Jules Roy
Jules Roy, né le à Rovigo (actuellement Bougara en Algérie) et décédé le à Vézelay dans l'Yonne (France), est un officier de l'armée française et écrivain.
Naissance |
Rovigo (Algérie) |
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Décès |
Vézelay (France) |
Activité principale | |
Distinctions |
Prix Renaudot (1946) Prix Max-Barthou (1949) Grand prix littéraire de Monaco Grand prix de littérature de l'Académie française Grand prix national des Lettres prix de la Ville de Paris |
Conjoint |
Tatiana (décédée en 2012) |
Langue d’écriture | Français |
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Œuvres principales
- La Vallée heureuse (1946)
- La Guerre d'Algérie, Julliard, 1960 ; Christian Bourgois, 1994.
- La Bataille de Dien Bien Phu, Julliard, 1963 ; Albin Michel, 1989.
- Les Chevaux du soleil: Chronique d'Alger, Grasset, 1967, 6 vol. ; édition en un volume, Omnibus, 1995.
- Mémoires barbares, Albin Michel, 1989.
- Vézelay ou l'Amour fou, Albin Michel, 1990.
Biographie
Jules Roy est né à Rovigo et a passé son enfance à Sidi Moussa[1] dans la famille paysanne de sa mère, née Pâris[2], au sein de laquelle on lui cachera sa bâtardise[3] issue de la relation extraconjugale de sa mère avec l'instituteur socialiste du village[4] - [2]. D'abord lycéen au séminaire durant 8 années[4], il devient officier tirailleur algérien en AFN avant de passer dans l'Armée de l'Air en France avant la guerre. Il est à 20 ans séduit par Maurras[4] - [5] et les idées de l'Action Française[4] - [5]. Après la défaite de 1940 et le bombardement de Mers El Kébir par la marine britannique, il demeure fidèle à Pétain[3] - [4] - [5] et publiera, en 1940, le livre : La France sauvée par Pétain[6] - [3] - [7], dans lequel il affiche pleinement son adhésion vichyste[3]. Toutefois, après le débarquement des Alliés de novembre 1942 en Afrique du Nord, il accepte la fusion avec la France libre de De Gaulle et part pour la Grande-Bretagne où il combattra dans la Royal Air Force[3] - [5] comme commandant de bord dans le groupe de bombardement Guyenne[4]. Durant cette période il va effectuer 36 missions[8] de bombardement de nuit, en particulier au-dessus de la vallée de la Ruhr en Allemagne[3] - [5]; épisode de sa vie qui lui inspirera son roman La Vallée heureuse qui lui vaudra de gagner le prix Renaudot 1940 décerné en 1946, ainsi que quinze jours d'arrêt de rigueur de la part de sa hiérarchie militaire qui a peu apprécié le livre[4]. Il participe à la guerre d'Indochine comme officier de communication[4], mais en , jugeant que l'armée française se déshonore par ses méthodes dans cette guerre[3] - [9], il la quitte en démissionnant avec le grade de colonel[4].
Il se tourne alors pleinement vers la littérature. Après la mort de son ami Albert Camus dont il admirait les qualités intellectuelles[2] - [10], il dénonce publiquement la guerre d'Algérie[7] - [10] et ses atrocités[4]. Durant la période de la guerre d'Indochine et d'Algérie, il collabore au magazine L'Express[5] avec l'appui de Jean Daniel[4], qu'il quitte après être entré en conflit avec le fondateur et directeur du journal Jean-Jacques Servan-Schreiber[5]. Jean-Jacques Servan-Schreiber raconte dans ses mémoires qu'il a offert le livre de Jules Roy sur la bataille de Dien Bien Phu au président John Kennedy en 1963. Celui-ci l'a fait traduire et résumer par sa femme Jacqueline Bouvier qui lisait parfaitement le français. Robert McNamara et Robert Kennedy se sont également procuré ce livre.
En 1978, Jules Roy s'installe à Vézelay, au Clos du Couvent, face à la basilique[10]. Il y passera les vingt dernières années de sa vie, continuant d'écrire, résumant sa vie et son œuvre, recevant ses amis dont le Président François Mitterrand[11] qui l'éleva au grade de grand-croix de la Légion d'honneur en 1990[12]. Il développa sur la fin une vénération quasi-mystique envers sainte Marie-Madeleine, patronne de la basilique[13].
Jules Roy est mort et enterré à Vézelay[14]. Après sa mort, sa maison est devenue une maison d'écrivain, labellisée « Maison des Illustres » et un centre littéraire où l'on organise des soirées littéraires et expositions. Un étage est réservé aux écrivains en résidence. Le public peut visiter les jardins et le bureau de l'écrivain, conservé en l'état[15]. Il y parlait avec Serge Gainsbourg, qui a passé les 6 derniers mois de sa vie, chez le chef Marc Meneau à l'hôtel L'Espérance.
Le parcours intellectuel
Le parcours intellectuel de Jules Roy a été fait de plusieurs retournements d'opinion, du séminaire à l'Armée[5], de Pétain à de Gaulle, de l'Algérie française à l'Algérie indépendante. Jules Roy a eu un parcours à droite dans sa jeunesse, admirateur de l'action française, de Maurras, puis de Pétain au moment de la défaite de 1940, avant de troquer son engagement vichyste contre un engagement gaulliste. Il s'est engagé auprès des Forces françaises libres, après avoir lu Le Fil de l'épée de Charles de Gaulle[5]. Dans Le grand naufrage, chronique du procès de Pétain, Jules Roy a écrit ne pas s'être rendu compte de ce que représentait l'engagement vichyste et avoir le sentiment, en étant resté fidèle à Pétain, d'avoir été « blousé » et de partager avec ses camarades de l'époque un certain silence honteux sur cette période de l'armée française[16]. Son parcours intellectuel, après l'armée, a été très marqué par sa rencontre avec Albert Camus dont il admirait l'intelligence et qui lui a fait prendre conscience de la question coloniale en Algérie[2]. Son engagement en faveur de l'indépendance de l'Algérie[17] lui vaut des menaces de mort envoyées par l'OAS[4]. Son engagement anti-colonial s'était déjà affirmé lors de la guerre d'Indochine [2] où il lui fut reproché un certain communisme[4]. Cela ne le conduit pas, en tout cas, à approuver la pratique maoïste du communisme pour laquelle il affiche clairement son aversion tant du fait de l'embrigadement des foules qu'elle entraîne que face au culte de la personnalité voué au Grand Timonier et dont il est le témoin oculaire [18].
Jules Roy a été perçu par certains critiques, et s'est reconnu lui-même, comme un « exalté » et un « provocateur »[19]. Sur le plan littéraire, une autre rencontre fut importante dans son évolution, celle de Jean Amrouche, lequel l'accompagna dans ses premiers pas d'écrivain[2].
Prix littéraires
- Prix Renaudot en 1946 pour La Vallée heureuse
- Prix Max-Barthou en 1949 pour Le métier des armes
- Prix Prince-Pierre-de-Monaco en 1954 pour Le Navigateur
- Grand Prix littéraire de Monaco en 1957
- Grand prix de littérature de l'Académie française en 1958
- Grand Prix national des lettres en 1969
- Prix de la Ville de Paris en 1975
Œuvres
- Romans
- La Vallée heureuse, Charlot, 1946, avec une préface de Pierre Jean Jouve ; Gallimard, 1948 ; Julliard, 1960 ; Édition J'ai lu Leur aventure N° A161 ; Albin Michel, 1989.
- Les Chevaux du soleil : Chronique d'Alger, Grasset, 1967, 6 vol. ; édition en un volume, Omnibus, 1995.
- Une femme au nom d'étoile Grasset, 1968. (Les Chevaux du soleil, tome 2)
- Les cerises d'Icherridène, Grasset, 1969. (Les Chevaux du soleil, tome 3)
- Le maître de la Mitidja, Grasset, 1970. (Les Chevaux du soleil, tome 4)
- Les Âmes interdites, Grasset, 1972. (Les Chevaux du soleil, tome 5)
- Le Tonnerre et les Anges, Grasset, 1975. (Les Chevaux du soleil, tome 6)
- Le Désert de Retz, Grasset, 1978.
- La Saison des Za, Grasset, 1982.
- Récits
- Ciel et terre, Alger, Charlot, 1943.
- La bataille dans la rizière, Gallimard, 1953.
- Le Métier des armes, Gallimard, 1948 ; Julliard, 1960.
- Retour de l'enfer, Gallimard, 1951 ; Julliard, 1960.
- Le Navigateur, Gallimard, 1954 ; Julliard, 1960.
- La Femme infidèle, Gallimard, 1955 ; Julliard, 1960.
- Les Flammes de l'été, Gallimard, 1956 ; Julliard, 1960 ; Albin Michel, 1993.
- Les Belles Croisades, Gallimard, 1959 ; Julliard, 1960.
- La Guerre d'Algérie, Julliard, 1960 ; Christian Bourgois, 1994.
- Diên Biên Phu, photographies de Daniel Camus, Éditions Julliard, 1963.
- La Bataille de Diên Biên Phu, Éditions Julliard, 1963 ; Albin Michel, 1989.
- Le Voyage en Chine, Julliard, 1965.
- La Mort de Mao, Christian Bourgois, 1969 ; Albin Michel, 1991.
- L'Amour fauve, Grasset, 1971.
- Danse du ventre au-dessus des canons, Flammarion, 1976.
- Pour le lieutenant Karl, Christian Bourgois, 1977.
- Pour un chien, Grasset, 1979.
- Une affaire d'honneur, Plon, 1983.
- Beyrouth viva la muerte, Grasset, 1984.
- Guynemer, l'ange de la mort, Albin Michel, 1986.
- Mémoires barbares, Albin Michel, 1989.
- Amours barbares, Albin Michel, 1993.
- Un après-guerre amoureux, Albin Michel, 1995.
- Adieu ma mère, adieu mon cœur, Albin Michel, 1996.
- Journal, t. 1, Les années déchirement, 1925-1965, Albin Michel, 1997.
- Journal, t. 2, Les années cavalières, 1966-1985, Albin Michel, 1998.
- Journal, t. 3, Les années de braise, 1986-1996, Albin Michel, 1999.
- Lettre à Dieu, Albin Michel, 2001.
- Essais
- La France sauvée par Pétain, Alger, P & G Soubiron, 1940.
- Comme un mauvais ange, Charlot, 1946 ; Gallimard, 1960.
- L'Homme à l'épée, Gallimard, 1957 ; Julliard, 1960.
- Autour du drame, Julliard, 1961.
- Passion et mort de Saint-Exupéry, Gallimard, 1951 ; Julliard, 1960 ; La Manufacture, 1987.
- Le Grand Naufrage, Julliard, 1966 ; Albin Michel, 1995.
- Turnau, Sienne, 1976 (hors commerce).
- Éloge de Max-Pol Fouchet, Actes Sud, 1980.
- Étranger pour mes frères, Stock, 1982.
- Citoyen Bolis, tambour de village, Avallon, Voillot, 1989.
- Vézelay ou l'Amour fou, Albin Michel, 1990.
- Rostropovitch, Gainsbourg et Dieu, Albin Michel, 1991.
- Vézelay, guide sentimental, L’Or des Etoiles, 1995, 2004.
- Poèmes
- Trois prières pour des pilotes, Alger, Charlot, 1942.
- Chants et prières pour des pilotes, Charlot, 1943 ; Gallimard, 1948 ; Julliard, 1960.
- Sept poèmes de ténèbres, Paris, 1957 (hors commerce).
- Prière à Mademoiselle Sainte Marie-Madeleine, Charlot, 1984 ; Bleu du Ciel, Vézelay, 1986.
- Chant d'amour pour Marseille, Jeanne Laffitte, 1988.
- Cinq poèmes, Avallon, Voillot, 1991.
- La Nuit tombe, debout camarades !, Gérard Oberlé, 1991.
- Poèmes et prières des années de guerre (1939-1945), Actes Sud, 2001.
- L’Homme à la licorne, Albin Michel, 2007.
- Théâtre
- Beau Sang, Gallimard, 1952 ; Julliard, 1960.
- Les Cyclones, Gallimard, 1953 ; Julliard, 1960.
- Le Fleuve rouge, Gallimard, 1957 ; Julliard, 1960.
- La Rue des Zouaves suivi de Sa Majesté Monsieur Constantin, Julliard, 1970.
- Lieutenant Karl, dramatique télé (Michel Wyn), INA, 1977.
- Avec Aubert Lemeland, Lieutenant Karl, opéra, Paris, Harmattan, 2007 (ISBN 978-2-296-03969-8)
- Mort au champ d'honneur, Albin Michel, 1995.
- Conte
- L'Œil de loup du roi de Pharan, Sétif, 1945 (hors commerce), réédité par Jean Louis Roy dans Jules Roy, l'intranquille, Paris, Harmattan, 2007 (ISBN 9782296026469).
- Pamphlet
- J'accuse le général Massu, Seuil, 1972.
- Article de journal
- Cinéma
- La bataille du Tonkin, 1952. Documentaire historique sur les combats livrés en Indochine par le général de Lattre. Jules Roy en est le réalisateur sur des images tournées par les opérateurs de l'armée française.
- 1961 : Le Goût de la violence de Robert Hossein (dialogues)
- Avec Jean Amrouche
- D'une amitié. Correspondance (1937-1962), Édisud, 1985.
Notes et références
- José Lenzini, Jules Roy, le céleste insoumis, Editions du Tell, 2007, Blida, Algérie
- Article du magazine Regards, "Jules Roy : " Les miens vont rester à Sidi Moussa sans que jamais personne vienne les voir? Nom de Dieu ! Je vais leur porter des roses. "", du 1er septembre 1998, entretien de l'auteur avec Aïcha Belhalfaoui
- Article en ligne de l'Encyclopaedia Universalis, entrée Jules Roy par Guy Dugas
- Article du journal Libération, « Jules Roy dans sa vallée heureuse », du 16 juin 2000
- Article paru dans le Magazine L'Express, « Les vérités du Roy Jules », du 5 mars 1998
- Jules Roy, La France sauvée par Pétain, P&G Soubiron, .
- Article de Guy Dugas pour le site internet des Archives de France
- Jacques Cantier, Jules Roy, l'honneur d'un rebelle, Editions Privat, 2001, p. 68
- (en) « Torture, French » [« Torture, Français »], Le dictionnaire de la Guerre d'Indochine, Faculté des sciences humaines, Université du Québec à Montréal, Canada (consulté le ).
- Article paru dans le magazine L'Express, « Jules Roy l'ermite de Vézelay », du 1er mars 1995
- Jacques Cantier, Jules Roy, l'honneur d'un rebelle, Editions Privat, 2001, p. 117
- Journal Le Monde du mardi 17 juillet 1990 p 17
- Julie Raton, Vézelay dans l’œuvre de Jules Roy : une oaristys spirituelle, Mémoire de Master 1 de recherche en Littérature française, Université de Paris IV- Sorbonne, soutenance en juin 2013.
- Bertrand Beyern, Guide des tombes d'hommes célèbres, Le Cherche midi, , 385 p. (ISBN 978-2-7491-2169-7, lire en ligne), p. 274.
- Evelyne Bloch-Dano, Mes maisons d'écrivains, Editions Tallandier, 2005, p. 261
- Fred Kupferman, Le procès de Vichy : Pucheu, Pétain, Laval : 1944-1945, Bruxelles Paris, Éd. Complexe, coll. « Historiques » (no 147), , 233 p. (ISBN 978-2-8048-0067-3, lire en ligne), p. 95-96
- Jules Roy est invité dans l'émission Italiques de la deuxième chaîne de l'ORTF, le 17 février 1972, à l'occasion du dixième anniversaire de l'indépendance de l'Algérie.
- Jules Roy « La nouvelle religion de la Chine », ECCLESIA, n°204, mars 1966, p. 29-40, extrait (Lire en ligne).
- Interview de Jules Roy par Bernard Pivot dans l'émission de télévision Apostrophes d'été du 28 juillet 1989, archives INA.
Voir aussi
Liens connexes
Bibliographie
- Collectif et Jacques Cantier, Jules Roy et la révolution nationale : analyse d'un engagement, in Action, écriture, engagement. Actes de la journée d'Études du . Université de Versailles Saint Quentin en Yvelines, Presses du Service Historique de l'Armée de l'Air, 2002.
- Christian Delporte, Patrick Facon, Jeannine Lepesant-Hayat, Jules Roy : un engagement, actes du colloque organisé par le CHCSC, , Paris, SHAA-UVSQ, 2002.
- Cantier Jacques, « Jules Roy et la guerre d'Algérie Parcours d'un intellectuel atypique » (chapitre de livre), dans : Jean-Charles Jauffret éd., Des hommes et des femmes en guerre d’Algérie. Paris, Autrement, « Mémoires/Histoire », 2003, p. 111-123. * Jacques Cantier, Jules Roy : l'honneur d'un rebelle, Toulouse, Privat, coll. « Questions d'histoire immédiate », , 127 p. (ISBN 978-2-7089-0633-4).
- Jean Louis Roy, Jules Roy : dernier vol, Paris, France, L'Harmattan, , 234 p. (ISBN 2-7475-7535-7, lire en ligne)
- Jean Louis Roy, Jules Roy, l'intranquille, Paris, Harmattan, , 221 p. (ISBN 978-2-296-02646-9).
- Jean Louis Roy et auteurs réunis par l'Association du Centenaire Jules-Roy; JULES ROY : 100 ANS, L'Harmattan 2008, (ISBN 978-2-296-05812-5).
- José Lenzini, Jules Roy Le céleste insoumis, Blida (Algérie), Editions du Tell, (ISBN 978-9961-773-32-1 et 9961-773-32-2)
- Guy Dugas, Jules Roy chez Charlot, Pézénas, Domens, , 48 p. (ISBN 978-2-915285-88-8)
- (en) Catharine Savage Brosman, Art as testimony : the work of Jules Roy, Gainesville, University of Florida Press, , 228 p. (ISBN 0-8130-0915-4)
- Aubert Lemeland, Lieutenant Karl, opéra, Paris, Harmattan, 2007 (ISBN 978-2-296-03969-8)
- Julie Raton, Jules Roy à Vézelay : un temps pour Aimer, La Gazette 89, , 110 p. (ISBN 978-2-916600-38-3, lire en ligne), rédigé à partir d'un mémoire de master Paris IV de 2013
Liens externes
- Ressource relative à la littérature :
- Ressource relative au spectacle :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Bio-bibliographie
- Biographie de Jules Roy sur le site des Archives de France
- Interview de Jules Roy par Bernard Pivot dans l'émission de télévision Apostrophe d'été du 28 juillet 1989, archives INA
- L’affaire des brûlots sur le site du Service historique de la Défense