Ligne de Paray-le-Monial Ă Givors-Canal
La ligne de Paray-le-Monial à Givors-Canal est une ligne ferroviaire française dont une première partie dessert les pays charolais et brionnais (sud de la Bourgogne), puis emprunte la vallée de l'Azergues (Rhône-Alpes) pour rejoindre Lozanne (avec jonction vers Lyon par Saint-Germain-au-Mont-d'Or). Sur ce tronçon, elle est surnommée « ligne de l'Azergues ».
Ligne de Paray-le-Monial Ă Givors-Canal | ||
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Pays | France | |
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Villes desservies | Paray-le-Monial, La Clayette, Chauffailles, Lamure-sur-Azergues, Lozanne, Tassin, Givors | |
Historique | ||
Mise en service | 1895 – 1910 | |
Concessionnaires | PLM (1883 – 1937) SNCF (1938 – 1997) RFF (1997 – 2014) SNCF (depuis 2015) |
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Caractéristiques techniques | ||
Numéro officiel | 775 000 | |
Longueur | 134 km | |
Écartement | standard (1,435 m) | |
Électrification | Partielle 1500 V continu |
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Nombre de voies | Voie unique (Anciennement Ă double voie avant 1995) |
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Signalisation | Block manuel de Paray à Lozanne BAPR de Lozanne à Tassin BAL de Tassin à Brignais VUSS non exploitée, de Brignais à Givors-Canal |
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Trafic | ||
Propriétaire | SNCF | |
Exploitant(s) | SNCF | |
Trafic | TER par sections de Paray Ă Brignais Fret SNCF |
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Schéma de la ligne | ||
La deuxième partie de la ligne, entre Lozanne et Brignais, fait partie du réseau de l'Ouest lyonnais. La dernière section, entre Brignais et Givors est partiellement désaffectée.
C'est une ligne au tracé pittoresque, offrant de beaux points de vue sur les paysages traversés.
Elle assure un trafic principalement local, mais participe également au trafic transversal entre Lyon et Nantes (via Moulins, Saincaize, Vierzon, Tours) et joue le rôle d'itinéraire de secours vers Moulins.
Elle constitue la ligne no 775 000 du réseau ferré national.
Histoire
Les débuts
La loi du 17 juillet 1879 (dite plan Freycinet) portant classement de 181 lignes de chemin de fer dans le réseau des chemins de fer d’intérêt général retient en no 117, une ligne de « Givors à Paray-le-Monial, par ou près l'Arbresle[1] ».
L'utilité publique du tronçon entre Lozanne et Paray-le-Monial a été déclarée par une loi le [2]. Cette même section est concédée à titre définitif – et la section de Lozanne à Givors à titre éventuel – à la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée par une convention signée entre le ministre des Travaux publics et la compagnie le 26 mai 1883. Cette convention est approuvée par une loi le 20 novembre suivant[3].
La section de Lozanne à Givors est déclarée d'utilité publique par une loi le 25 mars 1898, rendant la concession définitive[4].
- le mise en service de la section de Lozanne Ă Lamure-sur-Azergues.
- le mise en service de la section de Lamure-sur-Azergues Ă Paray-le-Monial.
- le mise en service de la section de Lozanne Ă Tassin.
- le mise en service de la section de Tassin Ă Givors-Canal.
La ligne servait notamment à délester le trafic marchandises de la ligne de Paris à Lyon via Dijon. Sa construction fut soignée avec de nombreux ouvrages d'art et de faible rampes pour permettre le passage des trains lourds.
Cette ligne était appelée ligne du Bourbonnais, mais aussi ligne des messageries, car de nombreux trains de messageries pour Paris l'empruntaient.
Cependant, le nombre de voyageurs, plus particulièrement sur la partie sud de la ligne, entre Tassin et Givors, reste modeste. Ainsi, dès le 1er janvier 1934, le service voyageur est supprimé entre Brignais et Givors. Le 1er janvier 1937, c'est au tour de la section entre Tassin et Brignais d'être fermée à la circulation des voyageurs[5].
L'électrification de la ligne de Paris à Marseille, et en particulier du complexe ferroviaire lyonnais entre 1952 et 1954 provoque le déclin rapide du transit des marchandises entre Paray-le-Monial et Givors.
Du fait de l'étalement urbain de l'agglomération lyonnaise, la section entre Tassin et Brignais, quoique mise à voie unique, est rouverte aux voyageurs le 2 septembre 1991[5].
En 1995, la seconde voie est déposée entre Lozanne et Paray-le-Monial puis entre Givors et Tassin. Une grande partie du trafic voyageurs est en effet assurée par car. Le trafic marchandises est alors essentiellement constitué de trains transportant des rouleaux d'acier pour les forges de Gueugnon (leur déchargement se fait en gare de Digoin). Il existe également un transport de bois à partir de Lamure-sur-Azergues. Des industries sont desservies sur la section Brignais – Givors depuis le triage de Badan.
La ligne aujourd'hui
Depuis 2005, le trafic fret est inexistant tant en transit qu'en origine ou destination d'une gare ou d'une industrie située aux abords de la ligne.
Le trafic voyageurs est principalement local (travailleurs et étudiants ; mais aussi cyclo-touristes le week-end, pèlerins pour Paray-le-Monial…). La ligne voit aussi passer des TER à destination de Moulins, Nevers, voire Vierzon et Tours. Les trains Grandes Lignes entre Lyon et Nantes passent quant à eux par Roanne et Saint-Germain-des-Fossés ; cependant la ligne de l'Azergues sert de trajet de détournement en cas d'interruption du trafic sur cet axe[6].
Entre 2009 et 2012, la section entre Tassin et Brignais a été profondément modernisée dans le cadre du projet de tram-train de l'Ouest lyonnais. Ainsi, la voie a été renouvelée, ainsi que la signalisation, et une ligne aérienne de contact a été installée. Un tronçon de double voie a aussi été réinstallé dans l'avant-gare de Brignais. De plus, un raccordement direct (dit aussi shunt de Tassin), qui ne peut être utilisé que par du matériel de type tram-train en raison de ses caractéristiques géométriques, a été créé afin de permettre la suppression du rebroussement en gare de Tassin des relations directes entre Lyon et Brignais. Au changement de service en décembre 2012, le tram-train de type Citadis Dualis s'est substitué aux autorails entre Tassin et Brignais[7].
Sur la section entre Lozanne et Tassin subsistent quelques rotations en X 73500, en correspondance avec les tram-trains de et pour Lyon-Saint-Paul. La rupture de charge imposée, consécutive au mauvais dimensionnement du projet de tram-train a fait considérablement chuter la fréquentation. La desserte ferroviaire est par ailleurs interrompue pendant les vacances scolaires, très aléatoire en période de feuilles mortes, et totalement suspendue en période de grève, comme durant l'essentiel des mois d'avril et de mai 2018. En parallèle, la desserte routière entre Lyon-Gorge-de-Loup et Lozanne est très peu fréquentée, et elle aussi suspendue les jours de grève.
Des travaux de modernisation, avec interruption totale du trafic, se sont déroulés du 29 mai au 10 décembre 2017, entre Paray-le-Monial et Lozanne. Ils ont permis de retrouver les temps de parcours antérieurs et ainsi de sauver cette section de ligne.
Avenir
À long terme, le schéma régional des services de transport de la région Auvergne-Rhône-Alpes (autorité organisatrice des transports ferroviaires) prévoit des études en vue d'une éventuelle réouverture au service voyageurs du tronçon entre Brignais et Givors[8].
Il a été envisagé de remettre à niveau et d'électrifier la section entre Tassin et Lozanne, pour y faire circuler le tram-train. Cependant, cette opération a été retirée des contrats de plans État-Région, mettant gravement en danger l'avenir de cette section, dont l'infrastructure se dégrade et pourrait fermer vers 2021. Pourtant, elle pourrait contribuer à désengorger l'A 6 (officiellement déclassée) pour laquelle de très timides opérations, dont un très modeste parking de seulement 150 places à la Porte de Lyon, très près de la ligne, et un bus express, en concurrence avec la ligne, sont envisagées en 2020 pour espérer faire baisser le trafic (11 5000 véhicules / jour) de 20 %.
Caractéristiques
Tracé et profil
La ligne relie le département de Saône-et-Loire à celui du Rhône, séparés par les Monts du Beaujolais, d'où un profil en cloche avec des pentes marquées : 240 mètres d'altitude à Paray-le-Monial, 530 mètres au tunnel des Écharmeaux, 200 mètres à Lozanne.
Outre de nombreux ouvrages d'art, les fortes pentes de la vallée de l'Azergues ont conduit à créer un tracé en boucle (boucle de Claveisolles) : la ligne emprunte une vallée adjacente, et revient dans la vallée de l'Azergues par un tunnel de 1 262 mètres qui débouche à l'aplomb de la partie aval de la ligne.
La section de Lozanne à Brignais présente également de fortes déclivités et un tracé sinueux[9].
Équipement
Il s'agit d'une ligne à voie unique (depuis 1995), non électrifiée, équipée du block manuel. Les 65 kilomètres de Paray-le-Monial à Lamure-sur-Azergues forment un unique canton, le plus long de France[10].
La section entre Lozanne et Brignais est équipée du block automatique. Cette section est dotée de plusieurs évitements et gares (Dardilly, Tassin, Brignais) qui sont télécommandés depuis le poste d'aiguillage (de type PRCI) de Tassin. Elle est également en voie unique.
En gare de Tassin, la ligne côtoie la ligne de Lyon-Saint-Paul à L'Arbresle et Sain-Bel dont les voies sont sous caténaires 1 500 V (section électrifiée de Lyon-Saint-Paul à Charbonnières en 1954). Cette caténaire a été mise hors tension en 1985, le service étant uniquement assuré par des autorails. Dans le cadre du projet de tram-train de l'Ouest Lyonnais, les installations électriques ont été reconstruites et prolongées à Sain-Bel en 2010[11].
La vitesse est limitée entre 80 et 100 km/h selon les sections entre Paray-le-Monial et Brignais. La section de Brignais à Givors est limitée à 30 km/h.
Principaux ouvrages d'art
- Viaduc de Mussy-sous-Dun (18 arches de 25 m d'ouverture, longueur 561 mètres, hauteur 60 mètres), classé monument historique.
- Tunnel des Écharmeaux (longueur 4 153 mètres) : le plus long tunnel ferroviaire du Massif Central, et quinzième plus long de France.
- Boucle de Claveisolles.
- Viaduc des Planches à Charbonnières-les-Bains[12].
Au total, la ligne comprend 16 tunnels et 15 viaducs.
- Les viaducs de Francheville.
- Viaduc des Planches à Charbonnières-les-Bains
Embranchements
La ligne de la vallée d'Azergues croisait la ligne de Roanne à Châlon-sur-Saône à La Clayette.
Dans cette gare, une ligne à voie métrique rejoignait Monsols, exploitée par les Chemins de fer départementaux du Rhône - Saône-et-Loire (RSL), appelée aussi le Tacot de Monsols.
À Légny, la ligne croisait une autre ligne à voie métrique qui reliait Villefranche-sur-Saône à Tarare et était exploitée par le Chemin de fer du Beaujolais (CFB). Ce chemin de fer était appelé le « Tacot de Tarare ».
Exploitation
Circulations commerciales
La ligne est utilisée par des TER Bourgogne-Franche Comté et des TER Auvergne-Rhône-Alpes effectuant la relation Nevers – Moulins-sur-Allier – Paray-le-Monial – Lyon-Part-Dieu – Lyon-Perrache (quatre allers/retours en semaine, l'un d'eux étant détourné par Vaise[13], un autre étant prolongé à Tours).
Il subsiste plus de relations assurées en autocar, limitées à Lozanne, en direction de Lamure-sur-Azergues, Poule, Paray-le-Monial voire Digoin[14].
Matériel engagé
- X 4300, X 4630, X 4750 : appartenant aux dépôts de Nevers ou Lyon-Vaise, tous radiés entre décembre 2008 et juillet 2011, ces engins ont circulé jusqu'en 2009 de Lyon à Paray-le-Monial via Lozanne ; ils couvraient également tout le trafic TER sur les dessertes depuis Lyon-Saint-Paul empruntant la ligne ;
- X 72500 : étaient utilisés en unité multiple de deux éléments tri-caisses sur la liaison TER Intervilles Tours – Lyon ;
- X 73500 : en unité multiple de deux ou trois éléments, ne circulent plus qu'entre Tassin et Lozanne ;
- B 81500 : matériel moderne bi-mode tricaisse Rhône-Alpes, Centre ou Bourgogne en unité multiple de deux éléments ou trois éléments, ils effectuent aujourd'hui la quasi-totalité du trafic sur la portion Lozanne – Paray-le-Monial ;
- U 52500 : le matériel tram-train qui couvre la totalité des relations de l'Ouest lyonnais depuis 2012 ;
- BB 67300 / BB 67400 : se retrouvaient en unité multiple en tête des trains de rouleaux d'acier, avec parfois une en pousse, ou bien une CC 72000 ; le trafic fret n'empruntant plus ce trajet (ou alors de façon exceptionnelle), plus aucun de ces engins ne circulait sur cette ligne en 2012.
Temps de trajet
Depuis Lyon-Part-Dieu :
- Lozanne : environ 20 min.
- Lamure-sur-Azergues : environ 50 min.
- Chauffailles : environ 1 h 15 min.
- La Clayette : environ 1 h 25 min.
- Paray-le-Monial : environ 2 h.
- Tours : environ 6 h 30.
Notes et références
- « N° 8168 - Loi qui classe 181 lignes de chemin de fer dans le réseau des chemins de fer d'intérêt général : 17 juillet 1879 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 19, no 456,‎ , p. 6 - 12 (lire en ligne).
- « N° 12082 - Loi qui déclare d'utilité publique l'établissement de la deuxième section du chemin de fer de Givors à Paray-le-Monial, comprise entre Lozanne et Paray-le-Monial : 25 juillet 1882 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 25, no 708,‎ , p. 29 - 30 (lire en ligne).
- « N° 14213 - Loi qui approuve les conventions passées, les 26 mai et 9 juin 1883, entre le ministre des Travaux publics, et la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée : 20 novembre 1883 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 28, no 834,‎ , p. 325 - 333 (lire en ligne).
- « N° 34419 - Loi qui déclare d'utilité publique et la concession définitive à la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée de la deuxième section du chemin de fer de Paray-le-Monial à Givors, comprise entre Lozanne et Givors : 25 mars 1898 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 57, no 1962,‎ , p. 144 (lire en ligne).
- Bernard Collardey, Dominique Paris, Georges Ribeill et Stéphane Étaix, « Les fermetures de lignes au trafic voyageur en France », Historail,‎ , p. 36-95 (ISSN 1957-5971).
- comme ce fut le cas le 14 avril 2005 (cf. le site Lyon rail, rubrique "détournements 2005").
- « Le tram-train de l’Ouest lyonnais entre en gare demain », sur Le Progrès, .
- Site web officiel sur le Schéma régional des services de transport de la région Rhône-Alpes.
- voir une photo sur le site "rue du petit train" [archive].
- Lyon rail, "détournements 2005".
- Blog officiel du responsable des lignes de l'ouest lyonnais.
- Marie Pierrette et Pierre Paday (Article décrivant la construction du viaduc et de la gare des Flachères), « Une carrière de pierre autrefois », La Gazette de Cadichon n°39,‎ , p. 4-5 (lire en ligne)
- Fiche horaire 20 du TER RhĂ´ne-Alpes : (Paray)-Lamure-Lozanne-Lyon.
- Fiche horaire 6 du TER Bourgogne : Nevers-Paray-Lyon « Copie archivée » (version du 10 août 2014 sur Internet Archive).