Accueil🇫🇷Chercher

La Parisienne (revue)

La Parisienne est une revue littéraire mensuelle proche des Hussards qui a paru à Paris de 1953 à 1958. Dans l'objectif de promouvoir un type d'intellectuel échappant tant à l'influence de Jean-Paul Sartre et des existentialistes[1] qu'à l'idéologie de Louis Aragon et du PCF, sa ligne éditoriale s'est ouverte à toute sorte d'écrivains, y compris des surréalistes et des hommes qui furent engagés aussi bien dans la Collaboration que dans la Résistance.

La Parisienne
Pays Drapeau de la France France
Langue français
Périodicité mensuelle
Genre revue littéraire
Fondateur Jacques Laurent
Date de fondation janvier 1953
Date du dernier numéro 1958
Ville d’édition Paris (7e)

Propriétaire Jacques Laurent
Directeur de publication André Parinaud & J.-J. Migeot
Directeur de la rédaction François Michel, André Fraigneau & J. Renon
Rédacteur en chef François Sentein (1954-1955)
François Nourissier (1956-1958)
ISSN 0223-4149

Histoire

Trois ans après la Libération, Antoine Blondin, Jacques Laurent et Roger Nimier affirment à travers une série d'articles qui paraîtront jusqu'en décembre 1952 dans La Table Ronde, revue lancée par Jean Lemarchand en pour le compte des éditions du même nom, une conception nouvelle de l'intellectuel, celle d'un homme se tenant à l'écart des pièges de l'engagement[2] que prône Jean-Paul Sartre et que pratiquent les « compagnons de route ». Cette revendication de liberté d'esprit dans le combat idéologique ouvert par la guerre froide leur vaut d'être surnommés ironiquement par Bernard Frank, chroniqueur de la revue sartrienne Les Temps modernes, de « Hussards », cavaliers d'un autre temps[3].

Dans le but initial de donner une voix à ces Hussards et de rassembler leurs soutiens, La Parisienne est fondée en par Cécil Saint-Laurent avec les revenus qu'ont procurés à celui-ci les ventes de la série de ses romans Caroline[1]. Elle reçoit pour encouragement de Cocteau un dessin qui sert d'illustration de la couverture[1].

Domiciliée 1 avenue de Tourville puis 3 rue de Monttessuy, à proximité de Saint Germain des Près, elle livrera cinquante deux numéros, dont les deux derniers furent doubles, jusqu'en mars-. L'impression de l'in-octavo se fait dans la banlieue sud, à Fontenay-aux-Roses, sous les presses de la S.A.I. Bel. La distribution se fait en librairie, en particulier dans celle de Caroline Tachon.

À partir de 1954, le mensuel est relayé par l'hebdomadaire Arts et lettres dans sa défense et illustration de la « jeune droite littéraire »[4]. À la fin de cette année, le développement est suffisant pour rémunérer un rédacteur en chef. Ce sera François Sentein, chroniqueur de Rivarol. L'année suivante, la revue absorbe la Gazette littéraire. En 1956, François Nourissier, protégé de Dominique Aury et représentant de Jean Paulhan aux Éditions Denoël, politiquement plus consensuel, prend la direction de la rédaction.

En 1959, les collaborateurs de La Parisienne, une fois celle-ci liquidée, se retrouvent dans la revue Arts, fondée en 1952 par Georges Wildenstein, et y prolongent leur projet d'une sorte de panorama concurrent ou complémentaire de la nouvelle NRF.

Les principaux textes que Jacques Laurent publia dans La Parisienne ont été rassemblés dans un ouvrage intitulé Les années 50[5]. La chronique Critique littéraire qui tenait Raymond Guérin a été publiée dans un recueil intitulé Humeurs[6]

Contributeurs

Les Grognards[7]

Marcel Aymé, Jacques Chardonne, André Fraigneau, Jean Giono, Thierry Maulnier, François Mauriac, Henry de Montherlant, Paul Morand.

Les Hussards

Antoine Blondin, Michel DĂ©on, Stephen Hecquet[8], Jacques Laurent, Roger Nimier.

Jeunes talents

Guy Dupré, François Nourissier, Jean d’Ormesson, Louis Pauwels, Maurice Pons, Françoise Sagan, Jacques Sternberg, Boris Vian, Gabriel Veraldi.

Autres romanciers et poètes

Raymond Abellio, Marcel Arland, Alexandre Arnoux, Jacques Audiberti, Gottfried Benn, Joe Bousquet, Albert Camus, Charles-Albert Cingria, Lise Deharme, Etiemble, Jean Follain, Julien Green, Raymond Guérin, Marcel Guersant, Valentine Hugo, Élise Jouhandeau, Marcel Jouhandeau, Ernst Jünger, Paul Léautaud, Gabriel Mourgue, Roger Peyrefitte, André Pieyre de Mandiargues, André de Richaud, Henri-Pierre Roché[9], Jules Romains, Jules Roy, André Salmon, Pierre Seghers, René de Solier, Louise de Vilmorin...

Essayistes

Gaston Bachelard, Emmanuel Berl, Maurice Martin du Gard, Christian Millau, Jean-François Revel, Romi, Paul Sérant.

Journalistes et Ă©diteurs

Gisèle d'Assailly, Dominique Aury, Françoise Giroud, Bernard Grasset, Marcel Haedrich, Pierre Lazareff, Jacques de Ricaumont, Alexandre Vialatte.

Cinéastes et peintres

Charlie Chaplin, Jean Cocteau, Salvador Dalí, Albert Flocon, Éric Rohmer, Raymond Rouleau, François Truffaut[10].

Auteurs publiés

Nicolas Berdiaeff, Pierre Drieu la Rochelle, Max Jacob, Marcel Proust, Raymond Radiguet, AlexeĂŻ Remizov.

Notes

Sources et références

  1. M. Dambre, La Parisienne, in dir. J.Julliard & M. Winock, Dictionnaires des intellectuels français, pp. 859-860, Seuil, Paris, 1968.
  2. J.-Ph. Martel, Les Hussards à la revue de La Table Ronde (1948-1952). Une jeune écriture périodique., in Mémoires du livre, vol. IV, n° 1 "Écrire ensemble : réseaux et pratiques d’écriture dans les revues francophones du XXe siècle.", Groupe de recherches et d’études sur le livre au Québec, Montréal, automne 2012 (ISSN 1920-602X).
  3. M. Dambre, Les Hussards. Une génération littéraire, pp. 13-29, Presses de la Sorbonne Nouvelle, Paris, 2000.
  4. M. Dambre, Politique de la provocation chez les Hussards., in Intercâmbio - Revue d'études françaises, n° 9, p. 56, Université pontificale, São Paulo, 1998.
  5. J. Laurent, Les années 50, La Manufacture, 1989, 234 p.
  6. R. Guérin, Humeurs, La Dilettante, 1992, 120 p.
  7. B. Frank, Grognards et Hussards, in Les Temps modernes, Gallimard, Paris, décembre 1952.
  8. M. Dambre, Préface, in S. Hecquet, La tête dans le plat, La Table Ronde, Paris, mai 1989 (ISBN 2710303809).
  9. En particulier, H. P. Roché, Vie de Marcel Duchamp, in La Parisienne, n° 24, , pp. 63-69, Paris, janvier 1955.
  10. F. Truffaut, Antoine et l'orpheline, in La Parisienne, n° 28, Paris, .
    F. Truffaut, L'imitation de Jean Cocteau, in La Parisienne, n° 28, Paris, .
    F. Truffaut, Dessous d'espoir, in La Parisienne, n° 33, Paris, octobre 1955.

Bibliographie

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.