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La Chapelle-en-Juger

La Chapelle-en-Juger (également graphié La Chapelle-Enjuger), est une ancienne commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, devenue le une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Thèreval.

La Chapelle-en-Juger
La Chapelle-en-Juger
L'Ă©glise Saint-Pierre.
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Normandie
DĂ©partement Manche
Arrondissement Saint-LĂ´
Commune Thèreval
Intercommunalité Saint-Lô Agglo
Statut Commune déléguée
Maire délégué
Mandat
Nelly Villedieu
2020-2026
Code postal 50570
Code commune 50123
DĂ©mographie
Gentilé Chapelais
Population 657 hab. (2020)
DensitĂ© 44 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 49° 07′ 40″ nord, 1° 12′ 53″ ouest
Altitude Min. 17 m
Max. 112 m
Superficie 15,00 km2
Élections
DĂ©partementales Saint-LĂ´-1
Historique
Fusion
Commune(s) d'intégration Thèreval
Localisation
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La Chapelle-en-Juger

    Elle est peuplée de 657 habitants[Note 1].

    GĂ©ographie

    Couvrant 1 500 hectares, le territoire de La Chapelle-en-Juger Ă©tait le plus Ă©tendu du canton de Marigny.

    Toponymie

    La graphie officielle actuelle en-Juger est contredite par les formes anciennes : Capella Engelgeri en 1250, la Chapelle Enjugier dans le cartulaire de Saint-Lô, La Chapelle Enjuger sur la carte de Cassini, etc. ainsi que par les différents actes notariés du début du XXe siècle des familles locales. L'usage local généralise la graphie Enjuger[2].

    Le second terme de ce nom de lieu est emprunté à Engelger de Bohon, mentionné à l'époque médiévale (1172) : ecclesia de Capella quam idem Engelgerus de Bohum prioratu suo..de Bohun dederat[3], membre d'une puissante famille normande qui a fait également souche en Grande-Bretagne. Son prénom Engelger est d'origine germanique Ingelgerus.

    Le gentilé est Chapelais[4].

    Histoire

    Au XIIe siècle, Engelger de Bohon épouse Adelise et s'installe à La Chapelle et lui donne son nom.

    En 1670, Colbert encourage les savants à découvrir les richesses du sol du royaume. Un chimiste réputé de Rouen, Jean Charles de Marsigny, entreprend d'étudier les terrains de la généralité de Caen. Il examine à La Chapelle-Enjuger, au lieu-dit le Mesnildot, un gisement de cinabre, minerai d'où s'extrait le vif-argent, c'est-à-dire du mercure. Il en informe Colbert qui donne le instruction à l'intendant de la généralité de Caen, Guy Chamillart, de se rendre sur place, d'enquêter et de lui présenter ses conclusions. Il reçoit quinze jours plus tard une boîte de vif-argent et un morceau de cinabre qu'il fait distiller devant lui et qui donne les deux tiers de son poids en mercure. Le ministre consulte des savants qui examinent le mémoire de Chamillart et concluent à l'intérêt du gisement. Colbert ordonne que des travaux soient aussitôt menés pour connaître l'importance du filon et s'assurer « si cette recherche pourra être utile au service du roi[5] ». François Gires[6], sieur de Launey, se présentant comme seigneur de ces terres, vient réclamer ses droits. Colbert hésite à se lancer dans un procès qui pourrait être long et préfère indemniser ledit sieur. Marsigny achète les terres. Par la suite, l'intendant voudra dépouiller ce dernier mais Colbert, toujours soucieux d'encourager les entrepreneurs, intervint pour que le chimiste resta maître de l'affaire. Le gisement, le seul de France à l'époque pour ce minerai, ne sera véritablement exploité que plus tard au XVIIIe siècle et pour une courte période, de 1730 à 1749[7].

    L'opération Cobra

    En , pendant la bataille de Normandie, la commune se trouva au centre du corridor de bombardement de l'opĂ©ration Cobra. Depuis plusieurs semaines, les AlliĂ©s piĂ©tinaient face aux Allemands dans le bocage normand. DĂ©cidĂ©e pour le , puis repoussĂ©e de cinq jours pour cause de mauvais temps, le commandement alliĂ© dĂ©cida de crĂ©er une brèche dans la ligne de front allemand au sud de la route PĂ©riers-Saint-LĂ´ en appliquant la technique du tapis de bombes (Carpet bombing). Le , Ă  9 h 40, 2 500 bombardiers lourds et moyens et chasseurs-bombardiers larguent 4 000 tonnes de bombes sur un Ă©troit quadrilatère de moins de 10 km de long, pulvĂ©risant la Panzer Lehr du gĂ©nĂ©ral Fritz Bayerlein dont 70 % des hommes seront tuĂ©s, blessĂ©s ou fortement commotionnĂ©s et la plupart des chars dĂ©truits et rendant le paysage lunaire. Le village de La Chapelle-Enjuger est presque entièrement dĂ©truit. L'après-midi, les 9e et 30e divisions amĂ©ricaines attaquent la zone et se heurtent malgrĂ© tout Ă  une forte rĂ©sistance de groupes allemands isolĂ©s. Mais dès le lendemain, les troupes amĂ©ricaines percent le front allemand avec l'engagement par le gĂ©nĂ©ral Collins de ses blindĂ©s entre Marigny et Saint-Gilles et les jours suivants les AmĂ©ricains s'engouffrent dans la brèche, libĂ©rant Coutances le , Granville et Avranches le .

    Fusion

    Le , La Chapelle-en-Juger intègre avec Hébécrevon la commune de Thèreval[8] créée sous le régime juridique des communes nouvelles instauré par la loi no 2010-1563 du de réforme des collectivités territoriales. Les communes de La Chapelle-en-Juger et Hébécrevon deviennent des communes déléguées et Hébécrevon est le chef-lieu de la commune nouvelle.

    Politique et administration

    Liste des maires
    Période Identité Étiquette Qualité
    1793 1800 Charles Dumont
    1800 1800 Jean Girard
    1800 1816 Robert Beaugendre
    1816 1824 Charles Lechartier
    1824 1830 Paul Bernardin de Beaugendre
    1830 1849 Jacque Doublet-les-Poteries[9]
    1849 1878 Jean Dudouyt
    1878 1887 Louis Dumont
    1925 1947 Gabriel de Carville
    1947 1950 Gustave Lescot
    1950 1977 Gabriel de Carville
    1977 1995 Francis Fontaine[10] Agriculteur
    1995[10] mars 2001 GĂ©rard Sophie Agriculteur
    mars 2001 décembre 2015 Nelly Villedieu[11] SE Retraitée (poste)
    Les données manquantes sont à compléter.

    Le conseil municipal était composé de quinze membres dont le maire et trois adjoints[11]. Ces conseillers intègrent au complet le conseil municipal de Thèreval le jusqu'en 2020 et Nelly Villedieu devient maire délégué.

    DĂ©mographie

    En 2020, la commune comptait 657 habitants. Depuis 2004, les enquĂŞtes de recensement dans les communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (en 2007, 2012, 2017, etc. pour La Chapelle-en-Juger[12]) et les chiffres de population municipale lĂ©gale des autres annĂ©es sont des estimations[Note 2]. La Chapelle-en-Juger a comptĂ© jusqu'Ă  1 049 habitants en 1841.

    Évolution de la population [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    9318749759791 0041 0111 0491 0261 042
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 0321 014986975905828854824791
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    705701702605621593631509602
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
    576514490445592625657654659
    2019 - - - - - - - -
    656--------
    De 1962 Ă  1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[13] puis Insee Ă  partir de 2006[14].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Économie

    La commune se situe dans la zone géographique des appellations d'origine protégée (AOP) Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny[15].

    Lieux et monuments

    • Église Saint-Pierre (XIIIe – XIXe siècles), dĂ©truite pendant l'opĂ©ration Cobra et reconstruite de 1957 Ă  1959 par l'architecte Jacques Prioleau avec son clocher et portail d'origine. Elle est labellisĂ© patrimoine du XXe siècle en 2003. Elle abrite un christ en croix (XXe) de Philippe Kaeppelin classĂ© au titre objet aux monuments historiques[16], une verrière (XXe) de Jacques Lechevallier.
    • Château du Bas Marais, du XVIIIe siècle.
    • Château de la Mietterie (XVIe – XIXe siècles).
    • Le Mesnildot (dĂ©but XVIe, fin XIXe siècle), avec une tourelle Louis XII.
    • Le Manoir (XVIIe – XIXe siècles), avec cheminĂ©e Renaissance.
    • Le cimetière militaire allemand de Marigny se trouve sur le territoire de la commune de La Chapelle-en-Juger, commune dĂ©lĂ©guĂ©e dans la commune nouvelle de Thèreval depuis 2016.
    • Un monument rappelle l'opĂ©ration Cobra.

    Personnalités liées à la commune

    Voir aussi

    Bibliographie

    • RenĂ© Gautier et al. (prĂ©f. Jean-François Le Grand, postface Danièle PolvĂ©-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « InĂ©dits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 278.

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Population municipale 2020.
    2. Dans le tableau des recensements et le graphique, par convention dans WikipĂ©dia, le principe a Ă©tĂ© retenu, pour les populations lĂ©gales postĂ©rieures Ă  1999 de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique que les populations correspondant Ă  l'annĂ©e 2006, première population lĂ©gale publiĂ©e calculĂ©e conformĂ©ment aux concepts dĂ©finis dans le dĂ©cret no 2003-485 du 5 juin 2003, et les annĂ©es correspondant Ă  une enquĂŞte exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population lĂ©gale publiĂ©e par l’Insee.

    Références

    1. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
    2. Notamment la signalisation routière () et les administrations territoriales ().
    3. François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, éditions Picard 1986.
    4. « La Chapelle-Enjuger », sur saint-lo-agglo.fr, la communauté d'agglomération Saint-Lô Agglo (consulté le ).
    5. Correspondance administrative de Colbert, tome III, p. 845 et suivantes
    6. La Chapelle-Enjuger, 1615-1689
    7. Revue de la Société des études historiques, 4e série, tome IX, L'Administration française au XVIIe siècle, p. 27-28, Ernest Thorin, Paris, 1891.
    8. « Recueil des actes administratifs de décembre 2015 » [PDF], sur le site de la préfecture de la Manche (consulté le ).
    9. Annuaire du département de la Manche, 12e année, 1840, p 227
    10. « Gérard Sophie : 30 années au service des Chapelais », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
    11. Réélection 2014 : « La Chapelle-en-Juger (50570) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
    12. Date du prochain recensement à La Chapelle-en-Juger, sur le-recensement-et-moi.fr, site spécifique de l'Insee.
    13. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    14. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .
    15. AOP Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny.
    16. « Statue : Christ en croix », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
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