immigrĂ©s musulmans prĂ©sents sur le territoire puisque que cette immigration Ă©tait âĂ lâĂ©poque (...) peu nombreuseâ[3] et âpeu structurĂ©e sur le plan collectifâ[3]. Cette reconnaissance sâimpose donc comme une solution face aux ârapports interĂ©tatiquesâ[3] conflictuels de lâĂ©poque.
En 1973, le monde est plongĂ© dans un premier choc pĂ©trolier[10]. En rĂ©ponse au soutien militaire des Etats-Unis envers IsraĂ«l durant la guerre de Kippour[10], plusieurs pays arabes dĂ©cident ensemble de procĂ©der Ă un âembargo sur le pĂ©troleâ destinĂ© Ă lâEurope[10]. Câest Ă la suite de cet Ă©vĂ©nement que lâOccident se rend compte quâil est directement dĂ©pendant des ressources pĂ©troliĂšres[10] et que lâidĂ©e dâune reconnaissance dâun culte islamique par la Belgique pourrait ĂȘtre un moyen pour renforcer ses liens avec les pays arabes. De plus, cette idĂ©e semble Ă©galement ĂȘtre un moyen de relancer le projet belgo-iranien de raffinerie de pĂ©trole âIbramcoâ qui avait Ă©tĂ© Ă©branlĂ© par la crise de 1973[10] - [11] - [12].
Enfin, lâidĂ©e dâune reconnaissance du culte islamique avait dĂ©jĂ Ă©tĂ© Ă©voquĂ©e avant la crise pĂ©troliĂšre de 1973, notamment lors des rencontres de juin 1967 entre la Belgique et le roi dâArabie Saoudite de lâĂ©poque, Fayçal ben Abdelaziz Al Saoud. Ă la suite de ces Ă©changes, le Centre islamique et culturel obtiendra en 1968 la personnalitĂ© juridique et le pavillon oriental du parc du Cinquantenaire sera â promis aux communautĂ©s musulmanesâ[7].
Loi du 19 juillet 1974 et gestion du culte islamique
La loi du 19 juillet 1974[1] est la norme qui prĂ©voit la âreconnaissance des administrations chargĂ©es de la gestion du temporel du culte islamique.â Elle vient insĂ©rer un article 19bis Ă la loi du 4 mars 1870[2] et est exĂ©cutĂ©e par lâarrĂȘtĂ© royal du 3 mai 1978[7].
Enfin, la loi du 19 juillet 1974 a pour consĂ©quences le financement mais aussi l'institution dâun organe reprĂ©sentatif chargĂ© dâĂȘtre l'intermĂ©diaire entre lâĂtat et la communautĂ© musulmane[4].
Travail législatif
Le 2 mai 1974, quatre sĂ©nateurs dĂ©posent au SĂ©nat une proposition de loi qui porte reconnaissance au culte islamique. Cette proposition est examinĂ©e et approuvĂ©e, aprĂšs quelques modifications pour mettre la proposition en accord avec la lĂ©gislation existante, par la commission de la Justice[7]. Celle-ci a ensuite Ă©tĂ© approuvĂ©e unanimement par les sĂ©nateurs et ensuite par les dĂ©putĂ©s, dans un souci de dâĂ©quitĂ© et de tolĂ©rance, comme une forme de reconnaissance vis-Ă -vis de ces immigrĂ©s venus aider le pays Ă se reconstruire et au vu du rĂŽle central que lâislam avait dans la vie de ceux-ci[7].
Gestion, tutelle et financement du culte islamique
Gestion
MalgrĂ© la reconnaissance du culte islamique en 1974, il faudra attendre longtemps pour que l'Ătat belge reconnaisse "les premiĂšres communautĂ©s locales et les mosquĂ©es"[11] et prenne en charge "les salaires des ministres du culte qui leur sont attachĂ©s"[11] et ce notamment Ă cause du mal quâont eu les musulmans et lâĂtat « Ă faire Ă©merger pour les premiers »[3] et « Ă reconnaĂźtre pour les seconds, un interlocuteur reprĂ©sentatif.â[3].
Tout dâabord, un premier ArrĂȘtĂ© royal est adoptĂ© le 3 mai 1978 dans le but de permettre la reconnaissance de communautĂ©s islamiques par lâĂtat Ă lâĂ©chelle provinciale[13]. Cet arrĂȘtĂ© prĂ©voit notamment que cette reconnaissance doit mener Ă la crĂ©ation dâun comitĂ© âchargĂ© de la gestion de ses intĂ©rĂȘts temporels en matiĂšre de culte ainsi que de sa reprĂ©sentation dans ses rapports avec l'autoritĂ© civileâ[14] indispensable Ă la gestion du culte. Celui-ci devait ĂȘtre composĂ© dâun imam premier en rang ou bien de son dĂ©lĂ©guĂ©[14].
NĂ©anmoins, cet ArrĂȘtĂ© ne conduira ni Ă la reconnaissance des communautĂ©s islamiques ni Ă un quelconque financement[13].
Afin de pallier lâabsence dâun organe reprĂ©sentatif du culte islamique, le CECLR, ancĂȘtre de lâactuel Unia, proposera en 1989 des Ă©lections au sein du Centre culturel et islamique mais que le gouvernement de lâĂ©poque refusera[13].
MalgrĂ© ce refus, le Centre Islamique, influencĂ© par des pays Ă©trangers et chargĂ© entre 1975 et 1990 du rĂŽle de dĂ©signataire de la majoritĂ© des enseignants de religion islamique[13], organisera lui-mĂȘme des Ă©lections[13] mais le gouvernement dĂ©cidera de ne pas reconnaitre lâorgane Ă©lu et dĂ©chargera ensuite le Centre de son rĂŽle dans le choix desdits enseignants[13].
Par la suite le gouvernement tentera de crĂ©er, Ă travers un autre ArrĂȘtĂ© royal en 1990[15], un « Conseil provisoire des sages pour lâorganisation du culte islamique en Belgique » chargĂ© alors de deux grands rĂŽles (consultatif et dĂ©signataire temporaire des enseignants[13]).
Finalement, les nĂ©gociations houleuses entre le Conseil et les pays musulmans engagĂ©s dans la gestion du culte islamique, alors gĂ©rĂ©s par le CECLR, permettront la formation, en 1993, dâune AssemblĂ©e constituante avec pour rĂŽle principal la crĂ©ation dâun ExĂ©cutif provisoire des musulmans[13]. La naissance de celui-ci permet dâoffrir au culte islamique une forme de reprĂ©sentativitĂ© auprĂšs du gouvernement belge tout en assurant une âabsence de tendances trop radicales en son sein.â [13].
L'Exécutif des musulmans de Belgique
En 1998 lâExĂ©cutif provisoire Ă©met une proposition dâĂ©lections, organisĂ©es selon les modalitĂ©es prĂ©vues par deux ArrĂȘtĂ© du 24 juin 1998 et du 24 septembre 1998, afin de crĂ©er âun organe chef de culte reprĂ©sentatifâ[13]. Au terme de celles-ci, une liste finale de candidats sera soumise Ă lâanalyse de la SĂ»retĂ© de lâĂtat afin â dâĂ©carter les Ă©ventuels « intĂ©gristes »â[13].
Enfin, la reconnaissance de lâExĂ©cutif des musulmans de Belgique comme organe reprĂ©sentatif du culte islamique se fera grĂące aux arrĂȘtĂ©s royaux du 3 mai 1999[16] et du 4 mai 1999[17].
Contrairement aux autres cultes, lâĂtat belge sera plus exigeant dans la mise en place dâun organe reprĂ©sentatif pour le culte musulman[13].
Tutelle
La loi du 4 mars 1870 dispose que le culte islamique est soumis Ă une tutelle provinciale sauf pour la RĂ©gion de Bruxelles-Capitale[18] - [19].
En effet, depuis les adoptions des lois spĂ©ciales de 2001[20] et de 2002[21], la rĂ©gion sâest vu attribuer les compĂ©tences du conseil provincial, du gouverneur de province ou de la dĂ©putation permanente[21] la rendant ainsi compĂ©tente dans la gestion et la reconnaissance des communautĂ©s locales[18].
De plus, âles dĂ©cisions en matiĂšre de cimetiĂšres, de permis de bĂątir et dâabattoirs halal sont prises au niveau localâ[22] et les communes ainsi que la RĂ©gion de Bruxelles-Capitale possĂšdent âdes compĂ©tences directes sur la gestion de certaines questions relatives au culte musulmanâ[22].
Le ministre de la justice possĂšde la tutelle des administrations du culte islamique, moyennant lâautorisation du roi pour leur crĂ©ation, les opĂ©rations civiles qu'elles effectuent et l'acceptation des libĂ©ralitĂ©s faites[2].
Enfin, la CommunautĂ© germanophone âse substitue au ministre de la Justice en ce qui concerne la tutelle sur les administrations de ces cultesâ[23].
Financement
Lâajout du culte islamique Ă la loi du 4 mars 1870 prĂ©voyait :
- Le financement des ministres du culte ainsi que des aumÎniers et des charges qui leur sont associées
- Le financement par les provinces âdes communautĂ©s localesâ[7], de â lâorganisation de cours de religion islamique dans les Ă©coles officiellesâ[7] ainsi que des âbĂątiments du culte et des fraisâ[7] qui leur sont liĂ©s.
Ces financements du culte islamique devaient ĂȘtre une compĂ©tence exclusivement provinciale[7] mais au dĂ©but des annĂ©es 2000, le systĂšme de financement du culte islamique est revu et dĂšs 2002, âle financement des communautĂ©s cultuellesâ[7] deviendra une compĂ©tence rĂ©gionale et les traitements et les pensions des ministres du culte une compĂ©tence de lâAutoritĂ© fĂ©dĂ©rale[23].
Financement des ministres du culte et des aumĂŽniers
Chaque mosquĂ©e, pour autant qu'elle soit reconnue, compte un ou plusieurs imams dits premier en rang ânommĂ©s auprĂšs des communautĂ©s islamiques reconnues par les RĂ©gionsâ[7], qui sont Ă la charge de lâĂtat qui sâoccupe des traitements et des pensions des ministres des cultes; le budget pour ces derniers est le mĂȘme pour tous les cultes. Les imams premier en rang recoivent Ă©galement une indemnitĂ© de logement âpayĂ©e par la province ou par la RĂ©gion de Bruxelles-Capitaleâ[7].
Les aumĂŽniers et ministres de cultes reconnus, chargĂ©s dâassurer lâinstruction religieuse dans certains Ă©tablissements, dont les prisons pour le culte islamique, peuvent aussi compter sur le soutien des pouvoirs publics[7].
Financement des communautés locales, des infrastructures et des cours islamiques
Les provinces sont compĂ©tentes en matiĂšre de financement des Ă©tablissements publics, des travaux importants et âdu dĂ©ficit des communautĂ©s islamiqueâ[7]. Celles-ci peuvent Ă©galement âfinancer de façon facultative la construction de lieux de culte ou soutenir des communautĂ©s islamiques non encore reconnuesâ[7].
Lâorganisation et le financement des cours de religion islamique dans lâenseignement officiel sont des compĂ©tences fĂ©dĂ©rales[7].
Enfin, lâEMB perçoit une aide financiĂšre de lâĂtat qui couvre âla rĂ©munĂ©ration du personnel, le coĂ»t dâachat, de location et dâamĂ©nagement de locaux, le coĂ»t dâacquisition des Ă©quipements et fournitures nĂ©cessaires, ainsi que tous les autres frais de fonctionnement, directs et indirectsâ[5] nĂ©cessaire Ă son activitĂ©.
RĂ©ception de la loi
Proposition de loi visant Ă mettre fin Ă la reconnaissance du culte islamique
Le 24 novembre 2008, une proposition de loi du Sénat, visant à modifier la loi du 4 mars 1870 ainsi que la loi du 2 août 1974 relative aux traitements des titulaires de certaines fonctions publiques et des ministres des cultes, est introduite afin que la loi de 1974 ainsi que tous les droits reconnus au culte islamique, qui en ont découlés, soient supprimés[24].
Les raisons Ă©voquĂ©es par les dĂ©positaires sont le manque de connaissances de lâIslam au moment de lâadoption de la loi en 1974, lâĂ©cart consĂ©quent entre lâOccident et les traditions islamiques ainsi que lâintĂ©gration jugĂ©e impossible de l'Islam dans la sociĂ©tĂ© occidentale, combinĂ©e Ă lâhostilitĂ© de celle-ci envers les non-croyants[24]. Cette religion porterait atteinte Ă lâordre public et aux relations entre lâĂtat laĂŻc et la communautĂ© musulmane[24]. De plus, il est soulignĂ© que la Constitution belge nâoblige pas les pouvoirs publics Ă reconnaĂźtre toutes les religions[24].
Cette proposition sera rejetée par la Chambre des représentants.
Ătat des lieux
De 1970 Ă 1990, lâAutoritĂ© fĂ©dĂ©rale est restĂ©e peu entreprenante sur la question de la reconnaissance du culte islamique, ce qui explique que la Belgique fait encore face Ă de nombreuses lacunes en la matiĂšre[8]. Cela a eu pour consĂ©quences que les communes, compĂ©tentes dans la gestion du temporel des cultes, ont Ă©tĂ© amenĂ©es Ă prendre des dĂ©cisions relatives au culte islamique, sans avoir pour certaines matiĂšres, les bases lĂ©gales nĂ©cessaires pour le faire de maniĂšre uniforme sur le territoire belge. De ce fait, il existe plusieurs disparitĂ©s entre elles, les dĂ©cisions ayant Ă©tĂ© prises alors sur base dâautres facteurs, locaux ou parfois populistes[8].
Il manque donc, en la matiĂšre, de nombreuses dispositions pour permettre Ă la Belgique dâen avoir une gestion homogĂšne et complĂšte.
Le problĂšme de l'extrĂ©misme, qui mĂšnera aux attentats du MusĂ©e Juif de 2014 et de Bruxelles en 2016, poussera les autoritĂ©s belges Ă prendre des mesures pour lutter contre le terrorisme et avoir plus de contrĂŽle sur le culte islamique, mais ceci pourrait entrainer des inĂ©galitĂ©s. En effet, si le contrĂŽle se fait de maniĂšre linĂ©aire et strictement portĂ© sur les institutions musulmanes, les droits fondamentaux et le devoir de neutralitĂ© de lâĂtat face aux religions seraient bafouĂ©s[5].
Il conviendrait donc que lâĂtat prenne des initiatives â si possible en coopĂ©ration avec des organismes reprĂ©sentatifs des musulmans dâEurope, afin de rencontrer, de maniĂšre qualitative et quantitative, tant les besoins spirituels lĂ©gitimes des citoyens de culte musulman que la prĂ©rogative Ă©tatique du maintien de lâordre public et de la âpaix entre les religions, les philosophies et les modes de vie diffĂ©rentsâ â[5].
Références
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