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Personnalité juridique

La personnalitĂ© juridique est l'aptitude Ă  ĂȘtre titulaire de droits et de devoirs.

La personnalitĂ© juridique est, d'un point de vue positiviste, une fiction juridique attribuĂ©e aux personnes physiques (ĂȘtres humains) et aux personnes morales (groupements tels que : entreprises, associations, État et ses subdivisions).

Qu'elles soient physiques ou morales, les personnes juridiques ont des caractéristiques communes : une naissance et une mort (par exemple : date de création et de dissolution pour les entreprises), une identité propre (nom et adresse[1]) et des droits et des devoirs (principalement : droit de conclure des contrats et devoir de payer l'impÎt).

La notion de personnalitĂ© juridique s'est Ă©largie et diversifiĂ©e au cours de l'Histoire. Les plus grandes modifications ont Ă©tĂ© la gĂ©nĂ©ralisation de la pleine personnalitĂ© juridique Ă  tous les ĂȘtres humains[2] (comprendre : fin de l'esclavage[3] et de la mort civile) et la crĂ©ation de groupements spĂ©cifiques reconnus par le droit (principalement : formes de sociĂ©tĂ©s).

Certains juristes militants se demandent actuellement s'il ne serait pas pertinent d'accorder la personnalité juridique aux animaux. C'est en ce sens qu'a été proclamée la Déclaration sur la personnalité juridique de l'animal, dite « Déclaration de Toulon », le [4].

Enfin, un processus de reconnaissance de la personnalité juridique d'éléments de l'environnement est en cours ; plusieurs pays (Canada, Inde, Nouvelle-Zélande, Pérou, Colombie) ont ainsi qualifié de personne juridique plusieurs riviÚres (Magpie, Gange, Yamuna, Whanganui, Atrato, Vilcabamba/Apurimac etc.)[5] - [6].

Personnes physiques

Avec la fin de l'esclavage et la suppression de la mort civile, toute personne physique acquiert la personnalité juridique du seul fait de sa naissance.

Le droit a donc dû déterminer ce qu'est la naissance. (Voir à ce sujet pour la France : Enfant sans vie).

Le droit a donc dû déterminer ce qu'est la mort. (Voir à ce sujet : Certificat de décÚs).

Leur personnalité juridique se manifeste pleinement à la naissance ;

  • Elles disposent de la capacitĂ© de jouissance (c'est la capacitĂ© Ă  dĂ©tenir des droits). Cette capacitĂ© peut cependant ĂȘtre limitĂ©e (incapacitĂ© pour certaines personnes, Ex : les mineurs).

L'incapacitĂ© de jouissance ne peut ĂȘtre que spĂ©ciale car une incapacitĂ© gĂ©nĂ©rale serait la nĂ©gation des droits (et donc de la personnalitĂ© juridique). Ex: le droit de vote pour les mineurs.

  • Elles disposent Ă©galement de la capacitĂ© d'exercice (c'est la capacitĂ© Ă  exercer ces droits dont elles jouissent). Sauf pour les mineurs et les personnes sous tutelle qui quoique ayant la pleine personnalitĂ© juridique ne disposent pas de la capacitĂ© juridique d’exercer leurs droits. Si ici l'incapacitĂ© est gĂ©nĂ©rale, elle a cependant un remĂšde: la reprĂ©sentation permet Ă  un reprĂ©sentant (Ex:parents) d'agir au nom et pour le compte de la personne Ă  sa charge.
  • C’est le dĂ©cĂšs qui marque la fin de leur personnalitĂ© juridique
  • Elles peuvent ĂȘtre identifiĂ©es et individualisĂ©es Ă  partir de trois Ă©lĂ©ments :

Personnes morales

La personnalitĂ© morale est gĂ©nĂ©ralement prĂ©vue par le droit mais elle peut ĂȘtre demandĂ©e alors mĂȘme en l'absence de disposition spĂ©cifique. C'est tout le sens de la discussion doctrinale sur la thĂ©orie de la fiction ou de la rĂ©alitĂ© juridique de la personnalitĂ© morale.

En France, depuis l'arrĂȘt de la Cour de cassation de 1954, commune de Saint-Chamond, la personnalitĂ© juridique n'a pas Ă  ĂȘtre prĂ©vue expressĂ©ment, la thĂ©orie de la rĂ©alitĂ© a donc Ă©tĂ© consacrĂ©e.

Personnification des personnes morales

La personnification des personnes morales est le statut confĂ©rĂ© aux entreprises par la loi qui leur permet d'avoir des droits et des responsabilitĂ©s similaires Ă  celles d'une personne physique. Il existe un dĂ©bat important sur quelles parties des droits accordĂ©s aux citoyens devraient aussi ĂȘtre accordĂ©es aux entreprises en tant que personnes morales. En personnifiant l'entreprise, la loi supprime la responsabilitĂ© des dĂ©cideurs et des administrateurs de l'entreprise.

La Cour suprĂȘme des États-Unis (Dartmouth College contre Woodward, 1819), a reconnu pour les entreprises les mĂȘmes droits que les personnes physiques de contracter et de faire respecter les contrats. Dans l'affaire du ComtĂ© de Santa Clara contre Southern Pacific Railroad (1886), une insertion dans les notes introductives de la dĂ©cision par le greffier, JC Bancroft Davis, a conduit plusieurs Ă  croire que la Cour suprĂȘme avait reconnu les entreprises comme des personnes Ă  propos du QuatorziĂšme amendement de la Constitution des États-Unis.

Notes et références

  1. Pour les personnes physiques : Nom et domicile. Pour les personnes morales : DĂ©nomination sociale et raison sociale.
  2. Article 1er de la DĂ©claration universelle des droits de l'homme :
    « Tous les ĂȘtres humains naissent libres et Ă©gaux en dignitĂ© et en droits. Ils sont douĂ©s de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternitĂ©. »
  3. Article 4 de la DĂ©claration universelle des droits de l'homme :
    « Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude ; l'esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes. »
  4. http://www.univ-tln.fr/Declaration-de-Toulon.html DĂ©claration de Toulon sur la personnalitĂ© juridique de l’animal
  5. Morgan Lowrie, « La riviÚre Magpie obtient le statut de personnalité juridique », sur ledevoir.com le site du quotidien canadien Le Devoir, (consulté le )
  6. Sacha Bourgeois-Gironde et Pierre Brunet, « La riviÚre est-elle une personne (pour le droit) ? », sur franceculture.fr le site de la chaßne de radio française France Culture, (consulté le )

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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