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Klingenthal (Bas-Rhin)

Klingenthal [kliĹ‹É™ntal] (Klingedol [kligÉ™dĹŤl] en alsacien}, littĂ©ralement «VallĂ©e des lames» en alsacien et en allemand, (les «lames» Ă©tant celles des Ă©pĂ©es et sabres autrefois fabriquĂ©s sur place) est un village français situĂ© sur les communes de BĹ“rsch (Ă  80 %) et d'Ottrott (20 %), dans la communautĂ© de communes des Portes de Rosheim, dans le dĂ©partement du Bas-Rhin, en rĂ©gion Grand Est, anciennement rĂ©gion Alsace.

Klingenthal
Klingenthal (Bas-Rhin)
Vue sur le temple et la Maison de la Manufacture
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Grand Est
DĂ©partement Bas-Rhin
Arrondissement Molsheim
Canton Molsheim
Commune BĹ“rsch, Ottrott
Code postal 67530
Code commune 67947
DĂ©mographie
Gentilé Klingenthalois(es)

Klingenthaler (alsacien)

GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 48° 28′ 00″ nord, 7° 25′ 00″ est
Localisation
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Klingenthal
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Klingenthal

    Le village est créé ex nihilo à partir de 1730, lorsqu’une manufacture d'armes blanches est établie par Louis XV. La manufacture fonctionne pendant un siècle, puis son activité est transférée à Châtellerault. Néanmoins, de 1838 à 1962, le village continuera de fabriquer armes et outils tranchants pour le compte privé de l'entreprise Coulaux.

    On retrouve les traces de la « mono-industrie » d'État dans toute l'organisation du village : ateliers de forge (rez-de-chaussée) sur maisons d'habitation (1er étage), aiguiseries, moulins à eau, bassins de rétention et système de canaux, jusqu'aux équipements publics (école, église, temple).

    GĂ©ographie

    Localisation

    Au pied du Mont Sainte-Odile (764 m d'altitude), Klingenthal s'Ă©tire sur près de 2 km le long du ruisseau Ehn, dans une vallĂ©e encaissĂ©e et boisĂ©e du piĂ©mont vosgien en lisière du vignoble alsacien (route des vins d'Alsace Ă  2 km). Le centre du village est Ă  4 km du centre de BĹ“rsch, Ă  2 km d'Ottrott, Ă  km d'Obernai et Ă  35 km au sud-ouest de Strasbourg. Il est Ă©galement situĂ© sur la route de Strasbourg au Champ du Feu (Ă  18 km), seule station de ski bas-rhinoise, et la plus proche de la capitale alsacienne.

    Historiques

    • Vorbruck (littĂ©ralement "devant le pont", en alsacien), quartier du pont de l'Ehn Ă  2 km en amont du centre village (coord.: 48.4596, 7.3882). SituĂ© Ă  l’extrĂ©mitĂ© ouest de la route de la ForĂŞt et Ă  l'intersection des routes du Mont Sainte-Odile et du Champ du Feu. Maison forestière, deux anciennes scieries, l'une en contrebas de la maison forestière, l'autre en bordure du pont de l'Ehn, dĂ©truite par incendie en 1898 puis dans les annĂ©es 1980, aujourd'hui disparue. DĂ©part de randonnĂ©es vers le Mont Sainte-Odile, les châteaux mĂ©diĂ©vaux du Hagelschloss, de Birkenfels et de Kagenfels entre autres.
    • Wolfsgrub (littĂ©ralement "La fosse du loup", en alsacien). Maison forestière situĂ©e Ă  l'extrĂ©mitĂ© est de la route de la ForĂŞt, intersection des RD 204 et 216. DĂ©part de randonnĂ©es Ă  pied et Ă  VTT. ArrĂŞt de la ligne de bus CTS n°257 vers Strasbourg. Camping avec piscine extĂ©rieure chauffĂ©e, terrains de tennis, hĂ©bergements en bungalows (ancien centre de vacances EDF).
    • Kupferhammer (littĂ©ralement "le martinet de cuivre"). En 1737 : François Oesinger Ă©tablit deux martinets de cuivre (Kupferhammer) dans la vallĂ©e de l’Ehn, entre Klingenthal et Ottrott. L’entreprise produit alors cuves et chaudrons en cuivre. Son fils, Francois Daniel Oesinger, de Strasbourg (1731-1794), ex directeur de la manufacture royale reprend l'affaire. Charles FrĂ©dĂ©ric Oesinger (1794-1864), son petit-fils, conseiller gĂ©nĂ©ral et dĂ©putĂ© du Bas-Rhin, y ajoute en 1846 une fabrique de matières colorantes. En 1864, la propriĂ©tĂ© Oesinger est partagĂ©e entre deux fils : le 1er, Eugène hĂ©rite de la propriĂ©tĂ© (partie de l’actuel Clos des DĂ©lices). Le second, Charles Louis fait construire vers 1865 de l’autre cĂ´tĂ© de la rivière le petit château du Bachscheid. Le bâtiment tombe progressivement en ruine. Il est dĂ©truit vers 1960. L'ancien complexe est aujourd'hui transformĂ© en hĂ´tel "Le Moulin". De l'autre cĂ´tĂ© de la route, la propriĂ©tĂ© d'Eugène Oesinger devient couvent de sĹ“urs bĂ©nĂ©dictines nĂ©erlandaises, actif jusque dans les annĂ©es 1980 (lieu de culte ouvert Ă  tous, messes accompagnĂ©es Ă  la harpe). Puis la propriĂ©tĂ© devient l'hĂ´tel "Le Clos des DĂ©lices".
    • Waldbruder (littĂ©ralement [la cabane du] "frère de la forĂŞt" ou [de] "l'ermite") : petit abri forestier situĂ© Ă  455 m d’altitude, accessible Ă  pied sur le premier contrefort du Heidenkopf, et dominant la vallĂ©e du Klingenthal (vue). ÉrigĂ© en 1992 par Lucien Wahl, et restaurĂ© en 2016 par Jacques Gemehl. L'histoire raconte qu'en ce lieu vĂ©cut, de 1815 Ă  1820, le docteur Philipp Brunner, mĂ©decin et fils de maĂ®tre d’armes de la manufacture de Klingenthal, qui s’engagea dans l’armĂ©e dans l'ArmĂ©e napolĂ©onienne en tant que mĂ©decin militaire Ă  la suite du dĂ©cès de sa femme Lisbeth. En 1815, après la dĂ©faite Ă  Waterloo, il renonce Ă  tout et se fait construire une cabane sur les rochers oĂą il courait jadis avec Lisbeth. Il y vit en solitaire, dĂ©tachĂ© de tout, avec ses livres et quelques souvenirs… Un jour de l’an 1820, les villageois ne virent plus s’échapper la fumĂ©e de la cabane, Philipp Brunner, le « Waldbruder », Ă©tait dĂ©cĂ©dĂ©.

    RĂ©cents

    • Eichwaeldel (littĂ©ralement "petit bois de chĂŞnes", en alsacien), lotissement rĂ©sidentiel de maisons unifamiliales crĂ©Ă© en 1974 entre Klingenthal et Ottrott-le-Haut. Il concentre l’essentiel des habitants de Klingenthal situĂ©s sur la commune d'Ottrott, le Klingenthal historique Ă©tant concentrĂ© sur la communique de BĹ“rsch, de l'autre cĂ´tĂ© du ruisseau Ehn.
    • Les Hauts de Klingenthal : dans la forĂŞt, ensemble de maisons en bandes (triplex) regroupĂ©es en six segments, accessibles seulement Ă  pied en laissant sa voiture Ă  l'entrĂ©e. Tennis, piscine. AnnĂ©e de construction : 1980. Architecte : Ă  complĂ©ter.

    Environnement

    En raison du réchauffement climatique (sécheresses et épisodes de canicule prolongés en été), les feux de tourbières forestières ont eu tendance à se multiplier ces dernières années dans le massif Vosgien en particulier aux alentours de Klingenthal[1].

    Armoiries

    Blason de Klingenthal

    Les armes de Klingenthal se blasonnent ainsi :
    «D'azur à deux sabres versés d'argent, garnis d'or, posés en chevron renversé, les coquilles affrontées et accompagnés au point du chef d'une fleur de lis d'or.»[2]

    Deux sabres encadrant une fleur de lys, référence au roi Louis XV qui fonda la manufacture d'armes blanches.

    Le blason rappelle, par sa couleur et la disposition des sabres, celui de Bœrsch, commune qui accueille la majorité du territoire de Klingenthal. À la courbe des sabres de Klingenthal disposés en faux miroir qui s’ouvre vers la haut, répond la figure des poissons argentés de Bœrsch (perches) selon des couleurs, une courbure et une ouverture identiques.

    Toponymie

    En 1730, Louis XV fonde au lieu-dit Struttmatt, la Manufacture Royale des Armes Blanches d'Alsace. Ainsi, les premières lames d'épée sont signées « d'Alsace ». Le nom Klingenthal n'existe pas encore. Créée avec dix ouvriers de Solingen, la Manufacture est une usine, pas encore un village avec un nom. Le nom Klingen-Schmiede im Ehn-Thal, que l'on peut traduire par les Forges de lames de la Vallée de l’Ehn, et qui aurait été par la suite simplifié en Klingenthal, est d'abord déposé.

    Le nom Klingenthal apparaît néanmoins dès 1731 dans un registre de baptême de Barr où on lit "Johann Wilhelm Kind, Klingenschmied im Klingenthal" (Forgeron à Klingenthal) Le nom est formé sur un modèle où on désigne simplement le lieu par l'activité qui s'y trouve : ici, les lames, ou plus exactement le bruit caractéristique que l'on y entend : le verbe alsacien klingen signifiant sonner ou tinter. La ville de Solingen d'où viennent une partie des premiers ouvriers qualifiés est d'ailleurs appelée, sur ce même modèle : Klingenstadt, la Ville des lames, ou la Ville qui sonne.

    Dans les rapports officiels de la Manufacture avec Paris, le nom est parfois francisé. Dans le rapport de Peloux de 1735, le nom devient Clinquethal. En 1794, on trouve la francisation : Clingental.

    Sous les périodes allemandes de 1870-1918, puis 1940-44, il y avait deux Klingenthal dans le même pays. Le village alsacien avait pris pour nom exact Klingenthal-im-Elsass (en Alsace), pour le différencier de la ville homonyme Klingenthal-im-Sachsen (en Saxe), située près de la frontière tchèque, centre d'instruments de musique (violon, accordéon), et station de sports d'hiver (saut à ski).

    Histoire

    Avant la Manufacture

    Scierie et maison forestière à Klingenthal, près du Hagelschloss, 1830. Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg

    Avant 1583, la vallée de l'Ehn, peu habitée, est déjà un lieu de passage, notamment vers le monastère du Mont Sainte-Odile, attesté en 738, distant de 7 km. Le lieu est dénommé Widenstrum ou Widenstrout dans les écrits du roi Henri IV de Germanie (XIe s.)[3].

    En 1583, le Chapitre de la Cathédrale de Strasbourg, propriétaire du couvent de Saint-Léonard (1134) décide la création — à l’endroit de l’actuel château — d’un «Schliffmühle» sur l’Ehn, un moulin à aiguiser où on réparait outils, faux, couteaux et armes, nécessaires au travail sur les terres conventuelles. Ce moulin était doublé d'une forge, dont Philippe Silbereisen était le forgeron.

    L'Alsace devient française sous Louis XIV en 1648. Le roi décide l'établissement d'une manufacture d'armes blanches dans le pays, près de la nouvelle frontière, afin que les armes soient à portée des troupes en cas de besoin. Il faut attendre presque un siècle pour que ce vœu devienne réalité.

    Le Grand Chapitre de Strasbourg, propriétaire des lieux, autorise en 1692 la création d'une scierie, mue par l'eau de l'Ehn, à côté d'une ferme existante au lieu-dit Entenpfühl. Le lieu accueille également une blanchisserie par la suite.

    Le temps de la Manufacture

    Vue de la manufacture d'armes Ă  Klingenthal.
    Vue de la manufacture d'armes à Klingenthal, 1830. Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg.

    Jusqu'au XVIIIe siècle, la France ne disposait pas de manufacture forgeant les lames pour les armes blanches. Les lames "ordinaires", étaient fabriquées par des forgerons et des fourbisseurs locaux, parfois dans des forges volantes qui s'établissaient là où était la demande. Mais les lames de meilleure qualité étaient importées de la plus renommée des manufactures "Européennes", celle de Solingen en Westphalie (Allemagne). Louis XV décide d'y remédier et charge le secrétaire d'État à la Guerre, Nicolas Prosper Bauyn d'Angervilliers, d'établir une manufacture d'armes blanches en son Royaume.

    Le le Roi délivre ainsi des lettres patentes pour l'établissement d'une Manufacture royale d'armes blanches en Alsace. Jean-Henri d'Anthès exploite et dirige les différentes forges en Haute-Alsace (actuel Haut-Rhin), et a déjà choisi, en 1713, la vallée de l'Ehn, en amont d'Obernai, pour installer sa dernière forge, en raison de la présence du cours d'eau obligatoire pour la production d'énergie nécessaire au fonctionnement des usines, de nombreuses matières premières utiles à la construction et au fonctionnement de l'usine (bois, grès). La proximité du Rhin permet le transport de l'acier venant de Siegen et de l'Arsenal de Strasbourg pour l'écoulement des armes et la pratique de l'alsacien, en usage dans la région, permet aux premiers ouvriers venus de Solingen de mieux s'intégrer. Pour la création initiale de la manufacture, Jean-Henri Anthès débauche en effet des ouvriers de Soligen, de Remscheid en Westphalie, et de Saint-Blaise dans la Forêt Noire[4].

    En 1740, 5 ans après la mort du fondateur Anthès, la Manufacture obtient enfin le monopole de fabrication des armes blanches pour les armées françaises. Le duc de Choiseul, Ministre de la guerre de Louis XV décide en 1763 de rénover entièrement la Manufacture. L’établissement emploie alors 200 ouvriers, le village compte 600 habitants. De nombreux ouvriers ne peuvent déjà plus se loger sur place et doivent s'établir à Ottrott ou Bœrsch.

    De «Royale», la manufacture de Klingenthal devient «Nationale» après la Révolution en 1792, «Impériale» en 1804, puis à nouveau «Royale» en 1815.

    Sous l'Empire, le prince Joseph Bonaparte, frère de Napoléon Bonaparte, alors empereur, vient en visite a Klingenthal le 1805 et, selon la tradition, loge au Château. En 1810, forte des guerres napoléoniennes, l’industrie de l'armement à Klingenthal n'a cessé de croître : la manufacture emploie alors 600 ouvriers qualifiés.

    La manufacture de Klingenthal faisait partie des manufactures d'armes impériales avec notamment pour les armes blanches la manufacture de Versailles et la manufacture d'armes de Saint-Etienne, ainsi que celles de Charleville et de Turin. Pour les armes à feu, les manufactures impériales de Tulle, Maubeuge, Mutzig, Roanne, Culembourg, Liège puis plus tard celle de Châtellerault.

    L'annĂ©e 1813 marque l'apogĂ©e de la production. Ă€ la suite de la campagne de Russie, NapolĂ©on rĂ©organise son armĂ©e et passe une vaste commande d'armes blanches Ă  Klingenthal. La production d'Ă©pĂ©es et sabres de cavalerie est plus que doublĂ©e, passant de 32 000 en 1811 Ă  près de 71 000 en 1813. On atteindra le nombre maximal de 679 ouvriers[5]. L'abdication de NapolĂ©on en 1814 fait nĂ©anmoins chuter la production Ă  52 000 en 1814. La chute est encore plus brutale en 1815 et perdure au cours de la pĂ©riode d'occupation alliĂ©e.

    En 1817, à la suite de la création de la manufacture d’armes de Zlatooust en Russie en 1815, un accord entre États envoie une équipe d’ouvriers spécialisés de la manufacture de Klingenthal pour aider à cette création en apportant le savoir-faire alsacien. En 1836, un autre accord envoie le maître-armurier klingenthalois Ignace Sprenger à Zlatooust pour transférer la technique de fabrication de cuirasses de cavalerie résistantes aux balles de fusil. La mission sera accomplie, mais l’homme mourra sur place en .

    Louis XVIII fonde, en 1819, la manufacture d'armes blanches de Châtellerault destinée à remplacer celle de Klingenthal, jugée trop proche de la frontière de l’est. Napoléon vient de subir une déroute, et Louis XVIII a beau être la "créature" des Prussiens et des Autrichiens, leur présence à deux pas de ses usines d’armement de Maubeuge, Charleville et encore plus Klingenthal, l’inquiète. Châtellerault est située loin de toute frontière. La coutellerie s’y est développée au fil des siècles et les ouvriers sont des experts recherchés, d’autant que, jusqu’en 1830, la Manufacture de Châtellerault se consacre exclusivement aux armes blanches. La Vienne est également un fournisseur plus puissant d’énergie motrice, les roues étant progressivement remplacées par des turbines électriques. Dès 1819 donc, un armurier et un réviseur sont détachés d'Alsace vers la nouvelle manufacture pour former les premiers ouvriers.

    L'exil vers Châtellerault

    La manufacture d'armes de Châtellerault, au bord de la Vienne.
    Manufacture d'armes de Châtellerault sur la Vienne. Construite en remplacement des manufactures du Nord et du Nord-Est, dont celle de Klingenthal

    La fermeture de la Manufacture d’Armes de Klingenthal est actée en 1833 par le gouvernement qui argue que la proximité des frontières rend son exploitation incertaine en cas de conflit, notamment avec le voisin allemand.

    La manufacture est vendue aux enchères en 1838. L'État vend trois martinets, cinq aiguiseries, deux maisons de maître, neuf ateliers, deux magasins, une forerie, une « caserne », un grand réservoir, une dizaine de maisons, un bâtiment de sept étables à vaches, dix-huit petits jardins et plus de 5 hectares de prairies et de terres. La famille Coulaux acquiert l'outil de production. L’établissement devient «Entreprises Coulaux».

    Lors du déménagement de la manufacture vers Châtellerault, ce sont des dizaines de Klingenthalois qui doivent suivre leur emploi et s'exiler vers leur nouveau destin. Ils seront rejoints par d'autres après 1870 et l'annexion de l'Alsace. Ce fut un voyage sans retour, et la plupart des nouveaux arrivants optèrent pour la nationalité française. La communauté klingenthaloise se regroupe dans le quartier de Châteauneuf autour de la nouvelle église Saint-Jean-l'Evangéliste. Dans la « chapelle des Alsaciens », les inscriptions en allemand des vitraux rappellent la province perdue, et les tombes du cimetière de Châteauneuf portent de plus en plus de patronymes alsaciens. En 1936, on fêta officiellement les 100 ans de Grégoire Schaffner, né à Klingenthal en 1836 et exilé à l'âge de trois ans, en lui remettant la Légion d'Honneur. Il s'éteindra deux ans plus tard, dernier témoin de l'aventure qui avait conduit les ouvriers en armes de Klingenthal jusqu'aux rives de la Vienne[6].

    Après la Manufacture

    1933 : un sabre d'honneur créé spécialement pour George Washington à Klingenthal, « hommage des jeunes révolutionnaires français », est remis au président Roosevelt.

    Alors que l'Alsace-Lorraine est en train d'être rattachée à l'Allemagne en 1870, les troupes allemandes qui occupent Klingenthal emportent toutes les armes qui s’y trouvent. Un demi-siècle plus tard, pendant la Première Guerre mondiale, des soldats allemands occupent les locaux de la manufacture de Klingenthal, remplacés bientôt par des prisonniers russes.

    Dans l'entre-deux-guerres, le , un sabre d'honneur créé spécialement pour George Washington, que les volontaires français de la Révolution avaient fait exécuter à la manufacture de Klingenthal, est remis au président Roosevelt des États-Unis. C'est un « hommage des jeunes révolutionnaires français au noble champion des guerres de l’Indépendance. » La garde du sabre représente un aigle américain. Le monogramme de Washington surmonté de l’aigle et des étoiles de l’Union est reproduit à la fois sur la garde et sur la lame.

    Après la Seconde Guerre mondiale, trois martinets et une forge sont encore en activité pour produire des faux et des faucilles en 1945. Dix en plus tard, en 1955, seule une dizaine d'ouvriers demeurent aux établissements Coulaux de Klingenthal.

    La dernière forge de Klingenthal cesse son activité en 1962. Ironie du sort, c'est dans l'aiguiserie n°1, construite dès 1730 et transformée en martinet, qu'est forgée la dernière faux, par le dernier ouvrier de l'épopée des lames : Georges Aschauer, lui-même héritier, après sept générations, du savoir-faire de son aïeul Andreas Aschauer, 1er aiguiseur venu de Solingen en 1730.

    Une Association pour la sauvegarde du Klingenthal, visant à préserver les patrimoines industriels, architecturaux, sociaux et immatériels (savoir-faire, métiers) du village-manufacture est créée en 1991.

    En 1995, le colloque international « Écologie, éthique, spiritualités », organisé par Pax Christi-France, débouche sur l'appel de Klingenthal[7].

    Liaison avec Strasbourg

    En 1930, une ligne de tramway Strasbourg-Ottrott fut inaugurĂ©e. ExploitĂ©e par la Compagnie des Tramways Strasbourgeois, elle partait de l’Ancienne Gare Ă  Strasbourg, situĂ©e Ă  l’emplacement actuel de la Place des Halles, passait par la Montagne Verte, Lingolsheim, Entzheim, Geispolsheim, Blaesheim et Obernai. Ă€ Meistratzheim, elle rejoignait une ancienne voie existante d’Erstein Ă  Ottrott.

    Cette ligne champĂŞtre de 35 km desservait une douzaine de stations et Ă©tait entièrement Ă©lectrifiĂ©e et dotĂ©e d'un matĂ©riel moderne permettant d’atteindre le terminus en deux heures au prix relativement modique de 5,5 francs. De lĂ , un autocar prenait le relais pour amener pèlerins et touristes jusqu’au Mont Sainte-Odile via Klingenthal. Un cadencement — jusqu’à huit trams par jour dans chaque sens — a permis de transporter plus de 1 600 000 voyageurs en 1937.

    Conditions de vie

    Du temps de la Manufacture, les Klingenthalois étaient soumis directement à l'État français. Ils jouissaient certes de privilèges en étant dispensés de taxes et d'impôt, dispensés de conscription. En contrepartie, le travail était dur. Le contrôle pour la qualité des armes ou pour tenir la demande de production de fourniture des armées imposait une stricte organisation des conditions de travail. En outre certains métiers étaient particulièrement pénibles. Les aiguiseurs par exemple inhalaient de fortes quantités de poussière d'usure des meules de grès, les polisseurs respiraient eux la fine poussière de charbon, toutes deux fortement nuisibles à la santé. Beaucoup souffraient de silicose et mouraient jeunes.

    À partir du XIXe siècle, à la mono-industrie des armes blanches et des outils de taille viennent progressivement s'ajouter les activités agricoles, forestières (scieries) – qui pré-existaient; mais se redéveloppent en temps de crise de la production et de chômage – puis de tourisme et de villégiature dès le dix-neuvième siècle, hôtels, restaurants.

    Depuis la riche et très peuplée plaine d'Alsace, Klingenthal est une des premières vallées où on puisse se « mettre au vert » et se consacrer à la randonnée (Club Vosgien), et à la chasse. Sans connaître le développement d'une station touristique comme le Hohwald proche, quelques Strasbourgeois et Alsaciens fortunés y installent leur résidence secondaire, et certains anciens établissements de la Manufacture sont aménagées en restaurants, en pensions ou en hôtels.

    Odonymie

    L’odonymie ou « science des noms de rue », permet une plongée linguistique dans l’histoire du village de Klingenthal. Depuis 2010, à l’instar des communes de France et d’ailleurs qui ont retrouvé les anciennes appellations en langue locale, Klingenthal a inauguré ses nouvelles plaques de rue, remettant l’appellation alsacienne « sous le français ». On trouve ainsi :

    • Starneplatzel : place (Platzel) de l’Étoile (Starne), [se traduirait par Sternplatz en allemand]
    • Bueweeck : carrefour (Eck) des garçons (Buewe), [se traduirait par Bubeneck en allemand], patte d'oie entre la route du Sainte-Odile et la route de Grendelbruch, oĂą se donnaient traditionnellement rendez-vous les garçons… Ă  la recherche des filles.
    • Grandelbruecherstross : route de Grendelbruch [se traduirait par Grendelbruchstrasse en allemand]
    • Gassel, la ruelle, aujourd’hui rue Paul Appel [se traduirait par Gasse en allemand]
    • Warb, digue en alsacien ancien, aujourd’hui rue de l’École, digue qui longeait le bief entre la 1re aiguiserie (place de l’Étoile) et la rue de l’Ehn.
    • Zincke : la fourche ou le nez, la rue de l'Ehn, anciennement divisĂ©e en Verderzincke (devant la fourche) et Hinterzincke (derrière la fourche).
    • Fuehrwej : [rue des] charrettes, rue de l’Ehn entre la route de Grendelbruch et la rue de l’Église [se traduirait par Fuhrwerk en allemand].
    • Nejewaj : littĂ©ralement "nouveau (neje) chemin (Waj)", partie aval de la route de la ForĂŞt entre la rue des Sapins (Hohlewaj) et l'ancienne maison forestière Wolfsgrub, construite pendant l'entre-deux-guerres pour accĂ©der Ă  la nouvelle carrière [se traduirait par Neuweg en allemand].
    • Riemewaj : chemin (Waj) de ceinture (Rieme), [se traduirait par Riemenweg en allemand], sur la commune d'Ottrott, relie la route du Mont Sainte-Odile Ă  la rue de l'Ehn.
    • Hohlewaj, chemin (Waj) creux (hohl), aujourd'hui rue des Sapins reliant la route de la ForĂŞt Ă  la rue de l'Ehn [se traduirait par Hohlweg en allemand].
    • Neppsepfadel, le sentier (Pfadel) des Nippes, les "Nippes" Ă©tant une famille de trempeurs klingenthalois qui avaient lĂ  leur jardin ou qui en avaient fait le passage vers leur atelier de trempe [se traduirait par Nippespfad en allemand].
    • Gangel, rue de l'Église, en rĂ©fĂ©rence au couloir que fait cette rue entre les deux Ă©glises [se traduirait par Gang en allemand].
    • Schuelgangel, littĂ©ralement "corridor" de l'École (Schuel) [se traduirait par Schulgang en allemand].
    • Meschtgassel : littĂ©ralement ruelle (Gassel) du fumier (Mescht), derrière la maison de la Manufacture jusqu'au restaurant de l'Étoile [se traduirait par Mistgasse en allemand].
    • Lejmewaj : littĂ©ralement chemin (Waj) de l'argile (Lejme), un chemin reliant la place des Armes et la route de la ForĂŞt qui se trouvait ĂŞtre toujours boueux Ă  cause de son sol en argile, argile qui entrait dans le processus de fabrication des armes blanches [se traduirait par Lehmweg en allemand].

    OĂą voir des armes de Klingenthal ?

    Poignée du sabre d'Oumar Tall, exposé au Musée des civilisations noires de Dakar.
    • ÉpĂ©e de l'enterrement de Louis XVIII (1821), signĂ©e "Manufacture royale de Klingenthal", visible au TrĂ©sor de la Basilique de Saint-Denis.
    • Vingt-trois armes de Klingenthal parmi lesquelles des Ă©pĂ©es, des sabres (de cavalerie, de grenadier), une cuirasse et un casque au MusĂ©e de l'ArmĂ©e Ă  Paris.
    • Trois Ă©pĂ©es et un sabre de Klingenthal aux châteaux de Malmaison et Bois-PrĂ©au
    • Une Ă©pĂ©e d'un gĂ©nĂ©ral de division et une Ă©pĂ©e d'acadĂ©micien au MusĂ©e du Louvre.
    • L'Ă©pĂ©e d'acadĂ©micien de Jules-Eugène Lenepveu est exposĂ©e au MusĂ©e des antiquitĂ©s Saint-Jean Ă  Angers.
    • L'Ă©pĂ©e d'acadĂ©micien de Georges Duplessis Ă  Bibliothèque de l'Institut de France Ă  Paris
    • Sabre d'abordage ou sabre « Sartine », 1779 Ă  destination de la guerre d'AmĂ©rique, utilisĂ© jusqu'en 1801. Manufacture de Klingenthal, Coulaux frères entrepreneurs. ExposĂ© au MusĂ©e national de la Marine Ă  Brest.

    Épées d'académiciens

    Nombres d'épées d'académiciens sont des épées réalisées à Klingenthal, pour tout ou partie : le plus souvent, seule la lame a été forgée en Alsace. Le reste est laissé aux soins d'un joailler.

    Remise à l’élu quelques jours avant sa réception, l’épée est à l’origine le signe de l’appartenance des académiciens à la Maison du roi ; son port se généralise à partir de la Restauration ; seuls les ecclésiastiques et, en principe, les femmes n’en reçoivent pas. Jacqueline de Romilly n’en portait pas. Elle l'avait remplacée par un sac à main brodé. Alors que Hélène Carrère d’Encausse, Florence Delay, Assia Djebar, Simone Veil, Danièle Sallenave et Dominique Bona ont choisi d'en porter une.

    Traditionnellement la poignée de l’épée porte les symboles représentant la vie et l’œuvre du futur académicien. Son épée, emblème de sa personnalité, est généralement offerte au nouvel académicien par ses amis et admirateurs grâce à l’ouverture d’une souscription (Comité de l’épée), au cours d’une cérémonie qui précède la réception officielle. Elle revient à la famille lors du décès de ce dernier.

    L’épée d’académicien est conçue avec beaucoup de liberté par des artistes joailliers tels que Goudji, la maison Arthus Bertrand, René Boivin, Stéphane Bondu, Boucheron, Cartier, Mellerio dits Meller, Jean Vendome, etc. ou des artistes renommés tels que Pierre Soulages, César, Ousmane Sow. Les épées anciennes sont fourbies par Michel Renonciat[8].

    Liste des académiciens possesseurs d'épées de Klingenthal
    Académicien Dates Qualité(s) Académie

    ou Distinction

    Élu en Lame Poignée ou autre
    Joseph Barthélemy 1874-1945 juriste, ministre de la Justice (régime de Vichy) Sciences morales et politiques 1927 « Coulaux et Cie Klingenthal »[9] Griffe Mellerio dits Meller, Paris. Poignée: or, fusée ajouré: 12 tiges avec liens torsadés sertis de 218 diamants. Fusée: blason gravé d'Auch, plume or, cartouche ovale: symbole gravé de la justice: glaive & balance. Pommeau: sphère de lapis-lazuli, décor 18 étoiles en or. Fourreau: cuir à 2 garnitures or. Chape: or, décor gravé: couronne de laurier cerclant la Loi & attache à la croix basque, pastille de nacre. Bouterolle: or & diamants
    Georges Duplessis 1834-1899 historien d'art Académie des Beaux-arts 1891 « Manufacture Coulaux et Cie Klingenthal.»[10] XIXe siècle
    Maréchal Juin 1888-1967 général d'armée, maréchal de France Académie française 1952 « Coulaux »
    Louis Landouzy 1845-1917 médecin neurologue Académie des sciences 1913 "Coulaux à Klingenthal" "Maison Falize"[11]
    Henri Lavagne 1939 historien de l'Antiquité romaine Inscriptions et Belles-Lettres 2006 épée de 1825 ayant appartenu à un officier de la Garde de Charles X[12].
    Jules-Eugène Lenepveu 1819-1898 peintre Académie des Beaux-arts 1869 « Coulaux et Cie Klingenthal » [13] Épée de cour, 1er ou 2nd Empire. Poignée: bronze & nacre, décor: motifs végétaux & arabesques. Garde: aigle aux ailes éployées dans couronne de laurier et de chêne. Lame triangulaire damasquinée, feuillages & trophée d'armes.[13]
    Frédéric Masson 1847-1923 historien Académie française 1903 « Coulaux et Cie Klingenthal » [14]
    Alfred Mézières 1826-1915 historien de la littérature, homme politique Académie française 1874 « Coulaux et Cie Klingenthal »[14].
    Pierre de Nolhac 1859-1936 historien et poète parnassien Académie française 1922 « Coulaux et Cie Klingenthal »[15].
    Paul Pascal 1880-1968 chimiste Académie des sciences 1845 « Coulaux et Cie à Klingenthal France »[16] Épée de 1947. Garde: laiton laqué, pommeau: ivoire. Capuce: «pax bellum», motif: moisson & usine dans livre ouvert. Couronne de laurier. Signature «Recker Brasier». Garde: bobine électrique stylisée, «1909». Poignée: figure gravée d’Athéna, bombe gravée sur plaquette ivoire. Pommeau: insert argent «PP». Fourreau: peau de serpent gris. Attache & bouterole: laiton. Bouton:ivoire
    Henri Rabaud 1873-1949 compositeur et chef d’orchestre Académie des Beaux-arts 1918 « Coulaux et Cie Klingenthal » [14]
    Jean Tharaud 1877-1952 écrivain Académie française 1946 « Coulaux »[17]
    à compléter

    Politique et administration

    Liste des entrepreneurs de la manufacture

    Il n'y a pas de maire à Klingenthal car elle n’a jamais été constituée en commune. La « politique » et la police sont du ressort direct de l'État français, à travers l'entrepreneur de la Manufacture, son représentant.

    Liste des entrepreneurs successifs (Manufacture, puis Établissements Coulaux)
    PĂ©riode Entrepreneur Origine DĂ©nomination de l'Ă©tablissement
    1730 1733 Henri Anthès (1670-1733) All. puis Ht-Rhin Manufacture Royale d’Alsace (1730-ca.1768)
    1733 1735 Jean-Phlippe Anthès (1699-1760) All. puis Ht-Rhin
    1735 1736 François Joseph de Mackau (baron)

    Wiedemann

    Hurtigheim

    Strasbourg

    1736 1738 François Joseph de Mackau (baron)

    Frédéric Wolff

    Hurtigheim

    Strasbourg

    1738 1747 Frédéric Wolff Strasb.(banquier)
    1747 1753 Jean Philippe Richshoffer (1717-1796) Strasbourg
    1753 1765 Lucien Jacques Maupetit Paris (armurier)
    1765 1784 Louis-Antoine Gau de Vaumarin

    François-Daniel Oesinger

    Strasbourg

    Strasbourg

    Manufacture Royale de Klingenthal (ca.1768-1792)
    1784 1791 Jean-François Perrier
    1791 1801 De Bissy et consorts Manufacture Nationale (1792-1804)
    1801 1836 Jacques Coulaux (1762-1834)

    Julien (II) Coulaux père (1764-1844)

    Manufacture Impériale (1804-1815)
    Manufacture Royale (1815-1836)
    1838 1840 Julien (III) Coulaux fils (1807-1840) Coulaux Aîné & Compagnie
    1840 1842 Charles-Louis Coulaux (1810-1887) Coulaux & Compagnie
    1887 1925 Julien (IV) Coulaux (fils de Ch-L) (1844-1925)
    1925 1962 directeurs à Montbrison, Loire, à compléter Coulaux & Compagnie S.A.

    Demandes d'indépendance

    Création du Roi de France, le village-manufacture a vécu un siècle en autonomie par rapport aux communes de Bœrsch, Ottrott et Obernai qui l'accueillaient sur leur ban. Le roi assurait la politique, réglait sa vie, assurant travail et logement. Les ouvriers et habitants étaient par exemple exempts de taxes et impositions, mesures reconnues et rappelées dans les Lettres Patentes accordées à chaque nouvel entrepreneur, qui jouait en quelque sorte aussi le rôle de maire ou de gouverneur du village. La vente de la manufacture par Paris, et son "déménagement" vers Châtellerault fut un rappel aux réalités.

    État Civil

    Klingenthal dépend des communes de Bœrsch et Ottrott. Néanmoins, le village possède ses propres registres d'état-civil de 1840 à 1871, et depuis 1877. Quant aux registres paroissiaux, la paroisse catholique Saint-Louis est une annexe de Bœrsch et Ottrott, la paroisse protestante est une annexe de Heiligenstein.

    Population et société

    Évolution démographique

    Klingenthal n'étant pas érigée en commune, l'évolution du nombre d'habitants n'est estimée qu’approximativement au travers de données trouvées dans divers documents et recensements officiels concernant les bans de Bœrsch, d'Ottrott, en incluant parfois les habitants d'autres écarts proches (Kupferhammer, maisons forestières, etc.).

    Évolution de la population [ modifier ]
    Année 1760 1784 1805 1818 1836 1841 1853 1866 1900 1939 1952 1990 1999
    Pop. estimée 250 600 650 762 756 593 570 497 620 240 350 450 650
    Détail 17 foyers luthériens

    2 foyers réformés

    32 foyers cathol.


    ban BĹ“rsch: 654

    ban d’Ottrott: 66

    ban d'Obernai: 42

    rapport Krantz

    BĹ“rsch:653

    Ottrott: 103


    recens.

    BĹ“rsch:507

    Ottrott: 86


    recens.

    Commentaire au dép. de

    l'entrepr.

    Gau

    croissance régu-

    lière dû au dév.

    de la Manufacture

    baisse due aux

    départs vers

    Châtellerault

    Origines

    Village créé ex-nihilo à partir d'un noyau d'ouvriers et de cadres étrangers à la région, il n'y a plus aujourd'hui de traces de cette singularité, que ce soit dans le parler ou dans un accent spécifiquement klingenthalois. Il reste néanmoins, dans la patronymie, une trace de ces ascendants étrangers, main d’œuvre qualifiée, que Louis XV a demandé d'aller chercher à Solingen et Remscheid, en Rhénanie (région de Cologne et Düsseldorf) pour commencer la production des armes blanches. Les patronymes Aschauer, Schmid, Schmidt, Engels, Kind, Wundes, Evertz, Eichhorn, Kind, Degard (Teegarten), rappellent ces origines lointaines du Rhin inférieur.

    Culture

    Ancienne école communale transformée en Maison de la Manufacture
    • Maison de la Manufacture d'Armes Blanches (MMAB)[18] : s'installe Ă  partir de 1995 dans l'ancienne Ă©cole du village, avant d'ouvrir au public en 2007.
    • L'Atelier des arts (atelier pour artistes ; expositions ; souvenirs ; cours pour adultes et enfants), face Ă  la Maison de la Manufacture, ouvert en 2010.

    Sports

    • Klingenthal est une Ă©tape de très nombreux chemins de randonnĂ©es balisĂ©s par le Club Vosgien.
    • Mur d’escalade en extĂ©rieur dans l'ancienne carrière de grès Winterberger, orientĂ©e au sud, Ă©quipĂ©e de 46 voies dont les plus hautes atteignent 32 mètres, situĂ©e route de la ForĂŞt. Cotations : de 5a Ă  7c+[19]. Attention Ă  la possibilitĂ© de chutes de pierre et au nichage des hiboux grand duc au printemps.
    • Sentier pĂ©dagogique du Steinberg : conçu pour permettre aux handicapĂ©s moteur et malvoyants d'approcher au mieux la nature et de dĂ©couvrir la forĂŞt de la rĂ©gion. Panneaux d'interprĂ©tation en braille, sentier entièrement gravillonnĂ©.

    Commerce et hébergement

    • Un bureau de poste ouvert en 1895 perdure jusque dans les annĂ©es 1980.
    • Boulangerie-pâtisserie, point presse.
    • Nombreux hĂ´tels, gĂ®tes, chambres chez l'habitant, campings

    Festivités

    • Tour du Mont Sainte-Odile : en et 1927, une course cycliste de 100 km, prenait dĂ©part et arrivĂ©e Ă  Klingenthal, passant par Obernai, Bischoffsheim, Molsheim, Mutzig, Dinsheim, Grendelbruch (primes), Klingenthal, Sainte-Odile (primes), Le Hohwald, Andlau, Eichhoffen, Saint-Pierre, Gertwiller, Goxwiller. Niedernai, Obernai, Ottrott, Klingenthal. Elle fut gagnĂ©e par Ullrich en 1926 (Peugeot).
    • Course de cĂ´te du Mont Sainte-Odile : en et 1927, une course automobile Ă©tait organisĂ©e par l’Automobile-Club d’Alsace sur la route de Klingenthal au Mont Sainte-Odile. Le dĂ©part Ă©tait donnĂ© Ă  la sortie de Klingenthal, et l'arrivĂ©e, Ă  800 mètres avant le Monastère soit un parcours de 5,5 km avec une pente de 6 Ă  8%. Cette course Ă©tait ouverte Ă  la fois aux constructeurs et aux propriĂ©taires de voitures, voiturettes, cyclecars et motocyclettes. C'est Marco, sur Bugatti, qui gagna deux annĂ©es de suite la course. En 1927, il fit tomber son record de l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente Ă  3’49", grimpant Ă  la formidable moyenne de 93,272 km/h.
    • FĂŞte de la Forge et de l’Arme Blanche : tous les deux ans, le 3e weekend de juillet, annĂ©es paires uniquement.

    Patrimoine

    De l'ancienne manufacture

    • Château : rĂ©sidence des entrepreneurs de la Manufacture, il est construit en 1732, transformĂ© et embelli en 1858 par la famille Coulaux qui y habite jusqu'en 1871. Il est vendu en 1900 Ă  Charles et Paul Appell, pillĂ© en 1940, rĂ©quisitionnĂ© pour loger les gradĂ©s SS allemands ainsi qu’un centre de convalescence (SS Erholubgsheim), transformĂ© en hĂ´tel en 1947 (« hĂ´tel du Château »), et finalement rachetĂ© par la fondation suisse Goethe en 1973, propriĂ©taire actuel, qui y organise des symposiums. La pièce d'eau dans les jardins du château fait office de rĂ©servoir pour alimenter les roues Ă  aubes des forges et aiguiseries. Il prĂ©-existait Ă  la fondation de la manufacture en 1730 et avait sans doute Ă©tĂ© crĂ©Ă© lorsque le premier moulin recensĂ© de la vallĂ©e fut dĂ©cidĂ© en 1583.
    • Parc du Château : Ă  l'intĂ©rieur de son enceinte, le domaine du château, totalement construit, a abritĂ© beaucoup de bâtiments de la Manufacture, sans doute les plus stratĂ©giques, comme le magasin des armes oĂą elles Ă©taient entreposĂ©es avant livraison. Au cours du XXe siècle, pratiquement toutes les constructions ont Ă©tĂ© dĂ©truites, laissant place Ă  l'actuel Parc.
    • Maison de la Manufacture d’Armes Blanches (MMAB) : a ouvert en 2007 dans l'ancienne Ă©cole du village, construite en 1872, fermĂ©e en 1988, pourvue de 2 salles de classe (1 catholique, 1 protestante) et 2 logements pour instituteurs.
    • Église Saint-Louis, catholique, Ă©rigĂ©e en 1761 très exactement dans l’axe et face au château, agrandie en 1812. Son nom a Ă©tĂ© choisi, comme celui de toutes les Ă©glises militaires, en rapport au roi de France, qui a fondĂ© la Manufacture. Façade en pignon surmontĂ©e d'un petit clocher octogonal couvert d'ardoises. Horloge sur clocher (1862, Ungerer Frères). Plaque-sculpture de Saint-Louis en grès au-dessus de la porte (1936, Édouard Stentzel, sculpteur, Strasbourg). Ă€ gauche de l’entrĂ©e : croix de mission : 1901. IntĂ©rieur : orgue installĂ© en 1825 (Joseph Chaxel, Benfeld), soufflerie Ă©lectrifiĂ©e en 1927 par Edmond-Alexandre Roethinger (Schiltigheim) ; nouvel orgue en 1968 par Max Roethinger[20]. Peintures : dans l’axe de la nef : Saint-Louis (1821, Jean Pierre Acker [1775-1851], Obernai) ; chemin de croix, 14 tableaux, 1939, Carmel de Cherbourg. Vitraux teintĂ©s (1906, Ott frères, Strasbourg) en remplacement de vitres ordinaires.
    • Temple ou Ă©glise luthĂ©rienne : construit en 1828. Petit clocheton en façade. Cloche offerte en 1859 par Jacob Holtzer. Orgue Martin Wetzel (1844)[21]. Culte bilingue (2017).
    • Ancienne Maison des Inspecteurs : Ă©lĂ©gante bâtisse construite en 1768 dans un parc agrĂ©mentĂ© d’une pièce d’eau. Vendue peu après la suppression de la manufacture en 1835 et revendue en 1900 pour ĂŞtre transformĂ©e en hĂ´tel («Grand HĂ´tel», puis «HĂ´tel du Parc»). Aujourd'hui c’est une propriĂ©tĂ© privĂ©e.
    • Ancienne Maison des Capitaines (1802) : rare construction de la rive droite de l'Ehn, elle est sans doute le plus imposant bâtiment encore visible aujourd'hui, avec le château, et a servi successivement de logement pour les capitaines contrĂ´leurs de la manufacture, de logements ouvriers. Elle fut rachetĂ©e par la famille Gast de Strasbourg qui la revendit en 1881. Jusqu’en 1939, elle abrita la colonie de vacances « Sainte-Marie », puis, après 1945, propriĂ©tĂ© de la SĂ©curitĂ© Sociale Minière, ce sera la colonie "Belle Mine"[22].
    • Ancien Magasin (aujourd’hui dĂ©truit) qui servait Ă  l’entreposage des armes terminĂ©es et comprenait aussi des bureaux ; construit vers 1750, il a Ă©tĂ© transformĂ©, comme la Maison des capitaines, en colonie de vacances (colonie "Sans Souci", propr. "CoopĂ©", Strasbourg), puis rasĂ© en 1986. Ne subsiste qu'un long mur et le porche d’entrĂ©e portant l’inscription « Manufacture d’Armes Blanches 1776 ».
    • Ancienne boulangerie du 18e s. en face de la Maison de la Manufacture. Imposante cheminĂ©e sur son cĂ´tĂ© ouest. Cadran solaire. Aujourd'hui "L'Atelier des arts".
    • Aiguiserie n°1 (10 place de l'Étoile), bâtisse modeste et discrète, qui concentre Ă  elle-seule l'Ă©popĂ©e de la manufacture. 1re aiguiserie en 1730, qui, transformĂ©e, est devenue la dernière forge, arrĂŞtĂ©e en 1962. Son dernier ouvrier, Georges Aschauer, prenait sa retraite, fermant une Ă©popĂ©e de sept gĂ©nĂ©rations d'ouvriers des lames ouverte en 1730 par son aĂŻeul Andreas Aschauer, dĂ©bauchĂ© de Solingen.
    • Lavoir : de sa construction en 1730 jusqu'au XXe siècle, ce fut le seul point d'eau potable pour les familles habitant autour de la place de l’Étoile. Toiture ajoutĂ©e au dĂ©but du XXe siècle. RĂ©novĂ© en 1980.

    Un circuit signalétique mettant en avant 23 bâtiments-vestiges de la manufacture a été mis en place par la Maison de la Manufacture[23].

    Restaurants

    • Ă€ l’Étoile : vers 1880, un ancien forgeur de lames, Charles BĂĽhler, crĂ©e le petit restaurant « Zum Stern » (littĂ©ralement « Ă€ l’Étoile ») dans un ancien bâtiment de la Manufacture situĂ© au centre du village. Un siècle et quatre gĂ©nĂ©rations plus tard, l'Ă©tablissement existe toujours. La place attenante porte maintenant son nom : Place de l’Étoile.

    Autres

    • Domaine de la Chouette, centre d'art situĂ© dans l'ancien centre de vacances de la Ligue de l’Enseignement (route de Grendelbruch) : villa de 1896 dite Villa Stiling, façade historiciste Second Empire Allemand (1870-1914), marqueteries intĂ©rieures de Spindler.
    • Les cimetières. Klingenthal possède deux cimetières juxtaposĂ©s, sĂ©parĂ©s par un muret, crĂ©Ă©s en 1871. Auparavant, le cimetière catholique se trouvait derrière l’église Saint-Louis, crĂ©Ă© avec elle en 1761. En 1791, on lui juxtapose le cimetière protestant, dĂ©jĂ  sĂ©parĂ© de l’autre par un muret. Seuls les tombeaux de la famille Coulaux sont dĂ©placĂ©s de l’ancien vers le nouveau cimetière.
      • L’actuel cimetière catholique contient les tombes des industriels Coulaux qui ont fabriquĂ© faucilles et faux après la fermeture de la manufacture, de la mère de Paul Appell (Élizabeh Appell nĂ©e Muller, 1820-1902) et sa grand-mère (Françoise MĂĽller nĂ©e Bisch).
      • Le cimetière protestant abrite les tombes des industriels Oesinger, qui exercèrent leur activitĂ© Ă  l’entrĂ©e de la vallĂ©e, la tombe des femmes de la famille Oberkirch-Montbrisson-de Hell (leurs maris, catholiques sont enterrĂ©s Ă  Obernai), ainsi que la tombe de Bob Wollek, situĂ©e en haut du cimetière.
    • Monument aux Morts, entre les deux cimetières : 1923.
    • Ancienne Poste ; mitoyenne de l'ancien restaurant « Zum Schwanen », elle ouvre en 1895. C'est aujourd’hui la boulangerie du village. le restaurant a gardĂ© la mĂŞme enseigne : « Au Cygne ».
    • Maison communale ou Marie annexe , construit en 1786, le bâtiment abrita le logement du pasteur, le lieu de culte protestant jusqu'Ă  l'Ă©dification du temple en 1828, le presbytère jusqu'en 1907, l'Ă©cole jusqu'en 1872. C'est actuellement l'annexe de la mairie de BĹ“rsch et le bureau de poste.
    • Ancien domaine Ĺ’singer au lieu-dit Kupferhammer entre Ottrott et Klingenthal, rachetĂ© en 1989 et transformĂ© en hĂ´tel de prestige, auquel le projet a adjoint un nouveau bâtiment avec spa et restaurant, ouvert en 1990.

    Disparu

    • Villa Oesinger ou Schlössel Bachscheid (petit château du Bachscheid), construit vers 1865 par Charles Louis Oesinger, descendant de l'entrepreneur de la Manufacture, dĂ©truit vers 1960. Il se trouvait au lieu-dit Kupferhammer, derrière le Domaine du Moulin, en bordure du parking nord.

    Personnalités liées à la commune

    Henri d'Anthès, fondateur de la manufacture de Klingenthal
    • Jean-Henri Anthès (puis d'Anthès) (1670-1733), maĂ®tre de forges d'Oberbruck (Haut-Rhin), il fonde une manufacture royale de fers-blancs Ă  Wegscheid (Haut-Rhin) en 1718, avant de fonder une première manufacture d'armes blanches (privĂ©e) Ă  Klingenthal en 1713. Louis XV lui confiera la Manufacture Royale en 1730.
    • François Daniel Oesinger (1731-1790), maĂ®tre de forges de Klingenthal, industriel strasbourgeois qui exploitait des martinets de cuivre en aval du Klingenthal. De 1765 Ă  1784, il dirigeait comme associĂ© de Louis Antoine Gau, la manufacture de Klingenthal. Sous leur direction, la manufacture connait un nouvel essor et la production dĂ©passe celle de Solingen.
    Cuirasse, 1825, par François-Joseph Bisch
    • Jacob Holtzer (1802-1862), fondeur et industriel français, nĂ© Ă  Klingenthal, fondateur des AciĂ©ries d’Unieux (près de St-Etienne) en 1825. Il est l’un des rares fondeurs Ă  avoir travaillĂ© sur la caractĂ©ristique technique de rĂ©aliser des cloches en acier. Maire d'Unieux.
    Charles-Louis Coulaux, directeur de la manufacture d'armes de Klingenthal
    Charles-Louis Coulaux (1810-1887), directeur de la manufacture, maire de Strasbourg, député.
    • Charles-Louis Coulaux (1810-1887), industriel et homme politique français nĂ© et dĂ©cĂ©dĂ© Ă  Klingenthal. Élève de l'Ă©cole polytechnique, directeur de la manufacture d’armes blanches que son père a fondĂ©e en 1804 Ă  Mutzig, il oriente la production de Klingenthal vers la fabrication de faux et faucilles qui se tailleront une rĂ©putation mondiale. Il est maire de Strasbourg (1852-1864), et dĂ©putĂ© (1852-1870).
    • Ludovic Bisch, ou Louis Philippe Bisch (1831-1926), compositeur, prĂŞtre (chanoine), organiste, nĂ© Ă  Klingenthal. Fils de Joseph Ambroise Bisch, monteur de la manufacture, et de Victoire Lobstein. Il Ă©tudie au grand SĂ©minaire de Poitiers (1851-55). Directeur de la maĂ®trise et organiste titulaire du grand orgue de la cathĂ©drale d’AngoulĂŞme (1857-1926). Professeur Ă  l’école Niedermeyer de Paris. Compositeur d’oratoires, de motets et d’un Stabat Mater. Doyen des organistes de France Ă  sa mort (68 ans derrière le mĂŞme orgue). Son orgue de salon, de fabrication anglaise et revĂŞtu de panneaux de marqueterie, a Ă©tĂ© installĂ© dans l'Ă©glise Saint-AndrĂ© Ă  AngoulĂŞme.
    • Les frères de Dartein : Dans Souvenirs d'un alsacien, Paul Appell raconte les Ă©tĂ©s de chasse Ă  Klingenthal avec les trois frères de Dartein : Ferdinand de Dartein (1838-1912), ingĂ©nieur des ponts et chaussĂ©es, architecte, dessinateur, peintre, graveur et historien de l'art, Louis Paul de Dartein et Theodore de Dartein, tous en villĂ©giature Ă  Ottrott, oĂą ThĂ©odore est nĂ©. Ferdinand peignit nombre de scènes d’Ottrott et des paysages de sous-bois de forĂŞt vosgienne.
    • Paul Appell (1855-1930), mathĂ©maticien français, membre de l'AcadĂ©mie des sciences. Jeune, il passait ses vacances Ă  Klingenthal, village natal de sa mère. Il y revint maintes fois sĂ©journer, et acheta le château avec son frère en 1900. Scientifique engagĂ© pour la justice, la promotion de la recherche, et les solidaritĂ©s nationale et internationale, il a crĂ©Ă© l'ancĂŞtre du CNRS, le Secours national, la CitĂ© internationale universitaire de Paris. Il est enseignĂ© Ă  Rome et Harvard. Une rue de Klingenthal porte son nom.
    • ClĂ©ment Krebs (1850-1914), fils d'un ouvrier de Klingenthal venu Ă  pied Ă  la nouvelle manufacture de Châtellerault au dĂ©but du XXe siècle. Monteur de sabres, entrĂ© Ă  la manufacture vers 1863[24], c'est un cĂ©libataire par choix, un esprit progressiste, libre penseur. NommĂ© chef d'atelier et sommĂ© par le colonel directeur d'abjurer ses idĂ©es socialistes, il prĂ©fère retourner Ă  l'Ă©tau[25]. Cofondateur d'un groupe d'Ă©tudes sociales, il adhère en 1883 au Parti ouvrier (FTS). Élu conseiller municipal de Châtellerault (1892), puis maire adjoint (1908-1912). Candidat non Ă©lu Ă  la dĂ©putation malgrĂ© des scores croissants (3 370 voix en 1893). Ses obsèques furent municipales, 5 000 personnes, dit-on, lui rendirent hommage.
    • Albert du Roy (1938), journaliste politique de presse et de tĂ©lĂ©vision, a demeurĂ© Ă  Klingenthal.
    • Bob Wollek (1943-2001), skieur et pilote automobile (30 participations aux 24 Heures du Mans), baptisĂ© et inhumĂ© Ă  Klingenthal (cimetière protestant).

    Klingenthal et les arts

    Dans la littérature

    • Der Waldbruder von Klingenthal (littĂ©ralement : Le Frère du bois de Klingenthal, ou l’Ermite de Klingenthal), de Gustav Lasch, date de 1924 (en allemand, pas de traduction française). C'est l'histoire de Philipp Brunner, qui se passe au Waldbruder, abri forestier en rondins de bois, avec vue sur l'aval de la vallĂ©e de l’Ehn, qui existe toujours. Petite source captĂ©e dans une petite grotte. Lieu isolĂ©, non inscrit sur les cartes et les chemins balisĂ©s.
    • Une «Klingenthal» comparĂ©e Ă  Excalibur : L'Ă©pĂ©e de Sharpe, de Bernard Cornwell (1983). Salamanque, Ă©tĂ© 1812 : les soldats de NapolĂ©on affrontent la guĂ©rilla espagnole aidĂ©e par les Portugais et les Anglais de Wellington. Le capitaine Richard Sharpe poursuit le colonel Ledoux, espion français, dont il convoite la lĂ©gendaire et magnifique Ă©pĂ©e, la « Klingenthal ». Une Ă©popĂ©e romanesque basĂ©e sur la rĂ©alitĂ© historique. Extrait : « Le colonel Leroux tira son Ă©pĂ©e. Delmas la contempla. C’était une arme d'une incroyable dĂ©licatesse, une lame droite, une Ă©pĂ©e de cavalerie lourde forgĂ©e Ă  Klingenthal comme la plupart des Ă©pĂ©es de la cavalerie française, mais celle-ci avait Ă©tĂ© forgĂ©e sur mesure pour Leroux par le plus habile des armuriers de Klingenthal. Elle Ă©tait plus longue que les autres, plus lourde aussi, car Leroux Ă©tait grand et robuste. La lame Ă©tait magnifique, comme un Ă©clair d'acier Ă©tincelant dans la lumière diffuse du sous-bois, et elle prolongeait une poignĂ©e et une garde coulĂ©es dans le mĂŞme mĂ©tal. La fusĂ©e Ă©tait emmaillotĂ©e de fil d'argent, la seule concession en matière de dĂ©coration, mais, en dĂ©pit de sa simplicitĂ©, elle apparaissait comme une lame formidable, parfaitement Ă©quilibrĂ©e et dangereusement mortelle. Empoigner cette Ă©pĂ©e, songea Delmas, devait permettre de comprendre ce que le roi Arthur avait Ă©prouvĂ© quand il avait arrachĂ© Excalibur Ă  l'emprise de sa pierre aussi facilement que si elle avait Ă©tĂ© plantĂ©e dans de la soie. »
    • Erckmann-Chatrian citent deux fois Klingenthal dans leur roman L’Ami Fritz : « Le rĂ©servoir Ă  truites avait trente mètres de long sur vingt de large, un mur solide l’entourait ; mais avant de poser les grilles commandĂ©es au Klingenthal, il fallait attendre que la maçonnerie fĂ»t bien sèche ». Et plus loin : « Nous pourrions nous amuser, boire de bon vin, danser, rire et nous goberger de toutes les façons […] On a tout près de soi des fĂŞtes agrĂ©ables, et tout Ă  fait dans les vieilles mĹ“urs, il me semble qu’on ferait bien d’y aller. – OĂą cela ? s’écria Hâan. – Mais Ă  Hartzwiller, Ă  Rorbach, Ă  Klingenthal ».

    Au cinéma

    Dans les musées

    • Estampe : "Les grands marteaux de Klingenthal", par Charles Greyenbuhl (1900-1962) , MusĂ©e d'art moderne et contemporain Ă  Strasbourg.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Martine Ameur, Elisabeth Gressier, Simone Metz-Schillinger (et al.), BĹ“rsch, Klingenthal, Saint-LĂ©onard : lieux d'histoire, ID l'Ă©d., Strasbourg, 2002, 88 p. (ISBN 2-913302-65-3)
    • Alphonse Grau, Chronique de la ville de BĹ“rsch (d'origine gauloise) et de ses annexes St-LĂ©onard et Klingenthal, SociĂ©tĂ© d'Ă©dition de la Basse-Alsace, Strasbourg, 1952, 210 p.
    • Pierre Hauss, « Une entreprise originale dans la rĂ©gion d'Obernai : la manufacture d'armes blanches de Klingenthal, 1730-1836 », in Annuaire de la Soc. d'hist. et d'arch. de Dambach-la-Ville, Barr, Obernai, no 28, 1994, p. 107-112
    • Pierre Hauss, « Vivre et travailler au Klingenthal (1730-1836) », in Annuaire de la Soc. d'hist. et d'arch. de Dambach-la-Ville, Barr, Obernai, no 29, 1995, p. 65-73
    • Pascal Hennecent, La manufacture royale d'armes blanches de Klingenthal : 1730-1835, contribution Ă  l'Ă©tude comparĂ©e des relations politiques, Ă©conomiques et sociales dans les manufactures d'armes d'État, UniversitĂ© de Strasbourg 2, 1994, 215 p. (mĂ©moire de maĂ®trise d'Histoire)
    • (de) FrĂ©dĂ©ric KoritkĂ©, Die Ehemalige königliche « Manufacture d'armes blanches » zu Klingenthal : und ihre Beziehungen zu den Walfenfabriken zu Solingen, Châtellerault und Saint-Étienne-Unieux, Studie von Fr. KoritkĂ©. Mit erläuternden Holzschnitten von Ch. GreyenbĂĽhl (prĂ©face de Robert Redslob), Impr. des Dernières nouvelles de Strasbourg, Strasbourg, 1954, 64 p.
    • Paul Stintzi, Klingenthal ou la VallĂ©e des Lames, Heiligenstein, Strasbourg, 1984, 36 p.

    Liens externes

    Notes et références

    1. « Ottrott. Cent mètres carrés de tourbe partent en fumée », sur www.dna.fr (consulté le )
    2. Daniel Juric, « 67052 - KLINGENTHAL », sur armorialdefrance.fr, (consulté le )
    3. PiP vélodidacte, « Droits de chasse à Ottrott, en 1059 », sur Autour du Mont-Sainte-Odile (consulté le )
    4. Aimé Auteur du texte Reinhard, Le mont Sainte-Odile et ses environs : notices historiques et descriptives : par Aimé Reinhard ; avec les planches dessinées par Silbermann, gravées par Weiss et publiées pour la première fois en 1781, (lire en ligne)
    5. « Manufacture d'armes blanches de Klingenthal », sur www.tircollection.com (consulté le )
    6. « https://www.lanouvellerepublique.fr/chatellerault/3-l-arrivee-des-alsaciens-a-la-manu », sur lanouvellerepublique.fr (consulté le )
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    24. Patrick Mortal, Les armuriers de l’État : Du Grand Siècle à la globalisation 1665-1989, Presses Universitaires du Septentrion, (ISBN 978-2-7574-2276-2, lire en ligne).
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